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| Verhandlungen
| Schweizerischen
- Naturforschenden Gesellschaft
| 76. Jahresversammlung
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zu Lausanne.
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LAUSANNE
Buchdruckerei Corbaz & Co.
1893
ACTES
DE LA
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- | | JV Sl 400
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LAUSANNE 1
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1893
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Adresse présidentielle, sur la Géologie des Préalpes de la
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Protocoles.
3 COMMISSION préparatoire sms we. a nr
295 Délibérations . . È se 1290
2 II. Assemblées générales. Bei raso. E 206
4 Seconde assemblée . . . ae 88
fo II. Assemblées annuelles des Sociétés iù ENI AA E)
È MAS OCIéLE zeolosique 2:7. mr. 399
4 Speieteähotaniquend ar. 2 NE ON NE CAM
IV. Conférences spéciales . . . dpi ire AD
Dr M. Durour. Physiologie des edles TEE)
3 $ Prof. Em. Yung. Psychologie de l’escargot. . . . 45
4 V. Séances des sections: A. Section de physique . . . 49
È Bseelion.decchimie tee aan, 58
4 @seetiondeleeologie, 0. na. 2.56
4 D. Section de botanique . . . ARE ne oO)
i E. Section de médecine et de Sonlogie eier OS
Excursion zoologiqueisur le lac .... .72...6
3 PARSECHOMAASTONOIMNIENE RE MEN IO
be Rapports.
È IMRapporiduComite central Ne RER IE
È: Annexe A. Lettre au Conseil fédéral . . . . . 82
à » B. Affaire du glacier du Rhône . . . . 8
4 » CG. Résumé des comptes de 1892-93 . . . 9
HRRAapportduibibliothécaire ME 7796
Pages
II. Rapports des (COMMISSIONS © 2 22 vr NE IUT
A. Commission des Memoires , 7. men
B. Commission du prix Schläfli .. =, 23 220 0109
@ Gomamissionsgeologique 7 21. 7 o
D. Commission gseodesique Seo
EX CommissioNsismo 0% UR ee e
KS Commission imnol0gique 7 2 I
Gr Commission desztourbieres 7 nen
H: Rapport sur-les bloes’du>Stenhof 7 Er 7 or
IV: Rapports des Soeietes auxilares 7 222277 2772923
A. Soeiete seolegique suisse 2 u ar a
B- Societe botanique suisse 2 2 Wr
Ü=Societe-zoologique susse 2 m mar 136.
VRapportst des Sociétés cantonales 2, rn
1. Argovie... 2 RSR EE o]
9. Bales ee ia er ers MO)
3.. Berne: nie A I)
4 Rriboure e,
Do GENEVE: RE ee ee RARE
6. Glaris "0e AR ESS e a
JAGTISONS (i e Va
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9. Neuchâtel: ae AT SN ES a ere]
10. Saint-Galli5o 2.20 mr ae ea
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12.,Soleure -.. u. Wr. a may N a
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15. Valais. er an een ee A 7
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Etats nominatifs.
I. Partieipants à la session de Lausanne ee. 107
Il. Mutations dans le personnel de la Société el)
II. Fonctionnaires 1 e sa a ee
Commissions |. e I)
Necrologies.
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Tean=DaniellGOELADON Fee e 183
Dr Hermann CUSTER, questeun ci 198
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Camille IG er a o ee RO)
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BOO MIS ORAVRAD I I au pe III
AVIS
Une analyse plus étendue des travaux présentés à la
session de Lausanne a paru dans les Archives des sciences, n
de Genève (N°s d'octobre, novembre et décembre). Ces
articles, tirés à part et réunis en un fascicule, sont expédiés
gratuitement à tous les membres de la Société helvétique -
des sciences naturelles. >
LIBRARY
NEW YORK
- BOTANKAL |
GEOLOGIE GARDEN 00
DES
| PREALPES DE LA SAVOIE
ADRESSE PRESIDENTIELLE
| présentée à la 76e session de la
| SOCIÉTÉ HELVETIQUE DES SCIENCES NATURELLES
È PAR : Be
| E. RENEVIER,
Professeur à l'Université de Lausanne.
Messieurs, chers confrères et collaborateurs!
| Au nom de la Société vaudoise des sciences naturelles, je #2
| suis heureux de vous souhaiter la bienvenue — pour la Pi
5 5° fois dans la ville de Lausanne — pour la 6° sur terre i
|
vaudoise !
Appele par votre bienveillance à ouvrir et à diriger cette _ Lal
76° session de nos assises scientifiques suisses, je ne sau- 4
È rais mieux faire, me paraît-il, que de choisir pour sujet de
mon adresse présidentielle ce qui a fait l’objet de mes étu-
des spéciales pendant ces 13 dernières années :
La géologie des Préalpes de la Savoie. #
Mais craignant de ne pouvoir condenser suffisamment un
sujet aussi étendu, je recours d'avance à votre indulgence ;
> et laissant à d’autres moments les paroles de regret aux =
amis que la mort nous a ravis cette année, en nombre 1
rs inusité, jentre directement en matière. TR
CS Acr. urıv. Lausanne 1893 1
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et
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ADRESSE PRESIDENTIELLE
Cette contrée de Savoie, dont la partie septentrionale
s’étale sous vos yeux, sur l’autre rive de notre beau lac
Léman, était presque terra incognita au point de vue
géologique.
Il est vrai qu'ALpHonse Favre lui avait consacré le cha-
pitre XVII de ses Recherches géologiques dans les Alpes,
mais quand on lit ces 140 pages on y trouve plutôt le récit
d’une série de courses, qu'une étude systématique de la
région. Quant à sa Carte géologique de la Savoie septen-
trionale, publiée en 1862, à l'échelle du 150 millième, c’est
une ébauche, très remarquable pour son époque et ses
proportions, mais qui n’était plus du tout au niveau de la
cartographie géologique moderne.
Je dois dire toutefois en commençant, et c’est intention-
nellement que j'insiste sur ce point, que bien loin de dé-
précier, comme d’autres l’ont fait, les travaux de cet aima-
ble collègue, dont la figure sympathique est encore pré-
sente à l'esprit de beaucoup d’entre vous, je reste sous
Vimpression très vive de la justesse de ses vues d’ensemble,
aussi bien que de ses observations de détail, quelque in
complètes que soient nécessairement ces dernières.
Chargé en 1881 par M. Jacquor, alors directeur du ser-
vice officiel de la Carte géologique de France, des levés
géologiques de la Feuille de Thonon, au 80 millième (N° 150
du Dépôt de la guerre), j'ai dû y joindre dès 1891, sur la
demande du directeur actuel, M. MicHeL Lévy, les tracés
de-la partie septentrionale de la Feuille d'Annecy
(N° 160 dis), jusqu’à la vallée du Giffre. Vous avez sous les
yeux les premières épreuves de ces deux feuilles, qui vous
donnent une vue d'ensemble sur cette vaste région, encer-
clée par : le lac Léman, les vallées de l’Arve et du Giffre, le
val de Golèze et le val d’Illiez, et enfin la vallée du Rhône
jusqu’au lac.
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GEOLOGIE DES PREALPES DE SAVOIE 3
Avec un périmètre aussi étendu, et les difficultés nom-
breuses que présentent cette contrée montagneuse, sou-
vent très boisée, en présence aussi de la diminution de
mes forces avec l’âge, je n'aurais pas pu venir à chef d'un
pareil travail, sans le concours précieux de mon assistant,
M. Maurice Luceon. Celui-ci s’est chargé plus spécialement
de la région de la Brèche, si ardue à explorer. Il a le mé-
rite d’avoir distingué, dans cet énorme complexe brèchi-
fère, des horizons stratigraphiques distincts, que je lui ai
laissé le soin de délimiter sur la carte. C’est à lui aussi que
vous devez, Messieurs, ces 10 profils coloriés à l'échelle du
dix millieme, qu'il a bien voulu reprodure en grand, à votre
intention, pour faciliter l'intelligence de mon exposé. Ces
profils, reproduits en grande partie d’après mes minutes,
sont du reste sujets à revision, car plusieurs tronçons ont
dû être dessinés avant l'achèvement de nos études.
Dans ces profils nous avons appliqué la gamme interna-
tionale des couleurs géologiques, tandis qu’au contraire,
dans les cartes au 80 millième , les terrains sont repré-
sentés par les teintes conventionnelles admises dès long-
temps pour la carte de France. De là un fâcheux disparate.
J’expose également à vos regards mes feuilles-minutes au
50 millième, teintées au crayon de couleur, au fur et à me-
sure des levés accomplis, d’après une gamme opportuniste
personnelle, qui se rapproche beaucoup plus de la gamme
internationale.
‘Une des grandes difficultés de la région étudiée provient
de l’extréme rareté des fossiles. Une autre de la complica-
tion des plissements et d’autres accidents tectoniques.
C'est ce point de vue, tectonique et orographique, qui
donne à cette contrée son plus vif interet; interet qui
s’est accru de plus en plus pour nous, au fur et à mesure
de nos études. Avec les Préalpes vaudoises, fribourgeoises
,
ADRESSE PRESIDENTIELLE
et bernoises, celles du Chablais forment un systeme
montagneux sui generis, bien different par sa stratigraphie
des Hautes-Alpes calcaires, en avant desquelles il cons-
titue une protubérance geographique, empietant sur le
plateau mollassique. C'est comme une chaîne à part,
dont le plissement s'est fait dans d’autres conditions, et
dont les terrains présentent un facies généralement plus
pélagal.
Les Préalpes chablaisiennes sont constituées par une
série de plis concentriques, à peu près semicirculaires, allant
de la vallée du Rhône à celles de l’Arve, et entourant un
nucleus central, la région de la Brèche, qui chevauche
comme un champignon par dessus son auréole! Les axes
de ces plis sont donc bien loin d’être rectilignes. Dans
le Bas-Valais leur direction est E-W. Dans les vallées
d’Abondance et du Biot l’axe des plis devie de plus en
plus au S, pour devenir N-S dans les vallées de Belle-
vaux, des Habères, etc. et enfin NW-SE dans la vallée
du Giffre.
Il en résulte que pour donner à mes 10 profils une
direction généralement transverse aux plis, Jai dû les dis-
poser en éventail, les premiers allant du SSE au NNW et
les derniers presque E à W.
Pour faire comprendre les relations stratigraphiques et
tectoniques de cette curieuse contrée, je dois la subdiviser
en régions naturelles, disposées plus ou moins concentri-
quement, du lac Léman jusqu’au bord des Hautes-Alpes.
le Région. Plaine erratique.
Quei Région mollassique.
> Chaines des Prealpes exterieures.
Ans > Region de la Breche.
GEOLOGIE DES PRÉALPES DE SAVOIE 5
I. Plaine erratique.
Je n’ai rien de bien nouveau à dire sur la région basse,
qui entoure les Préalpes du Chablais, suivant d’abord le
littoral du Léman jusqu'au pied des Voirons, puis se pro-
longeant au sud dans la vallée de l’Arve.
À part quelques collines mollassiques plus où moins
saillantes, le sol est entièrement formé de matériaux erra-
tiques, charriés par les anciens glaciers alpins. Ces maté-
riaux sont plus souvent du glaciaire remanié, à éléments
arrondis, que du glaciaire anguleux, directement moraini-
que. Mais ces deux sortes d’erratique s’enchevetrent, sur
certains points, d'une manière très complexe. Ges interca-
lations démontrent avec évidence les oscillations répétées
du front de l’ancien glacier. Cette disposition est surtout
remarquable à l'entrée des gorges de la Drance, près de
Thonon.
C’est aussi autour de Thonon que les terrasses intergla-
ciaires sont les mieux accusées, sur le flane W du grand
cöne alluvial de la Drance, aux altitudes approximatives de
435”, 450%, 540", 640", et même jusqu'à 700" au pied de
l’Armöne. Il faudrait pouvoir tracer les limites exactes de
ces diverses terrasses, mais les cartes actuelles sont pour
celà tout à fait insuffisantes. Je legue ce travail à M. l’in-
génieur Delebecque , ou à quelqu'un de ses successeurs.
Les Alluvions interglaciaires de la Drance sont habituel-
lement si solidement agglutinées, qu’elles constituent un
vrai poudingue à gros éléments, formant d'énormes parois
abruptes, qu'on croirait beaucoup plus anciennes.
Près de la sortie S de ces gorges, vers Bioge, au pont dit
Pont-de-lEglise, on voit ces Alluvions poudingoïdes, hori-
zontalement stratifiées, reposer très nettement sur la tran-
v
6 ADRESSE PRESIDENTIELLE
che des bancs triasiques, de cornieule et calcaire dolomi-
tique. A la base des Alluvions, et comblant les anfrac-
tuosites du Trias erode, apparait une Breche a elements
calcaires anguleux, parfois de tres grande taille, vestige
probable d’une moraine locale du premier envahissement
des glaciers, avant le depöt de la grande nappe alluviale.
ALPHONSE Favre avait déjà signalé, sur le Gypse d’Armoy,
un lambeau de lignite interglaciaire (Rech. I, p. 80). Je n’ai
pas pu le retrouver.
II. Région mollassique.
‘ Au sud-ouest de Thonon, la plaine erratique est bordée
par quelques chainons arénacés, qu’Alph. Favre avait en
partie attribués au Flysch éocène et que je me vois con-
traint de rapporter au miocène inférieur, soit à la base de
notre Mollasse. En outre, quelques monts isolés, percant la
nappe erratique, ont été consideres les uns comme du
Flysch (Allinges), les autres comme formés de Mollasse.
Le mont de Boisy est dans ce dernier cas. Son abrupt N
montre la tranche des bancs de Mollasse, qui plongent au
SE; tandis que son versant S, beaucoup plus doux, est
entierement recouvert d’erratique, sauf dans la gorge du
Foron, où l’erosion a denude la Mollasse jusqu’a deux kilo-
metres en amont. Sous le village de Sciez, on voit, dans ce
torrent, les bancs plongeant inversement au NW. Get
affleurement de l’anticlinal mollassique a déjà été signalé
par Alph. Favre (Rech. I, p. 227), qui le considère, avec
raison, comme un prolongement de celui du Salève.
Je ne puis plus étre d’accord avec cet auteur, quand il
attribue le Grès des Allinges au Macigno éocène. Ce mon-
ticule isolé, au S de Thonon, qui supporte les ruines de
l'ancien château des Allinges, a une conformation très
Lat
RER STREITEN et
GEOLOGIE DES PREALPES DE SAVOIE 7
semblable au Mont de Boisy. Son abrupt NW offre les têtes
des bancs de gres, qui plongent 50° SE. Son versant opposé
plus doux est aussi revetu d’erratique. La roche, parfois
poudingoide, a une grande analogie avec la Mollasse du
Mont de Boisy, et plus encore avec celle de la Tour-Langin,
dont les Allinges paraissent être une continuation directe.
La colline de la Tour-Langin forme dans la carte d’Alph.
Favre l’extremite N d’une bande mollassique, qui s’etend
jusqu’à Lucinge, bordant à l’ouest le Mont des Voirons.
Les Voirons constituent un anticlinal déjeté à l’ouest, à
axe N-S, dont la voûte arénacée est plus ou moins profon-
dément rompue, jusqu'au Flysch, au Néocomien, ou même
jusqu’au Malm. Aux Hivernages, on voit encore un anti-
clinal secondaire rompu également jusqu’au Neocomien.
Prcrer et pe Lorior ont décrit les fossiles de ces deux anti-
clinaux néocomiens; ERNEST Favre ceux des pointements
de Malm; l’existence de ces affleurements est ainsi incon-
testable. Ce que je puis ajouter, c'est que les affleurements
neocomiens y sont beaucoup plus étendus qu’on ne le croi-
rait, d’apres la carte Favre. De nature marno-schisteuse,
le Neocomien forme aux Voirons des combes allongees,
ordinairement gazonnées. Dans l’anticlinal principal, le
plus grand de ces affleurements néocomiens constitue
une boutonnière d’environ 3 kilometres, percée par 4 poin-
tements de calcaire jurassique, qui, par leur nature plus
compacte, y forment des arêtes rocheuses alignées. Dans le
même anticlinal, à 1 kilomètre plus au nord, j'ai constaté,
près de la Juillette, une seconde boutonnière néocomienne,
avec pointement de Malm ; plus au nord encore, au-delà
de la Servette, une troisième boutonnière néocomienne,
sans Malm, et enfin à E de la Tour-Langin, des indices
d'un quatrième affleurement néocomien. Dans les interval-
les de ces boutonnières, à peu près rectilignes, la voûte
n’est rompue que jusqu’au Flysch.
AREA Sr Mc
8 ADRESSE PRESIDENTIELLE
Dans l’anticlinal secondaire des Hivernages, on ne voit
que du neocomien, sans Malm.
Quant au Flysch de cet anticlinal des Voirons, il s’etend
du N au S sur une longueur d’environ 9 kilometres, de-
puis les Granges (Langin) jusque pres de Bonne. Mais
comme la roche se desagrege facilement, il est d’ordinaire
recouvert de végétation, et ne s’observe qu’en petits af-
fleurements, d’ailleurs assez nombreux. Sa nature petro-
graphique consiste en schistes grisätres, avec beaucoup
d’intercalations de banes de gres, souvent par minces pla-
quettes, parfois aussi en bancs de 3 ou 4 décimètres d’é-
paisseur, rarement plus. Dans son introduction stratigra-
phique a la Monographie paléontologique de Pictet et de
Loriol, M. GasrieL pe MortILLET avait déjà distingué
ce Flysch schisteux (F) du Macigno superpose (P) et y
avait signale des « Fucoides du Flysch » (Néoc. d. Voirons
p- 10, pl. A.). Je n’ai pas eu la chance d'y retrouver ces
fossiles, mais la nature pétrographique est tellement con-
forme à celle de notre Flysch habituel, que je n’hesite pas
a lui assimiler ces schistes.
Enfin les deux flancs de l’anticlinal des Voirons sont for-
mes de grès, plus ou moins poudingoides, assez sem-
blables de part et d’autre. Là Alph. Favre me paraît
avoir commis une erreur, en assimilant a la Mollasse les
grès du flanc W renversé ; tandis qu’il mettait dans le
Flysch ceux du flanc E, normalement superposé aux
schistes. Il se basait pour cela sur la découverte de préten-
dues Nummulites, dans le gres-poudingue de l’arète des.
Voirons. Mais d’une part on n’a jamais pu retrouver ces
échantillons dans sa collection; d’autre part aucun autre
observateur n’a constaté des Nummulites dans ce grès.
M. Duparc et moi les y avons vainement cherchées !
Comme d’ailleurs on rencontre dans le poudingue des cail-
loux de tous les terrains antérieurs , il est fort possible
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GÉOLOGIE DES PRÉALPES DE SAVOIE o
que Alph. Favre ait été induit en erreur par la rencontre
d’un galet nummulitique, erratique dans le poudingue.
Malheureusement, soit au N soit au S, la nappe gla-
claire empêche de constater la fermeture de la voûte par
continuité des deux flancs arénacés. Mais l’inspection du
terrain et de la carte rend cette continuité souterraine très
probable, surtout du côté sud, où se trouvent des affleure-
ments intermédiaires de grès-poudingue, dans la prolon-
gation de la boutonnière du vrai Flysch (Bonne, Malan).
Quant au versant E des Voirons, il présente dans son
milieu une sorte de dépression longitudinale N-S, qui re-
présente à mes yeux l’axe du synclinal mollassique, au-
quel succède le flanc renversé d’un nouvel anticlinal, com-
prenant le Mont-Vouan et sa prolongation N jusqu'au col
de Saxel, puis de là, avec une légère déviation à E, bor-
dant la plaine erratique jusqu’au-dessus de Lully.
A cette 3° bande de grès-poudingue succède à l'Est un
9me anticlinal de Flysch schisteux, superposé à la Mollasse
renversée, et s’etendant sur une longueur d’au moins 12
kilometres, depuis le Mont-Vouan au S, jusqu’a La Foge
sur Lully au N. Mais ici la boutonnière de Flysch se re-
ferme, et la bande mollassique l’enveloppe, en se contour-
nant à E. Elle devient à partir de Targaillan le flanc normal
du second anticlinal, lequel se continue au S jusqu'au vil-
lage de Burdignin, avec un pendage E ou SE de 50 à 60°.
En résumé, cette seconde région, qu’Alph. Favre coloriait
presque tout entière en Eocène, se compose essentielle-
ment de 2 anticlinaux déjetés à W, qui ne montrent le
Flysch que dans la rupture des voûtes, et dont la charpente
est à mon avis entièrement mollassique.
Si je me suis trop allongé sur ce sujet, j'ai pour excuse
l'importance de ces constatations, si récentes qu'elles ne
figurent pas encore sur les épreuves au 80 millième.
*
RON, I ILLE ROTA SI ILE MO EL PSE
|
10 ADRESSE PRÉSIDENTIELLE
III. Chaines des Préalpes extérieures.
A l’est de la Région mollassique surgissent des chaînes
plus élevées, à courbure très caractéristique et formées
essentiellement de terrains secondaires. Ces chaînes sont
constituées par une serie de plis antielinaux et synelinaux,
normaux ou plus ou moins déjetés, parfois très aigus, qui
tantôt s’anastomosent entre eux, tantôt se continuent pa-
rallèlement sur une grande longueur. Comme vous pouvez
en juger par les profils et par la carte, c'est ici que les dis-
positions sont les plus variées et les zones les plus multi-
pliées. Aussi suis-je obligé de subdiviser cette région com-
plexe en 3 bandes concentriques, ayant chacune ses
caractères propres. Je les désigne par le terrain qui en
forme principalement l’ossature.
1. Zone du Lias.
2. Zone du Malm.
3. Zone du Flysch.
1. Zone pu Lias.
Cette première zone est séparée de la Region mollassique
par une faille oblique, dirigée à peu près N-S, et observée
sur une quinzaine de kilomètres au moins, le long des-
quels la Cornieule triasique se trouve habituellement en
contact avec le Flysch. Vers le S la faille se traduit en un
vaste chevauchement, par suite duquel d'importantes colli-
nes de Cornieule se superposent au Flysch (La Tremplaz
près Bogève, Les Aulx sur Viuz). La presence de Lias sur
la Gornieule montre que ces lambeaux ne sont point ren-
versés, mais refoulés sur le Flysch. Le long du ruisseau
des Crêts, au N de Viuz, on voit, sur rive gauche, une
fa
GEOLOGIE DES PREALPES DE SAVOIE 11
falaise abrupte de Cornieule, tandis que la rive droite
abaissée est formée d’erratique, recouvrant le Flysch.
La zone liasique commence, à proprement parler, au
bord du Lac Léman, à Meillerie, et c'est de là que, grâce
aux carrières, nous en avons les plus nombreux fossiles,
constatant les étages suivants : Rhetien, Hettangien, Siné-
murien, Toarcien, Opalinien, Bajocien.
Mais cette zone est recouverte par l'énorme nappe d’al-
luvions glaciaires, qui forme le plateau de St-Paul et
Vinzier. Elle ne réapparaît que dans les gorges de la
Drance. Elle est jalonnée toutefois, aux environs de Vin-
zier, par trois affleurements de Cornieule alignés, qui
pointent au travers de l’erratique.
Au S. de la Drance, la zone du Lias comprend les Monts
de l'Armône, du Forchet, de Coux, de Targaillan, de Tar-
ramont, etc.; puis elle disparaît de nouveau sous l’erratique
de la Vallée des Haberes, pour ne plus se presenter que
par lambeaux isolés, aux environs de Villard et de Viuz.
Dans le troncon médian, où elle est le mieux développée,
la zone liasique ne présente que 3 anticlinaux : celui d’Ar-
moy - Col-de-Coux, celui de l’Epine-Armòne-Forchet, et en-
fin celui de Bioge-Tarramont. Ges anticlinaux offrent, sur
divers points, du Rhetien fossilifère ; ils sont fréquemment
rompus jusqu'au Trias, parfois jusqu'au Gypse (Armoy,
Epine, Bioge, Coux); mais c’est la Cornieule qui en est le
principal noyau. La charpente des plis est formée de Lias
calcaire. Enfin les flancs et les synclinaux consistent en
schistes toarciens (gisement fossilifère des Moises), Opa-
liniens (gisements de Meillerie, de Vailly) et bajociens.
9. Zone pu Mar.
Cette seconde zone est beaucoup plus allongée et plus
importante. Elle commence déjà dans le Bas-Valais, entre
19 ADRESSE PRÉSIDENTIELLE
Bouveret et Vionnaz , atteint sa largeur maximum dans la
vallée d’Abondance, entre Chevenoz et Abondance, et va
se rétrécissant dans les vallées du Biot et de Bellevaux.
Les plis de cette première section de la zone sont habi-
tuellement déjetés au NW; ils ont, en général, passable-
ment d'amplitude et de continuité. Leur charpente est for-
mée par le calcaire blanc du Malm, occasionnellement
grumeleux et rougeätre, qui donne le cachet principal à
la contrée, et forme en particulier les beaux massifs des
Cornettes, Oche, Ouzon, Billat, Nifflon, etc. Aux carrières
de La Vernaz et à Bellevaux, il a fourni quelques fossiles
mal conserves, Belemnites et Ammonites. Un des niveaux
les plus fossiliferes de la contrée est le Dogger à Mytilus,
calcaire noir, souvent schistoïde, à faune littorale, qui se
rencontre immédiatement à la base du Malm, à Darbon,
aux Cornettes, au Mont-Chauffé, etc. (Voir les travaux de
MM. pe Lorior, SCHARDT et GILLIERON.)
Les anticlinaux sont souvent rompus jusqu’à la Cor-
nieule, presque jamais jusqu'au Gypse. Le Lias y est habi-
tuellement spathoïde (Lumachelle à Crinoïdes).Le Toarcien
ne peut pas se distinguer du Dogger, qui est plus ou moins
schisteux, assez étendu, et. montre sur divers points des
Zoophycos. Suivant les places on peut constater, dans cette
première moitié de la zone, de 2 à 5 anticlinaux, dont
les principaux sont : celui d’Oche-Taverolle-Forclaz, et ce-
lui, plus profondément rompu, de Lovenet-Antau-Vache-
resse-Nicodez, qui dans la première partie de son parcours
se-traduit en pli-faille très chevauche.
Les synelinaux sont beaucoup mieux accusés que dans
la zone liasique, et occupés par des terrains beaucoup plus
récents, ce qui indique une émersion plus tardive. On y
constate les horizons suivants :
Le Néocomien, beaucoup plus calcaire que celui des Voi-
WITT FF di
AS ar
GEOLOGIE DES PREALPES DE SAVOIE 13
rons et très rarement fossilifère ; il est surtout distinct
dans les chaines exterieures.
Le Crétacique superieur, calcareo-marneux, assez va-
riable d’aspect, mais caractérisé par ses Foraminiferes. Il
est plutöt grisätre à sa partie inférieure, où il passe insen-
siblement au Neocomien. Plus haut, il est ordinairement
panaché, rouge et vert. Parfois c'est un calcaire blanc,
qu’on confondrait facilement avec le Malm, n’etaient les
Foraminiferes. On y a trouve une grande dent de Squale et
quelques Inocerames.
Enfin le Flysch, schisto-arénacé, avec- Fucoides et Hel-
minthoides, qui occupe parfois le centre des synelinaux, et
se reconnait facilement à ses plaquettes de grès, empiri-
quement aussi au sol marécageux.
Au sud de Bellevaux, la zone du Malm devient beaucoup
plus irrégulière. Elle se bifurque, et chacune des deux bran-
ches dévie plus ou moins promptement au SE, comprenant
entre elles les vallées de Megevctte, d’Onion, etc. Les plis,
formés des mêmes terrains qu’au nord, deviennent beau-
coup plus accentués, comprimés, morcelés, et présentent
de nombreux accidents, plis-failles, renversements, etc.
La branche W comprend les massifs d’Hirmente, de
Miribel, des Braffes, formés chacun d'un faisceau de plis
aigus, en éventail, avec déjet divergeant sur les deux flancs.
Puis, déviant de plus en plus à E, et déversant de plus en
plus au S, elle forme le flanc E du Môle et les chaînons
avoisinants, traversés par les gorges du Giffre. Cette
branche finit au bord de la vallée de ’Arve, aux environs
de Marignier.
La branche E plonge sous la zone du Flysch, puis repa-
rait à l’est de celle-ci, dans le massif sì compliqué de Haute-
Pointe. Celui-ci se rétrécit de plus en plus au S, au contact
de la Breche, qui l’envahit par chevauchement. Sur Ma-
E SMI
2
BE
3)
14 ADRESSE PRÉSIDENTIELLE
tringe, dans la vallée du Giffre, un plis-faille, dont le plan
parfaitement visible plonge 65° NE, met en contact immé-
diat le Malm renversé avec le Trias normal (Gypse, Cor-
nieule, Marnes rouges), recouvert par le Rhetien fossilifere
et le Lias. Un peu plus loin cette branche, toujours plus
amincie, traverse le Giffre au Roc de Suet, et vient finir à
la Pointe d’Orchez, en stratification absolument renversee.
Après un divorce momentané, les deux branches de la
zone du Malm, s’unissent de nouveau sur la rive gauche
du Giffre pour venir mourir ensemble sur le flane droit de
la Vallée de l’Arve. La zone du Malm a parcouru ainsi le
demi-cercle presque complet, des bords du Rhône, où l’axe
des plis est dirigé E-W, jusqu'au bord de l’Arve, où il est
presque W-E.
3. ZONE DU FLyscH.
La troisième zone des Préalpes extérieures n’est, à pro-
prement parler, qu'une dépression médiane des chaînes ju-
rassiques, envahie par le Flysch transgressif. Mais ce Flysch
prédomine à tel point dans le centre du Chablais, qu'il y
forme une véritable zone orographique, où les vallées sont
plus évasées et les sommets plus arrondis et moins élevés.
Cette zone du Flysch commence au NE dans le Bas-
Valais, près de Vionnaz, où elle est fort étroite. Elle va en
s’elargissant au SW jusqu'à la vallée d’Abondance. Elle
ne mesure encore que 1 % kilometre a La Chapelle et un
peu plus dans le val de Charmy. Puis elle s’annexe les
synclinaux éocènes de Ferrier, d’Ubine, de Bonnevaux, et
atteint une largeur de 5 kilometres entre les vallées d’A-
bondance et du Biot, dont elle forme l’aréte séparative,
avec les sommets de Pointe-du-Mont, Pointe-de-Gercle,
Equellaz, ete. La largeur maximum de cette zone (6 4 kil.)
se trouve dans la contrée de Seytroux et sur l’aréte qui
sépare celle-ci de la vallée supérieure de Bellevaux.
i
GEOLOGIE DES PRÉALPES DE SAVOIE 15
Ensuite la zone du Flysch se rétrécit de nouveau, en-
jambe la branche E de la zone du Malm, entre les Rochers
d’Ombre et de Haute-Pointe, s'annexe le synclinal crétaci-
que et éocène de Megevette, puis, de plus en plus étroite,
descend dans la vallée du Giffre, en s’inflechissant à l'Est,
pour finir sous la Pointe-d’Orchez, en un simple petit syn-
- clinal d'environ 200 mètres de large. Comme on le voit, la
zone du Flysch est beaucoup moins arquée que celle du
Malm, avec laquelle elle chevauche.
Au milieu de ce vaste synclinal ondulé de Flysch, specia-
lement sur les arétes, on voit apparaître un certain nom-
bre de pointements crétaciques ou jurassiques, qui for-
ment parfois de singulieres Klippes, et qui jalonnent le
prolongement souterrain des chaînes envahies.
Presque partout le Flysch repose sur le Crétacique su-
périeur, ou en est recouvert par renversement. Dans quel-
ques cas cependant on le voit en contact direct avec le
Malm, le Néocomien ou la Breche; d’où je conclus qu'il
est venu recouvrir transgressivement un sol déjà ondulé,
en partie même érodé.
Le Flysch de cette région est essentiellement schisteux,
mais contient aussi fréquemment des intercalations gré-
_seuses, en petits bancs ou plaquettes et, à la base surtout,
des bancs calcaires assez développés, qui présentent de
remarquables lithoclases, se croisant dans 3, 4 et même 5
directions différentes. Un autre facies particulier de cet
étrange terrain, c’est le Flysch rouge, qui paraît pro-
venir de la trituration du Crétacique rouge, mais qui
s’en distingue par sa nature plus argilo-schisteuse. Autant
que j'ai pu en juger il se présente toujours vers la base du
Flysch, et si parfois ces deux niveaux de couleur rouge
risquent de se confondre, l'erreur ne serait pas bien grave,
puisque l’un et l’autre diagnostiquent les couches pro-
fondes.
SN e a i A
16 ADRESSE PRESIDENTIELLE
Sur quelques points, La Chapelle, Seytroux, etc., nous
avons trouvé de nombreux Fucoides, parfois assez bien
conservés, mais le fossile le plus habituel et le plus carac-
teristique du Flysch ce sont les Helminthoides, que nous
n’avons jamais rencontres a un autre niveau.
IV. Region de la Breche.
Il ne s’agit plus ici d’une zone, mais d’une region ova-
laire d’environ 14 sur 30 kilomètres, en apparence beau-
coup plus uniforme que les précédentes, qui sépare les
Prealpes exterieures des Hautes-Alpes calcaires, depuis le
Bas-Valais a la vallée du Giffre.
La roche caractéristique prédominante, qui lui a valu
son nom, est une brèche à ciment calcaire et à fragments
anguleux de toutes dimensions, depuis un simple gres
grossier, Jusqu'à une accumulation de blocs énormes, par-
fois de la taille d’une maison. T'antôt la brèche occupe de
grandes épaisseurs, tantôt elle n’existe qu’en bancs d’un
ou plusieurs mètres, intercalés au milieu des schistes ou
des calcaires. Les cailloux de la brèche sont habituelle-
ment calcaires, mais on y trouve aussi des blocs de quar-
trite blanc ou rosé, qui prédominent sur certains points.
Dans la carte Favre de 1862, toute cette étendue est
teintée en Lias. Il en est de même dans la feuille XVI de
la Carte géologique suisse au 100 millième, où M. Jaccard
n'avait fait que reproduire Alph. Favre, pour ce qui concerne
le Chablais. Il en est tout autrement dans la feuille XVII
(Vevey-Sion), où M. Ernest Favre a annexé au Flysch
toute la Brèche du Chablais et du Bas-Valais. De là, entre
ces deux feuilles contiguës, un disparate étrange, que la
Commission géologique fédérale a voulu faire disparaître
dans la carte assemblée, exposée à Paris et ailleurs, en
vr
GEOLOGIE DES PREALPES DE SAVOIE 1174
étendant la teinte du Flysch, à toute la région de la Brèche
du Chablais.
C'est là le point de vue dont M. Schardt s’est fait le
défenseur, dans la livraison 22 des Matériaux pour la Carte
géologique suisse, et jusqu’à ces derniers temps il a main-
tenu que la Brèche du Chablais appartenait à l’Eocene.
Maintenant il reconnaît son erreur!
Lorsque, il ya quelques années, j'ai abordé l'étude de
cette region, je me suis bientôt rendu compte qu’elle n’é-
tait pas aussi uniforme qu'on le croyait, mais présentait
au contraire des niveaux géologiques variés : Trias, Lias,
Brèche, Crétacique supérieur, Flysch. Puis, d’après la po-
sition qu'y occupe la Brèche par rapport aux autres ter-
rains, je suis arrivé de bonne heure à la conviction qu’elle
y représente le Jurassique dans son ensemble, y compris
une partie du Lias, peut-être même encore du Néocomien,
en d’autres termes qu’elle n’est en somme qu'un facies
jurassique
J'ai trouvé une confirmation de cette idée dans la grande
analogie que présentent certains schistes de la partie infé-
rieure de cette brèche avec le Dogger des Préalpes exté-
rieures, ainsi que certains calcaires gris de sa partie supé-
rieure avec le Malm de cette même région. Puis j'ai trouvé
des points intermediaires, où les roches jurassiques des
chaînes extérieures deviennent un peu bréchiformes (So-
man, Treveneuse, etc.).
Jai surtout été frappé de la nature des éléments clasti-
ques de la Breche, qui m'ont paru pouvoir se rapporter
tous à des terrains antérieurs au Jurassique. C’est ainsi que
j y ai constaté beaucoup de cailloux de calcaire spathoïde
gris ou violacé, dus évidemment au Sinémurien supérieur
(calce. d’Arvel); beaucoup de calcaires noirs, qui ont dû
appartenir au Lias-calcaire habituel; de calcaires gris ou
ACT. HELV. LAUSANNE, 1895. i 2
ADRESSE PRESIDENTIELLE
blonds, que nous retrouvons frequemment dans l’Hettan-
gien de la contrée; enfin, et surtout, de calcaires et de brè-
ches dolomitiques du Trias. Les cailloux de quartzite
blanc ou violacé, que j'y ai assez souvent rencontrés, pro-
viennent , à n’en pas douter, des quartzites triasiques; et
les fragments de schistes rouges que M. Schardt attribuait
au Crétacique rouge, sont bien plus probablement du
Permien, ou des schistes rouges du Trias, comme à
Matringe.
Enfin je trouvais le terrain bréchifère constituant l’ossa-
ture des plis, comme le font le Dogger et le Malm dans les
chaînes extérieures.
J'avais aussi remarqué, particulièrement dans le massif
du Sex-de-Grange, que la Brèche est fréquemment sé-
parée du Flysch par des banes de Crétacique rouge, et
dans ces cas-là je trouvais parfois le Flysch par dessous,
et la Brèche par dessus le Crétacique. Je m’expliquais
ainsi par des interversions, si naturelles dans les Alpes,
les superpositions de Brèche sur le Flysch, invoquées par
M. Schardt.
En revanche, dans le centre de la région de la Brèche,
javais constaté une vaste étendue de Flysch, reposant,
normalement, de droite et de gauche, sur la Brèche (pla-
teaux d’Arvoriaz et des Gets), et formant ainsi un vaste
synelinal, analogue a celui de Seytroux.
Les choses en étaient là en 1891, lorsque M. le directeur
Michel Lévy ajouta à ma täche le nord de la feuille d’An-
necy. Désirant activer les travaux, il m’autorisa à confier
une partie des leves, sous ma surveillance, a mon assis-
tant, M. Maurice Lugeon.
Apres avoir fait quelques courses avec M. Lugeon dans
la contree de la Breche, et l’avoir mis au courant de mes
observations anterieures, je lui confiai plus specialement
GEOLOGIE DES PRÉALPES DE SAVOIE 19
l'achèvement de cette région, me consacrant plutôt moi-
même aux chaînes extérieures.
Depuis ce moment M. Lugeon a parcouru en tout sens
cette contrée. Après être arrivé au même résultat que moi
sur l’âge de la Brèche du Chablais, prise en bloc, il a réussi
à la subdiviser en 4 niveaux distincts, qu'il a reconnus
d’abord dans la contrée de Taninges, et qu’il a poursuivis
ensuite tout au travers de la Région. J’ai eu l’occasion de
vérifier sur plusieurs points la réalité de ces niveaux.
Malheureusement l'absence presque totale des fossiles ne
permet pas de leur attribuer une date géologique précise.
Ces quatre niveaux du terrain brechifere sont de haut
en bas :
a) Brèche supérieure, ordinairement à éléments moins
gros, interstratifiée de nombreux bancs calcaires gris-
blanchâtres. Elle forme plusieurs sommets importants :
Sex-de-Grange, Pt de Nantaux, Roc-d’Enfer, Pte des Nions.
J'ai trouvé sous la Pt° d'Uble, qui en fait aussi partie, un
gros fragment d’Ammonite (Perisphinctes?) qui parais-
sait en provenir. — Nous assimilons ce niveau au Malm
presque sans hésitation.
b) Schistes ardoisiers, grand complexe schisteux, exploité
pour ardoises à Morzine, Montriond et dans la vallée de
l’Essert, près Châtel. Vers le haut se trouvent fréquemment
des schistes feuilletés rouges, verts, noirs parfois, plus ou
moins siliceux , qui fournissent un bon horizon géologique.
Dans ce niveau, M. Lugeon a trouvé des Fucoïdes, mais
jamais d’Helminthoides. — Il l’assimile au Jurassique
moyen, si souvent schisteux dans les Alpes.
c) Brèche inferieure, sousjacente aux Schistes ardoi-
siers, a éléments généralement plus gros, et avec moins de
banes calcaires que dans la Brèche supérieure. Elle forme
aussi quelques-uns des plus ‘hauts sommets de la contrée,
mais seulement du côté des Hautes - Alpes : Hautforts,
*
TC MUR RTE KA Era à VR #
LP ERE ar
30 ADRESSE PRESIDENTIELLE
Pte d’Angolon, Pte de Marcelly, Pt de Hautfleury. Au
Coi de Brion elle est presque entierement composée de
blocs de Quartzite, détachés d'un pointement triasique
assez rapproché. — Niveau assimilé au Dogger.
d) Schistes inférieurs, probablement liasiques, au moins
en partie. Les bancs de brèche intercalés deviennent de
plus en plus rares et moins épais. Cet horizon joue un rôle
important au-dessus de Taninges et surtout aux confins
des Hautes-Alpes. Il y repose constamment sur la Cor-
nieule et le calcaire dolomitique, par dessous lequel on
voit, à Taninges, pointer le Carbonique.
Un autre mérite de M. Lugeon est d’avoir découvert que,
sur tout son pourtour, la Région de la Brèche empiète
sur le Flysch, ete., des contrées avoisinantes; soit par de
grands plis fortement déjetés, soit par de vastes chevau-
chements, à plan très oblique, parfois couché presque
horizontalement, ou même replongeant. Puis tout autour,
il a découvert de nombreux lambeaux de recouvrement,
isolés de la région mère par les érosions.
Mais je ne veux pas m’etendre sur ce sujet, je tiens à
laisser à mon élève l'honneur et le plaisir de vous l’ex-
poser lui-même plus en détail.
La Région de la Brèche présente ainsi grosso-modo une
disposition concentrique. Le centre déprimé est occupé par
le Flysch en repos normal. Tout autour le terrain bréchi-
fère, relevé extérieurement, et reposant sur le Trias, ou
même sur le Lias fossilifère (Morgins), qui lui forment
comme une auréole, interrompue ici et là par le che-
vauchement. Elle produit ainsi l'impression d'un vaste
champignon ovalaire, déprimé au centre, et se déversant
sur la périphérie.
Cette disposition remarquable ne peut guère être réalisée
que par un massif souterrain, opposant résistance à la
él
GÉOLOGIE DES PRÉALPES DE SAVOIE 21
poussee tangentielle de la Lithosphère, ce qu’on a nommé
un horst. Cette hypothèse aurait le merite d’expliquer en
même temps la forme semi-circulaire des chaînes exté-
rieures, aussi bien que de celles des Hautes-Alpes; d’ex-
pliquer aussi l’abondance des brèches et la grosseur de
leurs elements, par demantelement graduel du horst.
Enfin les pointements cristallins disséminés au milieu du
Flysch de la dépression centrale (Protogine, Porphyrite,
Ophite), se présenteraient à nous comme quelques - uns
des sommets de la chaîne démantelée, envahie par le
Flysch avant l’époque du plissement maximum. |
Que tes œuvres sont grandes, ò Eternel!
Tu les as toutes faites avec sagesse !
Je déclare ouverte la 76° session de la Société helvétique
des sciences naturelles.
MM.
MM.
PROTOGCOLES
Commission préparatoire.
Séance du 3 septembre, à 3 heures après-midi,
au Palais de justice fédéral.
CONSTITUTION DE LA COMMISSION
(Statuts, $ 19.)
Les membres présents sont désignés par un astérisque (*).
A. Membres du Comité annuel.
*E. RENEVIER, prof., a Lausanne, président. 4
*CH. Durour, prof. id. vice-président. sv
*D: En. Buenion, prof., id. secrétaire. br
*A. Nicati, pharm., id. id. al
J. CHavannes, bang, id. caissier. 8
*Dr J. LARGUIER. prof., id. assesseur. Va
*Ct Rosset, directeur des Mines de Bex, id.
B. Membres du Comité central.
*F.-A. ForeL, prof. à Morges, président.
*Hri Durour, prof. à Lausanne, vice-président.
*Hi GoLLIEZ, prof. id. secrétaire.
D' H. Custer, à Aarau, questeur (décédé).
C.-Ep. CRAMER, prof., à Zurich, president de la
Commission des mémoires.
94 PROTOCOLES
C. Délégués.
a) Soc. géologique. MM.* RexeviER, prof., Lausanne.
* Ars. Hem, prof., Zurich.
5) Soc. botanique . _ __ CHopar, prof., Genève.
* D* Ep. FiscHER, prof., Berne.
eo) Arzovien 2... Vacat.
baleine * K. von DER MiHL, prof.
D: C. ScHmipT, prof.
ec) Berne pe: * J.-H. GRAF, prof.
* Dr Ep. FiscHER, prof.
PE * H. Cuony, pharm.
* R. HorxER, prof.
g) Genève. . . . * D: Ep. SARASIN.
* Marc MicHeLi.
beast CPS Yyacar,
DR GLISonSe 2 0 Vacat.
krEueerne - . . Orto SumTer, pharm.
| * Dr E. SCHUHMACHER-KoPP.
l) Neuchâtel. . . * P. GopET, prof.
* O. BILLETER, prof.
m) Saint-Gall. . . Vacat.
n) Schaffhouse . . * J. MEISTER, prof.
* J. NurscH, prof.
o) Soleure = De RR. Bane
Ip) bless Vacar.
q) Thurgovie. . . D' CL. Hess, prof.
PA Rev. Besse, chanoine.
5) Vaud * J. Durovur, prof.
= FE: BLANC. prof
Dez ehi sei * D: Arn. Lang, prof.
%
D: C. SCHRÖTER, prof.
COMMISSION PREPARATOIRE 95: :
D. Présidents des Commissions.
Comm. des Mémoires. . MM. DC. Cramer, Zurich.
— géologique . * D: Fr. Lane, Soleure.
— géodésique. > DIR. Wous, Zurich.
— sismologique D' R. BiLLwiLLer, Zurich.
— limnologique D' F. ZscHokke, Bâle.
— des tourbieres. D: J. Früs, Zurich.
— du Prix Schläfli . * D: Ars. Hem, Zurich.
D’ J.-H. Grar, Berne.
Bibliothécaire . . . . =
E. Anciens membres du Comité central.
MM.* Prof. D' Ep. HagengacH-BiscHorr, à Bâle.
Prof. D' L. RüTIMEYER, id.
* Prof. D: Frirz BURKHARDT, | id.
D’ Vicror Fario, à Genève.
* Prof. D: Tn. STUDER, à Berne.
J. Coaz, insp. forest.,
D’ E. pe FELLENBERG,
id.
id.
Prof. D' Ep. ScHzr, à Strasbourg.
F. Anciens présidents annuels.
MM. Louis pe CouLon, président en 1866, à Neuchâtel.
* D Fr. Lane,
D' G. STIERLIN,
Prof. L. RüTIMEYER,
J.-B. SCHNETZLER,
C. BRUNNER DE WATTENWYL,
C. REHSTEINER,
O.-F. WoLF,
1569 et 1888, à Soleure.
1873, a Schaffhouse..
1876, a Bäle.
1877, a Bex.
1575, a Berne.
1879, a St-Gall.
1880, a Sion.
Ù
26 PROTOCOLES
MM. F. Münuserg, president en 1881, a Aarau.
F. KONIG, 1882, a Linthal.
D’ C. CRAMER, 1883, à Zurich.
O. SUIDTER, 1884, à Lucerne.
* A. JAGCARD, 1885, au Locle.
U. GRUBENMANN, 1877, a Frauenfeld.
C. FRASCHINA, < 1889, à Lugano.
J. Havrr 1890, à Davos.
* M: Musy, 1891, à Fribourg.
* Ep. HAGENBACH-BIScHOFF, 1892, à Bale.
DELIBERATIONS
1. M. le president annuel ouvre la seance en souhaitant
la bienvenue aux membres du Comité central et aux dele-
gués presents; il procède ensuite à la constitution de l’as-
semblée.
2. Le rapport du Comité central, présenté par M. F.-A.
ForEL, est approuvé ainsi que celui des commissaires vé-
rificateurs.
La Commission préparatoire discute ensuite et adopte
les préavis suivants à faire à l'assemblée generale:
3. Le Club alpin ayant renoncé à s’occuper de l'étude
du glacier du Rhône, le Comité central propose que la So-
ciété helvétique continue l'étude des glaciers, en deman-
dant l'appui du bureau topographique fédéral et qu'elle
charge l’ancienne Commission des glaciers de poursuivre
les travaux commencés.
4. La Société helvétique a été invitée à se faire repré-
senter dans la Commission suisse de l'exposition nationale
de Genève en 189,6. Cette offre a été acceptée avec remer-
ciements. Le Comité central a délégué un de ses membres.
EST
COMMISSION PREPARATOIRE at
5. M. le professeur Lane, de Soleure, présente le rapport
‘et le projet d’acquisition du bloc du Steinhof; il propose
d'y faire graver une inscription. Si les frais dépassent le
reliquat de la somme votée pour ce poste, M. Lang devra
s'entendre avec le Comité central.
6. M. le prof. D' Grar donne lecture du rapport de ges-
tion de notre bibliothèque, lequel est approuvé. Le credit
demandé de 1200 fr. est accordé.
7. Après avoir entendu le rapport de la Commission des
mémoires, l’assemblée approuve les propositions du Comité
central accordant à cette commission les 2000 fr., subside
de la Confédération, plus le produit de la vente des mémoi-
res. M. le professeur C. CRAMER, de Zurich, démissionnaire,
est remplacé comme président par M. le professeur Arnold
Lang, de Zurich. M. le prof. Rexevier, de Lausanne, est
désigné comme membre de la Commission en remplace-
ment de feu M. Kaurmann, de Lucerne.
8. Les rapports de la Commission géologique, de la
‘Commission géodésique et de celle du Prix Schlæffli sont
approuvés sans observations.
9. Un crédit de 200 fr. est accordé à la Commission sis-
mologique.
10. Le crédit de 200 fr., accordé à la Commission limnolo-
gique, n'ayant pas été utilisé en 1892-93, est reporté sur
l'exercice prochain.
11. Le erédit de 300 fr., demandé pour la Commission des
tourbieres, est approuvé. M. Stebler s’est retiré de cette
commission. Il ne sera pas remplacé pour le moment.
12. Le Comité central écrira au Conseil fédéral pour at-
tirer son attention sur la grande valeur de la collection
archéologique et anthropologique du Schweizerbild, ap-
,
28 PROTOCOLES
partenant à M. le D' Nuesch, et sur l’intérét scientifique-
qu'il y aurait pour la Suisse à la conserver.
13. L'assemblée approuve la liste de présentation de-
7 membres honoraires et de 27 membres effectifs. (Voir la
liste aux annexes.)
14. M. le professeur Rexevier fait une proposition ten-
dant à la revision des statuts, pour donner à la Commission
préparatoire une compétence plus grande, et décharger.
ainsi les assemblées générales. Après discussion, cette pro-
position est retirée, sur la promesse du Comité central d'é--
tudier la question et de consulter les personnes compé-
tentes de la Société.
15. La ville de Schaffhouse est choisie comme lieu de-
réunion de la session de 1894, ensuite d’une invitation de-
la Société cantonale. M. le professeur MæIsTER, désigné-
comme président, remercie l’assemblée de l'honneur qui.
est fait à son canton et à lui-même.
i
.
a
dr
À
PROTOCOLES
II
_ Assemblées générales.
Première assemblée générale.
Lundi 4 septembre 1893, à 9 heures du matin, dans la
salle du Grand Conseil.
1. M. Renevier, président annuel, ouvre la session en
souhaitant la bienvenue aux membres de la Société helvé-
tique et à tous les assistants, puis il fait lecture de son
adresse présidentielle, consacrée à la Géologie des Préalpes
«de la Savoie.
2. M. F.-A. Forez, president central, présente le rapport
«du Comité central sur l’année écoulée ; il rend hommage à
la mémoire de notre vénéré caissier, M. le D' CustER, aux
obsèques duquel le Comité central était représenté. Ce
rapport est approuvé, ainsi que celui des commissaires-vé-
rificateurs des comptes.
3. La ville de Schaffhouse est choisie pour recevoir la
Société helvétique en 1894, et M. le prof. MEISTER est ap-
pelé à la présider. M. Meister adresse des remerciements
à l'assemblée.
4. Le Club alpin ayant renoncé à s'occuper des études
du glacier du Rhône, l'assemblée décide de continuer les
recherches scientifiques concernant les glaciers et d’en
2
balsa Pr a
Un
ER,
Pa
30 PROTOCOLES
charger l’ancienne commission, composée de MM. Ed.
HacexBacx et Louis Rürimeyer, à Bâle; Coaz, inspecteur
forestier en chef, à Berne; Albert Hem, à Zurich ;
Ed. Sarasin, à Genève; puis, comme membre nouveau,
M. Léon DuPasquier, à Neuchâtel. Devenu président cen-
tral, M. F.-A. Forel s’est retiré de cette commission. Un
appel sera adressé au bureau topographique fédéral pour
le prier de continuer à s'intéresser à ces études.
5. Le rapport de la Commission geologique,"ainsi que
celui concernant l’acquisition du bloc erratique du Stein-
hof, présentés par M. le prof. Lang, sont adoptés. (Voir aux
annexes.)
6. M. le prof. Hem donne lecture du rapport sur la
Fondation ScHL&rLı, lequel est approuvé. (Voir aux an-
nexes.)
7. M. F.-A. Forez communique à l'assemblée ‘le préavis
du Comité central, relatif à la collection paléontologique et
anthropologique provenant des fouilles du Schweizerbild.
M. le D’ Nuesch, propriétaire de cette magnifique collec-
tion, a reçu des offres de l'étranger, et comme il y aurait
un grand intérêt scientifique à la conserver en Suisse, le
Comité central s’adressera au Conseil fédéral pour le prier
d'y vouer son attention.
8. M. Raoul Picrer ‘, de Genève, expose les résultats de:
ses recherches relatives à l'influence des basses tempéra-
tures sur les phénomènes vitaux.
Une question se pose tout d’abord : En quoi consistent
les phénomènes vitaux. La définition de la vie a été tentée:
bien souvent, mais personne n’a réussi à la donner. Il faut
remplacer ici la définition simple par un ensemble de faits
généraux donnant le tableau de ces phénomènes. Le phé-
1 Extrait, avec quelques modifications, de la Gazette de Lausanne
du 5 septembre 1893.
PREMIERE ASSEMBLEE GENERALE
nomene vital se passe toujours dans l’organisme de l’in-
dividu, et c’est de la reaction de cet organisme contre le
milieu qui l’entoure, que naît l’idée de la vie.
L’individu, conscient ou inconscient, cherche à se sauve-
garder contre les influences qui tendent à le détruire ; ce
caractère distinctif de l'être vivant s’observe du haut en bas
de l'échelle, jusqu'aux êtres infiniment petits, réduits à une
cellule. Tant que cette lutte entre l'organisme et le milieu
ambiant se poursuit dans certaines conditions, l'équilibre
est maintenu, la vie ne cesse pas ; mais où cet équilibre
est troublé, les phénomènes vitaux sont modifiés et ces mo-
difications constituent les maladies.
Comment les basses températures agissent-elles sur l’or-
sanisme vivant? L'étude de cette question comprend un
ensemble énorme de faits, dont il n’est possible de donner
qu'un court aperçu.
Les expériences de M. Pictet ont porté d'abord sur les
mammifères. Les bains, qui avaient été employés jusqu’iei
comme agents réfrigérants, présentent l’inconvénient d'agir
trop subitement, à cause de la grande absorption de cha-
leur due à la conductibilité de l’eau. L'auteur se sert, pour
ses expériences, d'un cylindre de cuivre rempli d'air, long
de 1 mètre sur 35 em. de diamètre ; les parois de ce réci-
pient peuvent être portées à des températures variant de
0100"
Plaçons un chien dans l’appareil refroidi à — 80° ; nous
allons assister à un spectacle saisissant, à un véritable drame,
c'est la nature qui lutte pour tenter de sauver l'animal ;
aussitôt la respiration s'accélère, la circulation devient plus
rapide ; le chien mange avec avidité des aliments qu'il re-
fusait tout à l'heure; il sent qu'il doit se pourvoir de com-
bustible. Fait remarquable : pendant les premières 10 mi-
nutes, la température s'élève d’un demi-degré, tant est
énergique la résistance de l’organisme.
52 PROTOCOLES
Bientôt la lutte devient inégale. Le froid continuant à
agir, l'organisme se trouve dans la situation d’un capitaine
qui veut à tout prix sauver son navire, il jette par-dessus
bord tout ce qui n’est pas indispensable. Le sang reflue
vers l’intérieur du corps; les extrémités se refroidissent,
elles se congèlent même, tandis que la température centrale
se maintient; au bout d’une heure et demie, la tempéra-
ture du chien n’a baissé que d’un degré. Enfin arrive un
moment où la lutte n’est plus possible ; la température, qui
s'était maintenue jusque-là, tombe tout d’un coup à 39°; l’a-
nimal s’affaisse, il devient inerte et ne peut dès lors plus
être ramené à la vie.
M. Pictet a fait des expériences sur lui-même, en plon-
geant son bras dans l'appareil réfrigérant. Pendant les pre-
mières 5 minutes, l'impression n’est pas trop désagréable,
on perçoit seulement le refroidissement du bras tout en-
tier; mais bientôt survient une vive douleur qui n’est pas
rapportée à la peau comme dans les circonstances ordi-
naires, mais semble siéger dans le périoste. Lorsque le
bras est retiré de l'appareil, on constate que la mobilité
west pas influencée; il n'y a pas d’engourdissement, mais
la douleur persiste quelque temps dans l’intérieur du
membre et l’on ressent une chaleur intense, due à la réac-
tion très vive qui succède au refroidissement.
Il arrive souvent dans ces expériences que l’on recoive
des brûlures par le froid, surtout si l’on touche par mé-
garde les parois du récipient ; la sensation que l’on éprouve
est semblable à celle d’une piqûre de guèpe. Dans le pre-
mier degré de brûlure, on sent une vive douleur, mais la
peau n’est pas désorganisée ; il se produit seulement une
tache violette. Dans les brûlures du second degré, l’épi-
derme est enlevé et les tissus paraissent profondément
altérés, car il se forme une ulcération qui met fort long-
temps à guérir.
BRATEN
PREMIERE ASSEMBLEE GENERALE 33
Les poissons opposent une resistance extraordinaire aux
basses temperatures; on peut les congeler dans un bloc de
glace au point de les rendre cassants comme des glacons et
les voir revivre après le degel; il ne faut cependant pas
descendre au-dessous de — 35°. Les grenouilles supportent
très bien un froid de — 28°; toutefois, à partir de — 35°,
leur sort devient problématique. Les orvets ont résisté à
— 25° et sont morts à — 35°. Des scolopendres ont sup-
porté — 50°; des escargots — 110° à — 120°, à condition que
leur opercule soit intact. Les œufs d'oiseaux, par contre,
sont très sensibles, surtout s'ils ont été pondus depuis un
ou deux jours; au-dessous de — 2° ou — 3°, ils périssent.
Les œufs (cocons) de fourmis sont encore plus délicats,
tandis que les œufs de grenouilles supportent sans dom-
mage — 60°. Les œufs de vers à soie résistent à des tempé-
ratures assez basses ; s’ils viennent d’être pondus, ils résis-
tent à — 40° et éclosent très bien le printemps suivant ; ce
refroidissement s’opposant au développement des germes
infectieux, il y a là un moyen de préserver la chenille des
maladies, qui causent dans les établissements de séricicul-
ture de si grands désastres. Les infusoires vivent encore à
— 60°, mais à — 90° ils meurent tous. Quant aux microbes,
M. Pictet a constaté que même en les soumettant à une
temperature de — 213°, dans de l’air atmosphérique soli-
difié, on ne parvenait pas à les tuer, bien que toute action
chimique ait cessé dejà à — 110°.
Résumant les faits acquis, l’'éminent conférencier arrive,
par des considérations philosophiques de l’ordre le plus
élevé, à des conclusions franchement spiritualistes.
9. M. Brückner, prof. de géographie à l’Université de
Berne, présente une étude sur l’action érosive des torrents
(Geschwindigkeit der Abtragung des Landes durch die
Flüsse).
ACT. HELV. LAUSANNE, 1893. 8
34 PROTOCOLES
Après avoir constaté qu'il se produit des exhaussements
du sol, atteignant en Suede et en Finlande jusqu’a 15 milli-
metres par an, l’orateur analyse les causes qui abaissent
le niveau des continents et qui contribuent à la « denuda-
tion » du sol.
Celle-ci peut être appréciée par la quantité de matériaux
charriés par les cours d’eau. Ces matériaux sont de trois
catégories : les substances dissoutes, les particules en sus-
pension, les graviers roulés. La valeur de ces divers fac-
teurs n’a été étudiée que pour un petit nombre de rivières,
notamment en Suisse: au cône de déjection de la Reuss
à Fluelen, par le prof. A. Heim; puis à l'embouchure de la
Kander dans le lac de Thoune, par MM. Steck et Brückner.
Tenant compte également des substances solubles et des
particules en suspension, entraînées par le courant, ces
auteurs ont constaté que la quantité de matériaux en-
levée par la Reuss et la Kander représente, si on la ré-
partit sur le bassin entier de ces rivieres, un abaissement
du sol d’un demi-millimetre par an. La denudation causee
par les fleuves de plaine est infiniment moindre et n’at-
teint qu’une valeur tout à fait minime.
10. Sur la proposition de M. Brückner, vu l'intérêt de la
question traitée, l'assemblée décide la création d’une Com-
mission des rivières. Cette commission sera composée de
MM. Brückner, professeur à Berne; Duparc, professeur à
Genève, et Hem, professeur à Zurich.
11. M. le Président soumet au vote de l'assemblée la
liste de presentation de 27 candidats , proposés pour deve-
nir membres de la Société, et de 7 savants étrangers, pré-
sentés comme membres honoraires. Cette liste est distribuée
à tous les membres présents et le dépouillement est effec-
tué pendant la séance. Toutes ces présentations sont
acceptées à l’unanimité. (Voir aux annexes.)
SECONDE ASSEMBLEE GENERALE 35
12. M. Fr. Lane donne lecture du rapport de M. Worr sur
les travaux de la Commission de geodesie, lequel est
approuve. (Voir aux annexes.)
13. Le rapport de la Bibliothèque, presente par M. le pro-
fesseur GRAF, bibliothécaire en chef, est adopté. Un crédit
de 1200 fr. est accordé. (Voir aux annexes.)
14. Le rapport de la Commission sismologique est ap-
prouvé et un crédit de 200 fr. accordé. MM. Louis GAUTHIER,
à Lausanne, et Aug. Jaccarp, au Locle, entrent comme
membres nouveaux dans cette Commission, en remplace-
ment de M. F.-A. Forel.
Seconde assemblée générale.
Mercredi 6 septembre, à 8 heures du matin, dans la
salle du Grand Conseil.
1. Il est accordé à la Commission des tourbières un crédit
de 300 fr., ensuite de la lecture de son rapport, qui est
approuve. (Voir aux annexes.)
9. Le rapport de la Commission limnologique est
approuve. Le credit de 200 fr., demandé par elle, lui est
accorde. (Voir aux annexes.)
3. L’assemblee procède ensuite a la réception de trois
nouveaux membres ordinaires.
4. M. Henri GorLırz, professeur a Lausanne, entretient
l’assemblée de ses recherches sur les plissements anciens
du massif de Morcles. Les schistes cristallins de cette région
peuvent se subdiviser en deux groupes: l’un plus jeune,
celui des cornes vertes; l’autre plus ancien, celui des mica-
schistes. Ces groupes dessinent trois anticlinaux et quatre
synclinaux. Dans l’un de ces derniers repose le grand syn-
clinal connu du Garbonique; enfin le tout est recouvert en
r
36 PROTOCOLES
discordance par le grand pli couché, si bien décrit par M.
Renevier. |
L’auteur montre qu'il faut voir, dans les plissements du
soubassement cristallin, les restes de la vieille chaîne calé-
donienne, tandis que le synclinal carbonique est d’äge her-
cynien et qu’enfin le grand pli couché est d’äge alpin.
M. Golliez fait voir encore, sur une coupe a grande
échelle, que ces ridements d’äges différents se sont repro-
duits dans les mêmes plis anciens, ceci à l’appui des idées
de M. Bertrand sur cette question.
Enfin M. Golliez annonce la découverte, au pont de Do-
rénaz, d'un poudingue plus ancien que les poudingues car:
boniques, dans un des complexes de cornes vertes. Cest la
première fois qu'on signale une telle trouvaille dans nos
Alpes.
5. M. J. Prccarp, professeur de chimie à Bâle, entretient
l'assemblée des expériences qu'il a faites aux entonnoirs
de Bonport (vallée de Joux).
On admettait depuis longtemps que l’eau du Lac Bre-
net, qui s’engouffre dans les entonnoirs, réapparaît aux
sources de l’Orbe. Néanmoins cette hypothèse n’avait ja-
_ mais été confirmée par l'expérience, bien que la preuve
eût présenté un grand intérêt scientifique et pratique. Ré-
cemment encore, MM. Forel et Golliez tentèrent de la four-
nir, en jetant dans les entonnoirs de Bonport une solution
de violet d’aniline acide; après quoi ils attendirent vaine-
ment, pendant quatre heures et demie, que l’eau sortit co-
lorée aux sources de l’Orbe. Le résultat négatif de cet
essai provenait de ce que la matière colorante employée
avait été décomposée dans le sol calcaire. En outre, le
temps d'observation aux sources de l’Orbe avait été in-
suffisant.
M. Piccard a répété l'expérience, en employant une solu-
tion de fluorescéine, substance qui possède un pouvoir
SECONDE ASSEMBLEE GENERALE 37
colorant considérable et ne présente pas les inconvénients
du violet d’aniline.
N’ayant prévenu personne, M. Piccard jeta la solution
colorante dans les entonnoirs de Bonport, et s’en alla sans
attendre le résultat de son experience. Ge furent les jour-
naux qui lui en apprirent le brillant succès ; ils racontèrent
que l’eau de l’Orbe avait été colorée en vert pendant 18
heures. D’après les observations faites, l’eau a commencé à
ressortir colorée 50 heures après l'introduction de la fluo-
rescéine. La durée du passage peut être évaluée à 12 heu-
res. Chose curieuse, si elle se confirme, on prétend que le
Nozon s’est aussi coloré en vert!. Comme le liquide colo-
rant n’a pas été versé dans le lac, mais seulement dans
l’entonnoir, cela prouverait qu'il existe de vastes chambres
souterraines alimentant à la fois les deux rivières.
M. Piccard tient à rassurer la population des bords de
l’Orbe, que la coloration inusitée de la rivière avait vive-
ment inquiétée. La fluorescéine n’est pas vénéneuse; elle se
trouvait d’ailleurs dans l’eau à un degré de dilution tel,
qu’elle ne pouvait avoir aucune influence nuisible sur les
poissons ?. Pour mieux convaincre son auditoire, il avale
séance tenante un verre de ce liquide, couleur émeraude,
bien plus concentré que ne l'était ’Orbe au moment de
l'expérience.
Une discussion s’engage à la suite de cette communica-
tion.
M. Forez était persuadé depuis longtemps de l’origine
lacustre des sources de l’Orbe; la nature de l’eau, ses va-
1 D’après des renseignements ultérieurs, la nouvelle de la colora-
tion du Nozon ne s’est pas confirmée (Piccard).
2 Le degré de dilution de la fluorescéine pendant le passage maxi-
mum peut être évalué à 0,000 000 006, le volume du canal souterrain
à 200 mille mètres cubes.
PROTOCOLES
riations de température, coincidant avec celles du lac, en
étaient un indice certain. MM. Lucien Reymond et Aubert
avaient déjà essayé en 1865, sans succes d’ailleurs, d’en
fournir la preuve directe. L’orateur félicite M. Piccard du
brillant résultat de son expérience.
M. Ch. Durour avait remarqué, il y a 40 ans environ, que
l’eau de l’Orbe a un goût fade et insipide, semblable à ce-
lui de l’eau du lac; il avait vu dans ce fait un indice de
son origine lacustre, qui ne fait plus de doute aujourd’hui.
Il félicite également M. Piccard.
6. Le rapport de la Commission des memoires est lu et
adopté. Son président, M. le prof. C. CRAMER, démission-
naire, est remplacé comme tel par M. le prof. Arnold Lang,
de Zurich, qui devient ainsi membre du Comité central;
puis M. le prof. RenEviER est désigné comme membre de la
Commission. Conformément aux propositions du Comité
central, la Commission de publication disposera du subside
fédéral de 2000 fr., et, en outre, du produit de la vente des
mémoires. (Voir aux annexes.)
7. M. Marc MicHeLI propose de voter de vifs remercie-
ments aux autorités cantonales vaudoises, ainsi qu'à la
Municipalité de Lausanne, pour l’aimable réception qu’elles
ont faites à la Société helvétique. — Adopté avec enthou-
siasme.
Sur la proposition du même membre, l’assemblee ex-
prime sa reconnaissance au Comité annuel et à ses Com-
missions, pour la maniere distinguée dont ils ont organise
et dirige la session de Lausanne.
PROTOCOLES 39
III
Assemblées annuelles des Sociétés auxiliaires.
A. Zwolfte Jahresversammlung
der Schweizerischen geologischen Gesellschaft.
5. September 1893, 8 Uhr Morgens.
1. Der Herr Präsident Renevier eröffnet die Versamm-
lung und ersucht, in Abwesenheit des Actuars, Herrn
Prof. Heim das Protokoll zu führen.
9. Verlesung des Protokolls der letzten Jahresversamm-
lung wird nicht verlangt, da dasselbe schon in den Eclogæ
gedruckt worden ist.
3. Der Präsident verliest den Jahresbericht des Comité.
(Voir aux annexes.)
4. Herr Golliez berichtet als Rechnungsrevisor über die
Rechnung:
« Les soussignes ont examine la comptabilite de la
» Société geologique et l’ont trouvee parfaitement con-
» forme aux écritures et aux pieces justificatives. Ils pro-
‘» posent à l'Assemblée générale d’en voter l’approbation,
» avec remerciements au caissier.
» Lausanne, le 14 août 1893 : Henri GoLLiez, prof.
» Berne, le 16 août 1893 : D' HS Frey, P. D. »
Die Discussion über Jahresbericht und Rechnung wird
nicht benützt, die Abstimmung ergibt einstimmige An-
nahme von Jahresbericht und Rechnung.
40 PROTOCOLES
5. Das Budget für nächstes Gesellschaftsjahr, wie es im
Jahresbericht enthalten ist, wird gesondert zur Discussion
gebracht und ohne Abänderung angenommen.
6. Herr Golliez hat als Rechnungsrevisor schon seit 2 Jah-
ren funktionnirt. An seine Stelle wird für die zwei folgen-
den Jahre Herr Schardt gewählt. Herr Frey bleibt noch
ein Jahr neben demselben.
7. Der Präsident legt das Excursionsprogramm der ita-
lienischen und der französischen Geologischen Gesell-
schaften vor.
S. Herr Schardt frägt an, wie es die Gesellschaft nächstes
Jahr in Beziehung auf ihre Generalversammlung und ihre
Excursion wegen dem internationalen Congress halten
soll. Es wird darauf nach einer kurzen Discussion be-
schlossen :
Die Schweizerische geologische Gesellschaft hält im
Sommer 1894 keine Extraexcursion ab. Für die Jahres-
versammlung der Schweizerischen Naturf. Ges. wählt sie
ihre Delegirten ; die Jahresversammlung aber soll in
Zürich gelegentlich des internationalen Gongresses statt-
finden. Das Comité soll noch prüfen, ob den internationalen
Excursionen eine solche durch den Randen unter Leitung
von D: Schalch anzufügen sei.
Weitere individuelle Anregungen werden nicht gemacht.
9. Für die wissenschaftlichen Verhandlungen, die Sec-
tionssitzung für Geologie, wird das Bureau wie folgt be-
stellt: =
Präsident: Herr Cotteau; Vizepräsident : Heim; Sekre-
täre : Wehrli und Lugeon.
Schluss der Sitzung 9. Uhr.
Prof. Alb. Hem.
cash sa
PROTOCOLES 41
B. Vierte Jahresversammlung
der Schweizerischen Botanischen Gesellschaft.
5. September 1893, 8 Uhr Morgens.
1. Der Vizepräsident C. ScHRÖTER eröffnet die Sitzung
mit einigen Worten in denen er der Waadtländischen
Botaniker und insbesondere L. Favrat’s gedenkt.
9. Die sämmtlichen bisherigen Vorstandsmitglieder
werden auf neue Amtsdauer von 3 Jahren wiedergewählt.
3. Bezüglich der Frage der Herstellung einer Flora der
Schweiz waltet eine belebte Discussion. In einer Abstim-
mung erklärt die Versammlung, es sei die Herstellung einer.
Kryptogamenflora wünschbar. Der Vorstand wird mit dem
weitern Studium der Angelegenheit beauftragt.
4. Auf Antrag des Vorstandes wird beschlossen : es seien
in den «Berichten» künftig nur noch solche kleinere Origi-
nalarbeiten aufzunehmen, welche die Flora der Schweiz
betreffen, es sei ferner daselbst die Rubrik : « Fortschritte
der Floristik » bis auf weiteres auf die Phanerogamen zu
beschränken, und habe nur alle zwei Jahre zu erscheinen.
5. Bezüglich des Antrages auf Abfassung und Heraus-
gabe eines schweizerischen botanischen (resp. naturwis-
senschaftlichen) Reisehandbuches, erklärt die Versamm-
lung, es sei ein solches Unternehmen mehr Sache privater
Initiative.
6. Auf Antrag des Vorstandes beschliesst die Gesell-
schaft eine Sammlung von Photographien merkwürdiger
Bäume anzulegen.
x
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dus
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MORE ANR RS PAUSE» i OO PCR
49 PROTOCOLES
IV
Conférences spéciales.
A. Conférence du lundi 5 septembre, a 4 heures.
La physiologie des Aveugles
par M. le prof. D Marc DUFOUR!.
L’aveugle est-il égal à un voyant sur les yeux duquel on
aurait mis un bandeau ? Peut-il y avoir une suppléance de
fonctions, comme on en voit si souvent dans la série ani-
male ? Telle est la question que M. Dufour se pose après
avoir cité quelques exemples dans lesquels l’organe ocu-
laire disparu est remplacé par les organes tactiles. Répon-
dant affirmativement à cette question, il établit qu’il y a
une physiologie spéciale des aveugles, physiologie dont la
suppléance des sens, due au développement spécial de cer-
tains centres cérébraux, est le trait caractéristique. En effet,
le jeune aveugle normal marche, court avec précaution,
contourne un arbre, marche sur un mur, court après son
cerceau, joue aux billes, à la toupie, tout cela par la sup-
pléance de trois sens : l’ouie, l’odorat et le toucher.
Par l’ouie l’aveugle signale les petits arbres à 2 mètres
de distance, les tiges de becs de gaz à 1 mètre; il constate
les portes devant lesquelles il passe, les maisons à 20
1 Compte rendu du Nouvelliste Vaudois, du 5 septembre, revu et
complété par l’auteur.
PREMIÈRE CONFÉRENCE 43
mètres. Cela vient du changement qui se produit dans le
bruit des pas ou du bâton, ensuite de la réflexion des on-
des sonores par l'obstacle interpose. C’est l'extrême dimi-
nution d’un phénomène que nous apprécions très bien
quand nous sommes en wagon et que, les yeux fermés,
nous disons si le train longe un mur, s’il passe sous un
pont ou sur un remblai.
L’aveugle a-t-il une réelle augmentation de l'audition ?
Entend-il des bruits plus faibles que le voyant ?
Les expériences faites à l’Asile des aveugles ont montré
que si trois hommes normaux avaient une audition
moyenne de 110, trois jeunes filles voyantes en avaient
uné moyenne de 160, et cinq jeunes aveugles une moyenne
de 208. L’attention exercée peut expliquer cette différence.
Quant à l'appréciation de la direction du son, les aveu-
gles ont fait une erreur moyenne de 6° d’angle, les voyants
en ont fait une de 13°. Un jour, un bateau à vapeur tout
près de la côte de Savoie était dans un épais brouillard et
ne pouvait avancer, car une cloche sonnait en Savoie et
l'équipage ne put s’accorder pour dire si c'était à droite ou
à gauche. Un aveugle exercé aurait pu le leur dire, et dans
ce cas particulier il manquait un aveugle pour diriger le
bateau.
L’aveugle apprécie très bien les particularités de la voix;
celle-ci a pour lui une physionomie très personnelle : il juge
d'après la voix siune personne a bonne façon; il sait quelle
est sa taille, quel est son âge. Il reconnaît, bien mieux que
nous ne le ferions nous-mêmes, une personne de sa con-
naissance au son de sa voix.
L’odorat et le toucher lui donnent encore bien des ren-
seignements utiles, et cela d'autant plus que la quantité
de choses préalablement acquises par ces sens est plus
grande.
L'Arte a CIS
44 PROTOCOLES
M. Dufour indique par des exemples combien la somme
des choses déjà enregistrées par un sens donne de clarté
aux constatations nouvelles que nous faisons par ce sens.
Les aveugles sont ainsi tout naturellement au bénéfice de
cette loi pour les renseignements fournis par l’ouie, l’odo-
rat et le toucher.
Si l’on cherche à apprécier la somme de malheurs hu-
mains qui résultent de la cécité, il faut distinguer 3 cas:
1° l’homme adulte qui perd la vue ; 2° l’enfant devenu
aveugle tôt dans la vie ; 3° l’aveugle-ne.
L'homme adulte qui perd la vue a le sentiment absolu
de sa perte, sa souffrance est entière. Pour l'enfant devenu
aveugle, la suppléance partielle s'établit et il est moins
fortement éprouvé par la lacune de la sensation. Quant à
l’aveugle-né, il lui est très difficile de se rendre compte de
ce qui lui manque, malgré les récits des voyants. Les cen-
tres visuels du cerveau n'ayant jamais fonctionné, n’ont
pas non plus le besoin de la sensation qu'ils ne connaissent
point. Peut-être nos récits ne lui causent-ils pas beau-
coup plus de regrets que ne le feraient à nous-mêmes les
récits d'un homme doué d’un 6° sens.
A cet égard, les opérations heureuses pratiquées sur des
aveugles-nés donnent des renseignements péremptoires.
Au moment où ils reçoivent la vue, ils ne savent qu’en
faire, n'ayant pas le développement nécessaire des centres
cérébraux pour élaborer et interpréter les excitations spé-
cifiques de la lumière. L'arrivée de la première image ré-
tinienne chez un homme de 20 ans, par exemple, peut être
comparée à une première dépêche télégraphique passant
par un fil établi depuis longtemps, mais qui n'aurait jamais
fonctionné. La dépêche passe par le nerfoptique, arrive
aux cellules de l’écorce du lobe oceipital qui sont en quel-
que sorte le bureau de réception, et trouve là... un télégra-
i
SECONDE CONFÉRENCE 45
phiste dans l'enfance; non que ce telegraphiste soit jeune,
mais parce qu'il n'a encore rien enregistré
On peut done admettre qu’ensuite du defaut de déve-
loppement de l’organe central, l’absence des sensations
visuelles n’est pas si vivement ressentie par l’aveugle-né
qu'il semblerait au premier abord.
Quoi qu'il en soit, conclut M. le D' Dufour, et malgré la
suppléance des sens, que j'ai cherché à vous démontrer, la
lutte pour la vie est äpre et dure à l’aveugle ; il l’aborde
avec une arme de moins, et il a droit ainsi à notre plus
affectueux intérêt.
B. Conférence du mardi 6 septembre, à 4 heures.
La Psychologie de l’escargot
par M. le prof. Emize YUNG.
L'auteur commence par justifier le titre qu’il a donné a
son entretien. Puisque les animaux inférieurs sentent, se
souviennent, font des distinctions entre les choses, raison-
nent en une certaine mesure, éprouvent des sentiments
d'amour, de haine, de plaisir, etc., puisque ces phénomè-
nes sont irréductibles aux lois de la mécanique, et qu'ils
supposent chez ces animaux le principe de la conscience,
il est indiscutable que leur étude fait partie du domaine
de la psychologie.
A ce propos M. Yung fait remarquer que l’histoire na-
turelle, telle que nous la comprenons aujourd'hui, est
beaucoup trop confinée dans l'étude de la morphologie.
46 PROTOCOLES
Nos musees ressemblent trop à des cimetières, nos labo-
ratoires à des boucheries. M. Yung aspire à une histoire
naturelle vivante. Tout en reconnaissant la haute portée
des recherches anatomiques, il lui semble que l’on com-
mence à se lasser de couper en tranches des noyaux
cellulaires, de colorer minutieusement les particules du
protoplasme. On reconnaît la nécessité de se préoccuper
davantage des manifestations vitales. C’est en complétant
nos observations anatomiques, par des investigations sur
la physiologie et la psychologie des animaux à tous les
degrés de la série zoologique, que nous arriverons à com-
prendre la physiologie et la psychologie de l’homme.
L'auteur montre ensuite que la méthode objective.
des sciences naturelles est parfaitement applicable aux
recherches psychologiques, en vertu de la concomitance-
qui existe entre les faits psychiques et les faits physiques.
Tout phénomène mental est accompagné d'actes, c’est-a-
dire de mouvements, qui le révèlent à l'observateur suffi-
samment sagace pour en trouver la vraie signification.
A l’appui de cette thèse, le conférencier expose le résul-
tat de ses recherches sur les fonctions psychiques de l’es-
cargot, accompagnant son récit de projections d’escargots.
vivants et de photographies instantanées.
M. Yung a porté d'abord son attention sur les sensations
qui sont les matériaux premiers de tout travail mental.
Les organes sensoriels ne sont pas encore différenciés chez.
l’escargot au même degré que chez les animaux supé-
rieurs. Les sens du toucher, du goût, de l’odorat sont en-
core confondus à la surface entière du corps, de sorte que
le mollusque perçoit les odeurs, par exemple, par le bord
de son pied, en même temps que par ses tentacules. Il est
vrai que le sens olfactif atteint à l'extrémité de ces der-
niers son maximum d’acuité, mais l’ablation des tentacu-
SECONDE CONFÉRENCE 47
les n'empêche nullement l'animal de distinguer les divers
parfums. Le sens gustatif, bien que plus délicat dans le voi-
sinage des lèvres, existe également sur les tentacules infé-
rieurs et sur le pied. Le sens tactile est très développé partout,
mais plus particulièrement aussi vers l'extrémité des ten-
tacules. L’escargot recueille les moindres souffles de l'air,
les plus légères trépidations du sol; son extrême impres-
sionnabilité pour les différences de température rend les
expériences fort difficiles. Quant à l’ouïe, la situation pro-
fonde des otocystes laissait prévoir que ces organes sont
peu sensibles. En effet, toutes les expériences prouvent
que l’escargot est très « dur d’oreille ». Il ne paraît sen-
sible qu'aux sonorités très basses ou très aiguës, mais de-
meure sourd à la plupart des sons que nous percevons
nous-mêmes.
M. Yung confirme les recherches de Willem sur l’exis-
tence de la fonetion dermatoptique chez l’escargot. Il en-
tre dans quelques détails sur son extrême myopie. Les
experiences relatives à la perception des couleurs ont
donné des résultats négatifs. L’escargot est beaucoup plus
sensible aux variations d'intensité lumineuse qu'aux diffé-
rences de réfrangibilité; une lumière trop intense lui est
désagréable.
L'auteur a étudié les faits et gestes de l’escargot cher-
chant sa nourriture et observé ses préférences à cet égard.
La gourmandise que manifestent ces animaux pour les
fraises, les champignons, etc., a servi à instituer des expé-
riences sur leur mémoire. Cette faculté est rudimentaire,
mais elle peut être développée par l'exercice. M. Yung
montre un escargot qui, après un exercice de huit jours,
avait appris à retrouver le lieu où des fraises étaient pla-
cées; après en avoir été éloigné, il y revenait sponta-
nément , à travers un chemin compliqué de plus de 15 me-
tres de longueur. Les fraises ayant été enlevées du lieu
*
148 PROTOCOLES
en question, il ne pouvait être guidé que par ses souve-
nirs. Un autre individu retrouvait sa demeure après une
absence de trois jours; il avait donc une représenta-
tion mentale de sa situation et des particularités de la
route qui y conduisait. Toutefois le souvenir d’une sensa-
tion ne se manifeste que lorsque celle-ci a été souvent
renouvelée. Les faits, relatifs à la reconnaissance des escar-
gots entre eux, prouvent aussi en faveur de leur mémoire.
En terminant, M. Yung cite des preuves de l'intelligence
des escargots, qui se manifeste par la spontanéité et l’ori-
ginalité de certains de leurs actes, et il montre les attitudes
qui traduisent chez ces mollusques les sentiments de plai-
sir et de peine.
PROTOCOLES 49
y
Séances des Sections.
A. Section de physique.
Séance du 5 septembre 1893, à l’auditoire de physique.
Président d'honneur: M. Gariel, professeur à Paris.
Président : M. Henri Dufour, professeur à Lausanne.
Secrétaire : M. Bührer, pharmacien à Clarens.
La séance est ouverte à 8 X heures, par M. le professeur
Henri Durour, qui rappelle par quelques mots le souvenir
de M. Louis Dufour, l’éminent physicien de l’Académie
de Lausanne, dont le portrait orne la salle.
1. M. AwsLer-Larron, de Schaffhouse, décrit un limni-
mètre enregistreur transportable, de son invention, au
moyen duquel on évite les erreurs des limnimètres stables
qui donnent souvent des cotes trop élevées. M. Amsler
ayant apporté l'appareil, le fait fonctionner et explique les
détails de l’ingénieux mécanisme.
2. M. L.pe LA Rive, de Genève, fait une expérience sur la
transmission de l'énergie par un fil élastique. Deux poids
de 5 kilogr., formant pendules, suspendus à des fils de fer
de 3,5 mètres de longueur, à 4 mètres de distance, sont re- _
lies entre eux par un fil élastique. Un seul pendule mis en
oscillation communique son mouvement à l’autre, dont les
oscillations augmentent à mesure que celles du premier
ACT. HELV. LAUSANNE, 1893. ; 4
50 PROTOCOLES
diminuent. Le second pendule ralentissant ses oscillations,
met de nouveau en mouvement le premier, et ainsi de
suite. Le fil élastique sert de conducteur à l’énergie trans-
mise d’un poids à l’autre, suivant les conditions de dilata-
tion et de vitesse des deux sections terminales.
3. M.le prof. Charles Durour indique un moyen de déter-
miner le grossissement des lunettes en utilisant le procédé
bien connu, qui consiste à regarder un objet avec les deux
yeux. Avec l’un des yeux, on regarde l’objet directement,
avec l’autre œil on le regarde dans la lunette et l’on com-
pare la grandeur des deux images. M. GarIEL, répondant à
M. Dufour, fait entrer en ligne de compte dans cette ques-
tion fort complexe, la puissance d’accommodation de l'œil.
4. M. le prof. KLEINER, de Zurich, parle de l’échauffement
des diélectriques.
5. M. le prof. Albert RiecenBacH, de Bâle, expose les con-
ditions des précipitations atmosphériques dans le canton
de Bâle. La quantité moyenne des précipitations des sta-
tions qui n’ont pas une situation ou une exposition excep-
tionnelles, peut être exprimée par la formule :
R=a+b.h4c.tge.
h est la hauteur de la station au-dessus du niveau moyen
de la contrée ; z la moyenne de l’inclinaison du terrain ;
ab c des constantes, soit a la moyenne annuelle des preei-
| pitations atmosphériques de la hauteur initiale, d l’aug-
mentation des précipitations pour un mètre d’elevation et
c l'augmentation provoquée par l’inclinaison du terrain à
15°. Les valeurs des constantes sont:
a, 199,3 (elim = Sie,
Les résultats des observations pluviometriques de cinq
années, a Cham, au Gubel et au Righi, ainsi que de huit an-
nées à Gäbris et au Santis, concordent parfaitement avec
cette théorie.
SECTION DE PHYSIQUE 51
A 11 heures, la section de chimie se réunit à celle de
physique.
6. M. le prof. KanLBAUW, de Bâle, expose les résultats de
ses laborieux travaux de distillation des métaux dans le
vide. Les cornues en verre de Bohême et en verre d’Iéna,
que l’orateur fait circuler, étaient plongées dans un bain
d'huile et ne sont nullement déformées, quoiqu’ayant sup-
porté des températures allant jusqu’à 900 degrés. Le vide à
peu près complet dans lequel les distillations ont eu lieu
permet aux métaux de se volatiliser à une température de
beaucoup inférieure à celles constatées jusqu'à présent.
Les métaux présentés par M. Kahlbaum se distinguent de
ce fait par leur grande pureté.
7. M. Raoul Pıcrer parle des phénomènes chimiques aux
basses températures et accompagne ses exposés de quel-
ques expériences, renouvelées en partie le lendemain en-
suite d'un petit accident. Les démonstrations du manie-
ment de l'acide carbonique à l’état liquide et gazeux étaient
©
faites surtout en vue des membres de la Société qui se
vouent à l’enseignement.
À 1 heure, la séance est suspendue ; reprise des travaux
à 2 heures.
8. M. le prof. Ch. GaLoPIN, de Genève, expose les résultats
que fournit le calcul pour les modifications du son, lorsque
le corps sonore a un déplacement rapide. Dès que la vi-
tesse du mobile dépasse celle du son, l'observateur reçoit
simultanément deux sons, d’abord tous deux plus aigus
que le son naturel, puis l’un aigu et l’autre grave. Si la vi-
tesse du mobile surpasse le double de celle du son, ily a
une dernière période où les deux sons sont graves.
9. M. Durorr, professeur, à Orbe, présente un nouveau
baromètre anéroïde de son invention. L'appareil se compose
d'une boîte d’aneroide portant au fond une glace noire.
*
PROTOCOLES
Une lentille convexe peut étre rapprochée de cette glace
au moyen d’une vis micrometrique, qui porte un limbe divisé
permettant de lire le nombre des tours et des fractions de
tours. En rapprochant la lentille de la glace, on voit appa-
raître au point de contact les anneaux colorés de Newton.
Un tube vertical placé au-dessus de la lentille, portant une
loupe à son sommet et à l’intérieur une glace sans tain, fai-
sant un angle de 45° avec l’axe du tube, facilite l’observa-
tion; de même une ouverture latérale qui éclaire le point
de contact.
Le baromètre est gradué à la façon ordinaire, par com-
paraison avec un baromètre à mercure.
10. M. Crraïs, de Menton, parle de la formation des cli-
mats de localités. Les conditions géographiques et géolo-
giques ne suffisent pas, comme on l’admet généralement, à
constituer le climat d’une région; il faut en chercher la
raison dans le seul facteur atmosphérique à grande varia-
bilité, la vapeur d’eau. Dans une atmosphère humide, la
chaleur du sol se perd difficilement par rayonnement et la
température réelle du lieu devient supérieure à la tempé-
rature de latitude.
11. M. Guys, privat docent à Zurich, expose le parti que
l’on peut tirer de la connaissance de la moyenne distance
géométrique de tous les éléments de la section d’un con-
ducteur, dans le calcul des coefficients d’induction.
12. M. le prof. Henri Durour présente divers appareils de
son invention, exécutés par son assistant, M. Möhlenbrücke,
et construits dans le laboratoire de physique de Lausanne ;
entre autres, les diverses installations électriques de l’audi-
toire, celles qui servent à produire l’air comprimé, un ap-
pareil enregistrant la vitesse et la direction des vents, fone-
tionnant à l’observatoire météorologique du Ghamp-de-
l'Air, enfin un ingénieux petit appareil qui permet de me-
surer le bleu du ciel par comparaison directe. Ge dernier
SECTION DE CHIMIE 53
se distingue par une disposition qui fait voir la couleur type
par transparence, à côté de celle du ciel réfléchie par un
petit miroir.
La séance est levée à 4 heures.
B. Section de chimie.
Séance du 5 septembre 1898, à l’auditoire de chimie.
Président d'honneur : M. Friedel, de l’Institut de France.
Président: M. Brunner, prof., à Lausanne.
Secrétaire : M. W. Robert, à Lausanne.
1. M. O. BiLLeter, professeur, à Neuchâtel, entretient
l'assemblée de la desmotropie des thiurées. L'auteur estime
qu'il ne faut pas considérer les thiurées comme des corps
tautomériques. Ce n’est que par comparaison avec les urées
qu’on leur a attribué une formule symétrique, mais toutes
leurs réactions s'accordent avec une constitution asymétri-
que. « M. Billeter a démontré récemment que par l’action
des chlorures thio-carbamiques disubstitués sur les thiu-
rées tertiaires, il se forme des combinaisons à constitution
asymétrique désignées sous le nom de pseudo-dithiobiurets
qui, sous l'influence de la chaleur, se transforment en di-
thiobiurets penta substitués à constitution normale. » L’ex-
périence a montré que les thiurées réagissent sous la forme
asymétrique et donnent des produits instables. On peut
conclure que, dans le cas particulier, ces corps ne présen-
tent pas de desmotropie. Il faut donc s'attendre, en opérant
sur des thiurées mono ou disubstituées à ce que l’attaque
se fasse directement sur l’azote.
04 PROTOCOLES
Des essais, tentés dans ce but, n’ont pas encore donné de -
résultats définitifs.
2. M. le D' Amé Prcrer, de Genève, présente quelques
observations sur la phénanthridine. Il indique d’abord quel-
ques-unes des synthèses de cette base, soit à partir de la
benzilidène-aniline, soit à partir des dérivés du biphényle.
Il parle ensuite de sa transformation en phénanthridone
par oxydation au moyen d’une solution de chlorure de
chaux en présence d’un sel de cobalt, et il termine par
quelques considérations théoriques sur la constitution des
hydrates d’ammonium derivant de la phenanthridine.
3. M. SCHUMACHER-KopP, chimiste cantonal, à Lucerne,
décrit un cas d’empoisonnement occasionné par la poussière
des moulins (Mühlenstaub) employée comme nourriture
pour les bestiaux. L'analyse n’ayant fait constater aucune
trace d’alcaloide ou de ptomaine, l’intoxication doit être
considérée comme purement bactériologique.
M. SCHUMACHER parle d'un autre empoisonnement dû à
un mélange d’arsenic et de chaux répandu par vengeance
sur un champ et développe les faits qui, après le meurtre
de Keller, à Lucerne, ont amené ce dernier à faire des
aveux.
4. M. le D' W. Marckwatp, de Berlin, a étudié la consti-
tution des anneaux de carbone et la position des liaisons
simples et doubles dans la naphtaline et la quinoline.
M. FriepeL fait remarquer l’importance que présente la
stéréochimie dans l’etude des corps organiques et dans
celle qui occupe M. Marckwald, en particulier.
_ 5. M. FrIEDEL, de Paris, fait part de ses dernières recher-
ches sur un nouveau corps obtenu par l’action de l’oxy-
chlorure de phosphore sur la méthylacétanilide. C’est une
poudre brune, à reflets bleus, soluble dans l’alcool avec
SECTION DE CHIMIE 53,
une belle coloration rouge de fuchsine, qu’on peut consi-
derer comme le monochlorhydrate d’un ether chlorhydrique
du carbinol. M. Friedel developpe la constitution de cette
combinaison et decrit ses proprietes ainsi que celles de
quelques-uns de ses sels.
6. M. GLADsToNE, de Londres, parle de « l’âge du cuivre »
qui a précédé l’âge du bronze. Il a examiné plusieurs outils
formés d’un metal rouge et rapportés d’Egypte par M. Flin-
ders Petrie. « Ils sont de cuivre, mais ils contiennent tou-
jours de petites quantités d’antimoine, d’arsenic, ou même
d’étain. » On a aussi trouvé une bague d’étain et des orne-
ments qui, d'après l'analyse, paraissent être de l’antimoine
métallique. L'auteur a aussi constaté que les outils décou-
verts par M. Bliss à Lachish, sont en cuivre très dur et
renferment beaucoup d’oxyde cuivreux. On a encore
trouvé à Lachish des objets en plomb très pur et des bra-
celets d'argent.
7. M. W. RogerT, de Lausanne, lit quelques extraits
d’une notice sur les travaux’de Samuel Baup, chimiste vau-
dois peu connu.
8. M. BRuNNER, empêché par la communication de M. R.
Prarer à laquelle chacun comptait assister (voir Section de
physique), renonce à présenter ses travaux sur les nilro-
prussiates, sur l’action du chloroforme sur la phenylhydra-
zine et sur un nouvel hydrate de carbone, identique à la
dextrose au point de vue chimique, mais qui en diffère par
ses propriétés physiques.
56 PROTOCOLES
C. Section de géologie.
Séance ouverte a 9 heures dans la salle du Grand Conseil,
après l’Assemblée générale de la Société géologique suisse.
Président : M. G. Cotteau, d’Auxerre.
Vice-president: M. le prof. Albert Heim.
Secrétaires : MM. Wehrli et Lugeon.
1. M. Gozriez rend compte de l’excursion géologique en
Chablais, du 29 aoüt au 2 septembre. Il releve combien
cette region a été scrupuleusement etudiee par MM. Rene-
vier et Lugeon, dont les participants a la course ont pu
admirer l’oeuvre. Les points les plus importants ont été
vérifiés. Le recouvrement par la Brèche du Chablais, sous
forme d’un grand pli couché, chevauché, a été très nette-
ment prouve. L’etude des pointements cristallins du pla-
teau des Gets a convaincu la plupart des excursionistes
que les schistes, dans lesquels ces pointements sont pinces,
ne sont en tout cas pas du flysch, mais probablement du
trias. Le Trias rouge de Matringe a été également admis,
ainsi que la réapparition de la chaîne de la Chevasse der-
riere Taninges, sous forme d’un lambeau de flysch et de
crétacé reposant sous le carbonique.
2. M. Maurice Lueron a étudié, sous la direction de M.
Renevier, la région de la Brèche du Chablais. Celle-ci est
jurassique. Elle représente les niveaux du lias au malm.
Partout cette région chevauche sur les zones avoisinantes,
tantôt sur les Préalpes, tantôt sur les Hautes-Alpes, ce qui
lui donne la forme d’un champignon (double renverse-
ment anticlinal dans tous les sens). Le renversement, tourné
5
SECTION DE GEOLOGIE 57
du côté des Hautes-Alpes, reproduit, dans le val d’Illiez, un
phenomene analogue au double pli glaronnais, avec des
complications analogues à celui-ci. i
Au cours de la discussion M. Hem, après avoir félicité
MM. Renevier et LuceoN des beaux résultats obtenus, cons-
tate que par ceux-ci la géologie des Alpes occidentales et
orientales se sont rapprochées d’un grand pas, et qu’ainsi
ilya une très grande ressemblance entre les phénomè-
nes de ces deux régions (champignon chablaisien, double
pli glaronnais). |
MM. pe MarerRıE, RENEVIER, SCHARDT, JACCARD, PENCK
entrent en discussion sur le m&me sujet.
3. M. le Dr Beum, de Fribourg en Brisgau, présente de
splendides polypiers du silurien de Gotland, nettoyés par
‘l’acide chlorhydrique.
M. Baum présente encore une belle serie de fossiles cré-
taciques du Frioul (Italie). Plusieurs exemplaires sont d’une
rare beauté, surtout les rudistes, que M. Boehm a étudiés
avec beaucoup de soin. Il considère ces couches comme
équivalant au cénomanien supérieur.
4. M. DeLEBECQUE, ingénieur des Ponts et Chaussées, à
Thonon, présente son bel atlas des lacs français, dont il
fait hommage à la Bibliothèque de la Société helvétique.
5. M. DeLEBEcQUE donne aussi les résultats d’une nou-
velle exploration au glacier de la Tête-Rousse, lequel pro-
voqua en 1892 le terrible sinistre de St-Gervais. Il soutient
l'opinion de la crevasse de fond. Pour lui l'accident se re-
produira tôt ou tard. La vallée est donc à jamais menacée.
6. Le massif du Simplon excite toujours la curiosité bien
justifiée des géologues. M. le Dr ScHarpT, de Montreux, a
fait une étude absolument neuve de cette région, en s’oc-
cupant particulièrement de la nature du gneiss d’Antigo-
58 PROTOCOLES
rio. M. Schardt interprète la coupe du Simplon d’une facon
bien différente qu'on ne l’avait fait jusqu'ici. Il y trouve des
plis remarquables, dont un dans le flane méridional de la
chaîne. Le gypse de la vallée de la Cherasca est triasique
et les couches sous-jacentes probablement jurassiques.
M. Hem ne voit pas de preuve que ces différentes cou-
ches se relient. Pour lui les gneiss correspondent à la
partie inférieure des gneiss du Tessin.
M. Renevier, au contraire, est disposé à admettre de
nombreux plis dans cette chaîne. Il en avait vu des in-
dices, mais sans pouvoir les prouver.
M. Gozurez, de Lausanne, en cherchant à introduire dans
le cristallin du Simplon les divisions françaises, est arrivé
aux mêmes constatations de plis intenses. Il montre un
profil qu'il avait construit antérieurement. Il pense que’
les anciens plis seront plus faciles à trouver lorsqu'on assi-
milera les zones du Simplon aux divisions si clairement
établies dans le Plateau central.
=
7. M. Corteav, par ses études sur les Æchinides du
Liban, rapporte les terrains de cette montagne au cenoma-
nien et non pas au jurassique ou au crétacique inférieur,
comme on l’a fait jusqu'ici. Il y signale la présence du ra-
diole de l’Echinus glandarius. Il décrira prochainement
quinze espèces nouvelles d’échinodermes de cette région.
M. pe LorioL est d'accord.
8. M. le prof. Pexcx, de Vienne, fait une communication
sur les lacs de barrage, au nord du lac de Constance. Il a
trouvé des deltas torrentiels bien typiques, à une hauteur
qui dépasse beaucoup les moraines de la dernière période
glaciaire. Ces moraines auraient dû combler ces lacs. C’est
donc la glace de l’ancien glacier du Rhin qui a formé le
barrage, de sorte que les eaux furent forcées de faire un
SECTION DE GEOLOGIE 59
contour, de la Bregenzer-Aach jusqu'au lac d’Ueber-
lingen, pour rejoindre le Rhin ou les anciens thalweg, aux
environs de Stein.
MM. Hem et Forez prennent part à la discussion.
9. M. Meister, de Schaffhouse, a trouvé au sud du
Schweizerbild, près de Schaffhouse, un cône de déjection
interglaciaire, qui aujourd'hui est creusé par des vallées.
10. M. Früx, de Zurich, a envoyé à M. Renevier une lettre
concernant un bel exemple de polissage éolien, sur un ro-
cher en place près de Laufenburg. M. Früh attire l’atten-
tion des géologues sur ce phénomène, probablement plus
fréquent qu'on ne se le figure. Il se réserve du reste de
poursuivre cette étude.
11. M. le prof. Renevier présente, au nom de M. le pro-
fesseur L. Favre, de Neuchâtel, un grand profil détaillé,
colorié géologiquement, des Tunnels du Jura-Industriel,
réimprimé récemment à Paris, à l'échelle du 1 :2000°, par
M. l'ingénieur James Lapame, sous la direction duquel ces
tunnels ont été percés. Le but de M. Ladame a été de faire
servir ce beau profil à l’enseignement technique et géolo-
gique, aussi le remet-il au tiers du prix de revient, soit
pour la somme de 5 francs.
12. M. le prof. D' Ave. Jaccarp montre la seconde édition
de sa feuille XI de la carte géologique de la Suisse, et fait
quelques remarques concernant le texte qui va paraître.
13. M. ScHarpT a exploré le Mont-Catogne en Valais. La
protogine du Mont-Blanc traverse la vallée de la Dranse et
va se perdre sous les schistes au Mont-Chemin. Les series
stratigraphiques établies par M. Schardt sont nettement
définies par d’assez bons fossiles. Il signale le Rhétien au
Catogne, et une brèche, probablement jurassique, à la
Pierre-à-Voir.
60 à PROTOCOLES
14. M. Gorztez présente une machine à faire les coupes
minces, d'un type nouveau, établie par lui et M. MonLen-
BRÜCKE, assistant mécanicien du laboratoire de physique.
La machine à scier permet d’avoir, en une demi-minute,
des lames de moins d’un millimètre d'épaisseur et de 4 à
5m de côté, que l’on coupe dans l'échantillon de roche
lui-même et non dans ses débris.
La machine à polir est formée par 3 meules tournant
entre pointes. La première, avec laquelle on fait le dégros-
sissage, est faite en cuivre,avec du diamant serti; la seconde
est un alliage spécial, on y travaille à l’amorce; la troi-
sième, pour le finissage, est en verre. On obtient avec ces
appareils de très grandes plaques, et très rapidement. Des
accessoires très simples servent à la confection des coupes
orientées.
Interrompue un moment à midi, la séance est levée à
4 heures du soir.
D. Section de botanique.
Seance du 5 septembre 1893.
VICOLO ( M. le prof. Schnetzler, Lausanne.
i M. le prof. Radlkofer, Munich.
Président: M. Mare Micheli, Genève.
Secrétaire: M. le prof. Wilezek, Lausanne.
1. M. le prof. J. Durour présente un raisin à grains pana-
chés en vert et en blanc.
2. Il fait ensuite une conférence sur la sélection des
vignes américaines et passe en revue les résultats obtenus
SECTION DE BOTANIQUE 61
quant à la production, le greffage et la resistance au phyl-
loxéra.
La société fait une visite aux cultures de vignes ameri-
caines et a la collection ampelographique organisée au
Champ-de-!’Air.
3. Herr Prof. RapLkorer, aus München, spricht über den
anormalen Stammbau der Sapindaceen. Diese anormale
Structur ist den Sapindaceen eigenthümlich und bis jetzt
in einer einzigen, einer anderen Familie angehörigen
Pflanze, aufgefunden worden. Es ist dies wahrscheinlich
eine mit der Gattung Dauhinia verwandte Leguminose.
4. Derselbe spricht über neue Kaoutschouk führende
Pflanzen und citirt solche aus den Familien der Celastri-
neen, Hippocrateaceen und Tiliaceen.
5. M. le prof. MüLLer, de Genève, donne un aperçu de
ses études sur les lichens exotiques depuis le mois d’aoüt
1892.
6. Herr Prof. Fiscxer, aus Bern, bespricht einen neuen
Ascomyceten, die Sclerotinia Rhododendri Fischer, seine
Unterscheidungsmerkmale von den 4 von Woronin unter-
suchten nahe verwandten Arten und seine Entwicklungs-
geschichte.
7. M. le prof. Wizczex, Lausanne, présente un cas de
prolifération chez les cônes du mélèze.
8. M. P. Jaccarp, Lausanne, présente un travail sur le
développement de l’endosperme des corpuscules et de
l’embryon, ainsi que sur la germination du pollen de
l’Ephedra helvetica, G. A. Mey.
9. Herr Prof. ScareTER, Zürich, bespricht einen Fall
von wahrer « Cleistogamie » bei Molinia serotina. Die
« chasmogamen » Blüthen sind immer steril, die « cleisto-
gamen » sind zwischen Halm und Blattscheide einge-
schlossen. |
,
HEREIN RE Zani
62 PROTOCOLES
10. Derselbe bespricht, an der Hand einer Karte, die
pflanzengeographischen Verhältnisse des St. Antönier-
thales, im Prättigau , mit besonderer Berücksichtigung der
Wiesentypen.
11. M. le prof. Martin, de Genève, présente un travail
sur les Ayménomycètes genevois, accompagné de nombreu-
ses planches peintes.
12. M. le prof. ChopaTt, Genève, présente le 2° volume
de son travail sur les Polygalacées, contenant le genre
Polygala. M. Chodat insiste sur les questions d’affinités et
sur les melhodes propres à les decouvrir. Par une étude
des « tendances » du groupe persicæfolia d'Asie et d’Afri-
que, il arrive à la conclusion que le groupe entier est d’ori-
gine monophylletique. A i
13. M. le prof. ChopaT présente, au nom de Me Ropri-
Gue, de Genève, un travail sur les semences des Polyga-
lacées, qu'elle a étudiées a partir de la formation de
l’ovule. Quelle que soit la difference dans l’aspect des grai-
nes, quand elles appartiennent au même groupe, les tégu-
ments ont la même structure. |
14. M. Jaccarp, d’Aigle, présente des échantillons de
Hierochloa borealis des Mosses et de Hypericum Richeri
des Alpes de St-Maurice, ainsi qu’un cas teratologique de
l’inflorescence du Quercus sessiliflora.
M. GAILLARD, d’Orbe, présente une série de roses nou-
velles pour le canton de Vaud.
14. M. VETTER présente des plantes de Costa-Rica en-
voyées par M. Tonduz à M. Barbey de Valleyres s/Rances.
Il lit quelques remarques qui s’y rattachent.
ta a (TT nt
HAE Ecran ee tai iii Be
PROTOCOLES _65
E Sections de médecine et de zoologie
(fusionnées).
President d’honneur : M. le prof. J. Kollmann, de Bale.
President : M. le prof. Th. Kocher, de Berne.
Secretaire: M.le prof. E. Bugnion, de Lausanne.
La séance est ouverte à 8 % heures dans l’auditoire de
l’Institut anatomique, par M. le prof. Larguier.
1. M. le prof. J. KoLımann décrit, sous le nom de pseudo-
recessus intraperitonealis, une poche du péritoine due à la
soudure du mésocolon dans la période fœtale. Le mésen-
tère du colon ascendant, du colon transverse et du colon
descendant formait une poche à large ouverture, dans
laquelle la moitié du jejunum pouvait s’engager. Cette
anomalie a été observée chez une femme de 40 ans envi-
ron, dont les organes abdominaux offraient a d’autres
égards encore une disposition irreguliere, résultant de
troubles du développement. Une description de ce cas,
accompagnée de figures, a été publiée dans l’ Anatomischer
Anzeiger, léna, 1883.
2. M. J. KoLLmann fait une autre communication relative
au spina bifida et au canal neurentérique.
L’embryologie experimentale est arrivee à produire arti-
ficiellement, chez les animaux, des monstruosites qui jet-
tent une vive clarté sur les premières origines du spina
bifida. On a vu se produire une fissuration de la moelle
64 PROTOCOLES
épinière, rachischisis anterior et posterior, ainsi que des
adhérences anormales entre le canal vertébral et la cavité
pleuropéritonéale, semblables à celles que l’on observe
chez l’homme dans certains cas pathologiques.
L'auteur présente plusieurs blastodermes de poulet, chez
lesquels on peut constater les premiers commencements
de ce genre d’anomalie. Le canal neurentérique, qui existe
aussi chez l'embryon humain, paraît être le siège primitif
de la lésion.
Pour plus de détails, voyez: Anatomischer Anzeiger,
Iena, 1893.
3. M. le D' F. UrecH, docent à Wurzbourg, parle de la
coloration des écailles du tégument chez les Lépidoptères
et les Coléoptères.
Ses recherches ont porté sur 100 espèces environ de ces
insectes. Les couleurs ont été étudiées à la lumière trans-
mise et à la couleur réfléchie. Les unes sont de véritables
pigments, séparables sous forme d’extraits, les autres sont
des couleurs « physiques », dues à des phénomènes d’in-
terférence. Les pigments ont été traités tour à tour par
l'eau, l'acide chlorhydrique, l'acide nitrique, l’ammonia-
que, etc., et leurs principales propriétés indiquées en ré-
sumé dans un tableau d'ensemble. (Voir aux Archives et
au Zool. Anzeiger, dans lequel les recherches de M. Urech
seront prochainement publiées.)
4. M. le prof. pe CÉRENVILLE fait part des résultats qu'il a
obtenus avec l'acide carbonique liquéfié, employé comme
révulsif contre la sciatique.
5. Dans une seconde communication, M. DE CÉRENVILLE
rend compte des observations qu'il a faites sur la fatigue
du coeur. Gelle-ei est surtout caracterisee par la dilatation
de l’organe et se rencontre le plus souvent chez les per-
sonnes qui se livrent à des travaux violents, sans s’y être
e
SECTIONS DE MEDECINE ET DE ZOOLOGIE 65
suffisamment préparées. C’est ainsi que chez des alpinistes
non « entraînés » il suffil parfois d’une ascension rapide, ou
un peu prolongée, pour que l’on voie se produire une dila-
tation considérable du cœur, accompagnée d’essoufflement,
faiblesse et autres symptômes plus ou moins alarmants.
Après une interruption d’une heure, la séance est re-
prise dans la salle d’histologie. 3
6. M. Hrrzen, professeur, constate, à propos d’un récent
travail de M. Vanlair, l’innocuité de la section bilatérale
des récurrents, et conclut que ce n’est pas à la paralysie
de ces nerfs que la section des pneumogastriques doit sa
gravité ; cette dernière opération n’est d’ailleurs pas infail-
liblement mortelle : M. Herzen a observé un chat qui a
vécu trois mois en parfaite santé, après la section simulta-
née du vago-sympathique des deux côtés, sans trace de
régénération de ces nerfs. M. Krehl ayant prétendu que la
mort des animaux était due à la suppression de la sécré-
tion de l’acide par la muqueuse gastrique, M. Herzen a
établi chez deux chiens, il y a six mois, une fistule gastrique
destinée non seulement à faire quelques études sur la di-.
gestion, mais à permettre l'injection directe dans l’estomac
d'HCI dilué, afin de contrôler l’assertion de M.Krehl; il
n’a cependant pas voulu faire l'expérience avant le Con-
grès, afin de pouvoir présenter ces chiens, qui offrent un
autre intérêt.
Ces deux animaux, jeunes et vigoureux, ont subi, il y a
trois mois, la section d’un sciatique, suivie immediate-
ment de la suture des deux bouts du nerf, faite avec le
plus grand soin. Il n'y a plus de forte congestion de l’ex-
trémité opérée; la peau est parfaitement saine; dans la
marche les deux animaux se servent assez habilement
de la patte ; mais celle-ci est encore tout à fait insensible.
Chez un troisième chien, qui a subi le même jour la même
‚
ACT. HELV. LAUSANNE, 1895. 5
66 PROTOCOLES
opération, la patte opérée est encore très fortement con-
gestionnée ; l’animal marche sur le dos de la patte, dont la
peau est excoriée et ulcérée.
7. M. Herzen présente ensuite un chat qui a subi l’extir-
pation profonde des soi-disant centres moteurs corticaux
de l’extremite antérieure gauche ; l’animal marche, court,
saute et grimpe parfaitement; l’anesthésie tactile est
encore complete, après trois mois, dans l’extremite ante-
rieure; elle a disparu dans l’extremite postérieure, qui
n’est cependant pas tout à fait indemne : elle est insensible
au froid, ce que M. Herzen démontre par une experience
evidente.
8. Enfin, les conclusions de M. Semrr et de M. Herzen
au sujet de l'influence exercée par la rate sur la production
de ia trypsine dans le pancréas, ayant été tout récemment
mises en doute, M. HERZEN montre des éprouvettes conte-
nant, dans l'alcool, les restes d'une quantité constante
d’albumine et de fibrine soumise à la digestion artificielle.
La diminution de ces deux substances est beaucoup plus
considérable lorsqu'elles ont été exposées au mélange d’in-
fusions pancreatique et splénique, que lorsqu'on emploie
la première seule. (Voir Archives des sc. ph. et nat.)
9. M. le prof. Ep. BéRANEGK, de Neuchâtel, expose, en s’ai-
dant de nombreux dessins, le mode de développement et
les transformations successives de l’épiphyse des amphi-
biens. Après avoir suivi le processus par lequel l’organe
frontal ou corpus epitheliale des anoures se détache de
l’épiphyse, l’auteur conclut que ce corps représente certai-
nement un organe visuel ancestral, mais qu'il n’est pas
l’homologue de l'œil pariétal des sauriens et répond à l’'é-
piphyse seule de ces derniers. Aïnsi les ancêtres des ver-
tébrés ont dû posséder deux yeux médians, l’un épiphy-
saire, l’autre pariétal.
SECTIONS DE MEDECINE ET DE ZOOLOGIE 67
Pour plus de details, voir Revue suisse de zoologie, Ge-
neve, 2° fasc., 1893.
10. M. le prof. C. Emery, de Bologne, parle des poils de
mammiferes, au point de vue de leur homologie et de leur
développement phylogenetique.
D’accord avec O. Hertwig et Beard, il admet que sc
poils dérivent des dents cutanées des poissons primitifs.
Ces dents étant portées par un socle de cément qui cons-
titue la base des écailles placoides, nous pouvons voir dans
la papille du derme, souvent ossifiée, qui est recouverte par
l’épiderme corné des écailles des reptiles, ’homologue de
la plaque de cément. M. Emery discute à ce propos les
opinions émises par M. Max Weber dans son remarquable
travail sur les téguments du pangolin (Manis). Si l'on ad-
met que les mammifères primitifs étaient couverts d’écail-
les, leurs poils devaient &tre implantés sur les écailles
elles-m&mes, et non pas derrière elles, comme le suppose
cet auteur.
11. M. Every parle en outre des glandes sébacées et su-
doripares et de leurs connexions avec les poils. Il arrive à
la conclusion que les écailles, les poils et les glandes sont
trois sortes d'organes cutanés également anciens, remon-
tant aux premiers âges des vertébrés, mais qui se sont
développés et différenciés inégalement dans les trois clas-
ses des amniotes. (Voir Archives des sc. ph. et nat. et Ana-
tom.-Anzeiger, 1893, p. 731.)
12. M. le prof. N. LòwentHAL fait une communication
sur le lobe olfactif du lézard. Il distingue les couches sui-
vantes : a) épithélium edu ventricule; D) couche assez
épaisse de cellules ressemblant à des grains; c) couche
médullaire, essentiellement formée de fibres nerveuses à
myéline ; d) couche gélatineuse renfermant les grandes
cellules du lobe olfactif ; e) couche des glomérules ; f) cou-
*
68 PROTOCOLES
che des fibres du nerf olfactif. L’auteur a réussi, grâce à la
methode de Golgi modifiée, a observer les connexions des
elements et a decouvrir des details de structure encore
inedits. (Voir Archives des sc. ph. et nat.)
13. M. le prof. Th. Sruper parle de la formation des gal-
les chez les Alcyonnaires. (Voir Archives des sc. ph. et nat.)
14. M.le prof. Ep. Bugnion présente une série de prépara-
tions montrant le développement des muscles chez l’em-
bryon de l’axolotl.
15. M. Harry J. BarBER présente quelques aberrations
de lépidoptères diurnes (P. machaon, T. rubi, etc.) captu-
rés en Suisse pendant l’ete de 189.
Il montre ensuite un exemplaire femelle de Thais ru-
mina, var. medesicaste, pris par lui le 28 juin 1893 pres de
Tarasp (Basse-Engadine), entre le chäteau et le Kurhaus.
C’est la première fois qu'on signale en Suisse l’existence
de cette espèce, dont l'habitat ordinaire est limité a la
France méridionale et à la péninsule ibérique. Get insecte
sera déposé au musée de Lausanne, auquel M. Barber a
bien voulu en faire don.
16. M. H. Got, de Lausanne, signale l'existence du véron
‘Phoxinus lœvis) dans le lac du Grand-St-Bernard, et
donne quelques détails sur la «variété alpine» de cette
espece. (Voir Archives des sc. ph. et nat.)
17. M. le D' O.-E. Imnor, empêché d’assister à la séance,
nous a fait parvenir les travaux suivants, destinés à la
section de zoologie :
Beitrag zur Kenntnis der Fauna der Gewässer (Seen)
des Gebietes der Rhône. :
Notiz über die Rotatorien der Schweiz. (Voir Archives
des sc. ph. ct nat.)
:
L
|
SECTIONS DE MEDECINE ET DE ZOOLOGIE 69
ANNEXE
Excursion zoologique sur le lac Leman.
Conformément au programme, le lundi 4 septembre, à
1 % heure de l’apres-midi, par un temps splendide et un
lac très calme, vingt-cinq membres de la Société helvétique
étaient recus à bord du Little Prince, par MM. A. Kohler
et M. Auckenthaler, propriétaires du gracieux vapeur, qu'ils
avaient, pour la circonstance, généreusement mis à la dis-
position de l'organisateur de l’excursion.
En quelques minutes, Messieurs les zoologistes, auxquels
se sont joints quelques paléontologistes et botanistes, sont
transportés du port d’Ouchy en plein lac. Là, par une pro-
fondeur d’environ 120 mètres, le professeur H. Blanc opère
en canot et démontre les appareils qu'il emploie pour re-
cueillir les êtres pelagiques et ceux du fond.
Le filet de gaze fine traîné pendant cinq minutes à 40
mètres de profondeur, est ramené à la surface, renfermant
une masse considérable d'organismes pélagiques. A lœil
nu se voient des myriades de Copépodes (Diaptomus gra-
cilis, lasciniatus, Cycloptus brevicauda), des Cladocères
(Daphnia hyalina, Bosmina longispina, Sida cristallina ,
Bytothrephes longimanus, Leptodora hyalina). Le soleil est
si éclatant, qu’à 20 mètres, le filet traîné ne ramène qu'une
très petite quantité de matériel.
La drague est ensuite jetée entre 50 et 60 mètres de fond;
en quelques minutes elle est remplie, et son contenu tamisé
,
70 PROTOCOLES
à la surface, à l’aide de deux tamis. Le premier, le plus
grossier, retient les nombreux vers Oligochètes qui vivent
dans le limon du fond (Saenuris velutina, Bythonomus Le-
mani), des larves d’un Chironomus, quelques valves de
Pisidium Foreli, etc.; le second tamis, plus fin, retient le
sable avec les Difflugies, et on remarque, à l’ceil nu déjà,
de nombreuses Gromia Brunmneri.
A 3 heures, le Little Prince rentre à Ouchy, où M. H.
Blane fait voir, sous le microscope, tout un monde d’or-
ganismes aux formes les plus variées, provenant de ce qui
vient d’étre récolté en plein lac et dans la faune profonde.
Cette excursion d’un nouveau genre a paru vivement in-
teresser les membres de la Société qui y ont pris part.
F. Section d’agronomie.
Séance du 5 septembre, à 8 heures du matin,
à l’Institut agricole.
Président : M. S. Bieler, directeur de l’Institut.
Vice-président : M. Chuard, professeur.
Secrétaire : M. Borgeaud, inspecteur.
1. M. BieLER ouvre la séance par un discours dans lequel
il constate que si c’esl la première fois que des membres de
la Société, s'intéressant aux questions agricoles, forment
une section spéciale, ce n’est pas la première fois que la So-
ciété helvétique des sciences naturelles entend des travaux
se rapportant directement à l’agriculture. En 1817, A.-P.
de Candolle établissant le programme des questions à étu-
dier, disait, entre autres: « La physiologie végétale est un
champ bien digne d'occuper les botanistes ef les agricul-
teurs. » Il mentionnait diverses questions spéciales propres
CAP
sil A
SECTION D’AGRONOMIE 71
a éveiller l’attention des uns et des autres. En 1819, a Lau-
sanne, M. de Trey présenta un travail sur la culture du
tabac. En 1820, la Société s’occupa de l’amelioration des
alpages, de la culture du froment, etc. C’est dire que les
fondateurs de la Société avaient compris l’importance des
sciences naturelles pour l’agriculture ; il ne paraîtra donc
pas déplacé de former aujourd'hui une section agronomique.
9. M. MarTINET, directeur de la station laitière, présente
un travail fait avec la collaboration de M. Paccaup, chimiste
de la station, sur la nature du ferment de l’azi. Diverses
considérations, basées sur des faits pratiques, ont engagé
M. Martinet à faire l'étude de l’azi au point de vue des fer-
ments organisés qu'il peut contenir. Deux ferments ont été
isolés : 1° une bactérie ; 2 une levure. La bactérie obser-
vée, qui ressemble au ferment lactique de Pasteur, n’est
pas identique à celui-ci, quoiqu'elle soit également un fer-
ment lactique ; elle joue probablement un rôle important
dans la maturation des fromages. La levure observée est
morphologiquement différente des levures elliptiques ordi-
naires ; elle fait fermenter la lactose et empêche, en modi-
fiant le milieu, la pullulat ion de germes qui provoqueraient
des fermentations accessoires peu désirables. C’est proba-
blement elle qui occasionne la formation des yeux dans le
fromage. La station laitière continue ces recherches, qui
réclament beaucoup de soins et de persévérance.
3. M. Brecer, qui cède momentanément la présidence à
M. Chuard, présente le résultat de deux séries d’experien-
ces relatives à l’action du chlorate de potasse sur la produc-
tion du lait. En 1888, un Anglais prétendit avoir obtenu une
augmentation de lait sur des vaches auxquelles il adminis-
trait de fortes doses de ce sel. Il résulte d'expériences faites
sur une vache de l’et able d’experimentation du Champ-de-
l'Air, que des doses de 95 à 30 gr. par jour produisent une
Ù
79 PROTOCOLES
augmentation de lait, mais celle-ci ne se maintient pas. Les
analyses de M. Paccaud montrent, en outre, que le lait est
modifié d'une manière défavorable.
Dans la discussion qui suit, M. SEILER, chimiste cantonal,
dit que, non prévenu, on considérerait les laits obte-
nus comme des laits falsifiés. M. pe RIEDMATTEN demande
si l’on s’est assuré que les variations observées provenaient
bien de ce qu’on avait administré du chlorate de potasse.
M. Bieter répond qu'il a été fait plusieurs analyses prélimi-
naires, pour déterminer la composition normale du lait de
la vache qui a servi aux expériences ; du reste, les varia-
tions observées sont trop fortes pour provenir de simples
troubles passagers.
4. M. Cauarp, professeur, parle des levures sélection-
nées et de leur emploi dans la vinification. Ses conclusions
sont les suivantes : Les levures sélectionnées ont une
action évidente sur les vins, qui sont modifiés, mais le
changement qu'ils subissent ne peut être taxé d’amélio-
ration. M. Chuard a observé quelquefois la formation d’un
bouquet très marqué, mais celui-ci a disparu pour ne plus
revenir. Les levures ont une action amélioratrice évidente
sur les hydromels ; on pourra utiliser les levures pour ob-
tenir une fermentation régulière des vins et une augmen-
tation de la teneur en alcool. M. Chuard a l’impression
qu'on a lancé l’affaire trop tôt dans le commerce.
Dans la discussion qui suit et à laquelle prennent part
MM. Dusserre, SeiLer et MARTINET, on insiste sur l’impossi-
bilité, où l’on se trouve actuellement, de différencier les
levures de divers crus au simple examen microscopique.
Il serait pourtant important qu’on püt le faire. M. BoRGEAUD
croit qu'on pourrait y arriver en examinant au microscope
non pas les levures elles-mêmes, mais les colonies qu’elles
forment sur la gélatine.
SECTION D’AGRONOMIE 73
5. M: SeiLeR, chimiste cantonal, présente le résultat
d'analyses de foins du canton de Vaud. M. Seiler a employé
des méthodes un peu différentes de celles qu'on applique
d'ordinaire à ce genre de recherches, aussi ses résultats
sont-ils assez differents de ceux que l’on obtient avec
les méthodes habituelles. Il a trouvé que le foin renferme
en moyenne 12% d’eau, 7 à 9 %, de matières protéiques
(maximum 19 %), 3-4 % de matières grasses et de 300 à
400 gr. de chlorure de sodium par 100 kilos. Le foin de plaine
contenait plus de sel que le foin de montagne. Les ma-
tières grasses des foins, par le fait qu'elles renferment des
principes volatils, exercent une influence sur la qualité du
lait et du beurre. Les beurres de cette année ont présenté
des anomalies, dues probablement à ce que le bétail a
reçu beaucoup de fourrages artificiels.
A propos de cette communication, M. Dusserre demande
s’il a été constaté à l’analyse une différence en faveur du
foin des prairies bien fumées, ou améliorées au moyen d’en-
grais chimiques. M. SEILER répond qu'il n’a pas été fait de
recherches dans ce sens. M. BieLER observe que la na-
ture des corps gras des plantes a une action marquée sur
la production du tissu adipeux des animaux. Un porc
nourri avec des glands aura un lard plus dense qu’un porc
nourri avec des faînes.
6. M. Dusserre, chimiste, à Fribourg, a observé um cas
particulier de stérilité d’une terre arable. Le cas a été ob-
servé en Valais; il est dû à des efflorescences, à la surface
du sol, d’un sel nuisible aux plantes; l'analyse a démontré
que ce sel était du sulfate de magnésie. Comme remède,
M. Dusserre a préconisé un bon labourage et le chaulage.
M. Cauarp a observé un cas analogue, également dans le
Valais ; le sulfate de magnésie agit en cassant les tiges par
formation de cristaux au collet de la plante.
74 PROTOCOLES
7. M. Cauarp expose les résultats qu'il a obtenus, dans son
laboratoire, avec son assistant M. Jaccarp, sur la dispari-
tion de l'acide sulfureux dans les vins brantés. Cette dispa-
rition a lieu assez rapidement, soit par évaporation, soit
par oxydation, l'acide sulfureux étant transformé en acide
sulfurique ; il paraîtrait qu’il se forme également un acide
aldéhyd-sulfureux qui doit avoir une action favorable sur
les vins. La tolérance accordée par certains cantons de la
Suisse allemande n’est pas suffisante ; les vins, renfermant
par litre jusqu'à 100 milligrammes d’acide sulfureux, de-
vraient être considérés comme sans danger pour le con-
sommateur.
8. M. Bieter présente une pomme, qui a crü à proximité
immédiate d'un poirier et qui, probablement par suite
d’hybridation, a pris la forme d’une poire.
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RAPPORTS
Rapport du Comité central
pour l’annee 1892-93.
Le Comité central de Lausanne, auquel l’année dernière
vous avez confié la direction de la Société, doit tout
d’abord rendre hommage à la bonne administration et ges-
tion de ses prédécesseurs, et en particulier à celle du Co-
mite de Berne, présidé avec distinction et devouement par
M. le prof. D' Th. Studer. Conformément aux règlements,
les pouvoirs nous ont été remis à la fin de la session de
Bâle, et nous sommes entrés de suite en fonction. Nous
avons reçu les titres du cautionnement statutaire de M. le
questeur et nous les avons déposés chez M. le notaire
Et. Garrard, de la maison Monay, Carrard et Cie, à Morges,
sous la responsabilité du président du Comité central.
La gestion financière a suivi son cours normal, sous l’ex-
cellente direction de notre cher questeur, M. le D' H. Cus-
ter, d’Aarau, auquel nous adressons nos remerciements les
mieux mérités. Le rapport du questorat nous donne les
détails de cette gestion et nous dit que les comptes soldent
76 RAPP ORTS
par un boni de 295 fr.; si les sommes prévues par les cré-
dits ouverts à la commission de publication des mémoires
et à la commission des blocs erratiques du Steinhof avaient
été réclamées dans le cours de l’année comptable (elles
devront être payées sur le budget de cette année), ce boni
se serait changé en un assez fort déficit de 1475 fr. 50. C'est
vous dire que notre situation financière est loin d’être
brillante, que nous devons être économes des fonds sociaux
et ne pas nous laisser entraîner à des dépenses extraordi-
naires au-dessus de nos moyens; que nous devons avant
tout travailler à augmenter notre capital inaliénable, de
manière à ce que des revenus plus élevés nous mettent à
même de satisfaire aux besoins toujours croissants de notre
activité scientifique. Nous vous recommandons, en particu-
lier, de ne pas oublier notre Société dans vos dispositions
testamentaires ; que ceux qui le peuvent songent aux né-
cessités de l'étude scientifique et mettent nos successeurs
en mesure de remplir plus facilement la noble tâche qui
s'offre chaque jour à nos ambitions.
Nos relations avec les sociétés confédérées qui compo-
sent notre association, sociétés cantonales des sciences
physiques et naturelles et sociétés générales de géologie et
de botanique, ont été cordiales et sans incidents. Nous
avons, entre autres, recu de la Société botanique une de-
mande de chercher avec elle les moyens d'assurer une
belle entreprise qu’elle projette, l'établissement d’une flore
suisse à la hauteur de la science moderne. Nous avons sa-
lué avec plaisir ces ouvertures et nous aurons sans doute à
vous en parler de nouveau dans d’autres rapports.
Une des affaires les plus importantes que nous ayons eu
à traiter et pour laquelle nous allons vous demander des
décisions formelles, est l’etude du Glacier du Rhône. Cette
grande entreprise scientifique, exécutée grâce au concours
actif et désintéressé du Bureau topographique fédéral, a
COMITÉ CENTRAL 77
été commencée en 1874 par le Club alpin suisse et notre
Société, associés ensemble depuis 1863 pour l’etude des
glaciers des Alpes; continuée par le Club alpin seul depuis
1881; puis largement subventionnée par notre Société dans
les trois dernières années ; mais elle est menacée d’une fin
prematuree. Le Club alpin suisse, par des motifs légitimes
sans doute, refuse de continuer a la diriger et a y contri-
buer. Or le Gletscher-Collegium, la commission qui préside
à ces recherches, estime qu’une interruption ou une cessa-
tion des travaux en cours d'étude serait un grave échec
pour la science suisse, et une grande perte pour la science
glaciaire en général. Il nous a fait partager cette opinion,
et, sur sa demande, nous avons cherché les moyens de sau-
ver l’entreprise d’un naufrage déplorable. Malheureuse-
ment, l’état de nos finances ne nous permet pas de nous y
lancer sans réflexion; nous ne serions pas en mesure de
nous charger de nouvelles dépenses sans augmenter con-
sidérablement la cotisation annuelle des membres, ou sans
réclamer un contingent d'argent des sociétés confédérées.
Nous nous sommes donc adressés par circulaire aux mem-
bres de la Société et aux amis de la nature alpine pour ob-
tenir d'eux les subsides nécessaires. Nos espérances n’ont
pas encore reçu une satisfaction suffisante. Il nous fallait
une somme minimale de 8500 fr.; nous n'avons jusqu’à
présent encaissé que quelque 3500 fr. Nous faisons un
appel pressant à la générosité des membres fortunés de
notre association, les suppliant de ne pas nous laisser
dans l'embarras. Vous allez avoir à décider des mesures à
prendre dans cette occurrence. (Voir annexe B.)
Les autorités de la Confédération, en particulier le haut
Conseil fédéral, nous témoignent une bienveillance dont
nous sommes tous reconnaissants. Les Chambres fédé-
rales nous ont alloué l’année dernière, et nous espérons
qu'elles voudront bien continuer à nous accorder, les sub-
78 RAPPORTS
sides importants qui permettent a nos commissions de
géologie, de géodésie et de publication des mémoires, de
remplir leur täche utile et feconde.
Nous avons été heureux de satisfaire a une demande du
Conseil fédéral, d’etudier une question interessante soule-
vee par la Societe vaudoise des ingenieurs et des architectes,
a savoir la recherche en Suisse de nouvelles carrieres de
ciment prompt. La commission géologique a fait un pre-
mier rapport sur cette affaire et s’est mise aux ordres du
Conseil fédéral pour une étude ultérieure, si celle-ci de-
vient nécessaire.
Dans la Session de Bale, vous nous aviez chargés de de-
mander aux Autorités federales et cantonales de s’inte-
resser aux études des variations des glaciers, études qui
sont d’importance capitale pour l’economie alpine, en
même temps qu'elles cherchent à résoudre l’un des pro-
blèmes les plus difficiles et les plus compliqués de la science
de la nature. A notre demande, adressée au Conseil fédéral
en janvier 1893 (voir annexe A), nous avons recu de M. le
conseiller fédéral Deucher, chef du département de l’In-
dustrie et de l'Agriculture, une réponse des plus favora-
bles. Nous lui en exprimons ici notre vive reconnaissance.
Le département, après avoir consulté les gouvernements
cantonaux et obtenu leur promesse de concours, a chargé
de cette question l’administration forestière fédérale, que
dirige avec tant de distinction notre collègue M. J. Coaz.
Dès cette année, l’ensemble des glaciers suisses seront
surveillés par les administrations forestières cantonales, et
leurs rapports seront transmis à l'Autorité fédérale, qui
nous a promis de nous les communiquer.
Sur une invitation formelle des Autorités fédérales, nous
avons chargé notre président de représenter la Société
dans la commission nationale de l’exposition suisse de Ge-
nève de 1896; la première séance a eu lieu à Berne le 22
COMITÉ CENTRAL 79
juin de cette année. Nous saluons avec joie cette grande
entreprise nationale que nos confédérés de Genève, ap-
puyes par l’unanimité des représentants de l’industrie, du
commerce, des arts et des sciences, sauront mener à
bonne fin, pour l'honneur et la prospérité de la patrie.
Nos collègues MM. F. Lang et E. de Fellenberg avaient
demande en 1892 que des mesures fussent prises pour
sauver de la destruction les biocs erratiques du Steinhof
pres Soleure. Vous leur avez ouvert un credit dans ce but.
M. le professeur Fr. Lang, qui a reussi dans ses tractations,
nous présentera un rapport spécial à ce sujet.
Dans l’assemblee préparatoire de la session de Bâle, une
question interessant les Mémoires a été renvoyée à l’etude
de la commission de publication et du Comité central. Il
s’agissait de la motion faite l’année précédente, a Fribourg,
de régler à nouveau, en l’augmentant si possible, le nom-
bre des exemplaires gratuits à donner aux auteurs. Après
discussion attentive, et après avoir entendu le rapport de
M. le questeur sur les effets financiers de la modification
demandee, la commission propose de s’en tenir aux pres-
eriptions actuelles du reglement. Le Comité central préavise
dans le même sens.
Pour les mömes raisons d’économie, la commission de
publication et le Comité central ont dù, à leur grand re-
gret, ne pas agréer une demande spéciale qui leur était
adressée par M. le prof. D' A. Riggenbach, de Bâle, con-
cernant la cession à prix réduit d’un nombre d’exemplaires
de son mémoire sur les pluies de Bâle. Dans l’état difficile
de nos finances, nous sommes obligés de les défendre con-
tre toute mesure qui pourrait leur être nuisible.
La Société des sciences naturelles de Zurich nous a ren-
dus attentifs à un lapsus de l'édition allemande des statuts
publiés à Genève en 1886. Au $ 19, qui établit les ayants
droit à l'assemblée préparatoire, il a été négligé d’intro-
80 RAPPORTS
duire un n° 5, portant: « Aus den Präsidenten der in der
Gesellschaft eingesetzten Commissionen », ainsi que cela
avait été résolu dans la session de Genève, et ainsi que le
porte correctement l’édition francaise de la même année.
Nous avons paré à cette erreur en faisant inviter person-
nellement, par le Comité annuel, les présidents des com-
missions à assister à cette séance, et nous veillerons, lors
d’une prochaine réimpression des statuts, à ce que cette
omission soit reparee. — Nous avons cru bien interpréter
ce paragraphe, en invitant M. le bibliothécaire de la So-
ciété à prendre part également à l’assemblée préparatoire.
Il présente un rapport à la Société et il doit pouvoir en dé-
fendre les conclusions.
Voici les changements que nous avons à signaler dans le
personnel des commissions. Nous avons perdu, par la mort,
un membre utile et fidèle de la commission des Mémoires,
M. le professeur F.-J. Kaufmann, de Lucerne, qui y avait
été associé déjà en 1880 ; rappelons qu'en 1875, il avait pré-
side notre Société dans la session d’Andermatt, et gardons-
lui un souvenir reconnaissant. D'autre part, l’année der-
nière, M. le prof. D' C. Gramer, de Zurich, avait accepté la
présidence de la commission des Mémoires seulement pour
la durée d’une année ; malgré nos instances, il a persisté
à vouloir se retirer de la présidence, tout en restant mem-
bre de la commission. Le Comité central, qui perd en lui
un de ses meilleurs membres, lui exprime les regrets
de sa décision. Il sera procédé au remplacement de ces
collegues. — Pour cause d’incompatibilité, M. Forel s’est
retiré des commissions sismologique et limnologique. Con-
formement aux pouvoirs que vous nous avez donnés à
Bale, ila été remplacé à la présidence de la commission
limnologique par M. le prof. D: F. Zschokke à Bâle, et dans
la commission des tremblements de terre, par MM. L.
Gauthier à Lausanne, et A. Jaccard au Locle.
COMITÉ CENTRAL 81
Nous avons, pendant l’année passée, envoyé au nom de
la Société, des adresses de sympathie à M. L. Pasteur, à
Paris, qui fetait le jubilé de ses 70 ans, le 27 décembre
1892; à M. H. Wild, a St-Pétersbourg, qui fêtait le 22 mai
1893 son jubilé de 25 ans en qualité de directeur de l’Obser-
vatoire physique ; à la Société des naturalistes de Danzig,
à l’occasion de son jubilé de 150 ans, le 2 janvier 1893; à
la Société américaine de philosophie, à Philadelphie, pour
son jubilé centenaire, le 12 mai 1893; au Naturhistorischer
Verein für Rheinpreussen, Westphalen und Osnabrück,
pour son cinquantenaire, le 28 mai 1893.
_ Terminons ce rapport par une bonne nouvelle. La So-
ciété d'histoire naturelle de Schaffhouse invite notre So-
ciété à siéger dans sa ville l’année prochaine, en 1894 ; elle
propose comme président annuel, M. le professeur Meister,
à Schaffhouse. Vous accepterez avec reconnaissance ces
ouvertures et propositions.
Au nom du Comité central :
Le Président, Le Secrétaire,
F.-A. Forez. H. GoLLiez.
P.-S. Le rapport ci-dessus avait été présenté aux mem-
bres dispersés du Comité central et avait été approuvé par
eux, lorsque nous avons reçu la douloureuse nouvelle de la
mort de notre excellent et cher questeur, le D' Hermann
Custer, décédé à Aarau, le 27 août ,- dans sa 71° année. Il
ne nous est pas possible de dire ici tout ce que notre ami
a fait pour la patrie et pour la science dans sa longue et
laborieuse carrière ; une autre plume s’en chargera plus à
loisir. Mais nous devons relever les services précieux qu'il
a rendus à notre Société. Nommé en 1880 à la fonction de
questeur, pour succéder à feu J. Siegfried, de Zurich, de-
puis cette époque, c'est-à-dire pendant treize années, M.
ACT. HELV. LAUSANNE, 1893. 6
89 RAPPORTS
Custer a dévoué à nos intérêts tout son cœur, toute son ac-
tivité, toute son intelligence ; sachant mieux que personne
les traditions de la Société helvétique, il les conservait et
les entretenait avec enthousiasme ; sa gestion était un mo-
dèle de correction et de précision. Il était la cheville ou-
vrière de notre administration et le Comité central perd en
lui un collègue aimé et vénéré dont l'expérience lui fera
longtemps defaut. La Société helvetique tout entière s’as-
sociera au deuil de sa famille, de St-Gall, son canton d’ori-
gine, et de la ville d’Aarau dans laquelle il a passe la plus
grande partie de sa carrière.
ANNEXE A. — Lettre au Conseil tédéral en vue d’une
étude des variations des glaciers.
Au Departement de U Industrie et de 0 Agriculture
du haut Conseil fédéral.
Monsieur le Conseiller fédéral et Messieurs,
La Société helvétique des sciences naturelles, après avoir
entendu le rapport presente par l’un de ses membres, sur
l’étude des variations des Glaciers des Alpes, a chargé son
Comité central de s’adresser aux Autorités federales pour
solliciter leur intervention dans les recherches qui inté-
ressent à un haut degré l’économie publique des hautes
régions. Nous prenons la liberté de vous exposer ce qui
suit :
Les glaciers sont soumis à des variations périodiques, de
périodicité irrégulière, qui font varier notablement leurs
dimensions, tellement que leur longueur peut s’accroître
ou se raccourcir de centaines et même de milliers de mè-
tres. Ces variations de taille ont une grande action sur la
météorologie des contrées montagneuses, et suivant que
les glaciers sont longs ou courts, étendus ou diminués, l’é-
m
EM
IL
RE!
COMITÉ CENTRAL
conomie alpestre, les cultures forestières ou agricoles, la
climatologie des hautes vallées en sont sensiblement in-
fluencées. D’une autre part, l'étude historique du pheno-
mene a prouvé que la plupart des grandes catastrophes
qui ont ravage les hautes vallees des Alpes sont dues à ces
variations des glaciers, C’est en temps de crue ou d’exten-
sion maximale des glaciers qu'ont eu lieu les catastrophes
de Saas en 1633, 1680, 1772 ; de Bagne en 1545, 1605, 1818;
de Randa en 1636, 1819; de Tæsch en 1892; de St-Bar-
thelemy pres St-Maurice en 1560, 1635, 1636, 1835; et en
dehors de la Suisse, de St-Gervais en 1892; de la Plima en
1887, 1888, 1889, 1891; du Vernagt à diverses époques; du
Defdoraki, etc. Ges variations des glaciers interessent donc
grandement la prospérité publique des régions alpestres.
Les naturalistes, et en particulier les naturalistes suisses,
n'ont pas négligé l’étude de ce phénomène et ils ont réuni
des documents nombreux qui décrivent les variations gla-
ciaires et qui essaient d’en faire la théorie. Mais ils sont
arrêtés par une circonstance particulière, c’est la grande
durée de ces.oscillations. D’apres les faits connus, la durée
de chaque periode des glaciers serait d’un tiers de siècle
ou même d’un demi-siècle; dans le XKX®° siècle, il y a eu
de grandes crues des glaciers vers 1820, vers 1850; ac-
tuellement, les glaciers commencent à croître dans quel-
ques massifs de montagnes, mais la crue n’est pas encore
générale.
Ce phénomène dépasse done, par sa durée, la moyenne
de la vie humaine ; il dépasse done le pouvoir d’observa-
tion de l’homme isolé. Les Sociétés de naturalistes et les
Clubs alpins se sont intéressés à ces questions et des com-
missions nommées par eux surveillent les glaciers et enre-
gistrent des observations. Mais là encore le phénomène
dépasse par sa durée les forces de ces associations.
84 RAPPORTS
Il nous paraît qu’un seul organisme de nos sociétés
humaines est égal, par sa persistance, à la majestueuse len-
teur de ce phénomène naturel: c’est l'Etat ; l'Etat qui se
renouvelle sans cesse, et qui dure plus que les individus,
que les associations de naturalistes, autant que la société
humaine. L'Etat peut avoir des vues plus étendues, et re-
cueillir pour les. générations futures des matériaux dont
celles-ci bénéficieront.
Nous nous permettons donc respectueusement de solli-
citer le concours de l'Etat. Il nous paraît que les adminis-
trations forestières sont le mieux placées pour se charger
de la surveillance des glaciers et de l’étude de leurs varia-
tions. Ce sont elles, du reste, qui sont le plus directement
intéressées à ces recherches.
Un membre de notre Société s’est déjà adressé directe-
ment au gouvernement du Valais qui, par un arrêté du 16
février 1892, a bien voulu prendre en considération cette
demande et a chargé l’Inspectorat forestier du canton d’or-
ganiser cette surveillance qui fonctionne actuellement à
satisfaction. Mais il nous paraît désirable que cette mesure
soit étendue à tous les districts alpins qui renferment des
glaciers, et nous espérons que votre haute Autorité voudra
bien intervenir auprès des Administrations cantonales pour
leur recommander ces études.
Le programme général de cette surveillance est très sim-
ple ; il peut se formuler en deux phrases:
1° Surveiller avec assez d'attention les divers glaciers du
pays pour préciser, pour chacun d’eux, l’année du maxi-
mum d'extension, et l’année du minimum, dans chacune
des variations successives ;
2° Surveiller spécialement les glaciers dangereux et
avertir l'administration des menaces qu'ils peuvent causer
en prenant des dimensions exagérées dans leur phase de
crue.
COMITÉ CENTRAL
Quant aux details d'exécution de cette surveillance, c’est
aux hommes compétents à les indiquer ; ils sont, du reste,
très simples et faciles à organiser.
Il va sans dire que les naturalistes ne se désintéresseront
pas de cette question, et que, s'ils obtiennent de l'Etat et
des administrations forestières des documents sur ces phé-
nomènes, ils voueront d'autant plus d'attention à l'étude
théorique de ces problèmes difficiles.
Nous ajouterons qu’en prenant cette initiative auprès de
votre haute Autorité, nous ne sommes guidés que par des
considérations d'intérêt supérieur, pour la prospérité des
populations de nos cantons alpestres et pour les questions
scientifiques que nous avons à résoudre.
- Agréez, Monsieur le Conseiller fédéral et Messieurs, les
hommages de notre respectueux dévouement.
Lausanne, 2 janvier 1893.
_ Le President, Le Secrétaire,
F.-A. Forez. H. GoLLIEZ.
ANNEXE B. — Affaire du glacier du Rhône.
a) Circulaire du Comité central.
Vous savez que depuis l’année 1874 le Club alpin suisse
a entrepris, dirige et subventionné des recherches et tra-
vaux importants sur le glacier du Rhòne, dans le Haut-
Valais. Ces travaux ont été exécutés par le bureau topo-
graphique fédéral qui a bien voulu consacrer à cette entre-
prise les forces de ses meilleurs ingénieurs.
Les travaux du glacier du Rhône ont compris deux par-
ties essentielles. L’une est terminée, c’est le lever topogra-
phique d’une carte à grande échelle du glacier et de son
86 RAPPORTS
névé d'alimentation. L’autre est, par sa nature, une recher-
che de plus longue haleine et est encore loin d’avoir fourni
des résultats définitifs. En effet, à côté des travaux d’ordre
cartographique, le Club alpin ordonnait des observations
d'ordre experimental; il faisait étudier, en particulier, la
direction et la vitesse des courants dans lesquels se meut
le fleuve glaciaire, et les relations qui existent entre la vi-
tesse d'écoulement et les variations de longueur des gla-
ciers. Ces études importantes, dont l'intérêt est capital pour
la connaissance de la physique du glacier, et pour l’établis-
sement d’une théorie des variations périodiques des gla-
ciers, ont été continuées méthodiquement, année après an-
née, de 1874 à 1892. Malheureusement elles sont menacées
d'interruption.
La commission des glaciers du Club alpin (Gletscher-Colle-
gium) s’est adressée à nous, pour demander à la Société hel-
vétique des sciences naturelles de prendre la succession du
Club alpin dans la direction de l’entreprise du glacier du
Rhône. Le président du Gletscher-Collegium, M. le profes-
seur Ed. Hagenbach-Bischoff, de Bâle, nous a exposé que
par suite de votations, décisions et engagements antérieurs,
le Comité central du Club alpin l'avait avisé que les crédits
annuels allaient être supprimés, et que le Club cesserait
de s'intéresser à l’entreprise. Dans ces conditions le Glet-
scher-Collegium, estimant que ces recherches ont une haute
importance scientifique, nous demande de les prendre en
main et de pourvoir à leur continuation.
Au reçu de cette demande, nous nous sommes adressés
au Comité central du Club alpin pour connaître directe-
ment ses intentions. Nous ne voulions pas qu'on püt nous
accuser d'être intervenus dans les affaires d’une société
amie, avec laquelle nous avons entretenu jusqu'ici les meil-
leures relations. Par lettre du 27 janvier 1892, M. le pas-
teur Baumgartner, de Brienz, président central du Club
u
de
A
1
K:
À
Er un So RT LE
COMITÉ CENTRAL © 87
alpin, nous a confirmé que la société qu’il dirige cesserait
à l’avenir de subventionner les travaux du glacier du
Rhöne.
Cela etant, et libres de scrupules de ce còté, nous avons
étudié attentivement la proposition du Gletscher-Collegium
et la situation qui nous était faite. Nous avons tout d’abord
constaté que les travaux du glacier du Rhône sont de va-
leur scientifique de premier ordre; qu'ils sont d’un intérêt
capital pour la compréhension de la théorie des glaciers ;
que c’est une nécessité à la fois patriotique et scientifique
de les continuer sans interruption pendant quelques années
encore, tout au moins jusqu'à ce que la crue du glacier,
qui s’est déjà manifestée dans plusieurs glaciers du Valais,
et dont le glacier du Rhône donne depuis quelque temps
des signes préparatoires, se soit développée et ait fourni à
l'étude les résultats importants qu’elle promet. Il est donc
nécessaire pour l'honneur de la science suisse que nous
nous occupions de cette affaire.
D'une autre part, nous avons dû reconnaître que nos res-
sources actuelles ne nous permettent pas d'ouvrir les cré-
dits nécessaires à une telle entreprise ; celle-ci exige une
dépense annuelle de près de 2000 fr. Les subventions relati-
vement considérables que nous avons données à cette en-
treprise pendant les trois dernières années, ont achevé d’é-
puiser nos ressources disponibles.
Dans cette situation, nous avons cru pouvoir nous adres-
ser individuellement aux membres de notre société et à nos
amis en leur demandant de venir à notre aide. Nous vous
prions de nous accorder par souscription volontaire les
moyens d'action qui nous font défaut. Que ceux qui le peu-
vent, que ceux qui s'intéressent à la science en général, à
la science des glaciers, à la nature alpine, à l'honneur scien-
tifique de la Suisse, veuillent bien répondre à notre de-
mande en nous apportant les moyens pécuniaires dont nou
+
-
POELE
88 RAPPORTS
avons besoin. Nous vous invitons à souscrire sous l’une
des deux formes suivantes : ou bien une souscription payée
une fois pour toutes, ou bien une souscription ferme pour
6 années, durée d’un traité que nous espérons pouvoir
nouer avec le bureau topographique fédéral.
Si, comme nous avons le droit de l’espérer, nous obtenons
de vous les fonds indispensables, notre intention est :
1° D'instituer une commission des glaciers de la Société
helvétique des sciences naturelles, composée des mêmes
hommes que le Gletscher-Collegium qui a dirigé les études
du Club alpin, cela afin d'assurer la continuité des travaux
suivant le même plan et avec le même esprit. Elle est com-
posée actuellement de MM. Ed. Hagenbach-Bischoff, pro-
fesseur, à Bâle, president; A. Heim, professeur, a Zurich,
secrétaire ; L. Rütimeyer, professeur, à Bale ; J. Coaz, di-
recteur des eaux et forêts de la Confédération, à Berne;
Dr Ed. Sarasin-Diodati, de Genève, ce dernier remplaçant
M. F.-A. Forel, empêché par ses fonctions de president
central de faire partie d’une commission de la Société ;
9° De nouer avec le bureau topographique federal un
traité sur les mêmes bases que les précédents traités du
Club alpin suisse ;
3° De publier chaque année un rapport qui sera imprimé
dans les actes de notre société et expédié à tous les sous-
cripteurs de l’entreprise.
Nous vous prions instamment, Messieurs, de faire bon
accueil à notre demande et de nous mettre en mesure de
suivre à la tâche qui nous incombe ; nous vous assurons,
en même temps, de nos sentiments très distingués et dé-
voués.
Le Président, Le Secrétaire,
F.-A. FOREL. H. GoLLIEZ.
+ So dea
COMITÉ CENTRAL 89
b) Rundschreiben des Gletschercollegiums
des schweizerischen Alpen-Clubs.
Dem Schreiben des Centralcomites der Schweizerischen
Naturforschenden Gesellschaft hat das unterzeichnete Glet-
schercollegium nur wenige Worte beizufügen, um den
Entwicklungsgang, den diese Gletscherbeobachtungen ge-
nommen haben, wieder in Erinnerung zu bringen und zu
zeigen, wie wir notgedrungen dazu geführt werden, au
unsere Freunde mit der Bitte um finanzielle Unterstützung
zu gelangen.
Im Jahre 1868 hat der verstorbene Professor RAMBERT,
der für alles, was zur Hebung von Wissenschaft und Kunst
in unserem Vaterlande beitrug, ein warmes Herz hatte,
an der Jahresversammlung des Schweizerischen Alpen-
elubs beantragt, die Initiative zu ergreifen für eine wissen-
schaftliche und systematische Erforschung der Gletscher.
In Folge dessen wandte sich das Centralcomité des Alpen-
clubs an die Schweizerische Naturforschende Gesellschaft,
um gemeinschaftlich die Aufgabe zu übernehmen. Mit
Freuden nahm die Naturforschende Gesellschaft das Aner-
bieten an, hauptsächlich getragen von dem Gefühle, dass
wesentlich aus ihrem Schosse die wichtigsten wissenschaft-
lichen Untersuchungen über die Gletschererscheinungen
geboren waren ; leider war sie aber genötigl, gleich zu er-
klären, dass es ihr unmöglich sei, finanziell an das Unter-
nehmen etwas beizutragen, da ihre knappen Mittel für
andere Zwecke ‘schon vollauf in Anspruch genommen
waren. Der verhältnissmässig reiche Alpenclub war ganz
einverstanden mit dieser durch die Not gebotenen Rück-
haltung seines ärmeren Bruders und es kam unter der
Voraussetzung, dass die Naturforschende Gesellschaft nur
den Rat, der Alpenclub aber auch noch die Geldmittelgeben
werde, zur Aufstellung der aus Mitgliedern beider Vereine
x
90 RAPPORTS
gemeinschaftlichzusammengesetzten Gletschercommission.
Unter dem Präsidium des verstorbenen Professor DEsoR,
stellte dieselbe das Programm der Arbeiten auf und kam
nach längerer einlässlicher Beratung zu der Ueberzeugung,
dass ein gründliches Studium der in mancher Hinsicht
noch rätselhaften Gletschererscheinungen nur möglich sei,
wenn eine möglichst genaue topographische Aufnahme
einstweilen eines Gletschers ausgeführt und dann an diesem
regelmässig die Veränderungen studirt würden. Aus ver-
schiedenen Gründen wurde der Rnonegletscher als zweck-
entsprechendes Untersuchungsobject erkoren. Eine solche
Arbeit verlangte nun aber nicht nur bedeutende Geld-
mittel, sondern auch vor Allem einen leitenden Ingenieur,
der mit Liebe und Sachkenntniss die grosse Aufgabe an die
Hand nahm. Hier kam nun zu Hilfe einerseits der Alpen-
club, der in freigebiger Weise die grossartigen Kredite be-
schloss, und anderseits das eidgenössische topographische
Bureau, dessen damaliger Chef, Herr Oberst SıEGFRIED, sich
lebhaft für das Unternehmen interessirte, und einen seiner
tüchtigsten Ingenieure, Herrn Gosser, mit der Aufgabe
betraute, und ausserdem einen grossen Theil der Kosten
übernahm. Wohl selten ist mit solcher Energie die rich-:
tig und klar aufgefasste wissenschaftliche Untersuchung
einer grossen Naturerscheinung an die Hand genommen
worden wie diese Vermessung des Rhönegletschers, und
die wertvollen selbst einem Laien in die Augen springenden
Resultate über die Bewegung dieses grossartigen Eisstromes
haben mit Recht im Inlande und Auslande die vollste An-
erkennung gefunden. Einige Missverständnisse haben den
ruhigen Fortgang dieses schönen Unternehmens etwas
getrübt aber nicht unterbrochen. Während zwanzig Jahren
war es möglich, regelmässig die Beobachtungen über
Wachsthum und Bewegung des Gletschers auszuführen
und dadurch ein Beobachtungsmaterial zu sammeln, das
COMITÉ CENTRAL 91
in seiner Art einzig dasteht. Die Gunst des eidgenössischen
topographischen Bureaus ist uns vollkommen erhaljen ge-
blieben, und die Nachfolger des Herrn Oberst SIEGFRIED,
die Herren Oberst Dumur und Oberst Lochmann sind mit
gleichem Eifer fortwährend für die Förderung unseres
Unternehmens eingetreten, und in der Person des jetzt die
Vermessungen leitenden Herrn Ingenieur HeLp haben wir
einen Mann gefunden, der mit vollem Verständniss, mit
ruhiger Sicherheit und seltener Ausdauer die oft mühevolle
Aufgabe thatkräftig fortführt. Auch das freundschaftliche
Zusammenwirken des Alpenclubs und der Naturforschen-
den Gesellschafft ist noch dasselbe wie vor zwanzig Jahren;
die beidseitigen Gentralcomites verständigen sich über die
gemeinsame Fortführung des Unternehmens und im Alpen-
club so gut wie in der Naturforschenden Gesellschaft finden
sich warme Freunde dieser grossartigen wissenschaftlichen
Untersuchungen. Nur in einem Punkte haben sich die Ver-
hältnisse geändert. Während vor zwanzig Jahren der Alpen-
club bereit war, alle Kosten zu übernehmen, und sogar in
der Gewährung der Kredite weiter ging, als die damalige
Gletschercommission beantragte, möchte er jetzt das Spen-
den der Geldmittel auf die nun nahe bevorstehende Publi-
cation der Beobachtungen beschränken. Da diese Leistung
eine bedeutende ist, und da in zuvorkommender Weise
vom Alpenclub auch die durch die Umstände gebotene
Vermehrung der Kosten über den ursprünglichen Voran-
schlag hinaus übernommen worden ist, so finden wir diesen
die verschiedenen Ansichten der Clubmitglieder berück-
sichtigenden Standpunkt gerechtfertigt und begreifen es
gut, wenn man erwartet, dass nun für die Fortsetzung der
Beobachtungen die Naturforschende Gesellschaft eintrete.
Die regelmässigen jährlich zu gleicher Zeit auszuführenden
Messungen und Beobachtungen jetzt einzustellen, nachdem
mit grossen Opfern die topographische Aufnahme durch-
x
99 RAPPORTS
geführt und dadurch der Rhonegletscher zu einem förm-
lichen Beobachtungsinstrumente von kolossaler Grösse ge-
worden ist, und das noch zu einer Zeit, wo sehr wahrschein-
lich ein neues Vorrücken des Gletschers interessante und
wichtige Daten uns liefern wird, wäre nach dem Urtheile
aller, die sich mit Gletscherfragen befassen, geradezu un-
verantwortlich. Hätte die Schweizerische Naturforschende
Gesellschaft eigenes Vermögen wie die nach ihrem Muster
gegründeten Gesellschaften Englands und Frankreichs, so
würde sie gerne aus ihren Mitteln den nötigen Kredit aus-
werfen. Allein der schweizerischen Naturforschenden Ge-
sellschaft, dienun während mehr als DreiviertelJahrhundert
Vieles zur Hebung des wissenschaftlichen Lebens in unse-
rem Vaterlande beigetragen hat, war es nicht vergönnt
erhebliche Geldmittel für wissenschaftliche Zwecke anzu-
sammeln. Da ferner der Bund durch Vermittlung des topo-
graphischen Bureaus und der geologischen Commission in
höchst verdankenswerter Weise das Seine an die Rhöne-
gletschervermessung beiträgt, so bleibt uns zur Aufbringung
des noch fehlenden Theiles nichts übrig, als unsin Gemein-
schaft mit dem Gentralcomite der Naturforschenden Gesell-
schaft direkt an unsere Gönner zu wenden, mit der Bitte,
uns mit Geldmitteln zu unterstützen, und wir haben die
feste Hoffnung, dass es so möglich sein werde, ein grosses
wissenschaftliches Unternehmen, das sich auf eine der
wichtigsten Naturerscheinungen unseres Vaterlandes be-
zieht, in würdiger Weise weiterzuführen.
Indem wir uns zum Voraus allen Gebern zu Dank ver-
pflichtet erklären, zeichnen achtungsvollst
Das vom schweizerischen Alpenclub aufgestellte
Gletscher-Collegium :
HAGENBACH-BiscHorFF, Präsident. — J. Coaz. —
F.-A. Forez. — Aus. Hem. — L. RÜTIMEYER.
COMITÉ CENTRAL
Annexe GC. — Résumé des comptes.
Exercice du 1° juillet 1892 au 30 juin 1893.
65. Rechnung. — Questeur: D' H. Cusrer
A. Central-Cassa.
Vermögensbestand am 30. Juni 1892 QE Verhandl. 1892,
93
PASO RE RSR RE ar i PSC NO AGE
Bonne
uiihmesebuhrent 3... EE 198 —
Jahresbeiträge . ._. . ORO Von 3525 40
Bundesbeitrag für Dea ag pra 2000.
MerkaufkvonDenksehriften fe 435 45
Zinsgutschrift und bezogene Zinze . . . . . . » 510 85
Erlös für Bödelibahn Obligationen . . . . . . . » 2 412 —
To NP EU NT ri 78 E
Ausgaben.
Jahresversammlung in Basel . . . . . . . . . Fr. 132 73
LOR ie Te LIT MO Ne OS 1 220 —
Denkschriften . . . Aie (3 582 35
Verhandlung Comptes- "nare ina Dr uelaschen I Er? 1 606 90
Commissionen . . SAS RE LS ER 1 300 —
Ankauf von Gotthard- Onieationen A SR 3142 —
MO CIS ESE E ER de ds à > 803 07
dale RE OR M STE OS
SARO RS a PAR ae pi Rte ST 4401 094
Fr. 13278 14
B. Unantastbares Stamm-Capital.
Bestand am.30. Juni 1892 (v. Verhandl. Basel p. 82) . Fr. 10550 —
Zuwachs durch 3 neue Mitglieder auf Lebenszeit . . » 450 —
Bestand’ am 30. Juni 1893 M Er. 11.000. —
nämlich :
‘Gotthard-Obligationen, Nennwert , . . . . . . Fr. 700 —
‘Centralbahn » » AE » 2000 —
‘Guthaben bei der allgem. aargau. cp i RI 2000 —
Total (Inbegriffen Fr. 500 Bibliothek-Fonds). Fr. 11000 —
94 RAPPORTS
C. Bibliothek-Rechnung.
Einnahmen.
Saldo vom 30. Juni 1892 (v. Verhandl. Basel, p.82) . . Fr. 139 15
Beiträge der Central-Cassa (inclus Fr. 40 Zins pro
1892 und 1893 des Koch’s Legats.) . . . 5 » 1240 —
Beitr. d. bern. nat. Gesellsch. Zins d. Leg. pro Qu. 98 » 35 —
RACRVELRCUUNE EN RE RI 135 20
i TOtaL SCR 1549 33
Ausgaben.
Bücher-Auschaffung nnd Ergänzung . . . . . . Fr. 427 99
Buchbingerarbeivenzen ner ee 334 —
rokalmieterd ne na Ne ne RE Re 200 —
Salaize AURAS NUIT EN ana 2a ee > 300 —
Bort Hrachtenus Verschiedenes un 2.2002 232 55
Totali. 0e seien
SATA OS RA A EI AA Me N EVER 54 79
Fr. 1549 33
D. Rechnung der Schläfli-Stiftung.
I. Stamm-Capital.
Bestand und Art der Anlage wie letztes Jahr:
Fr. 10000 Centralb.-Obligationen und Fr.4000 neuen
Stahlbadesist-Moritz .. . e E 000
II. Laufende Rechnung.
Einnahmen.
Saldo vom 30. Juni 1892 (vide Verhandl. Basel, p. 8). Fr. 593 52
Zinse der Centralbahn-Obligationen . . i SIERO 400 —
» der Obligat. des neuen Stahlbades St- Moritz a > 170 —
Zinsgutschrift bei derallg.aargau. Ersparniss-Cassa . >» 32 90
Total der Einnahmen . . Fr. 1196 42
Ausgaben.
Druckund Adressirenndes Oirenlarsı 2 EN ea 49 —
Aufbewahrungsgebühr der Wertschriften .. . . . » 14 —
POLE a NR ED 16 56
Total der Ausgaben . . Fr. 79 56
Sal OF Be N SE n ee PO 1116 86
Er 1 196 42
COMITÉ CENTRAL 95
_ E. Gesammt-Vermògen der Gesellschaft.
30. Juni 1982. | 30. Juni18%.
Vena Bassarı n Fr: 4196.94 4491 09
Stamm Capitale 0 2.2.0... 0550 — 11 000 -—
ipliothelk=Cassa li et. 22...» 139 13 54 79
Schlafli-Stiftung, Stamm-Capital . . »- 14000 — | 14000 —
» laufende Rechnung. » 593 52. 1116 86
He 29279059
Vermehrung auf 30. Juni 1893 . . . » 1 183 15 IE
Fr. 30662 74 30 662 74
La comptabilite de la Societe helvetique des sciences
naturelles, tenue par M.le questeur pour l’année 1892-
1893, a été examinée par les soussignes et trouvee en
concordance avec les pièces justificatives; en conséquence,
ils ont l'honneur d’en proposer l'adoption.
Lausanne, le 25 août 1893.
Les Vérificateurs des comptes :
Ch DappLES, professeur. . Louis Gonim, ingenieur.
ET. GUuILLEMN, ingénieur.
96 RAPPORTS
Il
bericht über die Bibliothek |
der Schweizerischen Naturforschenden Gesellschaft
für das Jahr 1892-93. vi
Hochgeehrter Herr Präsident!
Im Berichtsjahr — 1. Juli 1892 bis 30. Juni 1893 — wur-
den neben den gewöhnlichen Bibliothekgeschäften von
‚ler Verwaltung der Bibliothek folgende Spezialarbeiten
ausgeführt:
In unsere Autographensammlung ist-das gesammte
vorhandene Material eingereicht und in jedem Band ein
vollständiges Verzeichnis der darin enthaltenen Autogra-
phen angelegt worden. Wir geben uns ferner der Hoff-
nung hin, dass die Tit. Mitglieder der Schweiz. Naturfor-
schenden Gesellschaft dem Beispiel des Herrn Prof. Dr
R. Wolf in Zürich folgen und uns Briefe oder Portraits
berühmter Naturforscher alter und neuer Zeit zur Dispo-
sition stellen werden. Jede solche Zusendung wird mit
Dank angenommen.
Für die Bibliographie der schweiz. Landes-
kunde wurden sämmtliche auf die Naturwissenschaft der
‚Schweiz bezügliche Arbeiten sowohl aus den « Denk-
BIBLIOTHEQUE 97
schriften » oder auch aus den « Verhandlungen» und
« Comptes-rendus » ausgezogen; ebenso werden für die
nämliche Publikation die Periodica der kantonalen Natur-
forschenden Gesellschaften, soweit dies nicht von den
letztern selbst besorgt wurde, excerpirt; bereits sind die
bern. und die aargau. naturforschende Gesellschaft in
dieser Hinsicht erledigt.
Die Benutzung der Bibliothek gestattete sich fol-
gendermassen (die eingeklammerten Zahlen beziehen sich
auf 1891/92) : Expediert wurden 47 (26) Pakete an aus-
wärtise Mitglieder, 120 (140) Briefe, 40 (71) Postkarten,
39 (34) Mitglieder haben die Bibliothek an Ort und Stelle
benutzt. wi
Wir haben folgende neue Erwerbungen zu ver-
zeichnen:
A. Durch Tausch :
Düsseldorf. Naturwissenschaftl. Verein, Mitteilungen,
Heft 2. Düsseldorf 1892, 95 S. 8°.
Torino. R. Accad. delle scienze. Osservazioni meteorolo-
giche fatte nell’ anno 1891 all’ osservatorio della R. univer-
‘sità, calcol. dal Dott. G. B. Rizzo. Torino, 1892. 54 S. 8°
Petersburg. K. R. Mineral. Gesellschaft, Verhandlungen.
Bd. 20-28. Petersburg 1885-1891, 8°.
— Register 1866-1884, Petersburg 1885, 8°.
Reusch, H. Bömmelöen og Karmöen med omgivelser.
Kristiania 1988. 422 S. 4° mit 3 Karten.
Kansas Univ. Quarterly, Vol. I., N° 1. Lawrence 1892.
47 S. 8° mit Tafel.
El Instructor, periodico cientifico y literario, anno IX.
Aguascalientes, 1892, gr. 8°.
Memorial of Joseph Lovering. Cambridge 1892, 40 S. 8.
Imperial Univ. of Japan The Calender for 1891-02.
Tokyo 1892. 279 S. kl. S’ Mit Karte und Tabellen.
ACT. HELV. LAUSANNE, 1895. ; 7
BORN ch PA
en BAND BR
98 RAPPORTS
Daday, J. Literatura zoologica Hungarica 1881-1890
(Ungarisch). Budapest 1891. 305 S. gr. 8°.
Herman, O. Petenyi, der Begründer der wissenschaftl.
Ornithologie in Ungarn. Pest 1891. 137 S. 4.
Pungur, G. Gryllodea regni Hungariae (Ungarisch).
Budapest 1891. 79 S. 4° mit Tafel.
Simony, Fr. Das Schwinden des Karlseisfeldes nach 50
Jahr. Beobachtungen und Aufnahmen. Wien 1891, 33 S.
kl. 8°. |
Holm, Theo. The flora of the Dakota group (Separat-
abdruck) 4 S. 8°.
Autun. Societe d’histoire nat. Bulletins 1-4. Autun et
Paris 1888-91. gr, 8°.
Societe Belfortaine d’emulation. Bulle tin 11. Belfort 1892.
SDS AS
Nantes. Soc. des sciences naturelles de l’ouest de la
France. Bulletin, année II, 1-2. Nantes. 1892, 8°.
Congrès périodiques des naturalistes et médecins russes.
Photogr. mit Text. 10 S. 4°. Moscou 1892.
Congrès international d’archéologie prehistorique et
d’anthropologie. T. I. Moscou 1892. 268 S. 8°.
Congrès international de zoologie. 1" partie. Moscou,
TSI 202 CP.
Beneden , J., van. La Mer noire et ses cétacés vivants et
fossiles. 48 S. 8° Moscou, 1892.
Bogdanov, A. Quelle est la race la plus ancienne de la
Russie centrale ? Moscou, 1892, 24 S. 8°.
Société scientifique du Chili. Actes. Tome II, livr. 1.San-
tiago, 1592, 248 S. 40.
Seeliger, Hugo. Ueber allgemeine Probleme der Mecha-
nik des Himmels (z. Feier des 133. Stiftungstages der k.b.
Akad. d. W. zu München). München 1892. 29 S. 4°.
Indiana Academy of Science, Proceedings, 1891. Brook-
ville, 1892. 1795. 80.
BIBLIOTHEQUE 99
Anuario del Observatorio astron. y meteorol. del Sal-
vador, 1893. S. Salvador, 1892. 93 S. kl. 8°.
The Bacteriological world and modern medicine. Vol. I.
Battle Creek, 1892. 8°.
Boletin de la Riqueza publica de los estados unidos de
Venezuela. Ano II. Tome III Nos 41-44. Caracas, 1899, 4°
Jentzsch, A. Führer durch die geolog. Sammlungen des
Provinzialmuseums der Physik.-Oekon. Gesellschaft zu
Königsberg. Königsbere i/Pr. 1892. 106 S. 8°.
Sarasın, Ed. Rapport du prés. de la Soc. de physique et
d’hist. nat. de Genève pour l’année 1892.
Petersburg. Geogr. Ges. Iswestija (Nachrichten) T. 28
(1592). Petersburg 1892. 3°
Teichmann, L. Elephantiasis Arabum. Text mit Tafeln.
Krakau 1892. 51 S. Text. 4° und 1 Mappe mit 5 Taf. fol.
Nebraska University. Bulletins. Annual report. 8°. Lin-
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Mülhausen. Indust. Gesellsch. Bulletins. 8°.
— Catalog. Mülh. 1874. 124 S. 8°.
— 22 Suppl Mall 1887.91 5. 8.
— Verzeichnisse der Preisaufgaben. 8°.
Kharkow. Annales de l’Univ. Impériale. 1893. Kharkow,
SIRO
Upsala. Bulletin of the Geolog. Institution of the Univ.
of Upsala. Upsala, 1893. 8°.
Centralblatt für die Mähr.-Landwirte nebst Notizen-Blatt.
Brünn 1899. 4°.
B. Durch Kauf:
Bibliotheca mathematica. Herausgegeb. von G. Eneström.
Jahrgg. 1884 und 1885. 4°. — 1887-92. 8°. Stockholm.
Ohm, G. 5. Gesammelte Abhandlungen. Leipzig 1892.
885 S. 8°.
100 RAPPORTS
Wilh. Weber’s Werke. 3 Bde. 595, 316.und 671698282.
Berlin 1892 u. 1895.
Portraits berühmter Naturforscher. 48 Bilder mit biogr.
Text. Wien u. Leipzig. Fol.
Reye, Th. Die Geometrie der Lage. Abtl. 1-3. 3. Aufl.
3 Bd. v. 248, 330 u. 224 S. 8° Leipzig 1892.
Geograph. Nachrichten. 9 Jahrg. Basel 1893. 8°.
Bibliographie der Schweiz. 1893.
Schweiz. paläontol. Gesellsch. Abh. Vol. XIX.
Richthofen, Ferd. v. Führer für Forschungsreisende.
Berlin 1891. 745 S. 8°.
Leydig, Fr. Naturgeschichte der Daphniden. Tübingen
1860. 252 S. 4°. mit 10 Kupfertafeln.
Vejdorsky , Fr. System u. Morphologie der Oligochaeten.
Prag 1884. 166 S. Fol. mit 16 Tafeln u. 5 Holzschnitten.
Scrope, G. P. The geology and extinct volcanos of cen-
tral France. 2° ed. London. 1858. 258 S. 8. With maps,
views and sketches.
C. Als Geschenke :
Enquete betr. die Gründung einer schweiz. National-
bibliothek. Bern 1893. 232 S. 3°.
Forel, Aug. Die Ameisen Neu-Seelands, 24 S. 8°. Sepa-
rat Abdr.
— Notes myrmecologiques. 6 S. 8°. Sep. Abdr.
— Die Ameisenfauna Bulgariens. 14 S. 8° mit 1 Tafel.
Sep. Abdr.
— Les formicides. 243 S. 4° mit Taf. Sep. Abdr.
— Nouvelles espèces de formicides de Madagascar. Sepa-
rei Albers dee serie. 1892. 2115. 80%
— Quelques fourmis de la faune mediterraneenne. Sepa-
rat Abdr. 1892. 6 S. 8°.
pia
1
li
eni
A
=
BIBLIOTHEQUE 101
— Le male des Cardiocondyla et la reproduction consan-
guine perpétuée. 1892. 5 S. 8°. Sep. Abdr.
— Hermaphrodite de l’Azteca instab. Smith. Sep. Abdr.
3 5. 8° mit Taf.
— Die Nester der Ameisen. Zürich 1892. 36 S. 4° mit
Tafel.
— Les Formicides de l’empire des Indes et de Ceylan.
Part I. with a plate. 1892. 27 S. 8°.
Part II. » > Dr
Graf, J. H. Das Leben und Wirken des Physikers und
Astronomen Joh. Jak. Huber. Bern 1892. 75 S. 8° mit Taf.
— Notice sur la plus ancienne carte connue du Pays de
Neuchätel. Sep. Abdr. Neuchätel 1892. 30 S. 8° mit Karte.
— Ueber den gegenwärtigen Stand der Einführung der
mitteleuropäischen Zeit in der Schweiz. Sep. Abd. 2 5. 4°
— Beiträge zur Topographie u. Geographie der Schweiz.
Bern 1893. 17 S. 8°. Sep. Abdr.
— Die Karte v. Gyger u. Haller aus d. Jahre 1620. Sep.
Abdr. Bern 1893. 15 S. 8°.
Holm, Theo. Notes on the flowers af Anthoxanthum od.
L. Sep. Abdr. Washington 1892. 5 S. Se mit Taf.
Coville, FE. V. The Panamint Indians of California Was-
hington 1892. 11 S. 8°.
Woeikof, A. Klima des Puy de Dome in Centralfrank-
reich. 19 S. gr. 8°. 1892. Sep. Abdr.
Landolt, H. Ueber die Einwirkung der Halogene auf
Chloranilsäure u. Bromanilsäure. Diss. Zürich 1892. 50 5. 8°.
kössler, @. Untersuchungen üb. die Magnetisirung des
Eisens. Diss. Zürich 1892. 58 S. 8°.
Girard, O. Ueber die wässerigen Lösungen v. Disdiazo-
salzen etc. Diss. Zürich 1892. 76 S. 8°.
Schmid, E. Ueber die Einwirkung v. reiner, nitroser u.
rauchender Schwefelsäure auf Blei ete. Diss. Zürich 1892.
1345.80 u. 23 Tab.
Petit e AI e, A PR e er A AI A ER A Te ITA er! è AI
102 RAPPORTS
Nebelthau, F. Ueber die sec. Base aus Carbodiphenyli-
mid und Phenylhydrazin. Diss. Zürich 1892. 82 S. &.
Falsan, Alb. Les Alpes françaises, avec 77 fig. Paris. .
1893. 358 S. 8°.
Holm, Theo. A study of some anatomical characters of
North-Amer. Graminae. IV with plate. Washington 1892.
5 S. 8°. Sep. Abdr.
‘Oesterr. Gradmessungs - Commission. Verhandlungen
vom 21. Apr. u. 2. Sept. 1892. Wien 1892. 25 S. &.
Omboni, G. Achille de Zigno. Cenni biografici. Padora,
1892.55 S. kl. 8°.
Kuenen, J. P. Metingen bet. het. opperlak r. r. d. Waals
voor mengsels v. Koolzunden Chloormethyl. Diss. Leiden
1899-75 5.82%
Memorial of Jos. Henry. Washington 1880. 598 S. gr. &.
Kaiser. Meteorol. Beobachtungen für 1890, angestellt
in Tor am Sinai. 12 Blätter fol. Manuscript.
Rehsteiner, H. Beiträge z. Entwicklungsgesch. d. Frucht-
körper einiger Gastromyceten. Mit 2. Taf. Diss. Bern 1892.
44 S. 8°.
Un proyecto de ley presentato al congreso nacional de
Costa Rica. Madrid 1892. 15 S. 8°.
Caviezel, Hartur. Register dils mastrals dil Cumin d’Or-
tenstein (Dialect da Giufaulta). Cuira 1892. 15 S. 8°.
Tobler, A. Die elektrischen Uhren und die elektr. Feuer-
wehr-Telegraphie. Wien, Pest, Leipzig 1883. 191 S. kl. 8°.
Bergbohm, J. Neue Integrationsmethoden. Stuttgart
1892. 58 S. So.
Marchlewski, L. P. Kritische Studien über die Sulfid-
schwefelbestimmungsmethoden. Diss. Zürich. Wiesbaden
192 Sl Se en
Schmitt, G. Ueber das Phenylhydrazondi-carbodi-p.-
tolylamin R. Wessel’s. Diss. Zürich 1892. 55 S. 8°.
Henderson, ©. H. The first cretaceous fold of the alps
BIBLIOTHEQUE 103
between the Linth and the Sihl, mit 1 Tafel. Diss. Zürich.
Philadelphia 1893. 22 S. 8°.
Binz, A. Beiträge zur Morphologie und Entstehungs-
geschichte der Stärkekörner. Diss. Zürich. Mit 3 Tafeln.
München 1892. 60 S. 8°.
Singer , L. Beiträge zur Theorie der Petroleumbildung.
Diss. Zürich-Wien 1893. 70 S. 8°.
Schad, Ph. Synthese ringförmiger Verbindungen aus
Benzolderivaten mit offenen Seitenketten. Diss. Zürich-
Berlin 1892. 36 S. 8°.
Hundhausen , J. Ein Beitrag zu der Lehre von der Centri-
fugalbewegung. Sep. Abdr. Zürich. 5 S. kl. 8°.
Deutsche Vierteljahrschrifft für öffentl. Gesundheits-
pflege. Band 1-25. Braunschweig 1369-93. 8°.
Boule, M. Description géol. du Velay. Paris, 1892. 259 S. 8°.
Hann. J. Einige Resultate der anemometr. Aufzeich-
nungen in Wien 1873-1892. Wien 1893. 80 S. 8°.
Flückiger, F. A. Pharmakognosie des Pflanzenreiches.
3 Bände. 2. Aufl. Berlin 1882 u. 1883. 1049 S. 8°.
Bernoullianum. Anstalt für Physik, Chemie und Astro-
nomie an der Univers. Basel. Beschreibg. und Pläne von
Ed. Riggenbach, J. Piccard, J.J. Stehlin. Basel 1876. 15 S. 4°.
Wild, H. Bestimmung der Elemente des Erdmagnetis-
mus auf einer Reise von St. Petersburg nach Tiflis. Peters-
burg 1870. 45 S. 8°.
Auszug aus der Forst-Statistik des Kantons Bern. Bern
1867. 70 S. 42.
Klimatol. u. phänolog. Beobachtugen im Kanton Bern
1875. Bern 1876. 39 S. 4.
Wild, H. Ueber Wetterprophezeiung. Sep. Abdr. Bern
1867. 14 S. 4°.
— Bericht über die Arbeiten zur Reform der schweiz.
Urmaasse. Zürich 1868. 170 S. 4e.
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=
104 RAPPORTS
Rickli. Was ist der Krapp? Was ist die Garancine ?
Bern 1860. 12 S. 8°.
Munk, Ph. Offenes Schreiben an Hrn. D* Th. Huse-
mann in Göttingen. Sep. Abdr. Bern 1866. 15 S. 8°.
Hoppe-Seyler, F. Ueber die Processe der Gährungen und
ihre Beziehung zum Leben der Organismen. ?17S.8.
Arata, P. N. El Clima y los condicione higienicas de la
cindad de Buenos Aires. B. A. 1889. 133 S. gr. 8°.
— y Fr. Canzoneri. La Corteza de Quina morada. Bue-
nos Aires 1888. 15 S. 8°
— — Sobre la goma de la Clareta. Buenos Aires 1889.
89.8.
— Relacione de los trabajos practicados por la oficina
quimica municipal de Buenos Aires 1887. Buenos Aires
1888. 66 S. 8°.
Valentin, G. Histiologische und physiologische Studien.
Die Giftwirkungen des Kombi. 43 S. 8°.
Kräuter-Buch. Beschrieben durch J. 7. Tabernaemon -
tanus, Casp. u. Hier. Bauhin. Basel 1731. 660 S. fol.
Gruner, Paul. Die Werte der Weber’schen Strahlungs-
constanten b? verschiedener Kohlenfäden. Diss. Zürich
1893. 64 S. 8°.
Riggenbach,, A. Die mitteleuropäische Zeit und ihre Vor-
geschichte. Sep. Abdr. Basel 1893. 34 S. kl. 8°.
Wolf. Handbuch der Astronomie, 4. Halbband. Zürich
18932698 8.83%
Soweit die aussergewöhnlichen Erwerbungen; eine Auf-
zählung des Zuwachses der Bibliothek in Folge des ge-
wöhnlichen Tauschverkehrs wurde zu weit führen. Wir
stehen mit 325 (312) ausländischen Gesellschaften, Aka-
demien etc. u. mit 23 (22) schweizer. Vereinen in Verbin-
dung und es gelang uns mit 17 ausländischen und 1
schweizer. Gesellschaft Verbindungen zum Tauschverkehr
BIBLIOTHEQUE 105
anzuknüpfen. Dagegen ist mit 4 Gesellschaften der Verkehr
abgebrochen:
Wien, K. K. geograph. Gesellschaft.
Wien, K. K. anthropolog. Gesellschaft.
Firenze, Società toscana di scienze naturali.
Stuttgart, Verlag des « Ausland. » o
Von den im vorjährigen Bericht erwähnten Gesellschaf-
ten, von denen damals gesagt wurde, es werde der
Tauschverkehr ihrerseits nicht erwiedert, haben folgende
Gesellschaften denselben wieder erneuert:
Brookville, Soc of. nat. history.
‘ Dresden, Verein für Erdkunde.
Görlitz, Naturf. Ges.
Halle Q » »
Offenbach, Verein für Naturkunde.
Venezia, Istituto veneto di scienze.
Kharkow (Section med. nicht, dagegen Univ. Imperiale.)
Es bleiben immer noch folgende übrig:
Agram, Societas hist.-nat. croatia.
Altenburg, Naturf. Gesellschaft des Osterlandes,
Amsterdam, Genootschap van Kunsten en Weten-
schappen.
Bruxelles, Observatoire.
Cambridge, England, University.
Caracas, Soc. di ciencias fisicas y naturales.
Colmar, soc. d’histoire naturelle.
Dijon, Soc. d'Agriculture et d’Industrie de la Côte d'or.
Elberfeld, Naturw. Verein.
Fulda, Verein fùr Naturkunde.
Guadalajara, Sociedad de Ingenieros de Jalisco.
Kharkow. Dagegen Univ. Impériale.
Lisboa, Commissao permanente de Geographia.
St. Louis, Academy of Science.
Modena, Soc. dei naturalisti.
a ae
106 RAPPORTS
Neisse, Philomathie.
Newport, Nat. hist. Society.
Nijmwegen, Soc. bot. néerland.
Pisa, scuola normale.
Salem, Mass., Peabody Acad. of Science.
Sondershausen, Irmischia.
Toulouse, Soc. d’hist. naturelle.
Ulm, Verein für Mathem. und Naturw.
Utrecht, K. nederlandsch meteorol. Institut.
Valencia, Instituto.
Die Bibliothekrechnung zeigt mit dem vorjährigen Saldo
von 139 Fr. 13 Ct. ein Einnehmen von 1549 Fr. 33 Ct., so-
dann ein Ausgeben von 1490 Fr. 79 C.; der verfügbare
Saldo ist somit 58 Fr. 54 Ct. Unter den Ausgaben figuri-
ren 427 Fr.99 Ct. für Bücher anschaffungen, 334 Fr. Buch-
binder, Miethe und Aushülfe 500 Fr., Porto und Spedition
228 Fr. 40 Ct. In den Einnahmen erscheinen zum ersten
Mal 75 Fr. Reinertrag pro 1891-92 und 1892-93 des Koch-
fundus der allgemein. schweizer. Naturf. und der bern.
Naturf. Gesellschaft. Da die Verhältnisse der Bibliothek
sich im Jahr 1893-94 vollständig gleich bleiben werden, so
sind wir im Fall an das Tit. Central-Comité das höfliche Ge-
such zu richten : Es möge der Bibliothek auch für das Jahr
1893-94 ein Kredit von 1200 Fr. gesprochen werden.
Zum Schlusse gereicht es mir zum grossen Vergnügen
dem H. Quästor D' Custer in Aarau, wie auch meinem
Unterbibliothekar H. D’E. Kissling in Bern und der Biblio-
thekgehülfin, Frau A. Kräuter-Lauterburg, für alle Unter-
stützung meinerseits den wärmsten Dank auszusprechen.
Bern, den 30. Juni 1893.
Der Oberbibliothekar:
Prof. D: J. H. Grar.
COMMISSION DES MEMOIRES 107
III
Rapports des Commisssions.
A. Bericht der Denkschriften-Commission
für das Jahr 1892-93.
Es sind im Lauf des Jahres 1892-93 zwei Abhandlungen
zur Publication durch die Denkschriften-Commission ge-
langt, nämlich die schon im vorjährigen Bericht berührte
posthume Arbeit unseres grossen Zürcher Botanikers C.von
Nägeli : « Ueber oligodynamische Erscheinungen an leben-
den Zellen», mit einem Vorwort von S. Schwendener,
und einem Nachtrag von G. Cramer, dann eine Serie neuer
Untersuchungen über die Phalloideen mit drei Tafeln in
Farbendruck, von Herrn D' Ed. Fischer in Bern. Die
Drucklegung der ersten Arbeit wurde Ende Dez. 1892 vom
Central-Comité bewilligt, im April 1893 vollendet; woge-
gen die im April 1893 vom Central-Comité genehmigte
Veröffentlichung der Fischer’schen Arbeit ihren Abschluss
erstim Laufe dieses Monates erreichen wird. Immerhin
darf man hoffen, dass der 1* Halbband von Band XXXIII
der Denkschriften, umfassend die Arbeit von Herrn D'
Emden über das Gletscherkorn und die zwei vorstehend
genannten Schriften noch vor Eröffnung der diesjährigen
Versammlung der Schweiz. Naturforscher zur Ausgabe
gelangen wird.
SINO
108 RAPPORTS
Der ebenfalls schon im letztjährigen Bericht erwähnte
«Catalogue de la flore valaisanne» von Herrn Prof. H.
Jaccard in Aigle wird zur Zeit von dem Herrn Verfasser
noch einmal durchgesehen, resp. vervollständigt, um ohne
Zweifel nächstes Jahr, als Band XXXIV, Aufnahme in
den Denkschriften zu finden.
Andere Arbeiten, die der Denkschriften-Commission
eingereicht oder angekündigt worden sind, ohne dass bis
jetzt auch nur bei dieser Instanz eine Beschlussfassung in
positiven Sinne möglich geworden wäre, müssen hier na-
türlich übergangen werden.
In Betreff der Rechnungsverhältnisse der Denkschriften-
Commission sei Folgendes bemerkt:
Die Einnahmen der Denkschriften-Commission beliefen
sich laut Rechnungsauszug unserer verehrten Herrn Quä-
stors und unter Einbezug von 2000 Fr. Bundesbeitrag auf
2413 Fr., die Ausgaben auf nur 582 Fr. 30 Ct. (nämlich
288 Fr. 20 Ct. Nachtragszahlung für die Arbeit Emden,
250 Fr. Miete für das Denkschriftenlocal, 24 Fr. Feuerasse-
kuranz und 20 Fr. 10 Gt. Commission für den Denkschrif-
tenverkauf). Doch kommen zu diesen Ausgaben noch 306
Franken Druckkosten für die Arbeit von C. von Nägeli
und mindestens 883 Fr. 30 Ct. für die Phalloideenarbeit
von D' Ed. Fischer, so dass die Gesammtsumme der Aus-
gaben auf 1771 Fr. 60 Ct. ansteigt und ein Einnahmenüber-
schuss von 641 Fr. 40 Gt. resultirt, der freilich in Folge der
kaum ausbleibenden Ueberschreitung der Kostenanschläge
für die Fischer’sche Arbeit in Wirklichkeit merklich klei-
ner ausfallen dürfte.
Da die pro 1893-94 jetzt schon so viel als sicher in Aus-
sicht zu nehmenden Auslagen der Denkschriften-Commis-
sion (Arbeit Jaccard) auf 2500-2600 Fr. zu veranschlagen
sind, bei Einreichung weiterer druckwürdiger Arbeiten
aber leicht eine wesentliche Erhöhung erfahren, sieht sich
COMMISSION DES MÉMOIRES 109
die Denkschriften-Commission veranlasst die Schweizer.
Naturforschende Gesellschaft abermals um Bewilligung
eines Credites von unbestimmter Höhe zu ersuchen.
Verschiedene im Schooss der Denkschriften-Commission
gepflogene Beratungen über andere Obliegenheiten der
Commission führten zu Anträgen, welche das Central-
Comité der Naturf. Gesellschaft vortragen wird und die
daher in diesem Bericht übergangen werden mögen.
Auch an dieser Stelle nicht unerwähnt bleibe dagegen
der schmerzliche Verlust, den die Denkschriften-Commis-
sion imvorigen Spätjahr durch den Tod ihres langjährigen
ebenso verdienten als bescheidenen Mitgliedes Herrn
Prof. D" Fr. Jos. Kaufmann aus Luzern erlitten hat. Die
Denkschriften-Commission wird dem Verewigten ein dank-
bares Andenken bewahren.
Mit vorzüglicher Hochachtung und Ergebenheit.
Zürich, 2. August 1893.
| Namens der Denkschriften-Commission,
deren derzeitiger Präsident :
Prof. Dr C. Cramer.
B. Bericht
der Commission für die Schläflistiftung
für das Jahr 1892-93.
Auf den 1. Juni 1892 war als Preisaufgabe ausgeschrie-
ben : « Monographische Bearbeitung der schweizerischen
Repräsentanten irgend einer grösseren Abteilung der Al-
gen, Pilze oder Moose.» Da die eingegangenen Arbeiten
sich als viel zu unvollständig erwiesen, wurde kein Preis
110 RAPPORTS
erteilt, sondern die gleiche Preisaufgabe nochmals auf
1. Juni 1594 ausgeschrieben. Für die Frage « Ueber den
Einfluss der äussern Lebensbedingungen auf den Bau und
die biologischen Verhältnisse der Fauna von Alpenseen »
ist auf 1. Juni 1893 keine Lösung eingetroffen. Auch diese
Frage ist zum zweiten Male auf 1. Juni 1895 in der be-
stimmten Hoffnung ausgeschrieben worden, dass bis dann
eine Lösung möglich sei, welcher eventuel der Doppel-
preis zuerkannt werden könnte.
Besondere Ereignisse sind aus dem abgelaufenen Be-
richtsjahre keine zu verzeichnen. Der Personalbestand der
Commission ist unverändert geblieben.
Zürich-Hottingen, 97. Juni 1893.
Namens der Schläflistiftungs-Commission,
deren Präsident :
D’ Alb. Hem, Prof.
C. Bericht der geologischen Commission
für das Jahr 1892-93.
In diesem Berichtsjahre sind folgende Commentare zur
geologischen Karte der Schweiz zum definitiven Ab-
schlusse gelangt:
1. Die Lieferung XXI zu Blatt XVIII, bearbeitet von D:
Edmund von Fellenberg und D’ Casimir Mösch.
Der Text von Fellenberg umfasst 46 Bogen mit sechs.
eingedruckten Zinkographien und zwei lithographischen
Tafeln nebst petrographischen Beiträgen von Professor
D: Carl Schmidt. Dieser Text ist begleitet von einem reich
111
ausgestatteten Atlas, welcher 4 Profil- und 5 Lichtdruck-
tafeln, 9 Tafeln geologischer Landschaftsbilder mit Detail-
skizzen und eine instruktive Excursionskarte im Maasstab
von 1: 100 000 enthält. Der Text von Mösch begreift 6 Bo-
gen mit einer Doppeltafel von Profilen in Toro nale
und 6 in den Text gedruckten Holzschnitten.
Die gesammte wertvolle Publikation über das Hochal-
pengebiet des Berner Oberlandes hat in Fachkreisen die
verdiente Anerkennung gefunden und wurde von der geo-
logischen Commission den Autoren gebührend verdankt.
COMMISSION GEOLOGIQUE
9. Das von Prof. D' Aug. Jaccard in zweiter Auflage
bearbeitete Blatt XI ist fertig erstellt und der dazu gehö-
rige Text, der als Lieferung VII Supplement 2, eingefügt
wird, ist vollendet. Diese Druckschrift mit der Karte wird
im Laufe des Monates September publizirt werden.
3. Herr Karl Burkhardt von Basel hat seine Diplom-
arbeit über die Contactzone von Kreide und Tertiär am
Nordrande der Schweizeralpen vom Boden- bis zum Thu-
nersee im Auftrage der geologischen Commission dem
Drucke übergeben. Diese Arbeit ist ebenfalls vollendet und
wird in nächster Zeit als Lieferung XXXII der Beiträge
mit 2 Karten und 7 Tafeln geologischer Profile zur Ver-
öffentlichung gelangen.
Folgende rückständige Texte sind in Vorbereitung :
1. D" Casimir Mösch ist mit der Redaktion des Manu-
skriptes für die Lieferung XXIV, 3, zu Blatt XII weit vor-
gerückt und eine grosse Zahl geologischer Profile ist bei
der topographischen Anstalt in Winterthur bereits erstellt,
so dass man der Publikation dieses Werkes im künftigen
Winter entgegensehen kann.
9. Herr Pfarrer G. Ischer wird das Manuskript mit Pro-
filen zu Blatt XVII, Lieferung XXI, 2, der geologischen
Commission einliefern. Im Einverständniss mit dem Autor
»
1119) - RAPPORTS
wird dasselbe durch Professor D! Schardt revidirt und
zur Drucklegung vorbereitet.
3. Herr D' Léon Du Pasquier ist mit der Ausarbeitung
des Textes zur Gletscherkarte von Alphonse Favre, Lie-
ferung XXVIII, beschäftigt.
4. Professor D' C. Schmidt in Basel wird den unter den
geologischen Beiträgen fehlenden Textband für die Lie-
ferung XXIV zu Blatt XXIII redigieren und zugleich auf
Grundlage der Karte von 1:250000 eine zusammenhän-
sende und übersichtliche Beschreibung des östlichen Wal-
lis und westlichen Tessin ausarbeiten.
Im Anschluss an diese Abhandlung wird Professor D*
Hans Schardt als separaten Band zu Lieferung XXIV, 2,
eine Monographie über den Antigorio-Gneiss des Wallis
publizieren, welche im Laufe des künftigen Winters er-
' scheinen soll.
5. Professor D' A. Baltzer hat das Manuskript zur geo-
logischen Karte der Umgebung von Bern vollendet und
dasselbe kann in nächster Zeit dem Drucke übergeben
werden. Die dazu gehörige Karte ist bereits durch den
Buchhandel zu beziehen. Diese Arbeit wird als XXX. Lie-
ferung der Beiträge zur geologischen Karte der Schweiz
erscheinen.
6. Die Herren Professoren A. Jaccard, E. Renevier und
H. Schardt sind mit der Erstellung der zweiten Auflage
von Blatt XVI (Umgebung von an) das vollstän-
dig vergriffen ist, beschäftigt.
Als neue Publikationen sind folgende Arbeiten in Angriff
genommen:
1. Herr Louis Rollier hat mit dem Druck seines Manu-
skriptes : « Structure géologique du territoire compris
entre le lac de Bienne, le Doubs, le val de Délémont et le
Weissenstein » begonnen. Diese Arbeit wird als Lieferung
COMMISSION GEOLOG IQUE 113 È
VII, Supplement 1, mit den geologisch illuminirten 4
Siegfriedblättern Chaux-de-Fonds, St-Imier, Chasseral È
und Weissenstein nebst 12 geologischen Profilen und einer à
photolitographischen Tafel zur Publikation gelangen. 3
9. D E. Kissling in Bern, welcher mit der Bearbeitung 2
des Diluviums und der Molasse auf Blatt VII südlich der 3
Aare und Zihl betraut wurde, hat das Gebiet westlich der i
Emme kartirt und ist gegenwärtig mit der Aufnahme des à
sudöstlichen Ecke von Blatt VII beschäftigt. à
3. Die Arbeiten von Professor F. Mühlberg über Unter-
suchung und Kartirung der anormalen Lagerungsverhält-
nisse im nördlichen Jura nehmen ihren regelmässigen
Fortgang. |
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4. Herr Quereau aus Canada hat sich mit dem Spezial-
studium der Umgebung von Iberg im Kanton Schwytz be-
fasst. Daselbst hat er die Frage der Klippen und der exo-
tischen Blöcke im Flysch eingehend untersucht und eine
geologische Karte im Maastabe von 1: 25000 entworfen.
Nach Beschluss der geologischen Commission, soll diese
fertige, werthvolle Arbeit als Lieferung XXXHI unter die
Beiträge zur geologischen Karte der Schweiz aufgenom-
men werden.
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5. Die kleine geologische Uebersichtskarte der Schweiz
im Maassstab von 1 : 530 000 ist in Arbeit und wird recht-
zeitig für den internationalen Geologenkongress erschei-
nen.
6. Die Farbenskala für die Herausgabe einer geologi-
schen Karte der Schweiz im Maasstabe von 1: 250 000 ist
von Professor Heim ausgearbeitet. Die Publikation dersel-
ben wird später erfolgen.
7. Die von Louis Rollier übernommene Redaktion der
schweizerischen geologischen Bibliographie, die als Lie-
ACT. HELV., LAUSANNE 1893. 8
BA LA iatale a
A
114 RAPPORTS
ferung XXIX erscheinen soll, nimmt ihren regelmässigen
Fortgang.
Den 13. April 1893 ist ein Schreiben des Präsidenten
des Central-Comité der Schweiz. Naturforschenden Gesell-
schaft an die geologische Commission gelangt, worin an
die Letztere das Gesuch gestellt wurde, ein Gutachten
über das Vorkommen von Rohmaterial in der Schweiz zur
Fabrikation von rasch ziehendem Romancement (Ciment
de Grenoble) abzugeben. Es geschah diess in Folge einer
Eingabe des waadtländischen Architekten- und Ingenieur-
vereines an das eidgenössische Departement des Innern.
Die Beantwortung dieses Gesuches ist den 11. Juni 1893
an den Präsidenten D! F. A. Forel abgegangen und gipfelt
in folgenden Schlusssätzen : |
1. Eine allgemeine Enquéte über das Vorkommen der
mergeligen Gesteine in der Schweiz ist, soweit durchführ-
bar, schon gemacht und in den Publikationen der geolo-
gischen Commission enthalten.
9. Die Hauptarbeit in der vorliegenden Frage fällt natur-
semäss der eidgenössischen Materialprüfungsstation zu,
die in dieser Beziehung kräftiger Unterstützung bedarf.
3. Die Geologen können mit Nuizen nur im einzelnen
Falle berathen werden und wir zweifeln nicht daran, dass
dieselben der Materialprüfungsstation oder den einzelnen
Cementindustriellen gerne zu Diensten stehen.
Der Tauschverkehr mit mehr als 40 auswärtigen, wis-
senschaftlichen Instituten wird regelmässig fortgesetzt und
ist in angemessener Weise erweitert worden. Die Tausch-
exemplare werden an die Bibliothek des eidgenössischen
Polytechnikums abgeliefert.
Aus diesem kurzen Abriss geht hervor, dass die geolo-
gische Commission stetig die Aufgabe verfolgt, die Com-
mentare zu den einzelnen Blättern der geologischen Karte
COMMISSION GÉOLOGIQUE 115
successive zu vervollständigen und die im Buchhandel ver-
griffenen Blätter in zweiter verbesserter Auflage zu er-
setzen. Nachdem die geologischen Grundlinien durch das
sanze Schweizerland gezogen sind, ist die geologische
Commission bestrebt, einzelne wichtige Lokalitäten durch
jüngere, strebsame Fachmänner geologisch aufnehmen
zu lassen und die Resultate dieser Studien in monographi-
schen Spezialarbeiten zu veröffentlichen, wobei die Blätter
des Siegfried-Atlas wesentliche Dienste leisten. Durch Lö-
sung dieser Probleme und bei der Fortdauer der bisheri-
gen Opferwilligkeit unserer eidgenössischen Behörden
wird das nationale Werk immer mehr an Vollständigkeit
sowie an tieferm Inhalt gewinnen und wir dürfen das Be-
wusstsein hegen, dass dasselbe mit den geologischen Fort-
schritten anderer Kulturvölker im Einklange steht.
Solothurn, im August 1893.
Der Präsident der schweiz. geologischen Commission :
D: Fr. Lane.
D. Bericht der geodätischen Commission.
für das Jahr 1892-93.
Die geodätische Commission konstatirte in der Sitzung,
welche sie am 7. Mai 1893 zu Bern abhielt, mit Vergnügen
dass:
1° Der von ihr angestellte Ingenieur, Herr D' Messer-
schmitt, mit Hilfe des ihm zeitweilig beigeordneten Herrn
D' Hilfiker, im Sommer 1892 die ihm in der Sitzung vom
15. Mai 1892 aufgetragenen und bereits im vorhergehen-
den Jahresberichte, als bereits ausgeführt oder wenigstens
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WERTEN!
116 RAPPORTS
projektirt, namhaft gemachten Arbeiten wirklich bewälti-
gen konnte — mit einziger Ausnahme der Station Hörnli,
welche theils wegen vorgerückter Jahreszeit, namentlich
aber darum zurückgelegt werden musste, weil sich die
Kosten für die schwierige Station auf der Dent-de-Naye
bedeutend höher beliefen als im Voranschlage angenom-
men worden war — dass ferner :
2 Die gemeinschaftlich mit dem eidgen. topographi-
schen Bureau und unter dessen Leitung unternommenen
Aufnahmen zur Verbindung unsers Höhennetzes mit dem-
jenigen Frankreichs, und damit auch noch die Anschlüsse
unsers Nivellement de précision an die Nachbarländer
beendigt, somit überhaupt die seiner Zeit der geodätischen
Commission übertragenen Nivellements- Arbeiten zum
Abschlusse gebracht worden sind — und dass endlich :
3° Im Winter 1892-93 Herr Ingenieur Messerschmitt
auch seine Bureau-Arbeiten so weit zu fördern wusste,
dass der Druck von Band VI der Publication « Das schwei-
zerische Dreiecksnetz » begonnen werden konnte.
Angesichts dieser Sachlage beschloss sodann die Com-
mission dass im laufenden Sommer theils auf den Statio-
nen Herzberg, Hohentwiel und Hörnli die Polhöhen- und
Azimut-Bestimmungen vorgenommen, theils sowohl auf
diesen Stationen als auf passenden Zwischenpunkten die
Beobachtungen mit dem Sterneck’schen Pendel ausgeführt
werden sollen, und es ist diesem Beschlusse schon in
erheblichem Maasse Folge gegeben worden. Nicht nur ist
die Station Herzberg ganz, die Station Hohentwiel nahezu
absolvirt, ferner die Schwerebestimmung in Konstanz
beendigt und in Schaffhausen vorbereitet — sondern es
sind auch, zur Verbindung mit unsern Arbeiten in den
früheren Jahren und mit denjenigen der Nachbarstaaten,
in Zürich, Neuenburg und München die nöthigen Serien
COMMISSION GEODESIQUE az
mit dem Sterneck’schen Apparate bereits ausgeführt, so
dass alle Hoffnung vorhanden ist das diesjährige Arbeits-
programm in allen Theilen vollständig abwickeln zu
können.
Zum Schlusse bleibt anzuführen, dass es sowohl für un-
ser Land als für die Wissenschaft von der höchsten Wich-
tigkeit ist, die Ergebnisse der mit vieler Arbeit und grossen
Kosten ausgeführten Triangulation und Höhenmessung
auch für die Folge dadurch zu erhalten, dass die Dreiecks-
und Höhenpunkte revidirt und hinlänglich versichert wer-
den — eine umfangreiche Arbeit, welche das eidgenössische
topographische Bureau bereits begonnen und für welche
dasselbe von der geodätischen Commission die Zusi-
cherung einer namhaften Betheiligung an den Kosten
nachgesucht und erhalten hat.
Zürich, 17. Juli 1893.
Für die geodätische Commission :
Prof. Rud. Worr.
E. Bericht der Erdbebenecommission.
für das Jahr 1892-93.
Die Convention, welche der leitende Ausschuss der
Erdbebencommission mit der meteorologischen Central-
anstalt getroffen, dass nämlich das Archiv der erstern in
den Räumlichkeiten der meteor. Gentralanstalt (eidg. Phy-
sikgebäude in Zürich) untergebracht werde und dass die
Zusammenstellung und Bearbeitung der Erdbebenberichte
in den « Annalen der Schweiz. Meteorolog. Centralanstalt »
publicirt werden sollen, wurde in der Sitzung der eidg.
118 RAPPORTS
meteorolog. Commission von 3. Juni d. J. genehmigt und
dabei festgesetzt, dass die Erdbebencommission einen
Dritteil der durch den Druck ihrer Berichte veranlassten
Kosten zu übernehmen habe, wofür ihr jedoch 100 Sepa-
ratabzüge für ihre Bedürfnisse gratis geliefert werden
sollen.
Die im letzten Jahresbericht erwähnte Bearbeitung der
Erdbebenbeobachtungen der Jahre 1888-91 durch unsern
Aktuar D' Früh ist im Jahrgang 1891 der meteorolog. Anna-
len begleitet, von kartographischen Darstellungen, erschie-
nen. Ausserdem hat derselbe, auf Anregung des leitenden
Ausschusses der Commission sich der verdankenswerthen-
Aufgabe unterzogen, einen für das Publikum bestimmten
Bericht, über die Thatigkeit der Erdbebencommission,
sowie über die hauptsächlichsten Ergebnisse der bisherigen
Beobachtungen abzufassen. Derselbe wurde zu Anfang des
Jahres an ca. 20 der grössern schweiz. Journale behufs
Publikation mitgetheilt. Es sollte durch diesen Bericht das
Interesse des Publikums an den Erdbebenbeobachtungen
wach gehalten und dasselbe zu ferneren zahlreichen Mit-
theilungen der Wahrnehmungen über. Erdstösse ermun-
tert werden.
Im Laufe des Jahres 1892 wurden 16 zeitlich getrennte
Erdstösse innerhalb der Schweiz wahrgenommen, wovon
6 sich als Beben von mehr oder weniger grossen Ausdeh-
nung erwiesen haben, nämlich:
1. Das Beben vom 1.Jan.7 % Uhr p. (Localbeben im
Rhein-Plessurgebiet).
2. id. v. 5. Jan. 4 Uhr 50 M. p. im Bergell (als Ausläufer
eines lombardo-vicentinischen Erdbebens).
3. id. v. 9. Febr. 4 Uhr a. Rambach-Addabeben.
4. id. v. 5. März 6 Uhr 5 M. p. in Grächen (Wallis),
wahrgenommen als Ausläufer eines gros-
sen piemontesischen Bebens.
COMMISSION SISMIQUE 119
5. Das Beben vom 1. April 11 Uhr 15 M. a. in Bergünn
(locales: Querbeben).
Glidiv:4: August 4 Uhr 58 M. a. das grosse alpin-
jurassische Längsbeben.
Die Bearbeitung des gesammten Beobachtungsmaterials
über diese Beben, sowie einiger Nachträge aus den Jahren
1889-91 hat wieder in verdankenswerthester Weise D' Früh
übernommen und es wird seine Arbeit noch im Laufe des
Jahres im Jahrgang 1892 der meteorol. Annalen zur Publi-
kation kommen.
Zu erwähnen bleibt noch, dass unser Mitglied Professor
F.-A. Forel in Folge seiner Wahl zum Präsident des Cen-
tral-Comité der Schweiz. Naturforsch. Gesellschaft seinen
Austritt aus der Commission nahm. An seine Stelle haben
wir Herrn Louis Gauthier, chef de service au Departement
de l’Instruction publique , als Mitglied cooptirt und als
weiteres Mitglied Herrn Prof. Aug. Jaccard (Repräsentant
für den Kanton Neuenburg). Beide Herren haben das
Mandat in verdankenswerther Weise angenommen.
Zur Bestreitung unserer Kosten pro 1893-94 ersucht Sie
der leitende Ausschuss wieder um einen Kredit von 200
Franken.
Zürich, im August 1893.
R. BILLWILLER.
F. Bericht der limnologischen Commission
über das Jahr 1892-93.
Dem diesjährigen Bericht der limnologischen Commis-
sion dürfen wir mit freudiger Genugtuung eine für die
schweiz. Seenkunde höchst bedeutungsvolle Thatsache
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120 RAPPORTS
voranstellen : das Erscheinen des ersten Bandes von
F. A. Forel’s grosser Monographie des Leman.
In diesem für alle Zukunft fundamentalen Werk verei-
nigt der Verfasser die Resultate langjähriger und hinge-
bendster Arbeit über die geographischen, hydrographi-
schen und geologischen Verhältnisse des Genfersees;
weitere grosse Abschnitte sind der Climatologie und
Hydrologie des genannten Wasserbeckens gewidmet.
Wir erfüllen eine einfache Pflicht, wenn wir Herrn
Forel, dem bisherigen Präsidenten der limnologischen
Commission, an dieser Stelle die aufrichtigsten Glückwün-
sche und gleichzeitig den wärmsten Dank ausdrücken.
Ueber die kleineren Arbeiten auf dem Gebiete der
schweiz. Limnologie werden wir alle zwei bis drei Jahre
zusammenhängend berichten ; wir begnügen uns diesmal
mit der Berichterstattung über die Thätigkeit der Com-
mission selbst.
Herr Prof. X. Arnet in Luzern hat sich der Arbeit unter-
zogen die Daten über das Gefrieren der centralschweize-
rischen Seen für den Winter 1892-93 zu sammeln (siehe
Beilage). Wir hoffen entsprechende Beobachtungen nach
und nach für die ganze Schweiz organisiren zu können
und schon für den nächsten Winter neue Mitarbeiter zu
gewinnen. |
Herr D' Ed. Sarasin-Diodati setzt seine interessanten
Studien über die « Seiches» des Neuenburgersees, über
die er an der letzten Jahresversammlung in Basel gespro-
chen, weiter fort. Er hofft vielleicht schon in Lausanne
Näheres über seine Untersuchungen mittheilen zu können.
Der Unterzeichnete hat im Sommer 1892 die Hochge-
birgsseen des Rhätikon von Neuem zoologisch durchsucht
und wird in nächster Zeit eine letzte grössere Excursion
in das betreffende Gebiet unternehmen.
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COMMISSION LIMNOLOGIQUE
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129 j RAPPORTS
Die Bestimmung des gesammelten Materials ist durch-
geführt, die Verarbeitung der Resultate zu einer umfas-
senderen Publikation über Fauna und Biologie der Alpen-
seen begonnen.
Indem wir Sie bitten vorstehenden Bericht genehmigen
zu wollen verbinden wir damit das ergebene Gesuch:
Der limnologischen Commission für ihre eventuellen
Bedürfnisse für das nächste Rechnungsjahr einen Kredit
von 200 Fr. eröffnen zu wollen.
Basel, 2. August 189.
Der Präsident der limmologischen Commission :
Prof. D: F. ZscHokke.
G. Bericht der Moorcommission
für das Jahr 1892-93.
1. Der Untersuchung und Sichtung der im Sommer 1891
gesammelten Materialen wurde im verflossenen Winter
durchschnittlich jede Woche 1 Tag gewidmet. Mikrosko-
pische Präparate, Pflanzen- und Torfproben bleiben vor-
läufig als Eigenthum der Commission aufbewahrt. Herr
D: Warnstorf in Neu Ruppin übernahm gütigst die Be-
stimmung der Torfmoose, Herr Apotheker Ammann in Da-
vos diejenige der Laubmoose, Professor Godet in Neuenburg
diejenige der Gonchylien. Die Untersuchung der Fichtelit-
proben ist im Gange.
2. Zur Untersuchung kleinerer Moore’speziell im Kanton
Luzern, sind weitere 25 Mitarbeiter gewonnen worden.
COMMISSION DES TOURBIERES 195
3. Von Commissionsmitgliedern wurden 17 Excursionen
ausgeführt, vor allem in die Gletscherlandschaft des
zürcherischen Glattthales, dann nach Ruswil (Luzern), in’s
Thal der Broye und Orbe, Vallée de Joux, Gotthardgebiet.
Spezielle Aufmerksamkeit wurde der Verlandung des Grei-
fensees und Pfäffikersees, theilweise auch des Murtner-
und Neuenburgersees, geschenkt. Wir erkannten dabei
die volle Bestätigung eines schon im letzten Jahr gefunde-
nen Gesetzes, worüber Stebler und Schröter eine vorläufige
Mittheilung bereits veröffentlicht haben (cf. St. u. Schr.,
« Beiträge zur Kenntniss der Matten und Wiesen der
Schweiz» im Landwirth. Jahrb. d. Schweiz 1892 S. 69-90,
speziell S. 72-73). Wir behalten uns eine eingehende Be-
schreibung dieser Verhältnisse für die Gesammtpublika-
tion vor.
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4. Die Mannigfaltigkeit der Moortypen, ihre vielen
Eigenthümlichkeiten und gegenseitigen Beziehungen erfor-
dern eine einheitliche Darstellung, wesshalb wir auch
dieses Jahr von einer Zusammenfassung der Ergebnisse
abstrahiren müssen. Nurin Kürze möge einiger Thatsachen i
erwähnt werden. Der warme Sommer gestattete einen
Einblick in die fast tropische, energische Entwicklung von i
Wasserpflanzen in unsern Breiten. È
In 3 Mooren des Vallée de Joux wurde Betula nana À
gefunden, in einem Torfstich am Greifensee der für die ù
Fauna helvetica so seltene Planorbis corneus L. Im Unter
Wetzikerried (Zürich) trafen wir auf Lebertorf von 0.55% à
CO . . . . . al 4
Mächtiskeit ; im Gebirge lernten wir den Typus der Ge- È
hängemoore kennen.
5. Die Korrespondenzen überstiegen auch dies Jahr die È
Zahl 100 erheblich. à
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6. Leider sah sich Herr D' Stebler veranlasst, aus der %
Commission zu treten. Wir glauben, immer unter Vorhe- ol
ER RAA
FR
124 RAPPORTS
halt des Cooptationsrechtes, vorläufig auf die Wahl eines
Nachfolgers verzichten zu sollen.
7. Rechnung: a) Einnahmen :
Saldo vom letzten Jahr . . Fr. 27.75
Kredit pro 1892-3 2.°...72°7 >» 9300 7Rr 22745
b) Ausgaben für Excursionen, Porti, Karten,
ein Thermomet., verschiedene Utensilien Fr. 306.05
Saldo pro 1893-94 Fr. 21.70
Unter günstigen Witterungsverhältnissen ist es nicht
unmöglich, wenigstens die Hauptarbeiten im Terrain
innerhalb der nächsten zwei Jahre zu beendigen. Zur
Fortsetzung derselben erbitten wir auch pro 1893-94 einen
abermaligen Kredit von Fr. 300
Zürich, 16. August 189.
Für die Commission: D: J. FRUB.
H. Bericht über die Erhaltung der erratischen
Blöcke d. Steinhoî (Solothurn)
von Prof. D' Fr. Lang.
An der letzten Versammlung der naturforschenden Ge-
sellschaft in Basel wurde in der vorberathenden Commis-
sion auf den Antrag von Dr Ed. von Fellenberg und Pro-
fessor Lang beschlossen, zu besserm Schutze des grossen
erratischen Blockes auf dem Steinhof, sowie zum Ankauf
eines anliegenden kleinen Blockes einen Credit bis 300 Fr.
auszusetzen, der nöthigenfalls vom Gentralcomite auf400Fr.
BLOC ERRATIQUE DU STEINHOF 195
erhöht werden kann. Dieser Antrag der Delegirtenver-
sammlung wurde in der allgemeinen Sitzung der Gesell-
schaft vom 7. Dezember zum Beschluss erhoben.
Im Auftrage des Centralcomité wurden die sachbezüg-
lichen Unterhandlungen eingeleitet und haben zu folgenden
Resultaten geführt:
1. Der dritte erratische Block wurde von Alt-Gemeinde-
ammann J. Widmer auf Steinhof um die Aversal-
summe von 225 Fr. erworben.
9. Der Servitutsvertrag mit der Gemeinde Steinhof vom
12. August 1869 wurde auch auf den neu erworbenen
Block erweitert und im Hypothekenbuch der Ge-
meinde eingetragen. (Vide Beilage).
3. Die Vermarkung des neuen Areals wurde von Kantons-
oberförster J. von Arx vorgenommen und der sach-
bezügliche Plan ausgefertigt. (Vide Plan.)
4. Die Rechnung für Vermarkung, Plan und Servituts-
Errichtung beträgt Fr. 14. 10. Die Gesammtkosten
belaufen sich auf Fr. 239. 10, somit bedeutend weniger
als der ausgeworfene Credit vorsah.
Dadurch ist die Erhaltung der Blockgruppe für alle Zu-
kunft gesichert. Es bleibt nur noch übrig, eine passende
Inschrift auf dem grossen Blocke anzubringen. Als die
naturforschende Gesellschaft von Bern im Laufe dieses
Sommers dieser erratischen Blockgruppe einen Besuch ab-
stattete, wurde die Nordseite des grossen Blockes für das
Anbringen einer Inschrift auf schwarzer Marmortafel mit
vergoldeten Lettern in Aussicht genommen, welche lauten
soll. « Diese Blockgruppe steht unter der Obhut der schwei-
« zerischen naturforschenden Gesellschaft und ist dem
« Schutze des Publikums empfohlen.
» Vertrag von 1869 und 1893. »
196 RAPPORTS
Es sind für Herstellung dieser Inschrift bereits Schritte
gethan worden. Gleichzeitig wird auch auf der Oberfläche
des Blockes ein neues trigonometriches Signal errichtet,
welches ohne Anzeige an die obere Behörde nicht verän-
dert werden darf.
Auf diese Weise wird das interessante Denkmal aus der
Glazialzeit unverändert auf Jahrhunderte den kommenden
Generationen erhalten bleiben.
Vertrag.
Zwischen : a,
1. Löbl. Bürgergemeinde Steinhof, vertreten durch den
Statthalter Johann Josef Hofstetter auf Steinhof mit
Vollmacht der Gemeindeversammlung Steinhof vom
6. Juli 189.
2. Schweizerischen Naturforschenden Gesellschaft, ver-
treten durch Herrn Professor Dr. Franz Lang in
Solothurn und
3. Josef Widmer, alt Ammann auf Steinhof.
RARE
Die Bürgergemeinde Steinhof als Eigenthümerin der
Liegenschaft Hypothekenbuch Steinhof N° 181 mit einem
Flächeninhalt von 2 Aren 85 m°, auf welcher sich drei er-
ratische Blöcke in unmittelbarer Nähe von einander und in
der Richtung von Nord nach Süd gelesen, befinden, hat
mit der Schweizerischen Naturforschenden Gesellschaft,
welche damals schon durch den heutigen Bevollmächtigten
vertreten war, am 12. August 1869 einen (aus fünf Para-
graphen bestehenden) Servituts-Vertrag abgeschlossen,
welcher nach den $$ 778 und 933 des alten C.G.B. bei der
Liegenschaft (damals alte Kataster-Nummer 3807), einge-
tragen worden ist.
BLOC ERRATIQUE DU STEINHOF 127
Dieser Vertrag wird hiemit neuerdings in vollem Um-
fange als auch heute noch in Rechtskraft bestehend erklärt
und bestätigt.
Art. 2.
Entgegen der Eintragung im Hypothekenbuch, welche
er als theilweise unrichtig bezeichnete, hat Herr alt Am-
mann Widmer auf Steinhof behauptet, die beiden südlich
gelegenen von den drei erratischen Blöcken, auf Hypo-
thekenbuch Nr. 181 befänden sich auf seinem Grundeigen-
thunı.
Um nun keine Veränderungen im Katasterplan und
Hypothekenbuch vornehmen zu müssen, erklärt Herr
Widmer, er überlasse hiemit der Bürgergemeinde Steinhof
die beiden erwähnten Blöcke nebst Grund und Boden zu
vollem Eigenthum, so dass alle drei Blöcke der in Art. 1
bezeichneten Gruppe nunmehr Eigenthum der Gemeinde
sind.
Art.
Die Bürgergemeinde Steinhof ihrerseits verpflichtet sich
gegenüber der Schweizerischen Naturforschenden Gesell-
schaft, den ganzen Inhalt des Vertrages vom 12. August
1869 fortan auf den Gesammtinhalt der Liegenschaft Nr. 181
anwenden zu lassen, welcher Vertrag ursprünglich nur in.
Betreff des grössten nördlichen der drei erratischen Blöcke
abgefasst war, und es gelten demnach dessen Bestimmun-
sen von jetzt an in der ganzen Blockgruppe.
Aa Ar
Als Entgelt für die von der Bürgergemeinde Steinhof der
Schweizerischen Naturforschenden Gesellschaft durch den
gegenwärtigen Vertrag eingeräumten Dienstharkeiten be-
-
128 RAPPORTS
zahlt letztere an Stelle der Gemeinde Steinhof dem Josef
Widmer für die endgültige Verzichtleistung auf das Eigen-
thum am mittlern und südlichen Stein der Blockgruppe,
in baar 225 Fr. (zweihundertfünfundzwanzig Franken),
wofür derselbe hiemit quittirt. |
Aue D.
Dieser Vertrag ist als Originalakt im Aktienprotokoll der
Amtschreiberei Kriegstetten einzutragen und bei der Lie-
genschaft Hypothekenbuch Steinhof Nr. 181 nach $ 500
C.G.B. vorzumerken.
Urkundlich dessen unterzeichnen
Solothurn, den 7. Juli 1893.
Joh-Jos. HoFSTETTER.
D: Fr. Lane.
Josef WIDMER.
Für getreue, dem im Aktenprotokoll Nr. 114 Fol. 151 vom
7. Juli 1893 eingetragenen Originalakte gleichlautende Ab-
schrift, sowie die Anmerkung des Vertrages im Hypotheken-
buch Steinhof sub Nr. 178 und Nr. 181 test.
Solothurn, den 24. Juli 1895.
Der Amtschreiber von Kriegstetten :
J.-J. RerscHi, Not.
SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE SUISSE 199
IV
- Rapports des Sociétés auxiliaires.
A. Société géologique suisse.
Rapport du Comité à l’Assemblée annuelle du 5 sept.1893.
Messieurs ,
Votre Comité, absorbé par la préparation du Congres
géologique de 1894, n’a point eu de séance cette année.
Les rares décisions à prendre ont été traitées par corres-
pondance. Comme d’autre part votre président, est en
même temps président annuel de la Société helvétique
des sciences naturelles, dès lors excessivement chargé en
ce moment, vous ne lui en voudrez pas d’être très bref
cette fois.
Nous n'avons d’ailleurs que fort peu d'événements à
mentionner. Nous avons perdu deux membres par décès,
MM. Syzvius CHavannes et KARL BERTSCHINGER, plus un par
démission à cause de son grand âge, M. Louis DE CouLon. Il
ya, d’autre part, deux adhesions nouvelles:
MM. Leo Weurui, d’Aarau.
ALF. ToRCAPEL, ing. à Avignon (Vaucluse).
Comptabilite. — Voici le resume fourni par notre
caissier M. le prof. F. MùnLBERG :
ACT. HELV. LAUSANNE, 1893. h 9
CEREA
a mar
sa
130 RAPPORTS
Recettes.
8 cotisations arriérées .
10107 » 1892-1893 .
6 » anticipées .
3 finances d’entrée :
Vente de numeros des Ecloge .
Bonification d’intéréts .
Recettes de l’exercice
Reliquat au 30 juin 1892
Total disponible
Dépenses.
Ecloge geologice Helvetie
Frais de ports .
Dépenses effectuées .
Excédent des recettes
Total égal
989 —
5 —
52 25
28 60
; . 750 85
150 93
- . 901 78
. 528 50
13 19
> . 941 69
560 09
: 201578
Notre excédent doit couvrir diverses notes arriérées.
D’autre part, le capital inalienable, provenant des coti-
sations à vie, s’eleve à 800 fr.
Nous vous proposons de voter le même budget des dé-
penses que l’an dernier, savoir :
Ecloge geologice ;
Frais de courses du dani x
Ports el frais de bureau
Eventualites. (Collection de hholoss in nice. o
Total
600,
1502
50 —
all) —
ehe. EL —
sla NE NANI Ei
SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE SUISSE 131
Dons et échanges. -- Les listes suivantes de notre
archiviste M. Epm. pe FELLENBERG, vous feront connaître
les ouvrages reçus, et serviront d’accusé de réception :
©
A. Ouvrages offerts.
(Dons des auteurs, sauf indication contraire.)
. Dr RowserG, in Berlin. Stratigraphische Untersuchungen an argen-
tinischen Graniten (Separ. Abdr. Neues Jahrbuch fùr Min. Geol.
und Paläont. 1892.)
. Wizziam Morris Davis. Geographical Illustrations. (Published
by Harward University. Cambridge. March 1892)
. Pauz CnorrAr. Description de la faune jurassique du Portugal.
Mollusques lamellibranches , 1°* ordre. Siphonides. (Direct du
trav. géolog. du Portugal. 189?.)
. Idem. Sur les niveaux ammonitiques du malm inférieur dans la
contrée de Montejunto, en Portugal. (Comptes-rendus de 1° A-
cadémie de Lisbonne. 1893.)
. F. M. Sraprr. 1. Taraspit, ein neuer Ornamentstein.
2. Nickelmagnetkies. (Zeitschrift für praktische
Geologie. Heft 5. 1893.)
. Idem. Eine zerbrochene Fensterscheibe. (Separ. Abdr. aus der
Zeitschrift Glückauf.)
. Idem. Ueber Daubrée’s Versuche über die mechanische Wirkung
heisser Gase auf Gesteine (Zeitschrift für praktische Geologie,
Heft 7. 1893.)
. Idem. Ueber die Zunahme der Dichtigkeit der Erde nach ihrem
Innern. (Sep. Abdr. aus den Verhandlungen der physikalischen
Gesellschaft in Berlin. Jahrg. Il. 1893.)
. Harward University. General Account of the Instruction and
Equipment in the Department of Geology 8.°. Cambridge. March
1890.
10. W. Morris Davis. The subglacial Origin of certain Eskers.
8° broch. (Boston. Proceedings of Society of Natural History.
1892.)
11. Actes de la Société scientifique du Chili. 2° année. Santiago
1892. 8°.
12. Archives des sciences physiques et naturelles. Tome XXVIII, N° 11.
Val
(Don de M. Brun, pharmacien.)
PIE pg e
ei ARA LIE PAR EE pos Gates
i
RE FERIE ST TIE PRIA RALE
132 RAPPORTS
B. Cartes, photographies i etc.
1. A. DELEBECQUE. Atlas des lacs francais. In folio. 6 planches. (Don
de l’auteur.)
C. Périodiques, etc. (Recus en échange.)
1. United States. Geological Survey. —D. T. Day. Mineral Resources
of the United States in 1889 and 1890. Washington. 1892.
2. The American geologist. Minneapolis. Vol. X., 3, 4, 5, 6. Vol. XI
1,23, 4,05) 6. 1892-93.
3. Bulletin of the geological Society of America. Vol. III. Rochester.
1892.
4. Mémoires du Comité géologique de St-Pétersbourg. Vol. IN. N° 1.
A. Sarrzew Geologische Untersuchungen im Nicolai Pawdin-
schen Kreise uud Umgebung im Gebiet des Central-Ural. 1892.
5. Bulletin du Comité géologique de St-Pétersbourg. Vol. X1. Nos 1.
et 2. St-Pétersbourg. 1891-92. (Russe).
6. Annales de la Société geologique de Belgique. Tome XVIII
3° livr. Liège. 1891-92.
Idem. Tome XIX, 3° livr. Tome XIX, 4° livr. 1892.
7. Bulletin de la Société belge de géologie, de paléontologie et d’hy-
drologie. Bruxelles. Tome V, fascicule II, 1891. Tome VI, fas-
cicules I (1892), II (1893).
8. Annales de la Société géologique du Nord. Tome XX. Lille, 1892.
9. Archives des sciences physiques et naturelles. Compte-rendu des
travaux scientifiques présentés à la 78° session de la Soc. helv.
des Sc. nat. à Bâle. 1892.
10. Viertel Jahrsschrift der Naturforschenden Gesellschaft in Zürich.
Red. von R. Wolf. 37. Jahrgang, 2., 3. und 4. Heft. 38. Jahr-
gang, Heft 1 (1892-93). —
11. Mittheilungen aus dem mineralogischen Institut der Universitàt
Kiel. Redig. von D: J. Lehmann. Band I. Heft 1-4.
12. Bericht über die Thätigkeit der St-Gallischen Naturforschenden
Be Gesellschaft wärend des Vereinsjahres 1890-91.
È i 13. Jahreshefte des Vereins für Naturkunde von Würtemberg. 45-
po Jahrgang. Stuttgart. 1892.
“a 14. Bericht der Central-Commission für die Bibliographie der schwei-
bi. zerischen Landeskunde. V. Mittheilung. Bern. 1893.
Di 15. Enquéte betreffend Gründung einer National-Bibliothek. Bern:
1893. (Auf Auftrag des eidgen. Dep. des Innern.)
SOCIÉTÉ GEOLOGIQUE SUISSE 133
16. General Register der Publikationen der Naturforschenden
Gesellschaft in Zürich. 1892.
17. Verhandlungen der Naturforschenden Gesellschaft in Basel. 1392.
18. Mittheilungen der Thurgauer Naturforschenden Gesellschaft.
10. Heft. Frauenfeld. 1892.
Excursion annuelle. — Nous avons choisi cette
annee pour champ d’excursion le nord de la Savoie, que
votre president explore depuis 13 ans pour la Carte geolo-
gique de France. Vous avez recu le programme de ce
petit voyage géologique de 5 jours, qui devait avoir lieu
du 29 août au 2 septembre, sous la conduite de MM. Rexe-
VIER et Lueron, et dont il sera question tout à l'heure, dans
la partie scientifique de notre assemblée.
Publications. — Les N° 3 et 4 du troisième volume
des Ecloge, ont seuls paru pendant ce dernier exercice.
Le Récit de l’excursion de 1892 dans le Jura, qui doit clore
le tome II, paraîtra prochainement. Nous avons, en outre,
plusieurs mémoires en composition pour le N°1 du vol. IV.
En terminant nous signalons à votre attention le 19° vo-
lume de nos Mémoires paléontologiques suisses, paru au
printemps, ainsi que la livraison 21° des Matériaux pour
la Carte géologique suisse, avec son magnifique Atlas, fai-
sant connaître les explorations de notre collègue M. DE
FeLLENBERG dans le massif de l’Aar.
Pour le Comité de la Société géologique :
Le president, E. RENEVIER, prof.
134 RAPPORTS
B. Schweizerische botanische Gesellschaft.
Vorstand :
Herr D' H. Christ in Basel, Präsident.
» Prof. D C. Schröter in Zürich, Vizepräsident.
» Prof. D' Ed. Fischer in Bern, Secretàr.
» Prof. Dr R. Chodat in Genf.
» Prof. F. 0. Wolf in Sitten.
Kassier : Herr Apotheker B. Studer-Steinhäuslin in Bern.
Bibliothekar : Herr Prof. J. Jäggi in Zürich.
Redactionscommission :
Herr M. Micheli in Genf.
» Prof. D' ©. Schröter in Zürich.
» Prof. D' Ed. Fischer in Bern.
Zahl der Mitglieder (am 5. September 1893) :
>
Ehrenmitglieder : 3.
Ordentliche Mitglieder : 125.
Jahresbeitrag : 5 Fr.
Auszug aus dem Jahresberichte des Vorstandes.
Im Jahre 1892-93 sind 5 neue Mitglieder in die schwei-
zerische botanische Gesellschaft eingetreten, 4 dagegen
ausgelreten. In die Reihen der Ehrenmitglieder sind emp-
findliche Lücken gerissen worden durch den Hinscheid
von Alph. de Candolle und Louis Favrat.
Die wichtigste Frage welche den Vorstand in seinen drei
Sitzungen (am 19. Juni in Bern, am 3. und 4. September
in Lausanne) beschäftigt hat, ist die Herstellung einer Flora
der Schweiz. Es ist in der letzten Zeit die Frage ausge-
worfen worden, ob nicht der Zeitpunkt gekommen sei, die
Publication einer grösseren, die Phanerogamen und Kryp-
togamen umfassenden Schweizerflora an die Hand zu neh-
N PRESI SIT N ER N OR RAT rs
En RA sn SG RR CRI
SOCIÉTÉ BOTANIQUE SUISSE 159 ;
men. Bei der Prifung dieser Frage kam der Vorstand zu 1
dem Resultate, dass eine solche Publication in der That, a
und zwar in erster Linie für die Kryptogamen, sehr e
wünschbar sei, dass dieselbe aber für die meisten Grup- ;
pen nicht mittelbar an die Hand genommen werden könne,
sondern dass vorerst mit Vorarbeiten begonnen werden
müsse. Letztere würden in der Veröffentlichung von mono-
graphischen Bearbeitungen einzelner schweizerischen
Pflanzengruppen (Familien oder grössere Gattungen) be-
stehen , wobei also vor Allem die Kryptogamen ins Auge
zu fassen wären, aber die Phanerogamen nicht ausge-
schlossen sein sollen. Diese Monographien müssten unter
besonderem Titel, getrennt von unseren « Berichten »,
erscheinen. Späterhin könnte dann auf Grund dieser Vor-
arbeiten eine eigentliche Flora publieirt werden. Der Vor-
stand hat sich zur finanziellen Beihülfe bei diesem Unter-
nehmen an das Centralcomité der Schweizerischen Na-
turforschenden Gesellschaft gewandt; dieses hat unsern
Plan begrüsst und uns einige Vorschläge gemacht, über
welche weitere Verhandlungen zu pflegen sein werden.
Im Fernern hat der Vorstand des Centralcomité der
Schweizerischen Naturforschenden Gesellschaft gebeten,
es möchte durch Vermittlung des eidg. Departements des
Innern dem hohen Bundesrath von der Existenz der bota-
nischen Gesellschaft in Kenntniss setzen, damit vorkom-
mendes Falls, z. B. bei der Wahl von Delegirten für inter-
nationale Congresse etc. die Vorschläge der botanischen
Gesellschaft eingeholt werden können.
Die Einladung, welche auf Beschluss der Jahresver-
sammlung in Basel an die « Société botanique de France »
ergangen ist sich nächsten Sommer mit uns zu einer Ses-
sion extraordinaire und zu einer Excursion ins Wallis zu
vereinigen wurde wärmstens verdankt und angenommen.
aa È. St ne
En
RAPPORTS
C. Société 6 zoologique suisse. es : me
Les zoologistes presents ont décidé de se constituer en
Société auxiliaire, ayant essentiellement ous but l'étude
de la faune suisse.
Président : M. le prof. D: Th. Studer, à Berne.
Secrétaire : M. le D'M. Bedot, Mus. d'hist. nat. à Genève. ;
TI
Per ER en ei ES
RO SV TON PET ET TR I a
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i
SOGIETES CANTONALES 137
i V
Rapports des Sociétés cantonales.
1. Argovie.
Naturforschende Gesellschaft des Kantons Aurgau.
Vorstand für 1893 :
Präsident: Herr D' F. Mühlberg, Professor.
Vice-Pràsident : SONDE P. Diechü, Brot.
Aktuar : » H. Kummler , Kaufmann.
Bibliothekar : » S. Döbeli , Bezirkslehrer.
Kassier: » A. Schmuziger , Fabrikant.
Ehrenmitglieder : 2.
Ordentliche Mitglieder : 126.
Jahresbeitrag : 8 Fr.
Vorträge und Mitteilungen:
Herr S. Döbeli, Bezirkslehrer : Demonstration der Ent-
wicklungstadien des Kamm-Molchs. Die Entwicklung und
‚Nester der Wespen.
Herr Wüest, Rektor: Die Anwendung des Doppler’schen
Prinzips in der Astrophysik.
Herr D' Hofer, Bezirkslehrer in Kulm : Die Fischfauna
der Schweizer-Seen.
(ii DARA PR LE ER RE Ta EN ERNIA Pia PRESSIONE VALI Ps ACE
158 RAPPORTS
Herr Keller-Zschokke, Bezirkslehrer in Olten : Die Gift-
schlangen der Schweiz.
Herr Ed. Greppin, Chemiker in Basel: Geschichte und
Demonstration der von ihm der aargauischen naturfor-
schenden Gesellschaft zu Handen des naturhistorischen
Museums käuflich abgetretenen paläontologischen Samm-
lung.
Herr Prof. D' E. Zschokke in Zürich : Die Statik und
Mechanik des Knochen-Skelettes.
Herr Keller - Zschokke, Bezirkslehrer in Olten : Das
Viperngift.
Herr Leo Wehrli, stud. phil., von Aarau, in Zürich:
Die Bedeutung der Färbung der Pflanzen.
Herr Prof. Conrad Zschokke : Die Entleerung und Des-
infection der Kanalisirungen in Städten.
Herr S. Döbeli, Bezirkslehrer : Demonstration seltener
schweizerischer Spinnen und amerikanischer Schmetter-
lings-Puppen.
Herr D' F. Mühlberg: Angebliche Kohlenlager am Heu-
berg bei Laufenburg.
Herr D' F. Mühlberg : Das Steinsalzlager bei Koblenz.
Herr S. Döbeli , Bezirkslehrer : Die Blattwespen.
Herr D" À. Häusler in Aarburg : Neu-Seeland und die
Maori.
Herr D' Graf, Prof. in Bern : Die Einführung der mittel-
europäischen Zeit.
Ausserdem unternahm die Gesellschaft am Sonntag den
30. April eine geologische Excursion von Olten über Erli-
moos auf den Wisenberg, Ramsach, Homberg und Läufel-
fingen unter Führung des Herrn D' E. Mühlberg.
SOCIETES CANTONALES
2. Bale.
Naturforschende Gesellschaft in Basel.
Vorstand für 1892-94 :
Präsident: Herr D: A. Gutzwiller.
Vize-Präsident: » Prof. D' F. Zschokke.
Secretär : » Prof. D' A. Riggenbach.
Bibliothekar : » Prof. D' G. Kahlbaum.
Ehrenmitglieder : 4.
Korrespondirende Mitglieder : 33.
Ordentliche Mitglieder : 200.
Jahresbeitrag : 12 Fr.
In 12 Sitzungen wurden folgende Vorträge gehalten:
-1892. Nov. 2. Herr Prof. D' K. Von der Mühl : Die Theo-
rie der « Seiches. » |
Nov. 16. Herr Prof. D' @. K/ebs : Die Ernährungsweise
der niedersten Tiere.
Dez. 7. Herr Prof. D' M. von Lenhossek : Das Nerven-
system des Regenwurms.
Dez. 21. Herr D' J. Balmer : Die Wirkung des Oeles zur
Besänftigung der Wasserwellen.
1893. Jan. 11. Herr Prof. D' J. Kollmann : Der Embryo
der Affen.
Jan. 25. Herr Prof. D' C. Schmidt : Der geologische Bau
des Kaiserstuhls und seine Beziehungen zu Schwarzwald
und Vogesen.
Febr. 8. Herr D' E. Zollinger : Diluviale Flussverschie-
bungen.
März 1. Herr Prof. D' E. Hagenbach- Bischoff : Die Kraft-
übertragung durch Drehstrom.
140 RAPPORTS
März 15. Herr Prof. Dr F. Mühlberg in Aarau : Der geo-
logische Bau des Jura.
Mai 3. Herr Apotheker E. Steiger : Die einheimischen
Florideen.
Juni 7. Herr Prof. D' F. Miescher : Die physiologischen
Wirkungen des Hohen-Klimas.
Juli 5. Oeffentliche Schluss-Sitzung. Herr Prof. D' H.
Heussler : Der Kampf um den Zweck.
Am 14. Mai führte die Gesellschaft eine geologische
Excursion in den Kaiserstuhl aus.
3. Berne.
Naturforschende Gesellschaft in Bern.
Präsident: Herr Prof. D’ A. Tchirch.
Vize-Präsident : » Prof. D' E. Fischer.
Sekretàr : » D' E. Kissling.
Kassier : » B.Studer-Steinhäuslin, Apotheker.
Redaktor der Mitteilungen : Herr Prof. D' Graf.
Bibliothekare : Herr Prof. D' Graf.
» D' E. Kissling.
Geschäftsführer des Lesezirkels: H. D' Th. Steck, Cons.
Mitgliederzahl auf 1. August 1893:
Korrespondierende Mitglieder : 24.
Ordentliche Mitglieder : 173.
Jahresbeitrag : 8 Fr.
Zahl der Sitzungen : 12.
1592. Nov. 5. Herr Prof. D' Studer : Ueber 2 fossile Krebse
aus der Molasse des Belpberges.
Nov. 5. Herr Prof. Dr Ed. Fischer : Einige Pflanzen-
formen der Steinkohlenperiode.
SOCIETES GANTONALES 141
Nov. 26. Herr D' Bannwarth : Mikrophotographien ana-
tomischer Präparate.
Nov. 26. Herr J. Fankhauser : Einfluss der Scheitelzelle
auf die rückwärts liegenden Punkte der Pflanze.
Dez. 17. Herr Prof. Guillebeau : Ueber Coccidium ovi-
forme.
Dez. 17. Herr D' Steck : Ueber nordamerikanische
Schmetterlinge.
Dez. 17. Herr Prof. D' Sidler : Ueber den 5. Jupiters-
mond.
1895. Jan. 14. Demonstrationsabend.
Febr. 4. Herr D' Gruner : Ueber Licht und Warmestrah-
lung fester Körper.
Febr. 4. Herr Prof. D' Tehörch : Kautschuk- und Gutta-
perchagewinnung in Indien.
Febr. 11. Herr Prof. D" Flückiger : Bemerkungen über
Manna.
Fehr. 11. Herr D' Beer: Ueber das Leben der Vögel,
mit besonderer Berücksichtigung der Accomodation.
Fehr. 25. Herr Prof. D' Bruckner: Die Schwerkraft im
Gebirge.
Feb. 25. Herr E. Jordi : Warum erstickt man in ge-
schlossenen Räumen ?
März. 11. Demonstrationsabend.
April. 29. Herr D' Kaufmann : Marine Kruster in Schwei-
zerseen.
April. 29. Herr Apotheker Studer : Das Genus Amanita.
Mai. 13. Herr Prof. D' Drechsel : Ueber die Beziehungen
des Harnstoffes zum Eiweiss.
Mai. 13. Herr Prof. D' Tchirch : Ueber die Harzbildung
in den Scheidewänden der Frucht von Capsicum annuum, L.
und über das Capsaicin.
Juni. 10. Herr D' Kissling : Nachweis der obern Süss-
wassermolasse im Seeland.
9 BEER REN URL ACT Mo J DE. AR a Drta
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149 RAPPORTS
Juni. 10. Herr D' H. Frey : Das Gypslager von Ossasco.
Juli. 2. (Auswärtige Sitzung.) Herr Prof. D' Studer : Die:
Zugstrassen der Vögel in der Schweiz.
Juli. 2. Herr Prof. D' Fischer : Ameisen und Pilze.
Juli. 2. Herr Prof. D' Tehirch : Ueber die Stickstoffer-
nährung der Pflanzen und ihre Bedeutung? für die Land-.
wirtschaft.
4. Fribourg.
Société fribourgeoise des sciences naturelles.
Président : M. Musy, professeur.
Vice-Président et Caissier : M. l'abbé Ch. Remy.
Secrétaire : M. Derset, Ant., expert agricole.
Membres honoraires : à.
Membres internes (cotisation annuelle 5 fr.) : 69.
Membres externes (cotisation 3 fr.) : 20.
La Société a tenu 20 séances du 3 novembre 1892 au
1° mai 1893.
Principaux travaux :
M. Castella D'. De l’enseignement de l'hygiène dans les
écoles. — L’hygiène infantile dans les écoles primaires de
Fribourg.
M. Chardonnens, exp. agr. L'industrie du lait stérilisé.
M. Boéchat D'. Le lait stérilisé dans l'alimentation des
enfants. — Les procédés de stérilisation du lait. — La mor-
talité infantile à Fribourg. — Choix d’une écriture au Doi
de vue de l'hygiène des enfants.
M. Gremaud, ingenieur. Etude géologique des nouvelles.
carrières de Marsens. — La géologie des rives du Léman.
— Le tramway électrique de Fribourg.
M. Dusserre, chimiste. Culture de la myoctaline.
TO AE
SOCIETES CANTONALES 143
M. Horner, prof. Sur de nouveaux bancs scolaires hygie-
niques.
M. Jeanrenaud, chimiste. Un nouveau acidobutyromètre.
M. Musy, prof. Formation et origine du pétrole. — La
Myoctaline.
M. Remy, J., prof. Les ondulations électriques calorifi-
ques et lumineuses.
M. Remy, Ch., curé. Observations météorologiques de
1892— Les différents emplois de la tourbe dans l’industrie.
M. D' Weck. Le lait stérilisé dans l'alimentation des en-
fants. — Les maladies infantiles à Fribourg.
M. Wilezek, prof. Sur un palmier de la carrière de Mar-
sens.
5. Genève.
Société de Physique et d'Histoire naturelle.
Comité pour 1892 :
Président : M. Ed. Sarasin.
Vice-président : » le Dr d’Espine.
Secrétaire : » P. van Berchem.
Trésorier : » le D' 4. Wartmann.
Secrétaire du comité de publication : M. Alb. Rilliet.
Nombre des membres en décembre 1892 :
Membres ordinaires : 59.
» emerites : 5.
» honoraires : 57.
Assoeies libres : 46.
Cotisation annuelle : Fr. 20.
Seances : 18 (janvier 1891-decembre 1892).
M. ©. de Candolle, président sortant : Rapport annuel
pour 1891 (paraîtra dans le T. XXXI, seconde partie, des
Mémoires de la Société).
Da
ere IC il er a a 5 cadi x DÈ cela ALA Le Ba Pe kn re
pre Be Be ar sn a are En alzi 2 tea 4 fie eur
usi
144 RAPPORTS
Sciences physiques et mathématiques.
M. Ph. Plantamour. Hauteurs moyennes du lac Leman
en 1891. |
M. Raoul Pictet. Sur la production des grands froids. —
Expériences diverses à basses températures.
M. Dussaud. Indices de réfraction du chlorate de soude.
M. Delebecque. Appareil de sondage portatif à fil d'acier.
— La Fata Morgana (mirage). — Lacs du Jura français. —
Lac de la Girotte. — Entonnoirs du glacier de Gorner. —
Carte hydrographique du Léman.
MM. Delebecque et L. Dupare, prof. Composition des
eaux et des vases de différents lacs de Savoie et du Jura.
— Causes de la catastrophe de St-Gervais. — Composition
des eaux des lacs francais.
MM. Delebecque et E. Ritter. Exploration des lacs du
Bugey. — Sondages exécutés sur le lac des Sept-Laux.
MM. Delebecque, Vallot et Duparc. Catastrophe de Saint-
Gervais.
M. L. Dupare, prof. Orientation des matériaux déposés
par la débâcle du glacier de Tête-Rousse. — Ravin sous-
lacustre du Rhòne.
MM. L. Duparc, prof., et Chavannes. Cristaux de hyalo-
phane. i
M. C.-E. Guye. Probleme du pont de Wheatstone appli-
qué au bolometre.
MM. C. Soret, prof., et C.-E. Guye. Polarisation rotative
du quartz aux basses températures.
M. C. Soret, prof. Sur la conductibilité de la chaleur dans
les cristaux.
MM. A. Pictet et G. Krafft. Valence maxima de l’atome
d’azote. i
M. F.-A. Forel, prof. Variations saisonnières et locales
de la transparence des eaux du Léman.
SOCIETES CANTONALES 145
M. À. Gautier, prof. Correspondance de Le Verrier avec
Emile Gautier.— Sur la découverte d’un cinquième satellite
de Jupiter. — Résumé des recherches sur la variabilité de
la iatitude. — Coup de foudre.
MM. C. Friedel et Edouard Sarasin. Sur la production
artificielle de divers minéraux.
M. C. Friedel. Constitution de l’acide camphorique.
M. A. Haller. Formule et format. de l’acide camphorique.
M. E. Nelting. Sur la triazine.
M. L. Maquenne. Quelques propriétés des métaux alca-
lino-terreux.
M. Ph.-A. Guye, prof. Détermination du poids molécu-
laire d’un corps qui se trouve au point critique.-- Tensions
de vapeur en fonction des constantes critiques. — Emploi
de la stereochimie pour l’étude de la dissociation des ions.
M. A. Brun. Spectre d’absorption des grenats almandins
rouges de Ceylan.
MM. À. Le Royer et P. van Berchem. Expériences sur
les courants alternatifs à haute tension.
MM. Ed. Sarasin et L. de la Rive. Production de l’etin-
celle de l’oscillateur de Hertz dans un diélectrique li-
quide. — Interférences des ondulations hertziennes.
M. Ed. Sarasin. Seiches du lac de Neuchàtel.
M. J. Pidoux. Mouvement périodique du sol.
Me Schipiloff. Moyen de purification de l’eau pour usa-
ges domestiques.
M. Thury, prof. Nouveau modèle de densimètre. — Ca-
thétomètre à crémaillère.
M. F.-L. Penot. Indices de réfraction d’une série isomor-
phe de cristaux à deux axes.
Sciences naturelles.
M. E. Chaix. Carte de l'Etna. — Eruption de l'Etna.
M. H. de Saussure. Sur la dernière éruption de l’Etna,
ACT. HELV. LAUSANNE, 1893. 7 10
146 RAPPORTS
M. Penard. Premiers jours de la vie d’un échinoderme.
MM. V. Fatio et Th. Studer. Catalogue distributif du ré-
seau de la Suisse.
M. E. Chodat, prof. Structure anormale de certaines
Malpighiacées. — Effets de l’électricité statique sur la ve-
gétation. — Nouvelles recherches sur l’origine des tubes
criblés dansle bois. — Nouveau procédé de double coloration.
MM. À. Chodat, prof., et Zollikofer. Corpuscules qui exis-
tent sur les poils du Dipsacus. — Filaments vibrants des
poils capités.
MM. R. Chodat, prof., et Hochreutiner. Oxalate de chaux
contenu dans des cellules.
MM. A. Chodat, prof., et de Jackzewski. Préparation des
champignons.
MM. R. Chodat, prof., et Ch. Roulet. Structure anormale
de la tige de Thunbergia laurifolia.
M. R. Chodat, prof., et M® 0. Malinesco. Structure cellu-
laire des Cyanophycées.
M. le Dr Sulzer. Travail de M. le D' Trousseau sur la con-
sanguinité en pathologie oculaire. — Théorie des surfaces
réfringentes de l'œil.
M. A. de Candolle. Jardin botanique de Stockholm.
M. L. Dupare, prof., Structure de la protogine. — Struc-
ture des Voirons. — Roches filonniennes dans les schistes
encaissants du Mont-Blane.
MM. L. Duparc, prof., L. Mrazec. Protogine du Mt-Blane.
—Bombes de l’Etna.—Recherchessur le massif du M*-Blane.
MM. L. Duparc, prof. et E. Ritter. Pointements graniti-
ques du massif de Beaufort.
M. A. Brun. Microcline de la protogine du Mont-Blane.
— (Couronnes d’amphibole brune qui entourent les
peridots d’un gabbro erratique. — Echantillon erratique
d'un schiste a ottrelites. — Echantillons de microcline. —
Pegmatite du Mont-Blanc.
SOCIETES GANTONALES 147
M. Ch. Sarasin. Roches exotiques que l’on trouve dans
le Flysch.
M. C. de Candolle. Analyse de divers travaux. — Plante
du genre Senecio. — Actions des rayons ultra-violets sur
la formation des fleurs.
M. Th. Flournoy, prof. Temps de réactions aux impres-
sions auditives. — Temps de réaction simple chez un sujet
du type visuel. - L’audition colorée.
MM. le D: d’Espine et le Dr de Marignac. Stréptocoque
retire du sang d’un malade atteint de scarlatine. — Note
sur une espèce de stréptocoque.
M. le D'd’Espine. Observation de purpura hemorrhagica
avec œdème étendu de la peau.
M. M. Micheli. Sur diverses espèces d’Iris.
M. le D' À. Hartmann. Travail de M. Plateau sur la res-
semblance protectrice de animaux.
M. le D: P. Binet. Toxicité comparée de métaux alcalins
et alcalino-terreux.
Me Cath. Schipiloff. Etude sur les fonctions des nerfs
de la vine paire. — Irrégularité florale des Légumineuses.
M. P. Chaix. La patrie du café.
M. Schiff, prof. Suc intestinal des mammifères comme
agent de la digestion. — Respiration des poissons.
M. le D" W. Marcet. Nouvelles études sur la respiration
chez l’homme.
M. M. Bedot. Répartition géographique des animaux de
la faune pélagique.
M. le D Girard. Recherche sur la fonction des canaux
semicireulaires de l’oreille chez la grenouille.
Le compte rendu de ces communications a paru dans
les Archives des sciences physiques et naturelles et a été
réuni en un tirage à part : Bulletin pour 1892.
-
148 RAPPORTS
6. Gilaris.
Naturforschende Gesellschaft des Kantons Glarus.
Präsident: Herr Gottfr. Heer, Pfarrer in Betschwanden.
Aktuar: » J. Weber, Sekundarlehrer in Netstall.
Quästor u. Bibliothekar: Herr J. Oberholzer in Glarus.
Ehrenmitglied: 1.
Ordentliche Mitglieder : 53.
Jahresbeitrag: 2 Fr.
Verzeichniss der in 1892-1893 gehaltenen Vorträge :
I. In den Hauptversammlungen :
Herr Pfr. E. Heer und D* Fritsche: Sterblichkeit und
Todesursachen im letzten Drittel des XVIII. Jahrhunderts.
Herr büscher, Kantonschemiker : Gifte und deren
Nachweis.
Herr Dr Wegmann : Ueber Algen und Meeralgen
insbesondere.
II. In den Sektionsversammlungen :
Herr Brändli, Erzieher : Die Biene und ihr Haushalt.
Herr Hafner, Hauptmann : Die Schmetterlinge des
Kantons Glarus.
Herr Pfr. Heer : Die Pflanzennamen im Volksmund.
Herr Pfr. Heer ; Heinrich Pfändler, ein Naturkundiger
des XVII. Jahrhunderts. Acht Tage in Rom.
Herr Heinrich Blesi-Tschudi: Die Pflanzen als Heilmittel.
Herr Wire, Sekundarlehrer: Die Holzgewächse des Kan-
tons Glarus.
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SOCIETES CANTONALES 149
7. Grisons.
Naturforschende Gesellschaft Graubünden’s in Chur.
Präsident: Herr D: P. Lorenz.
Vize-Präsident: » Dr F. Kaiser.
Aktuar: » Lehrer Fl. Davatz.
Kassier : » Ratsherr Pet. Bener.
Bibliothekar : » Rud. Zuan-Sand.
Assessoren : » Prof. D' Chr. Brügger.
» Oberingenieur Fr. von Sales.
Ordentliche Mitglieder : 133.
Ehrenmitglieder : 9.
Korrespondierende Mitglieder : 44.
Jahresbeitrag : 5 Fr.
In den 12 Sitzungen sind folgende Vorträge gehalten
worden:
Herr Prof. D Kreis: Ueber Butteruntersuchungen.
Herr Davatz, Lehrer: Ueber Mus Poschiavinus Fatio.
Herr D' E. Köhl: Ueber Phrenologie und die moderne
Localisation der Gehirnfunktionen.
Herr Imhof, Seminarlehrer : Ueber die Err-Gruppe und
die Piz-Plattagruppe.
Herr D' P. Bernhard: Ueber Sehen und Sehtäuschungen.
Herr Welhelm Jäger, Architect: Reisebilder aus Süd-
frankreich.
Herr J. L. Caflisch, Rechtsanwalt: Ueber Farbenano-
malien bei Schmetterlingen.
Herr Prof. D" C. Tarnuzzer: Ueber einige Mineralien
des Oberhalbsteins.
Herr D' F. Egger, von Arosa: Ueber Bergkrankheit.
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150 RAPPORTS
Herr D' P. Lorenz: Aus der neuesten Literatur zur bùnd -
nerischen Landeskunde.
Herr D' P. Lorenz: Ueber Städte-Reinigung mit beson-
derer Berücksichtigung von Chur. Drei Vorträge.
8. Lucerne. -
Naturforschende Gesellschaft in Luzern. -
Präsident: Herr Otto Suidter, Apotheker.
Aktuar : » D' Schumacher-Kopp, Kantonschemiker.
Kassier : » Karl von Moos, Förster.
Mitgliederzahl : 78.
Jahresbeitrag : 2 Fr.
Vorträge :
1. Herr Otto Suidter : Monographie des Krebses.
9. Herr Prof. Bachmann : Zur Physiologie der Algen
und Pilze.
3. Herr Burri, Kreisförster : Das Leben der Ameisen.
I. Teil.
4. Herr Burri, Kreisförster: Das Leben der Ameisen.
II. Teil.
5. Herr D' Schumacher-Kopp : Der Hurimerfang auf
Helgoland. — Die Papyrus in Sicilien.
6. Herr Otto Suidter : Monographie der Falltürspinne.
7. Herr » Ueber Lössmännchen im Gotthard-
gebiet.
8. Herr Burri, Kreisförster: Monographie des Pappel-
hartskäfers.
9. Herr Prof. Bachmann : Pflanzenparasiten.
10. Herr Prof. Ribeaud: Metamorphosen d. Nitrocellulose.
11. Herr Prof. Amberg : Stundenzonenzeit und Weltzeit.
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SOCIETES CANTONALES
9. Neuchatel.
Société neuchäteloise des sciences naturelles.
Président honoraire : M. L. Coulon, direct. des musées.
Président : » P. Godet, professeur.
Vice-président : » 0. Billeter, professeur.
Secretaires : » L. Du Pasquier.
» P. de Meuron.
Rédacteur du Bulletin: » F. Tripet, professeur.
Caissier : » J. de Perregaux.
Membres actifs : 120.
Membres correspondants : #1.
Membres honoraires : 22.
Cotisation annuelle : 8 Fr.
La Société a eu 15 séances pendant l'exercice 1892-1893,
qui s’est prolongé cette année jusqu'au 15 juin.
Liste des communications scientifiques.
M. O. Billeter, prof: Analyse des vins de Neuchâtel 1892.
— Sur la constitution des thiurées. — L’ebulliometre de
Salleron. — Nouvelle balance de Sartorius pour la mesure
de la densité des liquides.
M. Aug. Jaccard, prof. Sur l’urgonien supérieur des en-
virons d’Auvernier. — Sur les differents niveaux de Spon-
gitaires dans le Crétacé du Jura. — Sur le minerai de fer
des Brenets. — Sur l’opale du Locle. — Sur les Polypiers
des terrains crétacés dans Je Jura. — Les eaux souterrai-
nes, introduction à l’hydrologie da Jura. — L’hydrologie
du Jura (partie générale). — Note sur le gisement de fos-
siles de l’Astartien coralligene de la Chaux-de-Fonds. —
159 RAPPORTS
Sur le Corallien de Gilley (Doubs). — Sur le relevement
des couches glaciaires au Champ-du-Moulin. — Echantil-
lons de vivianite formée sur des débris de bois carbonises
récents. — Sur la houille tertiaire de Marsens (Fribourg).
M. Ad. Hirsch, prof. Sur la comète découverte par Hol-
mes le 6 novembre. — Courbes des variations de latitude
observées à Berlin, Prague, Strasbourg et Honolulu. —
Notice nécrologique sur le D Matthias Hipp, ancien direc-
teur de la fabrique de télégraphes à Neuchâtel.
M. P. Godet, prof. Monstruosités du type scalaris chez
l’escargot des vignes.— Sur les déformations de la coquille
des bivalves d’eau douce. — La collection d'œufs d’oi-
seaux de M. Samuel Robert, donnée au Musée d'histoire
naturelle par M. Alfred Borel. — Notice biographique sur
M. Eugène Mauler. — Sur un cas de monstruosité dans la
tige et l’inflorescence d’un Taraxacum officinale.
M. P. de Meuron, D* ès sc. Sur la grande Salamandre du
Japon (Cryptobranchus japonicus).
M. R. Weber, prof. Présentation de deux modèles nou-
veaux de câbles téléphoniques. — Sur la constante diélec-
trique. — La prévision du temps pour Neuchâtel de 1885
à 1892, par le bureau météorologique central.
M. G. Borel, D'-méd. Sur l'extraction de corps étrangers
de l’intérieur de l’œil.
M. L. Isely, prof. Sur les propriétés harmoniques des
miroirs et des lentilles.
M. F. Borel, ing. Sur un moteur électrostatique.
M. L. Favre, prof. Compte rendu d’un cas d’empoison-
nement par l’Amanita phalloides à Jurancon pres Pau. —
Sur le gisement de houille de Marsens (Fribourg).
M. H. Albrecht, D'-méd. Une visite au Sanatorium de
Leysin.
M. S. de Perrot, ing. Les divers systemes d’appareils
frigorifiques.
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SOCIÉTÉS CANTONALES 153
M. H. Ladame, ing. Sur une disposition de plaque tour-
nante ayant un diamètre inférieur à l’ecartement des
essieux extrêmes d’une voiture.
M. L. Du Pasquier, D'-phil. Rapport de la commission
chargée de s'occuper de la conservation des blocs errati-
ques. — Sur les seiches du lac de Neuchâtel, d’après les
recherches de M. Ed. Sarasin.
M. G. Ritter, ing. Sur les sources de Gorgier.
| M. Ed. Cornaz, D'-méd. Sur la presence aux environs de
Neuchâtel de la Rosa Sabine (Woods).
La Société a adopté un nouveau règlement, qui entrera
en vigueur avec le prochain exercice.
10. St-Gall.
Naturwissenschaftliche Gesellschaft in St. Gallen.
Präsident: Herr Prof. D' Wartmann , Mus. Dir.
Vice-Präsident: » Dr Ambühl, Kantonschemiker.
Kassier: » J.J.Gschwend, Kassier der Kreditanst.
Bibliothekar: » H. Schmid, Reallehrer.
Korresp. Aktuar: » Th. Schlatter, Gemeinderat.
Protok. Aktuar: » À. Ulrich, Reallehrer.
Beisitzer: » J. Brassel, Reallehrer.
» Stein, Apotheker.
» Wild, Forstverwalter.
» Brüschweiler, Adjunkt.
» Dr Vonwiller, Director.
Ehrenmitglieder : 35.
Ordentliche Mitglieder : 688.
Jahresbeitrag: Für Stadtbewohner 10 Fr.
» Auswärtige 5 Fr.
Zahl der Sitzungen: 15.
154 . RAPPORTS
Vorträge und Mitteilungen :
Herr D' Ambühl: Die Verhandlungen der schweizerischen
naturforschenden Gesellschaft in Basel.
Herr D' Ambühl: Die chemische und bakterielle Unter-
suchung des Trinkwassers, mit spezieller Berücksichtigung
der Untersuchung des Bodenseewassers.
Herr Brassel, Reallehrer: Mein Besuch der zoologischen
Station in Neapel.
Herr Brassel, Reallehrer: Mitteilungen über die Vögel
in Italien. |
Herr Professor Jäggi von Zürich : Der Hahnenfuss mit
Massliebchenblüten (Ranunculus bellidiflorus) des F. Gess-
ner, eine botanische Mystification aus dem vorigen Jahr-
hundert.
Herr Kast, Reallehrer, Wattwil: Die wichtigsten Kultur-
pflanzen im alten Aegypten.
Herr Kehl, Secundarlehrer : Die wichtigsten Parasiten
des Menschen.
Herr D: C. Keller, Professor, Zürich : Das Genossen-
schaftsleben (Symbiose) im Tierreiche.
Herr Kelchmann, Ingenieur : Die Wasserversorgung aus
dem Bodensee für die Stadt St. Gallen in technischer und
finanzieller Hinsicht.
Herr D' Lang, Professor, Zürich : Das Regenerationsver-
mögen der Tiere.
Herr D: Leuthner : Die Beziehungen der Fauna und Flora
Chili’s zu derjenigen von Europa an der Hand der von Phi-
lippi gezogenen Schlüsse.
Herr Rehsteiner, Apotheker: Der heutige Stand der Cho-
lerafrage.
Herr D' Guido Rheiner: Die gesundheitlichen Gefahren
einzelner Berufsarten. 2 Teil.
Herr D' O. Roth, Docent, Zürich: Die bakteriologische
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SOCIETES GANTONALES 155 È
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Wasseruntersuchung mit besonderer Rücksicht auf das
Bodenseewasser.
Herr Schawalder, Secundarlehrer : Aus dem Seelenleben
der Tiere.
Herr Th. Schlatter, Gemeinderat:Die Temperaturverhält-
nisse des Bodensees mit Rücksicht auf Wasserversorgung.
Herr Schmid, Reallehrer: Die Fische des Bodensees.
Herr D’ Steiger, Professor : Die Induktionswage von Hug-
- hes und ihre praktische Anwendung insbesondere zum
Nachweis metallischer Fremdkörper im menschlichen Or-
ganismus.
Herr Ulrich, Reallehrer: Naturgeschichte der Schnecken
und ihre Verbreitung in den Kantonen St. Gallen und Ap-
penzell.
Herr D' Vonwiller, Director: Demonstration des Cholera-
bacillus.
Herr D' Wartmann, Director: Vorweisung zoologischer
Objekte aus dem naturhistorischen Museum mit erlàutern-
den Notizen. ;
Herr D' Wartmann, Director: Reptilien und Lurche aus
dem Tessin, gesammelt von D' Vinassa in Lugano.
Herr D' Wartmann, Director: Blühende Orobanche gran-
diflora kultiviert auf Vicia faba, etc.
Herr Zollikofer, Präparator: Vorweisung einer Collection
selbstgesammelter nordischer Seevögel mit darauf bezüg-
lichen Reisenotizen.
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44. Schaffhouse.
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Naturforschende Gesellschaft in Schaffhausen.
Präsident : Herr D' @. Stierlin, Bezirkarzt.
Vice-Präsident : » D' Emil Joos, Regierungsrath. >
Aktuar.: » D'J. Nuesch.
Anzahl der Mitglieder : 63.
Jahresbeitrag : 3 Fr.
ME
156 RAPPORTS
In den 8 Sitzungen wurden folgende Vorträge nebst
einer Reihe kleinerer Mittheilungen gehalten:
1. D" Schaad : Ueber mitteleuropäische Zeit und Ein-
heitszeit nach Stundenzonen.
9. D Stierlin : Ueber den Höhlenfund bei Büsserach.
3. D' J. Nuesch : Ueber den Fund von Mammuthzähnen
in Schleitheim.
4. DJ. Nuesch : Ueber die diesjährigen Ausgrabungen
beim Schweizerbild.
5. D' von Mandach sen’ : Ueber die Gibbonaffen, ihre
geistigen Fähigkeiten und ihre Stellung im Thierreich.
6. Dr Stierlin : Ueber die Feldmäuseplage in Griechen-
land und über das Mittel zur Bekämpfung derselben.
7. D' von Mandach sen": Ueber die Immunität gegen-
über septicämischen Krankheiten.
8. D! Gysel, Director : Ueber den elektrischen Dr dia
9. Prof. Amsler-Laffon : Ueber Wind und Wolken.
10. Prof. J. Meister : Ueber Gletscherbildungen um
Schaffhausen. i
12. Soleure.
Naturforschende Gesellschaft in Solothurn.
Präsident : Herr D’ Fr. Lang, Prof.
Aktuar : » A. Strüby, Prof.
» J. Ene, prof.
Cassier : » B. Reinert, Negt.
Mitglieder : 235.
Jahresbeitrag : 3 Fr.
Vorträge :
Herr Oberst Brosi : Christoph Columbus und seine
Vorgänger.
SOCIETES GANTONALES 197
Herr D' Kottmann, Spitalarzt : Ueber Ermüdung.
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>
>
»
»
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J. Enz, Prof.: Isaac Newton und das Gravitations-
gesetz.
Wiswald, Zahnarzt : Geschichte der Cholera.
P. Felber , Gasdirektor : Neuere Bauwerke in Bern.
D' Lang, Prof.: Die Katastrophe von St. Gervais.
D' Barbieri, Prof., Zürich : Die Entwickelung der
Photographie.
. B. Huber, Reallehrer : Die Luftschifffahrt.
D: 0. Gresly, Arzt : Laienhülfe in Notfällen.
J. Walter, Prof.: Atome und ihre Beziehungen.
A. Strüby, Prof.: Alpwirtschaftliche Rundschau.
E. Bodenehr, Kantonsingenieur : Eine Besteigung
des Gspaltenhorn im Kienthal.
D' Michel, Arzt : Ueber seine Reise als Schiffsarzt
nach Batavia.
J. Enz, Prof.: Interferenz, Beugung und Polarisa-
tion des Lichtes.
Schlatter , Stadtingenieur : Tiercrematorien.
D' Lang, Prof.: Ein Besuch beim Schweizersbild.
Spielmann , Ingenieur : Falbs kritische Tage.
D' Lang, Prof. : Das Erdbeben auf Zante, den
312. Jam. 1891.
15. Tessin.
Società Ticinese delle Scienze naturali.
Presidente : Sig. Dott. Giov. Ferri, prof. in Lugano.
Segret.-cassiere : » Zug. Defilippis, in Lugano.
Membri : 32.
Tassa annuale : 3 Fr.
158 RAPPORTS
Communicazioni.
Sig. Dott. Calloni, Silv. Sopra una nuova Campanula
della specie glomerata, di straordinaria picolezza, che de-
nomina uniflora.
Sig. Ferri, G. Sopra la nuova colonna meteorologica sta-
bilita di recente in Lugano.
14. Thurgovie.
Naturforschende Gesellschaft des Kantons Thürgau.
Präsident: Herr Prof. D' Grubenmann.
Quästor: >», Prof? DPless-
Aktuar: » Prof. Wegelin.
Bibliothekar : » Prof. Zimmermann.
Ehrenmitglieder : 12.
Ordentliche Mitglieder : 94.
Jahresbeitrag :5 Fr.
Vorträge im naturwissenchaftliche Kränzchen in Frauenfeld
im Winter 1892-98 :
Herr Kantonschemiker Schmid : Einrichtung des kan-
tonalen Laboratoriums und Besuch desselben.
» D' Elias Haffter : Die Errungenschaften der mo-
dernen Chirurgie und ihre Zielpunkte.
>» Zahnarzt Brodbeck : Ueber Stiftzähne, Kron- und
Brückenarbeiten, mit Demonstration.
» Prof. Grubenmann : Ueber die Umwandlung (me-
tamorphose) der Gesteine, mit Demonstration.
» Prof. Hess : Ueber electrische Kraftübertragung,
mit Demonstration.
» Prof. Wegelin : Ueber Blitzschlag in Weinberge.
sii
SOCIETES CANTONALES 159 -
Herr D' Debrunner : Zur Frage der Anschaffung eines
Desinfectionsapparat für Frauenfeld.
» Dr Isler und Zahnarzt Brodbeck : Ursachen und
Folgen kranker Zähne, mit besonderer Berück-
sichtigung der Resultate einer Zahnuntersuchung
bei Schulkindern.
» Dr Albrecht : Ueber die Frage der Absonderung,
Canalisation und Abfuhr in Frauenfeld, mit Be-
rücksichtigung der Massregeln gegen die Cholera.
Apotheker Schzlt : Mitteilungen über Kolibris und
Paradiesvögel mit Demonstration ; sowie über
einen anormalen Rehfuss.
» Prof. Wegelin : Mitteilungen über eine Seidenbie-
nencolonie in der Nähe von Frauenfeld.
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15. Valais.
La Murithienne: Société valaisanne des sciences naturelles,
fondée en 1861 ; section de la Société helvétique depuis 1890.
Comité pour 1892-93 :
Président: M. F-0. Wolf prof. à Sion.
Vice-président: » Em. Burnat, a Nant s. Vevey.
Secrét.-caissier : » Rev. Besse, prof. à l’école agr. d’Ecòne.
Bibliothécaire : » Oggier, secr. au départ. milit. a Sion.
Membres adjoints pour la rédaction du Bulletin :
M. H.Jaccard, professeur, à Aigle.
M. Fr. Tripet, professeur, à Neuchâtel.
Membres adjoints pour les stations botaniques :
M. le D' Beck, député, à Monthey.
M. Em. Burnat, à Nant sur Vevey.
Membres actifs : 120.
Membres honoraires : 12.
Cotisation annuelle : 5 Fr.
160 RAPPORTS
La XXXIII° Reunion générale a eu lieu le 31 juillet 1893,
a Sion, dans une des salles du nouveau college. Gette
séance, honorée de la présence de M. L.-L. von Roten,
vice-president du Conseil d’Etat du Valais, et de M. Ch. de
Rivaz, president de la ville de Sion, a été fréquentée par
38 sociétaires de Vaud, de Genève, de Bâle, du Valais,
d’Allemagne et d'Italie.
Communications :
M. Wolf, président, rappelle dans son discours d’ouver-
ture differents souvenirs et progres réalisés par la Société
depuis sa dernière réunion à Sion, 1875, date dès la-
quelle il se trouve à la tête de la Murithienne.
M. le D' Frey-Gessner, de Genève, donne la suite de ses
tables analytiques sur la determination des Hyménoptères
du Valais, c’est-à-dire des familles: Sapygidæ, Scolia-
dide, Mutillide et Trigonalyde.
M. Em. Burnat, de Vevey, presente une boite-presse de
botanique perfectionnée, en aluminium, et a propos de
son travail sur les plantes des Alpes maritimes il parle
des difficultes a surmonter pour le monographiste d’une
nouvelle flore locale.
M. Besse, G. R. du Grand-St-Bernard, présente un tra-
vail sur les Potentilles et les Alchémilles du Valais, et indi-
que de nouvelles stations de plantes rares du canton.
M.le D' Cornaz père, de Neuchâtel, retrace les souvenirs
d'une excursion botanique aux vallées de la Viège, il y a
un demi-siècle (1842), avec MM. Jean Muret, Georges
Reuter et Victor Ruffy.
Le 1° août, une vingtaine de membres partirent pour
une excursion de trois jours au col du Sanetsch.
Aux stations botaniques de Zermatt et du Grand-Saint-
Bernard, on en a ajouté en 1893 une troisième , située de-
vant le nouveau collège de Sion.
SOCIETES CANTO NALES 161
16. Vaud.
Société vaudoise des sciences naturelles.
Président :
_ Vice-président :
Membres du Comité :
Secrétaire :
_ Bibliothécaire :
Editeur du Bulletin :
_ Caissier :
Vérificateurs :
M. Dufour, Henri, professeur.
» Palaz, A., professeur.
M. Gonin, L., ingénieur.
» Nicati, A., pharmacien.
» Gauthier, L., chef de serv.
M. Welczek, E., professeur.
» Mayor, L., professeur.
» Roux, F., directeur. =
» Pelet, L., professeur.
M. Chenevière.
» Dapples, colonel.
» Robert, W.
Membres ordinaires au 21 juin 1893: 226
» honoraires
Membre émérite
» 50
» 1
_ Cotisation annuelle des membres lausannois : 8 fr.
ge Id. »
» forains : 6 fr.
Pendant l’exercice 1891-99, la Société a tenu 17 séances,
dans lesquelles ila été présenté les communications sui-
vantes :
M. H. Badoux, forestier : Les dégâts causés par la
nonne dans les forêts de la Bavière et du Wurtemberg.
ACT. HELV. LAUSANNE, 1893.
- 11
162 RAPPORTS
M.S. Bieler, directeur : Le cuir du fameux porc « John»,
de Payerne. — Le Poligonum cuspidatum comme plante
fourragère.
M. H. Blanc, prof. : Cas remarquables de mimetisme. —
Travail de M. Ducret, sur le développement des nageoires
chez la truite. — Mélanges zoologiques. — La truite arc-
en-ciel.
M. H. Brunner, prof. : Travail de M. L.-C. de Coppet,
sur la temperature du maximum de densité des solutions
aqueuses.— À propos de la réaction entre la phenylhydra-
cine et le nitroprussiate de sodium.—-Sur latheobromine et
la cafeine (en collaboration avec M. Leins). — Sur la cycla-
mine et la primuline (en collaboration avec M. Angelescu).
M. E. Chuard, prof. : Contribution à la géologie agricole
du canton de Vaud. — Présentation de gyps fibreux de
Morges et de pierres précieuses de la fabrique Junod, à
Lucens. — Action de l’acide sulfureux sur les carbonates
et phosphates de calcium. — Découverte de Vivianite dans
les travaux de correction de la Broie.
M. Cruchet : Constatation de la tuberculose chez le bétail
à l’aide de la tuberculine.
M. Ch. Dufour, prof. : Le mouvement progressif du re-
froidissement du 7 mai 189.
M. H. Dufour, prof. : Sur la vitesse du son dans l’alumi-
nium. — Presentation d’un miroir magique. — Les nou-
velles expériences de MM. Sarasin et de la Rive, sur la ré-
flexion des ondes électriques. — Projection de photogra-
phies de nuages.
M. J. Dufour, prof. : Supplement à la flore d’Aclens, par
M. Corboz. — La nouvelle maladie de la vigne en Califor-
nie. — Sur la destruction du ver de la vigne.
M. E. Dutoit : La grotte des rochers de Naye.
SOCIETES CANTONALES 163
M. F.-A. Forel, prof.: Présentation de graines d’une
Euphorbiacee du Bresil, douées de mouvements curieux
dus à de petites larves de Coléoptères, qui y sont renfer-
mées. -— Expériences faites à l’entonnoir de Bon-Port. —
Présentation des premières feuilles d’un atlas des lacs
français, par M. Delebecque, ingénieur à Thonon. — Tra-
vail de M. Bührer, sur l'importance du givre déposé sur
différents objets. — Hache rapportée par M. Jemir de son
voyage au Tonkin et en Assam. — Correction à apporter
à la formule des seiches suivant la hauteur du lac. — La
vitesse du courant dans le lac Léman.
M. L. Gauthier : Acclimatation d'arbres fruitiers à La
Vallée. — Résumé météorologique de 1891 pour la vallée
de Joux. — Contribution à l’histoire du lac de Joux.
M. H. Golliez, prof. : Le haut plateau et le grand Canion
du Colorado.— Photographies de polis glaciaires, mis à nu
sur la place du Château, à Lausanne.
M. Gonin, cand. med. : Les métamorphoses des papillons.
Dessins et préparations microscopiques. (Lab. du prof. E.
Bugnion.)
M. A. Herzen, prof. : Présentalion d'un exemplaire vi-
vant de Phrynosoma du Pécos.
M. P. Jaccard, préparateur : L'influence de la pression
sur les plantes. — Le développement du pollen chez 1 £-
phedra helvetica. G.-A. Mey.
M. A. de Jaczewski : Champignons de la contrée de Mon-
treux. — La methode de Herpell pour créer un herbier
de champignons hyménomycètes.
M. Kool, ingénieur : Mouvement d’un corps passant par
un puits qui traverserait la terre par son centre. — Sur la
définition du plan dans les traités de géométrie. — Tempé-
rature à l’intérieur du globe. — Sur la détermination de la
densité de la terre.
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164 RAPPORTS
M. Lecoultre : Un nouveau chronographe.
M. Lugeon, assistant de géologie: Geologie de la contrée
comprise entre la partie moyenne de la vallée du Giffre et
le haut des vallées de la Drance de Bellevaux et du Biot
(Haute-Savoie).
M. le D' Machon : Voyage au Paraguay. Projections. —
Voyage dans la Pampa et la Patagonie. — L’äge de la
pierre en Patagonie.
MM. Möhlenbrücke et Dupuis : Projections de DIA
phies d’etincelles électriques.
M. Raoul Pictet : Utilisation des basses températures | en
chimie.
M. E. Renevier, prof. : Tectonique des Préalpes de la
Savoie. — Notice du D' A. Jaccard, du Locle, sur les gise-
ments fossilifères des terrains crétaciques des environs de
Ste-Croix. — Découverte d'un fossile ressemblant à une
Conularia dans les gisements néocomiens de Chdtel-Saint-
Denis. — Les moraines terminales des environs de Sierre
et quelques points de la stratigraphie valaisanne.
M. W. Robert: Echantillons de galène artificielle obtenus
par la fusion de plaques d’accumulateurs. — Cristaux de
bismuth.
M. F. Roux, directeur : Un curieux cas de justice chez
les corneilles.
M. Taillens, cand. méd. : Sur la glande de Harder. (Lab.
du prof. N. Löwenthal.)
M. Wilezek, prof. : Le gui sur le Pinus silvestris et au-
tres végétaux
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SOCIETES GANTONALES 16
47. Zurich.
Naturforschende Gesellschaft in Zürich.
Präsident: Herr Prof. D' @. Lunge.
Vize-Präsident: » Prof. D' A. Lang.
Aktuar : » D' K. Fiedler.
Quästor : » D' H. Kronauer.
Bibliothekar : » Prof. D' H. Schine.
Beisitzer : >» Prof. D' Kleiner.
> Prof. Dr Rudio.
Ehrenmitglieder : 12.
Korrespondierende Mitglieder : 7.
Ordentliche Mitglieder : 229.
Jahresbeitrag : für Stadtbewohner : 20 Fr.
» für Auswärtige : 7 Fr.
Im Berichtjahre 1892-93 wurden in 9 Sitzungen 21 Vor-
träge und Mitteilungen gebracht:
Herr Prof. D' Bühler : Ueber das Wiederbegrünen der
von der Nonne befallenen Fichtenwaldungen in Schwaben.
Herr D’ K. Fiedler: Ueber eine Süsswasser-Nemertine.
Herr Prof. D' Forel : Ueber den Nestbau der Ameisen.
Herr Prof. Dr Goldschmid: Ueber die Lagerung der Atome
im Raume.
Herr Prof. D' Heim : Ueber eine geologische Profilma-
schine. — Ueber die Blitzwirkungen an Gesteinen.
Herr Prof. Dr Keller : Ueber die Uwadi- Akazie und
ihre Ameisen.
Herr Prof. D' Kleiner : Ueber die durch elektrische Po-
larisation in Isolatoren erzeugte Wärme.
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166 RAPPORTS
Herr Prof. D' Lang: Ueber den Ursprung der Mollusken.
— Der Nautilus und die Skelettbildungen der Gephal-
opoden. — Demonstration des Skeletts eines afrikanischen:
Strausses.
Herr D' von Monakow : Demonstration eines Anence-
phalus.
Herr D' Overton: Ueber die Gentrosomem der Pflanzen.
Herr Prof. D' Pernet : Die neueren Bestimmungen der
Ausdehnung des Wassers.
Herr Prof. Ritter : Der Fränkel’sche Dehnungszeichner
und seine Anwendung.
Herr D' Schall: Aus der Theorie der elektrolytischen Dis-
sociation.
Herr Prof. D' Schinz: Haastia pulvinaris, eine neuseelän-
dische Polsterpflanze.
Herr Prof. D' Schröter : Die Spörri’sche Bambussamm-
lung. — Ueber die Pflanzengenossenschaften in den Alpen.
Herr Prof. D' Stöhr : Ueber die Schleimzellen des Vogel-
darms und die Lieberkühn’schen Krypten des Meerschwein-
chendarms.
Herr Prof. Dr 0. Wyss : Ueber die Erscheinungen bei
Blitzschlägen beim Menschen.
Der 37. Jahrgang der Vierteljahrsschrift enthielt 18. Bei-
träge von 10 Verfassern, als Neujahrsblatt erschien der
Vortrag von Herrn Prof. Forel. Ausserdem gab die Gesell-
schaft ein von Herrn Prof. Wolf zusammengestelltes Ge-
neralregister ihrer bisherigen Veröffentlichungen heraus.
L
4.
3
.
ETATS NOMINATIFS
Participants à la session de Lausanne.
A. Membres effectifs de la Société.
(L’asterisque (*) designe les nouveaux adhérents).
1. Bale.
MM. Burckhardt, F., prof., Bâle.
Cornu, Félix, chimiste, Bale.
. Hagenbach-Bischoff, E., prof., D’, Bale.
Kahlbaum, Georg, prof. D', Bâle.
Kollmann, J., prof., D', Bâle.
Piccard, J., prof., Bale.
Riggenbach-Burckhardt, prof., D', Bâle.
Riggenbach-Stehlin, banquier, Bäle.
Von der Mühll, K., prof., D', Bâle.
168 ETATS NOMINATIFS
2. Berne.
MM. Brückner, E., prof., D', Berne.
Fischer, Ed., prof., D', Berne.
Graf, J.-H., prof., D’, Berne.
Kocher, Th., prof., D', Berne.
Reber, J., D', Berne.
Studer, Th., prof., D', Berne.
3. Fribourg.
MM. Cuony, pharmacien, Fribourg.
Dusserre, chimiste, Fribourg.
Horner, prof., Fribourg.
Musy, prof., Fribourg.
4. Genève.
MM. Barbier, Henri, D', Geneve.
Bedot, M., conservat. Mus. hist. nat., Genève.
Brun, J., prof., Genève.
Chodat, Rob., prof. D", Genève.
“de la Rive, Lucien, Genève.
Favre, Ernest, Genève.
*Flournoy, Edmond, étud., Genève.
Flournoy, Th., prof., Genève.
Galopin, Ch., Dr, Genève.
*Guye, Ch.-Eugene, D’, Genève.
Micheli, Marc, Genève.
PARTICIPANTS A LA SESSION DE LAUSANNE 169
Muller, Jean, prof. D', Genève.
Perrot, Louis, Genève.
Pictet, Amé, D’, Genève.
Pictet, Raoul, prof. à Berlin, Genève.
Redard, prof., D', Genève.
Rilliet, Alb., Genève.
Sarasin, Edouard, Genève.
Soret, Ch., prof., Genève.
Sulzer, D.-E., D', Genève.
Yung, E., prof., Genève.
Mlle Schipiloff, Catherine, Genève.
MM.
D. Grisons.
Amann, Jules, pharmacien, Davos.
6. Lucerne.
Schuhmacher-Kopp, D', chimiste cantonal, Lucerne.
7. Neuchâtel.
Béraneck, Ed., prof., D', Neuchâtel.
Billeter, O., prof., Dr, Neuchâtel.
Cornaz, Ed., D', Neuchatel.
Favre, Louis, prof., Neuchàtel.
Jaccard, Aug., prof., D', Locle.
Godet, Paul, prof., Neuchâtel.
*Rivier, Henri, assist. Lab. chim., Neuchätel.
Tripet, Fritz, prof., Neuchätel.
Weber, Rob., prof., D', Neuchâtel.
«
170 ÉTATS NOMINATIFS
S. Schaffhouse.
MM. Amsler-Laffon, Schaff house.
Meister, J., prof., Schaffhouse.
Nuesch, J., D', Schaff house.
9. Soleure.
M. Lang, Fr., prof., D', Soleure.
10. Valais.
MM. *Besse, M., chanoine, prof., Ecòne.
de Riedmatten, P.-M., prof., Sion.
Wolf, F.-O., prof., Sion.
41. Vaud.
MM. Bieler, S., Direct. Inst. agric., Lausanne.
Blanc, H., prof., D', Lausanne.
Brunner, H., prof., D', Lausanne.
Bugnion, E., prof., D', Lausanne.
* Bùhrer, C., pharmacien, Clarens.
Chuard, E., prof., Lausanne.
Dapples, Ch., ingénieur, Lausanne.
de Cérenville, prof., D', Lausanne.
* de Jaczewsky, Arthur, Montreux.
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Cai debe Lit e a er, i
PARTICIPANTS A LA SESSION DE LAUSANNE ze!
de Loriol, Perceval, Crassier.
de Sinner, Ch., ingénieur, Nyon.
Doge, Francois, Tour-de-Peilz.
Dufour, Charles, prof., Morges.
Dufour, Henri, prof., Lausanne.
Dufour, Jean, prof., D', Lausanne.
Dufour, Marc, prof., D', Lausanne.
Dürr, Henry, prof., Lausanne.
* Dutoit, Constant, prof., Orbe.
Forel, F.-A., prof., D', Morges.
* Ganty-Berney, prof., Château-d’Œx.
* Gauthier, Louis, chef de service, Lausanne.
Girardet, F., prof., Morges.
Golliez, H., prof., Lausanne.
Goll, Hermann, Lausanne.
Gonin, Louis, ingénieur cantonal, Lausanne.
Guinand, E , architecte, Lausanne.
Guisan, René, ingénieur, Lausanne.
* Heer, Oswald, D", Lausanne.
Herzen, Al. prof., D', Lausanne.
Jaccard, Henri, prof., Aigle.
Martinet, G., Directeur stat. laitière, Lausanne.
* Muret, Ernest, inspecteur forestier, Morges.
* Pischl, A., pharmacien, Lausanne.
Renevier, E., prof., Lausanne.
Rey, Gustave, prof., Vevey.
Robert, William, chimiste, Lausanne.
* Rosset, Constant, directeur des mines, Bex.
Schardt, Hans, D', Montreux.
Schnetzler, B., prof., Lausanne.
Secretan, Alfred, D', Lausanne.
* Stilling, H., prof., D', Lausanne.
Vionnet, Paul, pasteur, Etoy.
* Wilezek, prof., D', Lausanne.
Pi. 172
MM.
MM.
MM.
MM.
ETATS NOMINATIFS
42, Zurich.
Heim, Albert, prof., D', Zurich.
Kleiner, A., prof., D", Zurich.
Lang, A., prof., D', Zurich.
Meister, Otto, chimiste, Thalweil.
Schröter, Carl, prof.. Zurich.
Von Wyss, C.-H., D", privat docent, Zurich.
13. Etranger.
Delebeeque, André, ingenieur, Thonon (H**-Savoie).
Torcapel, A., ingenieur, Avignon.
Urech, F., prof., D', Tubingue.
B. Membres honoraires.
Cotteau, G., Auxerre.
Daubrée, A., membre de l'Institut, Paris.
Garriel, prof., Paris.
Gladstone, J.-H., D', Londres.
Penck, Alb., prof. D', Vienne (Autriche).
C. Hôtes officiels.
Boiceau, Ch.,vice-presid. du Grand Conseil, Lausanne.
Ruffy, Eug., conseiller d'Etat. id.
Cossy, Robert, conseiller d'Etat. id.
Chuard, Ernest, présid. du Conseil communal. id.
Cuénoud, S., syndic de Lausanne. id.
Grenier, L., membre de la Municipalité. id.
Vuichoud, E., syndic des Planches, Montreux.
PARTICIPANTS A LA SESSION DE LAUSANNE 173
D. Membres de la Société vaudoise
| des sciences naturelles.
Amstein, H., prof., D', Lausanne.
Aubert, Samuel, maître secondaire, Le Sentier.
Barber, H -J., Glarens.
Blanc, F., préparateur au Musée, Lausanne.
Borgeaud, Albert, vétérinaire, Lausanne.
Chavannes, Julien, banquier, Lausanne.
Conod, G., architecte, Lausanne.
Curchod-Verdeil, forestier, Lausanne.
de Blonay, H., ingénieur, Lausanne.
de Coppet, L.-C., D', Lausanne.
Ducret, Eug., D', maître au College, Moudon.
Gander, S!, president du tribunal, Grandson.
Gautschy, Emile, opticien, Lausanne.
Gloyne, G -P., Clarens.
Grandjean, G., etudiant, Lausanne.
Grenier, W., professeur, Lausanne.
Jaccard, Paul, assistant de botanique, Lausanne.
Kamm, Henri, Lausanne.
Löwenthal, Nathan, prof. D', Lausanne.
Lugeon, Maurice, assistant de géologie, Lausanne.
Morax, J., D', Morges.
Nicati, Aug., pharmacien, Lausanne.
Nussbaum, Charles, chef d’Institut, Blonay.
Olivier de Speyr, chef d’Institut, Lausanne.
Payot, L.-H., ancien instituteur, Corcelles s/Goncise.
Rouge, F., libraire, Lausanne.
Schenk, Alex., etudiant, Lausanne.
Seiler, F., chimiste cantonal, Lausanne.
Tallichet, E., dir. Bibliotheque universelle, Lausanne.
van Muyden, Alois, ingenieur, Lausanne.
174
MM.
MM.
ETATS NOMINATIFS
E. Hötes etrangers.
Boehm, Georges, prof., D', Fribourg en Brisgau.
Cérésole, Maurice, D", Neuveville-s/Saöne.
Chiais, de Menton {Alpes-Maritimes).
Cornu, Félix, D', Montreal.
de Margerie, Emmanuel, Paris.
Emden, R., Dr, Munich.
Emery, Carlo, professeur, Bologne.
Friedel, Ch., membre de l’Institut, Paris.
Marckwald, W., D', Berlin.
Meunier, Stanislas, prof. au Museum, Paris.
Radlkofer, prof., Munich (Baviere).
Schrodt, P.-F., D, Heidelberg (Bade).
F. Autres participants.
Bonnard, Jean, professeur, Lausanne.
Bugnion, Gustave, licencié en théologie, Lausanne:
Chavannes, Ernest, Lausanne.
Dumas, Paul, Genève.
Martin, prof., Genève.
Möhlenbrücke, assistant de physique, Lausanne.
Secretan-Mayor, Ch., D', Lausanne.
van Muyden, Berthold, avocat, Lausanne.
van Muyden, Fédor, Lausanne.
Wehrli, Léon, Aarau.
MUTATIONS DE L'ANNÉE 175
Jul
Mutations survenues dans le personnel de la Société.
A. Membres recus à Lausanne.
1. Membres honoraires (7).
MM. Baron de Müller, Ferd., Gov. Botanist, a Melbourne.
Marsh, prof. Yale i Newhaven (Etats-Unis).
Michel Lévy, direct. carte géol. de France, Paris.
von Bauernfeind, Geheimrath, Munich.
Jansen, J., membre de l’Institut, à Paris.
Vallot, J., fondat. Observatoire du Mont-Blanc, Paris.
Emmons, ing. en chef à Washington (Etats-Unis).!
9. Membres ordinaires (30).
Barbier, Henri, D' ès sciences, Genève.
Besse, Maurice, chanoine, prof., Ecòne.
Bühler-Lindenmeyer, pharmacien, Bale.
Bührer, C., pharmacien, Clarens. |
Clément, Eug., pharmacien, Orbe.
de Goumoéns, Georges, ingénieur, Lonay sur Morges.
176
i MM.
Me
MM.
PRI,
ÉTATS NOMINATIFS
de Jaczewski, Arthur, botaniste, Montreu
Duserre, Charles, chimiste, Fribourg.
Dutoit, G., prof., Orbe.
Engelmann, A., pharmacien, Territet.
Flournoy, Edm., etudiant, Geneve.
Ganty-Berney, prof., Château-d’Œx.
x.
Gauthier, Louis, chef de service, Lausanne.
Guye, C.-Eug., privat-docent, Zurich.
Heer, Oswald, docteur-médecin, Lausanne.
Jabs, Asmus, directeur de fabrique, Wyhlen (Bade).
Kissling, E., institut. sec., Berne.
Meister, Ed., chimiste, Thalweil (Zurich).
Messerschmitt, D’, ing., Zurich.
Muret, Ernest, forestier, Morges.
Pischl, Ch., pharmacien, Lausanne.
Rivier, H., assistant de chimie, Neuchätel
Rosset, Gonstant, directeur des salines, B
Stilling, H., prof., D', Lausanne.
Vautier, Aug., Grandson.
CX.
Veillon, H., D", assistant de physique, Bâle.
Weber, Julius, prof. au Technicam, Winterthour.
Wilezek, prof., D', Lausanne.
von Wyss, G.-H., D", privat-docent, Zuric
Schipiloff, Catherine, Genève.
B. Decedes.
(Jusquau 15 septembre 1893.)
1. Membres honoraires:
Baumgartner, Geh. Hof., Baden-Baden.
Biermer, A., prof., D', Geh.-Med., Breslau.
v. Hayden, F., Washington
h.
Annee de
Année de
naissance. reception.
1798
1327
1838
1885
1876
MM.
MM.
MUTATIONS DE L’ANNEE
9. Membres ordinaires:
Am-Stein, J.-G., docteur-med., Zizers
Berry, doct.-med., St-Moritz (Engadine).
Bertschinger, Carl, D', Lausanne .
Boechat, P.-A., doct.-med., Fribourg
Bölger-Hindermann, Kaufm., Bäle
Buzzi, Alf., med. chirurg., Lugano.
de Candolle, Alph., prof., Genève.
Chavannes, Sylvius, Aigle
Colladon, Daniel, prof., Genève
Custer, H., D' phil. Adı au:
un, J.-C., trad. en chef, Bee’
Dufour, Louis, ancien prof., Lausanne .
Fankhauser, Docent, Berne .
Fetscherin, F., doct.-méd., Nyon .
Hipp, M. D', ingenieur, Zurich
Hofstetter, C.-E., doct.-méd., Lucerne .
Kaufmann, F.-J., prof., Lucerne
Kinzelbach, E., Direkt., Gerlafingen .
Kottmann, Carl, doct.-méd., Soleure
Lindt, Rud., Apotheker, Berne.
Lossier, L., ingénieur, Besançon .
Manni, Ch.-J., Forstinspekt., Coire
Matthey, Fréd., géomètre, Delémont .
Pfister, Rud., commandant, Schaffhouse.
Tschudi, N., doct.-méd., Glaris .
C. Démissionnaires.
de Bosset, Fréd., Neuchâtel .
de Chastonay, J.-M., pharmacien, Sierre.
Du Plessis-Gouret, D", Anières(Genève).
ACT. HELV., LAUSANNE 1893.
Année de
naissance.
1819
1828
1856
1847
1817
1854
1807
1833
1803
1823
1829
1832
1847
1829
1813
1858
1825
1841
1810
1823
1847
1822
1826
1824
1814
1840
1845
1838
177
Année de
réception.
1874
1863
1881
1876
1841
1889
1825
1853
1824
1864
1869
1354
1874
1860
1858
1883
1858
1888
1836
1851
1883
1874
1858
1873
1851
ETATS NOMINATIFS
Année de Année de
naissance. réception.
Favre, Cam. rentier, Genève . . . 1845 1886
Gebhart, J., Arzt, Felben ee 1842 1887
Guillaume, G., anc. cons., d’Et. Neuchätel 1817 1849
Juillard, G., of Dr, ana ee iS
Landry, L.-Fl., med., Chaux-de-Fonds . 1821 1847
Müller, P., Kreisrichter, Davos. . . . 1898 1890
Niehaus, P., doct.-med., Berne . . . 1848 1878
Posth, Jules, rentier, Genève . . . . 1833 1886
de Riedmatten, R., banquier, Sion . . 1849 1879
Rigaud, Ch. lieutenant-colonel, Genève. 1835 1886
Schwander, E., Münchenbuchsee . . . 1862 1888
Stàubli, N., Erzieh.-Secretàr, Aarau . . 1837 1881
Suter, H., prof. Dr Zurich? 2.2 os
Wieland, E., Arzt, Rheinfelden. - . . 15021807
Battaglini, A., D!, jur., Lugano . . | — ‘1889.
De Filippis, Eug., bang”, Lugano . = 1856 1889
Hörler, H., Apotheker, Herisau = — 1890
Merz, Ferd., insp. for., Bellinzona. | = > 1889.
Rhyner, Ad., West Hoboken U. S. | &. 1848 1873
Spinelli, Erenn., Sagno (Tessin) ..|° 1846 1888 ,
Membres dont l’adresse est inconnue.
. Bouvier, Ernest, D’, Berlin ?
-Polari, Torquato, Rome ?
È
CA I PRE AC
FONCTIONNAIRES 120
N
III
Fonctionnaires.
1. Comité central à Lausanne.
Pour la période de 1892 & 1898.
= Entrée.
MM. Forel, F.-A., prof., D', président, Morges . . 1892
Dufour, Henri, prof., vice-president, Lausanne. 1892
Kollrezgklener, prof, Secretaire . .. ....189
Lang, Arnold, prof., D', president de la com-
mission des mémoires, Zurich . . . . . 189
NB. La charge de questeur n’est pas encore repourvue.
2. Bibliothecaires à Berne.
MM. Graf, J.-H., prof., D', bibliothécaire en chef . 1889
Kissling, E., D’, bibliothécaire . . . 21888
Moe collane i lince star 1889
180
ETATS NOMINATIFS
3. Comité annuel de 1894, à Schaffhouse.
MM.
J. Meister, Prof., Präsident.
Stierlin, G., D’, Vice-präsident.
Nuesch, G., D', Actuar.
H. Wanner-Schachenmann, Actuar.
H. Frei-Jezler, fabricant, Kassier.
von Mandach, F., Dr, Beisitzer.
Vogler, H., D', Beisitzer.
NB. Pour le Comité de Lausanne en 1893, voir p. 23.
MM. Lang, Arnold, prof., D’, president, Zurich
MM.
4. Commissions.
a) Commission des mémotres.
Rutimeyer, L., prof., D’, Bâle
Micheli, Marc, Genève 5
von Fischer, L., prof., D', Berne
Bedot, Maurice, D', Genève
Renevier, E., prof., Lausanne
b) Commission geologique.
Lang, Fr., prof., D', president, Soleure
Favre, Ernest, secrétaire, Genève
de Loriol, Perceval, Genève .
Heim, Alb., prof., Dr, Zurich .
Baltzer, A., prof., D', Berne .
Entrée.
1892
1880
1582
1886
1892
1893
1872
1888
1865
1888
1888
\FONCTIONNAIRES
c) Commission géodésique.
MM. Wolf, Rud., prof., D", président, Zurich .
Gautier, Raoul, prof., secrétaire, Genève
Hirsch, H., prof., D", Neuchâtel . à
Lochmann, J-J., chef du bureau topog., Berne .
Rebstein, S., prof., Zurich
Membre honoraire :
Dumur, colonel du génie, Lausanne .
d) Commission de la fondation Schléfli.
MM. Heim, Alb., prof., D", president, Zurich .
Rutimeyer, L., prof., D', Bâle
Cramer, C.-Ed., prof., Zurich.
Soret, Charles, prof., Genève .
Schnetzler, J.-B., prof., Lausanne .
e) Commission sismologique.
MM. Billwiller, Robert, directeur de la station mé-
teorologique centrale, president, Zurich
Heim, Alb., prof., vice-président, Zurich
Früh, J.-J., D’, secrétaire, Zurich
Forster, A., prof., D', Berne .
Amsler-Laffon, J., prof., Dr, Schalfhouse
Hagenbach- Bischoff, E., prof., Dr, Bale
de Torrenté, A., inspecteur forestier, Sion .
Brugger, C.-S., prof., Coire
Soret, Charles, prof., D", Genève
Hess, Cl., prof., D', Frauenfeld
Jaccard, Aug., prof., Locle rg
Gauthier, Louis, chef de service, Lausanne .
MM.
MM.
MM.
MM.
ÉTATS NOMINATIFS
f) Commission limnologique.
Coaz, inspecteur fédéral des foréts, Berne .
Zschokke, Fr., prof., D', Bale .
Sarasin, Edouard, Genève .
Duparc, Louis, prof., Genève .
Arnet, X., prof., Lucerne
9) Commission des tourbières.
Früh, J.-J., Dr, Zurich
Schröter, C., prof., D', Zurich
h) Commission des glaciers.
Hagenbach-Bischoff., prof., D', Bâle
Rütimeyer, Louis, prof., D', Bâle
Coaz, inspecteur en chef des forêts, Berne .
Heim, Albert, prof., D", Zurich .
Sarasin, Edouard, Genève .
Du Pasquier, Léon, Neuchâtel
i) Commission des rivières.
Brückner, prof. D', Berne .
Heim, Albert, prof. D', Zurich
-Duparc, Louis, prof., Genève .
Entrée.
1887
1390
1892
1892
1892
1890
1890
1893
1893
1893
1893
1893
1893
1893
1893
1393
NECROLOGIES
Jean-Daniel COLLADON, ingénieur.
Jean-Daniel Colladon, né le 15 décembre 1802, mort le
30 juin 1893, descendait de Germain Golladon-Trembley,
né en 1509, qui quittant Bourges en Berry pour fuir les
persécutions contre les protestants vint se fixer a Genève
où il se fit recevoir bourgeois.
Le père de Jean-Daniel Colladon avait été nomme régent
au College classique de Genève, a l’äge de 23 ans; il avait
des goüts littéraires et avait épousé une demoiselle Gille-
Marié, poète aussi à ses heures, et cependant Jean-Daniel
Colladon montre de bonne heure des aptitudes pour les
sciences naturelles et exactes tout en héritant de ses pa-
rents une grande facilité pour écrire des vers badins ou sé-
rieux adressés surtout à des membres de sa famille et sou-
vent illustrés à la Töppfer. Il fit toutes ses études à Genève ;
ses parents le destinaient au droit; il fut reçu avocat en
1824, mais tous ses moments de loisirs étaient consacrés à
des études et des expériences de physique qu'il faisait avec
son camarade de classe, Charles Sturm ; leur but, dit Gol-
ladon dans son autobiographie, était surtout de devenir
-
184 NÉCROLOGIES
membres de l’Académie des sciences de Paris, sans se dou-
ter qu'il fallait être Francais, ni de toutes les difficultés
qu'il faut pour acquérir le droit de porter ce titre de mem-
bre ; cependant, elles furent vaincues : Sturm se fit recevoir
Francais et fut de l’Académie, et Colladon en fut nommé
correspondant.
Le premier mémoire de Colladon fut publié en 1824, dans
la Bibliothèque universelle ; il relatait des expériences faites
avec M. Darier, sur l’attaque des corps durs par des corps
plus mous se mouvant avec une grande vitesse ; l’année
suivante, la Société des sciences, de l’agriculture et des arts,
de Lille, couronna un photomètre de son invention et lui
envoya sa première récompense, une médaille d’or. A cette
époque, il était déjà en relation avec Arago, Ampère, Du-
mas, le baron Fourier, de Candolle, prof. Necker, de la
Rive, qui l’encourageaient et l’aidaient de leurs conseils ; il
publia bientôt avec le D" Prévost, des observations sur
l’action exercée sur les aimants par quelques corps en
mouvement; puis apprenant que l’Academie des sciences
avait proposé, pour sujet du grand prix à décerner en 1826,
la mesure de la compressibilité des principaux liquides, il
se mit à étudier ce sujet d’abord seul, puis avec son ami
Sturm ; mais les appareils manquaient à Genève, ils obtin-
rent cependant les moyens d’aller travailler a Paris, après
avoir recueilli déjà un grand nombre d’observations, entre
autres sur la vitesse du son dans l’eau, que Colladon trouva
etre de 1435 metres par seconde, expériences qui furent
contrôlées et confirmées plus tard au moyen d’appareils
plus perfectionnés et à des distances plus considérables.
L'Académie accorda le grand prix de l’Institut, au travail
des deux Genevois, en 1827.
S'il n’enleva pas à Faraday la gloire de la découverte de
l’induction électromagnétique, ce ne fut que par le fait qu’il
opérait seul, faute d’assistant; en effet, ayant construit un
JEAN-DANIEL COLLADON 185
galvanomètre de son invention, il faisait des recherches
comparatives sur l'électricité atmosphérique, statique et
dynamique ; il plaçait le galvanomètre dans une pièce et
ses appareils magnéto-électriques dans une autre. Il ap-
prochait l’aimant de l’hélice, puis «sans se presser », comme
il l’avouait, il allait voir si l’index du galvanometre remuait,
ne soupconnant pas que l’induction püt étre un effet seule-
ment instantané; quoi qu'il en soit, déjà en 1896, il affir-
mait énergiquement l’identité des phénomènes statiques,
dynamiques et d’induction, car il avait obtenu la déviation
de l’aiguille aimantée aussi bien par le courant d’une ma-
chine électrique à frottement, que par la pile et que par
l’électricité provenant des nuages. |
Ses autres travaux ayant rapport à la physique ou à la
météorologie sont nombreux: Sur la conductibilité des
corps minces pour la chaleur. — Recherches expérimen-
tales à la Rochelle, sur l'électricité des torpilles. — Des
effets mécaniques de l'électricité dégagée par le frottement,
dans les filatures et les papeteries. 11 étudia toute sa vie les
phénomènes électriques atmosphériques et publia de nom-
breuses observations ou expériences: sur les effets de la
foudre sur les arbres, sur des orages de grêle, la formation
du verglas, des trombes aspirantes, les origines du flux
électrique des nuages, etc.
Mais Colladon était moins électricien que physicien et
plus encore, ingénieur éminent, inventeur et constructeur,
il allait être professeur et collaborait déjà au Dictionnaire
de l’industrie.
C'est a Paris qu'il eut son premier deboire ; Ampère qui
s’interessait beaucoup à lui, lui promit de le prendre comme
préparateur, ce qui lui aurait permis de travailler au labo-
ratoire du Collège de France, et cependant la place fut
donnée a un autre malgré Ampere; cela n’empécha pas
Colladon et Sturm de mener à bien leur travail sur la com-
MOI RE RE),
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ii u
186 NEGROLOGIES
pressibilite des liquides, gräce a Dumas, alors préparateur
de Thenard, à l'Ecole polytechnique, qui leur ouvrit son
laboratoire.
En 1898, Colladon publie, entre autres, un mémoire sur
les roues de navigation à aubes fixes ou mobiles de di-
vers systèmes, qui lui vaut une mention honorable de
l’Académie des Sciences de Paris. Le rapporteur avait ce-
pendant déclaré que le système Colladon à palettes mobi-
les, à mouvement réglé par un excentrique, était impropre
à résister aux coups de mer, ce qui ne l’empêcha pas d’é-
tre adopté peu après par les principaux constructeurs.
Plus tard il mesura le travail réalisé sur l’arbre des roues
à aubes et évalua la résistance des coques de navires à va-
peur ; il installa en 1844, à l’arsenal de Woolwich, un
dynamomèlre de son invention pour mesurer le pouvoir
effectif des machines à vapeur pour la navigation jusqu'à
1000 chevaux , ce qu’on ne savait faire avant lui.
Il mit ses inventions en pratique en construisant le pre-
mier bateau en fer qui navigua sur le Rhône et la Saône,
avec chaudières tubulaires et dispositions mécaniques nou-
velles (1835). Ce ne fut que beaucoup plus tard, en 1858
qu'il inventa la roue hydraulique qui porte son nom.
Quand l’utilisation du courant des fleuves et rivières sera
plus employée pour la production à bon marché de cou-
rants de force, à transporter au loin, cette roue, qui suit
la baisse ou la hausse des eaux, jusqu'ici presque incon-
nue encore, prendra une large place parmi les moteurs
utilisant les forces naturelles. £
Colladon était un remueur d’idees, un inventeur fecond,
mais trop désintéressé et trop ardent à des recherches
nouvelles pour savoir tirer tout le parti possible de ses
decouvertes.
C’est en 1828 que l'Ecole Centrale fut fondée à Paris,
avec Dumas, Benoit, Péclet et Olivier. Colladon, qui avait
riti ER +
JEAN-DANIEL GOLLADON
déjà une grande réputation, y fut appelé comme profes-
seur de physique, puis en 1831 on le chargea des cours de
mécanique. Ayant étudié à fond les machines à vapeur,
son cours très complet et très bien fait attirait beaucoup
d'étudiants ; il aimait à présenter à ses élèves non pas des
modèles ou des dessins, mais les machines elles-mêmes,
lorsque cela était possible. Ainsi dans ses leçons sur les
pompes, il amenait une dizaine de pompes qu'il faisait
fonctionner en démontrant à ses auditeurs les avantages et
les inconvénients de chaque système en démontant les piè-
ces après essai. Il professa plusieurs années à Paris, et au
moment du choléra, en 1837, son directeur, M. Lavallée,
ayant été malade et l'Ecole désorganisée, ce fut lui,
avec deux ou trois autres professeurs, qui la reconstitua.
Il collaborait à cette époque au « Dictionnaire de l’indus-
trie manufacturière, commerciale et agricole »; il fit un
projet d'alimentation d’eau pour la ville de Mâcon, en 1835,
qui fut couronné ; il dirigeait aussi un atelier de construc-
tion de machines à vapeur à détentes perfectionnées et
chaudières tubulaires. C’est en 1838 qu'il démontra la pos-
sibilité de se servir de la vapeur d'eau pour éteindre les
incendies, et depuis lors beaucoup d’usines ont installé
des prises de vapeur sur le générateur pour disposer d'un
jet de vapeur en cas de besoin.
En 1839, Colladon revint à Genève, où il fut nommé
professeur de mécanique théorique et appliquée, et ce fut
en 1841 que, pour rendre visible à ses élèves les différen-
tes formes que prend une veine liquide en sortant par des
orifices variés, qu'il fut conduit à l’éclairer intérieure-
ment; c'était le principe des fontaines lumineuses qui,
avec l'éclairage électrique, devaient émerveiller le public
des expositions de Glascow et de Paris; il s’occupa de
réparer le pont des Bergues, à Genève, collabora à la
réorganisation des mines de soufre en Romagne, introduisit
«
Er Em La lg 15e
188 NÉCROLOGIES
des procédés nouveaux qui améliorèrent les rendements,
installa des fours neufs et procura aux ouvriers un outil-
lage qui leur permit de les décharger sans danger.
Dès 1843, Colladon avait été chargé d'étudier l’installa-
tion de l'éclairage au gaz à Genève ; il devint le fondateur
de l'usine et le premier ingénieur de la compagnie. Il fut
certainement l’homme le plus versé dans ces questions,
s’en occupa toute sa vie et concourut à la fondation d’un
grand nombre d’usines, entre autres celle de Naples. Il
introduisit dans cette industrie de nombreux perfection-
nements, une méthode de mise au gaz des gazomètres, un
laveur-epurateur, etc. Mais le plus beau fleuron de la
couronne scientifique de Colladon fut l’idée de ’emploi de
l’air comprimé à une haute tension pour le transport de la
force à de grandes distances. Déjà en 1826 , lorsque Brunel
construisait son tunnel sous la Tamise, les eaux ayant fait
irruption, le jeune ingénieur fit proposer à ce dernier
d’employer l’air comprimé pour les refouler, ce moyen ne
fut pas suivi alors; on se contenta de verser dans la
Tamise de nombreux sacs de ciment, et pour cette fois le
trou fut bouché.
C'est en 1849 que Colladon fit les premiers essais sur la
resistance qu’éprouvent les gaz circulant dans des condui-
tes ; il se servit pour cela de gaz d’éclairage et d’une con-
duite de la Société du gaz de Genève. Avant lui, Girard en
1819 et d’Aubuisson en 1825, puis Pecqueur avec Bon-
temps et Zambaux en 1845, s’etaient déjà occupes de la
question, mais ils avaient expérimenté sur des conduites
d’un petit diamètre et avaient obtenu des chiffres peu con-
cluants et que les expériences de Colladon ne confirmèrent
pas.
Maus, ingénieur belge, étudiait alors au Val d'Oc une per-
foratrice de son invention et préparait un projet pour le
percement du Mont-Cenis ; il comptait se servir d’un câble
JEAN-DANIEL COLLADON 189
sans fin pour transmettre à sa machine la force extérieure
des moteurs hydrauliques ; il comptait découper la roche
et la faire sauter au moyen de leviers ; c'est à ce moment
que l’idée vint à Colladon de transmettre la force, par l’air
comprimé, qui pourrait en même temps aérer le tunnel
et permettre l’emploi de la poudre. Il écrivit, en avril 1850,
au comte de Santa-Rosa, gouverneur du Faucigny, qui
lui répondit que Cavour et lui s'empresseraient de lui être
utile quand il présenterait sa demande de brevets, qui
devaient faciliter le percement des Alpes. Mais il n’avait
pas parlé de son idée, et l’exposition de Londres, en 1851,
où il était envoyé comme commissaire de la Confédération,
devait retarder d’un an et demi ses essais sur l’air com-
prime; ce fut un grand sacrifice pour lui. Il les reprit sur
une conduite de gaz de 17 % centimètres, en octobre 1851,
et constata que la resistance des gros tubes était de pres
de moitié plus faible que celle qu'on aurait pu déduire des
expériences de Girard et d’Aubuisson.
Au commencement de décembre 1852, il présenta, à
Turin, un mémoire à l’appui du brevet qu’il demandait
pour l’emploi de l'air comprimé dans le percement du
tunnel. Menabrea le mit en rapport avec Maus, qui ne voulut
pas croire qu’on püt refroidir suffisamment l’air comprimé
pour pouvoir s’en servir et tenait à sa machine mue par
câbles.
Le 19 janvier 1853, le journal officiel du duché de Savoie
inserait une lettre de M. Menabrea, membre de la commis-
sion du Mont-Cenis, où il annonçait que le gouvernement
sarde avait retardé la discussion au sujet de l’adjudication
des travaux du Mont-Cenis, pour pouvoir examiner les pro-
jets de M. Colladon, « qui a inventé un nouveau mécanisme
et proposé de nouveaux et puissants moyens de nature à
abreger considerablement l’operation et à la rendre beau-
coup moins coûteuse.» La commission de l’Académie de
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190 NÉCROLOGIES
Turin chargée d’examiner le mémoire et la demande de
brevet envoya son rapport le 13 février 1853, dans lequel
elle loue le projet sans restriction d'aucune sorte, disant :
« La commission reconnaît de quelle importance peuvent.
être les inventions de M. Colladon pour hâter la construc-
tion du chemin de fer destiné à franchir les Alpes. »
Ainsi, dès le commencement de 1853, son système était du
domaine public, et aucune proposition faite au gouverne-
ment sarde ne reposait sur l'emploi de l’air comprimé. Ge
n'est qu’en automne 1853 que Sommeiller, Grandis et.
Grattoni prirent un brevet pour comprimer l'air par un
bélier hydraulique ; nommés ingénieurs du Mont-Cenis en
1857, leurs béliers ne purent pas fonctionner.
Pour se mettre en règle avec une nouvelle loi sarde, exi-
geant que les brevets soient essayés en Piémont ou en Sa-
voie, Colladon fit des essais pratiques à Etrembières, près
Genève, à la fin de 1857. Ses installations furent visitées
par un grand nombre d'ingénieurs étrangers, le roi Léopold
de Belgique et M. de Cavour; mais ce dernier étant mort
en 1861, Colladon perdit en lui son principal soutien contre
les agissements des trois ingénieurs italiens; il lui aurait
fallu faire un procès à l'étranger ; il y renonça. Ce fut un
grand chagrin pour lui de ne pas pouvoir appliquer ses.
inventions au percement du Mont-Genis. Mais on lui ren-
dit justice à l'ouverture du tunnel, où M. Victor Lefranc et
M. de Rémusat, ministres français, représentaient la
France; le premier s’exprima ainsi : « Je me suis demandé
si les travaux des trois ingénieurs qui ont dirigé ce travail
n'avaient pas eu des antécédents; à cela la Belgique.
répond : Maus, et la Suisse : Colladon; après eux sont.
venus les noms des trois ingénieurs directeurs du Mont-
Cenis. » Et bien tard, en 1871, le ministre Sella, en lui
envoyant la décoration de commandeur de l'ordre des.
Saints Maurice et Lazare, lui écrivait : « Le gouvernement
JEAN-DANIEL COLLADON 191
italien ne peut faire moins que de s’empresser de montrer
sa reconnaissance à ceux qui ont facilité cette entreprise
colossale par leur génie et leurs études. »
En 1885, l’Académie des Sciences n'ayant pas reçu de
mémoires pour la question proposée pour le prix Fourney-
ron : étude théorique et pratique sur les accumulateurs
hydrauliques et leur application, la commission chargée
de rapporter se livra à des recherches sur les travaux déjà
publiés rentrant dans ce programme général, et son atten-
tion se porta sur ceux de Colladon, et lui décerna le prix,
en en portant exceptionnellement la valeur à trois mille
francs, et termine son rapport en disant : « Il résulte de
cet exposé que Colladon est le véritable créateur des com-
presseurs et qu'il a apporté, au Saint-Gothard, des amé-
liorations considérables aux anciens appareils du Mont-
Cenis. »
Tout le monde sait, en effet, la part qu'il a prise au per-
cement du Gothard, et ce n’est pas dans les Actes de
la Société helvétique qu'il est besoin d’en parler ; ses com-
presseurs furent adoptés par le comité directeur du tunnel
sous la Manche et employés à l’Arlberg.
On pourrait encore citer une foule de travaux impor-
tants de Colladon: ses mémoires sur les terrasses lacus-
tres du lac de Genève, ses études météorologiques, sur les
effets de la foudre sur les arbres et les plantes ligneuses,
sur les cerfs-volant conjugués, sa théorie de la grêle et des
trombes aspirantes, son audiphone destiné aux sourds, et
son cornet acoustique , dont il fat le premier à se servir,
car sa surdité était grande, mais n’entravait en rien son
activité et n’influait aucunement sur sa bonne humeur.
Grand travailleur, mangeant et dormant quand il en avait
le temps, très serviable, il ne cessa d'étudier et de pro-
duire que fort peu de temps avant sa fin; en 1885, à 83
ans ,il se trouvait encore trop jeune pour être nommé.
199 NÉCROLOGIES
membre honoraire de la Société des ingénieurs civils de
France, et voulut être compté parmi les membres actifs.
Les études de Colladon sur les difficultés et les inconvé-
nients d’un tunnel sous le Mont-Blanc et les avantages du
Simplon méritent encore d’être signalées, pour la clarté
avec laquelle les faits sont exposés.
C'était un citoyen dévoué, un patriote autant qu'un
savant, ayant en lui cette modestie innée qui est la mar-
que du vrai mérite; pendant toute sa carrière, il fut le
meilleur conseiller des jeunes ingénieurs ; il se faisait un
plaisir d'accorder son appui à ceux qui venaient le consul-
ter. Colladon porta haut et loin le nom de Genève, il fut
une des gloires de notre patrie, et son nom restera gravé
dans le livre d’or des illustrations de notre Helvétie.
HERMANN CUSTER 193
Dr Hermann Custer
Quastor der Schweizerischen Naturforsch. Gesellschaft
1880-1893. !
Johann-David-Hermann Guster wurde geboren am 19.
April 1823 in seiner Vaterstadt Rheineck, von wo aber
schon im folgenden Jahre die Eltern mit ihren zwei Kin-
dern nach St. Gallen übersiedelten. Hier brachte Custer
seine Jugend- und Schuljahre zu bis er 1837 die Gewerbe-
schule in Aarau bezog. St. Gallen besass damals noch keine
derartige Anstalt, während die aargauische auch aus vielen
andern Kantonen, ganz besonders auch aus Glarus Schü-
ler besass. Unter den vortrefflichen Lehrern Bolley, Flei-
scher, Rytz wurde schon damals ganz besonders Custer’s
Interesse an den Naturwissenschalten geweckt, und da
um diese Zeit das väterliche kaufmännische Geschäft, für
das Custer als einziger Sohn bestimmt war, aufhörte,
wurde er freiin der Wahl des Berufs und entschied sich
für denjenigen des Apothekers, als breiter Basis für das
Weiterstudium der Naturwissenschaften. 1841-43 machte
Custer seine Lehrzeit in Bern und besuchte während der-
selben Vorlesungen und das Praktikum bei Prof. Brunner
! Grösstentheils nach eigenen Aufzeichnungen des Verstorbenen
und seines Sohnes Herrn Emil Custer, Fabrikant in Aarau.
I
ACT. HELV. LAUSANNE, 1893. - 1
194 NÉCROLOGIES
Chemie, bei Prof. Trechsel Physik, und bei Prof. Wydler
Botanik. Als Gehülfe hielt sich Custer sodann in Freiburg
i. U., Genf und Frankfurt a. M. auf, in seiner freien Zeit
fleissig botanisierend. Das pharmazeutische Institut an der
Universität Jena, damals von Apothekern aus vielen Thei-
len Deutschlands und auch aus der Schweiz besucht, zog
ihn im Herbst 1846 nach dort. Schleiden war damals auf
der Höhe seines Ruhms. Nach einem Jahre wurde Guster
die Assistentur im jenem Institute angeboten, was ihn
veranlasste, auf die Absicht zu verzichten, seine Studien
in Liebig’s Laboratorium fortzusetzen, und in Jena noch
den Doktor-Titel zu erwerben.
Im Herbst 1848 kehrte Custer nach Hause zurück, be-
stand das aargauische Staatsexamen mit Erfolg und begab
sich hierauf Anfang 1849 nach Paris, wo er bis Ende des
Semesters die Vorlesungen bei Dumas besuchte und bei
Chevreuil, Balard, Pelouze, Péligot, Payen, Orfila, Elie
de Beaumont, G. St. Hilaire, Regnault, Gl. Bernard so
weit möglich hospitierte. Im Sommersemester las Wurtz
zum ersten Mal anstatt Dumas an der Ecole de Medecine
organische Chemie, und Custer wurde auf Empfehlungen
des erstern hin Assistent (Preparateur) für diese Vorle-
sungen. Seine Mussestunden widmete er einem eingehen-
den Studium der französischen Landesausstellung und
sandte hierüber einige Artikel in den von Prof. Bolley und
Möllinger herausgegebenen « Verbreiter gemeinnütziger
Kenntnisse. » Von Paris aus wurde D' Custer 1850 durch
den h. Bundesrath auf den neu geschaffenen Posten des
eidgenössischen Münzwardeins berufen, auf welchem er
die Uniformung des alten Münzsystems in die neue einheit-
liche Schweizerwährung leitete. Anlässlich der Einschmel-
zung der kantonalen Münzen, die mehrere Jahre in An-
spruch nahm, gab D' Custer ein Büchlein heraus : « Die
Gewichte, Gehalte und Werthe der alten Schweizer Mün-
HERMANN CUSTER 195
zen», eine der Seitenzahl nach kleine, in Wirklichkeit sehr
grosse Arbeit, deren Grindlichkeit um so verdienstlicher
ist, als der Münzwardein so mit laufenden Geschäften
überladen war, dass er die Nachtstunden für diese wissen-
schaftliche Studie zu Hülfe nehmen musste.
Die Anerkennung seiner grossen Verdienste blieb denn
auch dem fleissigen Beamten nicht aus, die Ernennung
zum eidgenössischen Münzdirektor (1855) schien ihm eine
ebenso ehrenvolle wie sorgenfreie Zukunft zu sichern.
Indessen wurde ihm seine ohnehin höchst verantwortungs-
volle Stellung durch unerwartete Schwierigkeiten und
unerquickliche Verhältnisse bald verleidet, und er ent-
schloss sich Ende 1856, seine Demission einzugeben.
Gleichzeitig fand D* Custer ein neues, wenn auch sach-
lich weit abgelegenes Arbeitsfeld, indem ihn seine Ver-
wandten mütterlicherseits einluden, in ihre Seidenband-
fabrik einzutreten, worin auch sein eigener Vater thätig
war. So siedelte denn die Familie Custer im Januar 1857
von Bern nach Aarau über.
Mit Feuereifer machte sich unser Herr Custer an seine
neue Aufgabe und bald treffen wir ihn als Associe in der
Firma J.-F. und J. Frey, wo er freilich statt der gehofften
finanziellen Vortheile nur schweren Schaden und bittere
Enttäuschung erfuhr , indem der amerikanische Bürger-
krieg die Firma im Jahre 1862 zu einem Accommodement
nôthigte. Da die frühern guten Jahre sich auch nachher
nicht wieder einstellen wollten, so gründete schliesslich
D' Custer Ende 1866 eine Mineralwasserfabrik in Aarau,
die anfänglich rasch aufblühte, bald aber trotz allem
Fleiss sich als nicht weiter ausdehnungsfähig erwies und
hauptsächlich die Erwartungen eines raschen Aufschwun-
ges der eigentlichen künstlichen Heilwasser, um deren
Einführung sich die Firma D.-H. Custer besonders be-
mühte, nicht auf die Dauer erfüllte.
196 NÉCROLOGIES
So sah es denn D'Custer als eine höhere Fügung an,
abermals einen Theil seiner Zeit der Textilbranche zu
widmen, als im Sommer 1870 sein früherer Mitassocié
und Jugendfreund Julius Frey, Seidenbandfabrikant, starb.
Er führte dessen Geschäft während einer Reihe von immer
schwierigeren Jahren weiter, bis ein Sohn seines Freun-
des die Zügel in die Hand nehmen konnte, worauf er sich
nach besorgter Liquidation der alten Firma ganz in sein
eigenes Geschäft zurückzog, in welchem er rastlos und
unermüdlich weiter arbeitete, bis ein erster Schlaganfall
ihm anfangs September 1888 die Feder aus der zitternden
Hand riss und ihn hülflos auf das Schmerzenslager warf,
von welchem er erst nach Monaten — körperlich invalid,
mit gelähmtem rechtem Arm, geistig ungebrochen — sich
wieder erhob, um sich nie mehr ganz zu erholen. In der
Folge legte D' Custer die Leitung des seit Eintritt seines
Sohnes vergrösserten Geschäftes ganz in die Hände dieses
letzteren nieder, bewahrte jenem aber nach wie vor sein
ungeschmälertes Interesse, wie er denn auch in persön-
lichem Verkehr mit manchem Geschäftsfreund blieb.
Als Hauptbeschäftigung galt dem nunmehr Verstorbe-
nen seit seiner Invalidität neben meist wissenschaftlicher
Lectüre die Weiterführung des ihm im Jahre 1880 anver-
trauten verantwortungsvollen Quästorates der Schweizeri-
schen Naturforschenden Gesellschaft, das er, von seiner
Tochter unterstützt (alle kürzeren Correspondenzen übri-
gens mit der linken Hand ausführend) bis zu seinem
Todestage mit höchster Gewissenhaftigkeit bekleidete,
wodurch er gleichzeitig mit vielen der angesehensten
Naturforscher des In- und Auslandes in Verkehr gebracht
und überhaupt so aussergewöhnlich geistesfrisch erhalten
wurde.
Ueber die bezügliche Thätigkeit Custers schreibt Herr
Professor D' F.-A. Forel, Präsident des Centralcomité,
folgendes:
HERMANN CUSTER 197
« Das Quästorat der Naturforschenden Gesellschaft ist
ein wichtiges Amt; es erfordert grosse Hingebung und
Sorgfalt. Durch die Hand des Quästors gehen naturgemäss
alle Geschäfte unserer bedeutenden Gesellschaft und ihrer
zahlreichen Commissionen, welche mit dem Studium ver-
schiedener die Naturgeschichte unseres Landes betreffen-
der Fragen betraut sind, mit deren Bestrebungen und
Arbeiten sich noch diejenigen von 17 kantonalen Gesell-
schaften vereinigen, welche zusammen mehr als 2700 Mit-
glieder zählen und neben welchen noch eine schweizerische
Geologische und eine Botanische Gesellschaft bestehen.
» Der Quästor besorgt nicht nur den Einzug der Jahres-
beiträge, sondern er führt auch das Mitgliederverzeich-
niss; es ist seine Aufgabe den Personalbestand der Gesell-
schaft festzustellen, dieneuen Mitglieder einzutragen, die
Adressen der Mitglieder, welche ihren Wohnsitz wechseln,
zu ermitteln und gelegentlich solche Mitglieder , welche
fahnenflüchtig werden wollen, durch passende Zuschrift
der Gesellschaft zu erhalten, sowie auch die Verluste,
welche der Tod oder die Gleichgültigkeit Einzelner der
Gesellschaft verursachen, zu registriren. Der Quästor ist
das einzige Mitglied des Vorstandes, welches mit allen
anderen Mitgliedern der Gesellschaft in direkter Verbindung
steht ; Herr D' Custer hat diese Verbindung jeweilen in
zutreffendster Weise zu erhalten gewusst.
» Als eines der wichtigsten Mitglieder des Centralcomités
hat der Quästor sein Gutachten über alle die verschie-
denartigen Fragen abzugeben, welche die Finanzen der
Gesellschaft betreffen. Während der Sitz des Gentraleomites
und also auch die einzelnen Mitglieder desselben sta-
tutengemäss alle 6 Jahre wechseln, ist einzig der Quästor
wieder wählbar und kann also die Aufgahe erfüllen, den
hergebrachten Geschäftsgang der Gesellschaft weiter fort-
zuführen ; er wird auf solche Art die stabile Achse der-
selben. er
198 NÉCROLOGIES
Mit Bezug auf alle diese Aufgaben war Herr D* Custer
das Muster eines Quästors. Als Mann der Ordnung und der
getreuen Pflichterfüllung liebenswürdig und zuvorkom-
mend, war sein Rath stets geschätzt und den Interessen -
der Gesellschaft förderlich. Sein Andenken wird von der
Schweizerischen Naturforschenden Gesellschaft stets in
Ehren gehalten werden. »
Schon bald nach seiner Niederlassung in Aarau trat
Herr Custer als Mitglied der Aargauischen Naturforschen -
den Gesellschaft bei, in welcher er sich 36 Jahre lang in
mannigfacher Weise bethätigte. Allerdings ist die Zahl der
wissenschaftlichen Vorträge, welche er in der Gesell-
schaft namentlich über chemische und betanische The-
mata hielt, nicht gross. Dagegen stellte er seine geschickte
Feder in den Dienst der Gesellschaft , indem er einige Zeit
das Actuariat besorgte. Da er mit den verschiedenen
naturwissenschaftlichen Disciplinen wohl vertraut und im
persönlichen Umgang sehr gewandt und gefällig war,
wurde er bald als Präsident der Gesellschaft erkoren. Zur
Würdigung seiner bezüglichen Thätigkeit ist die Schwie-
rigkeit wohl zu beachten, welche die Erhaltung und För-
derung der Thätigkeit einer wissenschaftlichen Gesellschaft
an einem so kleinen Orte wie Aarau darbietet, wo natur-
gemäss nur wenige Kräfte vorhanden sind, welche selb-
ständig weiter arbeiten und wo daneben noch alle die
vielen Vereine für gesellige, militärische, gemeinnützige
Zwecke wie anderwärts auf die Theilnahme der relativ
geringen Zahl der Einwohner Anspruch erheben. Es darf
mit Rücksicht hierauf als ein Verdienst des Verstorbenen
bezeichnet werden, dass während seiner Präsidentschaft
von 1863 bis 1875 die Thatigkeit der Gesellschaft ihren
normalen Verlauf nahm. Er wusste stets in passender
Abwechslung für die nöthigen Vorträge in den reglemen-
tarischen Sitzungen und Jahresversammlungen zu sorgen
2
rd
N
HERMANN CUSTER 199
und die Jahresversammlungen und Excursionen bestens
in Scene zu setzen.
Einen besonderen Glanzpunkt in seiner präsidiellen
Thätigkeit bildete die Feier der 500. Sitzung der Naturfor-
schenden Gesellschaft im Jahre 1869, bei welchem Anlasse
die Gesellschaft zum ersten Male eine selbständige Druck-
schrift veröffentlichte. In derselben schrieb Herr Custer
die Geschichte der Aargauischen Naturforschenden Gesell-
schaft und er setzte seine Thätigkeit als Historiograph
derselben auch noch einige Zeit fort, als die Gesellschaft
begann, wissenschaftliche Arbeiten in zwangloser Folge
unter dem Titel von « Mittheilungen » zu publicieren.
Alle Anregungen zum Zweck der Förderung wissen-
schaftlicher Bestrebungen fanden bei ihm energische
Unterstützung. Wiederholt trat er auch noch in späteren
Jahren gelegentlich in die Lücke, um irgend eine Arbeit
für die Gesellschaft z. B. vorübergehend das Actuariat zu
übernehmen. Wesentlich ihm verdankt die Aargauische
Naturforschende Gesellschaft die Ausführung des Be-
schlusses, ein Album der Photographien ihrer Mitglieder,
auch der früheren, anzulegen. Er liess sich keine Mühe
reuen, um die Photographien (zum Theil nach Bildern)
längst verstorbener oder in die weite Ferne gezogener
verdienter Mitglieder beizubringen.
So lange seine Gesundheit es gestattete, fehlte Herr
Custer sozusagen in keiner Sitzung der ihm lieb geworde-
nen Naturforschenden Gesellschaft und betheiligte sich
jeweilen lebhaft an den Discussionen sowohl wissen-
schaftlicher Themata als der administrativen Geschäfte.
Man konnte stets auf ihn zählen, wenn es galt, die Gesell-
schaft oder auch Private durch Subscriptionen zu einem
Opfer für wissenschaftliche Zwecke z. B. für das Naturhis-
torische Museum zu veranlassen. Die Anerkennung seiner
Treue und seines Eifers für die Interessen der Gesellschaft
200 NÉCROLOGIES
sowie die Anhänglichkeit an ihn als eines der ältesten
Mitglieder fand im Jahre 1891 ihren Ausdruck durch die
nur seltene Auszeichnung als Ehrenmitglied der Aargaui-
schen Naturforschenden Gesellschaft.
In ähnlicher Weise wie zur aargauischen stund Herr
Custer auch treu zur Schweizerischen Naturforschenden
Gesellschaft. Er fehlte womöglich an keiner Versammlung,
um alte Bekanntschaft aufzufrischen, neue anzuknüpfen
und dem bildungsbedürftigen und wissensdurstigen Geiste
neue Nahrung und Anregung darzubieten. Wie freute es
ihn nicht, auch an der Jahresversammlung der Bernischen
Naturforschenden Gesellschaft (deren eorrespondierendes
Mitglied er geblieben war) im Sommer 1893 in Langenthal
auf ergangene Einladung. hin theilzunehmen zu können.
Die Hoffnung, auch der diesjährigen Versammlung in
Lausanne beiwohnen zu können, sollte leider nicht in
Erfüllung gehen; die Parzen schnitten ihm kurz vorher
den Lebensfaden ab, während er gewissermassen in der
Vorfreude schwelgte und bezeichnend gerade in dem
Moment, da er mit dem Studium einer naturwissenschaft-
lichen Zeitschrift aus der Lesemappe der Aargauischen
Naturforschenden Gesellschaft beschäftigt war.
Es ist wohl hier auch am Platze der mannigfaltigen
Beteiligung des selbstlosen Mannes an andern Werken der
Cultur und der Nächstenliebe zu gedenken, ohne dabei
erschöpfend sein zu können oder zu wollen. Der protestan-
tische kirchliche Hilfsverein verliert in D' Custer seinen
langjährigen Bezirkseinzüger zuletzt Vicepräsidenten, der
Verein für Sonntagsheiligung einen eifrigen Förderer ; die
reformierte Kirchenpflege zählte ihn früher zu ihren Mit-
gliedern, ebenso der Vorstand der Culturgesellschaft. Im
Schulwesen hat sich der Verstorbene als Mitglied der
Wahlfähiskeitsbehörde für Bezirkslehrer und besonders
als langjähriger Kantonsschulinspektor (1860-1878) An-
HERMANN CUSTER 201
spruch auf bleibenden Dank erworben. In seiner Eigen-
schaft als Inspektor des naturwissenschaftlichen Unter-
richts an der aargauischen Kantonsschule trat er stets aus
voller Ueberzeugung und mit Entschiedenheit dafür ein,
dass die naturwissenschaftlichen Disciplinen und speziell
die Naturgeschichte nicht nur an der Gewerbeschule, son-
dern ganz besonders auch am Gymnasium mit entspre-
chender Stundenzahl bis in die obersten Klassen durchge-
führt werden, indem er diese Fächer für den übrigen
sleichwerthig hielt und sie zu einer harmonischen Geistes-
bildung neben den sprachlich-historischen Fächern für
unentbehrlich erachtete.
Als Inspektor des kantonalen Naturhistorischen Mu-
seums befürwortete er jederzeit die angemessene Dotie-
rung dieses Institutes für Verbreitung naturwissenschaft-
licher Kenntnisse und Förderung der naturhistorischen
Landeskunde ; überhaupt war er der Ansicht, der moderne
Culturstaat habe unter Anderm auch die Aufgabe , durch
Unterstützung wissenschaftlicher Bestrebungen nicht nur
das materielle Wohl des Einzelnen zu heben, sondern auch
zur geistigen Entwicklung der Gesammtheit beizutragen.
Herr Custer verehelichte sich im Jahr 1852 mit Fräu-
lein Fanny Fueter, der ältesten Tochter des angesehenen
Berner Arztes und Professor Ed. Fueter. Die glückliche
Ehe wurde mit einem Sohn und einer Tochter gesegnet
denen der Verstorbene ein vortrefflicher Vater war.
So lange D’ Custer sich einer guten Gesundheit erfreute,
d. h. bis in’s hohe Mannesalter, hatte er reichlich Gelegen-
heit, seine kräftige Gonstitution zu beweisen, indem er, —
zwar ohne (zu seinem Bedauern)als Militär activ zu sein, —
Strapazen genug erlebte auf zahlreichen Fussreisen in
der engeren und weiteren Heimat und auf längeren Ge-
schäftsreisen , welche ihn im Jahre 1860 sogar bis nach
Russland führten.
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202 NEGROLOGIES
Am 19. April d. J. konnte D’ Custer noch seinen sieben-
zigsten Geburtstag im Kreise seiner Lieben munter und
geistesfrisch begehen, durch wohlverdiente Ovationen und
seltene Besuche gefeiert. Seither ging es, dem Jubilar
wohl bewusst, mit seinen Kräften deutlich abwärts, doch
rüstete er sich noch voll Freude zur Begehung des Jahres-
festes der Schweizerischen Naturforschenden Gesellschaft,
zu dem er mit seiner Tochter nach Lausanne reisen wollte.
Er zeigte auch an seinem Todestage Sonntag den 97. Au-
gust 1893 keine beängstigenden Symptome von Unwohl-
sein ; er sass vielmehr mit seinen Hausgenossen wie sonst
am Mittagsmahl und brachte den Nachmittag mit wissen-
schaftlicher Lectüre zu. Auf einmal, nach 6 Uhr abends,
sank der rastlose Greis beim Lesen von einem zweiten
Hirnschlag getroffen leblos zurück und in wenigen Augen-
blicken hatle das müde Herz schon völlig zu schlagen auf-
gehòrt. So ging der sehnliche Wunsch des Verstorbenen
in Erfüllung , von einem langen Siechtum in gezwungener
Unthätigkeit verschont zu bleiben ; friedlich nahte sich der
Todesengel dem reifen Manne, fast verklärt lag seine
irdische Hülle da, in die prachtvollen Blumen gebettet,
die dankbare Liebe in überreichem Masse spendete.
An seinem Grabe bezeugen wir ihm : Gewissenhaf-
tigkeit, Gesinnungstreue, warme, werkthälige Liebe zu
allem was wahr, gut und schön ist, herzliche Fürsorge für
seine Familie und für die Interessen der Gemeinde und
des Staates, herzliche und gewandte Umgangsformen und
besonders auch Bescheidenheit waren die Hauptzüge sei-
nes Wesens.
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ALPHONSE DE CANDOLLE 203
Alphonse de Candolle.
Notice biographique par M. Gaston Bonnier !.
Alphonse de Candolle vient de s’éteindre, le 4 avril 1893,
a Genève, en pleine possession de toutes ses facultés et
dans la parfaite conservation de son caractère, malgré son
_ grand age. Il était universellement-connu par ses travaux
de botanique et aussi par ses autres publications touchant
aux sujets les plus variés.
D'origine genevoise, il est né le 27 octobre 1806 à Paris*,
où ses parents se trouvaient en séjour temporaire. De 1808
à 1813, son enfance s’est écoulée à Montpellier, pendant le
professorat de son père; en 1814, il revint à Genève avec
ses parents et y fit ses études classiques jusqu’en 1824, date
de son admission au baccalauréat. Il étudia ensuite la ju-
risprudence et fut reçu docteur en droit en 1829, après la
soutenance brillante d’une thèse très remarquable sur le
droit de grâce. En 1831, Alphonse de Candolle était nommé
professeur honoraire à l’Université de Genève, chargé
d'aider à l'administration du jardin botanique et de diriger
les excursions des élèves. En 1835, il devenait professeur
ordinaire, en remplacement de son père. En 1850 il donna
sa démission, en même temps que beaucoup de ses collè-
gues, au moment où la politique de James Fazy fit consi-
1 Cette notice a paru dans la Revue scientifique (29 avril 1892).
2 Et non pas le 18 octobre, comme on l’a imprimé par erreur dans
plusieurs articles,
204 i NÉCROLOGIES
derer l’Académie de Genève comme un centre d’opposition.
Toutefois, on ne voulut pas lui laisser quitter son ensei-
gnement, sans lui conserver le titre de professeur émérite.
. Membre de la plupart des sociétés savantes du monde,
il a été élu correspondant de l’Académie des sciences en
1851. Il a été choisi comme président des Congrès interna-
tionaux de botanique à Londres, et à Paris en 1867. En
1874, il était nommé associé étranger de l’Institut de France
en remplacement de son compatriote Agassiz, temoignage
le plus important de sa haute valeur scientifique, et auquel
il a ete le plus sensible.
Alphonse de Candolle était fils de !’illustre botaniste Au-
gustin-Pyrame de Candolle, l’un des fondateurs de la clas-
sification des végétaux. En 1832, il épousa Jeanne-Victoire-
Laure Kunkler, d’une ancienne famille saint-galloise, fixée
à Genève; il en eut deux fils, Casimir et Lucien, et une fille,
Madame Pictet. M. Casimir de Candolle continue la tradi-
tion de sa famille et a publié depuis 1860 d'importants
mémoires d'anatomie, de physiologie et de botanique sys-
tématique.
L'esprit d’Alphonse de Candolle, qui s’est appliqué à tant
de sujets, s’est toujours porté vers les travaux de statistique,
mais d’une statistique où le raisonnement joue le rôle pré-
pondérant, et qui s'appuie sur des observations directes ou
même sur des expériences. Un de ses mémoires n’est ja-
mais une accumulation de chiffres et de documents sans
contrôle; c’est un travail où tous les faits sont examinés et
pesés avec soin, groupés avec méthode; de leur comparai-
son résultent toujours d'importantes conclusions au point
de vue des grands problèmes de la science. Il était aidé
dans ce genre de recherches, par son instruction générale,
par sa connaissance des langues et par la somme des ma-
tériaux recueillis pendant ses séjours prolongés en France,
en Angleterre, en Allemagne, en Italie, ou provenant de
ses nombreux correspondants.
ALPHONSE DE CANDOLLE 205
C’est surtout dans l’une des branches de la botanique,
peu développée jusque-là, qu’Alphonse de Candolle a fait
preuve de ce don d'observation qui s’alliait chez lui à un
savoir profond et à une érudition incomparable. Etablir les
lois de la géographie botanique, tel a été le principal but
que s’est proposé le savant genevois. Beaucoup de ses mé-
moires si divers et qui semblent, au premier abord, dispa-
rates, si l’on ne fait qu’en lire les titres, sont reliés par un
même fil conducteur, et se rattachent plus ou moins à ses
études de prédilection.
On vient de voir que les cours qu'il suivit d’abord à
l’Université semblaient le porter vers une autre voie, mais
dès sa première jeunesse sa préférence était déjà marquée.
« Un penchant naturel, dit-il, m’a toujours entraîné vers
» les études de géographie physique et botanique. A l’äge
» de dix-sept ans, mes lectures favorites étaient les ouvra-
> ges de Humboldt. J’admirais la justesse de ses idées sur
» la distinction des climats, et son talent pour grouper à
» un point de vue général une quantité considérable de
» faits empruntés à toutes les sciences. J'aurais voulu m'é-
> lancer sur les traces de lillustre voyageur et parcourir
» après lui ces régions immenses du nouveau monde qu'il
» a si bien décrites. Je l’aurais fait, probablement, si des
» circonstances de famille ne m’avaient imposé le devoir de
» rester en Europe.
» Par un bonheur singulier, cette même cause qui aurait
» pu me décourager, devint au contraire pour moi un sti-
> mulant, à des études géographiques dont la direction seule
» fut changée. Je trouvai, en effet, chez mon père, non seu-
> lement le maître le plus zélé et le plus aimable, mais en-
» core un des botanistes qui avaient le plus de goût pour
» les questions de botanique géographique et l’un de ceux
» qui s’en étaient le plus occupés. »
Aussi, dès qu'il fut nommé professeur titulaire, Alphonse
de Candolle entreprit la rédaction d’un important ouvrage,
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206 i NÉCROLOGIES
qui devait faire époque dans la science, sa Géographie bo-
tanique raisonnée, qui parut en 1855. C’est l’œuvre princi-
pale de sa carrière scientifique, c’est aussi celle qui lui est
le plus personnelle
Comment rendre compte d’un pareil travail, où les ques-
tions les plus variées sont chacune abordées à plusieurs
points de vue ? C’est là un genre de recherches qui ne sau-
rait se résumer. J’essaierai seulement de donner une idée
de la méthode suivie par l’auteur, en citant quelques-uns
des problèmes qu'il a abordés.
Et d’abord, de Candolle n’entend pas s'occuper de la
géographie botanique à la manière des grands voyageurs.
Il ne se propose pas de décrire la végétation des divers
pays ou les différentes zones botaniques; c’est à un point
de vue tout nouveau qu'il envisage cette partie de la
science. En considérant la distribution des végétaux, il se
demande en quoi elle dépend des conditions actuelles du
climat, et en quoi elle se relie aux conditions géographi-
ques antérieures, qui nous sont révélées par la géologie. La
géographie botanique cesse de devenir une accumulation
de faits, et la question ainsi posée est de l’ordre scientifique
le plus élevé. Elle concourt alors à la recherche de l’un
des plus grands problèmes de la science et de la philoso-
phie modernes: établir la succession des êtres organisés
sur le globe.
En effet, on conçoit facilement que la flore actuelle pro-
venant des flores anciennes, les documents géologiques
sont très utiles à l'étude de la distribution des plantes vi-
vantes. Mais, réciproquement, cette dernière vient aider
puissamment à la connaissance des conditions physiques
au milieu desquelles se trouvaient les végétaux dans les
époques géologiques qui ont précédé la nôtre.
Ces conditions physiques, dans lesquelles s'effectue l’évo-
lution d’un végétal déterminé, ont attiré depuis longtemps
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ALPHONSE DE CANDOLLE 207
l’attention des savants. Adanson avait supposé qu'il y avait
entre la croissance d’un végétal et la temperature une re-
lation numerique très simple. Cette idée fut adoptée jus-
qu’en 1855 par un grand nombre de botanistes. Boussin-
gault lui avait donné une importance particuliere en fai-
sant remarquer, pour un certain nombre de plantes culti-
vées, que le nombre des jours pendant lesquels une espèce
se developpe, multiplié par la temperature moyenne pen-
dant cet espace de temps, donnait un produit sensiblement
constant.
_ C’est au moment où cette idée était le plus en faveur et
où se fondait, sous le nom de phænologie, une fausse science
basée sur ce seul rapprochement, que parut l’ouvrage
d’Alphonse de Gandolle. Gelui-ci devait naturellement con-
sacrer plusieurs chapitres de sa géographie botanique à
l’examen de la théorie alors regnante. Il tait voir, par des
expériences directes sur la germination comparée des mè-
mes plantes dans diverses conditions, que la température
n’est pas le seul facteur important dans le développement
des végétaux ; il met en évidence le rôle considérable que
jouent dans la croissance la lumière et l'humidité; il cher-
che à tenir compte de ces conditions dans le moyen qu'il
propose, et qui lui a servi à expliquer, par exemple, com-
ment les espèces sont limitées vers le nord, ou sur les mon-
tagnes élevées. Cette manière sommaire d'évaluer les con-
ditions physiques dominantes, qui est désignée à tort sous
le nom de méthode des intégrales de températures utiles,
malgré les critiques exagérées qu’elle a soulevées, a rendu
de nombreux services lorsqu'on a su l'appliquer avec dis-
cernement, et a certainement contribué à faire peu à peu
disparaître les anciennes erreurs, encore trop longtemps
répandues sur cette question.
La lecture de la Géographie botanique raisonnée a ins-
piré bien des travaux, et l’on peut dire que son auteur
208 NEGROLOGIES —
avait dans les differents pays de nombreux disciples, dont
beaucoup correspondaient avec lui et soumettaient leurs
recherches à son appréciation. Ils étaient sûrs d’obtenir
une réponse pleine de bienveillance et d'encouragement,
contenant en même temps un judicieux examen des ques-
tions posées et les conseils les plus précieux.
D'ailleurs, tous les écrits d’Alphonse de Candolle sugge-
rent des aperçus nouveaux, ou des idées de recherches à
faire. N'est-ce pas grâce à lui que sont précisés divers pro-
blèmes, non seulement sur la distribution des végétaux,
mais sur leur mode de vie et même sur la physiologie ex-
périmentale ?
Ainsi propose-t-il comme sujets d’études les questions
qu'il n’a pas eu le temps de traiter : sur la vitalité des grai-
nes, l’hérédité des formes, les effets des températures ex-
trêmes, l'assimilation continue, l’importance de la lutte
pour l'existence dans la distribution géographique des
êtres, etc.
De Candolle ayant été amené, par la façon même dont il
envisageait la botanique, à traiter de l’origine des plantes
naturelles, ses études se sont portées aussi sur l'origine des
plantes cultivées. Sous ce titre, en 1883, il reprenait l’un des
chapitres de son ouvrage de 1855, étendant les recherches
à un nombre double d'espèces. C’est dans ce genre d’études
délicates, qui exigent une profonde érudition, qu'il put
mettre en œuvre, en la perfectionnant, cette méthode, qu'il
avait admirée dans les œuvres de Humboldt. Pour recher-
cher l’origine des plantes que l’homme cultive, de Gandolle
s’est adressé non seulement à la botanique mais aussi à
l'archéologie, à la paléontologie, à l’histoire et à la linguis-
tique, en faisant ressortir la nécessité de combiner ces dif-
férentes méthodes. Par cette réunion de documents con-
cordants avec les faits de géographie botanique, l’auteur
démontre, par exemple, l’origine américaine du maïs,
ALPHONSE DE CANDOLLE 209
connu vulgairement sous le nom de blé de Turquie et qu’on
croyait originaire de l’Orient. On peut citer encore l’origine
du lin cultivé, à propos de laquelle une découverte d’Os-
wald Heer est venue confirmer l’opinion de l’auteur, sur la
pluralité des espèces de lin, qui ont dû être autrefois em-
ployées pour tisser; car on a trouvé dans le limon de Ro-
benhausen, les traces de l'emploi du lin, à l’époque préhis-
torique, alors que les habitants de la Suisse orientale ne
connaissaient encore que les instruments de pierre; ce lin
n'était pas notre espèce cultivée, mais une espèce vivace
du même genre, qu’on trouve actuellement à l’état sau-
vage dans les Alpes méridionales. De Candolle avait indiqué,
dès 1855, le pêcher comme originaire de la Chine, contrai-
rement à l'opinion répandue; des documents plus récents
ont fait voir que cette origine est incontestable. Et tou-
jours, même en ces questions intéressantes, mais très spé-
ciales, l’auteur sait grouper les faits et les rattacher à des
questions générales. Pour les espèces cultivées qu'on n’a
pu retrouver nulle part à l’état sauvage, il montre quelle
est la proportion des espèces éteintes, ou en voie d’extinc-
tion, depuis quelques centaines de siècles, et cette propor-
tion pourrait atteindre un millier d’especes pour l’ensemble
des végétaux phanérogames.
En même temps qu'il poursuivait les études dont je viens
de parler, Alphonse de Candolle continuait l’œuvre com-
mencée par son père, cet immense répertoire du règne
végétal, connu sous le nom de Prodrome. Il en dirigea la
publication depuis le 8° volume jusqu’au 17° et dernier,
qui terminait l’etude des Dicotylédones. Plus tard, en 1878,
il reprit avec son fils Casimir de Candolle, la publication
des suites au Prodrome, comprenant la description des Mo-
nocotylédones. Son premier travail de botanique, paru en
1830, était déjà un mémoire de botanique descriptive, la
Monographie des Campanulées.
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210 NÉCROLOGIES
Dans la rédaction des descriptions botaniques, soit qu'il
les fit lui-même, soit qu'il en dirigeät l'impression, Alphonse
de Candolle a pportait un soin très grand, au point de vue
de la correction des noms scientifiques, ou de l’ordre dans
lequel on décrit les divers organes de la plante. C’est lui
qui a rédigé les lois de la nomenclature, adoptées par le
Congrès international de 1867. Il a exposé, dans un vo-
lume intitulé la Phyfographie, paru en 1880, l’art de décrire
les végétau x : i
L'ordre parfa it avec lequel Alphonse de Candolle clas-
sait toutes les observations, la sagacité qu'il apportait au
contrôle des faits, enfin cette methode de statistique rai-
sonnée, il ne les mit pas seulement au service de la bota-
nique, il sut encore les appliquer à diverses questions qui
intéressent tout le public intelligent. Dans son livre, dont
ja premiere édition parut en 1873, sous le titre d'Histoire
de la science et des savants depuis deux siècles, Alphonse de
Candolle envisage la question de l’hérédité dans la société
humaine. Par un nombre énorme d’observations recueillies
et examinées soigneusement, il cherche à établir les lois de
la transmission des qualités morales, des défauts, ou même
des monstruosités dans l’ordre intellectuel. À ce propos,
un curieux rapprochement : l’auteur trouve que l’heredite
des aptitudes spéciales pour une science déterminée ne se
rencontre presque jamais ; on pourrait dire que la famille
de Candolle constitue une rerarquable exception à cette
règle !
Cet ouvrage eut un grand succès ; ses conclusions furent
souvent citées, et par le vif intérêt des questions traitées,
il fit connaître le nom de son auteur au-delà du cercle res-
treint des savants. D'ailleurs, l’activité d'esprit d’Alphonse
de Candolle ne s’est pas limitée à cette incursion en dehors
du domaine de sa science préférée, et l’on pourrait citer de
lui plus de cinquante mémoires ou articles importants,
ALPHONSE DE CANDOLLE le
juridiques, économiques, statistiques ou politiques. Au
sujet de ces derniers, il n’est pas inutile de mentionner le
rôle qu'il a joué à plusieurs reprises dans la politique ge-
nevoise libérale.
De Candolle y a fait preuve encore de qualités remar-
quables ; par la manière dont il a traité un grand nombre
de questions, en apparence purement locales, elles se trans-
formaient sous l'impulsion de son talent en notions politi-
ques d'intérêt général. Il suffit de signaler qu'il combattit
le systeme tyrannique des assurances obligatoires, et qu’il
fut le premier à soutenir l'institution du referendum en
matière politique.
Alphonse de Candolle aurait pu se poser, à bon droit,
comme un novateur dans une partie importante de la
science: il n’en fit rien et ne crut jamais être un chef
d'école. On ne voyait chez lui aucune trace de la morgue
du professeur, et il ne prétendait pas planer au-dessus des
simples mortels, dans les sphères élevées de la science.
Non, dans ses lettres comme dans ses causeries, il était
aussi simple qu’il était bon; loin de faire montre de son
grand savoir, il préférait se servir de son interlocuteur
pour chercher à apprendre encore quelque chose de plus.
Encourageant pour les jeunes, toujours prêt à rendre
service à ceux qui l’entouraient, sans aucune jalousie pour
ceux de son temps, qu'ilsavait parfaitement apprécier, plein
de courtoisie dans la discussion, Alphonse de Candolle
laisse aux savants l'exemple bien rare de la vraie simplicité
et de la modestie sans affectation.
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2412 NÉCROLOGIES
Camille Pictet.
Jules-Camille Pictet est né le 28 juin 1864. Il appartenait
a une de ces familles dont Genève a le droit d’étre fiere et
qui depuis plusieurs siecles a fourni de nombreuses gene-
rations d'hommes, dévoués à la science et à leur pays. Son
père, Edouard Pictet-Mallet, fut un entomologiste distingué
auquel on doit, entre autres, d’importants mémoires sur les
Nevropteres.
Mais si le nom de Pictet est inscrit dans le livre d’or des
sciences naturelles, c’est surtout au grand-père de Camille,
à Francois-Jules Pictet - de la Rive, qu'il le doit. Nous n’a-
vons pas à retracer ici les mérites de ce savant illustre qui
eut une influence si considérable sur le développement
scientifique de notre pays, et fut, pendant toute sa vie,
l’une des autorités les plus incontestées de la paléonto-
logie.
Nous pourrions, en remontant plus haut, trouver dans la
parenté de Camille Pictet, des noms de savants, tels que
Charles Bonnet ou Horace-Bénédict de Saussure, mais
nous n’avons pas besoin de cela pour admirer profondé-
ment les traditions, qui tendent à perpétuer dans une fa-
mille le culte et l'amour de la science.
Personne n’etait plus attaché à ces traditions que Camille
Pictet. Dès son plus jeune âge, il avait montré une passion
ardente pour l’histoire naturelle. Tout enfant, il se plaisait
à classer des fossiles dans le cabinet de travail de son
CAMILLE PICTET 913
srand-pere. Pictet-de la Rive encourageait avec une joie
bien comprehensible les goüts scientifiques de son petit-fils,
mais il fut enlevé trop töt pour le voir entrer dans la car-
riere.
Après un séjour de trois années à Stuttgart, Camille Pic-
tet entra à l’Université de Genève. Il suivit avec assiduité
les cours de zoologie et d'anatomie comparée du profes-
seur Carl Vogt, et travailla, sous sa direction, dans le labo-
- ratoire de microscopie. En outre, il sut mettre son temps à
profit pour fréquenter les laboratoires de chimie, et les
connaissances qu'il acquit dans cette science lui furent plus
tard d’une très grande utilité pour tous les travaux de tech-
nique histologique.
A la fin de ses études universitaires, Camille Pictet se
rendit à la station zoologique de Roscoff. Le professeur de
Lacaze-Duthiers y avait mis gracieusement une place à sa
disposition, où il put, pour la première fois, se familiariser
avec la faune marine. Puis il revint à Genève où Hermann
Fol enseignait l’embryologie comparée. Camille Pictet tra-
vailla sous sa direction et entreprit, en vue du doctorat,
une étude générale de la spermatogénèse. Sur les conseils
de Fol, il alla passer une année à l’Université de Fribourg-
en-Brisgau, auprès des professeurs Weismann et Wieders-
heim. A son retour, Hermann Fol, qui venait de fonder la
station zoologique de Villefranche, l’emmena avec lui au
bord de la mer.
Son caractère sérieux et un peu timide cachait, sous une
froideur apparente, une exquise délicatesse de sentiments.
Tous ceux qui ont pu entrer dans son intimité ont appré-
cié, chaque jour davantage, les qualités solides de cet ami
fidèle et dévoué.
Pictet profitait des vacances, que lui laissaient ses études,
pour parcourir les Alpes. L’escalade des hautes cimes plai-
sait à son caractère audacieux. L’Echo des Alpes de jan-
914 NÉCROLOGIES
vier 1890 contient un récit très interessant de son ascen- .
sion à l'aiguille du Géant. |
Après trois hivers passés au bord de la Méditerranée,
à Villefranche, à Nice et à Naples, Pictet résolut de com-
pléter ses études zoologiques par un voyage dans les con-
trées tropicales. Le 9 février 1890, il quittait le port de
Marseille, à destination de Singapore, en compagnie d’un
ami. Il visita les principales îles de l’archipel malais,
Bornéo, Sumatra, Java, Célébès, Timor et les Moluques.
La décision et l’énergie de son caractère, jointes à des
connaissances générales très étendues, le rendaient parti-
eulierement apte aux explorations scientifiques. Dans ce
domaine, comme dans celui de la zoologie, il eût certaine-
ment rendu les plus grands services à la science, si la mort
impitoyable n’était venue faucher avant l'heure cette belle
intelligence.
Pendant un séjour de deux mois et demi aux Moluques,
où il fit d’abondantes récoltes d'animaux marins, Camille
Pictet étudia spécialement la faune des Hydraires de la
baie d’Amboine, et continua ses observations sur la sper-
matogénèse. Mais ce sujet était vaste et, à son retour de
voyage, il dut se borner à rédiger les résultats, que l’étude
de quelques types principaux lui avaient fournis. Ge me-
moire fut présenté à la faculté des sciences de l’Université
de Genève, où Camille Pictet obtint le grade de docteur, le
8 juillet 1891. Il publia ce travail dans les Mittheilungen
de la station zoologique de Naples, sous letitre de: Recher-
ches sur la spermatogenese chez quelques invertebres de la
Médirerranée.
Dans cet ouvrage, qui dénote chez son auteur de très
grandes qualités d'observation et une connaissance appro-
fondie de l’anatomie microscopique, Pictet s’est attaché
surtout à l'étude de la genèse des différentes parties du
spermatozoide. Il cherche, en outre, à élucider la question
CAMILLE PICTET 25
fort controversée du röle que joue le noyau accessoire de
la spermatide et montre qu'il faut le considérer comme |
un corpuscule de rebut.
Parmi les travaux manuscrits de Pictet, se trouve un
Catalogue des Névroptères du Senegal; il devait faire par-
tie d’une faune générale de ce pays, mais ne fut pas publié.
Ses études terminées, Camille Pictet épousa Mie Marie
Diodati, qui eut le mérite de s'intéresser aux travaux
de son mari et devint bientôt pour lui un précieux colla-
borateur.
Après quelques mois de séjour à Naples, où il avait été
chargé par la station zoologique de faire la monographie
des Hydraires du golfe, Pictet revint à Genève et se mit à
l’examen des materiaux recoltes dans l’archipel malais. Il
venait de terminer le compte-rendu scientifique de son
voyage et ses Etudes sur les Hydraires de la baie d’ Amboine,
lorsqu'il fut pris d’une indisposition subite. Le mal s’ag-
grava avec une rapidite effrayante, et il expira le 29 jan-
vier 1893, après quinze jours de souffrances, sans avoir ja-
mais proféré une seule plainte.
La mort de Camille Pictet cause un deuil profond, non
seulement à ses parents età ses nombreux amis, mais aussi
à la science genevoise, qui voit disparaître avec lui un zoo-
logiste d’un réel talent et d’un brillant avenir.
216 NÉCROLOGIES
Louis Dufour,
Notice biographique par le prof. Henri Dufour.
Ce fut une bonne fortune pour la Société vaudoise des
sciences naturelles, dit Eug. Rambert !, que de compter dans
son sein un homme de cette valeur, un observateur aussi
habile à interroger la nature et à pressentir ses réponses,
sans jamais se laisser prendre aux illusions des esprits impa-
tients de conclure : car chez lui, comme chez son frère — c’est.
sans doute un don de famille — l'exactitude critique s’associait.
toujours à l’ingénieuse pénétration de l’analyse. — Et quel
charme quand il prenait la parole, quelle clarté, quelle facilité,
quelle élégance! Tous ceux qui l’ont entendu et qui ont pu faire
des comparaisons savent qu’il eût fallu chercher bien loin, pour
trouver un savant aussi habile à captiver, par la simple et noble
exposition de faits bien observés et de théories bien déduites.
» Je demande pardon à M. Dufour, qui me lira peut-être, de
parler de lui avec une si entière liberté; mais comment retracer
l'histoire de la Société vaudoise des sciences naturelles sans
évoquer des souvenirs toujours chers et vivants ? Pourquoi nous
priver du seul et triste avantage que puisse avoir pour ses amis
la retraite forcée à laquelle il s’est vu si brusquement condamné,
celui d'apprécier son œuvre comme si déjà elle appartenait au
passé? Pourquoi ne pas dire encore qu’au plaisir de l'entendre
et au profit qu’il y avait à tirer de la moindre de ses communi-
cations s’ajoutait un sentiment de fidèle reconnaissance ? Il lui
eût été si facile de se faire au dehors une bien autre position
1 La Société vaudoise des sciences naturelles 1850-1860. — « Gazette
de Lausanne » 23 et 24 juillet 1888.
LOUIS DUFOUR Dr
que celle qu’il pouvait avoir à Lausanne, de s’assurer des moyens
de publicité plus efficaces. Mais, modeste enfant d’un pays mo-
deste, il réserva toujours pour la Société vaudoise la primeur
de ses beaux travaux; il ne trouva jamais que les vingt ou
trente amateurs, alignés pour l’entendre sur les bancs d’une
salle mal éclairée, fussent un auditoire insuffisant pour lui, et
sa carrière de savant se lit, page à page, dans les cahiers du
Bulletin vert. Pour quiconque voudra l’etudier, là est la source.»
Qu'il soit donc permis a un homme, qui n’a d'autre titre
pour le faire que celui d’ancien élève et d’assistant, d'essayer,
en utilisant les cahiers du Bulletin vert et ses souvenirs per-
sonnels, d’esquisser les caractères principaux de l’activité scien-
tifique de ce maître vénéré, dont le nom n’eveille dans le cœur
de ses amis que de beanx et doux souvenirs, ceux que laisse la
science la plus élevée unie à une parole brillante, dirigée par un
cœur chaud et bienveillant et ornée de la plus grande modestie.
Louis Dufour naquit à Veytaux le 17 février 1832. C'est là
qu'il passa les cinq premières années de sa vie et que le lac,
qui fut plus tard l’objet de plusieurs de ses recherches, produi-
sit sur lui ses premières impressions. Elles se continuèrent à
Villeneuve où jusqu’à l’âge de douze ans il fut en rapport cons-
tant avec cette belle contrée, toute de lumière et de poésie. Un
séjour de dix-huit mois à Berthoud l’éloigna pour un temps des
rives du Léman, mais au printemps de l’année 1846, il revenait,
grand garçon de quatorze ans, prendre sa place sur les bancs
du collège de Vevey.
Le jeune collégien, avide de science, d’une intelligence peu
commune, trouva bientôt en 1847, chez un jeune professeur, M.
J.-B. Schnetzler, un ami autant qu’un maître, aussi enthousiaste
que lui de la science et qui savait donner à ses élèves le feu sa-
cré, parce qu'il le possédait lui-même. Auditeur attentif des il-
lustres de la Rive et de Candolle, M. Schnetzler apportait à ses
élèves les dernières découvertes de la science. Louis Dufour était
particulièrement qualifié pour les apprécier, et son esprit de
recherche se manifesta en plus d’une occasion, à la grande sa-
tisfaction de son maître.
En 1849, au mois d'avril, Louis Dufour va passer trois mois
4
918 NECROLOGIES
chez son frère aîné, M. Charles Dufour, qui venait d’être nommé
professeur de mathématiques à Orbe. Le savant astronome
trouva dans le futur physicien un élève digne de lui. « Il devi-
nait les mathématiques », nous disait-il. C’est à grandes coupes
que les deux frères, l’un enseignant l’autre, abattaient les théo-
remes de la géométrie et de l’algèbre. \
Apres ce stage a Orbe, âgé de dix-sept ans seulement, c’est à
Lausanne que le futur professeur commenca l’apprentissage
simultané de la vie du maître et de celle de l’étudiant : auditeur
assidu des cours de l'Académie où enseignaient alors le mathé-
maticien Jean Gay, le physicien et chimiste Emmanuel Kopp,
le zoologiste Auguste Chavannes, il appliquait immédiatement
les connaissances acquises en enseignant dans la pension
Devrient, où ses talents lui donnèrent l’autorité que les élèves
n’auraient pas accordée A son äge. Cette double vie d’eleve
et de maître, si fatigante, mais si utile pour former celui qui
veut enseigner, fut celle de Louis Dufour pendant toute la du-
rée de ses études. En effet, en 1850, âgé de dix-huit ans, il par-
tait pour Paris ou il trouvait dans l'école normale protestante,
dirigée par A. Vulliet, les conditions nécessaires à un séjour
prolongé dans la brillante et savante cité. Debout à quatre heu-
res, le jeune professeur consacrait les premières heures de la
journée à son enseignement, et celui-ci achevé, il passait son
temps à suivre des cours au Collège de France, à l'Ecole poly-
technique, où il était externe, et à l'Ecole de médecine. Il était
de ceux qui veulent, à côté de solides connaissances spéciales,
ces clartés de tout et cette culture générale que tant de savants
ignorent aujourd'hui. Notons à cette occasion que le premier
ouvrage qu'il publia avait pour titre : Les propriétés des végé-
taux et leurs applications, et qu'il fut écrit en partie d’après les
cours qu'il suivit en 1851, 52 et 53 au Muséum, au Conserva-
toire des arts et métiers et dans les autres établissements supé-
rieurs que nous avons indiqués.
Ses principaux maîtres, à Paris, furent les savants les plus
illustres de cette époque. Citons d’abord: V. Régnault, profes-
seur au Collège de France, auprès duquel Dufour pouvait ap-
prendre à la fois l’élégance de l’enseignement et l’habileté mer-
veilleuse dans l’expérimentation ; puis Ste-Claire Deville, physi-
LOUIS DUFOUR 919
‘cien et chimiste, esprit original et fin, qui fit de l’étude du platine
sa spécialité; Desains, le physicien auquel on doit tant de tra-
vaux sur la chaleur; Lame, professeur de physique mathémati-
que; Duhamel, l’algébriste; Puisieux, qui enseignait l’astrono-
mie, et Balard, le chimiste. Il y avait de quoi satisfaire l’étudiant
le plus avide de science et surtout un esprit original et clair, ca-
pable de saisir et de s’approprier, non seulement les faits, mais
l’esprit des maîtres. N’oublions pas d’ajouter à cette liste de
noms illustres, celui de Walferdin, l’habile experimentateur, au-
quel la thermométrie de précision dut alors ses plus grands pro-
grès ; Dufour l’aidait souvent dans ses expériences, et le savant,
Age déjà, sut apprécier la valeur de ce jeune assistant volontaire.
Mais Dufour ne pouvait, avec sa nature ardente et avide des
connaissances les plus variées, se confiner dans l'étude d’une
science unique; aussi, pratiquant ce qu'il recommandait plus
tard aux jeunes, il suivait à côté des cours de physique, de chi-
mie et de mathématiques, ceux de Claude Bernard, d’Adrien de
Jussieu, de Geoffroy-Ste-Hilaire, de Richard le botaniste; de
Velpeau et de Nélaton, à l'Ecole de médecine; puis, avide de let-
tres comme de sciences, nous le voyons aux leçons de Jules
Simon, de St-Mare Girardin et d'Emile Saisset.
A côté des rapports, parfois un peu lointains, d’élève à profes-
seur, qu'il pouvait avoir avec ces célébrités de la science, il ne
tarda pas à en avoir de plus intimes avec quelques-uns de ses
maîtres, tels que Claude Bernard, Dumas, Ste-Claire Deville,
Jamin, Léon Foucault, Leverrier, Régnault, etc., relations qu’il
cultiva et entretint dans la suite et qui s’ötendirent avec sa ré-
putation croissante; une correspondance active et étendue avec
les principaux savants de l’Europe le maintint en contact avec
ses collègues de tous pays jusqu’à la fin de son activité féconde.
En 1853, la chaire de physique et de chimie de l’Académie de
Lausanne, que Kopp avait occupée seul en 1851, fut mise au
concours. Louis Dufour, après s'être assuré, avec une délicatesse
charmante, que son maître, M.J.-B. Schnetzler, ne songeait pas
à se présenter, posa sa candidature, et remit au juryune disser-
tation des plus intéressantes, intitulée: Essai sur quelques
points de l’état actuel de la physique et de la chimie. Le jury,
4
220 NÉCROLOGIES
voulant attacher à l’Académie deux forces au lieu d’une, proposa
que le dédoublement de la chaire de physique et de chimie, qui
avait déjà eu lieu de fait en quelques occasions, fût consacré offi-
ciellement, et Louis Dufour fut nommé professeur de physique,
tandis que H. Bischoff conservait la chaire de chimie; en 1855,
les deux savants devenaient professeurs ordinaires, en même
temps qu’Eugene Rambert était nommé, après un extraordi-
nariat d’un an, professeur ordiuaire de littérature française.
Le 25 octobre 1855, quatre professeurs : E. Rambert, A. Pi-
guet, H. Bischoff et L. Dufour, étaient solennellement installés
par le recteur, M. Rogivue; ce fut Rambert qui parla au nom
de ses collègues. Le sujet de son discours était : L’esprit critique
et le doute consideres comme guides dans la recherche de la
vérité à laquelle croit l’esprit humain. Louis Dufour dut trouver
certainement que sur beaucoup de points Rambert était l’inter-
prete de ses propres pensées, car l'esprit critique, dans ce qu’il a
d’actif et de salutaire, fut l’une des forces de ces deux natures
si précises et si droites, bien faites pour se comprendre et s’ap-
précier. Rambert, le peintre et le poète de la montagne, décri-
vait les Alpes avec une précision toute scientifique ; Dufour étu-
diait la nature avec l’objectivité apparente du physicien, mais il
ne sentait pas moins que son ami la poésie de la nature, car ce
sentiment grandit à mesure qu’augmente la connaissance des
procédés qu’elle emploie dans ses transformations. Les noms de
Louis Dufour et d’Eugene Rambert resteront historiquement et
scientifiquement liés, lorsqu'on parlera dans le canton de Vaud
des Alpes et du Léman. Les deux amis d’enfance eurent le
privilège de commencer ensemble leur œuvre à l’Académie;
la distance les sépara pour un temps, mais leurs pensées demeu-
rèrent unies.
S'il ne trouvait à Lausanne aucune des brillantes ressources
de Paris, le nouveau professeur de physique y trouva des collè-
gues avec lesquels sa nature si franche, si précise et si modeste
devait être promptement à l'aise. Plusieurs étaient ses anciens
maîtres. Nous ne pouvons les nommer tous. Signalons seule-
ment, parmi les hommes de science, les deux représentants des
mathématiques Jean Gay et Jules Marguet; son collègue de pro-
motion Henri Bischoff, le chimiste ; Auguste Chavannes, qui lui
Lie ES
LOUIS DUFOUR VD
avait donné des lecons; E. Renevier, le géologue dont notre uni-
versité s’honore, et son ancien maître de Vevey, J.-B. Schnetz-
ler, que l’Académie s’attacha peu d’années plus tard, et qui con-
sacra ses forces, jusques à tout dernièrement, à cette vieille
Académie qu'il aimait tant, et qui est fière de le compter au
nombre de ses professeurs honoraires.
A côté de ses collègues dans l’enseignement, il trouva parmi
les membres de la Société vaudoise des Sciences naturelles de
nombreux amis. Tous étaient les admirateurs du jeune savant,
qui apportait à la vaillante petite société sa haute science, sa
grande capacité de travail et l’appui de sa parole claire et élé-
gante. Aussi l’activité scientifique de Dufour put-elle s'épanouir
librement à Lausanne, à la Cité, devant ses élèves ravis d’un en-
seignement supérieur, et au À usée industriel, où il apportait les
résultats des recherches originales, qu'il poursuivait dans son
modeste laboratoire de l’Académie.
Essayons d’indiquer en quelques lignes cominent s’est deve-
loppée l’activité scientifique du savant et celle du professeur.
C’est dans la séance générale du 16 novembre 1855, que Louis
Dufour fut regu membre de la Société vaudoise des sciences na-
turelles, et c’est dans l’assemblée generale du 16 juin 1875, à
Yverdon, qu’il faisait, quoique souffrant déjà, sa dernière com-
munication sur la diffusion à travers les coquilles d'œufs.
C’est donc une période de vingt et un ans et demi que Louis
Dufour à pu consacrer à un travail productif et fécond pour la
science; pendant cette période, il à publié cinquante mémoires
originaux; la plupart ont paru dans le Bulletin de la Société
vaudoise des sciences naturelles. En outre, il collaborait active-
ment aux Archives des sciences physiques et naturelles, qui
contiennent de nombreux articles bibliographiques et analyti-
ques dus à sa plume.
Ce savant sut admirablement tirer parti d’un matériel
plus que modeste; car on n’était pas gâté, en 1855, en fait
d'outillage et de confort à l’Académie de Lausanne. Nous
sommes heureux de constater que les choses ont bien changé
depuis, et c’est notre regret que notre cher maître n’ait pu
jouir des ressources nouvelles de la jeune Université de Lau-
sanne; elles font contraste avec ce qui existait alors.
209 è NECROLOGIES
Le laboratoire, petite chambre ou cuisine, à laquelle on ne
parvenait qu’en traversant un auditoire occupé successivement
par plusieurs professeurs, servait d’antichambre à la collection,
qui contenait elle-même moins que le strict nécessaire. Un jeune
étudiant, débutant dans l'étude des sciences, portait le nom d’as-
sistant, probablement parce qu'il était plus aidé par le profes-
seur que ses camarades. Au bout d’un an ou deux, lorsqu'il pou-
vait rendre quelques services, ses études étaient achevées à Lau-
sanne et Passistant formé faisait place à un débutant. Les
candidats manquaient rarement, car on savait l’avantage qu’on.
retirait à être sous la discipline d’un maître de cette valeur.
Les ressources matérielles étaient à l'unisson du dénûment de:
la collection : pas de force motrice, cela va sans dire ; peu d’ou-
tils, de l’eau tout juste ce que le concierge pouvait apporter dans
une brante remplie à la fontaine voisine et surtout peu d’ar-
gent. Voilà ce dont disposait à cette époque le professeur de
physique.
C’est avec ces ressources, si ce mot n’est pas une métaphore,
s’ingeniant à vaincre et à tourner les difficultés, travaillant pres-
que toujours seul dans un local inchauffable, que Louis Dufour
a produit un nombre considérable de travaux dont plusieurs ont.
exigé des mesures très précises.
- Ce brillant résultat est dû en partie à la remarquable habileté:
manuelle du savant et à l’ingéniosité de ses moyens de recher-
che. Les travaux qui sont sortis de ia modeste cuisine de la Cité
sont des modèles de précision et ont été exécutés au moyen d’ins-
truments qui sont d’une extrême simplicité. Nous n’en citerons.
qu'un exemple.
En 1862, Louis Dufour imaginait une méthode simple pour
déterminer la densité de certains corps qui ne peuvent étre pesés
par les méthodes ordinaires. Il appliquait sa méthode tout d’a-
bord & la glace et lui trouvait une densité de 0,9176. Neuf ans.
plus tard, un des plus habiles expérimentateurs de l’Allemagne,,
Robert Bunsen, faisait dans le laboratoire de Heidelberg une
nouvelle détermination de cette densité en employant une autre
méthode et trouvait 0,9167 ; ainsi, grâce à sa dextérité, le savant
de Lausanne avait presque atteint à l'exactitude que pouvait
obtenir, dans un grand laboratoire, un des premiers savants de
l'Allemagne.
EP PERS fe 104,
LOUIS DUFOUR 993
Les travaux de Louis Dufour peuvent étre divisés en trois
groupes: 1° Les recherches de physique pure effectuées au labo-
ratoire ; 2° Les travaux de physique terrestre et de météorologie,
où il utilisait les ressources si variées qu’offrent le bassin du
Léman et les belles montagnes qui l’entourent ; 3° Les varia, re-
cherches statistiques ou autres, provoquées parfois par une de-
mande de renseignement, qui entraînait le savant béaucoup plus
loin qu’il ne l'avait pensé d’abord. |
Parmi les travaux du premier groupe, il en est plusieurs
auxquels son nom restera exclusivement attaché, comme étant
celui de l’auteur d’une découverte, en même temps inventeur
de la méthode de recherche. Ainsi ses premières études sur la
congélation de quelques dissolutions aqueuses, en 1860, suite de
celles déjà commencées en 1855, ont été provoquées par une ob-
servation faite a Rossinieres, sur l’emploi du sel dans les pom-
pes à incendie pour en prévenir le gel. Ces recherches l’ame-
nerent bientôt à l’étude de la congélation de l’eau pure et à la.
détermination de la densité de la glace, par une méthode aussi
élégante que simple, dont le principe était dû à Plateau, mais.
que Louis Dufour perfectionna et généralisa ; puis passant de.
la glace à d’autres corps, c’est l’etude générale de la solidifi-.
cation, et des retards qu'elle subit parfois, qui succède à ces pre-.
miers travaux.
Cette question, à son tour, entraîne Louis Dufour dans l’étude.
d’une autre anomalie, celle des retards d’ébullition, ou il a indi-
qué d’une façon aussi complete que précise, les causes de ce:
phénomène, si mal connu et qui paraissait si difficile à analyser.
Ce travail lui valut de nombreuses lettres de félicitations des.
savants de tous les pays; il restera classique et figure, à juste»
titre, dans tous les bons traités de physique, comme un modele
de recherche expérimentale et d’analyse. C’etait en même temps.
un travail d'une utilité pratique, très grande pour les ingénieurs;
car, son auteur le montra lui-même, la découverte des causes.
des retards d’ébullition donnait simultanément l'explication
des explosions de chaudières à vapeur, qui avaient attirés à plu-
sieurs reprises, par le mystère qui les enveloppait, l'attention des
praticiens ; aussi les ingénieurs apprirent-ils vite à connaître le
mémoire classique de Dufour, et quelques-uns, par exemple:
M. Emile Burnat, purent-ils fournir leurs observations techni-
994 NÉCROLOGIES
ques et pratiques, qui confirmaient dans tous les détails les
observations et les déductions du savant professeur.
Après s’être occupé de questions diverses et en particulier des
courants électriques terrestres et de la polarisation secondaire
des conducteurs métalliques dans le sol, l’attention de Dufour
fut attirée, pendant quelques années surtout, par les phénomènes
de physique terrestre. C'est en 1868 que paraît la belle mono-
graphie sur le Föhn du 25 septembre 1866, travail considérable
par les recherches et la vaste correspondance qu'il a exigées, et
travail important, parce qu’il indiquait aux météorologistes une
voie, dans laquelle cette science n’entrait guère alors, celle de la
monographie d’un phénomène pris dans des circonstances d’in-
tensité particulière, C’est aussi à cette époque que commencent
les intéressantes recherches sur la différence entre la pluie et
l’évaporation, études poursuivies pendant dix ans. En 1870,
Louis Dufour résume dans un mémoire étendu nos connaissan-
ces, et ses opinions, sur la question si débattue de la variation
du climat. En 1873, parait la belle étude sur la réflexion de la
chaleur par la surface du lac Léman, étude aussi importante
par ses résultats que par la méthode employée. Les deux der-
nières années de son activité scientifique , 1874 et 1875, furent
consacrées A une recherche, qu’il laissa inachevée, et sur les ré-
sultats de laquelle il comptait beaucoup, c'était celle de la diffu-
sion des gaz et en particulier de la diffusion hygrométrique. Ce
travail, le dernier, fut interrompu par cette maladie tenace et
pénible qui brusquement vint le condamner à une inactivité de
dix-sept années, repos forcé, d’autant plus difficile à supporter que
l'esprit conservait toute sa vigueur et sa puissance d'analyse,
que le savant appliquait avec la même netteté à l'étude de son
mal qu’à celle des phénomènes extérieurs.
Nous n’avons parlé que des recherches scientifiques faites
dans le laboratoire de la Cité et dans celui de la nature; à côté
de ces recherches, un grand nombre de notes, sur les sujets les
plus divers, figurent dans la liste de ses travaux, car tout l’inté-
ressait; et c’est aussi pour cela que ses communications intéres-
saient tous ses collègues de la Société des sciences naturelles. Il
est, à cet égard, une partie de l’activité de Louis Dufour dont
on ne peut se rendre compte, qu’en parcourant le détail des pro-
LOUIS DUFOUR
cès-verbaux des séances de la Société vaudoise des sciences
naturelles , c’est la place, si utile pour ses auditeurs, qu’il a oc-
cupée dans les séances, en y apportant très souvent des comptes
rendus scientifiques; lorsque le nombre des communications
originales était insuffisant, nous l’entendions exposer, avec la
clarté qu'il savait mettre en toute chose, une découverte nou-
velle ou l’état actuel d’une question scientifique. Toujours au
courant de la bibliographie française, allemande et anglaise,
chacun de ses comptes rendus était complet, et donnait à ses
auditeurs une idée parfaitement juste des préoccupations de la
science.
Mais l'intérêt que Louis Dufour portait à la Société des scien-
ces naturelles se manifestait encore ailleurs que dans le domaine
de la science; malgré des occupations multiples, il ne refusa ja-
mais de répondre à la confiance que lui témoignaient ses colle-
gues en l’appelant aux diverses fonctions administratives qui
font partie de la vie d’une association. C’est ainsi que six mois
après son entrée dans la Société, il fut appelé, le 3 mai 1854,
aux fonctions de membre de la commission de rédaction du
Bulletin ; le 15 novembre de la même année, il est appelé à la
présidence pour l’année 1854-55.
Au bout de ce temps la Société le nomme, le 21 novembre
1855, secrétaire du bureau. En 1860 il rentre dans le bureau
encore comme secrétaire et en 1862 la Société l'appelle une se-
conde fois à la présidence ; enfin pendant bien des années, jus-
qu'au moment où la maladie vint l'arrêter, il s’occupa avec ac-
ivite du Bulletin, ayant bien voulu se charger des fonctions, si
délicates, d’editeur.
En 1876 la Société vaudoise des sciences naturelles désigna
Louis Dufour comme président annuel de la Société helvétique
des sciences naturelles, qui devait avoir sa session annuelle à
Bex en 1877; malheureusement la maladie était déjà là! Il ne
put assister à cette fête de la science, dont il aurait contribué à
rehausser l’éclat.
Jusqu'ici nous n'avons parlé de Louis Dufour que dans ses
rapports avec la Société vaudoise des sciences naturelles ; cette
notice serait incomplète, si nous ne disions quelques mots aussi
ACT. HELV., LAUSANNE 1893. 15
996 NÉCROLOGIES
de son activité comme professeur et de ses relations avec les
savants et les sociétés savantes de son pays et de l'étranger.
Louis Dufour fit quelques voyages; le premier, en 1851, avait
pour but de visiter l'exposition universelle de Londres; en 1852
il parcourut le midi de la France; en 1856 il visita l'Allemagne,
où il eut l’occasion de voir Humboldt à Berlin, et de là il visita
l’Autriche. En 1870, enfin, il fit un voyage à Strasbourg, ou il
arriva sept jours apres la reddition de la place.
Ces quelques voyages, mais surtout ses travaux, portaient
le nom du physicien vaudois au delà des frontières de son
canton et de la Suisse. Aussi étaient-ils nombreux les sa-
vants suisses et étrangers qui s’arretaient a Lausanne pour
visiter ce collegue et ami. Plusieurs ne craignaient pas de
monter à la Cité, pour voir dans le rustique laboratoire les ap-
pareils employés. C’étaient de beaux jours pour Louis Dufour
que ceux où il recevait ces visiteurs, avec lesquels il pouvait
s’entretenir de sa science favorite. Et pour les élèves que leurs
études ultérieures appelaient a l’étranger, c’étaient des jours
utiles, car le maître ne les oubliait pas, mais profitait de ces
occasions pour recommander à ses collègues des autres pays les
etudiants qui allaient le quitter. — Ainsi l’activité du savant
leur était indirectement utile, tandis que la parole du professeur
les tenait sous le charme.
L’enseignement de Louis Dufour est facile à caractériser : il
était précis, clair, captivant et naturel. Ces qualités étaient dues
pour une part à d’heureuses dispositions de l’esprit, mais la
volonté et le travail en avaient beaucoup augmente la valeur.
De bonne heure, il s’etait astreint à exprimer exactement sa
pensée; il avait lutté contre le travers du Vaudois qui se con-
tente de dire la moitié de ce qu’il veut dire et laisse deviner le
reste. Il nous recommandait cette discipline de l’esprit qui con-
siste & achever une phrase commencée. L’objectivite scientifi-
que, qui le caractérisait, et qui en faisait un observateur impar-
tial, de lui-même comme de ses appareils, avait eu pour consé-
quence un soin particulier à éviter toute exagération et toute
expression plus ou moins hyperbolique. Les superlatifs n’en-
traient que rarement dans l’expression de sa pensée. Aussi la
valeur d’un mot, une appréciation quelconque, de louange ov
de blàme, avait-elle pour nous une importance particulière.
LOUIS DUFOUR 997
Son enseignement avait une clarté speciale, la plus diffi-
cile parce qu’elle était faite d’une scrupuleuse exactitude, non
seulement du fond, ce qui est indispensable, mais de la forme
qui traduit l’importance relative des faits. Chez lui l’expression
rendait toutes les nuances du fait et de la pensée. Des mots qui
pour d’autres sont synonymes, pour lui ne l’étaient jamais, car
chacun d’eux pouvait exprimer une nuance de l’idée. Ce souci
de l’exactitude n’excluait nullement le mot heureux, celui
qui frappe l’esprit et attire l’attention, que l’expression de
la nuance et le détail venaient ciseler. Ce fait nous frap-
pait tous et l’un de nos condisciples, esprit fort ouvert et très
paradoxal, nous disait : « Le seul reproche que je lui fasse, c’est
qu’il est trop clair ; on ne se rend pas compte des difficultés de
la question qu'il traite, et ensuite, à l'étude, on est déçu. » —
Si c’est là une critique, nous souhaitons qu’on nous l’adresse.
La diction élégante de Louis Dufour tenait, pour une part, à
son séjour prolongé à Paris; il sut à son retour rester réfractaire
à l’accent vaudois et il passait avec raison pour l’un des hom-
mes de notre pays parlant le mieux le français. Aussi ses confé-
rences étaient-elles fort appréciées du public lausannois ou
étranger, cela d’autant plus que l’absence de toute prétention
oratoire caractérisait ses exposés. Il réalisait cet idéal que de-
vrait se proposer tout professeur : savoir ce qu’on veut dire, le
dire clairement et d’une façon agréable.
Mais si cela suffit pour enseigner certaines disciplines de
l'esprit, cela ne suffit pas pour enseigner une science expéri-
mentale. Il faut quelque chose de plus. Il faut que l’auditeur
sente que le professeur a pratiqué personnellement l’étude expé-
rimentale de la science qu'il enseigne; à cet égard les nom-
breux travaux du savant donnaient au professeur cette autorité
que possède l’inventeur et le chercheur, qui juge d’egal à égal
la valeur des documents fournis par ses collègues, chercheurs
comme lui. On sentait dans son enseignement une vraie impar-
tialité d'appréciation des travaux de ses collègues. Il citait tou-
jours leurs noms, rendant à chacun ce qui lui était dû. Ce respect
du nom, il l'avait pour les autres, mais il oubliait le sien ; lors-
qu'il nous annonçait qu’on avait trouvé... il ne nous fallait pas
de longues recherches pour découvrir qui avait trouvé. Cette
modestie parfaite n’était pas un des moindres charmes ni l’une
998 NEGROLOGIES
des moindres leçons de notre maître, elle aura certainement été
utile & plusieurs, mais elle n’a pas fait Ecole.
Enfin l’adresse manuelle, qui lui était si utile pour ses recher-
ches personnelles, était, on le devine, d’un grand secours pour
le professeur; grâce à elle, les étudiants ne se doutaient pas
trop de la pauvreté du laboratoire; il était habile à improviser
une expérience de démonstration; des appareils précieusement
conservés témoignent de cette ingéniosité à tirer parti de tout.
La modestie de Louis Dufour ne pouvait empêcher que ses
travaux et la supériorité de son enseignement ne fussent connus;
aussi de nombreux témoignages de sympathie et d’admiration
lui furent-ils donnés par des sociétés savantes, qui étaient fières
de le compter parmi leurs membres honoraires ou associés. —
Parmi nos sociétés vaudoises, citons la Société mdustrielle et
commerciale, la Société d'étudiants la Stella, la Société du Musée
de Montreux; à Genève, la Société de physique et d'histoire na-
turelle, dans laquelle il comptait tant d’amis, se l’était attachée
en lui conférant l’honorariat en 1864; l’Institut genevois l’avait
élu correspondant de la section d'industrie et d'agriculture en
1856; la Société des Sciences naturelles de Neuchâtel le comp-
tait au nombre de ses membres correspondants, celle des Scien-
ces naturelles à St-Gall Pavait nommé membre honoraire, celle
de Bâle le comptait au nombre de ses correspondants, et J’Uni-
versité de Bale lui avait conféré en 1874 le titre de docteur
honoris causa.
En 1869, le Conseil fédéral suisse l’avait nommé membre du
conseil de l'Ecole polytechnique fédérale.
En 1867 déjà, l’Ecole polytechnique l’avait appelé à succéder
au savant Clausius, qui quittait Zurich pour Wurzbourg; un
appel dans ces conditions était particulièrement honorable et
tentant, les ressources scientifiques du laboratoire de l'Ecole |
polytechnique devaient séduire un savant avide de recherches,
qui avait souvent souffert de l'insuffisance du laboratoire de
Lausanne; à Zurich il eut été le collègue, à côté de tant d’hom-
mes distingués, du savant et sympathique Albert Mousson,
nature fine et bonne, qui appréciait Louis Dufour à sa valeur;
enfin il y aurait retrouvé son ami Rambert. Malgré toutes
LOUIS DUFOUR 9929
les sollicitations, il refusa, au grand regret de l’Ecole polytech-
nique, dont le directeur, M. Zeuner, lui écrivait: « Ich habe
» Ihnen mündlich gesagt wie ich mir Vorträge über technische
» Physik an einer Anstalt von der Stellung und dem Range der
» unsrigen vorstelle, wenn sie unsern Bedürfnissen entspre-
» chen sollen ; ich hatte und habe noch die Ueberzeugung dass
» Sie von Allen es verstanden haben würden, diesen für uns so
» wichtigen Spezialzweig der Physik mit entschiedenem und
» segensreichem Erfolg hier zu lehren ; hätte doch schon Ihr
» Name allein unserer Anstalt zur Zierde gereicht, ein Name,
» der nicht blos unter den Männern der Wissenschaft als hoch-
» geachteter genannt wird, sondern der auch unter den Inge-
» nieuren, besonders den deutschen, mehr bekannt ist als sie es
» vielleicht selbst wissen ! »
Cette lettre, heureusement pour l’Académie de Lausanne, ne
put le décider, et les étudiants purent joyeusement faire une sé-
rénade à leur cher professeur, auquel le consul, M. G. Dubois,
exprima la sympathie et l’affection que la jeunesse vaudoise lui
portait.
L’annee suivante, en 1868, nouvel appel de l'Université de
Berne, qui, craignant un refus, lui délégua deux professeurs
pour le décider à accepter; Louis Dufour fut très touché de
cette nouvelle marque de sympathie et de haute estime, mais il
refusa encore.
Sa décision ne se modifia pas lorsque, en 1869, Rambert lui
annonçait de Zurich qu’on songeait de nouveau à lui pour l’'E-
cole polytechnique. Il resta, malgré tout, fidèle à son poste mo-
deste, consacrant ses forces à cette vieille Académie, dont il fut
le recteur, et au développement de laquelle il contribua pour
une grande part. Ce qui le retint, malgré les tentants attraits
des grands laboratoires et la vie scientifique intense des grands
centres, ce fut son amour pour le canton qui l’avait vu naître et
pour ce lac sur les bords duquel, comme Rambert, il avait appris
le jeu des ricochets et qui exerce un si grand ascendant sur ses
admirateurs; Louis Dufour aimait d’une affection vraie et
intense la patrie suisse, mais à cette affection générale s’ajoutait,
pour le canton de Vaud, cette sympathie particulièrement pro-
930 NECROLOGIES
fonde qu’éprouvent tant de Vaudois, et qui les attache à cette
belle portion de la terre helvétique.
Puis Lausanne, petite ville sous bien des rapports, aimait et
appréciait, avec trop de retenue peut-être, le savant qui l’hono-
rait. Dufour rendait largement & ses concitoyens l’affection
qu’on lui témoignait. C’est dans cette double affection pour
son canton et pour la ville qu'il habitait qu'il faut chercher la
cause de ces refus répétés de les quitter.
Les sociétés scientifiques de France et d'Allemagne témoignè-
rent aussi à Louis Dufour la haute estime qu'elles avaient pour
ses beaux travaux. La Société d'encouragement pour l’industrie
nationale l’appela, en 1876, au nombre de ses membres corres-
pondants. La Société des sciences naturelles de Berlin l'avait,
dès 1866, nommé membre honoraire, nomination qui lui fut an-
noncée par une lettre des plus aimables et des plus sympathi-
ques du savant Magnus.
Tous ces honneurs si mérités, Dufour paraissait les ignorer,
tant sa modestie était grande; il nous pardonnera si nous en
avons parlé aujourd'hui, où hélas ! ils ne sont plus, pour ceux
qui restent, que de précieux et touchants souvenirs de la sym-
patkie et de l'admiration que cette belle nature avait inspirée.
Il pardonnera également à un ancien élève d’avoir parlé de lui
plus longuement peut-être que son maître ne le lui aurait per-
mis, mais les souvenirs et les lecons que son enseignement a
éveillés dans le cœur de tous ses disciples sont trop vifs, pour
qu'il ne soit pas à la fois triste et doux de les rappeler à la mé-
moire. Louis Dufour laisse par ses travaux des documents utiles,
pour la science dont il avait fait sa spécialité ; il laisse à ses
collegues de la Société vaudoise des Sciences naturelles de beaux
et doux souvenirs d’une noble nature et d’une intelligence supé-
rieure ; il laisse à ses élèves un exemple à suivre qui leur dit:
Allez et faites de même.
Lausanne, juillet 1893.
LOUIS FAVRAT 931
Louis Favrat.
Notice biographique par le D' Wilezek, prof.
Le 27 janvier 1893 s’est éteint à Lausanne L. Favrat, le der-
nier représentant de cette phalange illustre de botanistes vau-
dois qui vivaient au milieu de ce siècle, les Muret, les Leresche,
les Rapin, les Rambert.
La Société vaudoise des sciences naturelles tient à honorer la
mémoire de son cher membre émérite défunt, en publiant sa
biographie dans le Bulletin qui doit paraître pour la 76° réunion
de la Société helvétique des sciences naturelles à Lausanne.
Entre temps, les amis de L. Favrat n’ont pas été inactifs;
c'est avec plaisir que je signale la publication d’une excellente
biographie du défunt, due à la plume de M. R. Buser , conser-
vateur de l’herbier De Candolle, à Genève.
Il ne m’appartient pas d'apprécier L. Favrat comme littéra-
teur; d’autres, plus autorisés, l’ont fait *. Je tàcherai de montrer
ce qu’il fut comme homme et comme savant.
Né à Lausanne le 27 juillet 1827, L. Favrat fit ses études au
college et à l’Académie de Lausanne. Il quitta sa ville natale en
1850 pour aller continuer ses études de philologie dans les uni-
versités de Munich, d’Erlangen et de Leipzig. Rentré au pays il
enseigna le francais, l’histoire, la géographie, le chant, l’écri-
1 R. Buser, Notice biographique sur L. Favrat. — Bulletin de l’herbier
Boissier, N° 5, mai 1593. Genève, imp. Romet, boulevard Plainpalais, 26,
? Gazette de Lausanne du 30 janvier 1893.
Revue _ » » »
Nouvelliste Vaudois » » »
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939 NÉCROLOGIES
ture et le dessin, successivement aux collèges d’Orbe et de la.
Chaux-de-Fonds, puis la langne française, de 1862 à 1887, à
l'Ecole industrielle de Lausanne. A cette époque, fatigué par un
travail incessant et consciencieux, il se retira de l’enseigne-
ment, pour se vouer uniquement à la botanique.
Voici en quels termes M. le syndic Cuénoud, ancien directeur
de l’Ecole industrielle, caractérise L. Favrat, qui avait accompli
25 ans d’enseignement dans cet établissement : « Maître cons-
ciencieux et laborieux, il avait à cœur de former ses élèves
avec un soin scrupuleux. Il les captivait par sa diction nette et.
concise et se faisait respecter et aimer bien plus par sa bonté
et les qualités de son enseignement, que par des observations
verbales. » En ceci, tous ses anciens élèves seront d’accord: on
l’admirait pour le dévouement qu’il apportait à remplir sa tâche,
souvent bien ingrate, et on l’aimait pour la bonté qu’il témoi-
gnait aux jeunes gens, même quand ils lui rendaient la vie
pénible en classe. Aussi ce n’est pas pour rien que chacun l’ap-
pelait « papa Favrat. »
Quelques années avant que L. Favrat se füt retiré de l’ensei-
gnement, M. le professeur Schnetzler, désireux depuis longtemps
de se décharger des courses botaniques de la Faculté des scien-
ces et d’une partie du travail du Musée botanique, l’avait pro-
posé au Conseil d’Etat comme suppléant. Il fut chargé des ex-
cursions botaniques. Peu après, le Conseil d’Etat, tenant &
montrer l’estime qu’il avait pour L. Favrat, l’aggregeat definiti-
vement à la Faculté des sciences en lui conférant le titre de pro-
fesseur extraordinaire. Il fut aussi nommé conservateur adjoint,
puis conservateur en titre du Musée botanique; il pouvait donc
dès 1887 s’adonner complètement à sa science bien-aimée.
Dès sa première jeunesse, L. Favrat se fit remarquer par un
esprit d'observation très fin, témoin les splendides études des
mœurs et du pays vaudois, qu’il traça de main de maître
dans ces ravissantes histoires et anecdotes, écrites en ce patois
vaudois qu'il aimait tant. Cet esprit d’observation prit bientôt
une direction déterminée. Grand admirateur de la nature, Louis
Favrat avait appris à l’observer dans ses manifestations sous le
rude climat du Jorat, où il avait passé une partie de sa jeunesse,
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LOUIS FAVRAT 953
et de bonne heure il se sentit attiré vers l’étude de la scientia
amabilis, la botanique.
Il avait commencé à herboriser à l’époque ou il était encore
étudiant à l’Académie, avec son ami Rambert. La botanique
devint rapidement passion chez lui, après qu'il eut fait la con-
naissance du D" Jean Muret, dont il fut l’élève et l’émule. Je ne
puis m'empêcher de reproduire ici le passage écrit sur L. Fa-
vrat par le correspondant de la Gazette, du 30 janvier :
« Je ne sais d’où nous était venu le goût des herbes, à mon
ami, M. Louis Favrat, et à moi; mais je me souviendrai toute
ma vie de la première herborisation que le hasard nous fit faire
avec Jean Muret. C'était un beau jour de mai. Nous allions aux
Pierrettes, par le chemin de Boston et de Malley. Comme nous
demelions quelque bryonia grimpante qui se fautilait dans une
haie, nous vîmes venir Jean Muret, avec sa grande boîte blanche.
Pour nous c’était l’idéal, le nec plus ultra de la botanique.
L’espoir qu'il nous aborderait, peut-être, en confrère, nous fit
battre le cœur. Nous tächions de regarder d’un autre côté, pour
ne pas étre indiscrets, et nous ne perdions pas un de ses mou-
vements. Il nous aborda, en effet, si cordialement que, dès les
premiers mots, nous fümes à l’aise. Il allait aussi aux Pierrettes.
Quelle moisson nous y fimes! Nos boites regorgeaient et nous
portions à la main d’énormes paquets de plantes. Et que de
jolies choses il nous avait dites, que d’encouragements, que d’in-
dications précieuses, que de bons conseils! »
Cette « srande boîte blanche », L. Favrat l’a héritée de Jean
Muret, et combien de fois ne me l’a-t-il pas fait voir encore dans
les dernières années de sa vie, en disant du ton qu’un amateur
emploierait en parlant d’un tableau précieux : « C’est la boîte
à Jean Muret! »
Il fut rapidement l’ami fidèle et l’assidu compagnon de course
de J. Muret. Les courts loisirs que les nombreuses leçons et les
soucis du père de famille lui laissaient, il les consacra à l’étude
de la splendide flore de notre pays.
Le nom de L. Favrat est associé d’une manière intime, avec
celui de J. Muret, à l'étude de la flore suisse. La puissante ori-
ginalité de Muret, comme le fait si bien ressortir M. Buser, a
un peu déteint sur Favrat; c’est à l’influence et à l’exemple de
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934 NÉCROLOGIES
Muret qu’on peut attribuer ce mépris du temps et des distances,
qui caractérisait ces deux hommes. Une fois en route, rien ne
les arrétait et j'ai entendu dire par plus d’un ancien élève de
L. Favrat, qu’une fois à la gare, le plus mauvais temps ne l’em-
pêchait pas de partir. Aussi faire une course avec lui était le
plus grand plaisir que püt rêver un amateur de botanique.
Il connaissait à fond les moindres coins et « recoins » des
montagnes vaudoises et valaisannes, leurs localités, sentiers,
« raccourcis », les auberges où l’on est bien et celles où l’on est
écorché. Il n’aimait pas voyager en grand seigneur, il avait
l’horreur de ces grandes pensions d’étrangers qui, à son avis,
avec leurs festins et leurs hôtes admirant la nature à la « Bæ-
deker », troublaient la tranquillité majestueuse et simple de la
montagne, qu’il recherchait. Il se réfugiait soit au chalet, soit a
la pinte du village, où il frayait avec les indigènes, se rensei-
gnait sur leurs habitudes, leurs mœurs, leurs légendes, leur lan-
gage, leurs plats nationaux, etc. C’est là que L. Favrat, taciturne
et comme opprimé en ville, se sentait à l’aise; il s’y montrait
véritable fils du peuple dans la plus noble acception du mot.
Quelles joyeuses journées et soirées nous passions! que de gra-
cieux contes, pétris d’esprit et de malice, quand il nous faisait
les honneurs de ses localités et de ses plantes favorites! Il indi-
quait d’une manière précise et sans jamais se tromper, que telle
ou telle plante devait se trouver là, et quand un de ses élèves
parvenait à dénicher sur ses indications une plante rare, Fa-
vrat rayonnait de joie et vous disait un de ses bons mots fami-
liers, qui vous faisait d'autant plus plaisir qu'il provenait d’un
maître vénéré.
De bonne heure L. Favrat se fit connaître par ses belles trou-
vailles, par les soins minutieux avec lesquels il les préparait et
par la générosité avec laquelle il en faisait part. Aussi les cor-
respondants ne lui manquèrent pas! et dans son herbier on re-
trouve les étiquettes de plus d’un botaniste célèbre. Il fallait
bien être hardi marcheur et explorateur infatigable comme
Louis Favrat, pour entretenir des relations et des échanges si
suivis. Outre les nombreux correspondants privés, auxquels il
adressait avec une libéralité et un désintéressement sans pareils
les primeurs des récoltes de chaque année, il participa, comme
membre, aux échanges de la société Vogéso-Rhénane, laquelle,
LOUIS FAVRAT 933
interrompue par la guerre franco-allemande, donna naissance
à la Société suisse pour l’échange des plantes, a Neuchâtel. Par
son excellente amie, Rosine Masson, décédée une année avant
lui, et dont il fit la biographie pour le Bulletin de la Société
vaudoise, il fut membre de la Société botanique de Copen-
hague, ainsi que de «l’Association pyrénéenne » : c’est pourquoi
les « bonnes plantes » suisses de L. Favrat se retrouvent dans
un grand nombre d’herbiers européens.
On comprend avec peine comment, à côté de ses nombreu-
ses occupations, cet homme distingué parvenait à suffire à
tous ses engagements. Outre l’enthousiasme pour la botanique
et les courses, qui lui retrempait le cœur, c’est le sentiment
du devoir qui lui a fait faire tant d’excursions. Pendant la
bonne saison, il partait gaiement chaque samedi après-midi,
avec la boîte de Jean Muret, un grand « cartable » et son légen-
daire petit piolet, servant à la fois de bâton et de pioche. Après
la course, souvent longue, il rentrait le dimanche très tard, et
mettait en papier ses récoltes le même soir, pour ne pas man-
quer à ses leçons le lundi. Quand arrivait l’époque impatiem-
ment attendue des vacances, L. Favrat s’&chappait pour plu-
sieurs semaines, soit aux Plans sur Bex, où il herborisait avec
M" R. Masson, soit au Tessin, aux Grisons, soit, depuis la
mort du D' Lagger, de Fribourg, dans le haut Valais, dont il a
continué à explorer systématiquement les vallées latérales avec
beaucoup de succès. Jusque dans ses dernières années, c’est lui
qui relevait les progrès réalisés dans la « floristique » de la Suisse
romande. Il les transmettait ensuite è M. le professeur Jäggi, à
Zurich, et chacun sait combien était grande, dans ce travail, sa
part personnelle. Lorsque son herbier fut considérablement
augmenté par ses nombreuses récoltes, et par les plantes que lui
avaient léguées ses amis Muret et Leresche, Favrat commença
à étudier plus particulièrement les genres critiques, tels que
Roses, Epervières, Ronces, Potentilles et Euphraises. Les belles
publications sur les ronces qu’a faites son fils Auguste, le seul
1 Auguste Favrat, Les ronces du canton de Vaud, essai monographique,
« Bull. Soc. vaud. sc. nat. », XVII, N° 86, 1881. — Auguste Favrat, Cata-
logue des ronces du sud-ouest de la Suisse. Ibid. XX1. N° 92, 1885. — Louis
et Auguste Favrat, Rubi helvetie austro-occidentalis. presertim pagi
Vaudensis. Lausanne, 1883.
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CU RAT VS
236 NÉCROLOGIES
qui ait hérité de son goût pour la botanique, sont nées sous
son influence, témoin un travail sur le même sujet publié en col-
laboration par le père et le fils.
Avec l’ardeur et le courage qui le distinguaient, L. Favrat
parvint à réunir en peu de temps un matériel aussi complet que
précieux de ces genres critiques. De cette manière son herbier à
pris des proportions énormes au cours des années, et il contient
de véritables monographies, à l’état de matériaux secs. Le temps
lui a manqué malheureusement pour en faire l’étude et la
publication.
Il fut membre de la Société botanique suisse et membre cor-
respondant de la Société botanique de Genève. Mais c’est sur-
tout dans les rangs de la Société vaudoise des sciences naturelles
et de la Société murithienne du Valais qu’il déployait son acti-
vité. Il fit partie de la Société vaudoise depuis son retour à
Lausanne en 1862, et la présida en 1884. Lorsque, il y a quelque
temps, infirme déjà, Favrat voulut se retirer de la Société vau-
doise, celle-ci, par une revision des statuts, créa des « associés
_émérites » dont notre botaniste fut l’un des premiers. Membre
de la Murithienne des 1865, société qu’il présida de 1883 à 1885,
il en fut pendant de longues années l’un des piliers, soit comme
rapporteur des herborisations, qu'il suivait très régulièrement,
soit comme rédacteur du Bulletin. Les nombreux articles qu'il
publia, dans les bulletins de ces deux sociétés, portent sur des
plantes nouvelles, sur des espèces critiques, sur des collègues ou
des amis. Il est réservé aux futurs monographes, des genres qu’af-
fectionnait Louis Favrat, de mettre en évidence avec combien de
sens critique pour la distinction des formes, et de finesse d’esprit,
il avait récolté ses matériaux ; nous verrons alors combien il est
regrettable que le défunt n’ait pas pu publier lui-même le ré-
sultat de ses recherches. Comme le dit si bien M. Buser, c’est
dans son herbier que réside la véritable importance de L. Fa-
vrat comme botaniste; son herbier sera son monumeut et per-
pétuera son nom, tant qu'on s’occupera de la flore de notre
belle patrie. L. Favrat a eu la joie de voir une partie de ses « ma-
tériaux monographiques » utilisés de son vivant; je veux parler
de sa splendide collection de roses, qui ne comptait pas moins
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ET TRES ON 2 TEE : À
LOUIS FAVRAT 957
de 60 gros fascicules. M. F. Crépin, le célèbre rhodologue de
Bruxelles, a revu tout ce matériel, et l’on peut dire sans exagé-
ration aucune que cette magnifique collection, conservée au
Musée botanique de Lausanne, grâce à la générosité de M. W.
Barbey. de Valleyres, est la collection suisse la plus belle et la
plus complète de ce genre. Quel dommage qu'il ne lui ait plus été
permis d'entendre le jugement du monographe des « Euphrasia »
sur ses matériaux ! M. le professeur Wettstein, de Prague, écri-
vait dernièrement à M. le prof. Jäggi,a Zurich: « Vos matériaux
sont parmi les plus précieux que j'aie vus jusqu’à ce jour,
quoique à l'heure présente j'aie devant moi les Euphrasia de
quarante-deux herbiers.» M. Jäggi, le conservateur de l’herbier
de l'Ecole polytechnique, ajoute : « Et nous devons cela, pour
la majeure partie, à l’herbier Favrat! »
Dès 1889, Favrat sentit ses forces diminuer; il prévoyait
avec douleur le moment où il ne pourrait plus faire de courses
botaniques. Mais il luttait avec courage contre la faiblesse, et ne
s’arretait que lorsqu’il y était contraint par ses amis, qui crai-
gnaient que la fatigue ne lui fit du mal. Tous les participants,
dont j'étais un, à la course botanique qu’avaient faite les élèves
de l'Ecole polytechnique au val d’Anniviers en 1889, se souvien-
dront de la peine que nous avons eue à faire monter Favrat
sur un mulet pour atteindre Zinal. Malgré la chaleur torride et
malgré une grande fatigue, L. Favrat ne cessait de nous héler
du dos de sa monture, pour nous indiquer, ici une bonne rose, là
un Hieracium rare. Le 14 avril 1892, il fit une dernière
excursion botanique avec un certain nombre de ses anciens
élèves, à Roche. Il nous fit revoir avec amour ses « bons coins »,
mais il n’avançait que fort péniblement; c’est avec des larmes
dans les yeux qu’il me dit à la rentrée : « Mon cher ami,
je crois que je viens de faire ma dernière excursion, mes jambes
ne vont plus! » Dans le courant de l’été sa faiblesse augmenta
de plus en plus. Il était malheureux, parce qu'il ne croyait pas
remplir consciencieusement ses fonctions de conservateur du
Musée. A moins que le temps ne fùt très mauvais, il venait
journellement au Musée et usait ses dernières forces A la
revision de l’immense collection de ronces de Ph.-J. Müller,
2
+
938 NÉCROLOGIES
travail qu’il termina au mois de décembre 1892. Le dévouement.
qu'il mettait à remplir ses fonctions de conservateur ne lui
permettait plus de s'occuper de son propre herbier; il ne pouvait.
plus comme autrefois travailler au coin du feu dans sa cham-
brette, au 4° de sa maison de la rue de l’Ecole industrielle,
entouré de sa bibliothèque et de ses fascicules de plantes, qui
représentaient le travail suivi de 40 années! Pour ce motif et
pour d’autres encore, il résolut de vendre sa collection; heureu-
sement, ce fut l’Ecole polytechnique de Zurich qui en fit l’acqui-
sition; elle alla combler une lacune très sensible del’ Herbarium.
Helveticum. Favrat eut ainsi la consolation de savoir son
herbier en bonnes mains, et de voir que l’œuvre de sa vie ne
serait point perdue pour la postérité.
Le départ de cet herbier a porté un dernier coup à sa santé
déjà chancelante; L. Favrat n’a jamais pu s’en remettre et di-
sait bien souvent : « Je suis malheureux! Depuis qu’il est « loin, »
il me manque quelque chose. » A cette occasion je relèverai un
fait, qui prouve une fois de plus les hautes qualités du défunt.
En visitant son herbier, nous avons constaté qu’évidemment la
partie collectionnée avant 1879 avait été fouillée et dépouillée
par un fin connaisseur; les plus belles choses y manquaient.
L. Favrat n’avait pas eu le temps depuis cette époque de com-
bler les lacunes et d’intercaler ses nouvelles recoltes. Celles-ci
se trouvaient disposées en file de paquets, année par année. Voici
ce qui s’etait passe :
Apres la mort de Gaudin, l’herbier de ce botaniste passa
dans les mains de Schouttleworth, alors president de la Societe
des sc. nat. de Berne, le m&me qui avait acheté les herbiers de
Schulthess et de Römer. Ce dernier herbier a disparu, on n’en a.
plus de nouvelles depuis longtemps. Après la mort de Schoutt-
leworth, toutes ses collections furent achetées par le botaniste
bien connu J. Gay, à Paris, élève et ami de Gaudin. Gay les
légua plus tard aux Instituts scientifiques de France, mais son
testament fut cassé par ses héritiers et les collections furent
mises en vente. A cette époque on offrit l’herbier Gaudin, par
l’entremise d’Oswald Heer, au conseil de l’Ecole polytechnique
pour la somme de 6000 fr. L. Favrat relate aussi ' qu'il avait été -
1 Bulletin Soc. vaud. sc. nat. XVIII, N° 84, 1880.
LOUIS FAVRAT 939
offert à l'Etat de Vaud pour la somme de 1500 fr. Quoi qu'il
en soit, le prix en fut trouvé trop élevé et ce fut sir J.-D. Hooker,
directeur des jardins royaux de Kew, qui en fit l’acquisition. En
1878, M. W. Barbey travaillant à une monographie du genre
Epilobium, s'était rendu à Kew pour y consulter les collec-
tions '. « Là, dit Favrat, il eut l’occasion de voir l’herbier
Gaudin. Considérant la valeur que possède l’herbier Gaudin,
parce qu'il contient les types que ce dernier a décrits dans ses
splendides ouvrages sur la flore suisse, M. Barbey demanda &
sir Hooker s’il consentirait a s’en dessaisir et à quelles condi-
tions. Sir Hooker entra obligeamment dans les vues de son
interlocuteur, lui dit qu’il ne le vendrait pas, mais qu'il le
donnerait; et c’est à ce titre de don purement gratuit que cet
herbier a été cédé à l’Etat de Vaud. Il est entré au Musée bota-
nique de Lausanne en novembre 1878, et M. le chef du
département de l’instruction publique en a immédiatement
accuse réception, avec remerciements, au généreux donateur.
C'est alors que M. Barbey, heureux d’avoir réussi dans sa
négociation, fit promettre à sir Hooker d’accepter, le cas
echeant, une collection de plantes suisses, en retour de celles
qu'il abandonnait; ce qui m’amène à dire quelques mots aussi
de l’herbier que j’ai préparé des le 1° novembre 1878 et dont
M. Barbey a supporté tous les frais. »
Suit une description de l’herbier et de la façon dont il a été
fait. L. Favrat dit bien qu’il a puisé dans son herbier les choses
qu'il n’a pas pu se procurer par les courses que lui faisait faire
M. Barbey, mais il néglige de dire qu'il y a Zellement puisé,
qu'il n’a jamais voulu revoir cette partie de son herbier mutilé!
Il termine en disant :
« Le travail a été long et laborieux, mais je l’ai accompli
galement, dans la mesure de mes forces, et s’il peut avoir quel-
que utilité et qu'il représente dignement la flore de la patrie
suisse, je m’estimerai largement récompensé. »
Cette phrase caractérise l’homme, tel que nous l’avons connu:
Savant modeste et travailleur consciencieux, il parlait de lui
aussi rarement que possible. On a prétendu que L. Favrat était
ı Cité d’après Favrat, loc. cit. pag. 8.
240 NÉCROLOGIES
timide. Je ne le croirai jamais. Cette apparente timidité n’était
autre chose que de la modestie, et quand il s'agissait d’une opi-
nion ou d’une chose qu'il avait reconnue bonne, il la défendait
énergiquement et avec succès. Toute pensée de lucre, de profit,
lui était étrangère ; une réclamation à faire l’effrayait, et
plus d’une fois on a abusé de son désintéressement. Sal ma
n’a pas protesté, ce n’est pas la timidité qui l’a retenu, mais sa
bonté, les qualités rares de son cœur, qui l’empéchaient de vivre
en inimitié avec qui que ce fût. Tous ceux qui l’ont connu ap-
préciaient en lui une nature d’élite, aux idées très arrêtées en
fait de religion et de politique. Il pouvait avoir pour cela des
adversaires, mais non des ennemis. Preuves en soient les ma-
nifestations spontanées de l’estime générale, lors de sa mort.
Puissent-elles consoler sa famille et ses amis, du vide qu'il a
laissé autour de lui!
Lausanne, juin 1893.
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OCTOBRE-NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1893
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Er BUREAU DES ARCHIVES, RUE DE LA PELISSERIE, 18
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GEORGES BRIDEL (sa G. MASSON
Place de la Louve, 1 | | Boulevard St-Germain, 120
Dépôt pour VALLEMAGNE, H. GEORG, a Baur
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ARCHIVES DES SCIENCES PHYSIQUES ET NATURELLES
OCTOBRE-NOVEMBRE-DECEMBRE 1893
COMPTE RENDU DES TRAVAUX
PRESENTES A LA
SOIXANTE-SEIZIEME SESSION
DE LA
SOCIÉTÉ HELVETIOUE
DES
SCIENCES NATURELLES
REUNIE A
LAUSANNE
Les 4, 5 et 6 septembre
1893
GENEVE
BUREAU DES ARCHIVES, RUE DE LA PELISSERIE, 18
LAUSANNE PARIS
GEORGES BRIDEL G. MASSON
Place de la Louve, 1 Boulevard St-Germain, 120
Dépôt pour PALLEMAGNE, H. GEORG, a Baze
1598
tene
SOIXANTE-SEIZIEME SESSION
DE LA
SOCIÉTÉ HELVETIQUE DES SCIENCES NATURELLES
REUNIE A
LAUSANNE
Les 4, 5 et 6 septembre 1893.
La Société helvétique des Sciences naturelles a tenu
cette année-ci sa 76° session à Lausanne, où elle a trouvé
l’accueil le plus chaleureux. Le Comité vaudois avait pré-
paré un programme des plus attrayants; à côté des
assemblées générales et des séances de sections consacrées
aux communications originales des membres de la So-
ciété, il avait organisé pour le second et le troisième jour
deux conférences de M. le prof. Marc Dufour sur la phy-
siologie des aveugles et de M. le prof. E. Yung sur la
psychologie des escargots, lesquelles ont eu le plus grand et
le plus légitime succès. Nous ne pouvons malheureuse-
ment en rendre compte ici. Le champ d’action de la
Société avait en outre été étendu pour cette fois par
l’adjonction d’une section d’agriculture, a la disposition
de laquelle ont été mises les belles installations de la sta-
tion du « Champ-de-l’Air. » Les établissements que la
ville de Lausanne crée l’un après l’autre en l’honneur de
sa nouvelle Université ont largement ouvert leurs portes à
leurs hôtes d’un jour, qui en ont admiré l'excellente or-
4 SOCIETE HELVETIQUE
donnance. La Société geologique suisse, qui avait fait dans
les jours précédents une course très intéressante dans les
prealpes du Chablais, et la Société de botanique ont tenu
leurs assemblées annuelles pendant la durée du Congrès.
Enfin, les séances générales et les séances de sections ont
été riches en communications originales dans les diffé-
rentes branches. La science a donc eu largement sa part;
les banquets, les réunions familières et la belle nature ont
eu aussi la leur. Une promenade en bateau à vapeur sur
le haut lac, suivie d’une brillante réception au Grand-
Hôtel de Territet, puis le lendemain une course en chemin
de fer aux Rochers de Naye ont clos de la manière la plus
agréable cette charmante réunion, qui a laissé à tous de
beaux souvenirs.
Nous adressons ici nos sincères remerciements au
Comité annuel, et tout spécialement à son président, M. le
prof. Renevier.
La prochaine réunion aura lieu en 1894 à Schaffhouse,
sous la présidence de M. le prof, Meister.
Nous allons rendre compte maintenant des travaux
présentés dans le cours de cette session en les classant
suivant les branches de la science auxquelles ils se rap-
portent.
OT
DES SCIENCES NATURELLES.
Physique.
Président d'honneur . M. GARIEL, prof. à Paris.
Président : M. H. Durour, prof. à Lausanne.
Secrétaire : M. Büxrer, pharmacien à Clarens.
R. Pictet. De l’emploi méthodique des basses températures en biologie. —
Amsler-Laffon. Niveau à pression d'air. — L. de la Rive. Transmission de
l'énergie par un fil élastique. — C. Dufour. Mesure du grossissement des
lunettes. — Gariel. Même sujet. — Kleiner. Développement de chaleur
dans les diélectriques sous l’action des courants alternatifs. — Riggenbach.
Relation entre la chute de la pluie dans une station et le relief du terrain.
— Kahlbaum. Distillation des métaux dans le vide. — C. Galopin. Déplace-
ment d'un corps sonore. — C.-E. Guye. Calcul des coefficients d’induction,
— Chiaïs. Climats de localité. — Dutoit. Nouveau baromètre anéroïde.
M. Raoul Picrer, de Genève, fait dans la premiere
assemblée générale une communication très développée
qui tient à la fois de la physique et de la physiologie,
relative à l'emploi méthodique des basses températures en
biologie.
Après avoir examiné dans ses traits généraux le rôle
des basses températures en physique et en chimie, nous
avons voulu fixer les caractères spécifiques des mêmes
facteurs thermiques en biologie, soit dans l’ensemble des
phénomènes concernant les êtres vivants.
Il importe, pour préciser ce champ d’investigations, de
donner, dans la limite des connaissances actuelles, la
définition de ce que l’on entend par la vie, par phenomene
vital par opposition à un phénomène de l’ordre mécani-
que pur, se passant dans les corps inorganiques. Cette
définition, sous forme succincte, est bien difficile, elle a
6 SOCIETE HELVETIQUE
été vainement tentée par nombre de physiologistes ; nous
ne pouvons pas voir en raccourci une pareille masse de
phénomènes caractéristiques, le profil fuyant leur ôte
toute netteté et pour être concis on devient incomplet et
peu clair.
Nous allons donc grouper une série de faits généraux
que nous retrouvons dans tous les êtres vivants, sans
exception. La somme de ces caractères servira utilement
de définition.
1° Tous les êtres vivants, plantes ou animaux, nous
apparaissent sous la forme de /ypes spéciaux appelés espe-
ces. Le nom de l’espèce doit accompagner n’importe quel
étre connu, vivant ou mort.
L’etude des transformations successives des espèces,
ou le darwinisme, ne fait qu’illustrer ce fait général.
2° Chaque individu représente toujours une unité ayant
une valeur intrinsèque.
3° La conscience de sa propre existence par l'individu
n’est pas nécessaire; chez les animaux supérieurs et chez
l’homme en particulier, elle est le fait normal.
4° Les phénomènes physico-chimiques qui se passent
dans la profondeur des tissus des êtres vivants paraissent
constituer comme résultante un eat d'équilibre stable qui
correspond à la vie normale des êtres et garantit leur
individualité contre la somme des forces extérieures.
5° La vie normale des êtres représente toujours trois
phases : la naissance et la croissance jusqu’à l’âge adulte,
la vie normale, la vieillesse se terminant par la mort.
6° Les maladies, dans le sens le plus général du mot,
sont produites par toutes les influences quelconques qui
troublent l'équilibre stable des phénomènes vitaux, au delà
des limites qui peuvent être assignées comme normales.
DES SCIENCES NATURELLES. 7
7° Les phénomènes vilaux eux-mêmes, ramenés à leur
expression la plus simple, sont toujours caractérisés par
des phenomenes chimiques et pas physiques.
Pour les plantes on trouve la cellule absorbant sous
l'influence de la lumière l’acide carbonique de l’air ou de
l’eau et le décomposant en carbone fixé et en oxygène
rendu à l’extérieur.
Pour les animaux, on distingue aussi la cellule absor-
bant l'oxygène de l’air et le fixant aux substances qui
s’introduisent dans cette même cellule par endosmose.
La nutrition et la respiration des cellules, voilà les deux
phénomènes constants chez tous les êtres vivants.
Tous les mouvements volontaires ou non, toutes les
perceptions sensorielles dus au système nerveux, sont des
caractères variables et peuvent complètement faire défaut
sans que la vie puisse être considérée comme absente ou
éleinte.
Après avoir rappelé, dans ce qui précède, les faits qui
nous paraissent dominer la biologie et qui doivent partout
et en toute occasion se manifester pour qu’on puisse dire
avec certitude, 2 y a là un phenomene vital, nous allons
voir de quelle façon on peut organiser les recherches sur
l’influence spéciale des basses températures sur les phéno-
menes vitaux.
A. Expériences sur les animaux vivants.
On choisit des spécimens bien normaux des différentes
espèces d'animaux : mammifères, mammifères hibernants,
oiseaux de différents climats, batraciens, ophidiens, insec-
tes, infusoires, microbes, etc., etc. Ces animaux sont
d’abord bien étudiés dans leur vie normale, nourriture,
8 SOCIÉTÉ HELVETIQUE
respiration, travail musculaire, sécrétions de toutes
espèces.
Cela fait, on plonge brusquement un de ces individus
normaux dans le puits frigorifique décrit précédemment et
qui se compose d'une enceinte assez spacieuse, dont les
parois, à double enveloppe, sont maintenues à une tempé-
rature basse variant à volonté entre 410° et —165°
ou —200° par l’emploi des liquides volatils y compris
l’air atmosphérique liquéfié. L’animal est ainsi influencé
par son propre rayonnement, il perd sa chaleur et l’on
observe alors l'effet, sur l’ensemble de l’organisme, de ce
facteur perturbateur.
On note :
la respiration, sa fréquence;
le pouls, ou la fréquence des battements du cœur;
la température, à différentes parties du corps;
les sécrétions diverses, des reins, etc. ;
les variations apparentes dans la sensibilité et la mobi-
lité des membres.
En un mot on prend un schéma complet de tout l’en-
semble des phénomènes vitaux qui sont la résultante de
l’état normal, modifié par un facteur puissant agissant
subitement sur cet organisme.
Avant de donner les résultats obtenus ainsi sur quel-
ques animaux, nous continuerons ce programme d’ex-
périences que nous suivons actuellement dans nos
recherches.
Les expériences faites à plusieurs températures diffe-
rentes permettent de constater l'importance des désordres
organiques apportés par l’abaissement de température et
la réponse spontanée que la nature oppose à cette influence
qui menace l'existence de l'individu.
DES SCIENCES NATURELLES. 9
On connaît ainsi l’étendue de la zone où l’équilibre
stable est possible et dans quelles limites il peut être main-
tenu ou modifié.
Inutile d’ajouter qu’une analyse rigoureuse des gaz
absorbés par la respiration de l’animal, avant et pendant
l’expérience, permet de connaître avec précision la fixa-
tion en poids de l’oxygène par le sang et les muscles.
Après avoir examiné l’effet du froid sur tout l’orga-
nisme, on peut étudier l’action locale soit sur les muscles,
soit sur le système nerveux, soit enfin sur le système glan-
dulaire.
La valeur des sécrétions et la plus ou moins grande
rapidité des phénomènes d’assimilation et de désassimi-
lation sont sous l'influence directe des changements de la
température ambiante.
En observant ces effets, si divers, si variés des grands
froids, nous avons été amené à faire in anima vili une
expérience bien involontaire sur les brûlures par le froid.
Lorsqu'un contact, même de courte durée, vient à
s’etablir accidentellement entre les parois métalliques du
puits frigorifique au-dessous de —80° et la main ou un
point quelconque du corps, on ressent une douleur vive,
comparable à la piqûre d’une guépe. Il est rare que la
brülure soit très petite, elle occupe généralement au mini-
mum un centimètre carré de surface, souvent plus.
Nous avons constaté, sans aucune exception, que ces
brûlures par le froid présentent une allure dans la guérison
toute différente des brûlures par le chaud.
Les accidents survenus ainsi, soit à moi, soit à quel-
ques-uns de mes assistants, nous ont permis d'étudier
les brûlures à deux degrés.
Dans le premier degré, la peau rougit fortement et se
10 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE
violace le lendemain. La tache augmente du double géné-
ralement dans les jours suivants.
On ressent une démangeaison des plus pénibles sur la
tache rouge et sur tous les tissus environnants. Il faut
plus de cinq à six semaines pour que la tache disparaisse
définitivement.
Si la brûlure a été plus grave, avec un contact plus
prolongé, ou rendu plus parfait par de l’alcool, de l’éther
ou de l’air atmosphérique liquide, etc., etc., la brülure
est du second degré.
La peau se détache très vite et toutes les parties refroi-
dies agissent comme des corps étrangers.
Ils provoquent la suppuration ; celle-ci est longue, opi-
niàtre et ne semble pas accélérer la reconstitution des
tissus.
Ces plaies sont toujours de forme maligne, elles cicatri-
sent très lentement, jamais d'une façon analogue aux
plaies dues aux brülures par le feu.
Le caractère spécifique de ces plaies réside justement
dans la perte du pouvoir de reconstitution des tissus
gelés. La vie semble s'être retirée de la partie refroidie.
Tandis que j'avais une fois, à la main, une plaie de
second degré, due à une gouttelette d’air liquide, je me
suis écorché assez sérieusement la même main. L’écor-
chure était guérie en dix, douze jours, tandis que six mois
plus tard la plaie de la brülure par le froid était encore
ouverte.
Dans toutes les expériences sur l’action des basses
températures sur les animaux vivants, nous préconisons
presque, à l'exclusion de tout autre système, l'emploi du
rayonnement dans l'air sec. Les bains, ou immersion
dans les liquides froids, sont des moyens si brutaux et à
DES SCIENCES NATURELLES. 14
action si traumatique qu’ils paralysent les effets spécifi-
ques que l’on veut étudier.
Comme je faisais un jour des essais avec un bain concen-
tré de chlorure de calcium à — 30° ou — 35°, un chat de
taille moyenne tomba accidentellement du toit ouvert
dans ce bain; il s’y congela tellement vite les pattes que
toutes les griffes sortirent raides au dehors; l’animal est
mort presque subitement.
On sait que les animaux peuvent respirer l’air sec
chaud dans une étuve portée à + 100 et + 110° sans
mourir ni même être brüles.
De même dans les puits frigorifiques, l’air à — 100 ou
— 130 peut être respiré par les mammifères sans acci-
dent autre que les influences caractéristiques que l’on
désire observer.
Ainsi, dans cette premiere série d'expériences, on en-
registre avec soin l’effet immédiat produit par le milieu
froid sur l’animal vivant, et cela pour tous les types des
espèces animales connues.
Ces expériences bien dirigées, lorsqu'elles seront com-
plètes et accompagnées de toutes les analyses chimiques
concernant les sécrétions obtenues sous l'influence des
variations de températures, pourront peut-être conduire
à des méthodes thérapeutiques nouvelles de certaines
maladies.
On sait déjà se servir des refroidissements locaux par
les bâtons d’acide carbonique solide, pour la guérison
des sciatiques.
D'après certains résultats obtenus aujourd'hui, je
pense que plusieurs genres de maladies d'estomac et de
paresses de digestion et de sécrétion peuvent s’amender
sous l’action méthodique des basses températures conve-
nablement utilisées.
42 SOCIÉTÉ HELVETIQUE
Dans les expériences progressives du froid sur la série
des différentes espèces animales il faudra noter l’ordre
dans lequel les principales fonctions se modifient.
Pour les ötres supérieurs on devra en particulier enre-
gistrer avec soin :
4° L’état mental, l’action de la volonté, de la mémoire,
les perceplions diverses, la vitesse des mouvements ré-
flexes, la valeur de l'erreur personnelle pour l’homme,
les variations dans l'intensité des sensations, les limites
du pouvoir musculaire, l’anesthésie progressive de la
peau, etc., etc.
20 Pour les êtres chez lesquels le contrôle des phéno-
mènes psychiques est impossible, il faut surtout s’attacher
aux mouvements observables des différents éléments
mobiles : cils vibratiles, mouvements réflexes dus à la
douleur et aux excitations électriques, dilatation de l'iris,
mobilité des membres, mouvements péristaltiques de l’in-
testin, etc.. etc.
3° Autant que possible, il faudra aussi enregistrer les
effets produits par le méme milieu refroidi au méme degré
sur le même type d'animal pris dans les trois phases ca-
ractéristiques de sa vie, jeunesse, dge mûr, vieillesse.
On constatera ainsi les points faibles de chaque phase
et l’action spécifique des basses températures sur l’orga-
nisme s’accentuera encore plus.
4° Au fur et a mesure que l’on descend dans la série
des êtres, les mouvements vitaux se simplifient pour en
arriver aux actions chimiques élémentaires des cellules. On
touche aux infusoires et aux microbes.
Leur développement sous l'influence des basses tem-
pératures doit être surveillé avec tout le soin que
comporte aujourd'hui la micro-biologie; l'effet du froid
DES SCIENCES NATURELLES. 13
sur une longue série d'êtres, tous soumis à ces influences
perturbatrices, peut être entrepris, grâce à l’extraordi-
naire rapidité de la reproduction de ces germes, bacilles
et microbes.
Les spores, les diatomées desséchées, les foraminifères,
et tous ces êtres qui jouent un rôle analogue à celui des
graines dans le règne végétal, peuvent donner lieu aux
expériences les plus concluantes sur certains problèmes
de la vie, que nous exposerons comme conclusion de ce
mémoire.
B. Expériences sur les végélaux vivants.
De même que pour les animaux, nous devons tracer le
cadre des expériences concernant les plantes et tous les
végétaux.
Pour chaque plante, depuis le sommet de l'échelle,
avec les dicotylédones, les marronniers, les chênes, au
bas de l’étage des cryptogames et des algues, il faut exa-
miner avec précision les variations des phénomènes vi-
taux dus au refroidissement.
Dans cette catégorie d'êtres on trouve les mêmes règles
et les mêmes faits que pour les animaux :
Les plantes munies de leurs feuilles et en pleine florai-
son sont aussi frileuses, si ce n’est plus, que les mammi-
fères les plus délicats !
Si on les plonge, même un peu de temps, dans l’atmo-
sphère glacée, elles périssent avec une vitesse effrayante.
Il est donc nécessaire de graduer le froid et son inten-
sité avec non moins de précautions que pour les animaux.
L'observation simultanée de l’action de la lumière du
soleil sur la chlorophylle et celle de la chlorophylle sur
14 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE
l’acide carbonique au méme instant, est de la plus haute
importance, car c'est le phénomène capital caractérisant
la vie végétative des plantes. L'observation des effets du
froid sur les racines, les bourgeons, les fleurs, l’évapora-
tion, etc., etc., devra être consignée pour les différents
états d’âge des végétaux. Enfin une étude toute spéciale
de l’action des grands froids sur les graines permettra de
rapprocher dans une même série d'observations les végé-
taux à leur origine et les animaux en germes.
Nous venons de tracer dans ses traits principaux le
programme que nous avons adopté pour les recherches
biologiques dans notre laboratoire.
Il suffit de la simple lecture pour voir d’emblée que
plusieurs années de travail, la vie même d’une série d’ob-
servateurs, ne suffiraient pas à le remplir et à l’épuiser.
Nous voulons donc simplement glaner quelques résul-
tats, encore égrenés, puisés dans la première serie d’expé-
riences, ayant pour objet une vue d’ensemble prise un peu
au hasard au milieu de cet immense domaine.
J'ai pensé qu’il convenait, avant d’attaquer ces pro-
blèmes en coupe réglée, de faire ce que l’on fait pour les
mines, on fore des puits de sondage en différentes pla-
ces pour connaitre la puissance du filon; ensuite on ouvre
les galeries.
En tête du questionnaire que chaque homme porte
comme bagage, toute sa vie durant, on trouve toujours
quelque question ayant un caractère philosophique, sur
le confin de la métaphysique et de la science pure. Une
de ces interrogations puissantes est celle-ci : Qu'est-ce
que la vie? d’où vient-elle? Est-ce quelque principe spé-
‚cial tombé, on ne sait d’où, spontanément sur terre et qui,
tout à coup, a organisé la matière, créé ces types spé-
DES SCIENCES NATURELLES. 15
ciaux, donné à chaque être ce pouvoir mystérieux de pro-
créer lui-même de nouveaux êtres semblables à lui ?
La vie peut-elle être appelée spontanément dans la
matière inerte ?
La vie a-t-elle pour emblème ce feu sacré des vestales
brülant toujours sur l’autel ?
Si ce feu vient à s’eteindre, comment le rallumer ?
Ce problème de la vie est un des plus anciens, il reste
toujours un des plus modernes ; on peut dire cependant
que la solution a fait un pas en avant sous l'influence
des basses températures et de leur emploi méthodique en
chimie et en biologie.
Nous allons d’abord exposer les résultats généraux
obtenus durant des recherches qui remontent déjà à bien
des années et s’échelonnent de 1869 à 1891. Une partie
de ces expériences ont été faites en collaboration avec
MM. Casimir de Candolle, Édouard Sarasin et E. Yung,
du Bois-Reymond, Bertin, Susani, etc., etc.
D’autres, toutes récentes, complètent quelques termes
de la série.
RÉSULTATS EXPÉRIMENTAUX.
Mammifères supérieurs. Le chien a été l'animal choisi
pour quelques recherches.
Un chien de taille moyenne pesant 8 kilogrammes et
demi environ, à poils ras, est placé dans le puits frigori-
fique refroidi à — 90°, — 100°. Les appareils fonction-
nent de telle sorte que cette température est constante.
Le chien est placé sur son fond de bois garni d’un sac
de toile. Sa queue et son museau ne touchent pas les
parois métalliques du puits, tendues à l’intérieur d’un
16 SOCIÉTÉ HELVETIQUE
cylindre de toile formé par les parois d’un grand sac
relevées tout autour de l’animal.
Dans cette expérience un thermomètre est fixé dans
l’aîne du chien, dont la patte de derrière est solidement
fixée contre l'abdomen avec plusieurs doubles de flanelle.
La peau ayant été rasée, un excellent contact est éta-
bli entre le réservoir du thermomètre, ayant une forme
cylindrique, et la circulation générale de la bête, la fla-
nelle et la position du chien font que le réservoir du ther-
momèire occupe à peu pres la position centrale du puits
frigorifique et qu’elle se trouve très protégée contre le
rayonnement. La tige du thermomètre est assez longue
pour permettre des lectures continues à 35 centimètres
au-dessus du chien.
Voici maintenant les observations générales recueillies.
Nous ne donnons pas de chiffres de détails, nous en
tenant seulement à la marche des phénomènes.
La température du chien étant normale et l’animal
ayant mangé deux heures avant le début de l'expérience,
on introduit le chien dans le puits refroidi à — 92°.
Dès la première minute on observe une augmenta-
tion progressive de la rapidité de la respiration et de la
fréquence du pouls.
Ces accélérations vont en s’accusant pendant 12 à
13 minutes, à mon étonnement je constate d'abord au
thermomètre une augmentation de température d'environ
un demi-degre.
L’animal donne des signes d’agitation.
Après 25 minutes, la température est lentement reve-
nue à son point de départ.
Le chien mange avec avidité du pain qu'il refusait pé-
remptoirement avant le début de l'expérience.
DES SCIENCES NATURELLES. 17
La respiration est toujours très active, fréquente et
profonde.
Après 40 minutes, les extrémités des pattes sont très
froides, mais la température s’est maintenue à peu près
constante, oscillant avec deux à trois dixièmes de degré
près autour de + 37°.
Après 1 heure 10 minutes, le chien ne marque plus
d’agitation sensible, mais respire fort et tend à faire quel-
ques mouvements avec les pattes maintenues par les cor-
des, efforts suivis de calmes complets, sauf la respiration.
La circulation est un peu plus rapide que précédem-
ment, on sent les pulsations du cœur bien nettes à l’ar-
iere carotide.
Les extrémités se refroidissent encore plus.
Pendant la demi-heure suivante la béte a mangé en-
viron 100 grammes de pain et les conditions générales
indiquées plus haut ont peu varié. La température s’est
abaissée d’un demi-degré tout au plus.
Tout à coup, en quelques instants, la respiration se
ralentit, le pouls devient fuyant et la température s’abaisse
avec rapidité.
Vers 22° on retire l'animal sans connaissance du
puits et tous les soins pour le rappeler à la vie sont inu-
tiles.
L’extrémité des pattes est déjà gelée.
Le chien est mort en moins de deux heures par rayon-
nement de sa chaleur, et par les effets perturbateurs cau-
sés par ce refroidissement excessif.
D'autres animaux, chiens et cochons d'Inde, ont tou-
Jours manifesté, dès leur entrée dans le puits frigorifique,
cette augmentation dans la fréquence de la respiration et
des battements du cœur; dans les cas observables, une
2
48 SOCIÉTÉ HELVETIQUE
légère élévation de la température intérieure s’est
toujours produite.
Nous pouvons conclure de là que l'équilibre stable des
mammifères vivants provoque dans l'organisme normal,
en face de ce facteur subit, une réaction formidable.
Lorsque l'individu menacé perd sa chaleur par rayonne-
ment avec une telle énergie, il semble que la conservation
automatique de l'animal provoque une absorption d’oxy-
sène plus que normale; les fonctions de la digestion
repartent avec vigueur et, à la menace des effets du froid,
les organes répondent par un travail inverse : une sur-
production de chaleur et d'énergie.
Probablement que les tissus connectifs, les graisses, ete.,
se réabsorbent rapidement pour donner au sang les prin-
cipes hydro-carburés attaqués par l'oxygène; l'apparition
de la faim a toujours été signalée après un quart d’heure
d'expérience.
Lorsque la déperdition de chaleur devient toujours
plus considérable, l'individu organisé inconscient fait le
sacrifice des membres périphériques. La circulation s’ar-
rête dans toutes les extrémités, elles sont mortes les pre-
mières.
Puis, presque tout à coup, la circulation centrale s’ar-
rête elle-même, lorsque l’abaissement de la température
est à 8° à 10° au-dessous de la normale. La chute finale
brusque indique et prouve l’énergie du combat engagé par
l'individu vivant contre le facteur qui vient perturber
l'équilibre vital.
Une étude approfondie de ces phénomènes reste à
faire, car elle est d’un enseignement capital relativement
à certaines fonctions du système nerveux central, et sur
les causes de la combustion lente dans la circulation
sanguine.
DES SCIENCES NATURELLES. 19
Refroidissement d’un organe.
J’ai essayé sur moi-même l’effet du refroidissement de
la main par rayonnement.
J'ai plongé le bras nu jusqu’au-dessus du coude dans
le puits frigorifique maintenu à — 105° sans toucher les
parois métalliques. On sent sur toute la peau et dans
toute l’épaisseur des muscles une impression tout à fait
caractéristique et spéciale qu'aucune description ne peut
faire entendre. On éprouve une sensation, pas désagréable
d’abord, mais qui le devient peu à peu et dont le siège a
l’air d’être l’os central ou le périoste.
Le mot «se refroidir jusqu'à la moelle » semble prendre
une signification nouvelle et vécue. Au bout de 3 à 4 mi-
nutes la peau du bras est un peu violacée, mais la dou-
leur devient forte et gagne surtout les parties profondes.
Au bout de 10 minutes, après avoir sorti le bras du puits
frigorifique, on éprouve en général une forte réaction
avec cuisson superficielle de la peau.
En maniant longtemps de la neige avec les bras nus, la
réaction cutanée subséquente ressemble, en plus affaibli,
a cette Cuisson qui apparaît à la fin de l’expérience
décrite.
Nous avons déjà parlé des brûlures par le froid au pre-
mier et au second degré, nous n’y reviendrons pas ici.
Expériences sur les Poissons.
Les poissons rouges, les tanches et généralement les
poissons d’étangs d’eau douce peuvent être complete-
ment gelés puis dégelés sans mourir. L’experience de-
mande cependant à être faite avec ménagement.
20 SOCIETE HELVETIQUE
Si l’on congele lentement, dans une atmosphère de
— 8° à — 15°, des poissons de cette catégorie, en ayant
eu la précaution de laisser ces poissons quelque vingt-
quatre heures dans de l’eau à 0°, on peut former un seul
bloc compact de cette eau et des poissons qu'elle contient.
En brisant une partie de la glace et mettant à nu un
de ces animaux, on constate qu'on peut le casser en
petits morceaux comme s’il était lui-même fait de glace.
On peut donc admettre que tous les poissons du même
bloc ont la même apparence intérieure et qu'ils sont tous
gelés au même degré.
En laissant lentement fondre cette glace et les poissons
qu'elle renferme, on voit ceux-ci nager après comme
avant, sans aucun signe de malaise apparent.
Au-dessous de -—20° l'expérience ne réussit plus avec
les poissons rouges et les tanches.
Nous n'avons pas examiné encore la série des pois-
sons à cet égard.
Expériences sur les Batraciens.
Les grenouilles subissent un refroidissement et une
congélation de — 28° sans crever.
A — 30° et — 35° la plupart cessent de vivre.
Expériences sur les Ophidiens.
“Jai refroidi un serpent commun des champs, appelé
vulgairement lanwoui, à — 25°, il a survécu, mais,
refroidi une seconde fois à — 35°, il est mort.
Expériences sur les Scolopendres.
J'ai refroidi à — 40° trois scolopendres qui ont par-
DES SCIENCES NATURELLES. 21
faitement résisté au traitement et ont vécu une fois
dégelés.
Soumis à — 50° il ont aussi résisté.
Refroidis une troisième fois à — 90° ils sont morts
tous les trois. |
Expér iences sur les escargots.
Ayant refroidi trois escargots, fournis par M. le prof.
E. Yung de j'Université de Genève, dont deux présen-
taient quelques fissures à la plaque fermant leur coquille,
nous les avons refroidis à — 110° à — 120° pendant
bien des jours.
Les deux escargots légèrement fendus sont morts, celui
qui était intact a survécu au traitement et a échappé à la
mort.
Expériences sur les œufs d'oiseaux.
p
Tous les ceufs d’oiseaux refroidis au-dessous de — 2°
a — 3° meurent et ne peuvent être couvés; si on ne les
refroidit que jusqu’a — 1°, ils survivent.
Expériences sur les œufs de grenouille.
Ces œufs, refroidis lentement à — 60°, peuvent re-
vivre et donner éclosion aux têtards. Si le refroidissement
est brusque ils meurent. Il est très essentiel de mettre au
minimum plusieurs heures pour obtenir l’abaissement
complet de la température.
Expériences sur les œufs de fourmis.
Ces œufs, pris pendant la saison chaude, sont très
sensibles au froid.
22 SOCIETE HELVETIQUE
Suivant l’etat d’avancement de la larve de l’insecte
dans l’œuf, le refroidissement peut être plus ou moins
grand.
Entre 0 et — 5° tous les œufs ont été tués. Nous
avons eu aussi des ceufs avancés tués par une tempéra-
ture de + 5° maintenue quelques heures.
Expériences sur les œufs de ver à soie.
Nous avons fait un très grand nombre d’expériences
grâce à une installation industrielle que nous avons orga-
nisée en Italie septentrionale pour la conservation des
graines de ver-à-soie.
Ces œufs sont assez résistants, surtout si dès la ponte
ils n'ont jamais eu de commencement de développement.
Lorsque ces œufs pondus sont placés immédiatement
dans la chambre froide, on peut les refroidir à — 40°
sans leur faire perdre leur pouvoir de développement. Il
se passe même dans ce cas un phénomène intéressant :
les œufs refroidis, puis soumis aux conditions de tempé-
rature normale pour leur éclosion des que le printemps a
garni les mùriers de leurs feuilles, ne présentent presque
jamais les maladies si fréquentes aux œufs de vers-à-soie
abandonnés à eux-mêmes et subissant plusieurs mois
durant les fluctuations des températures ambiantes.
Les parasites de toutes espèces, vrais microbes des
œufs du ver, ne trouvent pas dans ces conditions un
terrain favorable à leur culture et la chenille sort indemne
de tous ces accidents si redoutables pour elle et si redou-
tés par toute l’industrie de la soie.
Le refroidissement artificiel des œufs de ver-à-soie est
entré dans la grande industrie, vu ces avantages bien
positifs.
DES SCIENCES NATURELLES. 23
Expériences sur les Infusoîres.
Des rotiferes, et toute la serie ordinaire des infusoires
qui se développent normalement par le séjour de quelque
durée de végétaux dans l’eau stagnante, ont été gelés
dans l’eau où ils pullulaient, puis abaissés a — 80° et
— 90°. A cette température, maintenue pendant près de
24 heures, une grande partie des habitants sont morts.
A — 60°, au contraire, ils ont tous vécu, autant que
leur dénombrement était possible.
Une dernière experience faite a — 150°, — 160° n’a
plus laissé dans l’eau dégelée que des cadavres.
Expériences sur les protozoaires, les microbes et les graines,
les diatomées, etc., etc.
Grâce à l’obligeance de M. Casimir de Candolle et de
quelques autres naturalistes, j'ai pu me procurer à diffé-
rentes reprises des graines sèches en bon état d’une foule
de plantes diverses.
De même, grâce à quelques naturalistes : MM. Fol,
Miguel, E. Yung, MM. Pasteur et Roux de Paris,
M. le prof. Koch de Berlin, etc., ete., j'ai pu rassembler
une collection complete de microbes, de diatomees, de
microcoques, de bacilles, de spores, dont la nomenclature
serait ici fastidieuse.
Plus de 30 à 35 microbes, un plus grand nombre de
graines, de diatomées, etc., etc., ont été soumis, dans une
série d'expériences, à des températures de plus en plus
basses.
Une partie de ces recherches ont déjà été publiées dans
les Archives, les dernières expériences faites à Berlin sont
encore inédites.
94 SOCIETE HELVETIQUE
Dans toutes ces recherches, sans exception aucune, les
refroidissements les plus excessifs et les plus prolongés
ont donné des résultats négatifs; c’est-à-dire que les ger-
mes, graines. microbes, spores, bacilles, diatomées, mi-
crocoques, etc., etc., se sont tous développés après ces
refroidissements comme ils le font normalement, sans
aucune différence appréciable. Les spores ont donné
naissance à toute la série de leurs bacilles, les diatomées
ont émis leurs filaments protoplasmiques ou pseudopodes,
les graines ont germé et poussé des bourgeons et des
plantes vigoureuses, etc., etc. En un mot, les graines et
les œufs des animaux, qui leur servent de parallèles
dans l’autre règne, semblent défier les froids les plus
intenses.
Dans la dernière série d'expériences, les graines et les
bacilles ont été placés à pres de — 200° dans l'air
liquéfié et se sont développés de la même façon que les
mêmes graines et germes conservés aux températures
extérieures.
Les cils vibratiles du palais des grenouilles soumis aux
mêmes expériences ont cessé de vibrer lorsque le froid a
dépassé — 90°. Jusque-là, une fois réchauffés et dégelés,
ils recommencaient a exécuter leur mouvement pendu-
laire.
Les vaccins seuls et les cultures connues sous le nom
de ptomaines, à l’exception de toutes les substances orga-
nisées, semblent beaucoup souffrir des grands froids. Les
vaccins deviennent stériles. On sait du reste que les vac-
cins ne contiennent pas de microbes ni de spores. L’in-
fluence des basses températures trace ainsi une ligne de
démarcation intéressante entre ces grandes classes de
substances virulentes: les microbes et les vaccins.
DES SCIENCES NATURELLES. 29
CONCLUSIONS.
Il se dégage de cette première série d’observations,
encore bien incomplete et remplie de lacunes, quelques
conséquences générales que nous essayerons de résumer
ICÌ.
1° Il est certain que plus on prend les phénomènes
vitaux & leur origine, dans les organismes les plus simples
et les plus primitifs, plus le refroidissement peut être
poussé loin, sans amener plus tard de modifications
appréciables dans le développement des individus refroidis.
2° En formant une échelle des êtres, depuis les plus
inférieurs jusqu'aux mammifères, on constate qu'une
échelle analogue établit les températures minima que ces
êtres peuvent supporter. Au fur et à mesure que l’orga-
nisation se complique, les froids intenses deviennent plus
à redouter pour l'individu.
3° Chez les animaux supérieurs le refroidissement
brusque dans un bain d’air froid provoque une réaction
énergique, très caractéristique et qui pourra peut-être
conduire à des méthodes thérapeutiques utiles à l’homme
dans certaines maladies.
4° Enfin une conclusion d’un ordre philosophique se
dégage de cet ensemble de faits relativement aux idées
générales qu'on peut se faire sur la vie.
Nous avons démontré qu'aux basses températures voi-
sines de — 100° tous les phénomènes chimiques sans au-
cune exception sont anéantis et ne peuvent plus se pro-
duire. Donc les actions chimiques qui, par principe méme
et définition, doivent se manifester dans la profondeur
des tissus, pour que nous puissions y reconnaître la pré-
26 SOCIETE HELVETIQUE
sence de la vie, sont supprimees ipso facto a — 200° dans
tous les germes, graines, spores, etc., etc.
Nous nous trouvons ainsi au moment où l'on réchauffe
ces organismes refroidis à — 200°, dans d'excellentes
conditions pour caractériser un des côtés principaux de
la vie, à savoir si elle prend naissance spontanément dans
un organisme mort preexistant.
Si la vie, semblable au feu des vestales, devait dispa-
raître à jamais de l’organisme une fois qu’on l'aurait
laissée s’éteindre, ces germes une fois morts (et ils le
sont à — 200°) devraient rester morts! Au contraire, és
vivent, ils se développent comme si ce refroidissement
n'avait pas eu lieu.
Donc la vie est une manifestation des lois de la Nature
au même titre que la gravitation et la pesanteur. Elle est
toujours là, elle ne meurt jamais, elle demande pour se
manifester l’organisation préexistantz. Celle-ci obtenue,
chauffez, mettez l'eau, la lumière, et de même qu'une ma-
chine à vapeur dans ces conditions se met à fonctionner,
le germe vivra et se développera. On sait que jusqu’à ce jour,
ni spontanément, ni artificiellement, l'homme n’a jamais vu
sous ses yeux se former ce premier organisme où la vie
jaillit comme d’un puits artésien. Pour créer cet orga-
nisme, il faut jusqu’à ce jour s'adresser à la vie, et voilà
pourquoi ie cercle est encore vicieux, la question reste
ouverte.
Si l’on pouvait créer de toutes pièces une structure orga-
nisée morte, les conditions physico-chimiques suffiraient
pour y développer tous les phenomenes vitaux de la vie
végélative.
Ajoutons immédiatement que tous les phénomènes de
l'ordre psychique ne sauraient jamais être produits ni
DES SCIENCES NATURELLES. 937
expliqués par le seul mouvement de la matière organisée.
L’etude des phénomènes vitaux par l’emploi méthodi-
que des basses tempéralures permet donc de faire rentrer
la vie au nombre des forces constantes de la Nature.
Dans la séance de la section de physique, M. AmsLER-
LAFFON décrit un niveau à pression d’air de son inven-
tion. Les méthodes permettant de mesurer avec exacti-
tude et rapidité les hauteurs des niveaux des eaux
intéressent à la fois les sciences physiques et l’art de
l’ingénieur. La mesure directe de la hauteur du niveau
au moyen d’une règle plongée dans l’eau ou touchant
sa surface est employée souvent dans la pratique, mais
elle est très incertaine à cause du mouvement des
vagues. Lorsqu'il s’agit d'étudier la pente superficielle
d’une rivière, pente qui souvent est inférieure à 0,1mm
par mètre, on se voit forcé de mesurer la différence de
niveau entre les deux extrémités d'un assez long par-
cours, puis on se sert de la hauteur moyenne pour cal-
euler le débit au moyen d’un profil transversal qu'on
a établi pour un point intermédiaire du cours de la
rivière. Les résultats sont souvent erronés, parce que l’on
n’a pas tenu compte de plusieurs causes d'erreur dans
les observations qui ont servi à construire les formules
usuelles pour le calcul du débit. L'auteur signale plusieurs.
de ces causes, entre autres qu’on est force, faute de
moyens exacts de nivellement, de choisir l’écartement des
profils transversaux trop grand pour qu’on puisse consi-
dérer la pente observée égale à la pente cherchée corres-
pondant à un profil intermédiaire; que la surface
du fleuve sur une coupe transversale est souvent en
réalité une ligne convexe, et non pas droite comme on
28 SOCIETE HELVETIQUE
le croit generalement. Ou bien encore la masse du
fleuve oscille dans un sens perpendiculaire a son cours,
et le niveau se trouve monter tantòt contre la rive droite,
tantòt contre la rive gauche.
On peut mesurer très exactement la différence de
niveau d’un cours d’eau par le moyen suivant :
Deux tubes flexibles AB, A'B', longs de 20 à 40 mè-
tres, plongent chacun par une de leurs extrémités A, A'
dans la rivière, où elles sont maintenues par un poids
creux sous les verticales des deux points a et a' dont on
veut connaître la différence de niveau. Les autres extré-
mités B et B' sont fixées à deux tubes de verre verticaux
reliés en haut par une branche horizontale munie d’un
robinet. On aspire l’eau à travers les tubes par le
robinet, et il est évident que l’eau se tiendra dans les
deux tubes de verre à des hauteurs différentes. L'écart
entre les deux colonnes mesurera la différence de pres-
sion aux extrémités plongeant dans la rivière, et par
conséquent aussi la différence de niveau entre a et a’.
On pourra ainsi, en déplaçant en tous sens les extré-
mités immergées, construire en quelque sorte par points
toute la surface du cours d’eau. Dans un nivellement, on
pourra plonger un des tubes dans un vase d'eau placé
sur la rive en un point d'altitude connue.
Dans les stations d'observations permanentes, surtout
au bord des mers et des lacs, on observe le niveau, non
pas directement, mais dans un puits creusé dans la côte
ei relié au bassin par un canal. Plus le canal se trouve
placé bas et plus il est étroit, plus la surface de l’eau dans
le puits est tranquille. Mais, sans compter les frais d’éta-
blissement qu'ils nécessitent, ces puits présentent un grave
inconvénient. Si le vent porte la mer à la côte, l’eau du
DES SCIENCES NATURELLES. 99
canal reçoit des chocs, et la force vive qui lui est ainsi
communiquée le transforme en une sorte de bélier hy-
draulique : le niveau s’eleve alors dans le puits, la sim-
ple pression hydrostatique n’ayant pas le temps de rame-
ner l’equilibre pendant l’intervalle qui sépare deux chocs.
A cause de cette action dynamique, on trouverait vers
le voisinage des còtes exposées aux vents un niveau
moyen supérieur au niveau réel du large. L’auteur a
soutenu déja' que c’était de cette cause que provenait le
manque d’accord entre les résultats du nivellement de
précision et ceux des mesures faites au bord de la mer.
L'appareil que présente M. Amsler - Laffon tient
compte de ces difficultés ; il peut être employé sans né-
cessiter de coûteuses installations préliminaires, et ses
indications sont indépendantes du choc des vagues.
Voici le principe de l'appareil de M. Amsler-Laffon :
un tuyau de plomb aboutit par une de ses extrémités,
s’ouvrant dans une cloche large et pesante, en un point
assez profond pour que l'effet des vagues sur la pression
de l’eau ne se fasse pas sentir. L'autre extrémité arrive
à la côte et se termine par un syphon à moitié rempli de
mercure. Par une branche latérale on exerce une pres-
sion d’air jusqu’à ce que toute l’eau soit refoulée hors
du tuyau, qui se trouve ainsi rempli d’air ainsi que la
cloche qui le termine sous l’eau. Il s’etablit un équilibre,
et la différence des niveaux du mercure dans les deux
branches du syphon mesure la pression de la colonne
d’eau qui pèse à l'extrémité du tuyau dans la cloche. Un
flotteur enregistre les niveaux du mercure dans la bran-
che ouverte. Les fuites, ou diminutions quelconques de
! Lors de la mesure de la base à Aarberg.
30 SOCIÉTÉ HELVETIQUE
volume de l’air dans la cloche, sont compensées par l’ar-
tifice suivant : le socle de l’appareil enregistreur est con-
stitué par un réservoir à air comprimé, et, gräce a une
distribution lente et automatique, l’air est remplacé dans
le tuyau à mesure qu'il vient à manquer. La capacité du
réservoir permet de pousser les expériences pendant plu-
sieurs semaines, sans qu'il soit nécessaire de comprimer
l'air à plus de 1 ‘}, atmosphère.
Veut-on connaître le niveau absolu de l’eau, il faudra
enfin mesurer la distance entre le point où est posé la
cloche ei un autre point d'altitude connue. L’appareil
permet d'enregistrer des variations de niveau allant jus-
qu'à sept métres.
M. L. pe LA Rive fait une communication sur la trans-
‚mission de l'énergie par un fil élastique.
Deux pendules A et B de même longueur, environ
3 m., sont formés chacun par un poids de 5 kilogr. sus-
pendu à l’extrémité d'un fil de fer, et sont disposés à la
distance l’un de l’autre de 4 m. Les deux poids sont reliés
par un fil élastique en caoutchouc à section carrée de
1 mill. carré, et le fil est seulement tendu par son propre
poids dans la position verticale simultanée des deux pen-
dules. On écarte A de la verticale du côté de B et on le
laisse osciller. On voit B prendre un mouvement oscilla-
toire qui va en augmentant d'amplitude, tandis que celui
de À diminue jusqu’à un minimum qui le rend relative-
ment presque stationnaire. À partir de ce minimum, le
phénomène se renverse et le mouvement de A augmente,
tandis que celui de B diminue. Cet échange d'amplitude
d’oscillation a lieu trois ou quatre fois d’une manière bien
DES SCIENCES NATURELLES. 31
caractérisée, après quoi les deux pendules tendent. sem-
ble-t-il, à osciller synchroniquement'.
Cette expérience permet de montrer d’une manière
simple et suggestive quel est le mode général de trans-
mission de l’énergie cinétique d’un point à l’autre d’un
systeme solide. On sait en effet que la transmission d’une
force dans le cas de l'équilibre ou d’une force avec dépla-
cement, d’un point à l’autre d’un système solide, est due
aux deformations ei aux pressions intérieures qui en
résultent. Les corps solides élastiques rigides et les cor-
dons dils inextensibles effeciuent cette transmission d’une
manière trop instantanée pour qu’on puisse en constater
les conditions. Un fil en caoutchouc, à cause de sa grande
extensibilité et de son faible coefficient d’élasticité, donne
lieu à un échange lent dont l'étude offre de l'intérêt.
La théorie de cette expérience peut être traitée au
point de vue ordinaire en admettant que la tension du fil
est la même à ses deux extrémités et qu'elle agit simulta-
nément sur les deux masses. Sans entrer pour le moment
dans le calcul, on démontre que le pendule entrainé,
par le fait qu'il se trouve en retard sur l’autre d’environ
'/, d’oscillation totale, gagne de l’énergie et que le pen-
dule entraînant en perd. Il y a pour les deux perte et
gain durant chaque oscillation, mais pour le premier c’est
le gain et pour le second la perte qui l’emporte.
On peut aussi considérer directement le mouvement de
l’énergie dans l’intérieur du fil élastique. On sait que les
travaux récents * sur le champ électromagnétique, d’après
1 L’expérience a été montrée dans la salle de physique et dis-
posée avec soin par l’obligeance de M. Möhlenbrücke, assistant
de physique au laboratoire de M. H. Dufour.
? Poynting, Phil. Trans. R. S. Londres, 1884, Archives des
sciences phys. et nat., 1889, t. XXII, p. 214.
32 SOCIETE HELVETIQUE
la theorie de Maxwell, font envisager l’énergie comme
possédant les deux caractères essentiels de la matière,
l’indestructibilité et la propagation continue dans l’es-
pace. Admettant cette hypothèse, il résulte d’une étude
analytique plus récente' que les équations differentielles
de l’élasticité peuvent prendre la forme d’équations diffé-
rentielles relatives à la propagation de l’énergie. En appli-
quant ce principe analytique au cas du fil élastique,
l’équation exprime que l’accroissement de l’énergie totale
du fil, énergie cinétique et énergie potentielle, rapporté à
l'unité de temps est équivalent à la somme des deux flux
d'énergie au travers des sections terminales du fil qui la
font communiquer avec les deux masses. Le flux est en
valeur absolue égal au produit de la dilatation par la
vitesse et, puisque la tension est proportionnelle à la dila-
tation, cette expression est bien celle du travail effectué
et par conséquent de la variation d’énergie de la masse
due à la tension du fil. Le mouvement des masses étant
très lent par rapport a la vitesse de propagation de l’éner-
gie dans le fil, l’égalité de tension à un instant quelcon-
que en tous les points du fil doit être réalisée à très peu
près et le résultat théorique relativement au mouvement
des deux masses le m&me que dans la theorie ordinaire.
Mais il y a de l'intérêt à se rendre compte des condi-
tions cinématiques qui produisent un flux d’énergie sor-
tant du fil ou y entrant par chacune de ses deux sections.
M. le prof. Charles Durour, de Morges, expose un
procédé qu’il a imaginé pour la mesure du grossissement
des lunettes et des télescopes.
1 Ueber den Begriff der Localisirung der Energie, von Willy
Wien. Annales de Wiedemann, t. XLV, p. 685, 1892.
DES SCIENCES NATURELLES. 33
Quand on veut apprécier le grossissement d’une lu-
nette sans considerer la force des différentes lentilles qui
la composent, on regarde ordinairement l’image d’un
objet dans la lunette, tandis que l’on regarde le möme
objet avec l’autre ceil, puis on compare, comme l’on
peut, la grandeur relative de ces deux images.
La vision d’un objet de cette manière-là est assez
facile; mais la mesure du grossissement l’est beaucoup
moins, surtout pour les lunettes d’une grande force. On
s’arrange pour que l’image vue dans la lunette se super-
pose à celle de l’objet que l’on voit à l’œil nu, puis on
cherche à comparer leur grandeur. Ainsi supposons que
l’on regarde une maison, et qu’une de ses fenêtres, vue
dans la lunette, paraisse trois fois plus grande que toute
la maison vue à l’œil nu, on cherche à déterminer ensuite
combien de fois la maison elle-même est plus haute que
la fenêtre, et alors une simple multiplication donne le
grossissement cherché. Mais toutes ces mesures sont sou-
vent inexactes et alors le résultat auquel on arrive est
plus ou moins défectueux.
On recommande bien de choisir des objets qui facili-
tent cette comparaison, par exemple les tuiles d’un toit,
en regardant combien une tuile, vue dans la lunette,
recouvre de tuiles vues à l’œil nu, ou bien de prendre une
mire dont les divisions soient bien apparentes, et d’utili-
ser de la même manière les divisions de la mire. Mais
tout cela n’est pas facile, à moins que ces tuiles ou ces
divisions ne soient très distinctes et très vivement
éclairées.
Voici un moyen que je trouve plus commode et plus
exact :
Attendre le jour de la pleine lune, ou bien un ou deux
3
3% SOCIETE HELVETIQUE
jours avant ou après, alors que la lune parait comme un
disque presque entierement rond, puis comparer la gran-
deur de la lune vue à l'œil nu à la grandeur de l’image
vue dans la lunette. La comparaison de ces deux gran-
deurs est assez facile si l’on se place dans des conditions
convenables, et pour ceci il peut se présenter deux cas :
Aer cas. On a devant soi la ligne de l’horizon, bien mar-
quée par une vaste plaine ou par une nappe d’eau étendue
comme un lac ou une mer. On attend le moment où la lune,
en s’elevant au-dessus de l'horizon, arrive à une hauteur
telle, que l’image de la lune vue dans la lunette paraisse
occuper tout l’espace qu’il y a entre l'horizon et le bord
supérieur ou le bord inférieur de la lune réelle. Cette
observation comporte un haut degré de précision, puis on
calcule la hauteur apparente de la lune à l’instant de l’ob-
servation, en tenant compte de la parallaxe et de la ré-
fraction, et on la compare avec le diamètre apparent de
la lune tel qu’il est donné dans les tables astronomiques.
Et si l’on veut plus d’exactitude, on tient compte de la
dépression de l'horizon, qui dépend de la hauteur à laquelle
on est placé, mais ce calcul ne présente aucune difficulté.
2 cas. On n'a pas devant soi une plaine ou une nappe
d’eau d’etendue suffisante. Alors on attend un moment où
l’image de la lune dans la lunette paraît occuper l’espace
qu’il y a entre un des bords de la lune et une planète ou
une étoile brillante bien visible dans le firmament. On
calcule alors la distance qu'il y a de l'étoile jusqu’au bord
de la lune que l’on a considéré, puis on compare cette
distance avec le diamètre apparent de la lune; ce pro-
cédé donne aussi de très bons résultats.
Exemple du 1° procédé.
Le 13 juin 1889, jour de la pleine lune, à 9%,06" du
DES SCIENCES NATURELLES. 35
soir, a Morges, par 46°,31 de latitude nord, et l’œil à
10% au-dessus du lac, j'ai trouvé que la lune, vue avec
une lunette, paraissait occuper l’espace qu'il y avait, à
l'œil nu, du bord inférieur de la lune réelle jusqu’à l’ho-
rizon. Trouver le grossissement de la lunette.
Je ne développerai pas ici les calculs nécessaires pour
trouver la hauteur apparente de la lune; ce n’est pas
nécessaire pour les personnes habituées aux calculs astro-
nomiques, et ce que je pourrais en dire ne serait pas suf-
fisant pour l’apprendre à celles qui y sont étrangères.
Je me contenterai de dire que ce calcul donne 81°,50'
pour la distance zénithale de la lune au moment de l’ob-
servation. La parallaxe a pour effet d’augmenter cette dis-
tance zénithale. Ce jour-la, la parallaxe horizontale de la
lune était 61‘,22”. La parallaxe réelle de la lune est égale
a cette parallaxe horizontale multipliée par le sinus de la
distance zénithale, elle est donc égale à
61,22” x sin 81°,50 = 3644" ou 60,44”.
La distance zénithale de la lune, telle qu'on la voit,
est donc 819,51'+ 1°,0',44” = 829,51’, en faisant le
calcul à 1' près, ce qui est ici bien suffisant. Donc la hau-
teur apparente de la lune au-dessus de l'horizon est 7°,9'.
En désignant par « la dépression de l'horizon, on sait
que l’on a:
2h
tan A,
5% R
h étant la hauteur à laquelle on est placé, et R le rayon
de la terre, on trouve ainsi que «= 6',6”. On peut aussi
trouver cette tangente en divisant la limite de visibilité
depuis la hauteur À par le rayon de la terre. Or cette
limite de visibilité peut être obtenue rapidement et facile-
36 SOCIÉTÉ HELVETIQUE
ment par le moyen suivant : Exprimez la hauteur h em
décimètres, augmentez cette quantité de son quart et
prenez la racine carrée, cette racine donne en kilomètres
la limite de visibilité. Le résultat ainsi obtenu est suffisant
dans la grande majorité des cas. Cependant il est trop:
faible à peu près du 1 °/,; il est facile de l’augmenter de
cette somme si l’on veut obtenir une plus grande pré-
cision.
Avec cette correction, on arrive exactement au même
chiffre que celui qui a été trouvé plus haut, savoir 6',6”.
Done le centre de la lune est à 7,15’ au-dessus de la
limite visible de l’eau.
Et comme ce jour-là le demi-diamètre de la lune était.
de 16,45”. le bord inférieur de la lune était à 69,58’ au-
dessus de cette limite. Augmentons ce chiffre de la réfrac-
tion, qui est ici de 7’, on trouve pour l'élévation du bord
inférieur de la lune au-dessus du bord de l’eau 79,5.
Pour avoir le grossissement, il faut diviser cette quantité
par le diamètre apparent de la lune, qui est 33,307;
on trouve alors pour le grossissement de la lunette
12,69 fois.
Exemple du 2% procédé.
Le 13 juin 1889, jour de la pleine lune, à 10°,05" du
soir, on a observé que Ja lune, vue dans la lunette précé-
dente, paraissait occuper l’espace qu'il y avait depuis
Jupiter jusqu’au bord de la lune le plus éloigné de cette
planète. Déterminer le grossissement de la lunette.
Je ne m’etendrai pas ici sur les détails du calcul néces-
saire pour déterminer la distance de Jupiter au bord de
la lune qui en est le plus éloigné. C’est un calcul facile
pour les personnes un peu habituées aux calculs d’astro-
nomie. Je dirai seulement que l’on trouve pour cette dis-
DES SCIENCES NATURELLES. 37
tance 7°,4',45”; cela donne pour le grossissement de la
lunette 12,68 fois, chiffre qui se rapproche beaucoup du
précédent. Ces résultats se rapprochent méme tellement
que j'estime avoir eu du bonheur. En général, pour des
‘observations de ce genre, on ne peut guère espérer une
pareille concordance.
Ces deux procédés nécessitent sans doute des calculs
un peu longs; mais quant à l’exactitude ils donnent de
bons résultats, parce que l’observation est facile et com-
porte plus de précision que l’on ne peut généralement en
‘obtenir quand on compare les grandeurs de deux images
dont l’une est vue à l’œil nu, et l’autre vue dans la lunette.
D’ailleurs, c’est un calcul que l’on ne fait pas tous les
jours; on le fait une ou deux fois dans l’histoire d’un
instrument, et alors, pour obtenir un bon résultat, on
peut bien se donner la peine de faire quelques calculs qui,
du reste, sont assez intéressants.
M. GARIEL a entendu avec intérêt l'indication de l’ingé-
nieuse méthode imaginée par M. Ch. Dufour et il pense
que, dans des conditions convenables, elle doit donner
des résultats satisfaisants: seulement elle n’est pas appli-
cable à tous les cas : en effet, tandis que, par un tirage
approprié de l’oculaire, on peut toujours arriver à voir
nettement par l’œil qui regarde dans l'instrument, il n’en
est pas de même pour l'œil qui regarde l’objet directement,
la lune, dans le cas actuel, et la vision nette pour cet œil
ne pourra avoir lieu que si l'œil est emmétrope ou si,
étant hypermétrope, il accommode convenablement. Si
l'œil est myope, la vision cesse d’être nette et la compa-
raison entre les deux images ne peut rien donner de pré-
eis; il en serait de même pour un œil astigmate.
38 SOCIÉTÉ HELVETIQUE
Cette objection est applicable, bien entendu, & toutes
les méthodes dans lesquelles on compare des images vues
par les deux yeux dans des conditions différentes.
M. Gariel voudrait profiter de l'occasion qui lui est
offerte pour indiquer comment il lui semble que doit s’in-
troduire la notion de grossissement dans l’étude des ins-
truments d’optique; il y a là une idée générale applica-
ble à tous les cas et qui lui paraît devoir se substituer
absolument aux définitions variées qu'on trouve dans
presque tous les ouvrages où la question est traitée.
. Sans insister sur les données physiologiques du fonc-
tionnement de l’œil, on comprend aisément qu’on voit
d'autant plus de détails dans un objet que son image sur
la rétine est plus grande, de telle sorte qu’il convient de
dire que le but des instruments d'optique est de substituer
à l’image rétinienne directe d’un objet une image réti-
nienne agrandie : l'avantage qu'il y a à se servir d’un
instrument d'optique quelconque est donné par le rapport
de ces images rétiniennes ou par le rapport des grandeurs
d’une même ligne de ces images duquel le premier peut
se déduire.
On définira donc le grossissement fourni par un ins-
trument, dans des conditions données : le rapport de l’image
rétinienne d’une ligne vue à travers l'instrument à l’image
rétinienne de la même ligne vue directement par l’œil,
ces images étant obtenues dans les conditions indiquées.
Mais si cette définition est la seule qui fasse réellement
comprendre l'importance du grossissement, il est com-
mode, pour la discussion, de lui en substituer une
autre qui lui est équivalente, mais dont la signification
manque de netteté si on la donne directement. La subs-
titution dont il s’agit repose sur le fait que la position du
DES SCIENCES NATURELLES. 39
centre optique est sensiblement invariable pour un œil
donné et que, par suite, la grandeur de l’image rétinienne
d’une ligne est proportionnelle à l’angle sous lequel on
voit cette ligne, à son diamètre apparent. On peut donc
remplacer, pour la discussion, la définition précédente
par la suivante :
Le grossissement fourni par un instrument dans des
conditions données est le rapport du diamètre apparent de
l’image fournie par l'instrument au diamètre apparent de
l’objet vu directement.
Il est facile de voir que ce rapport n’est pas un nombre
constant pour un instrument donné, mais qu'il dépend
de la manière dont on l’emploie, du fonctionnement de
l'œil regardant l’objet soit directement, soit à travers
l'instrument.
Soient, en effet, O la grandeur de l’objet regardé et d
la distance à laquelle il est placé quand on le regarde
directement : son diamètre apparent est alors DA soient
de même I la grandeur de l’image fournie par l’instrument
et D la distance à laquelle elle se forme de l’œil dans les
conditions où on la voit nettement; son diamètre appa-
rent osti, et le grossissement g, d’après la definition est
egalag= 1 :0-1.4.
Pour un objet donné 0, il y a bien trois variables dans
cette formule, I, D et d; mais il importe de remarquer
que I dépend de D, de telle sorte qu’il n’y a en réalité
que deux variables, I et d.
Ces deux variables dépendent l’une de l’autre dans le
cas où, à l’aide d’une lunette, on regarde un objet placé
à une distance qu’on ne peut modifier ; car alors la dis-
40 SOCIÉTÉ HELVETIQUE
tance d à laquelle on regarde l’objet vu directement est aussi
celle à laquelle on le regarde avec l’instrument, de telle
sorte que D est déterminé quand on connaît d qui est la
seule variable.
Mais il n’en est pas ainsi dans la loupe ou le micros-
cope, car la distance d à laquelle on regarde directement
l’objet n’est pas du tout celle à laquelle on le place pour
le regarder avec l'instrument, de telle sorte que les deux
variables d et D sont indépendantes.
On conçoit donc qu'il y a lieu, dans ces différents cas,
de faire une discussion qui permette de connaître les va-
riations du grossissement pour un instrument donné et
qui, notamment, indique quelles sont les meilleures con-
ditions d’emploi, c’est-à-dire celles qui donnent le plus
fort grossissement.
M. Gariel n’abusera pas de la patience de l’auditoire
en faisant cette discussion qui n'offre d’ailleurs aucune
difficulté; il voulait seulement appeler l’attention sur
quelques points relatifs à la question du grossissement,
et notamment sur les suivants :
L'étude des instruments d'optique ne peut être
complète si l’on n’y fait intervenir les conditions de
fonctionnement de l’œil.
Le grossissement d’un instrument d’optique n’est pas
une quantité constante : c’est une donnée qui varie, dans
des limites plus ou moins étendues, avec les conditions
de son emploi et notamment avec la nature et l’état de
l’oeil qui est placé derrière l’instrument.
M. A. KLEINER, de Zurich, a étudié la chaleur pro-
duite par polarisation diélectrique. Au moyen d’un grand
nombre de petits condensateurs plans, l’auteur a mesuré
DES SCIENCES NATURELLES. 44
l’élévation de température qui se manifeste sous l’action
de charges et de décharges alternant rapidement. Les
températures étaient données par des éléments thermo-
électriques très fins, soudés aux feuilles d’étain qui for-
maient les armatures des condensateurs. Le nombre des
décharges pouvait être trouvé en comptant les étincelles
fournies par un grand condensateur à feuillets intercalé
en cascade derrière les petits condensateurs et muni
d’un excitateur.
Les expériences ont montré qu'à une diminution de
l'épaisseur du diélectrique, toutes choses égales d’ailleurs,
correspond une forte élévation dans la température. La
comparaison des quantités de chaleur produites a aussi été
faite entre les divers diélectriques et une couche d’ébo-
nite de même épaisseur, et on a trouvé l’ordre suivant,
la quantité de chaleur pour l’ébonite étant choisie comme
unité :
Preti 1
Caoutchouc... 1,4
Gutta-percha.. 1,76
Verre ...... 0,74
Cire mama 0,6
Mica ie ot 0,28
Paraffine..... (0)
Colophane.... 0
Le potentiel de la décharge a été maintenu pour tous
les cas le même; il était d’environ 4500 volts. On pou-
vait présumer que les substances dans lesquelles il se
développe peu de chaleur donneraient des condensateurs
ayant une courte durée de charge. C’est ce qu'ont con-
firmé les expériences sur la paraffine et la colophane. Un
49 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE
condensateur construit avec de la paraffine comme dié-
lectrique a présenté une durée de charge de deux secondes ;
un autre, fait avec de la colophane, une durée de une
seconde. Les meilleurs condensateurs qui soient jusqu'à
présent connus ont une durée de charge de trois secondes.
M. le prof. A. RIGGENBACH-BURCKHARDT fait une com-
munication sur le rapport existant entre la moyenne annuelle
d'eau tombée et la configuration du sol.
La moyenne annuelle d’eau tombée pour le canton de
Bäle-Campagne d’après les mesures effectuées pendant
dix ans donne : 750 pour la plaine du Rhin (270% au-
dessus de la mer), 966% pour le plateau moyen (565%
au-dessus de la mer), 1100 pour Langenbruck, vallée
élevée entre les crêtes du Jura, enfin 1030 pour des
stations placées en arrière de vallées encaissées, bien que
l'élévation ne soit que de 540”, c’est-à-dire inférieure à
celle du plateau moyen.
L'auteur propose la formule suivante pour exprimer
le rapport entre la quantité d'eau tombée dans une sta-
tion et ses constantes orographiques :
R=a<+bh<+cigz,
dans laquelle a représente la quantité d’eau tombée qui
s’appliquerait à toutes les stations si elles étaient situées
dans la même plaine. Pour une élévation plus grande,
l'air est plus froid, ce qui déterminera de plus fortes con-
densations; on peut admettre que l'augmentation de la
condensation est proportionnelle à l’augmentation À de
l'élévation. Le troisième terme représente l'influence
exercée par les versants des vallées. Là où un courant
d'air humide horizontal est obligé par la configuration du
DES SCIENCES NATURELLES. 43
sol à s’elever, il y aura refroidissement de l’air humide
et par conséquent de la condensation. L’élévation de l’air
dans une seconde et de même la condensation sera mesu-
rée par la tangente de l’angle d’inflexion que subira le cou-
rant d’air. Si le courant d’air était exactement parallele
au sol, on devrait prendre l’inclinaison du sol de la sta-
tion elle-même; mais comme les nombreuses irrégularités
du sol n’influent que légèrement sur les couches d’air
supérieures, c'est l'inclinaison moyenne du sol dans les
environs de la station qui devra être utilisée. Étant don-
nées les conditions du territoire de Bâle-Campagne, il a
paru convenable d'étendre les limites de la région consi-
dérée jusqu'aux hauteurs voisines visibles depuis la sta-
tion. Le fait que dans le territoire de Bâle aucune station
ne se trouve spécialement exposée ou à l’abri des vents plu-
vieux vient favoriser beaucoup une recherche de ce genre ;
de même aussi le fait qu’il n’y a pas de differences sensi-
bles pour les vitesses du vent dans ces différentes stations.
M. le D" Huber, à Berne, a déterminé à l’aide de l’atlas
Siegfried l’inclinaison moyenne de 12 stations apparte-
nant au plateau moyen et au Jura et a calculé pour elles
à l’aide de la méthode des moindres carrés les valeurs des
trois constantes. Le résultat donne :
R = 793,3 + 0,414. (h — 300) + 381,6 te 2,
où h indique l’elevation au-dessus de la mer et z l’incli-
naison moyenne de la station. Cette formule permet d’ob-
tenir d’une manière satisfaisante les hauteurs d’eau tom-
bee. D’après M. Huber, l'écart probable de 17mm donné
par la formule est le même que celui qui résulte de
l'inégalité de la répartition de la quantité annuelle de la
pluie entre les mois de l’année pour les 12 stations.
44 SOCIÉTÉ HELVETIQUE
Les observations des stations bäloises donnent une
augmentation d’eau tombée de 41% pour 100” d’eleva-
tion. Ce résultat est confirmé par les observations de
cinq ans effectuées dans la station de plaine de Cham, au
N. du lac de Zoug, et dans les stations élevées voisines de
Gubel et du Rigi, ainsi que par les observations de huit
ans sur le Santis et le Gäbris.
Il ressort de cette formule que sur le versant d’une
montagne il doit se trouver une zone où l’eau tombée
atteint un maximum, car lorsqu’on approche du sommet
l’angle d’inclinaison devient nul et cela entraine une dimi-
nution du troisième terme plus forte que l’augmentation
amenée au second terme par une élévation plus grande.
Enfin la formule permet, à l’aide des observations de
quelques stations, de calculer les quantités d’eau moyen-
nes pour un bassin fluvial dans lequel il n’y a pas à dis-
tinguer entre stations exposées et stations à l’abri des
vents pluvieux. On calcule, a l’aide des observations des
stations les trois constantes a, b, c. En donnant ensuite
à het tgz les valeurs de la hauteur moyenne et de l’in-
clinaison moyenne du bassin fluvial, on obtiendra la hau-
teur de la chute d’eau moyenne et en la multipliant par
la surface du bassin on aura la quantité d’eau totale tom-
bée pour ce bassin.
Si, d’autre part, on mesure le débit réel du fleuve on
obtiendra en comparant les deux résultats la valeur de
l’évaporation et de l’infiltration dans le sol.
Le Prof. D' Georg-W. KaHLBAUN, de Bâle, parle de la
! Voir mémoire complet sur ce sujet dans les Verhandlun-
gen der Naturforschenden Gesellschaft in Basel, Bd. X, Heft 2,
p. 425-433.
DES SCIENGES NATURELLES. 45:
distillation des métaux à de trés basses pressions. Dans la ses-
sion de la Société helvétique à Bâle, en 1892, l’auteur a
présenté une pompe pneumatique à mercure de sa cons-
truction, au moyen de laquelle il est parvenu à distiller un
assez grand nombre de corps organiques, bien au-dessous
des limites de vide jusqu'alors obtenues, même jusqu’à
0,4% de pression. Ces études ont montré que, en règle,
non pas absolue, mais au moins très générale, l’abaisse-
ment du point d’ébullition pour une même diminution
de pression est d’autant plus grand que le point d’ébulli-
tion à pression normale est plus élevé. On sait aussi que
plus la pression est basse en valeur absolue, plus grand
sera l’abaissement de la température d’ébullition pour
une diminution de pression donnée. La connaissance de
ces principes a conduit l’auteur à étendre ses recherches
aux métaux. Il a jusqu'ici expérimenté à des pressions
allant de 0,002”” jusqu'à 0,00004® sur les corps sui-
vanis : K, Na, Se, Te, Cd, Mg, Bi, Zn, TI et Mn.
A l’exception du zinc et du manganèse, tous ces mé-
taux ont pu être distillés sans difficulté dans des appa-
reils en verre peu fusible, a des températures restant
bien au-dessous des limites vers lesquelles le verre aurait
commencé & se ramollir. Cela dénote un abaissement
considérable du point d’ébullition. La distillation avait
lieu dans un bain-marie d’alliage fusible. Pour mesurer
les températures, on s’est servi de thermomètres à mer-
cure construits sous forte pression (30 atmospheres), qui
permettent de lire des températures allant jusqu’a 560°.
La série des sels de Carnelly et Williams, è points de fu-
sion connus, à ausi servi à prendre les températures. Les
pressions étaient indiquées par un volumènomètre de
construction particulière permettant de mesurer des
46 SOCIÉTÉ HELVETIQUE
pressions de O,1"= à 0,00001"”", L’auteur s’abstient de
publier les résultats numériques obtenus, car ils ne doi-
vent être considérés que comme approximatifs, vu la dif-
ficulté des mesures de températures.
La distillation dans le vide a conquis une place im-
portante en chimie organique pour la purification des
produits. L’auteur a tenté d’appliquer la même méthode
à la purification des métaux.
L’examen spectroscopique des métaux soumis à ce
procédé en a prouvé tous les avantages. Ainsi une seule
distillation fait disparaître 35 raies du spectre du tellure
le plus pur que puisse fournir le commerce. Ce n’est
certes pas la seule methode qui permette d’obtenir les
métaux à l’état pur, mais aucune ne peut lui être com-
parée quant à la simplicité et la rapidité. Des détails plus
circonstanciés sur ces sujets sont donnés dans le traité
intitulé : « Studien über Dampfspannkraftsmessungen
(in gem. mit P. Schrôter und anderen, von G.-W.-A.
Kahlbaum). Basel, 1893, »
M. C. GaLopin développe la théorie mathématique du
déplacement d'un corps sonore.
L’etude des modifications apparentes produites dans
un son par le déplacement rapide du corps sonore a déjà
été esquissée par M. le prof. Ch. Dufour (Archives,
tome XXIV, 1890); mais en étendant ces recherches à
un plus grand nombre de cas différents, on parvient par
le calcul & des résultats inattendus. Ces résultats, toute-
fois, peuvent être difficilement contrôlés par l’expérience :
il s’agit souvent de sons très aigus qui, par cela même,
échappent à notre sens auditif, puis de notes différentes
qui se succèdent dans un temps si court que l'oreille doit
DES SCIENCES NATURELLES. 47
necessairement les confondre. Ajoutons encore que nos
calculs concernent proprement, non les projectiles qui
produisent un son en fendant l’air, mais les corps sono-
res par eux-mémes, dans lesquels la note entendue se
trouve fort altérée par un déplacement dont la vitesse soit
comparable à celle du son. Nous ne faisons ici, à l’aide
de calculs d’ailleurs très simples, et fort condensés dans
les lignes qui suivent, qu’analyser des phénomènes qui,
pour l’observateur, resteront le plus souvent indistincts.
C’est ainsi que le chimiste décèle dans un produit, par
une analyse délicate, la présence de certains principes
que nos sens n'auraient jamais reconnus dans le composé.
On verra, en particulier, que dès que la vitesse du mo-
bile surpasse celle du son, on entend à la fois deux notes,
d’abord plus aiguës que le ton naturel, puis l’une aiguë
et l’autre grave; si la vitesse est plus que double de celle
du son, il y aura une troisième période dans laquelle les
deux notes seront graves.
Vitesse du son #, du corps V, observateur en A (OA — qa).
1% cas. V< u (locomotive). Ù
Les sons arrivent en A dans l’ordre où
ils se produisent.
M
era n
S'il y a n vibrations par 1”, ou ii en 0A
”
Falli combien de temps entendra-t-on
les pa vibrations produites à partir de M? !
Vet@-a) Vers.
U U
1
OM = x. _ -
x. Ce sera n —- e
i |
condes, qui pour m très grand se réduit à — i
m uy «4x?
48 SOCIÉTÉ HELVETIQUE
3 : Va
donc r vibrations s'entendent en 1 — = secondes,
uy a+ x?
RE a Va
et le nombre de vibrations est divisé par 1 —
u V a + x?
Le son est donc plus aigu, devient juste en O, puis grave,
V V V 1
) —. AL —., 1 —— —
Tons extrémes A n; et 1+ 7 Exemple x 2.
soit pour V, 49 kilom. à l’heure.
Si A est en 0, le son aigu ou grave reste invariable; en 0
saut brusque de 1 id à 1+ MEI
u U
7 ee N —
Les sons extrêmes deviennent 0 et 2; son infiniment aigu
et octave grave. Changement graduel, sauf si A est en 0. Le
ton juste s’entend quand le mobile est à une distance a de 0.
Remarque. Des que V surpasse w, le mobile arrive en 0
avant qu’aucun son ait été entendu; le premier qu’on enten-
dra viendra d’un point correspondant à la valeur de & pour
laquelle Vera + est minimum, d’où x = — :
1 u V ; MALTE
cela détermine le point critique, soit B;
B È au
faisons OB = —— —=b, et
V? EN u?
b < aV
AB :
VV? EGR
0 a A b u
on aura — = — et a + b? — c?.
c V Eis
| | a Vi
Le premier son arrive en A dans un temps rn
après le passage en O, dans un temps apres le
(7) V V°— u?
passage en B, et lorsque le mobile a parcouru depuis 0 une
ay\?—u:
longueur . Depuis ce moment, on entend tou-
DES SCIENCES NATURELLES. 49
jours deux sons simultanés émis. l’un avant, l’autre après B.
A y Va LG y
L’équation Vv + Li = j
(V2 — w)y? + 2Vultu— c)y + Ve — ut?) = 0,
donnera les distances au point B des deux positions du mo-
bile qui envoient leurs vibrations en A dans un méme temps
t compté depuis le passage du mobile en B. On suppose y
positif dans le sens BO. Comme c< ut, on aura y’ positif,
y” négatif, et y” surpassera y’ en valeur absolue.
Le nombre de vibrations pour l’observateur se trouve,
d’après le même raisonnement que ci-dessus, en divisant le
nombre réel des vibrations par
ou
BT ou O .;
uya®+x? uya® +(b— y)
tant que le mobile n’a pas atteint le point critique, et par
1 FE N. 9 ou 1 E Are O 9
uy a+ x? uy a +(—y)
lorsqu’il l’a dépassé. Après le point 0, x change naturelle-
ment de signe; il faudrait remplacer b—y par y —b.
ge cas. V entre u et Au.
Comme V< 2, on aura pour æ positif Vx <2ux et
Va
a fortiori Va <2u Va + a? OÙ —— < 2; ainsi
uV Ex?
Va NL: = x
—— — À < 1; donc les sons émis avant le point cri-
uy a + x
tique sont aigus, comme ceux émis après jusqu’en 0; en 0
on aura le son naturel et au delà un son plus grave. Le son
È a
naturel arrive en A, m secondes après le passage du mobile
à : i : aV i
en 0, soit lorsque le mobile est à une distance za au delà
de O. Pour connaître le ton qui arrive à l’oreille en même
temps que le ton naturel, il faut dans l’équation en y faire
b a
= Y + i et les deux valeurs de y sont alors b et
4
50 SOCIETE HELVETIQUE
E) dA — 1); le ‘ton correspondant à cette der-
AE DIO
uU?)
niere se deduit de
ua + G— y)
— 1, expression qui
peut se réduire alors à Les tons extrêmes, asymp-
V2 —u?
totiques, pour y —=—> et y — = sont toujours = —1
el - + 1, aigu et grave, puisque - À
Exemple : V = si u (projectiles, 500” environ).
2V 6 Vu 5
EP RE AI e ei)
Alors Jr 1 n 1, vI@ 3 (plus
u
entre les deux sons
V+u
à : 1
asymptotiques devient > un de ces sons étant obtenu en
divisant par —- (octave aiguë), l’autre en divisant par —-
d'une octave), et le rapport
(4
no
(1 octave et 1 tierce au-dessous).
Si A est en 0, le point critique se confondant avec 0, on
entend en premier lieu le son parti de O, ou son naturel,
puis simultanément le son antérieur, aigu, donné toujours
par !/,, et le son postérieur, grave, donné par */,.
4me cas. V= U.
a 2a
y nn kan
Il faut diviser le nombre réel de vibrations par
On aura db =
2%
V a+?
(quantité plus petite que 1) avant le point critique,
Zu 27 î ;
1 — __— aprés, et 1 — apres le point 0;
V a? + x? V a? + a?
on a donc toujours 2 sons simultanés tous deux aigus tant
que le mobile n’a pas atteint O, l’un grave et l’autre aigu
DES SCIENCES NATURELLES. 51
2V 4
après son passage en O. Ici — 1 devient —,
Vu? =
Nr È V—u
DER ’ t A
Vw o, È _ devient (intervalle de l’ut au la) e ve, de
det, È e
vient 3° intervalle d’une octave et une quinte.
Si À est en 0, le point critique est en 0; les deux sons
Vv
simultanés sont l’un le son naturel (i 1), l’autre le
| V
son d’une octave et une quinte au-dessous ” +1).
Bre cas. V > 2.
Alors l’inégalité —1>1 ou
uy a+ x?
V?x? — Lux? > ha?u?
à 2au
est possible et donne æ > ————; pour toute valeur
VV: — mw
de x répondant à cette condition, le son est grave. Donc
après avoir entendu deux sons aigus, on aura un son aigu et
un grave, puis deux sons graves.
V—u 2
Le rapport von entre les deux sons asymptotiques aug-
mente avec V depuis 0 pour V=u, jusqu’à 1 pour V= =;
dans le premier cas, en effet, un des sons est infiniment aigu,
dans le dernier ils se confondent.
a 3a
V 8 Vis”
2a À i
c'est lorsque x > —— que le son antérieur devient grave.
5
Pour V= 3u (réalisable), d’où è = , c=
Moie. gi br
, on a (comme au 3"° cas)
Re 3 1 a 1
i An CINE er +1) Po
77 at (E =)
52 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE
AO ALE u
on aura y = 4 1 Fe
Ma ( a Ar 2) 3
nz 016006102
a 730060
gii
De même la seconde valeur de y’ surpasse la première, et la
seconde de y” surpasse numériquement la première. Si
cette valeur de # surpasse l’autre de
1
ae la différence des temps est environ "/,,, de
seconde : dans cette hypothèse on entendrait le premier son
environ '/, de seconde après le passage au point critique,
puis durant '/,, de seconde les deux sons aigus, et !/,3, de
seconde un aigu et un grave, ensuite les deux graves.
Les tons finaux, les seuls produits si A est en 0, sont l’oc-
tave grave et l’octave sous-grave.
Des deux sons simultanés, le postérieur est toujours plus
intense, venant de moins loin. L’angle des deux directions
augmente et tend vers 180°. Tout se passe dans un temps
très court quand V est grand.
Ainsi que nous l’avions annoncé, les résultats qui pré-
cèdent échapperont sans doute, pendant longtemps en-
core, à toute constatation expérimentale. Ils n’en sont pas
moins dignes d’attirer l'attention des physiciens, d’autant
plus que des caleuls analogues appliqués aux vibrations
lumineuses qui proviennent des étoiles et à leurs change-
ments de couleur, surtout pour les étoiles doubles, peuvent
servir à déterminer les vitesses dont celles-ci sont animées,
et par suite, leurs distances à la terre.
M. C.-E. Guye de Genève expose le parti que l’on peut
tirer de la connaissance de la moyenne distance géométrique
de tous les éléments de la section d’un conducteur, dans le
calcul des coefficients d’induction.
DES SCIENCES NATURELLES. 53
C’est dans le but de faciliter ce genre de calcul qu'il a
exprimé d’abord la moyenne géométrique a des distances
de tous les éléments d’un ensemble de surfaces s, s, ...5,
en fonction des moyennes distances (a, a,...a,) de chaque
surface et des moyennes distances (a,,...@n-,.n) des sur-
faces considérées deux à deux. On obtient ainsi une rela-
tion tout à fait générale qui trouve particulièrement son
application dans le cas très fréquent où la section des
conducteurs est circulaire; en effet la moyenne distance
de tous les éléments d’un cercle se calcule aisément, elle
est égale à 0,7788r (r — rayon); la moyenne distance
de deux cercles est égale à la distance des centres.
Dans le cas d’un système de n conducteurs égaux dont
les sections circulaires sont réparties à égale distance les
unes des autres sur le pourtour d’une circonférence de
rayon È, la relation prend la forme très simple
los (Goti)
or n (1)
loga
Cette formule permet de calculer les moyennes dis-
tances géométriques et par suite les coefficients d’induc-
tion d'un certain nombre de systèmes conducteurs qui
présentent une grande analogie avec les cables électriques
(concentriques ou simples.)
Comme on pouvait s’y attendre, les valeurs des coeffi-
cients d’induction ainsi calculés concordent bien avec les
valeurs déduites directement de l’expérience.
La détermination expérimentale a porté 4° sur un
système conducteur de forme carrée formé de 3 fils égaux
paralleles et équidistants; 2° sur un semblable système
formé de 6 fils.
L’accord entre les résultats experimentaux et le calcul
54 SOCIÉTÉ HELVETIQUE
s’est montré très satisfaisant; les coefficients de self-in-
duction calculés et observés n’ont différé que très peu
l’un de l’autre (‘/,,, à ‘/,,, de la valeur absolue.)
M. Curais, de Menton, a étudié quelle est la raison des
climats de localité? On a cherché la raison des climats de
localité dans les conditions géographiques et dans les
conditions géologiques des lieux étudiés. Ces deux élé-
ments n’expliquent point à eux seuls les climats de loca-
lité. Il est des climats dont la moyenne thermique est
supérieure à la moyenne thermique géographique et qui
sont ouverts en plein Nord: tels sont les éléments de la
Gascogne. La géographie et la géologie d’un lieu ne
donnent pas la raison suffisante des climats de localité.
Il faut en chercher la raison d’être dans la composition
spéciale de l'atmosphère de chaque localité. Des 9 autres
éléments gazeux qui entrent dans la composition de
l'atmosphère, trois sont invariables ou à très peu près dans
leur rapport quantitatif. Le quatrième, au contraire c’est-
à-dire l'élément vapeur d’eau, est très variable comme
quantité absolue et comme quantité relative de localité à
localité. Or, à sérénité égale, quand la tension de la vapeur
d’eau s'élève, la température monte parce que la chaleur
lumineuse du soleil devenue obscure en s’accumulant dans
le sol a perdu de son pouvoir de pénétration à travers l’at-
mosphère ; elle se perd difficilement par rayonnement, et
elle se perd avec d’autant plus de difficulté que l’atmos-
phère est plus chargée de vapeur d’eau: la chaleur du sol
est donc concentrée dans les couches inférieures de l’at-
mosphère et la température réelle du lieu devient supé-
rieure à la température de latitude.
Comment se forment ces atmosphères de localité ? La
DES SCIENCES NATURELLES. 55
raison d’être des unes se trouve dans les courants
chauds océaniens superposés aux courants chauds de la
mer et qui se diffusent sur les iles et les continents; la
raison d’étre des autres est donnée par les conditions
géographiques et géologiques du lieu même. On pourrait
appeler les atmosphères des premières localités des atmos-
phères d'importation et les atmosphères des secondes des
atmosphères autochtones. La distinction a son importance
car avec les atmosphères autochtones les écarts négatifs
sont toujours de faible amplitude; avec les atmosphères
d'importation l’écart négatif est très considérable on a la
conformation du tout en comparant les climats de la Gas-
cogne aux climats des Alpes maritimes.
M. C. Duroir décrit un nouveau barométre anéroide de
son invention. Ce baromètre se compose en principe
d’une boîte d’anéroïde fixé par l’un des fonds et portant
sur l’autre fond une glace noire; au-dessus une lentille
convexe peut être approchée de cette glace au moyen
d’une vis micrométrique, portant un limbe divisé per-
mettant de lire le nombre de tours et fraction de tour.
En rapprochant la lentille de la glace on voit apparaître
au point de contact les anneaux colorés de Newton. Pour
observer facilement ces anneaux un tube vertical placé
au-dessus de la lentille porte une loupe à son sommet et
à l’intérieur une glace sans tain faisant un angle de 45°
avec l’axe du tube est placé au-devant d’une ouverture
latérale faite dans le tube et servant à éclairer le point de
contact. Il suffit pour faire une observation de faire
tourner la vis micrométrique jusqu'à l'apparition d’un
anneau d’une couleur et d’un ordre donné ou mieux
encore jusqu’à ce que l’un d’eux ait atteint une dimen-
56 SOCIÉTÉ HELVETIQUE
sion déterminée qui est alors indiquée par un cercle tracé
sur la lentille. Ce baromètre est gradué à la façon ordi-
naire par comparaison avec un baromètre à mercure.
Chimie.
President d'honneur : M. C. FRIEDEL, membre de l’Institut, Paris.
President: M. le Prof. Brunner, Lausanne.
Secrétaire: M. W. RoserT, Lausanne.
O. Billeter. Desmotropie chez les thiurées. — A. Pictet. Phénanthridine. —
E. Schumacher-Kopp. Cas d’empoisonnement chez le bétail. — W. Marck-
wald. Constitution des composés cycliques. — C. Friedel. Produit de con-
densation de la méthylacétanilide. — J.-H. Gladstone. L’äge de cuivre. —
W. Robert. Samuel Baup, chimiste vaudois. — Raoul Pictet. Influence des
basses températures sur les phénomènes chimiques.
M. le Prof. O. BiLLETER, de Neuchâtel, parlant de la
desmotropie chez les thiurées, pense que les faits connus
jusqu’à présent n’autorisent pas à envisager les thiurées
comme des combinaisons tautomériques. L’habitude
qu'on a d'attribuer aux thiurées la constitution symé-
trique n’a d’autre origine que leur comparaison avec les
urées. Elle n’est nullement concluante. Si l’on considère
la formation de dérivés de l’acide imidothiocarbamique à
partir des thiurées comme une preuve de la présence dans
ces dernières du groupe SH, alors toutes les réactions
connues des thiurées s'accordent avec leur constitution
asymétrique. Dans cette même supposition, la desmotro-
pie des thiurées ne serait démontrée que si l’on réussis-
sait à produire une substitution soit au soufre, soit à
l’azote dans les thiurées tertiaires, c’est-à-dire dans celles
DES SCIENCES NATURELLES. 57
qui ne présentent plus qu’un atome d’hydrogene mobile.
L’auteur a démontré récemment que par l’action des
chlorures thiocarbamiques disubstitués sur les thiurées
tertiaires, il se forme des combinaisons à constitution
asymétrique désignées sous le nom de pseudodithiobiu-
rets qui, sous l’influence de la chaleur, se transforment
en dithiobiurets pentasubstitués & constitution normale.
Toujours en supposant que cette réaction, ayant porté
sur le soufre de la thiurée, implique la présence, dans
cette dernière, d’un groupe SH, elle devra être formulée,
par exemple, comme suit:
N(CH;), N(CH;),
sacd SIR
El D
+ dh = Ge er
A N
nen. CAE NC, H,.C.H,
‚NICH,),
ld
= YNCH,
S=C
Les combinaisons finales et stables sont celles qui au-
raient dù résulter directement si les thiurées étaient en-
trées en réaction sous leur forme dite normale. Puisqu’en
réalité elles ont réagi sous la forme asymétrique pour
donner naissance à des produits instables, il est permis
de conclure que la forme normale ne s’est pas présentée,
que, par conséquent, il n’y a pas desmotropie, au moins
dans les conditions de l'expérience.
Si ce raisonnement était exact, il faudrait s'attendre à
ce qu’en opérant sur des thiurées mono- ou disubstituées,
l'attaque eût lieu directement à l’azote. Des essais tentés
dans ce but n’ont pas encore donné de résultat définitif.
58 SOCIETE HELVETIQUE
M. le D" Ams PicTET, de Genève, donne un résumé
des recherches qu’il poursuit depuis deux ans sur la phé-
nanthridine et ses dérivés. La plupart des résultats obte-
nus ont déjà été consignés dans les Archives (XXIV,
598; XXVI, 370, 477; XXX, 89). Parmi les observa-
tions nouvelles, il faut mentionner les deux suivantes:
1° En collaboration avec M. A. Hubert, M. Pictet a
cherché à établir, pour les dérivés de la phénanthridine,
un procédé de synthèse analogue à celui qui a fourni à
MM. Bernthsen et Bender de si remarquables résultats
dans la série de l’acridine. On sait que ces chimistes ont
trouvé que tous les dérivés acides de la diphénylamine,
chauffés avec du chlorure de zinc, donnent par perte
d’une molécule d’eau les dérivés méso de l’acridine. Il
était à prévoir que cette même réaction, appliquée à l’or-
tho-amidobiphényle, conduirait à la série correspondante
des dérivés de la phénanthridine. Les premiers essais
ont répondu à cette attente. En chauffant à une haute
température le dérivé acétylé de l’amidobiphényle avec
du chlorure de zine, les auteurs ont obtenu la méso-
méthylphénanthridine, une base qui par toutes ses pro-
priétés se rapproche beaucoup de Ja phénanthridine elle-
meme:
UH 002 cn Chile CH
CB, — NH CH, — N
Cette réaction sera appliquée à d’autres dérivés acides
de l’amidobiphényle.
2 MM. Pictet et E. Patry ont repris l’étude de l’oxy-
dation de la phénanthridine, et cela principalement dans
le but d’obtenir de cette manière la phénanthridone que
MM. Græbe et Wander ont préparée récemment par voie
DES SCIENCES NATURELLES. 59
synthétique. Après avoir constaté que les oxydants usuels
sont sans action sur la phénanthridine, ils ont eu l’idée
d’employer comme agent d’oxydation le chlorure de
chaux en presence d’un sel de cobalt, lequel constitue,
comme on le sait, une source d’oxygene a l’état naissant.
Ce procédé, qui n’a pas encore été utilisé pour l’oxyda-
tion des corps organiques, a, dans le cas présent, conduit
rapidement au résultat cherché. Chauffée quelques ins-
tants avec une solution de chlorure de chaux au dixieme
à laquelle on ajoute peu à peu une petite quantité d’une
solution de nitrate de cobalt, la phénanthridine se con-
vertit complètement en phénanthridone :
On peut, de la même manière, obtenir facilement
l’acridone par oxydation de l’acridine.
M. le D' ScHumacHER-Kopp, chimiste cantonal à Lu-
cerne, décrit un cas d’empoisonnement du bélail par des
résidus de meunerie. L'homme qui avait distribué cette
nourriture dut être opéré au bout de quelques heures à la
suite d'un empoisonnement du sang. L'analyse ne décou-
vrit dans la matière suspecte aucune trace d’alcaloïde, et
l’intoxication doit être regardée, dans ce cas particulier,
comme de nature purement bactériologique.
L’auteur cite un second cas d’empoisonnement pro-
duit par un mélange de chaux et d’arsenic répandu par
vengeance sur un champ. Il discute enfin les faits qui se
sont produits à la suite du meurtre de Keller et qui ont
amené ce dernier à faire des aveux.
60 SOCIÉTÉ HELVETIQUE
M. le D' W. MArckwarp, de Berlin, s’oecupe de la
constitution des composés cycliques. On sait que l’on a pro-
posé dans ces derniers temps, pour exprimer la structure
de ces corps (benzene, naphtalene, quinoline), les for-
mules dites centriques. Pour le naphtalène, par exemple,
i
4
la formule centrique se distingue de celle de Græbe-
Erlenmeyer en ce que, dans cette dernière, les positions
ortho 4, 2 et 3, 4 ne sont pas identiques à la position
2, 3, a cause des doubles liaisons que l’on admet entre
les atomes de carbone, tandis que pareille différence ne
saurait s'expliquer avec la formule centrique.
Or on peut prouver expérimentalement que cette diffé-
rence existe en réalité et que l’on doit par conséquent
admettre que les atomes de carbone 2 et 3 ne sont réu-
nis que par une simple liaison, tandis qu'il y a une liai-
son double entre les atomes 1 et 2, et entre les atomes 3
et 4. Cela résulte en premier lieu de la particularité
qu’offre le dioxynaphtalène 2, 5 de ne pas donner de
quinone par oxydation, ainsi que du fait, connu depuis
longtemps, que les 5-naphtols substitués en « ne peuvent
pas se combiner avec les diazoiques, parce que dans cette
réaction il devrait se former les hydrazones de la qui-
none 2, 3.
Une seconde preuve de la nature spéciale de la posi-
tion 2, 3 repose sur l'incapacité des naphtylamines et des
quinolines substituées de la formule générale
DES SCIENCES NATURELLES. 68
R R
|
ex ATRIA N H, _N H,
fi
de donner naissance, lorsqu’on les soumet à la réaction
de Skraup ou à celle de Doebner et Miller, à des dérivés
renfermant un noyau pyridique de plus.
Les quinolines amidées dans le noyau pyridique four-
nissent cette réaction si le groupe NH, est dans la posi-
tion y, mais non s'il se trouve en «. Il résulte du moins
d'essais préliminaires que la y-amidoquinaldine peut être
transformée, par les procédés usuels, en corps possédant
les formules suivantes :
N
tandis que l’a-amidolépidine reste inattaquée dans les
mêmes conditions. Ces faits parlent, en ce qui concerne
la constitution de la quinoline, en faveur de la formule
de Körner et contre celles de Riedel et de Bamberger.
M. FRIEDEL, de l’Institut, dans l’intention d’examiner,
dans certains cas particuliers, les condensations qui peuvent
se produire avec perte d’eau aux dépens de molecules renfer-
mant des groupes acétyle, a chauffé de la méthylacétani-
62 SOCIETE HELVETIQUE
lide avec de l’oxychlorure de phosphore au bain d’huile
aussi longtemps qu'il se dégage de l’acide chlorhydrique.
Le mélange étant versé dans l’eau, donne une solution
colorée en brun clair, qui, additionnée de carbonate de
sodium jusqu’à ce que l’effervescence cesse, laisse déposer
une poudre cristalline brune, dont la quantité augmente
notablement par l'addition de chlorure de sodium. La
liqueur s’est en même temps colorée en un rouge fuch-
sine.
La poudre brune, lavée au benzène, dans lequel elle est
insoluble, et cristallisée à plusieurs reprises dans l’alcool,
donne à l’analyse des nombres conduisant à la formule
C*H"°Az'CI?.
Ce corps ne se comporte pas comme le chlorhydrate
d’une base biacide, mais bien comme le monochlorhy-
drate d’une base monacide chlorée. Il forme en effet avec
l’acide chlorhydrique et avec l’acide sulfurique des sels
acides incolores ou peu colorés répondant au type
C°°H?'Az’Cl’. En raison du changement de couleur, le
nouveau composé peut servir très commodément comme
indicateur alcalimétrique. Il perd assez facilement la mo-
lecule d’acide supplémentaire pour que l’aniline la lui
enleve et rétablisse la couleur fuchsine.
La constitution de la matière colorante résulte de ce
qui vient d'être dit et des faits suivants : Le benzène en-
lève à la poudre cristalline un produit qui n’est autre
chose que la monométhylaniline. Une partie de la mé-
thylacétanilide a donc perdu l’acétyle qu’elle renfermait.
Cet acétyle, sans doute à l’état de chlorure, n’a pu réagir
que sur le groupe phényle d’une autre partie de la ma-
tière première et fournir ainsi les 2 atomes de carbone,
qui, avec ceux de 2 molécules de méthylacétanilide, for-
DES SCIENCES NATURELLES. 63
ment les 20 atomes de carbone du produit. Il s’est ainsi
formé un dérivé d’un amidomethylbenzoyle, qui a dü se
condenser avec une deuxième molécule de méthylacéta-
nilide en donnant un hydrol, en même temps qu'il y
avait élimination d'eau aux dépens des deux groupes
acétyle. Cette élimination s’est faite, suivant toute vrai-
semblance, entre les acétyles et les méthyles rattachés
chacun à un atome d’azote différent.
On arrive ainsi à la formule
CH*
|
CH? — COH — C°H*
CH = C
CH?
qui rend très bien compte des propriétés du composé, en
même temps que de son mode de formation.
On en a préparé divers dérivés. Par l’ébullition avec
du sulfite de sodium, on obtient une poudre en cristaux
très ténus d’un beau jaune d’or ou de bronze, qui ren-
ferme C*°H'°Az°SO?°. Cette poudre est insoluble et beau-
coup moins altérable que le chlorhydrate.
En faisant bouillir pendant longtemps soit le chlorhy-
drate, soit le sulfite avec les acides chlorhydrique ou sul-
furique étendus, on provoque une transformation du pro-
duit; la solution étant saturée par un alcali, ne donne
plus une coloration fuchsine, ni un précipité brun à reflets
bleus, mais bien un précipité d’un beau rouge ponceau,
64 SOCIETÉ HELVÉTIQUE
tirant d'autant plus sur l’orangé que la réaction est plus
complete. Le nouveau produit est insoluble dans l’eau,
mais soluble dans le benzène, d’où il cristallise en petits pris-
mes orthorhombiques jaunes. Il renferme (C’’H'’Az?)’O
et est l’&iher-oxyde de l’hydrol correspondant au chlorhy-
drate. Il est facilement soluble dans les acides et donne
avec l’acide sulfurique un beau sulfate cristallisé en pris-
mes orthorhombiques.
Ainsi qu’on le voit, il ya eu condensation, comme on
s’y attendait; seulement la réaction a été compliquée par
l'intervention d’un groupe acétyle supplémentaire. Le
composé formé est très stable, sauf vis-à-vis des oxydants,
qui le transforment en une matière colorante bleue.
En distillant le chlorhydrate sur la poudre de zinc, ou
même seul, on obtient une huile, qui paraît être la leuco-
base correspondant à l’hydrol. On n’a pas réussi jusqu'ici
à séparer les deux groupements qui semblent exister dans
la molécule, celui de la benzophénone méthylée et celui
d’une diméthyldiazine.
Des expériences ultérieures sont encore nécessaires
pour établir d’une manière plus solide la constitution
qu’on à été amené à admettre pour la série de composés
dont il vient d'être question.
M. J.-H. GLADSTONE, de Londres, croit qu’il faut dis-
tinguer un dge de cuivre qui aurait précédé l’âge de
bronze des archéologues. Il a examiné un certain nombre
d’ustensiles en métal rouge que M. Flinders Petrie a
trouvés en Egypte et qui remontent à une très haute
antiquité; ces objets sont en cuivre, mais renferment
toujours de petiles quantités d’antimoine, d’arsenic ou
d’étain. M. Petrie a trouvé aussi une bague d’étain et
DES SCIENCES NATURELLES. 65
des ornements que l’analyse a montré étre en antimoine
metallique.
L’auteur a examiné aussi des outils découverts par
M. Bliss a Lachish. L’outil le plus ancien est en cuivre
contenant beaucoup d’oxyde cuivreux. On a trouvé égale-
ment a Lachish des objets en plomb très pur et des
bracelets d’argent.
M. W. RoBERT donne lecture de quelques passages d’un
travail sur Samuel Baup, chimiste vaudois peu connu
(voir Bulletin de la Société vaudoise des sciences naturelles,
3° série, XXIX, 185.)
La section de chimie se réunit ensuite à celle de phy-
sique pour assister à une expérience de M. Raoul Picrer
concernant l'énfluence des basses températures sur les phéno-
ménes chimiques. — M. Pictet montre que si dans de
l'acide chlorhydrique refroidi à environ —80° on intro-
duit un morceau de sodium suspendu à une tige de fer,
il ne se manifeste aucune réaction. Si on laisse ensuite
la température s'élever, le dégagement d'hydrogène se
produit bientôt, mais, chose curieuse, les premières bul-
les gazeuses qui se forment partent de la surface du fer,
et ce n'est qu'à une température un peu supérieure que
le sodium lui-même est attaqué.
66 SOCIETÉ HELVETIQUE
Géologie.
Président : M. CorteAv, d’Auxerre.
Vice-Président : M. Hem, prof. à Zurich.
Secrétaires : M. Luceon, de Lausanne.
M. Wegrui, d’Aarau.
E. Renevier. Préalpes de la Savoie. — Brückner. Ablation des terres par les
rivières. — Piccard. Communication souterraine entre le lac des Brenets et
les sources de l’Orbe. — H. Golliez. Compte rendu de l’excursion en Cha-
blsis. — H. Golliez. Plissements anciens du massif de Morcles. — G. Boehm.
Polypiers siluriens silicifiés du Gotland. — G. Boehm. Fossiles crétaciques
du Frioul. — M. Lugeon. Région de la brèche du Chablais. — A. Heim,
Remarques sur la communication précédente. — A. Delebecque. Glacier
de Téte-Rousse. — H. Schardt. Gneiss d’Antigorio. — H. Schardt. Profil
du Mont Catogne. — F. Cotteau. Cidaris glandaria. — A. Penck. Lacs de
barrage glaciaire autour du lac de Constance. — J. Meister. Dépôt inter-
glaciaire à Schweizerbild. — J. Früh. Erosion par les vents. — L. Favre.
Coupe à grande échelle des tunnels du Jura industriel.— A. Jaccard. Seconde
édition de la feuille XI de la carte géologique suisse. — H. Golliez.
Machine à scier et à polir les minéraux et les roches.
Dans la première assemblée générale, à titre d’adresse
présidentielle, M. le prof. RENEVIER résume les traits es-
sentiels de la Géologie des Prealpes de Savoie, qu'il étudie
depuis 13 ans, ayant été chargé d’en dresser la carte
géologique pour le service officiel français.
Il les subdivise en 4 régions, bien différentes les unes
des autres, aux points de vue stratigraphique et tecto-
nique.
I. Plaine erratique le long du lac Léman, et contour-
nant dans la vallée de l’Arve. Glaciaire et alluvions inter-
glaciaires parfois très fortement agglutinées, et formant
des berges abruptes dans les gorges de la Drance.
DES SCIENCES NATURELLES. 67
II. Region mollassique, dans laquelle il fait rentrer les
Voirons et le Mont-Vouan, qu’Alphonse Favre considérait
comme éocènes et dans lesquels l’auteur reconnait deux
anticlinaux déjetés à W, dont la voute est rompue, sui-
vant les points, jusqu’au Flysch, au Néocomien, ou même
jusqu’au Malm.
HI. Chaines des Préalpes extérieures, formées d’une
remarquable succession d’anticlinaux et synclinaux, plus
ou moins normaux ou déjetés. Suivant le terrain qui y
prédomine, et qui en constitue le principal caractere,
M. Renevier distingue 3 zones.
a) Zone du Lias, la plus extérieure et la moins con-
tinue, formée de 3 anticlinaux, souvent rompus jusqu’au
gypse triasique.
b) Zone du Malm, plus large, plus variée, et plus cons-
tante, arquée en demi-cercle depuis le Rhöne jusqu’a
l’Arve, et comprenant les principaux sommets des chaînes
extérieures: Cornettes, Oche, Billat, etc. Les nombreux
anticlinaux, plus ou moins profondément rompus, sont
habituellement déjetés au NW, ce qui est en rapport
avec la courbure de leurs axes, dirigés d’abord E-W dans
le Bas-Valais, puis N-S, et enfin NW-SE sur les bords
de l’Arve.
c) Zone du Flysch, qui n’est qu’une dépression médiane
des chaînes jurassiques précédentes, disparaissant sous un
immense amas de Flysch, qu’elles percent par ci par là
en forme de Klippes.
IV. Regions de la Breche, qui sépare les Préalpes exté-
rieures des Hautes-Alpes calcaires. Contrée ovalaire très
remarquable, simulant un immense champignon, dont le
pourtour formé de jurassique bréchifère déborde sur les
terrains circonvoisins, y laissant souvent de curieux lam-
68 SOCIÉTÉ HELVETIQUE
beaux de recouvrement; tandis que le centre, déprimé,
est occupé par le Flysch, au travers duquel percent les
pointements cristallins du plateau des Gets, les uns de
Protogine, les autres de roche basique.
Cette singulière région a été particulièrement étudiée
en dernier lieu par M. Maurice Lugeon, assistant de
M. Renevier, qui attribue comme lui la brèche du Chablais
au Jurassique, et non à l’Éocène ainsi qu’on l'avait fait
précédemment.
L’exposé de M. Renevier est accompagné d’une carte
géologique, au 50 millième, et de 10 profils coloriés, au
10 millième, sur lesquels M. Lugeon fait des démonstra-
tions pendant la lecture.
L'hypothèse qui rend le mieux compte des curieuses
dispositions de cette contrée est celle d’un massif local,
opposant résistance à la poussée tengentielle de la litho-
sphère, et motivant soit la forme semi-circulaire des
chaînes, soit le chevauchement périphérique du terrain
bréchifère, soit enfin la formation même des brèches, et
la grosseur de leurs éléments, dus au démantèlement
graduel du dit massif, dont les pointements cristallins
sont peut-être les derniers vestiges.
Ce travail figure in-extenso en tête des Acta de 1893,
à titre d’adresse présidentielle.
Dans la première assemblée générale, M. le prof.
D' Ed. Brückner de Berne parle sur l’ablation des
terres par les rivières‘. Il ne peut y avoir aucun doute
! Voir aussi l'essai de l’auteur paru sous le titre: « Ueber die
Geschwindigkeit der Gebirgsbildung und der Gebirgsabtragung »
dans le journal Himmel und Erde, VIme année (Berlin 1893),
p. 1-25.
> dti di
DES SCIENCES NATURELLES. 69
que la formation des montagnes ne continue encore ac-
tuellement; les tremblements de terre tectoniques le
montrent assez clairement. En outre on trouve en maint
endroit des récits populaires qui semblent indiquer des
mouvements du sol. On raconte que des objets qui, il y a
peu d’années, n’etaient pas visibles, le sont devenus et
réciproquement. Bien que ces récits ne doivent souvent
étre accueillis qu’avec réserve, ils sont parfois si positifs
que l’on ne peut guère douter de la réalité des mouve-
ments du sol, comme par exemple dans les environs de
Doucier, dep. de l’Ain.
Néanmoins nous n’avons actuellement aucune donnée
sur la rapidité de ces mouvements; la seule chose certaine,
c’est que nulle part en Europe ils n’atteignent une rapi-
dité considérable, comme par exemple À m. par an; car
des changements aussi rapides n’auraient pu rester ina-
percus. Les seules données quantitatives que nous ayons
a cet égard nous viennent des bords de la mer Baltique.
Les observations exacies montrent clairement un sou-
levement des cötes de la Suede et de la Finlande, de
1522 par an au maximum.
Nous sommes un peu plus au clair sur la rapidité de
la destruction des montagnes, provenant à la fois du
délitement des roches et de l’ablation par les eaux. Le
premier disloque les masses rocheuses et les prépare au
transport dans le fond des vallées et hors des montagnes.
Ce transport se produit presque exclusivement par les
eaux courantes qui emportent les matériaux désagrégés,
dénudent ainsi de nouvelles couches de roches et les
rendent accessibles aux influences atmosphériques. On a
désigné cette ablation superficielle des terrains par le mot
peu heureux de dénudation, et réservé le mot d’éro-
70 SOCIETE HELVETIQUE
sion à l’ablation produite dans le lit des rivières, c’est-à-
dire à l’excavation des vallées.
Comme, abstraction faite des poussières qui ne jouent
un rôle essentiel que dans les déserts, toutes les matières
enlevées passent par les rivières, on devait songer à
déterminer la masse de roches qui traverse en un an le
profil d’un cours d’eau. Cette voie a été suivie par tous
ceux qui se sont occupés de la question, par Lyell, Archi-
bald Geikie, Mellard Reade, etc. Quelque intéressants
que soient les chiffres obtenus, ils présentent cependant
malheureusement une grande incertitude et cela par di-
verses raisons. Ils reposent souvent seulement sur les
observations de quelques mois, ou même de quelques
semaines. Or l'entraînement des matières en suspension
varie avec la masse d’eau et souvent beaucoup plus que
celle-ci. On ne peut guère conclure le transport annuel
total d’après des observations de peu de durée. Mais
même d’après des observations d’une année entière on ne
peut pas tirer des valeurs ayant une signification géné-
rale. Car la masse d’eau subit d'une année à l’autre des
variations qui influent aussi plus fortement sur le trans-
port. Il peut arriver que dans une année il ne passe à
travers le profil des fleuves qu’une petite fraction de ce
qui a passé dans l’année précédente. D'après Penek, par
exemple, les boues entraînées dans la mer par le Danube
ont été de neuf à treize fois plus abondantes dans les
années humides 1870 et 1871 que dans les années
sèches 1863 et 1865. Il faut donc pour fixer le charriage
annuel moyen disposer d'observations poursuivies sans
interruptions pendant plusieurs années. Or de telles séries
d'observations sont rares.
Les masses rocheuses qu’une rivière emporte de son
DES SCIENCES NATURELLES. 71
territoire descendent sous trois formes, au fond du fleuve
comme cailloux roulés et sables, en suspension à l’état de
boue, et en dissolution dans l’eau. Pour mesurer leur quan-
tité totale, trois déterminations différentes sont donc néces-
saires. Ce n’est que pour les grands fleuves des plaines
que l’on peut se contenter de deux déterminations parce
que le transport des cailloux roulés est nul ou du moins
sans importance. Ces trois mesures n’ont été faites ac-
tuellement pour aucun cours d’eau. Le plus souvent
on ne possède qu'une seule donnée, et ce n’est que pour
un très petit nombre de points de la terre que l’on peut
actuellement indiquer d’après des observations directes
la valeur de l’ablation.
Les masses qui sont emportées en suspension ou en
dissolution sont relativement faciles à déterminer. On
puise pendant plusieurs années régulièrement de l’eau de
la rivière, on détermine par filtration la quantité de
matière en suspension par litre d’eau, et par évaporation
la quantité de matières en dissolution. Si l’on connaît en
même temps le débit total du cours d’eau on peut en dé-
duire la masse totale des matières entraînées. Malheureu-
sement on ignore souvent les débits précisément pour les
points où les déterminations ont été faites. Il faut alors
déduire le débit annuel approximatif de la quantité de
pluie tombée, ce qui est très peu précis.
Sl est beaucoup plus difficile de tenir compte de l’en-
trainement des cailloux au fond des cours d’eau. Les
données à cet égard manquent presque complètement, car
le déplacement des cailloux ne s’opère pas continùment
mais par à coups dans les crues.
Ce transport peut être obtenu d’une manière plus sûre
par la mesure de l’accroissement des dépôts formés à l’em-
12 SOCIETE HELVETIQUE
bouchure du fleuve. Il suffit d’établir tous les dix ou vingt
ans une carte exacte de son delta au-dessus et au-dessous
de la surface de l’eau et de mesurer l’accroissement.
Cette méthode est malheureusement inapplicable sur les
cötes de la mer parce que les courants entraînent des
quantités de matières considérables; mais elle donne d’ex-
cellents résultats dans les lacs. C’est ainsi que Heim a
mesuré la dénudation du bassin de la Reuss au-dessus
du lac des Quatre cantons. D’après l’accroissement du
delta en 27 ans, il a trouvé une ablation de 0,182 mm par
an. En ajoutant les masses suspendues ou dissoutes on
arrive à une ablation de 0,3 à 0,4 millimètres.
La Kander offre une excellente occasion de déterminer
de cette manière la grandeur de l’ablation. Cette riviere
tombait autrefois dans l’Aar un peu au-dessous du lac de
Thoune. En 1714 elle fut conduite directement dans le
lac et elle a déposé depuis lors un delta de 70 hect. Un
de mes élèves, M. le D’ Th. Steck de Berne, a determine
exactement la grandeur et le volume de ce delta et en a
déduit l’ablation dans le bassin de la Kander'. Rien que
par le dépòt du delta on trouve une ablation annuelle de
0,2802%, en y ajoutant par estimation la part des ma-
tieres suspendues et dissoutes, on arrive à 0,9®® par an
ou 5 cm. par siècle, soit environ 1 m. en 2000 ans.
Je reproduis ici tous les chiffres sùrs, que je possede
actuellement, sur la dénudation de diverses contrées.
! D’après Steck. Jahresb. d. Berner geog. Ges. 1893.
DES SCIENCES NATURELLES. 73
Ablation annuelle dans le bassin de differents fleuves.
Elbe! au-dessus de Tetschen (matières dissoutes et 0,012 mm.
Seine! » de Paris suspendues) 0,024 >»
Meuse! » de Liège » 0,050 »
Danube!» de Vienne » 0,056 >»
Rhöne? » de Villeneuve » 0,44 >»
Arve? » de Genève > GALLES
Reuss* » du Lac des 4 Cantons (accroissement 0,18 »
Kander >» du Lac de Thoune du delta) 0,28 >
Amudarja! (matières en suspension) 0,12 >»
Indus! » O7
Gange! » 0,30 »
Irawaddy! » 0,31 >»
Yangtsekiang’ (mat. susp.) 0,07 »
Mississipi! » 0,045 >»
Nil! (mat. diss. et susp.) 0,015 »
Aucun de ces chiffres — à l’exception du Nil, de la
Seine et de la Meuse oü le transport des cailloux est
probablement nul — ne donne la denudation com-
plète ; ils nous donnent cependant une idée des grandeurs
dont il s’agit, d’autant plus que d’après les données exis-
tantes nous pouvons conclure approximativement celles
qui nous manquent.
Le résultat général que l’on peut déduire de ce tableau
est que dans des plaines de latitudes moyennes la dénuda-
tion annuelle est souvent de 0,022 seulement et n’atteint
nulle part 0,1%. Dans les grands bassins des Alpes elle
va à ‘/,"n et il paraît en être de même pour les grands
fleuves de l’Inde.
! Je dois ces dates à l’amabilité de M. le professeur Penck qui
les a décrites de nouveau.
2 D’après Forel.
® D’après Baëff.
# D’après Heim.
5 D’après Steck.
74 SOCIETE HELVETIQUE
Nos données se rapportent à des bassins de grandeurs
très différentes. Mais plus un bassin est grand, plus il
y aura de différences de dénudation entre les différents
points. Même dans les districts relativement sans impor-
tance de la Reuss et de la Kander, nous trouvons de larges
vallées où la rivière dépose ses cailloux aussi bien que
des sommets où l’ablation est intense. Nos chiffres ne
donnent que la moyenne du district entier ; cette moyenne
est forcément dépassée de beaucoup en certains endroits;
le chiffre maximum de 0,5®® par an trouvé ci-dessus
est donc seulement une limite inférieure des plus grandes
dénudations possibles. Dans de telles circonstances on ne
peut malheureusement savoir si la dénudation suffit à
compenser le soulèvement des montagnes, en abaissant
un district autant que celui-ci est soulevé dans le même
temps.
Nous en sommes encore aux premières tentatives pour
mesurer les forces qui déterminent la forme de la surface
de la terre. Pour aller plus loin, il faut étudier les régions
où agissent le plus rapidement les actions qui forment les
montagnes, et celles qui les détruisent. Aucun pays ne se
prête mieux à cette étude que la Suisse.
Pour mesurer les changements que notre sol subit sous
l’action des forces qui forment les montagnes, une série
de travaux préparatoires sont déjà faits. Un réseau de
triangulation est établi, de nombreux nivellements sont
conduits au travers du pays. Une répétition de ces me-
sures après quelques dizaines d'années montrera sans
doute d’intéressants changements dans la situation de
differents points. Aussi ne faut-il qu’attendre.
Au contraire l’ablation peut étre observée et mesurée
directement des maintenant. Il n’y a qu’a suivre exacte-
DES SCIENCES NATURELLES. 75
ment le travail de nos rivieres. Il faut d’abord établir des
observations exactes de l’accroissement des deltas dans les
nombreux lacs de la Suisse. Comme depuis vingt ans
tous les grands lacs ont été sondés par le bureau topo-
graphique fédéral, une répétition de ces sondages dans le
voisinage de l'embouchure des rivières donnera directe-
ment l'accroissement des deltas.
Il faudrait ensuite puiser régulièrement de l’eau en des
points convenablement choisis de diverses rivières et dé-
terminer les quantités de matières en dissolution et en
suspension qu’elle contient ei en même temps les
débits, aux mêmes points et aux mêmes moments.
Car ces dernières mesures manquent complètement en
Suisse sauf pour l’Aar près d’Aarau et pour le Rhône
au-dessus du lac Léman et près de Genève.
Ces observations continuées pendant quelques années
fourniront des données des plus importantes permettant
de calculer l’ablation totale en Suisse et ses relations
avec les altitudes, avec l’inclinaison du sol, la nature des
roches, l’abondance des pluies, etc.
Une telle tàche est au-dessus des forces d’un travail-
leur isolé, elle mérite d’être entreprise par la Société
helvétique.
M. J. PıccArD, professeur de chimie à Bâle, a entre-
tenu la 2% assemblée générale des expériences qu'il a
faites aux entonnoirs de Bonport (vallée de Joux).
On admettait depuis longtemps que l’eau du lac Bre-
net, qui s’engouffre dans les entonnoirs, réapparaît aux
sources de l’Orbe. Néanmoins cette hypothèse n'avait ja-
mais été confirmée par l'expérience, bien que la preuve
eût présenté un grand intérêt scientifique et pratique.
76 SOCIÉTÉ HELVETIQUE
Récemment encore, MM. Forel et Golliez tentèrent de la
fournir, en jetant dans les entonnoirs de Bonport une
solution de violet d’aniline acide; après quoi ils atten-
dirent vainement, pendant quatre heures et demie, que
l’eau sortit colorée aux sources de l’Orbe. Le résultat
négatif de cet essai provenait de ce que la matière colo-
rante employée avait été décomposée dans le sol calcaire.
En outre, le temps d'observation aux sources de l’Orbe
avait été insuffisant.
M. Piccard a répété l'expérience, en employant une
solution de fluorescéine, substance qui possède un pou-
voir colorant considérable et ne présente pas les incon-
vénients du violet d’aniline.
N'ayant prévenu personne, M. Piccard jeta la solution
colorante dans les entonnoirs de Bonport, et s’en alla
sans attendre le résultat de son expérience. Ce furent les
journaux qui lui en apprirent le brillant succès; ils racon-
terent que l’eau de l’Orbe avait été colorée en vert pen-
dant 18 heures. D’après les observations faites, l’eau a
commencé à ressortir colorée 50 heures après l’introduc-
tion de la fluorescéine. La durée du passage peut être
évaluée à 12 heures. Chose curieuse, si elle se confirme,
on prétend que le Nozon s’est aussi coloré en vert. Comme
le liquide colorant n’a pas été versé dans le lac, mais
seulement dans l’entonnoir, cela prouverait qu'il existe
de vastes chambres souterraines alimentant à la fois les
deux rivières ‘.
M. Piccard tient à rassurer la population des bords de
l’Orbe, que la coloration inusitée avait vivement inquié-
tee. La fluorescéine n’est pas vénéneuse ; elle se trouvait
! D’après des renseignements ultérieurs, la nouvelle de la colo-
ration du Nozon ne s’est pas confirmée (Piccard).
DES SCIENCES NATURELLES. Hel
d’ailleurs dans l’eau à un degré de dilution tel, qu’elle
ne pouvait avoir aucune influence nuisible sur les pois-
sons’. Pour mieux convaincre son auditoire, il avale
séance tenante un verre de ce liquide, couleur émeraude,
bien plus concentré que ne l'était l’Orbe au moment de
l'expérience.
Une discussion s’engage à la suite de cette communi-
cation.
M. ForEL était persuadé depuis longtemps de l’origine
lacustre des sources de l’Orbe; la nature de l’eau, ses
variations de température, coïncidant avec celles du lac,
en étaient un indice certain. MM. Lucien Reymond et
Aubert avaient déjà essayé en 1865, sans succès d’ail-
leurs, d’en fournir la preuve directe. L’orateur félicite
M. Piccard du brillant résultat de son expérience.
M. Ch. Durour avait remarqué, il y a 40 ans environ,
que l’eau de l’Orbe a un goût fade et insipide, semblable
à celui de l’eau du lac; il avait vu dans ce fait un indice
de son origine lacustre, qui ne fait plus de doute aujour-
d’hui. Il félicite également M. Piccard.
M. GoLLiez donne un compte rendu de l’excursion de
la Société géologique dans le Chablais. Ce compte rendu
doit nécessairement être court afin de ne pas entrer ici
dans des détails qui seront mieux à leur place dans la
communication de M. Lugeon sur cette région. M. Golliez
s'exprime à peu près comme suit :
1" journée. Le premier jour employé à parcourir en voi-
ture la distance qui sépare Thonon de St-Jean d’Aulph,
‘ Le degré de dilution de la fluorescéine, pendant le passage
maximum, peut être évalué à 0,000,000,006; et le volume du
canal souterrain & 200 mille mètres cubes.
78 SOCIETE HELVETIQUE
nous a permis, gràce a de nombreux arréts, de constater
l’exactitude de la coupe que nous avions en mains. Nous
rencontrons d’abord la belle et classique région des allu-
vions de la Dranse. Plus loin les relations du flysch re-
couvert par le trias (gypse) d’Armoy sont des plus nettes
et nous montrent en ce point d’une façon éloquente le
phénomène de grand recouvrement des Préalpes sur Féo-
cène. Ce que nous appellons la grande écaille ou le pre-
mier anticlinal.
De là nous pénétrons dans la zone du lias puis dans
celle du malm en touchant du doigt, pour ainsi dire,
chaque anticlinal et synclinal de cette région. Les barres
de malm si caractéristiques du paysage géologique des
Préalpes nous permettent en outre de suivre encore à
d’assez grandes distances les accidents relativement sim-
ples et que les profils À et 2, dont nous sommes tous
munis, rendent fidèlement. Accessoirement nous visitons
er passant au Jotty les belles gorges de la Dranse qui
coule entre deux parois très rapprochées de malm, à une
grande profondeur.
Au pont de Couvaloup nous entrons dans la zone du
flysch, dont le paysage est aussi rond que le précédent
était hérissé de pointes et orné de parois sauvages. La
route nous permet d'atteindre encore des anticlinaux cré-
taciques, puis une dernière klippe de malm derrière
laquelle nous entrons dans le bassin de St-Jean d’Aulph.
Notre première journée s’arrétait là et nous avons fini
d’utiliser notre temps en faisant une petite visite aux ro-
chers voisins, escarpements de brèche du Chablais et de
dolomie triasique occupant une position très complexe
dans le flysch et dont le lendemain nous réservait l’expli-
cation.
DES SCIENCES NATURELLES. 79
2° journée. Notre itinéraire était combiné pour nous
montrer le bord de la région de la brèche du Chablais,
en un point du reste très compliqué de son contaet avec
le flysch. Rien de plus intéressant au point de vue tecto-
nique que cette course par le Mont-Dévian, Lesse d’A-
mont, les chalets et le col de Brion, le col et les chalets
de Lens, le lac de Montrion.
Le profil que nous avons en mains nous montre sans
interprétation ce que nous rencontrons dans la montée,
savoir:
Flysch renversé (plong‘. SE), brèche supérieure, schis-
tes ardoisiers (verticaux), dolomie du trias, quartzite
(plong‘. SW 60°), permien (SW 40°), crétacique et flysch
(plong. SW 30°) puis par deux alternances de flysch et
de crétacique on va dans le torrent de l’Essert tomber
sur le malm.
On voit donc le crétacique rouge et le flysch passer
sous le permien, entre le malm et le permien.
De l’autre côté de la coupe, du torrent de l’Essert à la
pointe de Nantaux, on voit de bas en haut : malm, cré-
tacique, brèche inf., schistes moyens, brèche sup. Nous
trouvons même comme dessert au point où nous avons
déjeuné, de la cornieule pincée entre le crétacique et la
brèche inf. Ainsi tout nous présage ici un très considé-
rable accident. En tout cas le massif de la brèche est ren-
versé par-dessus le crétacique et le flysch. Ce trias et ce
lambeau de permien (l’un des rares qu’on connaisse dans
le Chablais) nous indiquent des chevauchements et des
étirements très grands. Tous les participants à la course
sont convaincus qu'on est en face d’un grand anticlinal
faillé, étiré et renversé sur les régions voisines. On entend
alors les explications de MM. Renevier et Lugeon (ce
80 SOCIETÉ HELVETIQUE
dernier surtout a étudié la region de la breche), d’où il
ressort que ce faciès curieux des terrains jurassiques pré-
sente sur tout le bord de son ellipse de tels renversements,
ce qui donne à cette nappe de brèche la disposition que
ces Messieurs ont appelé du terme très pittoresque de
champignon de la brèche.
Plus tard, dans les semaines qui ont succédé à la
course, M. Golliez, reprenant les observations faites au
cours de l’excursion, a proposé l’interprétation suivante
de cet accident si considérable. Il faut interpréter le cré-
tacique qui pointe dans le flysch des chalets de Brion,
comme des anticlinaux venus des couches crétaciques qui
sont sous la pointe de Nantaux, et paraissent par consé-
quent dans la coupe comme des synclinaux de crétacique
dans le flysch. Dès lors M. Lugeon, dans d’autres cour-
ses, a vérifié l’exactitude de cette manière de voir, en ce
qu'il a pu constater le bas d’un de ces faux synclinaux
et l’a trouvé noyé dans le flysch. On a donc le dessin sui-
vant du profil.
sar D ev eta,
DES SCIENCES NATURELLES. 81
su -
BEN re wi i DoS Bed
aa MS
Ip N Liar
CADI
N ER; ata
Du col de Brion au col du Lens nous continuons à
nous pénétrer de la réalité de cet accident, en même
temps que nous prenons connaissance de la subdivision
de la breche du Chablais en ses trois groupes, la brèche
inférieure et la brèche supérieure séparées par le groupe
des schistes moyens de la brèche ou schistes ardoisiers.
Cette ingénieuse division due à M. Lugeon paraît ici très
nette. En outre nous entrevoyons combien une explica-
tion satisfaisante des conditions d’origine de la brèche va
être difficile à donner. Le caractère anguleux des débris,
la nature polygénique des galets, aspect régulièrement
lité des bancs de brèches quelquefois peu épais, la pré-
sence de schistes à petits lits et très limoneux, tout cela
constitue un ensemble de conditions si diverses, qu’elles
laissent en la plupart d’entre nous à peine soupçonner
comment ce complexe a pris naissance.
Aux chalets du Lens une pluie persistante nous force
a nous dévaler rapidement jusqu’à l’hôtel du lac Mont-
riond où nous trouvons auprès de M. et M" Michel-Lévy
le plus aimable accueil.
82 SOCIETE HELVETIQUE
Entre Montriond et Morzine l’état de nos individus ne
ne nous a plus permis de faire assez de géologie pour
juger de cette region où la breche et surtout les schistes
ont un immense développement et où le flysch vient recou-
vrir la brèche.
3e journée. Question brùlante des klippes cristallines
du flysch au plateau des Gets.
Le plateau des Gets, compris entre la Dranse et le
Giffre, de Morzine à Taninges, serait un vulgaire plateau
de flysch ondulé, s’il n’y apparaissait, pour en relever
l'intérêt, de nombreux pointements de roches cristalli-
nes éruptives tant acides que basiques : des pointements
de protogine, de granulite, de diabases.
Il serait un peu long de donner ici la description de
chaque pointement, mais il importe en tout cas de fixer
autant que possible les résultats généraux de la journée.
Les pointements sont à différents degrés entourés de
brèches diverses ou de schistes rouges lilas et noirs, le
tout est entièrement noyé dans le flysch environnant.
Notre première constatation c’est que les pointements
avec leurs brèches et leurs schistes sont pincés dans du
flysch.
En second lieu, comme il s’agit de fixer l’äge des
schistes rouges lilas ou noirs dans lesquels les pointe-
ments sont inclus et que ces schistes sont sans fossiles,
c’est plutôt de l’impression personnelle, à l’œil, que doit
ressortir cet âge. Or l’ensemble des participants à la
course inclinent à croire que ces schistes ne sont pas
éocènes. La majorité sinon tous pensent que c'est du trias
qu'ils se rapprochent le plus.
Cela donnerait donc un appui à ceux qui pensent que
ces roches éruptives sont anciennes et non contemporai-
DES SCIENCES NATURELLES. 83
mes du flysch. Il est certain que le pointement de proto-
gine de la Rosière par exemple, qui représente une lame
«de près d’un kilomètre de longueur prend une importance
peu commune dans cet ordre d'idées,
C’est au prix de bien des discussions que ces conclu-
sions ont été élaborées; il serait fastidieux de les rappeler
ici car elles n’avaient d'intérêt qu’en face même des lieux
en litige.
4me journée. Cette journée dans la vallée du Giffre
devait nous montrer d’une part le contact anormal de la
brèche et des Préalpes extérieures à Matringes, de l’autre
le contact anormal de la brèche et des hautes Alpes à
Samoëns. C'est-à-dire que nous parcourions ainsi tout
le champignon.
A Matringes on trouve dans la montée par la Chapelle
‘de Saint-Gras et Geblu le grand anticlinal étiré et ren-
versé du bord du champignon, avec un petit accident
secondaire de lias entre deux trias. On a donc la succes-
sion : crétacique, malm, faille trias, lias, trias breche. Le
pli est versé vers le N. W. Les profils de cette excursion,
‘tant le profil général de M. Renevier que les intéressants
profils de détail de M. Lugeon rendent mieux compte de
ces faits qu’une description. J’insisterai icì seulement sur
le fait que les schistes d’apparence flyscheuse accompa-
gnant le gypse à Geblu, ainsi que les couches rouges, que
d’autres avaient confondues avec du crétacique, sont bien
triasiques et pincées dans le premier antielinal de trias,
ce que Alph. Favre avait déjà vu en partie. Le réthien
qui surmonte ce trias est remarquablement fossilifère.
En chemin pour rentrer à Taninges, M. Lugeon qui
connait très bien cette région nous a montré des détails
très curieux du renversement et chevauchement du cham-
84 SOCIETE HELVETIQUE
pignon, ainsi que, derrière Taninges, l’indice de l’exis-
tence dans la profondeur du synclinal de la Chevasse,
sujets très captivants de tectonique que M. Lugeon déve-
loppera dans le mémoire qu'il prépare en ce moment.
A Samoëns les relations sont plus simples. On accoste
derrière le village le nummulitique qui est par-dessus le
gault, ces facies haut-alpins sont surmontés de flysch
qui supporte la cornieule, le lias et les brèches. L’ensem-
ble forme donc un grand anticlinal dejete vers le SE, c’est
l’autre bord du champignon de la brèche qui recouvre
les hautes Alpes, lesquelles passent donc sous les Préal-
pes. Ces points sont très bien mis en lumière par les ex-
plications de nos intéressants guides.
Ve journée. Le rapporteur de la course n’a pas pu
assister a la promenade de la pointe d’Orchez. M. de Mar-
gerie, qui a bien voulu compléter ce compte rendu, a
constaté que les indications données dans le programme
et les profils se sont trouvés conformes aux faits observés
par les excursionnistes. La pointe d’Orchez qui avait paru
si difficilement explicable, semble être maintenant dé-
brouillée par les travaux de M. Lugeon. Les excursion-
nistes, rentrant sur Genève par la vallée du Giffre, ont
encore pu admirer l'exactitude des profils de M. Rene-
vier dans les Préalpes extérieures, zone du malm, zone
du lias et région mollassique. Le synclinal de mollasse
entre les Voirons et le mont Vouan a terminé dignement
cette course dans cette belle région.
Outre les deux guides MM. Renevier et Lugeon, les
participants à la course étaient : MM. Michel-Lévy, direc-
teur du service de la carte de France, Marcel Bertrand, de
Margerie, Kilian, Haug, Delebecque, Duparc, Ritter, Sarasin,
Vionnet, Grandjean, Wehrli, Porschnew et Golliez. Ils ont
DES SCIENCES NATURELLES. 85
exprimé par l’intermediaire de M. Golliez leur admiration
pour les belles et consciencieuses études de MM. Rene-
vier et Lugeon et ils félicitent le service de la carte de
France, son directeur surtout, de n’avoir rien négligé
pour permettre à ces deux messieurs de mener à bien, à
très bien plutôt, l’étude de cette contrée si compliquée.
M. le prof. GoLLIEZ entretient la section de sa décou-
verte des anciens plissements précarbonifères qu’on peut
nettement remarquer dans les schistes cristallins qui for-
ment le soubassement de la Dent-de-Moreles. Ces schistes
cristallins forment deux groupes distincts, les deux mêmes
groupes que M. Michel Lévy a distingués dans la vallée
de Chamonix. En empruntant aux notations de la carte
française la manière de dénommer ces couches, nous
appellerons les plus jeunes : groupe des cornes vertes ou
(X), et les autres: groupe des micaschistes ou (Z,). Les uns
et les autres sont abondamment parcourus de filons de
granulite, granite, pegmatite, tantôt en filons bien indi-
vidualisés comme les remarquables filons des gorges du
Trient, tantôt en filons minces et injectés entre les feuil-
lets des couches, formant ainsi de faux gneiss.
Sur la section comprise entre Lavey-les-Bains et Fol-
laterres on voit le groupe des cornes vertes se répéter
quatre fois, formant par conséquent quatre synclinaux
laissant entre eux trois anticlinaux de micaschistes. Les
couches ont une direction environ NNE.-SSO. et plon-
gent presque partout de 60-80° ESE. Ce qui donne à
ces plis une très grande ampleur.
C'est sur les anticlinaux et synclinaux rasés que repo-
sent les autres terrains avec de remarquables discordan-
ces. On voit entre autres le carbonique formant un grand
86 SOCIÉTÉ HELVETIQUE
synclinal dont le flanc oriental repose sur les cornes
vertes, tandis que l’autre flanc coupe entre Dorenaz
et ’Haut-d’Arbignon à travers un anticlinal de schistes
micacés jusqu'au nouveau synclinal de cornes vertes.
Cette discordance du carbonique n’a jamais été démontrée:
aussi bien jusqu'ici. Une discordance plus nette encore,
c’est celle du trias sur les schistes anciens et sur le car-
bonique. Ce fait, qui est constant dans toute notre région,
a déjà été signalé plus d'une fois, mais il a ici un intérêt
de plus, puisque la même bande de trias empiète sur le
carbonique et sur les schistes cristallins à la fois en dis-
cordance. Cette discordance est telle qu’elle met parfois.
le trias et les schistes presque à angle droit l’un sur
l’autre.
Donc, sous le grand pli couché, qui n’interesse que
les terrains supérieurs au trias, on voit en discordance
un puissant synclinal de carbonique, et sous ce synclinal
et le pli couché une série de quatre synclinaux anciens.
M. Golliez, après avoir rappelé les généralités sur les
mouvements anciens huroniens, calédoniens, etc., pense
que l’on doit maintenant interpréter la série des plisse-
ments de la Dent-de-Morcles de la façon suivante :
Les plissements des schistes représentent la vieille
chaîne précarbonique à laquelle on a donné le nom de
chaîne calédonienne. Le carbonique s’est déposé en dis-
cordance sur elle en provoquant des dénudations énormes
qui ont mis à nu même les granulites profondes.
Ensuite vient le mouvement hercynien qui a fourni la
discordance entre les terrains carboniques et le trias.
Enfin, le grand pli couché qui va du jurassique au flysch
représente le plissement alpin.
Il est en outre intéressant de constater que ces plisse-
DES SCIENCES NATURELLES. 87
ments se sont reproduits aux mêmes points. Ainsi, le syn-
clinal hercynien des terrains carboniques repose dans un
synclinal calédonien de schistes cristallins, et le grand
synclinal du pli couché alpin repose dans le synclinal car-
bonique. Ceci justifie les vues récentes de M. Marcel Ber-
trand sur la permanence des plissements aux mêmes
lieux.
M. Golliez expose les vues contradictoires de M. Heim,
qui pense que les plissements des schistes ne sont qu’un
foisonnement profond de ces masses. M. Golliez insiste
sur la nouvelle interpretation qu’il donne maintenant de
ces phénomènes, car pour lui la coupe de la Dent-de-
Morcles paraît démonstrative.
L’auteur ajoute qu’il a trouvé dans les cornes vertes
un poudingue ancien plus vieux que le carbonique. C’est
la première fois qu’on trouve un tel poudingue dans nos
Alpes. Les éléments en sont fort grands, quelquelois
céphaliques, et sont des granulites et des quarzites ci-
mentés par une pâte excessivement métamorphique. Ce
poudingue nous prouve combien le ruissellement devait
être grand, déjà avant ie carbonique et avait dû être long,
pour que l'érosion ait pu déchausser les masses des gra-
nulites profondes. Par conséquent, combien aussi les
montagnes précarboniques (soit calédoniennes) ont dû
être grandes.
M. Renevier, prof., et M. Termier, le savant directeur
adjoint de l’École des mines de St-Étienne, qui tous deux
ont parcouru cette région en compagnie de M. Golliez, ont
été convaincus de la justesse des vues exposées par lui,
tant au sujet des plissements calédoniens qu’à celui du
poudingue ancien.
88 SOCIÉTÉ HELVETIQUE
M. le prof. BorHm de Fribourg en Brisgau présente à
la société des coraux de l’espèce Syringopora fascicularis,
remarquablement conservés, provenant des calcaires silu-
riens de Grogarn dans l’île de Gotland. Ces calcaires
contiennent en grand nombre des Pleurotomaria planor-
bis et des Stromatopores sur lesquels sont presque tou-
jours fixés les coraux mentionnés. Ceux-ci sont silicifiés
ce qui permet de les dégager très facilement par l’acide
chlorhydrique.
M. BoEHM montre ensuite des fossiles provenant des
calcaires à Rudistes du Col dei Schiosi près du Monte
Gavallo et de Calloniche sur le lac de Santa Croce
(ces deux localités sont dans le Frioul). L’on pou-
vait encore, il y a peu de temps, hésiter pour l’âge de la
faune du Col dei Schiosi entre le Cénomanien supérieur
et le Turonien. D’une part en effet on y trouve des
Caprines que M. Douvillé considère comme limitées exclu-
sivement au Cénomanien supérieur; d’autre part, M. Pi-
rona a décrit un Hippurites hirudo de la localité en ques-
tion et les Hippurites ne commencent que dans le Turonien.
Mais M. Boehm qui a retrouvé de ces prétendus Hippurites
munis cette fois de leur opercule, les considère comme
n’etant certainement pas des Hippurites ; peut-être sont-
ce des Monopleures. Rien n’empéche donc maintenant de
considérer la faune du Col dei Schiosi comme du Céno-
manien supérieur.
A Calloniche sur le lac de Santa Croce M. Boehm a
trouvé, il y a quelques années, un second affleurement de
calcaire à Rudistes très riche en fossiles. Les Actæonelles
y abondent et paraissent devoir s'identifier avec l’Actæo-
nella gigantea. L’Hippurites Oppeli s’y trouve admirable-
DES SCIENCES NATURELLES. 89
ment conservé. L'on n’y retrouve pas une seule forme
du Col dei Schiosi et les fossiles mentionnés prouvent
qu’on a affaire ici aux véritables couches de Gosau.
M. Maurice LUGEON, assistant de géologie à l’Univer-
sité de Lausanne, fait une communication sur la Région
de la brèche du Chablais, son rôle vis-à-vis des Préalpes inté-
rieures el vis-à-vis des Hautes-Alpes calcaires.
La région de la Brèche du Chablais s’étend de la vallée
du Giffre à celle du Rhône. Elle a la forme d'une grande
ellipse d'environ trente-cinq kilomètres de longueur; sa
plus grande largeur atteint quatorze kilomètres (seize si
l’on considère un lambeau de recouvrement sur le Mont
Chauffé).
Bien caractérisée par la singularité de ses faciès juras-
siques, la région de la brèche l’est encore par son
indépendance absolue vis-à-vis des régions voisines. Les
subdivisions possibles dans ce complexe bréchifère ont
été indiqués précédemment. L’äge jurassique de ces dé-
pôts a été établi sans conteste dans la Pointe-de-Grange
par M. Renevier. Là, sur quatre kilomètres, le crétacique,
accompagné de flysch, repose normalement en synclinal,
sur la brèche supérieure. M. Jaccard, de son côté, leur
attribuait aussi l’âge jurassique. M. Schardt reconnaît
maintenant que la brèche n'est pas éocène, qu'elle
n'est pas un faciès particulier du flysch. L’äge des brè-
ches est donc nettement déterminé. Cette détermination
certaine était de la plus haute importance: on n'aurait
sans elle pas osé donner les conclusions tectoniques
étranges auxquelles amène l'étude très détaillée de cette
curieuse region.
Partout, le long du»pourtour de l’ellipse bréchifère,
90 SOCIETE HELVETIQUE
les terrains de celle-ci se déversent sur les regions voisines.
Au nord-ouest, ils se déversent vers les Préalpes extérieu-
res, au sud-ouest sur le flysch de la vallée du Giffre. Au
nord-est, c’est contre la vallée du Rhône, et au sud-est,
ce deversement se produit contre les Hautes-Alpes cal-
caires, et par conséquent a l’inverse de celui de la Dent-
du-Midi. Autrement dit, la région de la brèche se déverse
suivant un anticlinal décrivant une ellipse, et quelle que
soit la direction d’une coupe tracée à travers la région,
cette coupe offre le phénomène du double renversement
anticlinal divergeant. La region de la breche du Chablais
a donc la forme d’un gigantesque champignon.
Le pied du champignon se réduit à 4 kilomètres sous
la Pointe de Grange. L’éloquence des coupes naturelles
de la vallée de Charmy et des environs de Morgins ne
permet pas d’en douter. Là les déversements de part et
d’autre ont une intensité de 6 kilomètres.
Dans les environs de St-Jean d’Aulph, des plissements
postérieurs à celui du chevauchement rendent le phéno-
mène extrêmement complexe. La Société géologique
suisse a pu s’en assurer dans son excursion.
L'étude du deversement au sud-est est excessivement
importante. Les déversements des Hautes-Alpes et ceux
de la région de la brèche vont à la rencontre l’un de
l’autre; le phénomène du double renversement synclinal
convergent se manifeste ici dans toute sa splendeur : le
Val d’Illiez est l’axe d’un double pli analogue à l'exemple
classique des Alpes de Glaris, découvert par Escher de la
Linth et complété par M. Heim.
Les actions de refoulement sont moins grandioses.
Des accidents singuliers les accompagnent. Le flysch, sur
lequel s’exercent les chevauchenfents, est moins tour-
menté que celui du double pli glaronnais.
DES SCIENCES NATURELLES. 9
La découverte d’un nouveau double-pli, qui ne peut
étre mis en doute, puisque deux séries de facies diffé-
rents se superposent, tranche en faveur de M. Heim le
differend célèbre qui existait entre lui et M. Vacek.
Ce sont les Hautes-Alpes qui passent sous la région
de la brèche, ce qui justifie l’hypothèse émise l’an dernier
par MM. A. Michel-Lévy et Lugeon, d’un noyau de résis-
tance sous la région de la brèche, noyau qui, par poussée
postérieure, fit ployer les chaînes des Préalpes à son extré-
mité nord-ouest.
Le facies des Hautes-Alpes, sur lequel chevauche la.
région de la brèche, présente à Collombey (Vallée du
Rhöne) les mömes plis déversés a l’ouest que M. Heim
indique dans ses coupes.
Par place, comme au-dessus de Matringe (Vallée du
Giffre), la structure en écailles est bien nette. Quelquefois
plusieurs plans de chevauchement se confondent en un
seul, par disparition des parties intermédiaires.
En d’autres lieux, un phénomène remarquable, de
chevauchement transgressif à la direction des plis exté-
rieurs, fait disparaître ceux-ci obliquement dans la profon-
deur (Chevasse, Tréveneuse).
Le faciès bréchiforme chevauche toujours. Les faciès
habituels des Préalpes extérieures ne participent pas au
chevauchement. D'où l'hypothèse à déduire, que d’ancien-
nes conditions orogéniques (phénomène de la continuité
du plissement) ainsi que l’hétérogénéité des faciès de pas-
sage ont préparé l’action d'aussi formidables et extra-
ordinaires dislocations.
Le double pli du Val d’Illiez se prolonge de la Vallée du
Giffre à la Vallée de l’Aar. Un anticlinal en ellipse (cham-
pignon) doit probablement exister dans les Préalpes ber-
92 SOCIETE HELVETIQUE
noises, comme la torsion des chaînes l’indique, d’où l’exis-
tence, la aussi, d’un noyau de résistance. Les recouvre-
ments des Préalpes sur les Hautes-Alpes sont, en tout cas,
très évidents au Pillon comme entre Gsteig et la Lenk.
A la suite de cet exposé, M. ScHARDT tient à témoigner,
que les belles observations faites par M. Lugeon l'ont
entièrement convaincu que la formation de la brèche du
Chablais est bien jurassique. Il est heureux de pouvoir
maintenant se rallier à l’opinion exprimée par MM. Rene-
vier et Jaccard et si bien démontrée par M. Lugeon. Tout
en félicitant ces géologues de leur succès, il tient à signa-
ler les progrès incessants, que fait la constatation du
phénomène des recouvrements dans les Préalpes, dont
il a été le premier a montrer des exemples il y a peu
d'années.
M. le prof. Hem, de Zurich, exprime le plaisir qu'il
éprouve à voir des phénomènes tectoniques, semblables à
ceux que Escher et lui ont relevés à l’extrémité orientale
du massif de l’Aar, constatés aussi vers l’ouest avec
exactement les mêmes caractères. L’on reconnaîtra bien-
tôt d’un bout à l’autre des Alpes ces grands plis couchés.
L'étude du Chablais a révélé l’existence de toute une
série de plis couchés déjetés vers le sud, contre la règle
habituelle. Or la possibilité de ce phénomène a été et
est encore souvent contestée par des auteurs qui se ba-
sent sur un point de vue théorique faux. Il faut, en effet,
admettre avec certitude que la direction absolue de la
poussée n’influe pas nécessairement sur le sens dans
lequel les plis sont déjetés. Si l’on ne veut pas reconnai-
tre qu’une voûte s’est déjetée dans le sens inverse de la
DES SCIENCES NATURELLES. 93
poussée vers le sud, il faudra dire : un synclinal couché
a été refoulé vers le nord sous l’anticlinal suivant. L’on
evite ainsi une contradiction apparente, et l’on peut ad-
mettre que le refoulement se fait toujours dans le sens de
la poussée, vers la profondeur s’il affecte les synclinaux,
vers la surface s’il affecte les anticlinaux.
M. Heim fait ensuite une courte comparaison entre
les plis couchés du Chablais et ceux de Glaris, et constate
que différents phénomènes de détail se retrouvent dans
les deux régions, ainsi les lambeaux pincés du flanc mé-
dian renversé, la réduction de ce flanc, les paquets en-
traînés le long du plan de recouvrement, la structure
laminée du flanc médian, ete., etc. C’est le poids de la
brèche jurassique dans le Chablais, du Verrucano avec
ses 700 mètres de puissance dans le canton de Glaris,
qui a permis la formation d’un grand pli couché. Dans
le Chablais, ce sont surtout les couches comprises entre
le trias et l’éocène, qui sont affectées par le plissement ;
dans la région de Glaris, le carbonifère l’est déjà.
Évidemment, les recouvrements sont beaucoup plus
considérables dans cette dernière contrée, mais les for-
mes de dislocations elles-mêmes sont tout à fait sembla-
bles dans les deux cas.
M. A. DELEBECQUE présente à la Société de nou-
velles photographies du glacier de Téte- Rousse et insiste sur
le danger que présente l’état actuel de ce glacier dans
lequel le lac intérieur tend à se reformer.
Il offre également à la Société un certain nombre de
cartes de lacs francais.
M.H.ScHARDT, professeur à Montreux, présente à la
94 SOCIÉTÉ HELVETIQUE
section les résultats de ses études géologiques et péirogra-
phiques sur le gneiss d’Antigorio.
Le gneiss d’Antigorio apparait sur le versant sud du
massif du Simplon dans une situation qui l’a fait envisa-
ger pendant longtemps comme formant le noyau d’une
voûte régulière, c’est-à-dire la partie la plus profonde du
massif du Simplon. C’est ainsi qu’il a été figuré dans les
profils publiés par MM. Renevier, Heim et Lory en 1870
et 1882, bien qu’au-dessous de ce gneiss ont eüt constaté
la présence de micaschistes et de roches dolomitiques,
calcaires et gypseuses. Ce dernier fait avait été reconnu
auparavant déjà par Gerlach. Dans son profil du Monte
Cistella-Alta, Gerlach montre nettement le gneiss d’Anti-
gorio sous forme d’un pli renversé vers le nord, reposant
sur les micaschistes inférieurs et recouvert par des mica-
schistes avec bancs calcaires, supportant à leur tour
du gneiss schisteux. Les études entreprises en 1890
m’avaient fait adopter primitivement la manière de voir
de MM. Renevier et Heim. Mais, depuis lors, deux nou-
veaux voyages au Simplon m'ont convaincu que les ob-
servations de Gerlach étaient justes.
Le gneiss d’Antigorio n’a pas de racine du côté du nord ;
il ne forme pas une calotte continue autour des mica-
schistes à bancs calcaires qui lui sont inférieurs, mais il
semble s’avancer comme une langue au milieu de la
masse de micaschistes et de gneiss schisieux de la partie
nord du massif. On peut faire cette constatation en re-
montant la vallée de Devero. Sur le versant sud, par
contre, le gneiss d’Antigorio s’enfonce certainement dans
la profondeur. La route du Simplon et le val d’Antigorio
en montrent des profils très compleis.
Par sa position et par sa structure, le gneiss d’Antigo-
DES SCIENCES NATURELLES. 95
rio offre un contraste assez frappant avec les gneiss
schisteux et fibreux qui composent le reste du massif du
Simplon (gneiss du Monte-Leone, gneiss de Strona, etc.).
Ceux-ci forment, comme les schistes lustrés bordant la
vallée du Rhône, une série de plis accusés par des répéti-
tions de zones de bancs calcaires et dolomitiques. Avec
ceux-ci apparaissent des micaschistes granatiferes gris,
couleur de plomb, qui sont surtout caractéristiques. M. le
prof. C. Schmidt est tenté de les identifier au terrain
jurassique.
Le gneiss d’Antigorio ne forme qu’une seule masse et
tranche d’autant plus avec son entourage schisteux que sa
structure est celle d’un gneiss granitoide. Ce dernier carac-
tere est particulièrement prononcé dans la gorge de
Gondo. Dans le val d’Antigorio cependant, et plus à l’est,
la texture schisteuse est plus prononcee, si bien que sur
la feuille XIX de la Carte géologique de la Suisse, ce
gneiss a été confondu avec les gneiss du Tessin. Mais
certains gneiss du massif du Tessin offrent également un
aspect massif et granitoide.
L'étude pétrographique spéciale a conduit aux consta-
tations suivantes :
Même dans les parties les plus granitoïdes du gneiss
d’Antigorio, on constate toujours une structure parallèle
assez accusée, indiquée par l'orientation des paillettes de
mica. Cette structure correspond à la définition d’un
« gneiss ordinaire granitoide. »
La roche typique se compose des minéraux suivants :
Minéraux essentiels : feldspath (microcline et plagioclase),
quartz, biotite vert foncé; accessoirement : apatite, tita-
nite; minéraux secondaires : muscovite, rutile (dans la
chlorite résultant du biotite décomposé), épidote, etc.
96 . SOCIÉTÉ HELVETIQUE
Le feldspath se montre parfois en cristaux assez grands
(mäcles de Carlsbad de 2-3 cm.); alors c’est toujours du
microcline. Il n’a méme pas été possible de constater cer-
tainement la présence de l’orthose. Le plagioclase corres-
pond à la composition An, Ab, (poids spécifique 2,641).
C’est donc un oligoclase assez basique.
Les deux feldspaths sont fréquemment entourés de
zones ou houppes à structure micropegmatitique (feld-
spath granophyrique). Il est cependant rare de voir des
cristaux complètement entourés de cet enchevêtrement de
quartz et de feldspath, vu que les divers minéraux sont
toujours brisés, accusant une forte compression. Le
quartz surtout est partoul réduit en grains souvent polyé-
driques ou s’enchevétrant, le feldspath de même. Ce der-
nier paraît avoir résisté plus longtemps à la compression
et ses cristaux sont souvent entourés d’une zone de tritura-
tion, dont les débris, en se mêlant localement aux grains de
quartz comprimé, donnent l'illusion d’une pâte à grain
fin de quartz et de feldspath. Cette cataclase a même fait
sentir ses effets sur la biotite, dont les paillettes sont
transpercées et lacérées proportionnellement à ce travail
mécanique; dans les gneiss les plus schisteux elles sont
déchirées en petits lambeaux. Il n’en est pas de même
du mica blanc, ce qui atteste l’origine secondaire de ce
dernier.
Le quartz, comme le feldspath, montre dans les frag-
ments un peu grands toujours le phénomène de l’extinc-
tion onduleuse. Les inclusions liquides, à libelles mobiles,
que renferme le quartz, sont alignées en traînées irrégu-
lières. .
La texture de la roche, déduction faite des effets de la
cataclase, est celle d’une roche granitoide; l’analyse citée
par Gerlach ne lui donne que 65,6 °/, de SiO,.
DES SCIENCES NATURELLES. 97
Comparé avec la protogine, le gneiss d’Antigorio s’en
distingue nettement par la fraîcheur de tous ses compo-
sants. La séricitisation et l’Epidotisation du feldspath, si
générales dans cette dernière roche, y font presque tota-
lement défaut. Le feldspath est presque aussi transparent
que le quartz, même lorsqu'il est brisé et fragmente.
Mais ce gneiss ne forme pas une masse homogène.
En faisant abstraction du fait que le haut comme le bas
de la nappe, épaisse de 1000-1500 m., offre une struc-
ture schisteuse beaucoup plus accusée que le milieu, ce
qui est attribuable aux dislocations, on trouve dans son
milieu des intercalations qui ne sont pas sans signification.
J'y ai constaté :
a) Intercalations micacées schisteuses, formant des traî-
nées ou lentilles parallèles à la schistosité du gneiss et
pouvant atteindre 4-5 m. d’epaisseur sur 500-1000 m.
de longueur. Ces intercalations sont particulièrement
riches en mica (le méme biotite vert foncé que dans le
gneiss), en titanite, apatite et épidote. Le feldspath est du
microcline ou de l’oligoclase, peu de quartz. Dans une
certaine variété le feldspath est combiné avec le quartz et
offre la structure micropegmatitique. Une autre variété
est riche en amphibole verte.
b) Intercalations acides, formant également des traînées,
ou des veines souvent ramifiees, soit paralleles, soit obli-
ques à la schistosité du gneiss, attestant que celle-ci a
été imprimée à la roche postérieurement au remplissage
de ces veines acides. Celles-ci ne sont pas des filons, car
elles s’effilent ordinairement. Si l’on supprime par la
pensée l’effet de la compression, leur texture est celle des
aplites. Ces intercalations acides contiennent peu de mica,
ou seulement du muscovite.
98 SOCIETE HELVETIQUE
c) A partces deux variétés de roches qui tranchent net-
tement avec le gneiss, on trouve dans celui-ci souvent des
traînées plus riches en mica, parfois aussi des zones lenti-
culaires, bien délimitées, auxquelles l'abondance du mica
donne une teinte plus foncée, bien que la structure soit
celle du gneiss. Elles rappellent dans une certaine mesure
les segregations basiques si caractéristiques pour les gra-
nites.
Tous ces caractères du gneiss d’Antigorio indiquent
une nature absolument différente des roches sédimentai-
res métamorphiques. On est amené à conclure que le
gneiss d’ Antigorio résulte de la consolidation d’un magma
primitivement fondu. Les intercalations micacées et les
traînées basiques s’expliquent par la tendance des maté-
riaux de même nature a s’accumuler pendant la cristal-
lisation, tandis que les intercalations acides paraissent
étre des craquelures formées pendant la consolidation et
remplies par du magma non encore consolidé, consé-
quemment plus acide.
La structure gneissoide résulte essentiellement de la com-
pression qu'a subie la roche aprés la consolidation. Il est
probable cependant qu’une certaine tendance à une struc-
ture parallèle a préexisté; elle est indiquée par la dispo-
sition des traînées micacées; c’est parallèlement à celles-
ci que la schistosité a dû se produire.
Il n’est pas possible de dire s’il s’agit d’une masse
intrusive, ou si ce gneiss appartient à la croûte de conso-
lidation primitive de la terre. La position actuelle de ce
terrain au milieu des micaschistes et gneiss schisteux est
certainement le résultat de dislocations énergiques. Ces
dislocations se sont probablement produites à une grande
profondeur et en présence d’une haute température, ce
DES SCIENGES NATURELLES. 99
qui expliquerait pourquoi le feldspath n’est presque jamais
décomposé, malgré la fragmentation et l’écrasement qu'il
a subi dans presque tout le massif.
M. ScHARDT rend compte de quelques observations
qu’il a faites au Mont-Caiogne et au Moni-Chemin, au-
dessus de Martigny, particulièrement à propos des ter-
rains sédimentaires qui s’adossent contre le flanc S.-E.
de ces montagnes. C'est entre le Mont-Catogne et le Mont-
Chemin que se termine le massif granitique (protogine)
du Mont-Blanc. Près de Champex la protogine accuse
encore une grande largeur, mais à l'approche de la vallée
transversale de la Drance, cette zone se rétrécit subite-
ment. Gerlach la fait s'arrêter au Clou, sur la face NE.
du Catogne. Cependant M. Schardt a encore reconnu la
protogine sur plusieurs centaines de mètres de largeur au
Mont-Chemin, quoique extrömement comprimée. Cette
roche y forme des bancs peu épais (1-2 m.) séparés par
du schiste séricitique et épidotifère. La première pensée
est celle de filons injectés, lits par lits, entre ces couches
schisteuses. Cependant l’examen attentif conduit aussi à
la supposition que ces faibles couches schisteuses peuvent
tout aussi bien être des plans d’écrasement et de glisse-
ment formés de débris triturés de granit, particulièrement
de feldspath transformé en séricite. Cette supposition
semble attestée par le fait que des cristaux de feldspath
brisés et usés sont souvent entourés d’une auréole de
séricite issue du produit de leur trituration.
Sur le flanc SE. du massif de protogine succède une
zone de schistes traversée par d’innombrablesfilons de por-
phyres quartziferes (granit-porphyre) qui pénètrent aussi
la zone marginale de la protogine; ils sont accompagnés
100 SOCIETE HELVETIQUE
d’autres filons de roches basiques et amphiboliques. Ces
terrains ont déjà fait l’objet d’une étude de M. le profes-
seur Græff, et M. Schardt n’insiste pas spécialement sur
leurs relations possibles avec la protogine, laissant à ce
savant le soin d’élucider cette question.
Quant aux terrains sédimentaires, ils s'appliquent sur
une surface presque absolument plane, inclinée au Mont-
Catogne de 50° et au Mont-Chemin de 40° au SE. Dans
les schistes injectés de filons de porphyre, le plongement
est généralement voisin de la verticale. Les schistes les
plus rapprochés de la surface de contact sont extrêmement
semblables à des schistes carbonifères, c’est sur ceux-ci
que repose en discordance le trias; il en est séparé par-
fois par une couche de conglomérat ou grès grossier et
se compose de calcaire dolomitique gris ou jaune très
homogene, ou bien décomposé à l’état de cornieule. Ce
terrain représente indubitablement la zone des cornieules
du trias. M. Schardt a constaté au-dessus :
Schiste et schiste calcaire avec un banc de lumachelle
contenant des débris de fossiles, dans lesquels on eroit
reconnaître des Modiola, des Placunopsis, des Cardium, etc.
Ce terrain correspond probablement à l'étage rhétien.
20-30 m.
Grès arkose de couleur grise. 20 m. Hettangien (9).
Schiste ardoisier exploité au-dessus de Sembrancher et
vis-à-vis, au Mont-Chemin, sous Vence. Nodules et fos-
siles pyriteux, Aegoceras planicosta et Schlotheimia angulata,
indiquant le lias inférieur.
Un niveau calcaire (brèche échinodermique), un peu
supérieur renferme des Ammonites indéterminables et
d'innombrables Bélemnites (B. cf. paxillosus); ce serait le
lias moyen.
DES SCIENCES NATURELLES. 104
Une épaisse zone schisteuse, avec alternances de bancs
calcaires grenus, représente le lias supérieur et le dogger ;
elle est surmontée d’un puissant massif de calcaire gris
compact (malm). C’est sur ce malm que se place la zone
des schistes lustrés, qui occupe sur plus de 4 kilomètres
de largeur la dépression entre le massif du Mont-Blanc et
le Mont-Combin. Ce sont d'innombrables alternances de
schistes, de grès en dalles, de zones calcaires, etc. interrom-
pues dans leur milieu par des dolomies, des cornieules et
du gypse. Le bord SE de cette zone offre, en contact avec le
carbonifère renversé par-dessus, des lits de calcaire spathi-
que, de brèche à échinodermes et des lits bréchiformes très
semblables à la brèche du Chablais ainsi que de la cor-
nieule et du gypse. Dans leur ensemble ces couches
représentent indubitablement les divers étages du jurassi-
que. Les dolomies et le gypse sont identiques à ceux du
trias.
La Pierre-à-Voir est un lambeau de roche dolomitique
et de calcaire-brèche, reposant comme un lambeau de
recouvrement au-dessus des schistes lustrés.
M. Correau d’Auxerre fait une communication sur le
Cidaris glandaria du Mont-Liban. Les piquants de cet our-
sin avaient déjà été rapportés par les croisés, et avaient
été identifiés, dans les premiers ouvrages de paléontologie,
avec un oursin commun en France, en Allemagne et en
Suisse dans le jurassique. Il y a quelques années M. Fraas
fit un voyage au Liban et distingua nettement le Cidaris
glandaria de l’espèce européenne à laquelle il donne le
nom de Cidaris glandifera. Dernièrement enfin M. Cot-
teau a eu entre les mains de nouveaux échantillons de
cette espèce et de celles qui l’accompagnent, et a établi
102 SOCIETE HELVETIQUE
que la faune à Cidaris glandaria est sans contredit
Cenomanienne. M. de Loriol est arrivé aux mêmes con-
clusions.
M. le prof. Penck, de Vienne, rapporte sur les lacs de
barrage glaciaire de l'ancien glacier du Rhin.
L’ancien glacier du Rhin remplissait, lors de sa troi-
sième et dernière extension, le bassin du lac de Constance,
jusqu’à la ligne de séparation entre les bassins du Rhin
et du Danube, qui est formée sur de grands espaces par
ses moraines terminales. Lorsque ensuite le glacier se
retira et aussi longtemps qu'il occupa l'emplacement du
lac, la pente de ces hauteurs tournée vers lui ne put pas
déverser ses eaux dans les conditions naturelles, et chaque
cours d’eau y forma un lac de barrage qui modifia son
développement et son niveau à mesure que le glacier se
retira davantage. Cette retraite s’effectua par phases suc-
cessives et fut interrompue par des arrêts prolongés. Un
premier arrêt eut lieu lorsque le glacier se fut retiré de
15 à 20 kilomètres; un grand nombre de petits lacs en- :
fermés entre la glace et la dernière moraine terminale
dans le Desgentausener Thal, le Pfrungener Ried et le
Weibachthal s’&coulerent dans le bassin du Danube,
tandis que d’autres, situés plus à l’ouest dans la région
d’Engen, s’écoulèrent par le Biberthal directement dans
le Rhin. Pendant le second arrêt dans la retraite du gla-
cier, lorsque celui-ci ne recouvrait plus que le lac de
Constance, pris dans le sens le plus restreint du mot,
c'est-à-dire sans le lac de Zell ni celui d’Ueberlingen,
s’etendait vers le nord jusque dans la region de Mecken-
beuren au sud de Ravensburg, et ne pénétrait plus dans
le Bregenzer Wald, un système important de lacs de bar-
DES SCIENCES NATURELLES. 103
rage glaciaire s’établit. Un de ces lacs se forma dans la
région du Bregenzer Ach et trouva son écoulement è
650 mètres de hauteur, à Rothenbach, au-dessus du Roth-
achthal, vers l’Argenthal. Là se trouvait à 535 mètres,
de hauteur un lac de barrage qui s’écoulait par une vallée
serpentante et occupée par d'importantes tourbières vers
le large bassin d’Emmelsboden. Celui-ci était lui-même
occupé par un lac dont le niveau s'élevait à 522 mètres
et qui s’écoulait par le Grenzbach dans l’ancien lac de
Ravensburg. Ce dernier occupait le Schlussenthal jusqu’à
520 mètres de hauteur et s’écoulait au nord de Gören-
berg par de petits ihalwegs aujourd’hui desséchés vers
l’ouest, dans les bas-fonds de Salem. Un quatrième lac
recouvrant ces bas-fonds et relié directement au lac
d’Ueberlingen, était limité vers le sud par le glacier et
s’elevait jusqu'à 440 mètres, une hauteur considérable-
ment supérieure à celle du lac de Constance après le
retrait complet du glacier. Enfin, c’est par le passage de
Stahringen, entre Radolfzell et Stockach, que le lac
d’Ueberlingen se deversait dans celui de Zell, qui s’écou-
lait è son tour dans le Rhin vers Stein. Nous avons ainsi
un système complet de cours d’eau depuis le Bregenzer-
wald jusque dans le Hegau, tout autour du lac de Cons-
tance, qu'on peut appeler système de l’Ach.
Il est très probable, d’après les hauteurs de séparation
des vallées de la Sitter, de la Thur et de la Tôss, que des
phénomènes analogues devaient exister aussi au sud du
lac de Constance.
On peut prouver l'existence du système glaciaire de
l’Ach grâce à de nombreux et très nets dépôts de deltas
qui nous permettent d'établir le niveau des lacs de bar-
rage. Ce niveau correspond en gros à la hauteur actuelle
104 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE
de l’ancien lieu d'écoulement; les vallées de déversement
ont perdu leur fonction. Le développement assez considé-
rable des deltas permet d'admettre une durée, relativement
longue, de l’arrêt dans le retrait du glacier.
M. le prof. J. MEISTER, de Schaffhouse, fait une com-
munication sur un poudingue interglaciaire des environs
de Schaff house.
Depuis longtemps déjà l’on considère le conglomérat
poreux du Hohlfirst, du Geissberg et de la Hohfluh près
de Schaffhouse, comme un depöt correspondant au
Deckenschotter. De plus, on a mentionné au Geissberg
des cailloux de la seconde et de la troisiéme période gla-
ciaire, et enfin M. le prof. Penck a reconnu les tufs cal-
caires de Flurlingen pour des formations de la seconde
période interglaciaire.
La série de ces depöts diluviaux est encore complétée
maintenant gräce a de nouveaux affleurements sur le
plateau du Geissberg, qui montrent, reposant directe-
ment sur le conglomérat poreux, un amas de cailloux de
Malm du Jura, avec quelques rares échantillons de ro-
ches alpines. Cette formation, à l’extrémité nord du pla-
teau, a environ 1",5 de puissance, et s’amincit vers le
sud; elle se continue sur le flanc méridional du Längen-
berg, qui est séparé par une profonde vallée du Geiss-
berg. Ce dépòt est encore recouvert par des matériaux
d’origine alpine, avec quelques rares cailloux de la zone
calcaire, qui appartiennent évidemment, d’après leur
position (500 mètres), à la seconde période glaciaire.
De cette série de constatations, il résulte que, à cette
place, se trouve un cône de déjection interglaciaire an-
cien dont l’origine doit être cherchee au Längenberg.
DES SCIENCES NATURELLES. 405
M. le D: Frün, de Zurich, rend compte à la Société
d’une étude qu’il a pu faire de surfaces polies, remarqua-
blement belles, le long du cours du Laufen, près de Lau-
fenburg, gräce au niveau exceptionnellement bas des
eaux cet été. Apres deux visites successives (le 22 mai et
le 10 juin 1893), il a reconnu que ces surfaces polies
des gneiss et des granits de la Forét-Noire, et d’autres
roches encore se retrouvent principalement au-dessus du
niveau d’eau le plus élevé sur les parois de rochers; il réus-
sit même à en retrouver des traces sur les parties les plus
élevées et par conséquent les plus anciennes des parois,
où pourtant elles ont en grande partie disparu par suite
de la decomposition des roches et du développement des
cryptogames.
Quoique l’auteur se réserve d’étudier encore la
question, il croit pouvoir émettre l’hypothèse que, en
bien des points de notre patrie suisse, des surfaces
polies, œuvre de l’érosien éolienne, pourraient être ren-
contrées, ainsi sur les arêtes particulièrement exposées
des contreforts avancés des Alpes. Pour continuer main-
tenant cette étude, il faut fixer tout particulièrement
son attention sur les roches siliceuses. Puis, une fois
l’œù bien formé aux surfaces polies par les vents, l’on
pourra aisément reconnaître les phénomènes du même
ordre, et les distinguer de surfaces polies par d’autres
agents (animaux, traînaux, etc.).
En terminant, M. Früh recommande ce sujet d'étude à
ses collègues.
M. le prof. RENEVIER présente, au nom de M. le pro-
fesseur L. Favre, de Neuchâtel, un grand profil détaillé,
et colorié géologiquement, des Tunnels du Jura-Industriel,
106 SOCIÉTÉ HELVETIQUE
réimprimé récemment à Paris, à l’échelle du 1: 2000°,
par M. l’ingénieur James Ladame, sous la direction de
qui ces tunnels ont été percés. Le but de M. Ladame a
été de faire servir ce beau profil à l’enseignement tech-
nique et géologique, aussi le remet-il au tiers du prix de
revient, soit pour la somme de 5 francs.
M. Jaccarp, du Locle, présente la seconde édition de
la feuille XI de la carte géologique de la Suisse, qui va parai-
tre prochainement, accompagnée d’un volume de texte.
Il indique en quelques mots les principaux changements
introduits dans le coloriage de la carte, ensuite des obser-
vations recueillies depuis la publication de la première
édition. Les plus importantes se rapportent au territoire
du plateau d’Echallens ei du Jorat où la molasse consti-
tue presque absolument la surface du sol, sans étre recou-
verte par les depöts quaternaires comme l’indiquait la
première édition. La partie NO. de la feuille, restée en
blanc, a été complétée par le report de la feuille d’Ornans
de l’état-major français, levée par M. Marcel Bertrand, etc.
Le texte se compose de deux parties. La première, sous
le titre de Géologie du Jura central, renferme une biblio-
graphie de toutes les publications, tant de la Suisse que
de la France, se rapportant aux territoires des feuilles VI,
XI, XVI et partie des feuilles VII et XII, rangées par
ordre chronologique et au nombre de plus d'un millier,
dispersées dans un grand nombre de Revues, Bulletins,
Mémoires, etc.
Tous ces matériaux sont analysés, par ordre de matiè-
res, dans un résumé historique dont l’utilité sera recon-
nue par tous ceux qui, dans l’avenir, auront à s’occuper
des formations et des terrains caractéristiques de cette
région, l’une des plus intéressantes de notre pays.
DES SCIENCES NATURELLES. 107
La seconde partie est le texte explicatif de la feuille XI.
L’auteur résume les connaissances acquises à ce jour sur
les terrains, divisés en systèmes et en groupes, n’atla-
chant qu’une importance secondaire aux subdivisions en
étages dont les limites deviennent de plus en plus diffici-
les à établir. La distribution géographique dans les diffé-
rentes régions de la carte fait l’objet d’un chapitre spécial.
Enfin, l’histoire de la formation du sol, présente un
aperçu des phénomènes de la sédimentation et de l'évo-
lution organique, de l’époque triasique à la nôtre.
Le volume est accompagné de quatre phototypies et de
planches explicatives, figurant la structure géologique des
environs du Locle et des Brenets.
M. GoLLiez présente une machine à scier et à polir les
minéraux et les roches, dont on veut faire des coupes minces.
La scie se compose de disques de cuivre diamantés,
montés sur un tour donnant 2500 tours à la minute. Un
dispositif particulier permet de placer devant la scie, soit
l'échantillon lui-même de la roche, soit un minéral. Le
dispositif pour les minéraux peut d’abord être installé
sur le goniomètre, pour orienter le cristal à couper. Les
lames que l’on obtient au sciage ont elles-mêmes déjà
une épaisseur de '/, à */, de millimètre, et ont l’avan-
tage d’être à faces parfaitement planes et parallèles.
Les meules, au nombre de trois, sont mues par un
même axe. Une meule en cuivre sertie de diamants sert
au dégrossissage, une meule en alliage de zinc et étain
sert au polissage à l’émeri, une meule en verre dépoli
sert au finissage.
Cette machine a comme avantage sur celles que livre
habituellement le commerce d’être plus solide, et de faci-
liter énormément le travail.
108 SOCIETE HELVETIQUE
Botanique.
Président d'honneur : M. le Prof. Raprxorer, de Munich.
Président: M. Marc MicHÙeLI, de Genève.
Secrétaire: M. le Prof. WıLczek, de Lausanne.
Séance de la Société botanique suisse. — Jean Dufour. Grappe de raisin
panachée. Sur la sélection des vignes américaines. — Radlkofer. Struc-
ture anormale de la tige d’une Légumineuse voisine des Bauhinia. Quel-
ques nouvelles plantes produisant du caoutchouc. — Müller. Résumé
de travaux lichénographiques. — Ed. Fischer. Sur le Sclerotina Rhodo-
dendri Fisch. — Wilezek. Cônes anormaux de Larix Europea. — Paul
Jaccard. Développement de l’endosperme, de l’embryon et du pollen
d'Ephedra helvetica. — Schröter. Fleurs cleistogames de Diplachne sero-
tina. Géographie botanique de la vallée de St-Antonio dans le Prättigau.
— Martin. Monographie des Hyménomycètes genevois. — Chodat. Poly-
. galacées d’Afrique et d'Asie. — Chodat et Mlle Rodriguez. Sur les
semences de Polygalacées. — Henri Jaccard. Quelques plantes nouvelles
pour la vallée du Rhône inférieur. — Georges Gaillard. Quelques roses
nouvelles pour le canton de Vaud. — Vetter. Présentation de plantes de
Costa-Rica.
A l'ouverture de la section de botanique, la Société
de botanique suisse tient, sous la présidence de M. le prof.
Schrôter de Zurich, sa quatrième assemblée générale con-
sacrée uniquement à la lecture des rapports officiels.
M. Jean Durour, directeur de la station viticole,
monire d'abord une grappe de Chasselas (fendant) pana-
chée aux couleurs vaudoises. Une partie des grains sont
verts, d’autres sont d’un blanc de cire, enfin quelques
grains présentent des stries vertes sur fond blanc. Cette
grappe singulière a été trouvée dernièrement à Lavaux
par M. G. Palaz, qui l’a envoyée à la station viticole. —
DES SCIENCES NATURELLES. 109
Les autres grappes du méme cep étaient parfaitement
normales.
M. J. Durour fait ensuite une communication sur la
sélection des vignes américaines. Il décrit spécialement la
méthode employée au Champ de l’Air pour obtenir des
vignes résistant au phylloxera et s’adaptant facilement à
nos terrains.
La multiplication des vignes américaines pouvait se
faire par boutures ou par semis. C’est ce dernier mode
qui a été choisi à la station viticole, car il offrait la pos-
sibilité d'obtenir des plants robustes et résistants, en écar-
tant absolument tout danger d’introduction du phyllo-
xéra.
Plus de douze mille jeunes vignes ont été élevées, par
semis, au Champ de l'Air. Une première sélection rigou-
reuse a écarté tous les plants dont la vigueur paraissait
insuffisante. On a éliminé également tous ceux dont le
tronc ne s’accroissait pas assez rapidement en épaisseur,
ceux à bois mal aoùté ou à feuillage peu résistant aux
maladies cryptogamiques. Un grand nombre de semis qui
présentaient des caractères d’hybridation avec le Vitis
vinifera et le V. labrusca ont été également mis de côté.
Cette première sélection n’a pas été faite en une année,
cela va sans dire, les caractères définitifs des semis se
manifestant seulement à la troisième ou quatrième feuille.
Les types obtenus sont au nombre d'environ trois
cents. Ils appartiennent soit à des espèces pures (Riparia,
Rupestris, Berlandieri, Cinerea, etc.) soit à des hybrides
(Riparia x Rupestris, York X Rupestris, Solonis x Othello,
etc.) On les cultive sur perches, au Champ de l’Air, et on
les multiplie par boutures ordinaires et boutures à un
110 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE
œil. Pour chacun de ces trois cents types, on étudie ac-
tuellement: 4° la resistance au phylloxéra (dans deux
champs d’essai phylloxérés, à Veyrier et Talloires, dans
la Haute-Savoie), 2° l'adaptation aux divers terrains à
vignes du canton de Vaud, 3° la reprise de boutures,
4° l’affinité au greffage avec les Chasselas ou Fendants.
C’est une étude de longue haleine, qui est loin d’être
terminée.
Un autre essai est poursuivi au Champ de l’Air depuis
trois ans, dans le but d’obtenir par sélection naturelle des
plants américains très vigoureux et croissant dans les
terres fortement argileuses. On a réuni dans un espace
très restreint, en sol argileux, un grand nombre de plants
d’espèces diverses et on les laisse se développer librement,
dans l’idée que les forts étoufferont les faibles et annon-
ceront ainsi d'eux-même leurs qualités exceptionnelles de
vigueur et d'adaptation aux terres fortes.
Après cette communication, M. J. Dufour montre aux
membres de la Section les résultats obtenus jusqu'ici, en
leur faisant visiter les collections de vignes américaines
du Champ de l’Air.
M. le prof. RapLKoreR de Munich montre la tige d’une
liane du Brésil qui esi probablement une Légumineuse
voisine du genre Bauhinia. Elle présente un intérêt parti-
culier étant le seul exemple connu jusqu’à ce jour, en
dehors de la famille des Sapindacées, d’un corps ligneux
dit composé. Il consiste en un anneau ligneux central et
deux anneaux périphériques qui se prolongent jusque
dans le bourgeon terminal ainsi que l’indique la distribu-
tion des trachées dans la moelle. Cette structure est ana-
logue à celle qui a été observée dans les genres Serjania
DES SCIENCES NATURELLES. 411
et Paullinia de la famille des Sapindacées. (Voir à ce sujet
les remarques de l’auteur dans le supplément à la mono-
graphie des Serjania 1886, p. 7.)
Le même auteur parle encore de la présence de cellules
renfermant du caoutchouc dans des plantes appartenant à
des familles chez lesquelles on n’en avait pas encore
observé et il les démontre sur des échantillons. On en
reconnaît facilement la présence dans la tige et jusque
dans les feuilles de plusieurs espèces de Wimmeria (Célas-
trinée), de Salacia (Hippocratéacée), de Plagiopteron (Ti-
liacée-Prockiée.) On n’en trouve, au contraire, pas chez
le Tripterygium (genre voisin de Wimmeria), ni chez les
Prockia, Hasseltia (voisin de Plagiopteron). M. Oliver a
déjà fait au sujet l’Eucommia ulmoides, genre d’affinite
douteuse, originaire de Chine (Hook. lc. 1950), des
observations analogues qui pourraient peut-être aider à
trouver sa véritable place naturelle. (Radlkofer in Bot.
Gaz. XVIII, n° 6, juin 1893, p. 199.)
M. le prof. MüLLER, de Genève, présente un rapport
sur ses études lichénographiques faites depuis le mois d’aoüt
1892 jusqu’en août 1893.
1° 67 Lichens de l'Australie occidentale, de Helcus,
envoyés par le baron F. v. Muller, donnaient 54 espèces,
dont 12 nouvelles. Le tout a paru dans l’Hedwigia.
2° 76 Lichens de l'Australie orientale, surtout de
Hartmann, communiqués par l’Herb. imper. de Vienne,
ont présenté 55 espèces, dont une seule nouvelle. Le ré-
sumé du total a paru dans les Annal. d. Naturhist. Hof-
museums in Wien. |
3° Une petite serie de Lichens saxicoles, de Lechler,
des Andes du Pérou et du Chili, envoyés par l’Herbier de
112 SOCIETE HELVETIQUE
Kew, ont fourni 3 esp. nouv. publiees dans le Hedwigia.
4° 45 Lichens du Yömen, de Schweinfurth, avec 2
esp. nouv. (dont l'une forme un genre nouveau), publiées
dans le Bulletin de l’ Herb. Boissier.
5° 237 Lichens crustacés du Sud de l’Australie (Vic-
toria) du Rev. Wilson, contenaient 214 espèces, dont
80 nouv. Toute cette collection, remarquablement riche
en especes saxicoles, est récapitulée dans le Bulletin de
l Hb. Boissier.
6° Une serie de Lichens crustacés de divers pays exo-
tiques, de l’Herbier de Kew, a fourni 20 esp. nouv. pu-
bliées dans l’ Hedwigia.
7° 42 Lichens du détroit de Magellan, communiqués
par M. Husnot, ont donné 4 esp. nouv.
8° 195 especes du Queensland, de Bailey et Shirley,
contenaient 22 esp. nouv. publiées dans les Lichenes
Exotici.
9° 46 Lichens africains, de la region du Zambese,
collectés par Menyhardt, et communiqués par l’Herbier
de l'Université de Vienne, ont fourni 9 espèces nouv.
La collection est résumée dans les Verhandlungen der
Zoolog. Botan. Gesellschaft in Wien.
En méme temps M. Muller mentionne les publications
qui ont paru dans cette même période et qui se rapportent
à ses travaux immédiatement antérieurs. Ce sont:
Lichenes Persici, de Stapf.
Lichenes epiphylli Spruceani, de la région des Ama-
zones (Hb. Kew.)
Lichenes africani, aus Deutsch Ostafrika (Hb. de Berlin.)
Revision der Steinschen Uebersicht d. Lich. Ostafrika’s
(Hb. Berlin.)
Lichenes Amboinenses, de Cam. Pictet.
DES SCIENCES NATURELLES. 113
Lichenes Chinenses, de Henry (Hb. Kew.)
Lichenes Scottiani, de la Sierra Leone.
Lichenes Neo-Caledonici, de Balansa (Muséum de Paris.)
Le même auteur annonce aussi que son Conspectus
Lichenum Nova. Zelandiæ est terminé et qu’il contient
730 espèces, 115 genres et 39 tribus.
M. le prof. Ed. Fischer (Berne) a étudié le dévelop-
pement d’un nouveau parasite du Rhododendron ferrugi-
neum et hirsutum, le Sclerotinia Rhododendri Ed. Fischer,
qui forme ses sclérotes dans les fruits des deux espèces
indiquees. (Les details de ces recherches seront publiés
dans le Bulletin de la Société botanique suisse, vol. IV.)
M. WicczEK présente un cas de prolifération de l’axe
des cônes d’un meleze croissant à Marly, canton de Fri-
bourg. Cette anomalie a été constatée depuis plusieurs
années sur ous les cônes de cet arbre. Les cônes, très
nombreux, occupent la position normale sur les rameaux
longs. Ils sont de grandeur ordinaire, mais au lieu d’être
tronqués ou obtus au sommet, ils s’atténuent petit à petit
en un rameau couvert de feuilles vertes, aciculées, décur-
rentes, disposées en spirale et munies en partie de bour-
geons axillaires comme celles des rameaux longs. Ce
prolongement de l’axe atteint 5 a 6 cm. chez les cònes
cueillis au mois d’aoùt. Quelquefois il continue à se
développer la 2% année et devient ainsi un rameau long
normal, portant sur des rameaux courts des rosettes de
feuilles. Les feuilles du prolongement absolument sem-
blables à celles qui recouvrent les pousses de l’année,
correspondent aux bractées du cône. Ces dernières com-
mencent à s’allonger et à perdre leur mucron des la
8
1414 SOCIÉTÉ HELVETIQUE
moitié supérieure du cône. Cependant la transition aux
feuilles vertes se fait très brusquement. Les carpelles sont
de forme normale, les derniers se trouvent à l’aisselle des
feuilles vertes. La plupart des ovules sont vides, on ne
trouve de l’endosperme que dans un petit nombre d’entre
eux.
M. Paul Jaccaro présente des Recherches embryolo-
giques sur l’Ephedra helvetica C. A. Meyer.
Ce travail comprend trois parties:
I. Naissance et développement des fleurs femelles et
de leurs divers organes.
II. Fleurs mäles. Développement du pollen.
III. Pollinisation, fécondation et modifications qu’elle
entraine dans les divers organes floraux; développement
de l’embryon.
Les résultats principaux de ce travail peuvent se résu-
mer de la façon suivante.
I. La fleur femelle de l’Ephedra helvetica est constituée
par un ovule sessile à l'extrémité d’un rameau secondaire.
II. Cet ovule est unitégumenté.
IH. Il est entouré par une coque qui résulte de la sou-
dure de la première et unique paire de bractées transver-
sales du rameau secondaire fertile et qui n’est concrescente
avec la base de l’ovule que pendant son jeune äge.
IV. Au point de vue morphologique la coque n’est
donc pas un ovaire.
V. Le sac embryonnaire résulte de l’accroissement de
la plus inférieure des 3-4 cellules provenant de la division
d’une cellule-mère primordiale.
VI. Le développement du sac embryonnaire et de l’en-
dosperme comprend 4 périodes nettement caractérisées :
DES SCIENCES NATURELLES. 115
1° La première allant de la naissance du sac jusqu’à
la formation des plaques cellulaires et comprenant toutes
les phases de la division des noyaux avant l’apparition des
corpuscules pourrait s’appeler la periode nucleaire.
2° La seconde comprend la formation des alvéoles et
leur premier cloisonnement jusqu’à l’apparition des cor-
puscules; elle donne naissance à l’endosperme primaire.
3° La troisième qu’on pourrait appeler période corpus-
culaire, s'étend jusqu’à la formation de la cellule embryo-
nale ou germinative (Keimzelle); elle est caractérisée par
la formation des corpuscules et de leur enveloppe ainsi
que par les modifications qui surviennent dans le nucelle
et le tégument ovulaire.
4° Enfin la quatrième période comprend la formation
de l’endosperme secondaire et s’étend jusqu’à la maturité
de la graine.
VII. Les noyaux libres du sac embryonnaire entrent
en division tous en même temps et, dans le même sac,
présentent toujours tous à la fois la même figure karyo-
kinétique. Le phénomène s’accomplit donc avec une re-
marquable unité.
VIII. Le nombre des segments chromatiques des noyaux
est moindre dans l’endosperme que dans les autres tissus
(probablement une fois moindre.)
IX. Les archégones proviennent de {cellules d’endo-
sperme primaire semblables à toutes les autres.
X. L’accroissement des archégones et de l'enveloppe
corpusculaire coïncide presque toujours avec la formation
de la chambre pollinique.
XI. La naissance de l’enveloppe corpusculaire est pré-
cédée d’un isolement des cellules de l’endosperme qui
facilite leur groupement autour des archégones.
116 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE
Le même phénomène se reproduit lors de la formation
de l’endosperme secondaire.
XII. Avant la fécondation, l’epiderme du nucelle dans
sa partie libre se transforme en une couche de réserves
transitoires. Ses cellules grossissent, épaississent leurs
parois et persistent jusque dans le tégument de la graine.
XIII. Le grain de pollen de l’Ephedra helvetica contient
à la maturité 3 noyaux‘: un gros noyau central entouré
de protoplasme représentant la cellule anthéridiale de
MM. Belajeff et Strasburger et deux noyaux polaires végé-
tatifs dont l’un est le noyau du tube pollinique (Pollen-
schlauchkern), tandis que l’autre peut être considéré soit
comme l’homologue des cellules prothalliennes des coni-
fères soit comme un noyau séparé de la cellule anthéri-
diale, homologue par conséquent à la Stielzelle des auteurs
allemands.
XIV. Il ne se forme pas de cloisons cellulosiques entre
ces divers noyaux. (L’Ephedra helvetica est jusqu'ici la
seule gymnosperme connue dont le pollen présente cette
analogie avec celui des angiospermes.)
XV. Le noyau de la cellule anthéridiale se divise en
deux noyaux générateurs dont un seul est actif dans la
fécondation.
XVI. Après la fécondation, l’archégone se remplit
d’amas de protoplasme condensé et de noyaux protéiques
provenant de la désorganisation des cellules de l'enveloppe
corpusculaire; ces noyaux qui présentent souvent une
ressemblance parfaite avec les noyaux sexuels se forment
ordinairement dans l’intérieur d’une vacuole.
! Pour plus de détails sur le développement du Pollen, voir le
premier compte rendu paru dans les Archives des sciences phy-
siques et naturelles de Genève, octobre 1893.
DES SCIENCES NATURELLES. 417
XVII. L’oeuf fécondé donne naissance dans l’intérieur
des archégones à un petit nombre de cellules embryonales
qui s’entourent d’une enveloppe cellulosique.
XVIII. Après cette formation, l’archégone et l’enve-
loppe corpusculaire achèvent leur désorganisation ; à leur
place se développe un tissu lignifié que nous avons appelé
« la columelle. »
XIX. Il ne se forme pas de prosuspenseur ou suspen-
seur primaire à la suite de la premiere division des cellules
embryonales. (Jusqu'ici l’Ephedra helvetica est la seule
gymnosperme qui serait privée de cet organe; il paraît
être remplacé du reste ainsi que nous allons l'indiquer.)
XX. La columelle va en se rétrécissant vers le milieu
de l’endosperme et porte toujours à son extrémité l’em-
bryon favorisé (celui qui se développera à l'exclusion de
tous les autres.)
XXI. La columelle joue donc le rôle de suspenseur
primaire.
XXII. Les embryons transitoires (ceux qui avortent)
n'arrivent jamais au centre de l’endosperme, ainsi que
cela a lieu chez les conifères et la plupart des Guetacées.
Ce fait doit provenir de l’absence de prosuspenseurs.
XXIII. Le suspenseur secondaire est très développé et
résulte de la transformation des cellules les plus âgées de
l'embryon qui se vident de leur contenu, cessent de se
diviser et s’allongent considérablement.
XXIV. Par suite de l’allongement de ses cellules, le
suspenseur, appuyé par son sommet sur l'extrémité de la
columelle, pousse forcément l’embryon vers l'extrémité
chalazienne.
XXV. Le suspenseur cesse de s’accroître lorsque le
cône végétatif de la radicule commence à fonctionner. Il
118 SOCIÉTÉ HELVETIQUE
est dès lors refoulé au sommet du sac, avec les restes de la
columelle.
XXVI. Dès les premières phases du développement
l’endosperme secondaire se différencie très nettement en
une zone centrale (endosperme transitoire destiné à nour-
rir l'embryon) dont l’amidon figuré disparaît et qui pré-
sente la réaction de l’amylose et en une zone externe
(endosperme définitif qui persiste autour de l'embryon)
dont les cellules sont bourrées de globules d'huile et de
grains d’amidon.
XXVII. L’embryon ne digère done pas l’endosperme
de proche en proche, mais absorbe le contenu d’une zone
nourriciere toute préparée, dont les ceilules s’aplatissent
autour de lui au fur et à mesure qu'elles se vident.
XXVIII. L’enveloppe definitive de la graine est formée
1° par une pellicule membraneuse provenant à la fois du
tégument et du nucelle, 2° par la coque lignifiée qui per-
siste jusqu'à la germination.
De tous ces résultats les plus remarquables et les plus
inattendus sont d’une part l’absence de cloisons cellulo-
siques dans le grain de pollen, d’autre part l'absence de
suspenseur primaire et le mode de formation singulier du
suspenseur secondaire.
L'absence de cloisons cellulosiques dans le grain de
pollen est d'autant plus frappante que ces cloisons existent
dans le pollen d’une espèce voisine : l’Ephedra altissima,
étudiée par MM. Juranyi et Strasburger.
Par ce caractère ainsi que par l’absence probable de
cellule prothallienne proprement dite le pollen de l’Ephe-
dra helvetica se rapprocherait de celui des angiospermes.
Il serait intéressant de constater si toutes les autres
espèces d’ Ephedra sont à pollen cloisonné ou si quelques-
DES SCIENCES NATURELLES. 119
unes d’entre elles se rapprochent de l’Ephedra helvetica
sous ce rapport.
Quant à l'absence de suspenseur primaire tubuleux,
elle est non moins curieuse. Les autres genres des Gneta-
cées le possèdent et il est également figuré par M. Stras-
burger chez l’Ephedra altissima. D’une façon générale,
l’œuf de toutes les gymnospermes actuelles se développe
en suspenseur tubuleux qui enfonce l’embryon dans l’in-
térieur de i’endosperme. Chez l’Ephedra helvetica ce
résultat est obtenu par une disposition toute particulière,
par une lignification des cellules centrales de la partie
supérieure du sac embryonnaire constituant un cône
étroit et résistant que l’auteur appelle « la columelle » et
qui présente toujours à son extrémité l'embryon favorisé,
le seul qui se développera à l’exclusion de tous les autres,
et qui finalement se trouve porté au centre de l’endo-
sperme.
Quant au mode de formation du suspenseur secondaire,
il diffère de tous ceux que mentionne M. Van Tieghem
dans son « Traité de Botanique, » édition de 1891. Le
suspenseur ne se différencie que lorsque l’embryon pos-
sède déjà 10-12 cellules. On voit alors les cellules du
pôle radiculaire s’allonger, se vider de leur protoplasme
et se transformer ainsi de proche en proche sans plus
jamais se cloisonner en un long suspenseur qui ne cesse
de s’accroître que lorsque la radicule commence à fonc-
tionner.
On pourrait rapprocher ce mode de formation du sus-
penseur secondaire chez l’Ephedra de ce qui se passe au
début chez les Pinus, Abies Picea, Juniperus, etc., où
l'œuf secondaire se cloisonne à deux reprises dans l’arché-
gone, en formant ainsi trois cellules superposées dont les
420 SOCIETE HELVETIQUE
deux supérieures donneront en s’allongeant et en se re-
cloisonnant le suspenseur définitif.
Cette ressemblance n’est cependant qu’assez vague
puisque chez l’Ephedra helvetica, l'œuf secondaire est
d’abord amené au centre de l'embryon avant de commen-
cer à se cloisonner; il se développe alors en embryon
comme s’il ne devait pas produire de suspenseur, et ce
n'est que plus tard que certaines cellules qui ne se cloi-
sonneront plus se différencient en suspenseur.
La naissance de l’endosperme s'effectue suivant une
marche qui doit être générale chez les gymnospermes
mais qui n'avait pas encore été signalée avec la netteté
qu'elle présente chez cette espèce.
La division karyokinétique des noyaux primaires du
sac est d’une beauté rare chez les symnospermes et le
fait de trouver dans un même sac embryonnaire jusqu’à
420 noyaux, tous au stade de la plaque nucléaire, prouve
que ce phénomène de division se passe avec une grande
soudaineté et un remarquable ensemble.
Une brève analyse des autres conclusions du travail
de M. P. Jaccard serait un peu difficile à faire sans les
figures qui sont absolument nécessaires pour la bonne
compréhension du texte. Cette étude embryologique de
l’Ephedra helvetica montre une fois de plus que les phé-
nomènes biologiques les plus constants sont susceptibles
de présenter dans leur marche d’importantes variations
même entre espèces et genres voisins, et qu'il faut se
garder de considérer comme absolument généraux pour
un groupe de plantes les procédés employés par quelques-
unes d’entre elles.
Le Prof. SCHRÔTER (Zurich) a étudié les fleurs cleisto-
DES SCIENCES NATURELLES. 424
games de Diplachne serotina Link, qui restent enfermées
dans les gaines des feuilles et sont les seules fleurs fertiles
de la plante, les fleurs chasmogames de la panicule termi-
nale étalée restant stériles. Il a constaté que c’est un cas
de vraie cleistogamie : les glumes restent fermées, les an-
thères sont petites, contiennent peu de pollen, ne s’ou-
vrent jamais ; et le tube pollinaire perce la paroi de l’an-
{here pendant qu'elle est accollée au stigmate et entre
directement dans celui-ci.
Le même auteur donne ensuite un aperçu de la végé-
tation de la vallée de St- Antönien (Prættigau, Grisons),
en s'appuyant surtout sur la composition et la répartition
des « Formations de plantes,» c’est-à-dire des associa-
tions régulières et constantes. Il montre une grande carte
de la région (échelle 1: 6250), sur laquelle sont indiquées
par des couleurs et d’autres signes les associations de
plantes. Le travail sera publié dans le Landwirthschaft-
liche, Jahrbuch der Schweiz, année 1893.
M. le prof. MARTIN montre une série de planches colo-
riées d’Hyménomycetes récoltés dans les environs de Genève
et soigneusement étudiés par lui.
M. le prof. CHODAT présente le second volume de sa
Monographia Polygalacearum (genre Polygala). Il expose ses
vues sur la notion de l’espece et la géographie botanique
de ce groupe. Pour plus de détails, voir: Chodat, Mono-
graphia Polygalacearum, II®® partie (genre Polygala) in
Mem. Soc. phys. et d’hist. nat. Genève, 1893. Vol. XXXI,
26 partie.
M. JaccaRD, d’Aigle, présente quelques plantes nouvelles
ou interessantes pour la vallee du Rhone.
429 SOCIÉTÉ HELVETIQUE
La premiere est un représentant de la flore arctique,
le Hierochloa borealis R. Sch., connu jusqu'ici en Suisse
seulement dans les marais tourbeux d’Einsiedeln, et
trouvé passagerement dans une île de la Limmat, où les
graines étaient descendues avec la Sihl.
La nouvelle station, où cette rare graminée est assez
abondante, se trouve sur le Col des Mosses (Alpes d’Aigle)
derrière les petits bouquets de sapins qui sont en face de
l’auberge de la Preise, altitude 1430 m. environ. Le
10 juillet la plante était en jeunes fruits. Sans doute
qu’une recherche attentive fera découvrir cette espèce
intéressante dans d’autres marais tourbeux, en particulier
ceux de la haute Gruyère‘.
La seconde est au contraire une plante de la flore mé-
ridionale, l’Hypericum Richeri Vill, qui des Alpes du Dau-
phiné et de la Grande-Chartreuse s’avance vers le nord
dans deux directions, d’un côté dans le Jura méridional,
Reculet, Dôle, ete., pour s’arrêter au Chasseron, de l’autre
au N-E, à travers les chaînes calcaires de la Savoie jus-
qu’aux sommités qui limitent le Valais, aux Dents d’Oche,
Hauts-Forts. M. J. Briquet, dans sa notice sur les Alpes
Lémaniennes (1889), en constatant sa présence au Col
de Chésery, fait remarquer que cette station empiète sur
le territoire suisse et fait de l’H. Richeri une espèce nou-
velle pour le Valais. Or M. Jaccard a trouvé cette espèce
dans deux stations plus en avant sur le territoire valaisan,
quoique toujours dans les limites des Alpes Lémaniennes
de M. Briquet; le 22 août, il l’a rencontrée en petit
nombre dans les Alpes de St-Maurice, sur l’aréte fort es-
1 Depuis la séance, M. le prof. Wolf, de Sion, l’a également
trouvé en Valais, et m’en a envoyé un échantillon, se réservant
de publier lui-m&me la station plus tard.
DES SCIENCES NATURELLES. 123
carpée qui sépare les vallons de St-Barthélemy et de
Mauvoisin, au-dessus de l’alpe de l’Haut de Mex à lE. du
point 2215 et le 29 août, à la même altitude, sur l’aréte
de la Dent de Valère. La seconde station est à peu près
sur la ligne qui relie la première au col de Chésery. Il
est à supposer qu’on pourra retrouver l'espèce sur les
eimes intermédiaires (Pointe de l’Haut, Tovassière) qui
séparent le val d’Illiez de Morgins et du col de Chézery.
M. Jaccard présente encore un Acer platanoides inié-
ressant par l’altitude à laquelle il l’a récolté, à 1630 m.
au-dessus des chalets de Joux brûlée sur Fully. M. Christ
(Pflanzenleben der Schweiz, p. 156) ne l’a nulle part ob-
servé au-dessus de 1000 m. Enfin, un Quercus sessiliflora,
cueilli également à cette altitude exceptionnelle, en com-
pagnie de l’Acer. Les échantillons qu'il a récoltés offrent
une particularité curieuse, la féminisation partielle des cha-
tons mâles. Quelques glomérules d’étamines sont entière-
ment transformés en pistils, et d’autres à moitié, montrant
des pistils à côté d’étamines plus ou moins modifiées.
M. GEORGES GAILLARD présente quelques roses hybri-
des du Jura rares ou nouvelles, soit deux formes d’alpina
X tomentosa; six formes d’alpina x glauca; une forme
d’alpina X rubrifolia; une forme de rubrifolia X omissa.
M. VETTER, d’Orbe, présente une collection de plantes
sèches de Costa-Rica, envoyées par M. Tonduz.
424 SOCIÉTÉ HELVETIQUE
Agronomie.
Président : M. le prof. BreLer, Lausanne.
Secrétaire: M. le Dr BorGEAUD, »
Bieler. Influence du chlorate de potasse sur la production du lait. — Martinet.
Nature du ferment de l’azi. — Chuard. Emploi des levures sélectionnées.
— Chuard et Jaccard. L’acide sulfureux dans les vins. — Dusserre. Un
cas de stérilité sur une terre arable. — Seiler. Analyses de foins dans le
canton de Vaud.
M. BieLER,directeur de l’Institut agricole de Lausanne,
parle de l’influence du chlorate de potasse sur la production
laitière des vaches; il conclut que si, comme médicament,
cette substance peut produire une augmentation momen-
tanée du lait, elle n’agit que d’une manière irrégulière
sur les matières grasses, le sucre et la caséine”.
M. MARTINET, directeur de la station laitière de Lau-
sanne, fait une communication sur l’action de l'azi* (li-
quide formé de cuite aigrie qui sert à faire trancher le
petit-lait pour obtenir le séré dans la fabrication du fro-
mage). Cette étude encore assez nouvelle et peu avancée
a porté sur le rôle de la bactérie renfermée dans l’azi qui
transforme le sucre du lait de la cuite en alcool et en
acide carbonique et qui agit directement sur le fromage‘.
1 Voy. pour plus de détails. Chronique agric. vaudoise, VI,
p. 370.
2 En collaboration avec M. Paccard.
> Voy. Chronique agricole vaud. VI, p. 369.
DES SCIENCES NATURELLES. 125
M. G. CHUARD, prof. à l’Université, communique les
résultats obtenus en 1891 et en 1892 par l’emploi des
levures cultivees pour la vinification des vins vaudois. Des
essais effectués dans la pratique et contròlés par des ana-
lyses au laboratoire de la station viticole, il résulte qu’en
general les levures cultivées ont provoqué une légère
augmentation du degré alcoolique, augmentation variant
de 0,2 à 0,8 ‘/, au maximum, chiffres bien inférieurs
on le voit à ceux indiqués par diverses publications, qui
vont de 1 à 2°/,. Quant à la proportion de sucre dans
les vins levurés elle n’est pas inférieure à celle des vins
non levurés, c’est-à-dire qu’elle est normale et d'environ
0,350 gr. Ce n’est done pas à proprement parler une
fermentation plus complète, mais plutôt une meilleure
utilisation du sucre en vue de la production de l'alcool,
qui a été provoquée par des levures, sans cependant que
l'amélioration ainsi constatée dépasse des limites assez
étroites, comme on le voit.
Quant à la production d’un bouquet caractéristique
dans les vins levurés, M. Chuard ne l’a pas constaté dans
ses essais. Quelques faits cependant donnent à penser que
la nature de la levure n’est pas sans relation avec le ca-
ractère général du vin produit. En particulier dans des
essais de fermentation avec l’hydromel, on a constaté la
production d'un arome très accentué, que les hydromels
sans levure ne présentaient pas. D'autre part dans quel-
ques essais de laboratoire et même dans ceux de la prati-
que, on à observé à un certain moment de la fermenta-
tion, avant la fin de la fermentation tumultueuse, la pro-
duction d’un bouquet agréable, assez nettement accusé,
qui a disparu plus ou moins vers la fin de la fermenta-
tion et complètement au premier transvasage. L'espoir
126 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE
qu’on avait conçu de le voir réapparaitre peu à peu, à la
suite des phénomènes d’oxydation qui succèdent aux
réactions réductrices de la fermentation tumultueuse, ne
s’est pas réalisé. Il importe donc de se tenir encore sur
la réserve dans l’emploi des levures, de ne les utiliser que
pour des vins de moindre valeur, jusqu'à ce que de nou-
veaux essais, tendant à la production de levures sélec-
tionnées indigènes, aient donné des résultats positifs.
MM. E. Cauarp et JACCARD ont entrepris l’étude des
modifications que subit l'acide sulfureux dans les vins où
il a été introduit par l'opération du soufrage (méchage).
Ils ont soufré un vin, au moyen du liquide R. Pictet, de
façon à l’amener à une teneur de 0,102 gr. d’acide sul-
fureux par litre. Voici sous forme de tableau les modifi-
cations observées :
SO, SO,
21 février, avant soufrage...... 0,003 0,107
22» apres soufrage...... 0,102 0,139
Skala ne en, 0,082 0,151
25 » aprèstransvasage...... 0,080
ZU a 0,062
AIR ere Te POI 0,050 0,251
Donc en trois mois et demi, la teneur d’acide sulfu-
reux s’est abaissee de 0,102 à moins de la moitié. soit
0,050, et c’est principalement par oxydation que s’est
faite cette élimination. D’autres essais ont permis à
MM. Chuard et Jaccard de vérifier les constatations de
Schmidt, concernant l'existence dans le vin, un certain
temps après le soufrage, d’une partie de l’acide sulfureux
à l’état de combinaison avec l’aldéhyde, sous forme
d’acide aldéhyde sulfureux.
DES SCIENCES NATURELLES. 127
M. DussERRE, chimiste à Fribourg, signale un cas de
stérilité du sol observé près de Saxon (Valais) dû à la pré-
sence d’une quantité anormale de sulfate de magnésie qui
en trop forte proportion est nuisible à la végétation‘.
M. SEILER, chimiste cantonal à Lausanne, présente un
travail fort important d'analyses de foins dans le canton de
Vaud’. Cette étude commencée, dans le but, d'établir
une comparaison précise et méthodique entre les foins
récoltés à différentes altitudes vient d’être publiée in
extenso dans la Chronique agricole du canton de Vaud. Elle
démontre que le foin de montagne est sous tous les rap-
ports supérieur à celui des plaines. La seule infériorité
porterait sur le chlorure de sodium plus abondant dans
la plaine, mais il est facile d'y remédier, et la consom-
mation des produits de pâturages élevés sera toujours un
grand bénéfice pour le bétail.
Zoologie et Médecine.
Président honoraire : M. le prof. KoLımann, Bâle.
Président : M. le prof. Kocher, Berne.
Secretaire : M. le Dr E. Bvenıon, Lausanne.
Yung. Psychologie de l‘Escargot. — Kollmann. Pseudorecessus intraperi-
tonealis.— Kollmann. Spina bifida et canal neurentérique.— E. de Cérenville.
L’acide carbonique liquéfié comme révulsif dans la sciatique®. — F. Urech.
Sur les couleurs des ailes de iépidoptères et de coléoptères. — Béraneck.
Sur l'œil pinéal. — Herzen. Suture nerveuse. Extirpation d'une région
= Chron. agric. vaud. 1. c. p. 373.
2 En collaboration avec MM. Alf. Fontannaz et Adr. Évéquoz.
® Nous n’avons reçu aucun extrait de cette communication. Red.
128 SOCIÉTÉ HELVETIQUE
dite motrice. Section bilatérale des nerfs vagues. Influence de la rate
sur la sécrétion pancréatique. — Émery. Sur les poils des mammifères.
— Löwenthal. Lobe olfactif du lézard. — Studer. Faune du lac de Champex.
Sur le genre Calyptérinus Wright et Studer. — Bugnion. Formation des
muscles chez l’Axolotl. — Monstre double syncéphalien chez le poulet.
— H.-T. Barber. Sur divers papillons capturés en Suisse. — H. Goll.
Sur la présence du Véron dans le lac du St-Bernard. — D° Imhof.
Faune des lacs de la région du Rhône. Sur les rotifères de la Suisse.
M. Emile Yung, professeur à l’Université de Genève, a
fait une conférence sur la Psychologie de l’Éscargot
(Helix pomatia). Il a commencé par justifier le titre qu'il a
donné à son entretien. Puisqu'il est établi que les animaux
inférieurs sentent, se souviennent, font des distinctions
entre les choses, raisonnent en une certaine mesure,
adaptent leurs actes aux circonstances extérieures en vue
d'atteindre un but déterminé par avance; comme il est
certain, d’autre part, qu’ils éprouvent des sentiments de
plaisir et de peine, de haine et d’amour, etc., tous phé-
nomènes irréductibles aux lois de la mécanique et qui
supposent chez eux le principe de la conscience; il est
indiscutable que l’étude de ces phénomènes fait partie du
domaine de la psychologie. A ce propos, M. Yung fait
remarquer combien l’histoire naturelle beaucoup trop
confinée dans l’étude de la morphologie est une science
de mort. Il compare nos musées à des cimetières, nos
laboratoires & des boucheries. Nous connaissons assez
bien le cadavre, mais très insuffisamment l’animal vivant.
Nos cours de zoologie sont trop des procès-verbaux d’au-
topsie. Tout en reconnaissant la haute portée des recher-
ches anatomiques, il semble à M. Yung que l’on com-
mence un peu à se lasser de couper en tranches des
noyaux de cellules et à reconnaître, d’autre part, la néces-
sité d'étendre nos conceptions de la vie en complétant
DES SCIENCES NATURELLES. 129
les observations anatomiques par des investigations sur
la physiologie et la psychologie des animaux à tous les
degrés de la série zoologique.
M. Yung montre ensuite comment la méthode objec-
tive des sciences naturelles est parfaitement applicable
aux recherches psychologiques, en vertu de la concomi-
tance entre les faits psychiques et les faits physiques. Tout
phénomène mental est accompagné d’actes qui le révè-
lent à l’observateur suffisamment sagace pour en trouver
la vraie signification. Observons donc les actes des ani-
maux. La psychologie comparée rendra à la psychologie
de l’homme autant de services que l’anatomie des ani-
maux a rendus à l’anatomie humaine.
A l’appui de cette thèse M. Yung expose le résultat de
ses recherches sur les fonctions psychiques de l’escargot,
accompagnant son récit de projections d’escargots vivants
et de photographies instantanées. M. Yung a porté d’abord
son attention sur les sensations qui sont les matériaux
premiers de tout travail mental. Les organes sensoriels
ne sont pas encore différenciés chez l’escargot, au point
où nous les trouvons chez les animaux supérieurs. Les
sens du toucher, du goût et de l’odorat sont encore con-
fondus è la surface entiere du corps, en sorte que l’escar-
got sent les odeurs, par exemple, par le bord de son pied
aussi bien que par ses tentacules. Toutefois, il est évident
que le sens olfactif atteint à l’extrémité de ces derniers
son maximum d’acuite, mais leur ablation n’empéche
nullement l’animal de distinguer les divers parfums. Le
sens gustatif plus délicat dans le voisinage des lèvres
existe également sur les tentacules inférieurs et le pied.
Le sens tactile est très développé partout, mais plus par-
ticulièrement aussi vers l’extrémité des tentacules. Il
9
130 SOCIÉTÉ HELVETIQUE
recueille les moindres souffles de l’air, les plus légères
trépidations du sol; son extréme finesse pour les diffe-
rences de température rend les expériences fort diffi-
ciles. Quant & l’ouîe, la situation profonde des otocystes
laissait prévoir que ces organes sont peu sensibles. En
effet, toutes les expériences témoignent que l’escargot
souffre d’une grande « dureté d'oreilles. » Il ne paraît
sensible qu’aux sonorités très basses ou très aiguës, mais
demeure sourd à la plupart des sons perceptibles pour
notre oreille.
M. Yung confirme les recherches de Willem sur l’exis-
tence de la fonction dermatoptique chez l’escargot. Il entre
dans quelques détails sur son extrême myopie. Les expé-
riences relatives à la perception des couleurs ont donné
des résultats négatifs. L’escargot est beaucoup plus sen-
sible aux variations d'intensité lumineuse qu’aux diffe-
rences de réfrangibilité, une lumière trop intense lui est
désagréable, etc.
M. Yung a étudié les faits et gestes de l’escargot cher-
chant sa nourriture et marqué ses préférences à cet
égard. Sa gourmandise pour les fraises, les champignons,
etc., a servi à instituer des expériences sur la mémoire.
Cette faculté est très rudimentaire, mais elle peut être
développée par l'exercice. M. Yung montre un escargot
qui, après un exercice de huit jours, avait appris à retrou-
ver le lieu où des fraises étaient placées; il y revenait
spontanément après en avoir été éloigné à travers un
chemin compliqué de plus de 15 mètres de longueur. Les
fraises étant enlevées du lieu en question, il ne pouvait
être guidé que par ses souvenirs. Un autre individu re-
trouvait sa demeure après une absence de 3 jours, il
avait donc une représentation mentale de sa situation et
DES SCIENCES NATURELLES. 131
des particularités de la route qui y conduisait. Toutefois
le souvenir d’une sensation ne se manifeste que lorsque
celle-ci a été souvent renouvelée. Les faits relatifs à la
reconnaissance des escargots entre eux prouvent aussi en
faveur de leur mémoire. En terminant, M. Yung cite des
‘faits relatifs à l'intelligence des escargots qui se manifeste
par la spontanéité et l'originalité de leurs actes et il mon-
tre les attitudes qui trahissent chez ces mollusques les
sentiments de plaisir et de peine.
Prof. D’ J. KoLLMANN. Pseudorecessus intraperitonealis.
— L'auteur décrit sous ce nom une poche péritonéale
qui a pris naissance à la suite d’inflammation pendant la
vie intrautérine. Les mésentères du gros intestin ont été
transformés en une grande poche présentant une vaste
porte d'entrée et dont le pourtour était si considérable
que la moitié de l'intestin grêle s’y trouvait englobée.
L’etat anormal du mésentère avait eu pour effet de mo-
difier le parcours du gros intestin, car la direction du cô-
Jon ascendant et du côlon descendant était devenue obli-
que et ils se trouvaient raccourcis. Indépendamment de
‘cette anomalie il s’en présentait encore quelques autres :
l’estomac occupait la même situation que chez l’embryon;
le lobulus quadratus du foie faisait défaut; on ne voyait
que des traces de l’omentum majus; le duodenum était
libre dans sa moitié supérieure, et ainsi de suite. Toutes
ces anomalies doivent étre rapportées à un arrét de dé-
veloppement qui s’est produit à la suite d’un processus
inflammatoire pendant le second mois de la vie fœtale.
Ni ces modifications, ni une occlusion partielle du côlon
transverse, n'ont eu d'influence sensible sur la santé de
l’individu, car les anomalies décrites ont été découvertes
chez une femme de 60 ans environ.
132 SOCIETE HELVETIQUE
Prof. Dr J. KoLLMANN. Spina bifida et canal neurenté-
rique. — Plusieurs découvertes récentes dans le champ
de l’embryologie expérimentale jettent un peu de lumière
sur la production de ces sortes de spina bifida dans les-
quelles la moelle épinière ou bien est séparée, ou bien est
transformée en une cavité richement vascularisée (area
medullo-vasculosa), ou chez lesquelles la colonne verté-
brale est fendue et où des portions d’intestin ont pénétré
par cette fente de la cavité abdominale dans le canal
vertébral. On a déjà souvent observé un dedoublement
de la moelle épinière dans l’embryon du poulet. 0. Hert-
wig a remarqué dernièrement chez des amphibiens (œufs.
de grenouilles) non seulement une séparation de la
moelle, mais une séparation de la chorda dorsalis avec
hernie de l’entoderme à travers le blastopore. L’auteur
présente des préparations d’embryons de canards chez
lesquels, par l'accroissement du canal neurentérique et
du sillon primitif, dont l’ensemble correspond au blasto-
pore, il s’est formé une fissure longitudinale accompa-
gnée d’une hernie de l’entoderme et d’une hyperplasie
des lamelles médullaires. Depuis qu'on a pu dernière-
ment établir la preuve que l’homme possède aussi un
canal neurentérique ainsi qu’un sillon primitif se réunis-
sant à lui en arrière, l’hypothèse qu'il faut chercher la
cause primitive de la spina bifida (c’est-à-dire des formes
graves mentionnées ci-dessus) dans des perturbations du
canal neurentérique, ne semble plus arbitraire. Les irri-
tations, qui, dans les animaux dont nous avons parlé,
ont amené de si profondes modifications sont, à notre
avis très faibles. Pour les embryons de poulets et de ca-
nards elle a consisté seulement en une élévation de tem-
pérature de 6 à 7° R. dans la couveuse; pour les amphi-
DES SCIENCES NATURELLES. 133
biens une fructification exagérée et une trop grande ma-
turité des œufs ont suffi. Quelles irritations sont la cause
de la spina bifida chez l’embryon humain, c’est ce que
l’on ignore encore entierement.
L’examen d’une spina bifida chez un embryon humain
à terme, de même que tous les cas semblables, tendent
à confirmer l’opinion que l’irritation exerce son influence
modificatrice dans les tout premiers temps de la vie
intra-utérine. Les embryons de poulets provenaient
d’une couvée de 48 heures: l’irritation due à une trop
grande élévation de la température a donc agi dès le
commencement du développement, de même que la
fructification exagérée ou la trop grande maturité pour
les œufs des amphibies.
Une spina bifida en forme de myélocystocèle chez la-
quelle les deux moitiés de la lame médullaire étaient
très séparées l’une de l’autre et se contournaient pour
former un sac arrondi n’a bien pu provenir aussi que des
premiers jours du développement de l’embryon humain,
car la fermeture du canal médullaire est déjà complete
des le 12°-14° jour.
Nous estimons que ces observations, dans leur ensem-
ble, apportent une lumiere nouvelle sur ces cas si com-
pliques, et cela tant par rapport au moment oü ils pren-
nent naissance que sur leurs causes, qui, d’apres toutes
les expériences faites sur les animaux, peuvent être très
insignifiantes'.
F. Urecx, Dr ès sc. : Contribution à la connaissance
1 Une description détaillée et avec planches des cas rapportés
ici a paru dans les Anatom. Anzeiger 1893 (comptes rendus du
congrès des anatomistes de Göttingen).
134 SOCIÉTÉ HELVETIQUE
des couleurs des écailles sur les organes du vol des lépidop-
tères et des coléoptéres. Les couleurs des écailles (de même
que toutes les couleurs) sont le résultat d’une action.
réciproque entre la matière et l'énergie rayonnante
(c’est-à-dire l’éther en mouvement). Elles se présentent
sous deux formes différentes : 1° Des couleurs, dont la
partie matérielle peut être enlevée et transportée sur
d’autres corps sans qu’on détruise la couleur. Ce sont,
les pigments, ou couleurs chimiques. Elles conservent leur
constitution aussi longtemps qu’on ne détruit pas leurs
molécules; c’est pour celà qu’elles peuvent supporter la
réduction en poudre, la solution et souvent même la fu-
sion. 2° Des couleurs disparaissant aussitôt qu'on veut
ter leur partie matérielle qui résulte de la structure de:
le surface de la matière. Ici nous avons affaire à des cou-
leurs physiques soit, par exemple, des couleurs par inter-
ference. 3° Il existe des couleurs d’ecailles qui résultent
d'une combinaison des couleurs chimiques et physiques.
C'est ce que l’on appelle des phénomènes dichroitiques et
pléochroitiques. M. le D" Urech les rencontra surtout sur
les écailles des coléoptères. — Une écaille isolée soumise
à un examen microscopique est presque toujours plus
riche en couleurs que lorsqu'on la regarde à l’œil nu à
sa place naturelle au milieu de beaucoup d’autres. Ainsi
une écaille noire de la face inférieure de l’aile de Vanessa
atalanta, ou une écaille pâle d’une Noctuelle nous offre un
éclat de couleurs plus brillant et plus bigarré qu’une aile
entière; les petites fentes de la couche pigmentée présen-
tent des couleurs par interférence très jolies. Les pigments
ne sont pas également répartis sur l’écaille. Ils sont plus
abondants à l’extrémité libre et diminuent peu à peu vers
la base où ils font souvent défaut. En regardant une aile
DES SCIENCES NATURELLES. 135
de lépidoptère, on ne voit pas la couleur des pigments
mais des couleurs reflétées de l’extrémité libre des écail-
les. Pour voir la vraie couleur du pigment on est obligé
d'enlever les écailles et de les examiner par transparence.
On voit alors que les pigments sont presque toujours
obscurcis et que leur couleur diffère le plus souvent des
couleurs de reflets.
Les recherches de M. Urech ont été faites sur une cen-
taine d’espèces de lépidoptères et une trentaine d'espèces
de coléoptères. Les lépidoptères fournissent des écailles
appartenant à 300 types bien caractérisés. Toutes ces
écailles ont été soumises d’abord à un examen micro-phy-
sique, puis à un examen micro-chimique pour distinguer
les couleurs de nature chimique des couleurs de nature
physique, pour rechercher si les matières colorantes se lais-
sent identifier avec d’autres qu’on rencontre dans la nature
et dont la constitution chimique est connue (par exemple
les matières colorantes des plumes d'oiseaux) enfin pour
établir leur mode de classification lorsque ces identifica-
tions sont impossibles. Jusqu’a présent M. Urech n'a pu
qu’enregistrer des faits concernant la solubilité des pig-
ments dans l’eau, dans les acides et dans l’ammoniaque
ainsi que les changements de couleur qu’ils subissent en se
dissolvant. De plus il employait la réaction du murexide
de Hopkins qui indique l’acide urique et des corps voi-
sins comme des bases du xanthine. Parmi les Piérides
M. Urech a obtenu la réaction du murexide non seule-
ment avec Rhodocera Rhamni mais aussi avec Anthocharis
cardamines, Colias; par contre la réaction ne réussit pas
avec les écailles également jaunätres des Papilionides.
Chez Papilio machao on obtient une coloration verdätre
comme c'est le cas avec l’acide du kynurene. Chez Par-
136 SOCIETE HELVETIQUE
nassius apollo et sur les pigments blanchätres des Nympha-
hdes, Arctides, Saturnides la réaction du murexide est
sans succès. Il s’ensuit que les pigments des Pierides
sont derives de corps du groupe de l’acide urique, savoir
des bases de nucléine comme le xanthine, l’hypoxanthine
et l’adénine, car ces bases d’après Rossel sont avec Pal-
bumen et l’acide phosphorique les produits de la décom-
position de la nucléine des cellules. Les pigments de la
même couleur dans les différentes familles n’offrent pas
tous ies mêmes caracieres en présence de l’acide. Ainsi
les pigments rougeätres des Nymphalides ne changent pas
de couleur et sont solubles dans l’eau; par contre, ceux
des Arctides, Sphingides, Noctuelles, ete., deviennent jaunes ;
l’ammoniaque les change en rouge et ils sont insolubles
dans l’eau. M. Urech résume ses observations comme
suit :
1. La couleur blanche se trouve comme pigment et en
grande quantité surtout parmi les Pierides. Ce pigment
est soluble dans l’eau, dans l’acide et dans l’ammonia-
que. Le pigment blanc des autres familles est plus diffi-
cilement soluble dans l’eau.
2. Le pigment jaune des Piérides est encore soluble
dans l’eau; celui de beaucoup d’autres familles est soluble
seulement dans l’acide et dans l’ammoniaque, surtout si
ce pigment est une couleur mixte dont le jaune forme un
composant, comme isabelle, jaune d’ocre, roux de noi-
sette, couleur de fumée, etc. Ces pigments se trouvent
surtout chez les Bombycides, chez les Noctuelles et sur la face
inférieure des ailes des Rhopalocera. Les pigments solu-
bles dans l’acide muriatique se dissolvent plus vite dans
l'acide nitrique; ils sont le plus souvent solubles dans
l’ammoniaque. Un pigment non soluble dans l’acide mu-
riatique est encore soluble dans l’acide nitrique.
DES SCIENCES NATURELLES. 137
3. Le pigment orange a les mêmes qualités que le
blanc et le jaune qui se trouvent sur la méme espèce ou
sur des espèces de la méme famille. Ainsi le pigment
orange d’Anthocharis cardamines est facilement soluble
dans l’eau; celui de quelques autres familles (Papilionides)
ne l’est pas, tandis que celui des Nymphalides l’est de
nouveau, même s'il passe au rouge ou au brun roux.
Les pigments de couleur de terre d’ombre ne sont pres-
que jamais solubles dans l’eau.
4. Le pigment rouge et brun roux des Nymphalides
(Vanessa urticæ, To, atalanta) est facilement soluble dans
l’eau froide, ce qui est rare pour les pigments des écailles.
Les pigments rouges des Sphingides, Bombycides et Noc-
tues (Katocala) se dissolvent à peine, chez beaucoup d’es-
pèces. Dans l’écaille même ils deviennent jaunes par
l'acide et se changent en rouge par l’ammoniaque.
L’acide concentré les transforme à un tel point que l’am-
moniaque ne peut plus les ramener au rouge.
5. Les pigments de couleur terre d’ombre, brun de
suie et autres couleurs semblables ne sont solubles dans
l'eau chez aucune espèce, mais chez quelques-unes ils
sont solubles dans l'acide muriatique ou dans l’ammo-
niaque. Dans l'acide nitrique concentré ces pigments sont
toujours solubles, souvent très facilement; mais ils chan-
gent parfois en isabelle, roux de noisette ou couleur de
fumée.
6. Les écailles paraissant toutes noires sur l’aile sont
sous le microscope de couleur terre d’ombre ou brun de
suie. Leur pigment se dissout difficilement et pour cela,
il faut souvent bouillir les écailles à différentes reprises
avec le réactif.
7. Les pigments verts sont assez rares. D’après leur
138 SOCIÉTÉ HELVETIQUE
solubilité ils se placent a la suite du jaune. Chez les Géo-
métrides ce pigment fournit avec l’acide muriatique une
solution jaune verte.
8. Les écailles bleues ne donnent jamais de solution.
Ces couleurs sont le plus souvent des couleurs par inter-
ference. Le pigment bleu se trouve seulement en traces.
Ce résumé nous apprend, qu'à peu d’exceptions près
la solubilité des pigments dans l’eau diminue à mesure
que l’on passe du blanc, au jaune, au rouge et au brun.
On ne peut pas établir de relation entre la forme des
écailles et leur couleur. Les pigments sont une acquisi-
tion phylogénétique. Ils servent avant tout d'ornement,
ce qui explique que chez les coléoptères les écailles ne se
trouvent que sur la face supérieure des élytres et non pas
sur la face inférieure.
Les écailles des coléoptères ont fait il ya dix ans le
sujet de recherches microphysiques très détaillées (G.
Dimmok, « Psyche » Vol. IV. N° 105 à 112). On les
trouve beaucoup plus rarement que chez les lépidoptères.
Néanmoins M. Urech a réussi à en trouver encore chez
d’autres espèces que celles mentionnées par Dimmok. Chez
quelques genres, par exemple Saperda il a découvert un
pigment soluble dans l'acide. Les pigments des coléop-
teres comme ceux des lépidoptères ne sont pas solubles
dans l'alcool, l’éther ni dans les autres dissolvants orga-
niques dont on se sert ordinairement.
M. BeRANECK, de Neuchâtel, fait une communication
sur l’Embryogénie de la glande pinéale des amphibiens.
Comme ce travail va paraître in extenso dans le second
fascicule de la Revue suisse de zoologie (Genève), nous
n'en donnerons qu'un court résumé.
DES SCIENCES NATURELLES. 139
L’auteur a surtout étudié le développement de la
glande pinéale chez les anoures, en particulier chez
Rana; et chez Bufo. Il relève, entre ces deux genres d’Am-
phibiens, des divergences assez marquées dans le proces-
sus d’après lequel le corpus epitheliale ou organe frontal
se différencie du diverticule épiphysaire primitif de la
larve. Cet organe frontal a le mieux conservé ses carac-
tères ancestraux dans le genre Bufo. Cependant, d’après
sa structure histologique actuelle, il est impossible de
déterminer le ròle que cet organe a dù jouer chez les
Amphibiens des anciennes périodes géologiques.
En se basant sur des considérations tirées de l’em-
bryogénie comparée, l’auteur soutient que le corpus epi-
theliale des anoures constitue un œil dégénéré. Mais cet
organe n’est pas l’homologue de l’œil pariétal des sau-
riens ainsi que l’affirme de Graaf ; il doit être assimilé à
l’epiphyse seule de ces reptiles.
M. Béraneck montre, en effet, que chez les anoures
(Bufo), le diverticule pinéal primitif se détache du thalam-
encéphale pour devenir le corpus epitheliale, tandis que
chez les sauriens l’œil pariétal ne dérive pas de la glande
pinéale mais prend naissance aux dépens d’un diverticule
spécial du cerveau intermédiaire. Ce diverticule pariétal
s’observe aussi chez les Cyclostomes, les Poissons propre-
ment dits et même chez les anoures (Bufo) où il est très
rudimentaire et ne tarde pas à disparaître durant l’onto-
génie de ces Amphibiens. Les Vertébrés ancestraux ont
donc dû posséder deux organes visuels procédant du
thalamencéphale : l’un pariétal, l’autre pinéal. Chez les
Amphibiens, l'œil pinéal seul s’est conservé, mais très
dégénéré; chez les sauriens au contraire l’œil pariétal a
persisté avec des caractères histologiques assez bien défi-
140 SOCIETE HELVETIQUE
nis alors que l’oeil pinéal beaucoup plus degenere est
devenu l’épiphyse.
M. Bugnion félicite M. Béraneck des intéressants résul-
tats de ses recherches et donne à ce propos quelques
détails sur l’organe pariétal de la Raie. Observé sur un
embryon de cette espèce long de 3 '/, cm., le dit organe
se compose d’une vésicule arrondie, revêtue à l’intérieur
d’un bel épithélium cylindrique et portée sur un pédi-
cule creux, relativement allongé. En arrière de ce pédicule
se voit une seconde évagination beaucoup moins déve-
loppée, correspondant vraisemblablement au diverticule
postérieur de Béraneck.
M. Löwenthal demande à M. Béraneck ce que devient
le second diverticule du cerveau intermédiaire ? Il recom-
mande l’emploi de la méthode de Golgi, pour rechercher
s'il y a réellement des fibres nerveuses à l’intérieur du
pédicule et pour démontrer les connexions de ces fibres
avec les éléments de l’organe sensoriel.
Répondant à la question posée, M. Béraneck explique
le rôle des deux diverticules chez les sauriens, les amphi-
biens et les cyclostomes. Voir Revue suisse de zoologie
1893.
M. HERZEN, professeur à Lausanne, parle des e/fets
de la paralysie des nerfs vagues. Dans une récente
communication à l’Académie des sciences à Paris,
M. Vanlair, bien connu pour ses belles recherches sur
la néoformation des nerfs, soutient que la section bilaté-
rale des deux nerfs vagues au cou est infailliblement mor-
telle chez les mammifères, et n’est supportée que si on
laisse s’écouler un long intervalle de temps entre les deux
sections; d’après M. Vanlair, il faudrait, dans la plupart
DES SCIENCES NATURELLES. 441
des cas, un intervalle d'environ six mois, afin d’assurer
la survie, car il faut laisser au premier nerf coupé le
temps de se « régénérer ; » la condition essentielle serait
l'intégrité ou la régénération du nerf laryngé inférieur ou
récurrent.
Cette dernière affirmation est certainement inexacte ;
pourvu qu’on ne s’adresse pas à des chiens trop jeunes,
chez lesquels la section simultanée des deux récurrents
produit une forte gêne de l'inspiration, et qui peuvent
succomber à l’asphyxie, on peut couper les deux récur-
rents en une seule séance, sans que les animaux en soient
en aucune façon incommodés ; ils deviennent seulement
aphones, mais ne trahissent aucun autre trouble, et sur-
vivent indéfiniment, sans aucune régénération des nerfs
coupés ou arrachés.
D’ailleurs, les chiens auxquels on coupe le vague gau-
che au cou et le vague droit au-dessous de l’origine du
récurrent, périssent exactement comme ceux qui ont subi
la section des deux vagues au cou, — bien que l’un des
récurrents ait été épargné.
Une autre preuve de l’innocuité de la suppression des
récurrents est fournie par les suites d’une opération
beaucoup plus difficile et plus grave, à laquelle les ani-
maux (le chat est l'animal d’élection dans ce cas) survi-
vent pourtant indéfiniment, lorsqu'ils surmontent le
traumatisme : c’est l’avulsion du spinal. On détruit ainsi,
si l'extraction du nerf, avec tout son panache de racines,
est complète, non seulement le récurrent, qui provient
de la branche interne du spinal, mais encore toutes les
fibres accélératrices et inhibitrices du cœur, qui appartien-
nent toutes à la XI° paire; le cœur adopte alors un
rythme immuable, qu'aucune influence centrale (réfiexe),
142 SOCIETE HELVETIQUE
ne peut plus ni précipiter ni ralentir ‘. Dans le cas de la
section bilaterale simultanée des vagues au cou, ce n’est
donc sùrement pas la lésion (paralysie) des récurrents,
ni celle des fibres cardiaques du spinal, qui rend l’opéra-
tion mortelle; c’est la section des fibres propres de la
X° paire, et précisément des filets pulmonaires du vague;
les animaux succombent à la pneumonie qui ne tarde pas
à se déclarer.
Mais cette pneumonie ne survient pas infailliblement
dans tous les cas. J’ai observé dans mon laboratoire le
cas suivant : chez un chat, le vago-sympathique est sec-
tionné, des deux côtés, après avoir été à plusieurs repri-
ses irrité par des secousses induites, dans un but purement
didactique; on excise environ 1 cim, de chaque nerf, et
on ferme la plaie avec trois points de suture; guérison
par première intention ; symptômes classiques de la para-
lysie du sympathique cervical; aucun autre trouble appré-
ciable; l’animal, nourri de pain trempé dans du lait, vit
en parfaite santé pendant 3 mois; il meurt de pneumonie
deux jours après avoir mangé des os de pigeon ; à l’au-
topsie on constate que les bouts central et périphérique
des deux nerfs ne se sont pas rejoints; il y a quatre mas-
sues cicatricielles ; celles des deux bouts céphaliques sont
! La fixité du rythme cardiaque dans ces conditions est une
preuve que même les fibres accélératrices qui se rendent au cœur
par le grand sympathique appartiennent au système du spinal;
la preuve que la plus grande partie de ces fibres se trouvent dans
le tronc du pneumogastrique au cou est fournie, entre autres, par
le fait que si on coupe ce nerf des deux côtés chez un animal
dont les pulsations sont accélérées pour cause centrale, elles se
ralentissent au lieu de s’accélérer encore.
En coupant les deux vagues chez un chien qui avait une forte
fièvre et un pouls très rapide, j’ai observé une diminution de
quarante-deux pulsations par minute.
DES SCIENGES NATURELLES. 143
beaucoup plus grosses que celles des deux autres bouts.
La section bilatérale simultanée des vagues, bien
qu'elle soit généralement mortelle, ne l’est donc pas
« infailliblement. »
M. HERZEN parle ensuite des soi-disant centres « mo-
teurs » corlicaux.
Voici un chat qui a subi, il y a trois mois, une extir-
pation des soi-disant centres moteurs corticaux de l’ex-
trémité antérieure gauche, substance grise et substance
blanche sous-jacente: l’extirpation est très profonde, en
forme de còne à base corticale.
Les premiers jours il semblait atteint d’une hémiplé-
gie complete, et offrait une hémianopsie évidente; l’hé-
miplégie s’est vite dissipée; l’animal a commencé à se
lever et à marcher ; mais ses extrémités gauches fonction-
naient imparfaitement : l’antérieure se renversait souvent
et restait indéfiniment appuyée sur la face dorsale du
carpe; la postérieure, poussée par le poids du corps,
glissait souvent en arrière ou en avant; au bout d’une
quinzaine de jours l’animal marchait, courait, sautait et
grimpait fort bien, démontrant ainsi l’absence de toute
paralysie ou parésie des muscles de ses extrémités; seuls
les mouvements d'initiative, qui doivent être voulus et
contrôlés dans tous les détails de leur exécution, ne com-
mencaient jamais par la patte antérieure gauche; la patte
postérieure gauche ne laissait plus que difficilement recon-
naître un léger émoussement de la sensibilité tactile.
L’hemianopsie, après avoir persisté dans toute son
intensité pendant une vingtaine de jours, finit par se
dissiper peu à peu, si bien qu’au bout de deux mois, on
ne peut plus en déceler une trace.
144 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE
Mais l'animal offre encore un symptôme, sur lequel
j'ai attiré l'attention il y a quelques années, et que je
désire vous montrer : c’est la suppression de la sensibilité
pour le froid, évidente à l'heure qu'il est même pour la
patte postérieure, qui semble pourtant s'être presque
complètement rétablie de son anesthésie tactile ‘.
Le chat, soulevé en l’air par le thorax, laisse pendre
ses extrémités postérieures; on l’abaisse lentement au-
dessus d’une cuvette remplie d’eau froide; à l'instant
même où ses paites viennent en contact avec l’eau, la
droite se retire vivement et reste un bon moment fléchie,
tandis que la gauche pénètre dans l’eau froide et s’y
maintient sans que l’animal s’en apercoive.
Je pense qu'avec le temps les symptômes offerts par ce
chat diminueront encore d'intensité; mais je doute qu’ils
disparaissent jamais complètement, du moins dans l’ex-
trémité antérieure, la seule à laquelle corresponde une
vraie destruction de substance cérébrale; on ne voit guère
de restitution complete de la fonction après de telles extir-
pations que chez les animaux très jeunes; et encore cette
restitution n'est-elle qu’apparemment complète : rien
dans le maintien habituel de l’animal ne trahit plus
aucun trouble; les trucs de laboratoire, au moyen des-
quels nous reconnaissons ces troubles, ne révèlent plus
rien; et, néanmoins, si on fait à l'animal l'injection hypo-
dermique d’une petite dose de morphine, les symptômes
autrefois produits par l’extirpation cérébrale réapparais-
! Le hasard m’a fourni en 1885 un cas de séparation complète
de la sensibilité tactile d’avec la sensibilité pour le froid; cette
dernière se trouva abolie à la suite d’une lésion corticale, qui
laissa subsister la première; l’extirpation, dans ce cas, était très
superficielle. (V. Arch. des sciences physiques et naturelles, T. XV,
p. 580, et Rec. zoologique suisse, T. IV. Genève, 1886).
DES SCIENCES NATURELLES. 145
sent. Il ya donc quelque chose qui manque, et qui man-
que en permanence; mais quoi? il serait difficile de le
dire; le cerveau de ces animaux, qui, dans les circonstan-
ces ordinaires, suffit à sa besogne, n’est plus adéquate à
celle-ei lorsque la présence d’un narcotique rend indis-
pensable la coopération de toutes les énergies centrales.
Et — chose curieuse — ces mêmes symptômes, appa-
remment disparus, une fois évoqués de nouveau par la
morphine, ne se dissipent pas en même temps avec les
effets habituels de la dose injectée, mais se maintiennent
bien plus longtemps, quelquefois plusieurs jours, pour ne
disparaître que très graduellement; cela montre combien
est profonde la perturbation que des substances telles que
la morphine apportent au fonctionnement des centres
nerveux, et notamment du cerveau.
M. Herzen parle enfin de l'influence de la rate sur la
sécréfion pancréatique. I y a maintenant 30 ans que
M. Schiff a découvert l'influence exercée par la rate sur
la digestion pancréatique des albumines; chez les ani-
maux privés de la rate, le pancréas, qui, en tant qu’or-
gane peptonisant, ne fonctionne que périodiquement, se
comporte Zoujours comme le pancréas d'animaux nor-
maux à jeun. Il ya bientôt 15 ans, j'ai fourni la preuve
que la rate contient une substance qui favorise éminem-
ment la transformation de la protrypsine en trypsine
active; ma méthode consistait à mélanger une infusion
de pancréas relativement inactif à une infusion de rate
en pleine activité; ce mélange digérait toujours plus vite
et plus que l’infusion pancréatique seule; j'ai fait à ce
sujet une communication dans notre réunion à Linththal,
en 1882. Plus tard j'ai montré par de nouvelles expé-
10
146 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE
riences, que le sang splénique veineux, sortant d’une
rate en congestion fonctionnelle exerce cette même
influence au plus haut degré. Je renvoie ceux que cette
question intéresse à mon récent article dans les C. R. de
la Société de Biologie de Paris, séance du 29 juillet 1893
et aux publications qui y sont citées”. Mais je tiens à vous
montrer les 6 flacons que voici :
N° 1 : Quantité primitive et constante d’albumine mise
en digestion.
N° 2: La même quantité réduite d'environ ?/; par 12
heures de digestion à 40° dans l’infusion pancréatique
seule.
N° 3 : La même quantité réduite d’environ ?/, par 12
heures de digestion dans le mélange des infusions pan-
créatique et splénique.
N° 4 : Quantité primitive de fibrine.
N° 5 : La même quantité réduite environ à la moitié
par 3 heures de digestion à 40° avec l’infusion pancréa-
tique seule.
N° 6: La même quantité réduite à moins d’un quart
par 3 heures de digestion avec le mélange d’infusions
pancréatique et splénique.
Vous voyez qu’il ne s’agit point de finesses, mais de
différences énormes. Mes recherches prouvent : 1° qu'il
se produit dans la rate une substance qui favorise à un
haut degré la transformation de la protrypsine en trypsine
définitive; 2° que cette substance quitte la rate avec le
sang splénique veineux.
Ces résultats n’infirment en rien les récentes consta-
tations de M. Dastre relativement au ferment saccharifiant
1 Un nouvel article sur le même sujet, paraîtra dans le nu-
méro de janvier des Archives de Brown-Séquard.
DES SCIENCES NATURELLES. 147
du pancréas; je ne me suis occupé que du ferment pep-
tonisant de cette glande.
M. C. ÉmeRy (Bologne) fait une communication sur
des poils des mammiferes et leurs rapports morphologiques
avec d’autres organes cutanés. Le poil est un organe carac-
téristique de la peau des mammifères. L’élude de la phy-
logénie de ceux-ci ne saurait être séparée de celle de la
phylogenie du poil. L’on regarde ordinairement les poils,
les plumes et les écailles des reptiles comme des forma-
tions équivalentes, dérivées les unes des autres. Cette
théorie rencontre des difficultés considérables, si l’on tient
compte du mode de développement du poil, dans ses pre-
miers stades. Récemment Maurer a supposé que les poils
dérivent des organes sensitifs de la ligne latérale des am-
phibiens. Cette nouvelle hypothèse paraît n’avoir pas ren-
contré jusqu'ici beaucoup d’adherents. Max Weber qui,
dans son beau travail sur le genre Manıs el dans d’autres
publications postérieures, a traité la question de l’origine
des poils la rejette : il pense que les mammifères primi-
tifs avaient des écailles cornées, derrière lesquelles se for-
mèrent les premiers poils, d’abord peu nombreux. C’est
à M. Weber et à son élève De Meijere que nous devons
la découverte de faits de la plus haute importance, dans
la distribution des poils qui forment, chez beaucoup de
mammifères, des groupes caractéristiques, ordinairement
de trois poils chacun, disposés en ordre assez régulier.
Chacun de ces groupes comprend un poil médian qui se
forme le premier et deux poils latéraux qui se dévelop-
pent plus tard.
O. Hertwig et après lui Beard ont remarqué la ressem-
blance frappante qu’ofirent, d’une part, les rapports de
148 SOCIÉTÉ HELVETIQUE
l’ébauche épithéliale du poil avec sa papille et, d’autre
part, le rapport du germe épithélial dentaire avec la pa-
pille dentaire. Je pense que cette ressemblance a une
grande importance et repose sur une véritable homolo-
gie. Elle révèle l’origine primitive du poil. Si nous ad-
mettons que les poils dérivent des dents cutanées des
poissons primitifs, comme ces dents sont portées par un
socle de cément qui constitue la base des écailles placoï-
des, nous pourrons voir, dans la papille du derme, souvent
ossifiée, qui est recouverte par l’épiderme corné des écail-
les des reptiles, l’homologue de la plaque de cément. Et si
l’on admet que les mammifères primitifs étaient couverts.
d’écailles, leurs poils devaient alors être implantés sur
les écailles mêmes et non pas derrière elles, comme le
suppose M. Weber.
Les préparations que je fais passer sous les yeux de
l'assemblée montrent qu'il en est ainsi pour la peau des
membres d’embryons de Dasypus. De larges écailles por-
tent chacune ordinairement un groupe de trois poils,
rarement un à deux poils seulement. J’ai observé un fait
analogue chez Centetes : ici !’adulte n’a pas d’écailles et
les poils ne sont pas disposés par groupes. Chez l’em-
bryon, l’on voit, à un éclairage oblique convenable, de
légers reliefs de la peau que je considère comme des ru-
diments passagers d’écailles, portant chacun un groupe
de trois poils. Ce fait vient à l’appui de ia thèse de
M. Weber que les mammifères primitifs étaient revêtus
d’écailles, comme les reptiles. Mais ces écailles portaient
des poils situés primitivement dans leur milieu. Lorsque
les poils sont implantés vers le bord postérieur de
l’écaille ou derrière elle, cette disposition est, à mon avis,
le résultat d’un déplacement secondaire.
DES SCIENCES NATURELLES. 149
Tandis que les écailles des reptiles et les plumes des
oiseaux peuvent étre regardées comme des derives plus
ou moins hautement différenciés de simples papilles cu-
tanées, il n’en est pas de méme des poils qui sont con-
stamment en rapport avec des organes glandulaires de
deux sortes : glandes tubulaires (sudoripares, etc.) et
glandes folliculaires (sébacées). Les premières débou-
chent ordinairement dans le follicule même des poils,
plus rarement directement à la surface de la peau, comme
c’est le cas chez l’homme. Dans le cuir chevelu des em-
bryons humains les groupes de trois poils sont très mar-
qués. Le follicule du poil médian (poil primaire de
Unna) possède, à un certain moment de son développe-
ment, une évagination qui disparaît plus tard et qui man-
que aux poils latéraux. Cet appendice qui a été décrit par
Unna, je le regarde comme un rudiment de glande tubu-
laire, débouchant dans le follicule. J’appuie cette inter-
prétation sur le fait que, chez le fœtus à terme, chaque
groupe de trois cheveux ne possède ordinairement que
deux glandes sudoripares, correspondant aux poils laté-
raux du groupe.
L'association des poils avec les glandes cutanées est à
mon avis un fait très ancien et typique pour les mammi-
feres; son origine remonte même probablement au delà
du tronc mammalien. S’il en est ainsi, les glandes asso-
ciées aux poils proviennent de glandes de l’épiderme qui
étaient en rapport avec les dents cutanées.
Écailles, poils et glandes seraient donc trois sortes
d'organes cutanés également anciens, dans leur forme
primitive, mais qui se sont développés et différenciés
inégalement dans les trois classes des amniotes. Leur ori-
gine remonte aux premiers âges des vertébrés ; les mam-
150 SOCIETÉ HELVETIQUE
miferes seuls ont conservé les trois scrtes d’organes; il est
toutefois probable qu’une étude plus complete de la peau
des reptiles et des batraciens jetterait quelque jour sur
leur phylogenie'.
M. N. LoewENTHAL, prof. fait une communication sur
le lobe olfactif du lezard. La structure intime de ses élé-
ments constituants, leurs connexions, n'apparaissent que
sur des pièces traitées par la méthode de Golgi modifiée.
On retrouve alors dans le lobe olfactif du lézard les mé-
mes traits fondamentaux qui caractérisent les gloméru-
les olfactifs chez les mammifères. Les filaments du nerf
olfactif aboutissent dans les glomérules à des arborisa-
tions à branches déliées; aux mêmes glomérules se ren-
dent également des prolongements fournis par les grandes
cellules du lobe olfactif. Ces cellules ne forment pas de
couche aussi bien délimitée que chez les mammifères;
leur corps est plutôt fusiforme et aplati dans le sens hori-
zontal (encore une différence par rapport aux mammifè-
res); les prolongements protoplasmatiques sont particu-
lièrement longs et s’étalent horizontalement; ils aban-
donnent des rameaux qui se perdent au niveau des glo-
mérules dans des arborisations à branches serrées et bien
plus variqueuses que celles des arborisations du nerf
olfactif. Le prolongement cylindraxile se dirige dans la
profondeur. Les grains du lobe olfactif du lézard sont de
petits éléments à peu de prolongements très grêles, épi-
neux, et s'étendant tous vers la surface du lobe; impos-
sible de reconnaître un prolongement cylindraxile bien
caractérisé. La couche des grains touche à l'épithélium
! Pour plus de détails, voyez Anatom. Anzeiger 1893, p. 731.
DES SCIENCES NATURELLES. 154
du ventricule, encore une différence par rapport aux
mammifères. Le lobe olfactif du lézard présente, en ré-
sumé, les couches suivantes : a) épithélium du ventri-
cule; b) couche assez épaisse des cellules ressemblant à
des grains; c) couche médullaire (fibres nerveuses à myé-
line); d) couche gélatineuse contenant les grandes cellules
du lobe olfactif; e) couche des glomérules, entourés, sur-
tout vers la profondeur, de petites cellules nerveuses
extrêmement réfractaires à l’imprégnation; f) couche des
fibres du nerf olfactif.
D' Th. Sruper, prof. Faune du lac de Champex,
Canton du Valais, 1460" s. m.
Le lac de Champex remplit un vallon de 4-5= de
profondeur, situé dans la vallée de ce nom entre le
mont Catogne et le massif de la Pointe d’Orny et de la
Pointe des Ecandies. Il s’étend sur une longueur de 500"
et une largeur de 200" dans la direction de la vallée,
c’est-à-dire du nord-ouest au sud-est. Son extrémité
inférieure est formée par une haute moraine, la supé-
rieure se perd dans un terrain marécageux qui est limité
au nord-ouest par un haut rempart formé de blocs de
rochers. Au delà de ce rempart la vallée de Champex
descend au nord-nord-ouest vers la vallée de la Drance;
à l'ouest débouche la vallée d’Arpette. Les bords méri-
dionaux et septentrionaux sont formés par des pentes es-
carpées, boisées, qui descendent directement dans le lac,
surtout au sud. Le lac est actuellement alimenté par un
ruisseau venant par une pente rapide de la vallée d’Ar-
pette et causant un courant continuel dans le lac. L’&cou-
lement de l’eau se fait par une brèche dans la moraine à
l'est. L’entrée de l’eau ainsi que son écoulement ont été
152 SOCIETE HELVETIQUE
faits artificiellement. Il est probable que le lac rece-
vait autrefois l’eau de quelques sources et l’eau de neige
des pentes environnantes; celle-ci est d’une extrême
limpidité de sorte que la lumière pénètre facilement jus-
qu’au fond. Au mois d'août l’eau avait une température
de 10-12° C. Au fond se trouve un limon gris vert, qui
au bord septentrional se change en sable fin provenant
des débris des roches cristallines de la contrée, telles que
le felsite, le porphyre, le gneiss. Vers l'extrémité supérieure,
au nord-ouest, le fond prend peu à peu le caractère
de la tourbe tandis qu’au bord méridional il est couvert de
blocs de rochers. Les endroits peu profonds du bord sep-
tentrional sont couverts de joncs et de roseaux, que l’on
trouve aussi, quoique plus rarement, sur le bord méri-
dional et entre lesquels on trouve des algues vertes, sur-
tout les Spirogyra et Ulothrix.
En somme les circonstances ne sont guere favorables
au développement de la faune. Le ruisseau charrie surtout
du sable de quartz; le courant va jusqu’au fond du lac
et nettoie sans cesse le lit; l’absence complète de chaux
empêche le développement de tous les animaux qui for-
ment des coquilles. On comprend done que la pêche faite
à la surface avec le filet fin, à différentes heures du jour
et de la nuit, ne peut avoir qu’un résultat peu satisfai-
sant. Un petit Copépode : Cyclops affinis?, Sars; une
Cladocere : Alona quadrangularis: O. F. Müller; des Roti-
feres : Polyarthra platyptera ; Ehrbg. assez nombreux, et
plus rarement 4nurea cochlearis ; Gosse; des Péridinées :
Ceratium hirundinella, O.F. Müller, sont les seuls ani-
maux que j'ai pu capturer pendant le jour, alors que la
lumière du soleil pénêtrait jusqu’au fond du lac. Pendant
les nuits sombres la faune est plus riche quant au nom-
DES SCIENCES NATURELLES. 153
bre des individus. La Polyarihra platypiera est surtout très
abondante et l’on rencontre souvent Bosmina longirostris ;
(O. F. Müller), qui n’a jamais été prise de jour.
Tandis que l’eau claire ne contient que peu d'espèces
représentées par un petit nombre d'individus, les places
occupées par les roseaux ont une faune riche, dans la-
quelle manquent cependant les animaux à coquilles cal-
caires. Ainsi je n’ai pas réussi à découvrir un seul mol-
lusque. Par contre les Amoebes à squelettes sont très
fréquents. Partout où il y a les Spirogyra et les Ulothrix
entre les tiges des joncs, les Diatomées et les Desmidiacées
fourmillent. J'ai constaté ia présence de Diatoma, Gom-
phonema, Pediastrum, Navicella, Frustulia, Pinnularia no-
bilis, Rbch., Euastrum oblongum, Rifs., Bolbochete setigera.
Ag., et de tout un monde microscopique de Rotifères,
Cladoceres, Copépodes, Sarcodinées et Infusoires. J'ai
pu déterminer les formes suivantes :
VERTEBRATA. — (Pisces.) Les poissons sont repré-
sentés par deux espèces et se tiennent seulement dans le
voisinage du bord qui leur fournit seul la nourriture suf-
fisante.
Phoxinus levis, Cuv. dans la zone à fond limoneux
parmi les jones et les roseaux et dans les fossés remplis
d’eau qui traversent le terrain marécageux.
Squalius cephalus, L (Chevaine) atteignant un poids de
1 kg., au bord septentrional et surtout à l'extrémité
supérieure du lac où il y a de la végétation et par consé-
quent une faune microscopique plus riche.
On sait que la première de ces espèces se trouve dans
presque tous les lacs de hautes montagnes. Quant à la
seconde, je n’ai pas pu savoir si elle est autochtone ou si
elle a été apportée par l’homme.
154 SOCIETE HELVETIQUE
La faune pélagique étant si peu développée, il est évi-
dent qu’il ne pourra guère être question d’établir des
truites dans le lac.
Des recherches plus étendues permettront sans doute
d’augmenter cette liste incomplete que je donne, certain
que la faune de nos lacs élevés offre un grand intérét.
En comparant la faune du lac de Champex avec celles
d’autres lacs d’une altitude égale ou supérieure et qui
ont été explorés par Asper, Heuscher, Imhoff et Zschokke,
on est frappé de la pauvreté de la faune pélagique pro-
prement dite et du manque complet de mollusques. Le
faible développement de la faune pélagique semble tenir
à ce que l’état de choses actuel date seulement de l’épo-
que où le ruisseau de la vallée d’Arpette a été conduit
dans le vallon. Autrefois il y avait probablement un ma-
rais à la place du lac. De plus, le ruisseau et son écoule-
ment artificiel occasionnent un fort courant qui va tou-
jours dans la même direction et nettoie le lit du lac
jusqu’au fond. Il est, en outre, certain que le soleil qui
éclaire entièrement le lac, n’est pas favorable au dévelop-
pement des animaux pélagiques qui, le plus souvent,
craignent la lumière. — Le manque de mollusques s’ex-
plique facilement par le fait que le lac se trouve dans une
contrée où les roches calcaires font tout à fait défaut. La
faune des mollusques terrestres démontre aussi lin-
fluence qu’exerce le caractère minéralogique des roches.
Dans tout le territoire du val de Champex je n’ai trouvé
que quelques individus dispersés d’Helix pomatia, L. M. le
Dr P. Godet a trouvé en outre une Hyalina au bord méri-
dional du lac. A la sortie de la vallée, vers Orsière, on
trouve les premières roches calcaires et avec elles une
faune de mollusques avec de nombreux individus d’ Helix
DES SCIENCES NATURELLES. 155
sylvatica, L; H. arbustorum, L; H. ericetorum, L; H. ser-
vicea drp. var. depilata. L; H. lapicida, Buliminus detritus
Müll., montanus drp. Pupa avenacea Brug.
M. le prof. StupER parle ensuite du genre calyptérinus,
Wright et Studer.
A l’occasion de notre travail sur les Aleyonaires de
l’expédition de « H. M. S. Challenger » nous avons décrit,
M. Wright et moi, sous le nom de Calypterinus, une Gorgo-
nacée appartenant aux Primnoides et qui se distingue par
les caractères suivants : autour de la tige simple, dont
nous avions seulement un fragment sous les yeux, se
trouvent des calices disposés en verticilles, peu distants
les uns des autres et rappelant par leur forme ceux du
genre Stachyodes. Les calices sont très serrés mais n’occu-
pent pas tout le pourtour de la tige. Comme cela se
répète à chaque verticille, on voit le long de la tige une
zone qui est dépourvue de calices. Les écailles des cali-
ces limitant la zone libre se dilatent énormément et for-
ment un toit complet au-dessus de cette zone qui est
ainsi transformée en canal. Les alcyonaires provenant
de l’exploration de l’« Albatros » dans l’océan Pacifique,
et dont M. A. Agassiz a bien voulu me confier l'étude,
présentent deux cas analogues appartenant à deux gen-
res différents : Calyptrophora, Gray et Stachyodes, Wright
et Studer. Dans les deux cas les verticilles de calices
sont interrompus en un point et la lacune est couverte
par les écailles dilatées des calices voisins. Dans le
canal ainsi formé se trouve un ver de la famille des
Eunicides dont la présence a sans doute causé cette sin-
gulière déformation. Le ver a empêché le développement
des calices à la place où il est attaché à la tige et a causé
156 SOCIETE HELVÉTIQUE
en möme temps la deformation des calices voisins. Cette
déformation lui est favorable en ce qu'elle finit par
former un canal protecteur. Nous avons donc affaire à
une sorte de galle semblable à celles que l’on a obser-
vées parmi les Alcyonazres, les Madrépores et les Hydro-
corallines. Toutes ces galles sont provoquées par une
irritation permanente causée par un parasite externe.
Le genre Calypterinus était donc basé sur un caractère
pathologique et doit être supprimé. L’unique espèce qui
en faisait partie, le C. Almani, Wright et Studer se range
maintenant parmi les Stachyodes.
PROTOZOA.
RHIZOPODA AMOEBÆA.
Ameeba proteus, L. Surtout dans le limon près de l’établisse-
ment des bains.
TESTACEA.
Difflugia acuminata, Ehbg. Nombreuse.
Difflugia pyriformis, Perty.
Difflugia corona, Wall. Assez nombreuse.
Difflugia globulosa, Leid. Très nombreuse.
Lesquereusia spiralis, Ehbg. Dans le limon propre et sablon-
neux, surtout dans la partie sud-ouest du lac.
Centropyxis aculeata, Ehbg. Peu nombreuse dans la partie
supérieure du lac.
Nebela collaris, Leid. Rare, dans un petit ruisseau du ter-
rain marécageux.
. Eugiypha alveolata, Ehbg. Rare. Dans le limon de la blan-
chisserie.
Arcella vulgaris, Ehbg. Abondant partout.
INFUSORIA.
Lionotus anser, Ehbg. Très abondant.
Lacrymaria sp.
Paramecium aurelia, L.
DES SCIENCES NATURELLES. 157
Stentor cœruleus, Ehbg. Surtout à l’extrémité supérieure du
lac, dans les détritus des aiguilles de sapins.
Stentor polymorphus, Ehbg. Extremement abondant sur tout
le bord, et parfois jusqu'au milieu du lac. Cet Infusoire est
rempli d’une espèce de Zoochlorella et visible à l’ceil nu.
COELENTERATA.
HyDROZOA.
Hydra rubra, Lewes. Relativement peu nombreuse dans le
limon vert. Les spécimens étaient tous petits et d’un rose
pâle.
VERMES.
Je n’ai pas trouvé des Turbellariées
NÉMATODES.
Des larves de Nématodes ne sont pas rares. Quelques indivi-
dus à l’état parfait appartiennent au Dorylaimus stagnalis,
Duj.
ROTIFERA.
Salpina eustala, Huds.
Gastropus Ehrenbergi, Imh.
Philodina aculeata, Ehbg. Ces trois espèces se trouvent le
long dn bord parmi les algues vertes et les Diatomées; Ph.
aculeata plus nombreuse dans les detritus à l’extrémité su-
périeure du lac. Comme espèces pélagiques J'ai trouvé :
Polyarthra platyptera, Ehbg. ) Ces deux espèces se trouvent
Anurza cochlearis, Gosse. ) aussi pres du bord.
CHÆTONOTINE.
Ichthydium larus, Müll. Dans le détritus; surtout à l’extré-
mité supérieure du lac.
ANNELIDA.
Hirudinei.
Clepsine bioculata, Sav. Rare Sur des pierres, surtout au
bord septentrional.
Oligochætæ.
158 SOCIÉTÉ HELVETIQUE
A6losoma sp. Disseminee dans le detritus. Remarquable par
ses gouttelettes d’huile rouge. On la trouve aussi dans le
limon du fond, à une profondeur de 4".
ARTHROPODA.
CLADOCERA.
Pleuroxus nanus, Baird. Dans le limon des places couvertes
de joncs et de roseaux.
Pleuroxus truncatus, O. F. Müller. Partout en abondance
dans le limon.
Alona quadrangularis, (0. F. Muller). Pélagique, rarement
près du bord.
Chydorus sphæricus, (0. F. Müller). Seulement dans un petit
ruisseau se jetant dans le lac.
Acroperus striatus, Lièv. Rarement dans le limon à l’extré-
mité inférieure du lac.
Bosmina longirostris, (0. F. Müller). Pélagique.
COPEPODA.
? Cyclops affinis, Sars. Pélagique, et parmi les algues vertes.
Très rare.
? Canthocamptus Zschokkei, Schmeil. En petit nombre dans
les détritus à l’extrémité supérieure du lac. La forme de la
fourche rapproche ce Copepode de l'espèce décrite par
Schmeil.
AMPHIPODA.
Gammarus pulex, L. et G. fluviatilis, Rœsel, se trouvent
rarement sous des pierres d’un petit ruisseau à fort courant;
non pas dans le lac.
TARDIGRADA.
Macrobiotus macronyx, Du). Abondant dans les détritus. A
la fin d’aoüt J'ai trouvé des mues avec des œufs.
ACARINA. Dans le limon près de la blanchisserie et
dans le détritus à l'extrémité supérieure du lac j'ai trouvé
par-ci par-là une Oribatide d’un rouge de rouille qui
offrait une ressemblance frappante avec Halacarus, Brady
DES SCIENCES NATURELLES. 159
et qui est probablement identique a l’espece du lac de
Genève que Duplessis a décrite (Essai sur la faune profonde
des lacs de la Suisse; Mem. Soc. Helvet. des Sc. Nat.
Vol. XXIX (1885) p. 51). Cet animal n’est guère visi-
ble à l’œil nu; il marche très lentement dans le limon
Les larves à six pattes ressemblent beaucoup aux adultes,
mais sont incolores ; leur manière de vivre paraît être la
même que celle des adultes.
M. le prof. E. Busnion présente une série de prépara-
tions montrant le développement des muscles chez l'embryon
d’axolotl (pris au sortir de l’œuf).
Les fibres musculaires qui apparaissent dans les larves
ventrales, étant complètement isolées et séparées des
myotomes dorsaux par les corps de Wolff et les canaux
qui en dépendent, l’auteur conclut de ses observations
que ces fibres se forment indépendamment des myoto-
mes et quelles se développent sur place aux dépens
d'éléments mésodermiques préexistant dans les lames
ventrales.
M. le prof. Kollmann, fait remarquer que sur les em-
bryons d’axolotls d’environ vingt segments primitifs, on
peut encore facilement distinguer la connexion de la
couche musculaire ventrale avec la couche dorsale. La
séparation a donc lieu plus tard, et comme on l’a démon-
tré, le développement des reins primitifs y joue un rôle
essentiel.
M. Bugnion reconnaît que ses observations devraient
être complétées à l’aide de coupes pratiquées sur des em-
bryons plus jeunes.
M. Buenion a également montré un monstre double chez
le poulet.
160 SOCIÉTÉ HELVETIQUE
M. Harry T. BARBER, présente quelques aberrations de
Lepidopteres diurnes (P. machaon, T. rubi, etc.) capturés
en Suisse pendant l’été de 1893.
Il montre ensuite un exemplaire © de Thais rumina,
var. Medesicaste, pris par lui le 28 juin 1893 entre le
château et le Kurhaus de Tarasp (Basse-Engadine). C’est
la première fois qu’on signale en Suisse l’existence de
cette espèce dont l'habitat est limité à la France méridio-
nale et à la péninsule ibérique. L’insecte est offert au
musée cantonal, à Lausanne.
M. H. Got (Lausanne) signale lexistence du véron
(Phoxinus lævis) dans le lac du Grand-Saint-Bernard, à
une altitude de 2500". Les exemplaires observés par lui,
ne le cèdent en rien quant à la taille au véron de la
plaine, mais se distinguent cependant de ce dernier par
quelques caractères spéciaux. Outre qu'elle lui a paru
moins cylindrique, plus aplatie bilatéralement, la forme
alpine a des couleurs moins vives, elle est d’un ton
plus grisàtre et sans bande noire traversant les flancs.
M. Th. Studer a signalé également la présence du véron
dans le lac du Grimsel. Au Saint-Bernard il est assez
abondant, pour que les religieux aient pu le servir en fri-
ture aux membres de la Société Murithienne, lors de la
réunion qui eut lieu à l’hospice en 1886.
M. le D' O.-E. ImHor étudie les organismes inférieurs
des lacs de la région du Rhône. Les documents sur ce sujet
sont rares et en dehors de ceux qui traitent du lac de
Genève se limitent aux recherches d’Ehrenberg sur les
Rotateurs et Tardigrades du Weissthor, et celles de Perty
sur les microorganismes du Haut-Valais.
DES SCIENCES NATURELLES. 161
Les lacs alpins du canton de Vaud sont :
An-dessus
de la mer.
L’Avare, 1766 m., vallée de l’Avencon.
Lac Rettau, 1720 m., Col de Pillon.
Lac de la Case ) aux Tornettaz et
Lac Lioson 1870 m.\ Tête de Moine.
Lac de Perche 1788 m.
Lac des Chalets 1782 m. i
DENG 1719 m. | Chamossaire.
Lac des Chavonnes 1695 m.
Lac de la Tour de Mayen
Lac de la Tour d’Aï | È
Lac Pourri 1484 m. , Au pied des Tours d’Ai.
Lac de Nerveau 1479 n.|
Lac d'Eau froide 1476 m. |
La région inférieure de la vallée du Rhòne est riche
en petits lacs dont les suivants ont été spécialement étu-
dies.
Rive droite : Todtensee, 2144 m., et d’autres petits
étangs sur le plateau du Grimsel. Plusieurs petits lacs sur
le versant méridional du Sidelhorn. Bettmersee, 1991 m.
et plusieurs autres sur la chaîne de l’Eggischhorn. Le
Märjelensee 2367 m. Petits lacs sur Montana. Lacs du
col Cheville, de Derborence. Lac de Fully au pied de la
Dent de Morcles.
Rive gauche : Lac de Matmark, vallée de Saas. Quel-
ques petits lacs à Zermatt, au Borterhorn et à Bella-Tola.
Lac bleu d’Arolla, lac de Chanrion et lac Trofferay (Ba-
gne). Lac aux Becs de Bosson et à Sasseneire, au Grand
Saint-Bernard, au Mont Gele; lacs de Champex, de Tan-
ney. Au fond de la vallée, petits lacs du Bois de Finge
(Sierre), lac Géronde; lac de Luissel près Bex.
Les premiers résultats obtenus sont résumés dans les
pages suivantes :
11
162
Protozoa.
Vermes.
Arthropoda.
Protozoa.
Coelenterata.
Vermes.
SOCIETE HELVÉTIQUE
Mastigophora.
Intusoria.
Rotatoria,
Crustacea.
Todtensee.
Flagellata. Artasia margaritifera,
Schmrd.
Holotricha. Prorodon vorax, Pri.
Glaucoma scintillans,
Ebg.
Dileptus anser, Djr.
Rhizota. Stephanops glacialis,
Prt.
Bdelloidea, Philodina roseola, Kbe.
Ploima.
Loricaia. Rattulus lunaris, Ebe.
Kuchlanismacrura,Ebg.
Cathypna luna, Ebg.
Colurus uncinatus, Ebe.
Entomostraca.
Ostracoda. Cypris, spec.
Copepoda. Cyclops, spec.
Lacs du Bois de Finge.
Sarkodina.
Mastigophora.
Infusoria.
Porifera.
Rhizopoda. Amoeba radiosa, Djr.
Difflugia, spec.
Arcella vulgaris, Ebg.
Centropyxis aculeata,
Ebg.
Flagellata, Dinobryon sertularia,
Ebg.
Dino-Flagellata. Peridiniumta bulatum,
Cl. Lch.
Ceratium cörnutum,
Ebg.
Ciliata.
Peritricha. Vorticella, spec.
Cothurnia, spec.
Fibrospongize. Spongilla, spec.
Némathelminthes. Nématodes.
Rotatoria.
Anguillulidze. spec.
Bdelloidea. Philodina aculeata, Ebg.
Ploima. Mastigocerca bicornis,
Ebg.
Loricata.
Coelopsus porcellus,Gss.
Euchlanis dilatata, Ebg.
Arthropoda.
Protozoa.
Vermes.
Arthropoda.
DES
Urustacea
Cladocera,
Copepoda.
Lacs de Lens.
Sarkodina. Rhizopoda.
Testacea,
Mastigophora. Dino-Flagellata.
Ploima.
Illoricata.
Rotatoria.
Loricata.
Scirtopoda.
Crustacea.
Cladocera.
Copepoda.
SCIENCES NATURELLES.
163
Pierodina patina, Ebg.
var.
Anuraea aculeata, Ebg.
Brachionus Bakeri, Ebg.
Monostyla nov., spec.
Entomostraca.
Daphnia, spec.
Pleuroscustruncatus, 0.
F. MII.
Chydorus sphaericus, O.
F. MII.
Cyclops, spec.
Diaptomus denticornis,
Wrz. +
Difflugia, acuminata,
Ebg.
constricta,
Kbg.
Centropyxis aculeata.
Arcella vulgaris, Ebg.
Peridinium tabulatum,
CI. Lech.
Ceratium cornutum,
Ebe.
Polyarthra
Ebg.
platyptera,
Euchlanis, spec.
Monostyla, spec.
Colurus obtusus, Gss.
Salpina brevispina, Ehg.
Anuraea aculeata rega-
lis, Imh.
Pedalion mirum, Hds.
Entomostraca.
Ceriodaphnia, spec.
Pleuroxus exiguus, Lig.
Diaptomus denticornis.
Wrz,
164 SOCIÉTÉ HELVETIQUE
Lac du mont d’Orge.
Protozoa.. Sarkodina. Rhizopode.
Testacea. Difflugia constricta,
Ebg.
globulosa, Djr.
Arcella vulgaris, Ebg.
Euglypha, spec.
Heliozoa.
Aphrotheraca. Actinosphærium Eich-
horni, Ebg.
Mastigophora. Dino-Flagellata. Ceratium hirundinella,
O. F. Mül.
Vermes. Némathelmint. Nematodes.
Anguillulide. spec.
Arthropoda. Crustacea. Entomostraca.
Cladocera. Simocephalus vetulus,
O. E. MII.
Pleuroxus truncatus.
O. F. MII.
Alena quadrangularis,
O. F. MII.
Copepoda. Cyclops, spec.
Diaptomus denticornis,
Wiz.
Arachnoidea. Artiscoidea.
Insecta. Hemiptera. Nepa ciuerea, i.
Lace de Derborence.
Pas de résultats.
Lacs du Chamossaire.
Lacs des Chalets.
Protozoa. Sarkodina. Rhizopoda.
Testacea. Difflugia pyriformis,
Bru8
Mastigophora. Flagellata Synura uvella, Ebg.
Dino-Flagellata.Peridinium tabulatum.
Clp. Leh.
Vermes. Rotatoria. Ploima.
Illoricata. Asplanchna helvetica,
Imh.
Polyarthra platyptera,
Ebg.
Arthropoda.
Vermes.
Arthropoda.
Vermes.
Arthropoda.
Protozoa.
Vermes.
Arthropoda.
DES SCIENCES NATURELLES. 165
Hydatina scuta, Ebg.
Loricata. Salpina spinigera, Ebg.
Euchlanis macrura, Ebg.
Anuraea aculeata, rega-
lis, Imb.
Crustacea. Entomostraca.
Cladocera. Chydorus sphæricus, O.
F. MII.
Copepoda. Cyclops, spec.
Diaptomus denticornis,
Wrz.
Lac des Chavonnes.
Rotatoria. Ploîma. i
Illoricata. Asplanchna helvetica,
Imh.
Loricata. Anuraea longispina, KII,
Crustacea. Entomostraca.
Copepoda. Diaptomus denticornis,
Wrz.
Lae Noir.
Rotatoria. Ploîma.
Loricata. Anuraealongispina, Kl.
Crustacea. Entomostraca.
Copepoda. Diapiomus denticornis,
Wrz.
Lac de Tunney.
Mastigophora. Flagellata. Dinobryon elongaium,
Imb.
Dino-Flagellata. Peridinium tabulatum,
Clp. Lech.
Rotatoria. Rhizota. Conochilus volvox, Ebg.
Crustacea. Entomostraca.
Cladocera. Lynceid.
Les résultats les plus interessants de ces recherches
sont les suivants :
Protozoa. Dinobryon elongatum, Imh. Lac de Tauney. Trouvé seu-
lement dans les lacs alpins
plus éloignés.
Coelenterata. Un petit Spongilla assez rare dans les lacs du Bois de
Finge.
le
166 SOCIÉTÉ HELVETIQUE
Vermes. Rotatoria. Conochilus volvox. Lac de Tanney.
Polyarthra platyptera. » de Lensetdes Chalets.
Asplanchna helvetica. » des Chalets et de Cha-
vonnes.
Anuraea longispina. » de Chavonnes et Lac
Noir.
Pedalion mirum. » de Lens.
Arthropoda. Crustacea.
Copepoda. Diaptomus denticornis. Bois de Finge, lac de
Lens, lac du Mont d’Orge, lacs des Cha-
lets et de Chavonnes, lac Noir.
M. O. E. Imior communique une étude des Rotiferes en
Suisse et spécialement du groupe des formes eurhyalines
qui se rencontrent soit dans les eaux douces soit dans les
eaux saumâires salées. Il a publié en 1892 dans le
Biologischer Centralblatt une énumération de se groupe
comprenant 40 espèces. L'existence de ces Rotifères dans
les lacs alpins, ainsi qu'elle ressort de la tabelle suivante,
est particulièrement intéressante :
Régions en mètres au-dessus de la mer.
650-1200 4200-1650 4650-2100 2100-2520 2520-3009
. Conochilus volvox Ebg. sur 2 lacs
l — + — — 6
2. Philodina citrina Ebg. — — Il — — 1
3. Rotifer vulgaris Ebg. 1 — 3 — — 4
4. Synchaeta pectinata Ebg. 5 — 1 2 — 8
5. Polyarthra platyptera Ebg. 7 6 6 Y — 26
6. Triarthra longiseta Ebg. 1 — 1 — — 2
7. Diglena forcipata Ebg. — AA — — 1
8. » catellina Ebg. — — 1 — — 1
9. Euchlanis dilatata Ebg. — 1 2 1 — 4
10. Cathypna luna Ebg. = = 1 — 1
11. Colurus uncinatus Ebg. — — 1 1 à
12. Anuraea aculeata Bbg. il 4 2 1 — 8
3. » cochlearis Gfs. 0) 9) 5 1 — 16
14. Notholca longispina Kll. 3 4 17 10 2 41
15. » scapha Gts. — — — 1 Ì
Nombre des especes de la region 8 OZ 9 1
Désignation des régions montagne subalpine alpine subnivale nivale Total
Nombre des lacsde chaque région 12 8 20 16 2 58
Pr _e
Ces régions sont conformes à celles qu’a établies O. Heer
DES SCIENCES NATURELLES. 167
dans sa Faune des Coléopteres suisses, sauf que la region
« montagneuse » a été abaissée de 100 mètres afin de
pouvoir y comprendre les lacs de Lungern, de Seelisberg,
d’Aegeri et de Poschiavo.
Les trois espèces les plus répandues sont Polyarthra
platyptera, Anurœa cochlearis, Notholca longispina, respec-
tivement dans 26, 16 et 41 lacs alpins. D’autre part,
c'est la région alpine qui possède le plus grand nombre
d’especes (12 sur 15) mais aussi le plus grand nombre
de lacs explorés (20 sur 58).
Quelques espèces n’avaient pas encore été signalées en
Suisse; Floscularia regalis Hds; Melicerta Taxus Hds;
Notholca scapha Ggs. Celte dernière considérée comme
exclusivement marine jusqu’à aujourd’hui, a été récoltée
«dans le Daubensee sur la Gemmi (2714 mèt.)!
TABLE DES MATIERES
ISTRIA MEET er a ev OA 3
Physique.
R. Pictet. De l’emploi méthodique des basses températures en biologie.
— Amsler-Laffon. Niveau à pression d'air. — L. de la Rive. Trans-
mission de l’énergie par un fil élastique. — C. Dufour. Mesure du
grossissement des lunettes. — Gariel. Même sujet. — Kleiner.
Developpement de chaleur dans les diélectriques sous l’action des
courants alternatifs. — Riggenbach. Relations entre la chute de la
pluie dans une station et le relief du terrain. — Kahlbaum. Distil-
lation des métaux dans le vide, — C. Galopin. Déplacement d'un
corps sonore. — C.-E. Guye. Calcul des coefficients d’induction. —
Chiais. Climats de localité, — Dutoit. Nouveau baromètre anéroide.
oO
Chimie.
O. Billeter. Desmotropie chez les thiurées. — A Pictet. Phénanthridine.
— E. Schumacher-Kopp. Cas d’empoisonnement chez le bétail. —
W. Marekwald. Constitution des composés cycliques. — C. Friedel.
Produit de condensation de la méthylacélanilide. — J.-H. Gladstone.
L’äge de cuivre. — W. Robert. Samuel Baup, chimiste vaudois.
— Raoul Pictet. Influence des basses températures sur les phenu-
mOn es CHAN UBS RI OO Ne ea ee eds se ae 56
470 TABLE DES MATIÈRES.
Géologie.
Pages
E. Renevier. Préalpes de la Savoie. — Brückner. Ablation des terres
par les rivières. — Piccard. Communication souterraine entre le
lac des Brenets et les sources de l'Orbe. — H. Golliez. Compte
rendu de l’excursion en Chablais. — H. Golliez. Glissements anciens
du massif de Morcles. — G. Boehm. Polypiers siluriens silicifiés
du Gotland. Fossiles crétaciques du Frioul. — M. Lugeon. Région
de la brèche du Chablais. — A. Heim. Remarques sur la commu-
nication précédente. — A. Delebecque. Glacier de Téte-Rousse. —
H. Schardt. Gneiss d’Antigorio. Profil du mont Catogne. — F. Cot-
teau. Cidaris glandaria. — A. Penck. Lacs de barrage glaciaire
autour du lac de Constance. — J. Meister. Dépôt interglaciaire à
Schweizerbild. — J. Frih. Erosion par les vents. — L. Favre.
Coupe à grande échelle du Jura industriel. — A. Jaccard. Seconde
édition de la feuille XI de la carte géologique suisse. — H. Golliez.
Machine à scier et à polir les minéraux et les roches. ............ 66
Botanique.
Séance de la Société botanique suisse. — Jean Dufour. Grappe de
raisin panachée. Sur la sélection des vignes américaines. — Radl-
kofer. Structure anormale de la tige d’une légumineuse voisine des
Bauhinia. Quelques nouvelles plantes produisant du caoutchouc. —
Müller. Résumé de travaux lichénographiques. — Ed. Fischer. Sur
le Selerotina Rhododendri Fisch. — Wilezek, Cônes anormaux de
Larix Europaea. — Paul Jaccard. Développement de l’endosperme,
de l'embryon et du pollen d'Æphedra helvetica. — Schröter. Fleurs
cleistogames de Diplachne Serotina. Géographie botanique de la
vallée de S. Antonio dans le Prättigau. — Martin. Monographie des
Hyménomycètes genevois. — Chodat. Polygalacées d’Afrique et
d'Asie. — Chodat et Mile Rodriguez. Sur les semences de Polyga-
lacées. — Henri Jaccard. Quelques plantes nouvelles pour la vallée
du Rhône inférieur. — G. Gaillard. Quelques roses nouvelles pour
le canton de Vaud. — Vetter. Présentation de plantes de Costa-Rica. 108
Astronomie.
Bieler. Influence du chlorate de potasse sur la production du lait. —
Martinet. Nature du ferment de l’azi. — Chuard. Emploi des levures
sélectionnées. L’acide sulfureux dans les vins. — Dusserre. Un cas
de stérilité sur une terre arable. — Seiler. Analyses de foins dans
l'el'cantonsde Van de RA IO O VIII SNA RIPA az
TABLE DES MATIERES. 171
Zoologie et médecine.
Pages
Yung. Psychologie de l’Escargot. — Kollmann. Pseudorecessus intrape-
ritonealis. Spina bifida et canal neurentérique. — E. de Cérenville.
L'acide carbonique liquéfié comme révulsif dans la sciatique. —
F. Urech. Sur les couleurs des ailes de lépidoptères et de coléop-
tères. — Beraneck. Sur l'œil pinéal. — Herzen. Suture nerveuse.
Extirpation d'une région dite motrice. Section bilatérale des nerfs
vagues. Influence de la rate sur la sécrétion pancréatique. — Emery.
Sur les poils des mammifères. — Löwenthal. Lobe olfactif du lézard.
— Studer. Faune du lac de Champex. Sur le genre Calypterinus
Wright et Studer. — Bugnion. Formation des muscles chez l’Axolotl.
Monstre double chez le poulet. — H.-T. Barber. Sur divers papillons
capturés en Suisse. — H. Goll. Sur la présence du Véron dans le
lac du St-Bernard. — Imhof. Faune des lacs de la région du Rhône.
Durslesjrotiföreshden suisse. an ee ce CC 127
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GENÈVE — IMPRIMERIE AUBERT-SCHUCHARD
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Verhandlungen
Schweizerischen
Naturforsehenden Gesellschafi
bei ihrer
Versammlung zu Schaffhausen
Sen SON SL. Jul Une LT. -Zzenist
1894.
TT. Jahresversammlung,
Jahresbericht 1893 —94.
SCHAFFHAUSEN. |
Buchdruckerei Stôtzner & Comp.
1894. )
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SOCIETE HELVETIQUE
DES SCIENCES. MATURELLES
REUNIE A SCHAFFHOUSE
LES 30 ET 31 JUILLET ET 1 AOÛT
1894.
77. SESSION.
Compte-Rendu 1893—94.
e
SCHAFFHOUSE
Imprimerie Stötzner & Comp.
1894.
Verhandlungen
der
Sehweizerisehen
Naturforschenden Gesellschaft
bei ihrer
Versammlung zu Schaffhausen
den SO und SI Juli und 1. August
1894.
71. Jahresversammlung,
Jahresbericht 1893 — 94.
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SCHAFFHAUSEN.
Buchdruckerei Stötzner & Comp.
1594.
Mr
zn
i Inhaltsverzeichnis, Du
gin ‘ Seite
Kröffnumgsrede des Jahrespräsidenten Herrn Prof. Meister 3
Protokolle.
I. Sitzung der vorberatenden Kommission . . . . . 37
II. Erste allgemeine Sitzung . . RUE 45
IH. Oeffentlicher Vortrag von Prof DO A Tune SMR 48
MN Zweite alleemeine Sitzung... . A
V. Protokolle der Sektionssitzungen :
Mathematisch-physikalische Sektion . . . .... : 59
Sektion für Geologie und Mineralogie . .. . ... 69
Botanische Sektion . . . MASSEI ar TIRA 72
Schweizerische botanische Cube COAT Nee 79
Sektion tur Zoologie und. Medizin (Ne 82
ZoolosnschesGesellschatt 2. a. e le‘
Beilagen.
A. Berichte der Kommissionen.
I. Rapport du Comité. Central . . . . . O
II. Le Comité Central au haut 6 onseil federal oo MERE
IN Bechnunesauszue . . 2. RE en a NND
IV. Bericht der een ion EE a I III
V. Bericht der Denkschriftenkommission . . . . . . 14
VI. Bericht der Kommission der Schläfistiftung . . . . 145
VI. Bericht der geologischen Kommission . . . . ROMINA EST;
VII. Rapport de la commmission géodésique . . . . . 158
û ES bBerieht der’ Erdbebenkommission. 2... NON NOTES
So bericht der Gletscherkommassion i di
XI. Bericht der limnologischen Kommission . . . . . 175
NUT Dericherder, Moonkommiesionn u en
NUN Bericht dennkllusskommassion u INTIMES)
B. Personalbestand der Gesellschaft.
I. Verzeichnis der Teilmebmer an der 77. Versammlung
in Schaffhausen 3
II Veränderung im A et Caio.
HI. Senioren der Gesellschaft
IV. Verzeichnis der Mitglieder auf ii
V. Beamtungen und Kommissionen
C. Jahresberichte der kantonalen naturforschenden
Gesellschaften
D. Nekrologe.
Prof. Dr. Rudolf Wolf
Jean Charles Gallisard de Matignac
Louis de Coulon .
Bernhard Schenk
Seite
185
190
195
196
197
201
237
250
257
265
Eröffnungsrede
‘bei der
siebenundsiebenziesten Jahresversammimo
der
Schweizerischen Naturiorschenden Geselsehatt
: in
Schaffhausen
gehalten
von dem Präsidenten
Prof. J. Meister
30. Juli 1894.
Si
Hochgeelirte Versammlung !
Aıs Sie im September des vorigen Jahres in
Lausanne beschlossen, Ihre diesjährige Versammlung in
Schaffhausen abzuhalten, sprach ich Ihnen im Namen
unseres Kantons, dieser Stadt und der hiesigen Natur-
forschenden Gesellschaft den Dank aus für die Ehre, die
Sie denselben mit Ihrem Besuche erweisen und in meinem
persönlichen Namen dafür, dass Sie mich mit der Leitung
Ihrer Versammlung betrauten; und heute habe ich die
Freude, Sie bei Ihrem Erscheinen am Fusse des Randens,
an den Gestaden des herrlichen Rheines herzlich will-
kommen zu heissen. Möge es uns gelungen sein, die
Vorbereitungen für Ihren Empfang so zu gestalten, dass
Ihnen diese bei uns zu verbringenden Tage eine bleibende
angenehme Erinnerung zurücklassen.
Sie kehren heute zum vierten Male in Schaffhausens
Mauern ein, nachdem Sie bereits in den Jahren 1824,
1847 und 1873 hier getagt unter der Leitung der Herren
Oberst Fischer, Apotheker Laffon und Dr. Stierlin. Die
beiden erstern sind längst nicht mehr unter den Lebenden,
während Herr Dr. Stierlin auch an den Anordnungen für
die heutige Versammlung wieder mithalf, sich dagegen
nicht mehr zur Uebernahme der ihm selbstverständlich
in erster Linie angebotenen Leitung entschliessen konnte.
RR
Das wissenschaftliche Thema, welches der Jahres-
präsident jeweils in Ihrer Versammlung behandelt, be-
steht in der Regel darin, dass er ein allgemein gehaltenes
Bild entwirft von der Naturgeschichte des Versammlungs-
ortes nach ihren verschiedenen Disciplinen. Ich kann
hierauf um so eher verzichten, als meine Vorgänger
Ihnen bereits eine solche Darstellung vorgeführt haben.
Ich beschränke mich desshalb darauf, in kurzen Zügen
hinzuweisen auf die Resultate, welche die naturwissen-
schaftliche Forschung in den letzten 20 Jahren hier ge-
zeitigt hat, um dann auf mein eigentliches Thema ,,das
Schaffhauser Diluvium‘“ näher einzutreten.
Aus der Tierwelt haben namentlich Vögel und In-
sekten immer ihre fleissigen Beobachter gefunden.
Die Liste der für unsere Fauna neu aufgefundenen
Käfer hat sich nach Angabe von Herrn Dr. Stierlin um
circa 40 Arten vermehrt, und aus der Gruppe der Po-
duriden hat Herr Dr. Vogler unlängst eine neue Art:
Achorutes pluvialis beschrieben.
Auch unsere Flora hat ein sehr einlässliches Studium
erfahren, an dem sich besonders die Herren O. Appel,
Th. und E. Bahnmaier, Dr. Bührer, Dr. Sulger-Bühl,
Dr. Probst, Dr. Vetter, Th. Ziegler u. A. beteiligten.
Für bereits bekannte Arten wurden neue Standorte auf-
gefunden und eine stattliche Zahl von Species, Varietäten
und Formen sind erst jetzt bekannt geworden. Die von
Apotheker Schalch i. J. 1868 erwähnte, seither aber nicht
wieder gefundene Ophioglissum vulgatum ist von Herrn
Prof. Dr. Stebler 1887 auf dem Rumelenbuck bei Hallau
angetroffen worden und verschiedene Schüler des hiesigen
Gymnasiums haben in den letzten Jahren an mehreren
Stellen des Randens die für uns neue Gattung Epipogon
entdeckt.
-
a aan ARD
An einheimischen Mineralarten ist unsere Gegend
bekanntlich nicht eben reich. Mit um so grösserem
Intresse verfolgten wir daher die Funde, welche der
nunmehr verstorbene Herr Schenk in Ramsen seit Anfang
der achtziger Jahre am Rosenegg zu Tage förderte.
Von grösster wissenschaftlicher Bedeutung waren dabei
allerdings nicht die Mineralien in ihrer ursprünglichen
Krystallgestalt, sondern die zahlreichen und manigfaltigen
Pseudomorphosen. Leuze hat die meisten derselben ein-
lässlich untersucht und die Resultate dieser Untersuchungen
in seiner Inaugural- Dissertation: „Die Mineralien und
Pseudomorphosen der Roseneggs‘‘ veröffentlicht. Bis in
die letzte Zeit hatte Herr Schenk jedes Frühjahr eine
schöne Anzahl solcher Afterkrystalle aus dem verwitterten
Tuffe herauslesen und die Sammlungen in weitem Um-
kreise damit versehen können.
Auch die Welt der ausgestorbenen Organismen hat
aus unserer Gegend manchen neuen Repräsentanten ge-
liefert. Am Randen sind die verschiedenen früher
schon von Mösch untersuchten Abteilungen des Jura,
sowie die tertiären Bildungen von Dr. Schalch paläonto-
logisch durchforscht worden, und wir müssen es in hohem
Grade bedauern, dass er verhindert war, seine reiche
und vollständige Sammlung von Randenpetrefacten für
unsere Jahresversammlung auszustellen. Randenpetre-
facten sind ferner auch durch Herrn Schenk seit Jahren
in grosser Anzahl nach den verschiedensten Museen
gewandert und heute noch liest eine schöne Auswahl
derselben in Ramsen zum gelegentlichen Verkaufe bereit.
Von grösster Bedeutung sind aber in Schenks ausge-
dehnter Sammelarbeit die zahllosen Versteinerungen aus
den Oehninger Süsswasserkalken.
Wie kaum ein zweiter hat Schenk es verstanden,
die manigfaltigen Einschlüsse aus dem Steine heraus-
UR ne
zulösen und hat in dieser Beziehung wohl das beste ge-
leistet in der Art, wie er den jetzt in Bern befindlichen
Pfeifhasen (LagomysMeyeri) blossleste. Aber Schenk war
nicht bloss ein findiger Sammler, er verfügte auch über
ein ausserordentlich reiches Wissen, das ihn z. B. befähiste,
sich so vollständig in die formenreiche Flora und Fauna
von Oehningen einzuarbeiten, dass er im Stande war, das
meiste, was er fand, auch selbstständig zu bestimmen.
Noch Ende September des letzten Jahres setzte mir
der damals Schwerkranke mit sichtlicher Freude und
Hoffnung auseinander, wie er für unsere Gäste von der
Schweizerischen Naturforschenden Gesellschaft eine Samm-
lung seiner schönsten Funde auszustellen gedenke; doch
diese Freude sollte ihm nicht mehr beschieden sein; am
10. Oktober erlöste ihn der Tod von schwerem Leiden. Von
Allen, welche Schenk genauer kannten, war nur das
eine Urteil zu vernehmen: Wir haben in ihm einen
hochbegabten, unermüdlich und gewissenhaft arbeitenden,
bescheidenen Mann verloren, der sich um die Kenntnis
der Naturgeschichte unserer Gegend grosse Verdienste
erworben hat. Leider sind dieselben nur in allzuengen
Kreisen gewürdigt worden.
Die Erforschung der ältern Sedimente unserer Ge-
send ist vor Allem durch die Arbeiten des Herrn Dr.
Schalch: Beiträge zur geologischen Karte der Schweiz,
Blatt IV.; die Gliederung der Liasformation des Donau-
Rheinzuges etc. gefördert worden und nächstens haben
wir auch eine specielle Bearbeitung des braunen Jura
aus seiner Hand zu erwarten. .
Wie anderwärts, so bot auch bei uns das Studium
des Diluviums ganz besonders grosse Schwierigkeiten.
Allerdings haben Merklein und Schalch (Vater und Sohn)
unsere Kiesgruben in den Tälern und die zerstreuten
alpinen Gesteine auf den Höhen eifrig durchmustert.
EN is
Namentlich hat Herr Schalch (Vater) in sehr anerkennens-
werter Weise viel Zeit und Mühe auf die Conservirung
unserer erratischen Blöcke verwendet und die Aussicht
auf den Besuch unserer Schweizerischen Naturforschenden
‘Gesellschaft hat wesentlich dazu beigetragen, dass diesen
Sommer die Sammlung solcher Blöcke im Fäsenstaub
sruppirt, bestimmt, um einige charakteristische Stücke
vermehrt und mit Tafeln versehen worden ist. Dr. Schalch
hat schon im Jahre 1873, als er bei Gelegenheit Ihrer
Jahresversammlung eine geologische Karte von Schaft-
hausen und Umgebung bearbeitete, unsere pleistocaenen
Ablagerungen unterschieden in: Höhendiluvium, lòchrige
Nagelfluh und Terrassendiluvium — aber immer fehlte noch
das leitende Prinzip, nach welchem eine sichere Einteilung
dieser ungleichaltrigen Gebilde hatte durchgeführt werden
können. Diese Grundzüge im Baue unseres Diluviums
mussten Männer erschliessen, welche Gelegenheit hatten,
das glaciale Phenomen auf grossen Territorien zu studiren
und welche im Stande waren, den Zusammenhang
zwischen den diluvialen Gebilden verschiedener Gebiete
festzustellen. So erschienen in den letzten Jahren rasch
nach einander eine Reihe von Arbeiten, welche sich mehr
oder weniger einlässlich mit dem Schaffhauser Diluvium
befassten. Ich nenne hier nur die diesbezüglichen Pub-
likationen von Du Pasquier, Penck, Brückner, Gutzwiller
und Wehrli.
Ferner werde ich hier auch der prähistorischen
Stationen zu gedenken haben, deren Ausbeutung in die
Zeit von der letzten bis zur heutigen Jahresversammlung
der Schweizerischen Naturforschenden Gesellschaft in
Schaffhausen fällt. Es sind: das Kesslerloch bei Thayngen,
eine Höhle im Freudental, eine solche am Dachsbühl
und das Schweizersbild.
CANA SA,
Die Ausgrabungen in der Freudentalerhöhle wurden
von Herrn Reg.-Rat Dr. E. Joos, diejenigen am Dachsbühl
von Herrn Dr. von Mandach sen., selbstständig durch-
geführt und die erlangten Funde sind z. T. heute noch
in den Händen dieser Herren. Herr Merk, damals Real-
lehrer in Thayngen, begann die Grabungen im Kessler-
loch im Spätjahr 1873 und führte sie dann in Ver-
bindung mit der schaffhauserischen naturforschenden Ge-
sellschaft durch. Die eine Hälfte der Funde kam dem
Museum in Schaffhausen zu, die andere gehörte Herrn
Merk. Leider haben die weiteren Unterhandlungen zwichen
Herrn Merk und der Gesellschaft Schaffhausen, nach
welchen auch die zweite Hälfte für unser Museum hätte
erworben werden sollen, sich zerschlagen und so wan-
derte sie nach Constanz, eine Tatsache, welche heute
erst recht wieder lebhaft bedauert wird.
Die Entdeckung der Niederlassung im Schweizersbild
durch die Herren Dr. Nüesch und Dr. Häusler erfolgte
im Oktober 1891. Die Resultate derselben werden in
einem späteren Vortrage zur Sprache kommen und ich
will an dieser Stelle nur hervorheben, dass die Schaff-
hauserische naturforschende Gesellschaft diesen Aus-
srabungen von Anfang an grosses Intresse entgegen-
brachte. Sie erachtete es als ihre Pflicht, ihr Möglichstes.
zu tun, um dafür zu sorgen, dass auch von den cha-
rakteristischen Funden wenigstens ein Teil dem hiesigen
Museum erhalten bleibe. In mindestens 12 Sitzungen
befassten Comite und Gesellschaft sich laut Protokoll mit
diesem (egenstande; doch muss ich hier auf nähere
Mitteilungen darüber verzichten.
Leider blieben unsere Bemühungen ohne Erfolg und
unsere Gesellschaft hat also keine Ursache sich über
den Ausgang der ganzen Angelegenheit zu freuen. Sie
a n
tröstete sich damit, dass die Funde wenigstens dem
Vaterlande erhalten bleiben konnten.
Damit gehe ich über zu meinem eigentlichen Thema:
„Das Schaffhauser Diluvium“.
Durch fortgesetzte Beobachtung der manigfaltigsten
Aufschlüsse suchte ich das bisher gewonnene Bild von
unsern fluvioglacialen Ablagerungen zu vervollständigen
und es ist mir auch gelungen, da und dort Eigentüm-
keiten zu konstatiren, welche von allgemeinerem Intresse
sein dürften.
A. Die älteste Vergletscherung.
Die gewaltigen Dislokätionen, welche gegen Ende
der Tertiärzeit die Aufstauung der Alpen herbeiführten,
kamen auch im Gebiete unseres Jura zur Geltung.
Sie brachten eine weite Einsenkung zu Stande, welche
in der Richtung vom Bodensee her dem Jura entlang
sich hinzog und das Flussbett für den damaligen Rhein
bildete.
In diese Zeit fällt auch das Vorrücken des ältesten
Rheingletschers und man nimmt an, dass diese früheste
Vergletscherung ihr Ende erreicht habe auf einem weiten
Bogen, der von der Schrotzburg am Untersee über den
Stammheimerberg vielleicht bis gegen den Irchel reichte.
Tatsache ist, dass man an der Schrotzburg, ferner in
einer östlich vom Dorfe Schienen, am Wege von diesem
Ort nach dem Oberbühlhof, gelegenen Kiesgrube und
endlich am Stammheimerberge in diesen alten Schottern
zahlreiche gekritzte Geschiebe findet. Die Talvertiefung,
welche während des Vorrückens des Gletschers stetig
A TS
zunahm, erreichte immerhin keinen sehr bedeutenden
Betrag, und wir müssen annehmen, dass um Schaffhausen
die Erosion nirgends tiefer als 480 m. über Meer ging.
Der nun folgende Gletscherrückzug brachte dann
veränderte Gefällsverhältnisse mit sich, so dass an Stelle
der bisherigen Erosion eine mächtige Aufschüttung der
vom Gletscher abgespülten Geschiebe eintrat. Vergleicht
man die Höhenlage der so entstandenen Schotter an ver-
schiedenen Punkten des Gebietes: Schrotzburg 680 bis
690 m., Wolkenstein 570—600 m., Stammheimerberg 600
bis 625 m., Berg bei Thayngen 520-540 m., Kohlfirst
495—560 m., Geissberg 500—520 m., Hohfluh 490 bis
510 m., so führt dieser Vergleich zu der Annahme eines
starken Gefälles gegen Nordwesten, so dass man die
sanze Ablagerung wohl direkt als einen von der Linie
Schrotzburg-Stammheimerbergs-Kohlfirst nach Nordwest
abfallenden Schuttkegel aulfasst. Es scheint damit auch
die Neigung der Schichten, sowie die Druckrichtung der
Geschiebe übereinzustimmen.
Man geht darin jedoch wohl zu weit, dass man
diesen Schottern eine so wesentlich andere Entstehungs-
weise zuschreiben will, als den jüngern Terrassenschottern.
Als Grund hiefür nenne ich das bis jetzt so ziemlich
unbeachtet gebliebene Auftreten von alpinen Schottern
auf der Höhe des Neuhauser Waldes bei 568 m.
Man muss dieselben ihrem ganzen Habitus nach diesen
alten fluvioglacialen Bildungen zuweisen. Dann stimmt
zwar ihre Höhe mit derjenigen des Kohllirst sanz gut
überein, nicht aber mit derjenigen der nur 1,5 km. öst-
lich gelegenen Hohfluh. Man wird demnach richtiger die
ganze Schottermasse als eine normale Flussbildung an-
nehmen, deren Niveau im Osten gegen 700 m., in der
Nähe von Schaffhausen noch circa 570 m. Höhe erreichte
und deren Mächtigkeit hier etwa 70 m. betrug. Da sie
a ia
sich zugleich auf eine sehr bedeuiende Breite erstreckte
und so eine mächtige Decke über ein ausgedehntes Gebiet
bildete, so wird man die von Penck für dieselbe einge-
führte Bezeichnung ,,Deckenschotter* als eine sehr pas-
sende gelten lassen.
Von diesen Schottern sind spätern, mächtigen Aus-
schwemmungen nur wenige Reste entgangen. Es blieben
nur vereinzelte Stöcke dieser löchrigen oder diluvialen
Nagelfluh erhalten, wie Sie dieselben in der Ihnen vom
Jahresvorstand überreichten Karte von Schaffhausen und
Umgebung angedeutet finden, also am Nordost- und
Südostrande des Geissbergs, am Rundbuck südlich vom
Geissberg, am Kohlfirst, an der Hohfluh, auf dem Neu-
hauserwald und am ‚Bere‘ bei Thayngen.
Ich will hier keine einlässlichere allgemeine Beschrei-
bung der löchrigen Nagelfluh geben; wir finden eine
solche genau genug bei Gutzwiller, Schalch, Du Pasquier,
Penck u. A. Dagegen will ich auf diejenigen Merk-
male hinweisen, durch welche sich diese Ablagerung von
jüngerer Nagelfluh und jüngern Schottern unterscheidet.
Vor Allem muss uns auffallen, dass sie so vorwiegend
aus miocenen Sandsteinen, Quarziten und Hochgebirgs-
kalk besteht, während die glimmerarmen krystallinischen
Gesteine wie Amphibolit und Diorit sehr zurücktreten
und das glimmerhaltige Urgebirge, nämlich Granit, Gneiss
etc. ganz fehlt. Dann ist für diese Nagelfluh unserer
(Gegend charakteristisch, dass sie sehr arm ist an Weiss-
jurakalk des Randens. Diese Gerölle fehlen jedoch nicht
ganz; sie sind aber immer klein, gewöhnlich nicht mehr
als nussgross. Dann findet man grau bis graugelb gefärbte
Kalkeinschlüsse in einem sehr weit vorgeschrittenen Zer-
setzungszustande. Sie sind oft fast förmlich mulmig,
sehen aber sonst einem verwitterten Weissjurakalk durch-
aus ähnlich. Ich nehme an, dass eine ziemliche Anzahl
der durch Auflösung von Geröllen entstandenen Lücken
in unserer löchrigen Nagelfluh ursprünglich Randenkalk
enthielten. Phonolithe sind bis jetzt im Deckenschotter
der nächsten Umgebung Schaffhausens nicht gefunden
worden.
Als eine Eigentümlichkeit unserer löchrigen Nagel-
fluh wird ferner angegeben, sie zeige ein deutliches Fallen
ihrer Schichten gegen Nordwest; doch darf man diesem
Merkmale keine zu grosse Bedeutung beilegen, weil die
oft sehr mächtigen Bänke z.B. am Kohlfirst nicht selten
vollständig horizontal gelagert erscheinen. Ebenso
schwierig wird in den meisten Fällen die Ermittlung
einer bestimmten Druckrichtung. Immerhin ist in der
Regel der ganze Habitus dieser Ablagerungen der Art,
dass man ihre Natur jeweils mit Bestimmtheit feststellen
kann.
Dass ihnen ein relativ hohes Alter zukomme, hat
Penck für verschiedene Stellen in seiner ‚Vergletscherung
der deutschen Älpen“ daraus gefolgert, dass die Ober-
fläche dieser Nagelfluh mit Gletscherschrammen versehen
ist. Auch hiefür bietet unsere Gegend ein recht schönes
Beispiel auf dem Geissberg, welches ich im Mai 1893
auffand. Dort liest am nordöstlichen, dem Schweizers-
bild zunächst gelegenen Rande eine Kiesgrube, deren
Sohle von dem geschrammten Deckenschotter gebildet
wird. Er ist zum Zweck einer etwaigen Besichtigung
durch unsere heutigen Gäste von Herrn Forstmeister
Steinegger so hergerichtet worden, dass die Schrammen
auf eine grössere Fläche vollständig blossgelegt sind.
B. Vorletzte Vergletscherung.
Nachdem die oben beschriebene älteste Schotter-
decke jedenfalls schon sehr lange bestanden hatte, und
ge E:
ein Teil derselben bereits zur festen Nagelfluh verkittet
war, so trat wieder eine stetige Vergrösserung des
Gletscherareales ein; die Gletscher rückten wieder vor.
Damit wurden aber auch die Gefällsverhältnisse wieder
andere und zwar der Art, dass die Erosion ihr Werk
neuerdings beginnen konnte. In einer Höhe von ungefähr
570 m. durchströmten die Gewässer von Osten her unsere
Gegend, um allmählig immer tiefer in die Unterlage ein-
zuschneiden. Vermutlich teilten sie sich am Geissberg
in zwei Arme. Der eine floss in der Richtung der Fulach.
der andere wandte sich durch die Buchwiesen dem Mühlen-
tale zu. Auch an der Enge müssen die Gewässer dieser
Periode zu verschiedenen Zeiten einen sehr ungleichen
Lauf genommen haben. Anfangs mochte der grösste
Teil derselben durch den Klettgau abgeflossen sein. Später
drängte ein Arm immer mehr südwärts und schnitt südlich
vom Neuhauserwald ebenfalls immer tiefer ein. So kam
die auf letzterem gelegene Deckenschotterinsel zu Stande.
Die Tiefe, bis zu welcher diese Gletscherflüsse sich einar-
beiteten, wird nicht leicht angegeben werden können. Nach
Penck reichte sie im deutschen Voralpenlande nirgends
bis zur Sohle der heutigen Flüsse. Damit stimmen auch
unsere Verhältnisse überein, wenn die ältern Nagelfluh -
reste am Nordfusse des Felsens der Teufelsküche (470 m.),
am östlichen Eingang in’s Felsentäli, südlich vom grossen
Steinbruch im Loch am Aufstieg auf den Geisshof, beim
Bellevue (auf der Breite), im „‚Berg‘“ bei Löhningen und
am Rundbuck westlich von Neuhausen als Hochterrassen-
schotter zusammengehören. Dann kann man annehmen,
dass diese Einschnitte für die nächste Umgebung von
Schaffhausen eine Tiefe von 450—440 m. erreichten.
Sind aber auch die bei 360 m. gelegenen Nagelfluhfelsen
zwischen der Aluminiumfabrik und dem Schlösschen
Wörth gleichen Alters und ebenso die Kiesmassen. in
la
denen der Pfeiler der neuen Eisenbahnbrücke in Fischer-
häusern bis zu 9 m. unter der heutigen Sohle eingesenkt
ist, ohne das Liegende zu erreichen, dann hätte aller-
dings schon die Sohle des damaligen Rheines tiefer ge-
legen, als die des heutigen.
Auch dieser Erosion folgte in gesetzmässiger Weise
das Vorrücken des Gletschers und beim Stillstand und
allmähligen Rückzug desselben die Aufschüttung.
Die scharfe Abgrenzung derjenigen Geschiebemassen,
welche durch diese Phase der Ereignisse bei uns abge-
lagert wurden, hält schwer. Penck nimmt an, dass öst-
lich von der Enge nur in ganz beträchtlicher Höhe Spuren
dieser Vergletscherung zu suchen seien, während Gutz-
willer z. B. die Grundmoräne auf dem grossen Stein-
bruch im „Loch‘ und die Nagelfluh im Mühlental als
zu dieser Zeit entstanden annimmt.
a) Was die Grundmoränen anbetrifft, so stimme
ich mit Penck überein. Man vergleiche nach einander
die Lehmmoränen im Emmersbergtunnel (410—418 m.).
im Steinbruch bei der Sennerei (430 m.), in der Langer-
seten (Gennersbrannerwald) (470 m.), im Geissbergwald
(470 m.), auf dem grossen Steinbruch im Loch (480 m.)
und die Sandmoränen auf dem Geissberg (510 m.), in
der Klus (530 m.), etc. so wird man mit Hilfe der gegen-
wärtig bekannten Kriterien nicht im Stande sein, eine
Grenze zu ziehen zwischen letzter und vorletzter Ver-
gletscherung. Am ehesten wäre ich noch geneigt, die
zuletzt aufgezählten Sandmoränen als ältere allen anderen
serenüber zu stellen und ihnen dann noch Grundmoränen-
reste im Hauental (500 m.) und im Orserntal anzureihen,
Wir finden desshalb diese sog. äussern Moränen auf
unserer Karte nirgends angedeutet, während sie nur
3:5 Kilometer vor deren Westgrenze am Schmerlat zwei-
fellos nachgewiesen sind.
di IH
b) Die mit der vorletzten Vergletscherung zusammen-
hängenden Schotter liegen zumeist auf den obern Partien
der unsere Täler begrenzenden Hänge und finden sich
oft nur in zerstreuten Geschieben, seltener in mächti-
seren Anhäufungen. Im letztern Falle sind sie bald
mehr (Klushau) bald weniger (Gretzengraben) gut ver-
kittet; die Verwitterungsschicht ist sehr mächtig: 1 m.
und mehr; eine grosse Zahl der Gerölle selbst ist sehr
stark zersetzt. Es herrschen Hochgebirgskalke und Sand-
steine vor; Amphibolite sind zahlreich, Diorite selten,
ebenso selten die glimmerreichen krystallinischen Gesteine.
An den meisten Stellen treffen wir diese Schotter wohl
nicht mehr an ursprünglicher Lagerstätte ; sie haben alle
Anzeichen starker Verschwemmung, wie z. B. an einem
durch Herrn Fortmeister Vogler auf dem Rändli ge-
öffneten Profile zu sehen ist. Gekritzte Geschiebe fehlen
sanz oder sind äussert selten (Gretzengraben). Ich war
daher eine Zeit lang im Zweifel, ob ich sie als Moränen
oder als Flussgebilde kartiren solle. Aber schon um die
Karte nicht allzu complizirt werden zu lassen, konnte ich
mich nicht entschliessen, für diese Gebilde eine andere
Farbe anzuwenden, als für den Rundbuck bei Neuhausen,
den ich für ebenso unzweifelhafte Hochterrasse halte, wie
sie im gleichen Niveau im Klettgau bei Löhningen ansetzt
und über den Schmerlat sich hinzieht. Die untere Höhen-
srenze für diese Schotter auf der Enge und östlich von
derselben liegt bei ungefähr 540 m., so am nördlichsten
Ende des Wirbelberges und an mehreren Punkten des
sanzen Hanges, mit welchem der Randen ostwärts abfällt.
Eine obere Grenze konnte ich nicht ganz sicher feststellen ;
man findet eben nur zerstreute Nester von unzusammen-
hängenden Geschieben, unter denen nur Hochgebirgskalk
und Amphibolit die alpine Herkunft verraten. In der
Regel sind sie mit tertiären Quarziten und Sandsteinen,
mit Geröllen der Juranagelfluh und mit Randenkalk-
fragmenten so vermischt, dass man nicht leicht zu
scharfen Grenzen kommt. Sicher ist, dass diese Ge-
schiebe in unserem Gebiete die Höhe von 600 m. voll-
ständig erreichen, so auf Griesbach. Es hat den An-
schein, als stehen sie zu der eigentlichen Hochterrasse
im Klettgau in einer ähnlichen Beziehung, wie die jungen
Terrassenschotter östlich von der Enge zu der Nieder-
terasse westlich derselben.
Hier sind auch die in Blöcken, Bänken und Stöcken
vorhandenen Nagelfluhgebilde zu erwähnen, welche am
Nordfusse des Geissberg, in der Terrasse östlich vom Wirbel-
berg. am östlichen Eingang in die Schlucht zwischen
Platte und Wirbelberg (Felsentäli), am rechten Hang des
Mühlentales vom Loch bis zum städtischen Krankenhaus
und gegen die Enge hin beim Belair und Wiesli vor-
kommen. Penck fasst sie entschieden als Ablagerungen
der dritten Vergletscherung auf, und Gutzwiller rechnet
sie ebenso entschieden zur vorletzten. Für die Penck’sche
Auffassung spricht die enge Verbindung dieser Nagelfluh
mit den jungen Terrassen und der im allgemeinen frische
Zustand der Gerölle, für diejenige von Gutzwiller dagegen
das starke Zurücktreten von Urgebirge und die ausser-
ordentlich feste Verkittung.
Was mich zuerst bewog, dieser Nagelfluh ein
höheres Alter als jüngste Terrasse zuzuschreiben, war
das ‚Vorkommen derselben in mächtigen Blöcken bis
zu 1 m. und mehr Durchmesser in einer grossen
Auswaschungsmulde des weissen Jura im sog. „Loch“.
Die Blöcke haben alle Anzeichen davon, dass sie ge-
rollt wurden und liegen neben ebenfalls transportirten
Weisjurablöcken inmitten eines verschwemmten Moränen-
schotters, der petrographisch von diesen Blöcken stark
abweicht und sicher der letzten Vergletscherung an-
SOA eu
gehört. Für die ähnlich zusammengesetzte und ebenso
fest verkittete Nagelfluh beim Belair und Wiesli kommt
ferner in Betracht, dass sie auch namhaft höher liegt,
als die ihr zunächst abgelagerte junge Terrasse. —
Nach alle dem komme ich dazu, diese Ablagerung jeden-
falls nicht als letzte Vergletscherung anzusprechen, und
wenn noch triftige Gründe dafür gefunden werden, dass
sie nicht Hochterrasse sei, so muss man sie mit der
von Steinmann für den oberbadischen Schwarzwald nach-
gewiesenen Mittelterrasse parallelisieren. Bei dem grossen
Intresse, welches die heutigen Glacialgeologen dem Schafl-
hauser Diluvium entgegenbringen, ist anzunehmen, dass
auch diese Frage von andern in nächster Zeit einlässlich
geprüft werden wird und ich habe desshalb diesen von
Penck angelegten Teil der Karte nicht ändern wollen.
Aber auch die bereits erwähnten, tief gelegenen Kiese
im Rheine, oberhalb der alten Rheinbrücke und die alten
Nagelfluhmassen am Rheinfalle müssen als Gebilde der
vorletzten Vergletscherung berücksichtigt werden. Penck
hat vor einem Jahre schon die Ansicht ausgesprochen,
dass diese Schotter zusammenhängen und demjenigen
frühern Rheinlauf angehören, der ungefähr von der alten
Rheinbrücke an mehr südlich gerichtet war, als der heu-
tige Fluss und seinen Weg zwischen Kohlfirst und Rhein-
fels über Flurlingen und Neuhausen gegen die Stelle nahm,
die zwischen der jetzigen Aluminiumfabrik und dem Hötel
Beilevue liest. Uebrigens hat sich schon Leopold Würtem-
berger in seiner Arbeit ‚Ueber die Entstehung des Schafl-
hauser Rheinfalles‘ in „Neues Jahrbuch für Mineralogie
und Geologie‘ und „Untersuchungen über die Bildung des
Rheinfalles‘ im „Ausland 1871 und 1872“ in ähnlichem
Sinne geäussert. Jedenfalls gehört die Nagelfluh zwischen
Aluminiumfabrik und Schlösschen Wörth nicht einer
jungen Terrasse an. Sie stimmt nach der Art ihrer Zu-
2
sammensetzung und namentlich mit ihrer äusserst festen
Verkittung vollkommen mit den bereits erwähnten Nagel-
fluhen im Mühlenthal, am besten mit derjenigen am
Aufstieg vom grossen Steinbruch im Loch gegen den
Geisshof überein. Aber auch die Ablagerungen zwischen
Kohlfirst und Rheinfall dürften hieher gehören. Sie
stehen im Zusammenhange mit den noch genauer zu
besprechenden Flurlinger Kalktuffen.
C. Letzte Vergletscherung.
Der mächtigsten Vereisung folste wieder eine ge-
waltige Ausschwemmung beim Herannahen derjenigen
Eismassen, welche die letzte Vergletscherung des Landes
herbeiführen sollten. Verschiedene Beobachtungen weisen
darauf hin, dass auch die jetzigen Wasserläufe wieder
eine sehr bedeutende Ausfurchung der Talsohle zu Stande
brachten.
Namentlich im Klettgau muss sie sehr tief gelegen
haben, worauf die auch von Merklein in seinem ,,bei-
trag zur Kenntniss der Erdoberfläche um Schaffhausen“
erwähnten Brunnen hinweisen, von denen z. B. einer
bei Oberneuhaus 47 m. tief in den Kies getrieben werden
musste. Oestlich von der Enge ist der tiefste Einschnitt,
den diese Erosion zu Stande brachte, durch die Sohle
der circa 8 m. mächtigen Grundmoräne begrenzt, welche
bei Anlage des Emmersbergtunnels durchschnitten werden
musste. Sie enthält Sand- und Kieseinlagen und ist von
Schotter überdeckt, so dass auf und in ihr das Wasser aus
einem recht ansehnlichen Sammelgebiet zusammenfliesst.
Dieses Wasser hat bekanntlich dem Tunnelbau ganz
ungewöhnlich grosse Schwierigkeiten bereitet.
Der allmählig bis in unsere Gegend vorgeschobene
Gletscher reichte, wie aus der Karte hervorgeht, bis
SIG $i
ziemlich weit in den Klettsau hinunter, eine Tatsache,
welche erst in den letzten Jahren, vor Allem durch Gutz-
willer festgestellt wurde, während man noch vor zehn
Jahren angenommen hatte, er sei nur bis in die Gegend
von Singen vorgedrungen. Man schrieb damals also
consequenterweise alle Schottermassen um Schaffhausen
der vorletzten Vergletscherung zu.
Die letzte Vereisung hatte sicher nicht die Mächtig-
keit der vorletzten erreicht, aber sie behielt unsere
Gegend sehr lange besetzt und lagerte in dem bereits
sehr stark coupirten Terrain gewaltige Massen von Geröll
ab, welche dem Gletscher auf dem langen Wege von den
Bergen Bündens und Voralbergs bis an den Randen zur
Verfrachtung zufielen.
Der Habitus dieser jüngsten Kiesablagerungen ist
im Ganzen ein ziemlich gut bestimmter und wenn man
durch längere Beobachtung sein Auge an die charakter-
istischen Merkmale gewöhnt, so wird man auch in den
höher gelegenen (Grenzgebieten allmählig im Stande
sein, diese jüngern Kiesgruben als solche zu erkennen.
Die sie bedeckende Verwitterangschicht wird 40 —60 cm.
mächtig sein, selten mehr; ihr Aussehen ist durch
die ganze Tiefe gleichmässig gelbbraun, wenn nicht,
wie dies in bewaldeter Gegend der Fall ist, das reiche
Wurzelwerk der Bäume eine vermehrte Oxydation be-
dingte und der ,,Verwitterungslehm' mehr oder weniger
tief hinein dunkel rostfarben aussieht. Die rein fluvia-
tilen Terrassenschotter sind in der Regel gar nicht ver-
kittet, während man in den verschwemmten Schotter-
moränen im Hauenthal, am Aufstieg zwischen dem grossen
Steinbruch im Loch und dem Geissberg (nördlich von der
ältern Nagelfluh) und im vordern Mühlenthal am linken
Hang oberhalb der Fischer’schen Werke einen Anfang
zur Nagelfluhbildung wahrnimmt. Das Korn weist alle
LA woher
Grössen auf, von dem einen Bruchteil eines Millimeters
messenden Kiessplitter im Sand und Lehm der Talsohle
bis zum erratischen Blocke von 0,5 bis 6 Kubikmeter
Inhalt. In dem von der Endmoräne abgespülten Fluss-
schotter findet man die denkbar vollkommenste Schich-
tung, bald horizontal als Absatz in rinnendem Wasser,
bald schräg, da wo die Ablagerung in ein gestautes
Wasser erfolgte, so im Hauental, Riedt, besonders aber in
„Gruben“, wo die Deltabildung eine recht umfangreiche
ist, wenn sie auch nicht verglichen werden kann z.B.
mit dem gewaltigen Delta bei Ravensburg. Im Fluss-
schotter sowohl als in der verschwemmten Schotter-
moräne kann man die Richtung, in welcher das Wasser
floss, gewöhnlich deutlich erkennen. Die Gerölle sind
wenig verwittert; die Grube sieht, wenn sie nicht schon
allzu lang verlassen ist, recht frisch aus bis ganz nahe
an den Verwitterungslehm oder den Humus. Die Gesteine
selbst bilden eine wahre petrographische Musterkarte,
so nördlich von Thayngen am Eingang ins Bibertal, aus
welcher besonders die verschiedensten krystallinischen
Urgebirgsarten hervortreten. Unter diesen sind dann die
ziemlich leicht kenntlichen Albulagranite und Roffna-
gneisse charakteristisch, sofern sie nämlich einigermassen
zahlreich vorkommen; denn sie fehlen eben doch auch
den Geschieben der vorletzten Vergletscherung nicht
ganz. Ferner spricht das häufige Vorkommen von Dioriten
und grünen Sernifiten für Ablagerungen der letzten Eis-
zeit. Randenkalke und Phonolithe sind reichlich in allen
Grössen und in den verschiedensten Graden der Abrundung
vorhanden. Immerhin bleiben Hochgebirgskalke und
Sandsteine neben Amphibolit doch die häufigsten Gerölle.
Die Grundmoränen weisen als vorherrschendes Material
bald einen heller oder dunkler grauen Lehm, bald eine
feine Sandmasse auf, in welcher die Gerölle eingebettet
a. MD ae
sind. Die Zahl der geschrammten Hochgebirgskalke
wechselt dabei ausserordentlich. Im Allgemeinen sind
hier die petrographischen Merkmale weniger sicher, als
in den verschwemmten Schottermoränen und den Fluss-
terrassen. Die glimmerreichen, krystallinischen Gerölle
sind ausserordentlich stark zersetzt, so dass man an-
nehmen muss, die meisten derselben werden vollständig
zerfallen sein und so einen Teil des Grundmateriales aus-
machen. Vielleicht wird es möglich, bei noch genauerer
Vergleichung ein Kriterium herauszufinden in dem mehr
oder weniger weit vorgeschrittenen Verwitterungszustande
der Kalkgerölle.
Die Endmoränenwälle, von denen wenigstens einige
in der Karte durch ein intensiveres Rot angegeben
sind, fallen leicht auf durch ihren Blockreichtum und
als unmittelbar mit ihnen zusammenhängend wird man
auch die Blockfelder ansehen müssen, welche den jungen
sandigen Lehm und lehmigen Sand in der Talsohle der
Fulach, auf dem Geisshof etc. bedecken.
Der Gletscher, welcher dieses bunte Chaos von Ge-
steinsmaterial hier aufhäufte, das die Oberflächengestalt
des Terrains um Schaffhausen nicht unwesentlich beein-
flusst, stand also im Klettgau, am Lauferberg (der Ost-
grenze unserer Karte) und am Eingang ins Rafzerfeld.
Während seines Rückzuges füllte sein Schmelzwasser
die kurz vorher gebildeten Talfurchen zum Teil wieder
auf, es entstand die Niederterrasse im Klettgau. Sein
Rückzug erfolgte aber nicht gleichmässig, sondern etap-
penweise und als der Gletscher östlich von der Enge auf
der Linie Hauental-Riet-Galgenbuck stand, so nahm der
Gletscherstrom, wie sich aus der Druckrichtung der Ge-
schiebe dort überall ergibt, eine südwestliche Richtung
an und verlegte allmählig sein Bett südlich vom Neu-
hauserwald. Seit jener Zeit hat der Klettgau nie mehr
als Abflussrinne eines bedeutenden Gewässers gedient.
So kamen denn nach und nach die von Penck in unserer
Karte als Terrassenschotter von Schaff hausen bezeichneten
Ablagerungen zu Stande. Die ebenso geistreiche als
überzeugende Darstellung, welche Penck in seinem Be-
richte über die geologischen Verhältnisse vom Schweizers-
bild!) ausführt, muss im Original nachgelesen werden. Ich
hatte daher im Sinne mich gar nicht weiter auf die-
selbe einzulassen, aber da ich glaube, dass die umfassen-
den Erdbewegungen, die in jüngster Zeit um Schafl-
hausen vorgenommen wurden, Aufschlüsse geliefert haben,
welche die Penck’sche Theorie noch wesentlich begründen
helfen, so will ich ihrer doch mit einigen Worten gedenken.
Penck ordnet die jungen Schotter im untern Tal der
Durach, der Fulach und des Rheines östlich von Schaff-
hausen in 4 Terrassen, von denen jede entstanden ist
durch Ausfurchung während des Stillstandes und Auf-
schüttung während des Rückzuges des Gletschers. Er
zeigt ferner, wie in der Tat der Zusammenhang einer
jeden Terrasse mit einem besondern Endmoränengebiete
zu erkennen ist. Diese selbständige Entstehung mehrerer,
sewissermassen in einander geschachtelter Terrassen wird
meiner Ansicht nach durch folgende Profile bestätigt:
Bei der Erweiterung des Bahnhofes Schaffhausen
wurde der Bach fast quer unter der neuen Anlage durch-
geführt, was zur Folge hatte, dass man einen Einschnitt
von 8 m. Tiefe anbringen musste. Dieser zeigte unter
der Vegetationsdecke:
!) Herr Professor Penck hatte die Freundlichkeit, mir diese
Arbeit, deren Publikation sich nun unerwartet lange verzögert,
seiner Zeit zur Einsicht zu überlassen, nachdem er mir vorher die
verdankenswerte Gelegenheit geboten, an verschiedenen seiner Ex-
cursionen in diesem Gebiete Teil zu nehmen.
LO a
1 m. | Verwitterungsschicht.
2 m. | Vorherrschend mageren oder auch fetten
Lehm mit Sandeinlagen ; zahlreiche Ge-
rölle und Blöcke von 1—2 chm. Inhalt;
keine gekritzten Geschiebe.
0,4 m. | fetten, hellgelblichen Lehm.
0,6 m. | sandigen Lehm.
0,3 m. | fetten, hellgelblichen Lehm.
0,2 m. | fetten, grauen Lehm mit Sand.
en Sand.
0,3 m. | fetten Lehm.
1,2 m. | ziemlich zarten Flusskies, z. T. zur Nagelfluh
verkittet; nicht vollständig durchbrochen.
Der Einschnitt liegt zwischen 411 und 403 m. über Meer.
2) Am Geisshof, hinterhalb der Fischer’schen Werke,
wird seit einiger Zeit ein Steinbruch betrieben, dessen
Decke folgende Zusammensetzung besitzt:
0.4 m. | Humus.
1,5 m. | abwechselnde Schichten von fettem und
sandigem Lehm.
| È: È Sin da eil ao Pri IRA
1 m. | ziemlich zarten Flusskies.
| Plattenkalk.
Etwa 3 bis 4 m. höher, südlich vom Wohnhause
z. Geisshof, wurde unlängst ein neues Gebäude erstellt.
Das Fundament desselben steht in einem blockreichen
Schotter, von dem man wohl annehmen darf, dass er als
Liegendes die eben genannten Schichten von fettem und
sandigem Lehm enthält. Wir finden also hier ungefähr
zwischen 457 und 463 m. über Meer genau in derselben
Reihenfolge wieder dieselbe Ablagerung, wie zwischen
403 und 411 m., und doch kann unmöglich das Fluss-
gebilde in der Sohle des Fulachtales gleichzeitig abge-
lagert worden sein, wie das 50 m. höher gelegene
am Geisshof.
Mit der Bildung dieser Terrassen hängen ohne
Zweifel auch die mächtigen Lehmablagerungen südwest-
lich von Flurlingen und östlich von Neuhausen zusammen.
Die Vorgänge, welche diese Aufschüttungen herbeiführten,
sind wahrscheinlich nicht einfacher Natur. Darauf weist
zunächst der schroffe Uebergang von gut geschlemmtem
Flusskies zu feinem Sand und Lehm. Aber noch schwerer
verständlich ist das Vorhandensein von grobem Schotter
vermischt mit einer Unzahl von Blöcken, welche in den
obern Partien sich finden. Jedenfalls hat das Wasser,
welches Sand und Lehm aufschwemmte, nicht zugleich
auch diese Blöcke mit sich geführt und man wird fast
gezwungen sein, anzunehmen, das Eis habe nach Auf-
schüttung der Schaffhauser Terrassen noch einmal einen
Vorstoss gemacht, bei dem es das ganze Gebiet mit
Blöcken übersäte. Allerdings könnte man diese Block-
facies auch auffassen wollen als ,, Uebergangskegel‘
in dem Sinne, wie ihn Du Pasquier in seinen „fluvio-
glacialen Ablagerungen der Nordschweiz“ definirt, und
in der Tat wird man in der Oberklettgauer Niederterrasse
einen solchen erkennen, weil hier grober Kies und Blöcke
in der Oberfläche der Aufschüttung nach der Tiefe all-
mählig in weniger groben Kies übergehen.
Bei Aufschüttung des Blockfeldes über die Schafi-
hauser Terrassen hätte also auch Eis wieder wesentlich
Seo A
mitgewirkt. Doch konnte auch die Tätigkeit des Wassers:
nicht ausgeschlossen sein, wenigstens habe ich weder
im Ausgang des Mutzentäli nach dem Fulachtal, wo
Blöcke und Schotter dem weissen Jura direkt aufliegen,
noch an einer andern der genannten Stellen gekritzte
Geschiebe finden können.
Der endgiltige Rückzug des Gletschers mochte jetzt
ziemlich gleichmässig erfolgen und als sein Ende die Gegend
östlich von Stein erreicht hatte, wurde nun auch das
Fulachtal als bisherige Fortsetzung der Biber in ähn-
licher Weise ausser Funktion gesetzt, wie dies früher
schon für das Klettgau der Fall war. So blieb uns als
stärkere Wasserader ausser dem Rhein nur die Durach.
D. Interglaciale Bildungen und die Randentäler.
Der bisherigen Erörterung über die diluvialen Ab-
lagerungen müssen sich noch solche über die intergla-
cialen Gebilde und den Zusammenhang der Randentäler
mit den verschiedenen Perioden der Vergletscherung
anreihen.
Als aenterglacialen Schuttkegel beschrieb ich an der
letztjährigen Versammlung in Lausanne eine Ablagerung
von Randengeschieben auf dem Plateau des Geisshergs,
welche hier dem Deckenschotter unmittelbar aufliegen und
überlagert werden von sehr stark verwittertem alpinem Ge-
rölle. Penck fasst die Ablagerung als lokale Facies der
letzten Vergletscherung auf, indem der auf die Höhen
des Randens ansteigende Gletscher dieses Schottermaterial
aufgearbeitet hätte. Die Frage bedarf indessen noch wei-
terer Prüfung, wenn später auch noch bessere Aufschlüsse
zur Verfügung stehen werden. Ich habe nämlich seither
an andern ganz benachbarten Stellen gekritzte Hoch-
CALO gr
gebirgskalke vermischt mit Sand gefunden, deren Be-
ziehung zu den Weissjurageröllen aber noch genauer
untersucht werden muss.
Ferner erkannte Prof. Penck zuerst das interglaciale
Alter der Kalktuffe oberhalb Flurlingen. Auf seine Ver-
anlassung beantragte ich der hiesigen naturforschenden
Gesellschaft, sie möchte die Untersuchung der organischen
Einschlüsse des Tuffes an Hand nehmen. Herr Wehrli
in Zürich übernahm es, die Untersuchung durchzuführen
und die Gesellschaft hatte die Beschaffung des Materials
zu besorgen. Heute liegt uns der vollständige Bericht
über die äusserst mühsame, mit grösster Sorgfalt be-
triebene Arbeit vor. Ich will aus demselben nur wenige
Punkte herausgreifen. Einmal waren die in Unzahl vor-
handenen, sehr oft unvollkommenen Pflanzenabdrücke
sanz ausserordentlich monoton. Immer und immer fand
sich nur Acer Pseudoplatanus L.; Herr Wehrli schreibt:
„Wohl 95°/, aller Pflanzenabdrücke gehören hierher.‘
Ausserdem fanden sich Buxus sempervirens L., Fraxinus
excelsior L., Abies pectinata D. C. und ungefähr 4 weitere,
weniger sicher bestimmbare Arten.
An Tierresten sind Schnecken und Wirbeltiere ge-
funden worden. Von jenen erwähnen Wehrli und Penck
nach der Bestimmung Sandbergers die Gattungen : Hyalina,
Helix, Clausilia, Succinea und Limnaeus, und ausserdem
führt Gutzwiller noch Daudebardia, Patula und Planorbis an.
Unter den Wirbeltierresten, welche teils von mir,
teils von Wehrli gefunden wurden, bestimmte Herr Prof.
Dr. Th. Studer die Gattung Rind und zwar von den Di-
mensionen einer Torfkuh und den ZHörsch. Sicher ist,
dass alle pflanzlichen und tierischen Einschlüsse, die bis
jetzt von dieser Stelle bekannt geworden sind, postgla-
cialen und nicht interglacialen Formen angehören und
so steht man vor dem eigentümlichen Widerspruche, dass
DER Dre NL,
die Flurlinger Kalktuffe der Lagerung nach interglacial,
der Fauna und Flora nach aber alluvial sind. Um nun
womöglich zur Lösung dieses Widerspruches beizutragen,
beschloss die hiesige Naturforschende Gesellschaft zu
Anfang dieses Monats auf meinen Antrag, im Bruche
selbst einen Schacht abzuteufen, um zu erfahren, was
das Liegende des Tuffes sei. Es können nämlich, wie Sie
aus der Karte ersehen, Weisser Jura, Molasse und
Schotter in Betracht kommen. Die Grabungen verliefen
sehr günstig; schon 3 m. unter dem Boden des Bruches
oder 13 m. unter der Oberfläche der ganzen Tuffab-
lagerung war der Tuffsand durchsetzt und nun folgt eine
etwas lehmige Sandmasse mit sehr zahlreichen Geröllen,
also eine diluviale Bildung. Die Gerölle sind vorzugs-
weise: Hochgebirgskalk, grauer und rotbrauner Sandstein
und Quarzite. Die Kalkgeschiebe sind meist mit einer
mehrere Millimeter dicken Verwitterungskruste versehen;
auch die Sandsteine sind sehr stark verwittert. Amphi-
bolite sind vorhanden, aber selten; andere krystalli-
nische Gesteine habe ich nicht finden können. Einen
hellgrauen Kalkstein halte ich für Randenkalk. Faust-
erosse und grössere Stücke Nagelfluh haben dieselbe Zu-
sammensetzung, wie das lose Gerülle; sie sind höchst
wahrscheinlich an Ort und Stelle entstanden und stammen
nicht vom Deckenschotter. Gekritzte Geschiebe sind, wie
zu erwarten war, nicht gefunden worden; denn auf den
so stark verwitterten Geröllen wären Schrammen in
keinem Falle mehr sichtbar. Nach Alle dem glaube ich
dieses Liegende des Kalktuffes für Hochterrasse, resp.
Grundmoräne der vorletzten Vergletscherung ansehen zu
müssen, und damit hat die bereits erwähnte Ansicht Penck's
über einen alten Rheinlauf an dieser Stelle jedenfalls an
Wahrscheinlichkeit gewonnen. Es verdienen aber auch
die Lagerungverhältnisse noch genauere Beachtung:
Penck nimmt an, der Rhein, an dessen Ufer der Tuff
abgesetzt wurde, sei nördlich oder südlich an ihm vorbeige-
flossen. Mir will scheinen, dass er nicht südlich an ihm vor-
beifliessen konnte, da der Tuff stets in Verbindung mit dem
Kohlfirst gewesen sein muss. Dann sind die Kalkmassen
zwar schlecht geschichtet, sie zeigen aber doch ein deut-
liches Fallen gegen den heutigen Rhein und ebenso zeigt
die neueste Grabung wieder, dass auch die Sohle des Tufi-
sandes von Westen her stark ansteigt. Man wird dem-
nach die Bildung des Tuffes in Verbindung bringen müssen
mit derjenigen Erosion, welche die Entstehung einer der
„schaffhauser Terrassen“ einleitete. Die bis zu ungefähr
470 m. ansteigende Hochterrasse wurde immer stärker
angeschnitten und abgetragen und zwar an unserer Stelle
durch einen Flusslauf, welcher ungefähr die Richtung des
heutigen Rheines hatte. Ihr gehören wahrscheinlich auch
die Schotter an, welche gegenwärtig in einer Kiesgrube
südlich neben dem Kalktuffe aufgeschlossen sind. Eine
Wasserader aus dem Kohlfirst stellte nach und nach die
Böschung der heutigen Kalktuffsohle her. Der Vorgang
muss sich auf eine sehr lange Zeit erstreckt haben, was
aus dem hohen Verwitterungsgrad der Gerölle hervorgeht
und wahrscheinlich begann der Tuffabsatz erst gegen
das Ende dieser „‚interstadiären‘‘ ') Epoche der letzten
Vergletscherung. Der nochmals vorrückende Gletscher
selbst schüttete dann die Moräne auf und erst auf den
definitiven Rückzug des Gletschers folgte allmählig der
gegenwärtige Zustand.
Der Löss: Jene Decke von sandigem Materiale, wie
sie im Klettgau, überhaupt im ganzen Rheingebiete und
anderwärts vor Allem der Hochterrasse aufliegt und als
1) S. Dr. A. Penck, Dr. Ed. Brückner und Dr. Léon Du
Pasquier: „Le Systeme glaciaire des Alpes“ 1894.
a gi no
Löss bezeichnet wird, fehlt auch unserem Gebiete nicht
ganz. Er dürfte sich aber in der Regel nicht mehr an
ursprünglicher Lagerstätte finden und bietet nur an we-
nigen Stellen gute Aufschlüsse. Am bekanntesten ist das
auch schon von Merklein in seinem „Beitrag zur Kenntnis
der Erdoberfläche um Schaffhausen“ erwähnte Vorkommen
am Wege über die Enge nach dem Engebrunnen. Hier
finden sich Lösskindchen, aber auch Gerölle ; das Material
braust mit Säure noch stark auf, ist also noch nicht
in Leimen übergegangen. Wahrscheinlich haben wir es
auch am Wege von der Klus nach dem Lahnbuck!) mit
ungelagertem Lösse zu thun; am mächtigsten aber ist er
im Hauenthal, am Aufstieg gegen das Rändli. Eine ge-
nauere Untersuchung dieser Ablagerungen habe ich bis
jetzt nicht vorgenommen und zwar schon deshalb, weil ich
eben vermuthe, dass sie an ihrer jetzigen Lagerstätte
nicht besonders charakeristisch sind.
Die Randentäler. Während im Tale Wasser und Eis
abwechselnd das Regiment führten und Erosion und Auf-
schüttung mehrmals einander ablösten, so nahm die Mo-
dellirung des Randens während des ganzen Pleistocäns
einen viel gleichmässigeren Verlauf. Immerhin scheinen
Rückwirkungen der Vorgänge im Gletschergebiete auch
hier hervorzutreten und zeigen sich am deutlichsten im
Durachtale. Hier dürften die einzelnen Phasen der Tal-
bildung mit den verschiedenen Vergletscherungen auf
folgende Weise zusammenhängen :
Die ältesten Terrassenreste finden sich in Form von
kuppenförmigen Aufsätzen auf der Gräte, dem Buchberg,
dem Randenhorn, der Thüle, dem Osterberg etc. Ihre
Isolierung würde zeitlich bis zu derjenigen Stauung
1) Wo jetzt das zweite Reservoir der städtischen Wasser-
versorgung angelegt wird.
men
reichen, welche der Ablagerung des Deckenschotters
entspricht. Die intensive Erosion, welche die Vorläuferin
der zweiten Vergletscherung bildete, verursachte auch
ein kräftiges Einschneiden der Durach. Während die
vorhin genannten Köpfe um Merishausen einem weiten,
flachen Talgrund von 780—760 m. mittlerer Meeres-
höhe entsprechen, in welchem wir keine Wasseradern
mit bestimmtem Bette mehr erkennen, so tritt uns jetzt
ein scharf umgrenztes Bachgebiet entgegen. Die mitt-
leren Schichten des weissen Jura wurden abgetragen
und dasselbe hätte dann auch im Gebiete des Osterbergs
und der „Barmen‘ mit seinen untersten Lagen und dem
braunen Jura geschehen sollen. Diese Tieferlegung und
sleichmässige Ausweitung des Tales hätte hier sogar
ziemlich rasch erfolgen können; denn bekanntlich be-
stehen die Birmenstorfer Schichten im weissen Jura,
sowie die Ornaten- und Makrocephaluschichten des brau-
nen Jura auch am Randen zum grossen Teil aus Mergeln.
(Gerade in diesem Niveau aber finden wir hier statt einer
sleichmässigen Böschung eine ausgezeichnete Terrassen-
bildung. Ich denke mir diese Verminderung des Gefälles
als eine Folge der mächtigen Stauung, welche die auf
der Linie Lohn—Längenbers—Rändli—Griesbach steh-
enden Eismassen der vorletzten Vergletscherung her-
vorrufen mussten. In der Tat bildete der Bach nach
Beseitigung des Hindernisses und Wiederherstellung des
ursprünglichen Gefälles einen fast grabenartigen Einschnitt,
und brachte sein Bett in Einklang mit der tiefen Tal-
sohle bei Schaffhausen.
Aber auch die Wirkung der letzten Vergletscherung
spiegelt sich im Durachtale wieder. Zunächst lagerte
der Gletscher selbt eine Grundmoräne vom Schweizers-
bild her durch die Buchwiesen gegen das „Birch“ hin
ab; sie wurde jedoch später wieder vom Gletscherwasser
BU ON RR
weggespült bis auf einen kleinen Rest am Nordfusse des
Geissberg und durch den Schotter der höchstgelegenen
der „Schaffhauser Terrassen‘ ersetzt, welche Penck als
„Breiteterrasse‘‘ bezeichnet. Sie ist noch erhalten in den
Kiesmassen der Längenberger Ziegelhütte und des Birch.
Bis zu dieser Zeit hat vermutlich die Durach ihren Weg
durch das Mühlental genommen. Er muss ihr später aber
der Terrasse entlang an irgend einer Stelle verlegt worden
sein, so dass sie sich durch die Buchwiesen, am Schwei-
zersbild vorbei. wandte. Gleichzeitig lagerte sie im
„Engesties“ (der Längenberger Ziegelhütte gegenüber)
eine bis Sm. mächtige Lehmmasse ab, die wohl zum
grössten Teil dem Randen entstammt und sich noch
weiter talaufwärts verfolgen lässt. Sie entspricht dem-
nach der Niederterrasse, resp. einer der ,,Schaffhauser
Terrassen‘, in welche der Bach bis heute nur unbe-
deutend eingeschnitten hat; er hat also bei weitem noch
nicht die frühere Talsohle erreicht.
Dies war der Lauf der Durach zu einer Zeit, als
sie noch eine bedeutend grössere Menge Wasser führte
als heute; denn man wird wohl annehmen dürfen, dass
damals, als der Gletscher noch im Lande stand, die
Niederschläge reichlicher waren, als gegenwärtig. Sie
räumte jetzt den Terrassenschotter in den „Buchwiesen‘
srösstenteils wieder aus, um später bei verminderter
Wassermenge und vermindertem Gefälle ihre eigenen
Schotter in dem Tale abzulagern. Heute sehen wir
daher Randenbachschotter in der Talsohle liegen und
auf ihr lagen auch die prähistorischen Funde des Schwei-
zersbildes, wie Penck u. A. dies bereits schon dargestellt
haben. Gerne hätte ich zur sichern Feststellung dieser
Auffassung an einem oder an mehreren Punkten des Tales
Probegräben öffnen lassen; aber nachdem mir unsere
naturforschende Gesellschaft mit grösster Bereitwilligkeit
aa NOEL
im Laufe dieses Jahres die Mittel bewilligte zur Aus-
führung der in Ihrer Hand befindlichen Karte. für die.
Grabungen im Flurlinger Steinbruch, für die Vermehrung
der Zahl der erratischen Blöcke im Fäsenstaub und deren
Bezeichnung, endlich für die Erstellung von Herbarien cha-
rakteristischer Schaffhauserpflanzen zu Handen Ihrer bo-
tanischen Sektion, so mochte ich sie für einmal nicht
zu noch weiteren Opfern veranlassen. Im Ganzen wird
die vorgetragene Anschauung richtig sein und beweist,
dass Penck Recht hat, wenn er sagt: die prähistorischen
Funde von Thayngen und Schweizersbild sind ,,postglacial
in Bezug auf das Maximum der letzten Vergletscherung‘“;
sie wären somit jünger als die Spuren menschlichen Da-
seins, die man aus dem ältern Löss im Rheintal kennt.
Nach Ablagerung der Schotter in den Buchwiesen hat
die Durach wieder freie Bahn durchs Mühlental gefunden.
Zu ganz ähnlichen Resultaten führt die Untersuchung
der kürzeren Täler wie: das Freudental, Orserntai,
Hemmenthalertal und Eschheimertal, von denen das
Orserntal und das Freudental nur ganz unbedeutende
Rinnsale darstellen, und das Eschheimertal schon durch
die Schotter des vorletzten Gletschers abgedämmt wurde.
Besonders deutlich ist die Beziehung dieser jungen,
in Folge der letzten Stauung aufgeschwemmten Bach-
‘schotter zum Profil des heutigen Baches im Hemmen-
thalertal, und hier liegt der Gedanke nahe, die Dauer
dieser Stauung, also der letzten Vereisung, durch Rech-
nung ermitteln zu wollen. Einen Anhaltspunkt hiezu dürfte
die von Herrn Ingenieur Spahn auf 400 cbm. berechnete
Menge Geschiebe geben, welche die Durach, mit dem
Hemmenthalerbach jährlich dem Rheine zuführt ; doch
sind offenbar noch weitere Messungen und Beobachtungen
notwendig.
A O A US
Es verhält sich eben mit der Erforschung des geo-
logischen Werdens für irgend einen Punkt unseres Erd-
körpers wie mit jedem anderen Zweige der naturwissen-
schaftlichen Forschung überhaupt. Jeder Schritt, den
es uns auf dem Wege des Erkennens zu thun gelingt,
eröffnet uns die Aussicht auf neue Probleme. Das Ar-
beitsfeld wird immer grösser; aber gerade unsere vater-
ländische Naturforschende Gesellschaft beweist, dass es
nie an Männern fehlen wird, welche solche Probleme
weiter verfolgen und welche mit Freude und Gewissen-
haftigkeit ihre Arbeitskraft in den Dienst der Wissen-
schaft stellen.
Ich erkläre damit die 77. Jahresversammlung der
Schweizerischen Naturforschenden Gesellschaft für eröffnet.
ww
I
Sitzung der vorberatenden Commission
Sonntag den 29. Juli 1894, Abends 5 Uhr,
im Grossratssaale.
Anwesend :
A. Vom Jahresvorstand:
Herr Professor Meister, Präsident.
Dr. Nüesch, Sekretär.
"„ Wanner-Schachenmann, Sekretär,
„ Dr. Vogler, Refer. d. Rechnungsprüfungskommission
no)
B. Vom Centralcomité :
Herr Professor Dr. F. A. Forel, Präsident.
„ Professor Dr. A. Lang, Zürich.
C. Frühere Jahrespräsidenten,
ehemalige Mitglieder des Centraleomites, Präsidenten
der Commissionen und Delegirte der Gesellschaften:
Aargau: Herr Fischer-Sigwart.
Basel: „ Professor Dr. Hagenbach-Bischoff,
Jahrespräsident 1892, ehemal. Präsi-
dent des Centralcomités.
„ Professor Dr. F. Zschokke.
s Dr. Gutzwiller.
Bern:
Genf:
Glarus:
Luzern:
Neuenburg:
Freiburg:
Solothurn:
Thurgau:
Waadt:
Wallıs:
Zürich :
Herr Professor Dr. Ed. Fischer.
Professor Dr. G. Huber.
Professor Dr. Th. Studer, ehemal.
Präsident des Centralcomités.
Professor Dr. Graf, Oberbibliothekar.
Dr. Ed. Sarasin,
Dr. Vr. Fatio,
Centralcomités.
Apotheker Hefti.
Sekundarlehrer Oberholzer.
O. Suidter.
Dr. Schumacher-Kopp.
Professor Dr. Billeter.
Professor Dr. J. de Kowalski.
Professor Dr. Fr. Lang.
A. Schmid, Kantonschemiker,
Professor Dr. Ed. Bugnion.
Professor Dr. A. Herzen.
A. de Jaczewski.
Professor Dr. Rudio.
ehemal. Mitglied des
Verhandlungen.
1. Der Jahrespräsident begrüsst die Anwesenden und
eröffnet die Sitzung.
2. Der Sekretär verliest die Namen der angemeldeten
Mitglieder der vorberatenden Commission.
3. Das Verzeichnis der neu aufzunehmenden
5 Ehren-
mitglieder und 45 ordentlichen Mitglieder wird verlesen
und in Plenarabstimmung der allgemeinen Versamm-
lung vorzulegen beschlossen.
4.
1
Herr Prof. Dr. F. A. Forel, Centralpräsident, ver-
liest den Jahresbericht des Centralkomites pro 1893/94.
Derselbe wird mit Verdankung für die treffliche Ge-
schäftsführung entgegengenommen.
In Abwesenheit des provisorischen Quästors, Fräulein
Fanny Custer von Aarau, verliest Herr Prof. Dr.
Forel die Jahresrechnungen.
Dieselben sind sowohl vom Centralvorstand, als
auch einer vom Jahresvorstand bestellten Commission
bestehend aus den Herren Dr. Vogler, Dr. Rahm
sen. und Dr. Alfred Amsler geprüft worden.
Centralvorstand und Commission beantragen Genehmi-
sung und Verdankung der Rechnungen zu Handen
der Hauptversammlung. Die Versammlung stimmt
diesem Vorschlage bei.
Herr Prof. Forel teilt mit, dass die Schweizerische
Naturforschende Gesellschaft eine Einladung erhalten
habe, sich in der Gruppe 17 an der im Jahr 1896 in
Genf stattfindenden Landesausstellung zu beteiligen.
Das Centralcomite schlage vor, die Beteiligung im
Prinzipe zu beschliessen, über die Art und Weise der-
selben jedoch noch keine bestimmten Vorschläge zu
machen, sondern zu diesem Zwecke eine Commission
zu ernennen, bestehend aus den Herren Prof. Henri
Golliez, Mitglied des Centralcomites in Lausanne
und Casimir de Candolle in Genf.
Beschluss: Diese Anträge sollen der allgemeinen
Versammlung zur Annahme empfohlen werden.
Das Centralcomite schlägt vor, die Jahresversammlung
aufzufordern, den Bundesbehörden den Dank auszu-
sprechen für den Ankaut der prähistorischen Samm-
lung im Schweizersbild.
Dieser Vorschlag wird genehmigt.
9.
10.
Late plaie ze
RO RME DT
Herr Prof. Forel legt der Versammiung nochmals
die Frage der Separatabzüge der Denkschriften zur
endgültigen Beschlussfassung vor. Diese Frage sei
schon öfters besprochen und letztes Jahr festgesetzt
worden, dass es bei dem Worllaute des bezüglichen
Reglements zu verbleiben habe. Allein der Sekretär
habe vergessen, den Beschluss zu protokolliren, es sei
deshalb nötig, denselben zu wiederholen und zu proto-
kolliren. (Cf. Verhandlungen Fribourg S. 39, Basel
S. 43, Lausanne S. 27, 38, 79.) Es wird beschlossen,
die Frage als erledigt zu betrachten.
Herr Prof. Forel möchte die Protokolle der vor-
beratenden Commission und der allgemeinen Ver-
sammlung nicht mehr, wie nach bisherigem Usus,
durch die allgemeine Versammlung bestätigen lassen.
Gewöhnlich seien die Protokolle, weil bis zur nächsten
Sitzung nicht fertig, gar nicht bestätigt worden, Er
schlägt deshalb, unterstützt von Herrn Prof. Hagen-
bach, vor, dieselben seien, nachdem sie der Jahres-
vorstand bestätigt, auch noch an den Präsidenten
des Centralcomites zur Bestätigung einzusenden.
Dieser Vorschlag wird gutgeheissen und soll der allge-
meinen Versammlung zur Annahme empfohlen werden.
Einem Vorschlage des Centralkomites beistimmend
wird beschlossen, der allgemeinen Versammlung vor-
zuschlagen, an Stelle des + Herrn Dr. Custer von
Aarau, dessen Tochter, Frl. Fanny Custer, zum
(Juästor der Gesellschaft zu ernennen.
Herr Prof. Lang in Zürich legt den Bericht der
Denkschriftenkommission vor. Derselbe wird be-
stäligt und bestens verdankt.
Herr Prof. Graf erstattet Bericht über die Bibliothek.
Er klagt über die ungünstigen Lokalverhältnisse der
Bibliothek und legt eine Anzahl von Postulaten vor,
hergeben von Dr. W. Wächter
_ Band 6
| Prof. Dr. H. Potonié una Dr. W. Gothan
Mit je einem Beitrag
von Dr. J. Stoller und A. Franke
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Mit 14 Abthlduhgen im Text
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Mineralkohlen — Inkohlte Diaz
I Untersuchung rezenter a subfossiler Say see
| Geologisch - ui... |
Untersuchung von Mooren .
I. Die Untersuchung im Felde. .
à PA Moore - = Subf ssile und fossi
und SH ui
2. Untersuchung für paliobota nische
+ und pflanzengeographische An
a) Präparationsarbeiten . .
_ b) Die Untersuchung der sveglio
| Pflanzenteste di
1: an dot Seite der Palä obotanik .
2. Die geologische Seite der Paliobotanik i dì
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14.
16,
SCIA NI
die auf Abhülfe dieser Umstände zielen. Ausserdem
wird der Bericht einer Commission verlesen, welche
vom Centralkomite vorläufig für das Studium der
die Bibliothek betreffenden Fragen ernannt worden
war. Nach längerer Diskussion wird nach Antrag
des Centralkomites beschlossen, der Versammlung
vorzuschlagen:
a) Der Bibliothekkommission einen Credit von 1200 Fr.
zu gewähren.
b) Zur Lösung der Lokalfrage die vom Gentralkomite
vorläufig ernannte Commission, bestehend aus den
Herren Professoren Th, Studer und Graf in
Bern und Lang in Solothurn zu bestätigen.
In die Geodätische Commission soll an Stelle des
+ Herrn Prof. Wolf in Zürich zur Wahl vorgeschlagen
werden Herr Prof. Dr. A. Riggenbach-Burck-
hardt in Basel.
Zur Vergrösserung der Geologischen Commission sollen
der Versammlung zur Wahl vorgeschlagen werden
die Herren Prof. E. Renevier in Lausannne und
Prof. Dr. U. Grubenmann in Zürich.
Der Sismologischen Commission soll der verlangte
Kredit von 200 Fr. bewilligt werden.
An Stelle des austretenden Herrn Oberforstmeister
Coaz soll der allgemeinen Versammlung zur Wahl
in die Limnologische Commission empfohlen werden
Herr Dr, Heuscher in Zürich. Der von dieser
Commission verlangte Kredit von 200 Fr. soll eben-
falls bewilligt werden.
Ebenso soll der Torfmoorkommission ein Kredit von
300 Fr. eröffnet werden, mit dem Beifügen, dass es
dem Ermessen des Centralcomites anheimgegeben
sei, denselben nötigenfalls auf 400 Fr. zu erhöhen.
bò
bI
SEG
Die Gletschercommission stellt keine Begehren und
Anträge. Ihr Bericht soll der Versammlung zur Ab-
nahme empfohlen werden.
Der Flusscommission soll der verlangte Kredit von
100 Fr. bewilligt werden.
Auf ein Ersuchen der Schweizerischen Zoologischen
Gesellschaft soll der allgemeinen Versammlung vor-
geschlagen werden, genannte Gesellschaft als per-
manente Sektion, analog der botanischen und geo-
logischen, in die Schweizerische Naturforschende
(Gesellschaft aufzunehmen.
Einer Einladung der Société Murithienne folgend,
schlägt das Centralkomite als Festort für das nächste
Jahr Zermatt und als Jahresprisidenten Herrn Prof.
P.-M. de Riedmatten in Sitten vor. Dieser Vor-
schlag wird mit Applaus angenommen.
Daran anschliessend ladet Herr Prof. Dr. A. Lang die
Gesellschaft für das Jahr 1896 bei Anlass des Hundert-
fünfzigjährigen Jubiläums der Naturforschenden Ge-
sellschaft Zürich nach Zürich ein.
Schluss der Sitzung um 6°/ Uhr.
5
et
I.
Erste allgemeine Sitzung
Montag den 30. Juli 1894, Vormittags 9 Uhr,
in der Steigturnhalle.
Der Jahrespräsident, Herr Prof. Meister, eröffnet
nach Begrüssung der Anwesenden die Sitzung mit dem
in den „Verhandlungen“ in extenso publizirten Vortrag
über die diluvialen Ablagerungen um Schaffhausen.
Der von Herr Prof. F. A. Forel verlesene Jahres-
bericht des Centralcomites wird genehmigt.
Die Jahresrechnungen pro 1893/94 werden vorgelegt
und auf Antrag der vorberatenden Commission und
der Rechnungsrevisoren abgenommen und verdankt.
Auf Antrag des Centralkomites und der vorberatenden
Commission wird als Festort für 1895 Zermatt und
Herr Prof. P.-M. de Riedmatten in Sitten als Jahres-
präsident bezeichnet.
Die vom Centralcomite und von der vorberatenden
Commission beantragte Beteiligung an der Ausstellung
in Genf wird beschlossen und auch die mit der nähern
Prüfung der Angelegenheit beauftragte Commission in
den Herren Prof. Henri Golliez in Lausanne und
Casimir de Candolle in Genf bestellt,
Nach Antrag der vorberatenden Commission wird be-
schlossen, die Protokolle in Zukunft nicht mehr während
der Jahresversammlung durch diese selbst, sondern
9.
LE SNA A RI
erst nachher durch den Jahresvorstand und den Präsi-
denten des Centralcomites bestätigen zu lassen.
Centralcomite und vorberatende Commission schlagen
vor, den Bundesbehörden den Dank auszusprechen
ir den Ankauf der prähistorischen Sammlung vom
Schweizersbild. Dieser Vorschlag wird angenommen.
Der Oberbibliothekar, Herr Prof. Graf, verliest den
Bericht über die Bibliothek. Derselbe wird bestens.
verdankt und nach Antrag der vorberatenden Com-
mission:
a) Der Bibliothek ein Credit von 1200 Fr. eröffnet.
b) Eine Commission eingesetzt zur Prüfung und Lösung
der Lokalfrage der Bibliothek, bestehend aus den
Herren Professoren Th. Studer und Graf ın
Bern und Lang in Sololhurn.
Schlaflistiftung. In Abwesenheit des Herrn Prof.
Heim in Zürich verliest Herr Prof. A. Lang den
Bericht der Schlaflistiftung pro 1893/94.
Ueber die auf 1. Juni 1894 ausgeschriebene Preis-
aufgabe: „Monographische Bearbeitung der schweiz.
Repräsentanten irgend einer grössern Abteilung der
Alpen, Pilze oder Moose“ seien drei Aufgaben ein-
gelaufen.
Die erste Arbeit mit dem Motto: „Felix qui potuit.
rerum cognoscere causas* erhalte als schwache Dilet-
tantenarbeit keinen Preis; die zweite Arbeit über die
sPyrenomycètes suisses“, mit dem Motto „Fiat lux‘;
sowie die dritte, betitelt .,Flore des mousses suisses‘
mit dem Motto: „Bien connaître la patrie, c’est bien
Vaimer‘‘ sollen als Aufmunterung je einen Halbpreis.
von 400 Fr. erhalten.
Nach Genehmigung des Antrages werden die beiden
Couverts vom Jahrespräsidenten geöffnet. Als Ver-
fasser der Arbeit mit dem Motto: ..Fiat lux“ wird
10.
we N a
Herr Arth. de Jaczewski in Montreux und als
Verfasser der Arbeit mit dem Motto: .,Bien connaître
la patrie, c'est bien l’aimer‘ Herr Amann, phar-
macien à Lausanne proklamirt und von der Ver-
sammlung mit Acclamation beglückwünscht.
Für den 1. Juni 1895 bleibt die Aufgabe aus-
geschrieben: ‚Ueber den Einfluss der äussern Lebens-
bedingungen auf den Bau und die biologischen Ver-
hältnisse der Fauna von Alpenseen“.
Zugleich soll auf den 1. Juni 1896 folgende Preis-
aufgabe ausgeschrieben werden: „Die ungeheuren
Lagerungsstörungen zwischen Vorderrheintal und
Walensee, vom Calanda bis an den Vierwaldstätter-
see reichend, sind bisher von Escher und Heim stets
als eine Doppelfalte (Glarner Doppelfalte) aufgefasst
worden. Bertrand und Suess haben die Hypothese
ausgesprochen, dass diese beiden gegen einander ge-
richteten Falten vielleicht als eine einzige grössere
Faltenüberschiebung von Süden her angesehen werden
müssten. Es werden neue Beobachtungen aus dem
ganzen fraglichen Gebiete verlangt, welche diese Frage
zur Entscheidung bringen können.
Die Liste der von der vorberatenden Commission
zur Aufnahme vorgeschlagenen Ehren- und ordent-
lichen Mitglieder wird unter die Anwesenden ver-
teilt. In geheimer Abstimmung werden sämmtliche
45 Kandidaten einstimmig von der Gesellschaft als
Mitglieder aufgenommen.
Ebenfalls einstimmig wird die Ehrenmitgliedschaft
erteilt an die Herren Geheimrat Prof. Herm. Credner
in Leipzig, Prof. Dr. Richard Hertwig in München,
Prof. Dr. Nehring in Berlin, Geheimrat Prof. Dr.
Friedrich von Simony in Wien und Prof. Dr.
Julien Thoulet in Nancy.
ARTE
11, Hierauf erteilt das Präsidium dem Herrn Prof. Ed.
Fischer von Bern das Wort zu seinem Vortrag
über ,,Neuere Untersuchungen über die Rostpilze“.
Bei den Rostpilzen kommen Arten vor, die im Wesent-
lichen fast nur in biologischer Hinsicht (Wahl der
Nährpflanzen) von einander verschieden sind, während
sie in morphologischer Beziehung (Form, Grösse,
Skulptur der Sporen) kaum greifbare Unterschiede
zeigen. J. Schröter hat solche Arten als Spezies
sorores bezeichnet. Vortragender erläutert diese
Verhältnisse spezieller für die Gattung Coleosporium.
an der Hand seiner eigenen und Klebahn’s Unter-
suchungen. — Die gleiche Erscheinung findet sich
auch in andern Pilzgruppen, und ebenso weisen die
Phanerogamen in gewissen Gattungen (Erophila,
Hieracium u. a.) Arten auf, die durch constante aber
sehr kleine morphologische Differenzen verschieden
sind ; seltener kommen bei den Phanerogamen biolo-
gische Verschiedenheiten hinzu (z. B. bei Anemone
alpina und sulphurea die Auswahl der Bodenbeschaffen-
heit). Nach heutigen Anschauungen werden wir diese
Spezies sorores als beginnende Differenzirung neuer
Spezies aus einer Stammart betrachten.
Nachdem der Präsident den von der Versammlung
mit grosser Aufmerksamkeit angehörten Vortrag
bestens verdankt, wird
12. Zur Wahl eines Quästors geschritten. Der vom
Centralcomite und von der vorberatenden Commission
gemachte Vorschlag, an Stelle des + Herrn Dr. Guster,
dessen Tochter Frl. Fanny Custer zum Quästor
zu ernennen, wird lebhaft begrüsst und einstimmig
angenommen.
13. Nachdem Herr Prof. Lang von Solothurn den Bericht
der geologischen Commission verlesen und derselbe
14.
von der Versammlung mit bestem Dank abgenommen
worden, werden zur Vergrösserung der Commission
die Herren Professoren Renevier in Lausanne
und Grubenmann in Zürich in dieselbe gewählt.
Hierauf erhält Herr Prof. Dr. Billeter in Neuen-
burg das Wort über „Die neuern Gesetze der Lö-
sungen“. Derselbe giebt eine kurze Uebersicht über
die Entwicklung der Theorie von der electrolytischen
Dissociation der Salzlösungen in ihrem Zusammenhang
mit der Theorie von der Anwendung der Gasgesetze
auf die Lösungen. Abgesehen von den Forschern,
welche der neuen Lehre vorgearbeitet, sie indirect
begünstigt und sie endlich klar ausgesprochen und
ausgearbeitet haben, wie Clausius, Hittorf, Raoult,
Van’t Hoff, Arrhenius u. A., hebt er die Verdienste
Ostwald’s um die Ausbreitung der physicalisch-
chemischen Forschungsresultate hervor. Den Be-
mühungen Ostwald’s wird es zu danken sein, wenn
die mit den hergebrachten Vorstellungen scheinbar
im Widerspruch stehenden neuen Anschauungen sich
rascher, als es sonst wohl geschehen wäre, unter
den Chemikern allgemeine Anerkennung verschaffen
werden. Die bis jetzt und namentlich in neuerer Zeit
wieder auf Grund der neuen Lehren errungenen
Erfolge erscheinen genügend, um jeden Zweifel an
deren Berechtigung auszuschliesen und es darf daher
mit Sicherheit darauf gerechnet werden, dass die
noch bestehenden Widersprüche und ungelösten Fragen
in der normalen Fortentwicklung der theoretischen
Erkenntnis ihre Aufklärung finden werden.
Nachdem der Präsident dem Vortragenden seine Arbeit
bestens verdankt, wird die Sitzung geschlossen.
Schluss der Sitzung um 12!/ Uhr.
ILL
Deffentlicher Vortrag,
Montag den 30. Juli 1894, Nachmittags 4 Uhr,
in der Steigturnhalle.
Prof. Dr. Lang aus Zürich hält einen gemeinver-
ständlichen Vortrag über die Ernährungsweise der fest-
sitzenden Tiere und begleitet denselben mit der Demon-
stration einer Anzahl grosser Tafeln.
Der Vortragende spricht zunächst über die Verbrei-
tung der festsitzenden Tiere. zeigt, dass sie in den ver-
schiedensten Abteilungen des Tierreichs vorkommen und
betont, dass sich diese Tiere, mögen sie in ihrem Habitus
und durch ihre feste Verbindung mit der Unterlage noch
so pflanzenähnlich sein, doch in echt tierischer Weise
durch Aufnahme fester, organischer Substanzen ernähren.
Die Wurzelauslàufer, die bei festsitzenden Tieren vor-
kommen, dienen nicht zum Aufsaugen von Nahrung, sondern
nur zur Befestigung und die frei vorragenden Teile des
-oft in zierlicher Weise baum-, strauch-, moosförmig ver-
ästelten Körpers enthalten kein Chlorophyll und vermögen
nicht etwa unter dem Einfluss des Sonnenlichtes zu assi-
miliren.
Wie ernähren sich denn die festsitzenden Tiere ?
Wovon leben sie? Der Vortragende führt aus, wie die
sedentäre Lebensweise zu den allerbescheidendsten gehört.
Die Nahrung besteht gewöhnlich aus mikroskopisch kleinen
lebenden oder abgestorbenen Tieren und Pflanzen und
ag Meut
aus organischen Detrituspartikelchen, die von dem Zerfall
und der Verwesung von Organismen oder von Excre-
menten herrühren. Solche Nahrung ist überall im süssen
und salzigen Wasser von der Oberfläche bis in die Tiefe
vorhanden und der Vortragende weist dies eingehender nach.
Die festsitzenden Tiere stammen gewiss alle von
freilebenden ab, d. h. die sedentäre ist eine secundär
erworbene, spezialisirte Lebensweise. Vergleicht man die
freilebenden Tiere mit ihren sedentären Verwandten, so
erkennt man sofort, dass sie, auf die Nahrung der letzteren
angewiesen, in kürzester Frist sterben müssten. Ein frei
beweglicher Krebs von der Grösse einer Entenmuschel
würde mit der Nahrung dieser letzteren nicht lange aus-
kommen. Das hängt eben damit zusammen, dass erstens
das Nahrungsbedürfniss (und beiläufig bemerkt noch mehr
das Sauerstoffbedürfniss) bei dem sedentären Tiere aus
leicht ersichtlichen Gründen ein viel geringeres ist und
dass zweitens das festsitzende Tier seine Organisation
der spezifischen Lebensweise angepasst, die Chancen des
Nahrungserwerbes durch zweckmässige Einrichtungen ver-
srössert hat. Der Sprechende bemüht sich im ganzen
Verlaufe seines Vortrages zu zeigen, wie interessant und
lehrreich es ist, zu erforschen ‚wie sich die typische
Organisation der verschiedenen Tierabteilungen mit der
festsitzenden Lebensweise verträgt“,
Ein grosser Ueberblick lehrt, dass zwei Hauptsysteme
der vermehrten Nahrungszufuhr für sich oder combinirt
vorkommen, 1) das Prltrirsystem und 2) das System der
Vergrösserung der die Nahrungskörperchen auffangenden
und zum Munde führenden Oberfläche.
Das FPrltrirsystem besteht darin, dass durch die
Tätigkeit von Wimperhaaren eine beständige Wasser-
strömung unterhalten wird, derart, dass von aussen Wasser
in den Körper hineingestrudelt wird, dass es die innere
4
N ee
Oberfläche berieselt und an anderen Stellen wieder ab-
fliesst. Die mitgeschwemmten Nahrungspartikelchen werden
von den Darmepithelien zurückbehalten und der Verdauung
unterworfen.
Das Filtrirsystem ist ziemlich verbreitet. Schön aus-
gebildet ist es bei den Schwämmen, wo das Wasser be-
ständig durch die zahlreichen, feinen Poren an der Ober-
fläche des Körpers in das innere Ganalsystem hinein- und
dann, filtrirt, durch das einzige grössere Osculum oder die
wenigen Oscula wieder nach aussen abfliesst. In ähn-
iicher Weise ernähren sich die Muscheln, die einfachen,
socialen und zusammengesetzten Ascidien. Der Vor-
tragende weist besonders auf den lehrreichen Fall von
Convergenzder Schwämme und zusammengesetzten Ascidien
hin, die der Laie kaum voneinander unterscheidet, die die-
selbe Lebensweise führen, sich in genau derselben Weise
ernähren, wobei der Mund eines Einzeltieres der zusammen-
sesetzten Ascidie dieselbe Rolle spielt wie ein Schwamm-
porus. Es hat sich eben bei den Ascidien ein hoch-
entwickelter Organismus der festsitzenden Lebensweise an-
gepasst. Aber trotz ihren Nerven, Muskeln und Sinneszellen,
trotz ihrem Herzen und den Blutgefässen, trotz der ganzen.
Complication im Bau leistet eine zusammengesetzte Ascidie
nicht mehr als ein Schwamm, der bloss aus Bindesubstanz
und wenig differenzirten Epithelien zusammengesetzt ist,
Das System der Vergrösserung der nahrungsauf-
saugenden Oberfläche ist noch weiter verbreitet als das
Filtrirsystem. Es erscheint gewöhnlich dadurch verwirk-
licht, dass im Umkreise des nach oben gerichteten, dem
festsitzenden Ende des Körpers gegenüberliegenden Mundes
Fortsätze des Körpers (Arme, Tentakel) nach allen Rich-
tungen auswachsen und indem sie sich häufig verästeln,
eine stattlich ausgebreitete nahrungsauffangende Tentakel-
krone bilden. Das Ganze ist einem Spinnennetz mit der
Spinne in der Mitte vergleichbar, nur dass der Mund
nicht, wie die Spinne, zur Beute hingeht, die sich in der
Tentakelkrone verfangen hat, sondern dass vielmehr die
Nahrung in dieser oder jener Weise von den Tentakeln
zum Munde befördert wird. Diese Tentakelkrone ist bald
als eine Neubildung zu betrachten, bald muss sie als aus
einer Verästelung eines Paares von Kopftentakeln hervor-
gegangen angesehen werden, welche schon bei den frei-
lebenden Vorfahren vorhanden waren (z. B. bei den
Röhrenwürmern).
Der Vortragende führt eine Reihe von Beispielen für
diese Art Nahrungszufuhr bei sedentären Tieren in Wort
und Bild vor, indem er überall die festsitzenden Formen
mit ihren freien Verwandten vergleicht. Er nennt dann
eine Reihe von Hülfseinrichtungen der Nahrungszufuhr,
eitirt die Klebrigkeit der Tentakel vieler Coelenteraten
und ihre Ausstattung mit Nesselzellen, erwähnt die Borsten
und Haare an den Tentakeln vieler festsitzender Räder-
tiere, die den Tentakelapparat dieser Tiere zu einem
Gitterkäfig machen, aus dem es für ein einmal gefangenes
Tierchen keinen Ausgang mehr gibt, als in die Mund-
öffnung des Rotators und beleuchtet die Bedeutung des
an den Tentakeln so häufig vorkommenden Wimper-
kleides. Er verweilt besonders bei der in so vollkommener
Weise ausgebildeten stattlichen Armkrone der Crinoiden,
wo mit einem wimpernden, sensiblen Epithel ausgekleidete
Nahrungsfurchen an den letzten Enden der Armzweige
beginnen, sich mit den Zweigen successive vereinigen,
bis sie als Hauptfurchen auf die Kelchdecke übertreten
und in deren Mitte sich in den Mund öffnen. In diesen
Furchen werden die herunterfallenden Nahrungspartikelchen
durch das Spiel der Wimpern mundwärts befördert. Ver-
lasser vergleicht den Apparat mit einem System von
Bächen, Flüssen und Strömen, welches sich in ein ge-
N ne
meinsames Becken ergiesst und demselben die unterwegs
abgelösten Materialien zuführt.
Im weiteren Verlaufe seines Vortrages kommt Prof.
Lang auf die Ansiedelungsplätze der festsitzenden Tiere
zu sprechen. Es sind entweder feste Unterlagen (als
solche werden vielfach festsitzende Tiere selbst wieder
benutzt) oder es sind lebende und freibewegliche Tiere.
Die Vorteile, welche gerade diese ,,wandelnden Ansiede-
lungsplätze‘“ darbieten, werden beleuchtet und die be-
kannten Fälle von Symbiose zwischen Krebsen und
Coelenteraten erläutert. Nach einer kurzen Excursion
über eine mutmassliche Rolle der Leuchterscheinungen
bei festsitzenden Tieren, bespricht der Redner die Er-
nährungsweise der merkwürdigen festsitzenden Schnecke
Vermetus und zeigt wie bei den fesisitzenden Krebsen,
den Rankenfüsslern, die Organe, welche ursprünglich zur
Locomotion dienten, dadurch dass sie sich zu dicht mit
Borsten besetzten „Rankenfüssen“ verlängerten und ihre
Beweglichkeit beibehielten in den Dienst der Nahrungs-
aufnahme traten, indem sie zusammen einen sich beim
Hervortreten aus der Schale öffnenden und beim Zurück-
treten schliessenden Korb oder ein Netz bilden, mit
welchem die im umgebenden Meereswasser suspendirten
kleinen Organismen oder sonstige Partikelchen gefangen
werden.
Endlich wird die bei festsitzenden Tieren so häufig
auftretende Stockbildung besprochen und ihre habituelle
Pflanzenähnlichkeit beleuchtet (Moostierchen, Seelilien,
Seeanemonen, Blumenthiere u. s. w.) Der Vortragende
schliesst mit den Worten des grossen Dichters der zu-
gleich Naturkundiger war:
Also bestimmt die Gestalt die Lebensweise der Tiere.
Und die Weise zu Leben, sie wirkt auf alle Gestalten
mächtig zurück.“
IV.
Zweite allgemeine Sitzung,
Mittwoch den 1. August, vormittags 8 Uhr,
in der Steigturnhalle.
Es werden nacheinander folgende Berichte verlesen
und behandelt:
A.
b.
Der Gletschercommission , derselbe wird genehmigt
und verdankt.
Der Torfmoorcommission. Der Commission wird
ein Credit von 300 Fr. bewilligt, doch erhält das
Centralcomite die Befugnis, denselben nötigenfalls
auf 400 Fr. zu erhöhen.
Der limnologischen Commission. An Stelle des
zurücktretenden Herrn Oberforstmeister Coaz wird
Herr Dr. Heuscher in Zürich in die Commission
gewählt. Der verlangte Credit von 200 Fr. wird
bewillist.
Der Flusscommission. Dieser wird ein Credit von
100 Fr. bewilligt.
Der Erdbebencommission. Der verlangte Credit
von 200 Fr. wird der Commission ebenfalls be-
willigt.
Der geodätischen Commission. An Stelle des ver-
storbenen Herrn Prof. Wolf wird in die Commission
6.
EN 17 ae
gewählt, Herr Dr. Riggenbach-Burckhardt
in Basel.
g. Der Denkschriftencommission. Derselbe wird ge-
nehmigt und verdankt.
Nachträglich wird noch als ordentliches Mitglied auf-
genommen Herr Graf Eberhard v. Zeppelin auf
Ebersberg bei Constanz.
Auf Antrag der vorberatenden Commission wird dem
Ansuchen der schweiz. zoolog. Gesellschaft entsprochen
und diese als permanente Section in die Schweizerische
Naturforschende Gesellschaft aufgenommen.
Herr Centralpräsident Prof. F. A. Forel verliest eine
Einladung der ‚deutschen Naturforscher und Aerzte‘
zu ihrer im September in Wien stattfindenden Jahres-
versammlung und ladet die Mitglieder ein, derselben
recht zahlreich Folge zu geben.
Der Versammlung wird Kenntnis gegeben von einem
schriftlich eingereichten Antrag des Herr Prof. Dr.
Pernet in Zürich, dahingehend, die Schweizerische
Naturforschende Gesellschaft möge beschliessen, es sei
alle zwei Jahre mit der Jahresversammlung eine Aus-
stellung von physicalischen, chemischen, bacteriolo-
gischen, physiologischen und chirurgischen Instrumenten
zu verbinden zur Förderung der Präcisionsmechanik
in der Schweiz. Dieser Antrag kann nicht zur Ab-
stimmung gebracht werden, da er laut Reglement
zuerst dem Centralcomite und der vorberatenden
Commission vorgelegen haben muss.
Herr Prof. Raoul Pictet ersucht die Mitglieder,
alle Instrumente und Schriften über mechanische
Wärmetheorie zu sammeln und an Herrn Dr. Paul
Galopin, sein Verteter an der Landesausstellung in
Genf, einzusenden.
CAPE) nee
Für diese im Jahr 1896 stattfindende Ausstellung
ist nämlich im Pavillon Pictet eine besondere Samm-
lung vorgesehen, welche dazu bestimmt ist, darzutun,
welch wichtiger Anteil den Arbeiten schweizerischer
Physiker an der Entwicklung dieser Theorie zukommt.
Herr Dr. J. Nüesch von Schaffhausen hält einen
Vortrag über die Resultate der Ausgrabungen beim
Schweizersbild. Der Vortragende weist zunächst darauf
hin, dass er seit 20 Jahren an mehr als 50 ver-
schiedenen Orten im Schaffhauser Jura nach prä-
historischen Fundstätten gegraben und dass er eine
actengemässe Darstellung der Entdeckung der Nieder-
lassung am Schweizersbild in der Publication über
die Schweizersbildfunde geben werde. Die Nieder-
lassung sei unzweifelhaft postglacial und nicht prä-
oder interglacial. Durch die Einschlüsse der sieben
übereinanderliegenden Schichten werden die paläo-
lithische-, die neolithische-, die Bronce- und die Eisen-
zeit repräsentirt. Die Mächtigkeit aller dieser Schichten
zusammen betrage 2,5 Meter; diejenige der Humus-
schicht, welche auf der neolithischen Schichte aufliest,
sei nur 40 Centimeter, daraus ergebe sich ein Alter
von circa 25,000 Jahren für die Niederlassung, bezw.
für das erstmalige Auftreten des Menschen am
Schweizersbild. In paläonthologischer Hinsicht sei die
Station dadurch sehr interessant, dass Ueberreste von
nicht weniger als 91 verschiedenen Arten von Wirbel-
tieren und 16 Spezies von Schnecken gefunden worden
seien und zwar enthalte die unterste Schichte eine
typische Tundrenfauna, die weiter oben liegenden
Schichten eine Steppenfauna und die obersten zwei
Schichten die Waldfauna der Pfahlbauer und der
Jetztzeit. In der neolithischen Schicht fanden sich
QD
N OR
Skeletreste von 26 menschlichen Individuen, von 14
Erwachsenen und 12 Kindern; unter den Erwachsenen
seien zwei verschiedene Rassen, eine grosse Rasse
und eine Zwergrasse vertreten. — Das Schweizers-
bild werde durch die Aufeinanderfolge der verschiedenen
Kulturepochen, sowie durch das Vorhandensein einer
Tundren-, Steppen- und Waldfauna, ferners durch
das erstmalige Auffinden von Skeletresten von Pyg-
mäen, welche wahrscheinlich die Ureinwohner Europas
gewesen, für immer in der Urgeschichte des Menschen
eine bleibende Stätte einnehmen.
Herr Prof. Dr. Amsler von Schaffhausen entwickelt
seine Theorie über das Alpenglühen. Bei klarem
Wetter röten sich bei Sonnenuntergang die Spitzen
der Hochalpen; nachdem sie erloschen sind, können
sie sich bei ruhiger Luft nach einiger Zeit zum zweiten
und öfters auch zum dritten Male röten. Man be-
zeichnet diese Erscheinung (meist die zweite Rötung)
als „„Alpenglühen“. Die rote Färbung ist mehrfach
erklärt worden, nicht aber das wiederholte Auftreten
derselben. Der Vortragende führt dieses darauf zu-
rück, dass mit dem Sonnenstand Temperatur und
Feuchtigkeitsgehalt und damit die brechende Kraft der
Atmosphäre in verschiedenen Höhen sich ändern.
Bei ruhiger Luft und klarem Himmel nimmt die
Temperatur (und meist auch die Feuchtigkeit) der
Luft, von der Erdoberfläche an bis zu einer gewissen
Höhe ab, und die Brechkraft zu. Bei Sonnenunter-
gang werden deshalb die Lichtstrahlen nach bekannten
(resetzen nicht einen geraden Weg, sondern eine Curve
verfolgen, deren concave Seite nach oben, gerichtet ist.
In Folge davon werden sie die Bergspitze nicht mehr
treffen, wo sich die Sonne in Wirklichkeit noch über
ihrem Horizonte befindet (Ende des ersten Glühens).
Wenn die nun eintretende Erkältung der tiefsten, nicht
mehr von der Sonne erwärmten Luftschichten rasch
nach der Höhe fortschreitet und die tiefsten Stellen
der Lichtbahnen erreichen, treffen diese auf ein
brechendes Medium, dessen Dichte und Brechkraft
‚nach abwärts nahezu constant ist, oder abnimmt; sie
müssen also ihren Weg ändern, und eine annähernd
serade oder abwärts gekrümmte Bahn einschlagen.
Es beginnt deshalb unterhalb der Bergspitze eine
zweite Rötung (Anfang des II. Glühens), die ziemlich
rasch in die Höhe steigt und bei tieferem Sonnen-
stand erlöscht.
Steigen allmälig die tiefen gelagerten warmen Luft-
schichten in die Höhe, so kann die dadurch veranlasste
rasche Abnahme der Brechkraft mit zunehmender
Höhe die Bahnen der Lichtstrahlen so stark abwärts
krümmen, dass die Bergspitzen nochmals beleuchtet
werden (IH. Glühen). Oefter schliesst sich das zweite
Glühen ans erste an.
Der Vortragende stützt seine Erklärung auf be-
kannte phvsicalische Daten, sodann auf Beobachtungen,
die über das Alpenglühen von Prof. Rud. Wolf in
Bern, von Pfarrer Dumermuth auf St. Beatenberg
und von ihm selber angestellt wurden.
Beide Vorträge werden mit grosser Aufmerksamkeit
angehört und vom Präsidium bestens verdankt.
In seinem Schlusswort wirft der Jahrespräsident einen
Rückblick auf die verflossenen Tage und constatirt,
dass der Besuch ein befriedigender gewesen sei, trotz-
dem die deutschen Naturforscher und die Geologen
fast gänzlich gefehlt haben. Sowohl in den allge-
gemeinen, als auch in den Sectionssitzungen sei rührig
gearbeitet und vieles neue gelernt worden, so dass
sich auch diese Jahresversammlung den frühern würdig
40.
BEARS
zur Seite stellen dürfe. Damit erklärt er die 77. Jahres-
versammlung für geschlossen.
Nachdem Herr Prof. F. A. Forel das Präsidium
übernommen, werden von der Jahresversammlung
auf Antrag des Herr Prof. Hagenbach-Bischoff
von Basel folgende Anträge einstimmig und mit Accla-
mation zum Beschluss erhoben.
a. Die Jahresversammlung spricht ihren Dank aus
dem Jahresvorstand, der Naturforschenden Gesellschaft
Schaffhausen und den dem Jahresvorstand beigeordneten
Comites.
b. Der Jahresvorstand ist beauftragt, den cantonalen,
städtischen und bürgerlichen Behörden ebenfalls
den Dank der Gesellschaft auszusprechen.
Schluss der Sitzung um 11'/» Uhr.
NE
Mathematisch-Physikalische Sektion.
Sitzung Dienstag, den 31. Juli, Vormittags 8 Uhr
in der Turnhalle zur Steig.
Herr Direktor Dr. Gysel, Schaffhausen eröffnet die
Verhandlungen.
Als Präsident wird gewählt:
Herr Prof. Dr. Hagenbach-Bischoff, Basel.
Als Aktuar :
Herr Prof. Dr. J. H. Graf, Bern.
1. Herr Prof. Dr. Kleiner (Zürich): a. Ueber das thermo-
elektromotorische Verhalten einiger neuer Metall-
kombinationen. Es wurden Messungen ausgeführt
über die Abhängigkeit der elektromotorischen Kraft
verschiedener Thermoelemente von der Temperatur-
differenz der Lötstellen und es wurden namentlich
untersucht Kombinationen anderer Metalle mit den
Legierungen: Constantan, Thermotan, Manganin, den
sogenannten Widerstandsmetallen.
Eine Uebersicht über die Kurven, durch welche
die thermoelektromotorische Kraft als Funktion der
Temperaturdifferenz dargestellt wurde, zeigte nun,
dass die Kurven für Metallkombinationen, welche
b.
NE aie
Constantan enthalten, alle ungefähr parallel verlaufen,
alle eine Konvexität gegen die Abscissenaxe auf-
weisen und dass im Speziellen die Kurve für die
Kombination Constantan-Eisen fast geradlinig ver-
läuft. Diese Kombination eignet sich also vorzüglich
zu Temperaturmessungen. Dass Constantan sich in
der thermoelektrischen Spannungsreihe neben Wis-
muth stellt, ist wegen der Grösse der Thermokrait
und der vorzüglichen mechanischen Eigenschaften
des Constantans auch von praktischer Bedeutung.
Ueber eine merkwürdige Eigenschaft eines Dielectri-
cums. An einem Kondensator, welcher als Dielectri-
cum Paraffin enthielt, wurde die auffallende Beob-
achtung gemacht, dass, nachdem derselbe mit Hülfe
eines Kondensators von grosser Kapazität geladen
worden war, seine Isolationsfähiskeit zuerst so redu-
zirt war, dass er kaum geladen werden konnte.
Durch abwechselndes Laden und Entladen (20—30
mal hintereinander) wurde der Widerstand des Die-
lectricums immer grösser und schliesslieh wurde fast
vollkommene Isolation erreicht, die Rückstände
wurden sehr klein, das Dielectricum war zu einem:
fast vollkommenen geworden. Ein ähnliches Ver-
halten war 1883 von Hertz für Benzin beschrieben
worden und ist in der technischen Praxis für Kabel-
dielectrica bekannt. Bei dem untersuchten Paraffin-
‚kondensator waren die Veränderungen des Wider-
standes ausserordentlich gross; sie konnten inner-
halb weniger Minuten auf das 15—20fache des
Anfangswertes gesteigert werden. Dies Verhalten
eines festen Dielectricums erklärt einige, bisher
rätselhaft gebliebene Erscheinungen der dielectrischen
Hysteresis, insbesondere die Abnahme der letztern mit
Zunahme der wechselnden dielectrischen Polarisation.
&
Herr Prof. Raoul Pictet (Berlin) spricht: Sur le
rayonnement à basses températures et les applications
en thérapeutique.
Herr Professor Dr. Kahlbaum (Basel) berichtet
über seine in Gemeinschaft mit Dr. von Wirkner
vorgenommenen Spannkraftsmessungen an Benzol-
derivaten. Während es sich sonst als eine wenn
auch nicht schrankenlos, so doch ziemlich allgemein
giltige Regel erwiesen hat, dass je höher der Siede-
punkt eines Stoffes beim gewöhnlichen Barometer-
druck ist, um so grösser auch die Siedetemperatur-
abnahme für die gleiche Druckabnahme sich erweisst,
findet bei den studierten Benzolderivaten diese Regel
durchaus keine Anwendung. So ist z. B. die Siede-
temperatur-Abnahme für die gleiche Druckabnahme
von 760—35 mm beim Brombenzol etwa gleich
gross als bei der Benzoësäure, während der Siede-
punkt dieser Stoffe um fast 100° C. differiert. Aus
diesem Verhalten der Benzolderivate ergibt sich nun,
wie die Beobachtungen lehren, dass die Siedekurven
eines grösseren Teiles der beobachteten Stoffe sich
kreuzen, so dass nach der Höhe der Siedepunkte
geordnet sich bei den Drucken 760 und 85 mm
folgendes Bild ergibt:
Sdp. bei 760 mm: Aethyalkohol 78° C., Benzol
80,3° C, Brombenzol 155,5° C., Benzaldehyd
18,32 4,4. Phenoly’ 181,497 Anilin? 183,9 C.,
Benzonitril 190,6° C., Benzylalkohol 205,0° C., Nitro-
benzol 208,3° C., Benzoësäure 249,0° C. —
Sdp. bei 33 mm: Benzol 4,4° C., Aethylalkohol
15,5° C., Brombenzol 63,3° C., Benzaldehyd 85,6° C.,
Anilin 92,8° C., Benzonitril 94,2° C., Phenol 95,8° C.,
Nitrobenzol 110,4° C., Benzylalkohol 115,4 C.
Benzoösäure 157,6° C. —
H>
Bei noch niederern Drucken kreuzt sich auch noch
die Siedekurve des Benzonitrils und Anilins. —
Bekannt war das Kreuzen zweier Siedekurven
ausser bei höheren Drucken für einige andere Stoffe
schon am Benzol und Aethylalkohol, ohne dass man
jedoch wegen der geringen chemischen Verwandt-
schaft auf diese Tatsache besonderen Wert gelest
hatte. Die angeführten Zahlen zeigen, dass das
Durchschneiden der Siedekurven innerhalb einer
Atmosphäre Druck zum mindesten bei gewissen
Stoffsruppen keineswegs zu den Seltenheiten ge-
hört; durchkreuzen sich doch von den neun unter-
suchten Benzolderivaten fünf Siedekurven, die des
Phenol, Anilin, Benzonitri], Nitrobenzol und Benzyl-
alkohol. Dazu wird die des Benzonitrils sowohl
von der des Anilins als des Phenols durchschnitten.
Der Vortragende weist darauf hin, von welcher
Bedeutung diese Beobachtungen für die Gesammtlehre
von Regelmässigkeiten und Gesetzmässigkeiten der
Siedepunkte überhaupt sind.
Wie weit diese Beobachtungen die Ansicht des
Herrn Ph. A. Guye bestätigen werden, dass nur
Siedekurven von Stoffen mit Polymolekeln sich durch-
schneiden sollen, bleibt abzuwarten : Ramsay s Be-
stimmungen der Molekulargrösse des flüssigen Phenols
würden allerdings für diese Ansicht sprechen.
An der Diskussion beteiligen sich die Herren
IR. Pictet, de Kowalski und der Vortragende.
Herr Dr. Alfred Amsler (Schaffhausen) berichtet
über den Rotations-Geschwindigkeitsmesser von J.
Amsler-Laffon & Sohn, Schaffhausen: Eine Kugel
K ruht zwischen den Scheiben A, B, C auf der
Scheibe D. Letztere wird von einem Rähmchen
setragen, das um eine durch den Kugelmittelpunkt
MTA DET A
gerichtete Vertikalaxe schwingen kann. Die Axe der
Scheibe A wird von der Welle angetrieben, deren
Rotationsgeschwindigkeit man messen will; die Axe
der Scheibe B wird von derjenigen von A durch
Friktion angetrieben und durch eine Chronometer-
hemmung (schwingende Plattfeder) in genau con-
stanter Umdrehungsgeschwindigkeit erhalten. Die
Scheibe C drückt unter der Wirkung einer Feder
die Kugel gegen die Scheiben A und B.
A und B versetzen durch Reibung die Kugel in
Drehung um eine horizontale Axe. Die Lage der
momentanen Drehaxe der Kugel hängt vom Ver-
hältniss der Umfangsgeschwindigkeiten der Scheiben
A und B ab. Die Scheibe D wird durch Reibung
von der Kugel stets in die Aequatorialebene ge-
trieben; ein am Rähmchen der Scheibe D ange-
brachter Zeiger, der vor einer Scala spielt, gibt
mithin stets die Lage der Aequatorialebene resp.
der momentanen Drehaxe an. Da diese von der
relativen Geschwindigkeit der Scheiben A und B
abhängt und letztere wiederum von der als bekannt
vorausgesetzten Schwingungszahl der Feder der
Chronometerhemmung, so gibt die Zeigerstellung
auch die absolute Drehungsgeschwindigkeit der
æi
Zar Ne ane ut
Scheibe A, also’ auch die zu messende Rotations-
geschwindigkeit der Welle an.
Die Rolle D folgt einer Veränderung der Lage
der Aequatorialebene der Kugel nicht momentan,
sondern nähert sich ihr nur asymptotisch, aber so rasch,
dass die Einstellung in Praxi einer genauen instan-
tanen Einstellung gleichkommt. Die asymplotische
Annäherung hat den grossen Vorteil gegenüber Tacho-
metern, bei welchen die Gentrifugalkraft verwertet wird,
dass der Zeiger die richtige Stellung nie überschreitet.
M. le prof. Dr. F. A. Forel (Morges) décrit le
phénomène de réfractions optiques visible sur la nappe
des lacs dans l’apres-midi des jours de printemps
si connu sous le nom de Fata-Morgana.
Herr Prof. Dr. Soret (Genf) weist Glasscheiben
von Herrn Ch. Margot (Genf) vor und spricht
„sur l’adhérence de VAluminimum pour le verre‘.
An der Diskussion beteiligt sich Herr Kahlbaum.
Herr F. Cornu (Basel) spricht über die Bewegung
der Sonnenprotuberanzen. Der Vortragende weist
eine kompendiöse Spectroskopeinrichtung vor (nach
eisenen Angaben durch die optische Anstalt E.
Suter in Basel konstruirt) mit welcher, ohne Ver-
wendung eines Teleskops, aber mit Hülfe eines Helio-
stats und einer Objektivlinse, ein durch letztere
erzeugtes Bild der Sonne, bei radial oder tangential
zum Rande desselben beliebig gestellter Spalte des
Spektrokops, der Sonnenrand in seinem ganzen Um-
fange leicht untersucht und die Chromosphäre sowie
die darauf befindlichen Protuberanzen bequem be-
obachtet werden können.
Eine Anzahl mit Hülfe dieser Einrichtung ge-
machter Zeichnungen vom Sonnenrande und von
einzelnen Protuberanzen werden vorgewiesen.
Liv MEET eni
An diese Erläuterungen knüpft der Vortragende
einige Betrachtungen an über die chemische Beschaffen-
heit der Sonne. Es scheint ihm undenkbar, dass
die Metalloide nicht ebensogut einen Bestandteil der
Sonne wie unserer Erde ausmachen und er spricht
die Ansicht aus, dass das Fehlen der, den Metal-
loiden eigentümlichen Emissions- bezw. Absorbtions-
linien im Spectrum der Sonne sich dadurch erklären
lasse, dass in Folge der durch die hohe Temperatur
sesteigerten Affinitäten, die Metalloide auf der Sonne
und in der bis zur äussersten Grenze in glühendem
Zustand befindlichen Atmosphäre derselben nicht
frei sondern chemisch gebunden, an electro-
positive Elemente, wie Wasserstoff, Erdalkali- und
andere Metalle sich befinden und dass bei deren
Aufsuchung durch’s Spektroskop dem Beobachter
die gleichen Schwierigkeiten entgegentreten wie z.B.
bei der Spektralanalyse einer glühenden gasförmigen
Haloidverbindung eines Metalls, wobei bekanntlich
nur die Spektrallinien des letzteren sichtbar sind und
diejenigen des damit verbundenen elektronegativen
Elementes nicht zum Vorschein kommen.
An der Diskussion beteilist sich Herr Prof. R.
Pietet.
Um 12 Uhr wird die Sitzung für 2 Stunden unter-
brochen.
Herr Prof.. Dr. \H. F. Weber: (Zürich) . spricht
„Ueber Strahlung“. An der Diskussion nehmen Herr
Dr. Guillaume und der Vortragende teil.
Herr Prof. Dr. G. Huber (Bern) macht eine Mit-
teilung über die Photographie der Strahlen kleinster
Wellenlänge, ausgeführt von V. Schumann in
)
Egg i
Leipzig, nach seinen Berichten an die Wiener Aka-
demie vom Jahre 1893 und aus persönlichen Mit-
teilungen.
Durch Anwendung eines evacuirten Spektralappa-
rates, von eigens präparirten photographischen Platten
mit reinem Silberhaloidüberzug und durch Anwen-
dung von farblosem Flussspath, statt Quarz, für den
optischen Teil seines Apparates, gelang es Schumann,
das ultraviolette Spektrum über die bis zum Jahre
1890 als äusserste bekannte Aluminium-Doppellinie
No. 32 (À = 186 und 185, 2 « uw) hinaus um eine
Strecke zu verlängern, die etwa 2'/ mal so lang
ist, als die Strecke zwischen den Linien Hg bis
Al. 32. Am weitesten lässt sich das ultraviolette
Spektrum des Wasserstoffs verfolgen; dasselbe
schliesst mit einer Linie ab, deren Wellenlänge von
Schumann auf 100 « « geschätzt wird. Die Unter-
suchungen sind noch nicht beendet.
Her Prof. Dr. de Kowalski (Freiburg i/Ue. teilt
seine Beobachtungen mit über Zerstreuung der Elektri-
zität durch Kathodenstrahlen.
Herr Direktor Billwiller (Zürich) spricht über
die Entstehung der Talwinde. Er weist zunächst
darauf hin, dass der tägliche Gang des Luftdruckes
sich auf die Kombination einer einmaligen und einer
doppelten täglichen Oscillation zurückführen lässt
‚und zeigt nun, dass die Amplitude der Phasenzeit
der einmaligen täglichen Schwankung in hohem
Grade von den Terrainverhältnissen beeinflusst wird.
Aus den von ihm im Sommer 1893 im Oberengadin
zu Maloja und zu Bevers (22 Kilometer talabwärts)
durch Aufstellung zweier continuirlich registrirender
Richard’scher Barographen erhaltenen Beobachtungs-
reihen und ihrer Berechnung nach der für solche
Bn, Cri
Untersuchungen sehr empfehlenswerten Bessel’schen
Formel ergibt sich für die einmalige tägliche Luft-
druckschwankung eine merklich verschiedene Ampli-
tude auf beiden Stationen, die in vollkommen ge-
nügender Weise den bekannten Oberengadiner Tal-
wind während der warmen Jahreszeit erklärt. Die
bez, Untersuchung wird im Jahrgang 1893 der
„Annalen der schweiz. metereolog. Centralanstalt“
ausführlich publiziert.
Herr Dr. J. Gysel (Schaffhausen): Zur Konstruk-
tion des Schwerpunktes einer ebenen Vielecksfläche.
Der Vortragende erörtert zwei Methoden, um für
eine homogene, ebene Vielecksfläche AıA2... An die-
jenigen Punkte M, M’e,.... Mn zu finden — und
zwar nur mit Hülfe von Lineal und Winkeldreieck
— welche den Seitenmitten Mi, Ms,....Mn so ent-
sprechen, dass sich die Verbindungsgeraden Mi M,
Ma M’2,.... Mn Mn zugehöriger Punkte im Schwer-
punkte S der Fläche schneiden und gegenseitig im
Verhältniss 1:2 teilen.
Beide Methoden vereinigt, führen zu einer Kon-
struktion, die vor den bisher üblichen den Vorzug
bedeutend grösserer Einfachheit besitzt, insbesondere
bei Vielecken, deren Seitenzahl 5 übersteigt.
Herr Prof. Hagenbach-Bischoff gibt zum
Schluss einen ganz vorläufigen kurzen Bericht über
noch nicht abgeschlossene Versuche, welche er
über elektrische Entladungen von Leydner Flaschen
und deren Induktionswirkungen angestellt hat, und
die bis jetzt zu interessanten Erscheinungen haupt-
sächlieh in Betreff der Quantitäten der bewegten
Klektrizität sowie der Grösse der überwundenen
Funkenstrecken geführt haben. An der Diskussion
14.
re
beteiligen sich die Herren R. Pictet, F. Weber,
E. Sarasin und der Vortragende,
Herr Dr. Schumacher-Kopp (Luzern) demon-
striert die Schwerentzündlichkert verschiedener Dy-
namite durch folgendes Experiment mit Nitroglycerin,
das sich zu instruktiven Vorlesungs-Versuchen eignet.
Wird Nitroglycerin auf rotglühende Metallplatten
gegossen, so explodirt es nicht, sondern verbrennt,
wahrscheinlich infolge des sich bildenden sphäroidalen
Zustandes, ruhig ab. In einer Tropf-Pipette, welche
durch einen Kautschukschlauch ein leichtes Regu-
lieren der ausfliessenden Tropfen gestattet, wird
Nitroglycerin aufgesogen. Man macht die Pipette
so, dass das Gewicht eines Tropfens Nitroglycerin
5 mgr. beträgt. Nun wird eine Kupferscheibe rot-
slühend gemacht. das aufgetropfte Nitroglycerin
brennt ruhig ab; der Brenner wird weggenommen
und in kurzen Intervallen mit dem Auftropfen fort-
gefahren. Je kälter die Platte wird, desto rascher
folgen sich Kleine Explosionen und bei ca. 185° er-
reichen dieselben die grösste Intensität, so dass die
Kupferscheibe eingebogen wird. Als Kupferscheiben
dienen sehr gut die kleinen Rondellen, mit denen
die Hülsen der Vetterlimunition hergestellt werden.
Schluss der Sitzung um 4 Uhr Abends.
Sektion für Geologie und Mineralogie.
Sitzung am 31. Juli 1894 im Steigschulhause.
Präsident: Herr Prof. Dr. F, Lang von Solothurn.
Sekretär: Herr Prof. Dr. F. Mühlbers.
1.
Le)
Gemäss früherem Beschluss ist die sonst gleichzeitig
mit der Schweizerischen Naturforschenden Gesellschaft
tagende Jahresversammlung der Schweizerischen Geo-
logischen (Gesellschaft auf den Zeitpunkt der Ver-
sammlung des internationalen Geologen-Kongresses
in Zürich verschoben worden. Gleichwohl haben
sich einige Herren zur Konstituirung der Geologischen
Sektion zusammengefunden.
Herr Prof. Dr. Fr. Lang referirt über die neue
geologische Uebersichtskarte der Schweiz im Maass-
stab von 1 : 500000.
Nachdem die grosse geologische Karte in 21 Blättern
des Dufouratlas nebst den vier Eckblättern erschienen
war, machte sich das Bedürfniss geltend nach einer
Exkursionskarte in kleinerem Maasstabe und die
schweizerische geologische Kommission hat bereits
Vorarbeiten eingeleitet, um die Karte im Maassstabe
von 1:250000, welche in vier Blättern erschienen
ist, geologisch zu illumiriren. Bei genauerer Prüfung
dieses Pensum’s stellte sich jedoch heraus, dass
zwischen den einzelnen geologisch kolorirten Blättern
der Dufourkarte noch bedeutende Differenzen in der
Da ol u
Auffassung der Formationen vorhanden sind, welche
vorerst durch ein eingehendes Studium der strati-
graphischen Verhältnisse ausgeglichen werden müssen
und die Lösung dieses Problems dürfte noch geraume
Zeit in Anspruch nehmen.
Um den Teilnehmern am internationalen Geologen-
kongress eine geologische Uebersichtskarte der Schweiz
in die Hand zu geben. welche ihnen als Führer auf
den Exkursionen dienen kann, wurden von der geo-
logischen Kommission die Professoren A Heim und
C. Schmidt beauftragt eine solche Karte geologisch
zu bearbeiten und dazu die Reise-Reliefkarte von
Leuzinger im Maassstab von 1 : 500000 als Grund-
lage zu nehmen. Gestützt auf das Material, welches
in den Beiträgen zur geologischen Karte der Schweiz
niedergelegt ist und unter ‘Mitwirkung der Geologen
Rene vier MRollier Muse on Schamdr
Mühlberg, Gutzwiller, Penck etc. wurde diese
geologische Exkursionskarte auf den Zeitpunkt des
internationalen Geologenkongresses fertiggestelit. Kin
Probeabdruck dieser Karte wird von dem Referenten
vorgewiesen.
Diese Karte gewährt ein übersichtliches Bild der
geologischen Formationen, welche das vielgestaltige
Relief des schweizerischen Gebirgslandes durchziehen
und in Uebereinstimmung mit der herrschenden
Hebungsrichtung der Schichten in den Alpen und
dem Jura trägt sie einen Beleuchtungston der Ge-
birge in der Richtung von Südost. Die angewendeten
Farben sind rein und durchsichtig und erzeugen einen
wohltuenden Gesammteindruck. Die verschiedenen
geologischen Horizonte, welche durch 17 Farbplatten
und 3 Farbzeichenplatten hergestellt wurden. heben
SME) O
sich trotz dem kleinen Maassstabe scharf von ein-
ander ab.
Durch die Bemühungen der Autoren repräsentirt
diese geologische Karte den neuesten Standpunkt
geologischer Forschung im Schweizerlande. Sie wird
den internationalen Exkursionisten treffliche Dienste
leisten, aber auch den schweizerischen Fachgenossen
erwünschte Anhaltspunkte bieten, durch gewissen-
hafte Detailforschung Verbesserungen an derselben
vorzunehmen, welche dann für die später zu er-
stellende Karte in 1 : 250000 ihre gehörige Ver-
wertung finden werden. Herr Prof. Dr. C. Schmidt
hat zu dieser geologischen Uebersichtskarte einen
instruktiven Kommentar bearbeitet, der in der Ver-
lagshandlung von Schmid, Francke & Cie. in
bern erscheinen wird.
Botanische Section.
Präsident: Herr Dr. Stitzenberger, Konstanz.
Secretär: Herr Prof. Dr. Ed. Fischer, Bern.
Herr Prof. Meister (Schaffhausen) teilt mit, dass
er, einer Anregung des Herrn 0. Appel in Sonneberg
Folge gebend, durch seine Schüler ca. 50 für Schaff-
hausen characteristische Pflanzenarten sammeln und
einlegen liess. Er besorgte die Bestimmung des bei-
gebrachten Materiales und Herr Appel übernahm
die Revision desselben. So kamen 25 kleine Her-
barien zu Stande, welche den Mitgliedern der botani-
schen Section angeboten und später zugeschickt
werden.
Monsieur A. de Jaczewski (Montreux) présente
une comunication sur l’Oidium Tuckeri.
Les périthèces de ce champignon ont été retrouvés
pour la première fois en Europe par M. Goudere
en France dans le departement de l’Ardeche en 1892,
Ils ont été constatés depuis en très grand nombre
en 1893 dans différents départements par Viala,
Ravaz et Boyer. Les échantillons examinés ont
montré les caractères suivants: Périthèces globu-
leux de 90—100 « de diamètre épars sur un mycelium
floconneux conidifère, et munis d’appendices cuti-
nisés à la base, de 300 sur 6—7 « hyalins et re-
courbés en spirale au sommet. Asques au nombre
SR © SRD
de 4 le plus souvent, ovoides subglobuleux, briève-
ment pédicellés, de 55 sur 45 « portant 6 spores
ellipsoides hyalines de 16—20 sur 10—12 u. Les
appendices recourbés en spirale au sommet, obligent
de considérer le champignon comme un Uncinula.
La cutinisation de ces mêmes appendices indique
qu’on est en presence de l’Uncinula Ampelopsidis Peck,
qui diffère précisément par ce caractère de l’Uncinula
spiralis B. et C. Mais comme on trouve sur les mêmes
feuilles des périthèces: à appendices plus ou moins
cutinisés et d'autres à appendices complètement hya-
lins, on est autorisé à conclure de la synonymie de
l’Uncinula Ampelopsidis et de l’Uncinula spiralis, ce
qui confirme l’opinion déjà émise autrefois par Viala
de l'identité de l'Oidium Tuckeri avec l’Uneinula
spiralis.
Les conidies de ce champignon sont à tort
signalées par certains auteurs comme ayant seule-
ment 8 sur 5 w Toutes les mesures donnent 30
sur 12 w.
Here Prof. G. Schröter (Zürich) spricht über die
Ausstreuung der Früchte der kleistogamen Blüten
von Diplachne serotina Link. Die kleistogamen
Blüten dieser Art sind zwischen Halm und Scheide
fest eingeklemmt ; der Halm bleibt nach der Frucht-
reife noch lange (bis ins nächste Frühjahr) aufrecht;
die Spreiten fallen ab, die Blattscheiden bleiben, sie
sind anfänglich fest geschlossen, öffnen sich aber
beim Austrocknen wie die Klappen einer Frucht und
stehen vom Halme ab, so dass die Früchte ausfallen
können. Die Ausstreuung der Früchte wird noch.
(dadurch erleichtert, dass der fruchttragende Rispen-
ast sich seinerseits aus der Scheide herausbiegt, am
Halm vorbei, in entgegengesetzter Richtung wie die
sich abbiegende Scheide. Bei Befeuchtung legen sich
die Scheiden wieder an den Halm an und schliessen
sich. Diese durch den Wechsel der Feuchtigkeit
bedingte Bewegung der Blattscheiden ist, soviel dem
Vortragenden bekannt, sonst nirgends beobachtet
und steht ohne Zweifel im Zusammenhang mit dem
Vorhandensein der kleistogamen Früchte.
Derselbe spricht über Honigblüten bei Leontopodium
alpinum. Bisher waren vom Edelweiss nur zweierlei
Blütenformen bekannt: Männliche Blüten mit narben-
losem Griffel, der nur noch als Fegebürste figurirt
und weibliche Blüten mit abortirtem Androeceum.
Vortragender fand an einem aus dem Versuchsfeld
der schweizerischen Samencontrolstation in Zürich
cultivirten Stock eine dritte Blütenform: Honigblüten,
den männlichen Blüten ähnlich und aus diesen durch
Verkümmerung der Staubgefässe hervorgegangen. Es
fanden sich alle Uebergänge von normalen männlichen
Blüten zu reinen Honigblüten, welche nur noch einen
rudimentàren Griffel mit ganz kurzen Fegehaaren
und gar keine Staubgefässe mehr besassen. Zu den
drei schon von Kerner angeführten Formen des Edel-
weiss, die sich durch die Verteilung der männlichen
und weiblichen Blüten auf Mittel- und Randköpfchen
unterscheiden, kommen durch das Auftreten der
Honigblüten noch weitere; ihre Beziehungen zu den
‘obigen müssen durch weitere Untersuchungen ermittelt
werden.
Derselbe macht eine Demonstration über den Poly-
morphismus des Blattes von Castanea vesca. GC. v.
Ettinghausen hat im Jahr 1892 auf die ausser-
ordentliche Vielgestaltigkeit der Blätter der essbaren
Kastanie hingewiesen und dieselbe durch zahlreiche
Abbildungen illustrirt. Vortragender hat durch die
N E
Güte von Prof. Mariani aus Kastanienwäldern bei
Locarno eine Serie möglichst differenter Kastanien-
blätter erhalten, welche die von Ettinghausen
‚aufgestellte Reihe noch erheblich erweitert; er hebt
die Bedeutung solcher Blattserien einer Spezies für
die Kenntnis der lebenden Art und namentlich für
die Bestimmung fossiler Blattreste hervor.
Derselbe weist Exemplare von Lathraca squamaria
mit deutlich erhaltenen Haustorien auf den Wurzeln
eines Apfelbaumes vor. Dieses Vorkommen wurde bei
Oberrieden am Zürichsee beobachtet, ebendaselbst
tritt L. squam. auch als Schädling der Reben auf
(als sog. „böse Blume“).
Derselbe demonstrirt Spiritusmaterial von Stamm-
stücken einer Cecropia spec., dem botan. Museum
des Polytechnicums von Dr. Göldi geschenkt.
Monsieur V. Fayod (Paris) demontre a l’appui de
ses precedentes expériences avec d’autres plantes,
des coupes microscopiques de racines de U’ Himanto-
phyllum loreum, qui ont vegété de 1 à 3 jours dans
un limon composé d’indigo très finement pulvérisé
et d’eau. La matière colorée, insoluble, se retrouve en
quantité souvent même considérable dans l’intérieur
du protoplasme de poils radiculaires intacts, et même
en de certains points jusque dans les cellules du Ve-
lamen de la huitième assise interne. Il en conclut que
les parois cellulaires sort poreuses, non seulement
pour des liquides, mais aussi pour des particules
solides et qu'il n’est pas prouvé que la plante ne puise
dans le sol que des aliments liquides ou gazeux.
La forme fibrillaire que revêt souvent la poudre d’indigo
dans le protoplasme, et surtout les autoimprégnations
des cellules de Liliacées (on plonge des tronçons d’or-
ganes pendant !/ à 3 minutes dans de la gélatine
ENI N
noircie au Ni S. et a 2!/2°/o; température environ
38 à 40°) démontrent que ce dernier est un tissu
réticulé, composé de fibrilles évidées, spiralées à
l’état de contraction ainsi qu'il l’a prétendu antérieure-
ment en opposition à Mr. Butschli — Les
spirofibrilles se montrent très souvent enroulées
autour de fibres axes, soit autour de leurs sem-
blables et constituent des spirospartes. — M. Fayod
regarde l'injection automatique de la fibrille. ainsi
que la contraction subséquente de celle-ci et qui se
produit après injection abondante, comme un phéno-
mène de capillarité qui provoque une augmentation
considérable de la lumière de la fibrille spiralée, qui
par consequent doit se raccourcir. Ce phénomène,
ajoute a la nature colloidale du protoplasme, suffirait
selon lui à expliquer complètement l’irritabilité et la
contractilité de celui-ci.
Herr„.Dr. Fr Davel (Zürich), spricht über) eme
bBlattfleckenkrankheit des Kaffeebaumes, welche in
den letzten Jahren in Costa-Rica viel Schaden an-
gerichtet, und weist von Herrn A. Tonduz über-
sandtes Materiai vor. Die Blattflecken werden von
einem Pilz hervorgerufen, der von Cooke als Stil
bum flavidum beschrieben und als Conidienform der
Sphaerella coffeicola betrachtet worden ist. Er kann
aber nach seinem ganzen Aufbau unmöglich ein
‚ Stilbum sein; vielmehr passt auf ihn genau die
Diagnose von Physalacria stiboidea (Cooke) Sacc.,
eines Basidiomyceten, der zwar zu den Clavarieen
gestellt wird, aber, wie Vortragender zeigt, der hohen
Differenzirung wegen (Stiel, Köpfchen, Volva, Schleier)
nicht gut dahin passt und seiner Verwandtschaft
nach zweifelhaft bleibt, bis die Entwicklungsgeschichte
besser bekannt ist.
EN mg) ea
10. Derselbe lest grosse, aus Mexiko stammende Frucht-
ju
körper von Gantieria graveolens Vit. vor, an welchen
deutlich Reste einer geschlossenen Rindenschicht zu
erkennen sind, die vermutlich an jüngern Zuständen
den ganzen Fruchtkòrper bedeckt.
Herr Prof. Ed. Fischer (Bern) referirt über Nawa-
schin’s Untersuchung der Sclerotinia Ledi n. sp.,
die in allen Punkten grösste Analogie mit Scl. Rhodo-
dendri Ed. Fischer zeigt, deren Entwicklung Vor-
tragender im letzten Jahre vorgelegt hatte.
Herr Dr. E. Stitzenberger (Konstanz) macht
eine mit Vorweisungen verbundene Mitteilung über
die Zyphellen und verwandte Bildungen in der
Gruppe der Grübchenflechten (Stictei). Nachdem er
die Namen vorgeführt, mit welchen sie von Haller,
Schreber u. s. w. bis Acharius, welcher den
Namen ,Zyphellen‘ in die Lichenologie einführte,
belest wurden, gibt er eine morphologische und
anatomische Erläuterung über die ächten Zyphellen
und die Pseudozyphellen und beleuchtet die Ver-
wendung, welche sie in der beschreibenden Flechten-
kunde gefunden haben. Als Gewebslücken in der
Rindenschicht der Unterseite einer sehr grossen An-
zahl von Grübchenflechten können und müssen ihnen
die weissen Flecken an der Unterseite der von Ny-
lander zu Lobaria und Lobarina gerechneten Sticta-
Arten an die Seite gestellt werden, welche Flecken
nach Andeutungen von Schwendener und nach
den Untersuchungen des Vortragenden sich ebenfalls
als Entblössungen der Markschicht entpuppt haben-
Verwendet man, wie es ja so nahe liegt, diesen der
Zyphellenbildung eng verwandten Fall ebenfalls in
der Systematik, so wird künftig das Schema bei
Einteilung der Stictei — abgesehen von der Unter-
D A
scheidung der letztern nach Massgabe der Gonidien-
beschaffenheit — sich in folgender Weise gestalten:
I. Rindenschichte der Unterseite mit Gewebslücken (Sticta
und Stictina).
A. Gewebslücken nahezu regelmässig umschrieben,
kreisrund.
a. Aechte Zyphellen.
b. Pseudozyphellen (weiss oder gelb).
B. Gewebslücken in Gestalt grösserer unregelmässiger
Flecken (Lobaria und Lobarina).
Il. Rindenschichte der Untenseite ohne Gewebslücken
(Ricasolia).
Schweizerische Botanische Gesellschaft.
I. Personalbestand am 1. Aug. 1894.
Vorstand:
Herr Dr. Hermann Christ in Basel, Präsident.
Professor Dr. C. Schröter in Zürich, Viceprisideni.
Professor Dr. Ed. Fischer in Bern, Secretär.
Professor Dr. R. Chodat in Genf.
Professor F. O. Wolf in Sitten.
Pal)
Kassier:
Herr Apotheker B. Studer-Steinhäuslin in Bern.
Bibliothekar:
Herr Dr. F. v. Tavel in Zürich.
Redactionscommission :
Herr M. Micheli in Genf.
Professor Dr. C. Schröter in Zürich.
Professor Dr. Ed. Fischer in Bern.
Mitglieder :
Zahl der Ehrenmitglieder 3.
der ordentlichen Mitglieder 115.
775)
Il. Aus dem Bericht über die Tätigkeit des Vorstandes
im Jahre 1895/94.
Eines der Haupttractanden des verflossenen Jahres
bildeten die Vorbereitungen zum Empfang der Société
botanique de France in Genf, eine Arbeit die allerdings
a Re
weniger dem Vorstande der Schweizerischen Botanischen
Gesellschaft als vielmehr dem Genferischen Organisations
comite unter dem Vorsitz von Prof. Chodat zufiel. —
Die Studien betreffend die Vorarbeiten für die Flora der
Schweiz sind seit dem letzten Jahre um wenig weiter-
sediehen. Es wurden mit der Denkschriftencommission
der Schweizerischen Naturforschenden Gesellschaft Unter-
handlungen angeknüpft, die aber noch zu keinem be-
stimmten abschliessenden Resultate geführt haben. —
Durch Vermittlung des Centralcomite der Schweizerischen
Naturforschenden Gesellschaft wurde der hohe Bundesrat
von der Existenz der Schweizerischen Botanischen Gesell-
schaft in Kenntnis gesetzt. Das eidgen. Departement des
Innern hat von dieser Mitteilung Kenntnis genommen und
zugesagt. vorkommenden Falls, z B. bei der Wahl von
Delegirten für internationale Congresse die Vorschläge
der Botanischen (Gesellschaft einzuholen. — Seit der letzten
Jahresversammlung sind keine neuen Mitglieder beigetreten,
dagegen. haben sechs Austritte stattgefunden und der Tod
hat der Gesellschaft ihren Bibliothekar Herr Prof. 4.
Jäggi entrissen.
Il. Protecoll der V. ordentlichen Versammlung,
Dienstag, den 31. Juli 1894, Vormittags 9 Uhr im Schul-
hause auf der Steig, in Schaffhausen.
Vorsitzender: Herr Prof, C. Schröter.
Secretär : Herrorr Bor Kirsicher
Anwesend 9 Mitglieder.
1. Der Vorsitzende eröffnet die Sitzung mit einigen
Worten des Nachrufes an Prof. J. Jäggi.
2. Der Jahresbericht über die Tätigkeit des Vorstandes
wird verlesen und genehmigt.
SB TR m
3. Der Vicepräsident richtet an die Anwesenden die
Einladung, sich an der am 5. und 6. August in Genf
stattfindenden gemeinschaftlichen Versammlung der
Société botanique de France und der Schweizerischen
Botanischen Gesellschaft, sowie an der sich hernach
anschliessenden botanischen Excursion ins Wallis zu
beteiligen. — Er beglückwünscht ferner die Herren
Amann und Jaczewski, deren Arbeiten über
die schweizerischen Moose und Pyrenomyceten mit
dem Schläflipreis bedacht worden sind.
4. An Stelle des verstorbenen Herrn Prof. J. Jäggi wird
zum Bibliothekar der Schweizerischen Botanischen
Gesellschaft gewählt Herr Dr. F. v. Tavel in
Zürich.
5, Der Antrag der Zürcherischen Botanischen Gesellschaft,
es seien in $ 10 al. c. die Worte ‚Die letzteren
tragen die Kosten für dieselben in der zur Ver-
teilung an die Mitglieder der Schweizerischen Bo-
tanischen Gesellschaft erforderlichen Anzahl“ zu
streichen, wird aus finanziellen Gründen abgewiesen.
Der Vicepräsident: Der Secretär:
C. Schröter. Ed. Fischer.
6
Section de Zoologie et de Médecine.
Mardi 31 Juillet 1894.
Présidence de M. le Dr. de Mandach, senior.
Secrétaires: M. Dr. Bérane ck, Neuchàtel
et Dr. Vogt, Jena,
1. Monsieur le Prof. Herzen (Lausanne): Sur la survie
après double section du nerf vague. Cette opération est
considérée comme infailliblement mortelle à bref délai.
Les causes de mort sont au nombre de trois: 1°la
paralysie vasomotrice des poumons; 2° la paralysie
de l’oesophage thoracique ; 3° la paralysie de la glotte.
Cette dernière n’est pas dangereuse par elle-möme,
mais elle le devient à cause de celle de l’oesophage, qui
a pour conséquence de fréquentes régurgitations,
pendant lesquelles des particules alimentaires peuvent
pénétrer dans les voies respiratoires; ces particules
provoquent alors une broncho-pneumonie xénogénique
grâce à l'état de congestion neuroparalytique des
poumons.
. M. Herzen a réussi a conserver en vie, beaucoup plus
longtemps qu’on n'avait pu le faire jusqu’à présent,
des chiens auxquels il a coupé le 2°me vague plusieurs
semaines après la section du 1” afin de ne pas
produire d’emblée une forte congestion des poumons
et qu'il a nourris pendant quelque temps après la
seconde opération, exclusivement par une fistule sto-
macale, établie ad hoc, afın d’éviter les régurgitations.
CIO VA eni
(Le mémoire paraîtra in extenso dans les Archives
des Sciences Physiques et Naturelles de Genève.)
In der Discussion über den Vortrag des Herrn
Prof. Herzen ergreift Prof. Forel (Zürich) das
Wort: Ein weiteres Funktionieren und Erhalten-
bleiben des peripheren Nervenstückes findet nach
Guddens und meinen Experimenten entgegen
Schiffs Ansicht nicht statt. Dagegen findet —
wie Ranvier es zuerst beschrieben — eine Regene-
ration vom centralen Stumpf aus statt, Bei durch-
schnittenen Nerven schlüpfen, wenn ihre Enden wieder
vereinigt werden, die sprossenden centralen Enden
der Achsencylinder direct in dieSchwannschen Scheiden
des peripheren Stumpfes und würden im vorliegenden
Falle auch der Krümmung des Recurrens folgen.
Ich stimme mit Prof. Herzen darin überein,
dass der Vagus wesentlich ein centrifugaler Nerv ist.
Mich hat die Tatsache der Atrophie aller Zellen des
Hauptkerns nach Durchschneidung des betreffenden
Nerven zu dieser Ansicht geführt. Ich halte sie
Kölliker gegenüber aufrecht. Die motorische
Function des Recurrens kann man sehr schön bei
der Katze beobachten.
Ich vermute, dass es Prof. Herzen gelingen wird,
auch nach gleichzeitiger Durchschneidung beider Vagi
die Tiere am Leben zu erhalten, wenn er sie durch
Magenfisteln ernährt,
M. le Dr. V. Fatio parle sur le Deplacement de
couleurs dans lespèce, en communiquant quelques
observations relatives à la variabilité de la livrée
chez certains oiseaux.
Il présente plusieurs cas d’interversion dans la
distribution des pigments à différents âges et montre
SRI ngi le
comment ces déplacements dans les couleurs inhérentes
à une espèce peuvent avoir un grand intérêt dans
la question de l’origine et de la fixité de celle-ci,
alors qu’ils sont répétés par la persistance des agents
modificateurs internes ou externes, dans un certain
milieu, et plus ou moins héréditaires.
Il cite de nombreux exemples de races, de sous-
espèces locales ou de prétendues espèces qui semblent
devoir leur distinction a des cas de cette nature.
Il rappelle, à ce propos, la communication qu'il fit à
la Société, en 1890 a Davos, relativement aux bizarres
déplacements de couleurs observes chez la Perdix
saxatilis, var. melanocephala Fatio, du Valais, ei
présente plusieurs échantillons du Passer rufipectus
Bonap. recueillis à Schaffhouse et à Genève qui rap-
prochent beaucoup les différents moineaux d'Europe :
P. domesticus Lin, P. italiae Vieil. et P. hispanio-
lensis Temm.; démontrant par là la fragilité des
caractères tirés de la distribution ou de l’extension
et de l’intensité des couleurs, alors qu'ils ne sont
pas serieusement corrobores par des differences de
formes ou de proportions.
A ce sujet M. le prof. Forel de Zurich fait re-
marquer que le Dr. Standfuss de Zurich lui aussi a
constaté des transports de couleurs chez les papillons.
M. le Prof. Emile Yung (Genève): Des phéno-
mènes de la digestion chez les Poissons. L’auteur
étudié diverses espèces carnassieres et herbivores,
notamment, parmi ces dernières, quisont plus rares que
les autres, le Vangeron ou Gardon (Leuciscus rutilus).
Il a mené de front l'étude histologique des diverses
régions de l'intestin et leur rôle physiologique et présente
quelques critiques sur les recherches de ses devanciers,
de Kruckenberg et de Richet en particulier. Voici
les principaux résultats qu'il a obtenus.
10
30
4°
50
6°
La muqueuse pharyngienne et celle de l’oesophage
produisent un liquide visqueux capable de sac-
charifier en quelques minutes l’empois d’amidon.
Il n’existe generalement pas de limite tranchee
entre l’oesophage et l’estomac, la structure histo-
logique de ces deux régions du tube digestif est
à peu près la même et les phénomènes digestifs
commencent assurément dans l’oesophage, quoi-
qu'ils y soient moins actifs que dans l’estomac.
Ce dernier présente une réaction acide pendant
la digestion, mais chez les Poissons à jeun la
muqueuse est neutre ou devient même alcaline
lorsque le jeûne s’est prolongé durant quelques
semaines.
L’acidite du suc gastrique est due à l’acide HCl
comme chez les vertébrés supérieurs, mais la pro-
portion de celui-ci est plus forte. Elle atteint
jusqu’à 7 pour 1000 chez les poissons d’eau douce
et plus du double chez les Squales.
Le suc gastrique renferme un ferment analogue à
la pepsine en ce sens qu’il n’agit sur les albumi-
noïdes qu'en solution acide.
Le suc gastrique pur et neutralisé ne saccharifie
pas l’empois d’amidon.
Il agit sur la fibrine pour la transformer en syn-
tonine, puis en globuline et en parapeptone. De la
peptone proprement dite n’a jamais été obtenue
dans les digestions artificielles ; elle n’a pas non
plus été rencontrée dans le contenu de l’estomac
en pleine digestion. L’albumine et la caséine ne
fournissent pas davantage de vraie peptone.
8° Contrairement à une assertion de Krukenberg, le
suc gastrique ne renferme pas de trypsine, car il
ne dissout pas les albuminoides en solution neutre.
9° Le pancréas, lorsqu'il existe, agit comme sacchari-
fiant. C'est là sa fontion constante. En outre il
dissout les albuminoides en solution neutre d’une
facon intermittente. Les conditions de cette se-
conde fonction sont encore obscures. Il semble
que le ferment digestif pour les albuminoides ne
préexiste pas dans le tissu pancréatique et ne se
forme qu'au moment même du passage des ali-
ments dans l’intestin.
10° La digestion de la chitine, admise par quelques
auteurs, n’a jamais été constatée par M. Yung
au cours de ses expériences.
M. le prof. Herzen appuie l'opinion que le suc
gastrique des Poissons est très acide. Cette acidité
est nécessitée par la grande densité de ce suc, et
sans elle la peptonisation se produirait avec beaucoup
plus de difficulté M. Herzen est très surpris
d’apprendre que la trypsine manque dans le suc
pancréatique du vangeron, ce ferment se rencontrant
déjà dans les liquides digestifs des animaux invertébrés.
M. le Prof. Bugnion (Lausanne) traite du deve-
loppement des Selaciens ou Elasmobranches, pois-
sons cartilagineux qu'il a eu l’occasion d’étudier au
laboratoire maritime de Roscoff en Bretagne, gräce à
l’amabilité de son directeur, M. de Lacaze-Duthiers,
Ses observatlons ont porte plus specialement sur
lAcanthias vulgaris, le Scyllium canicula et deux
espèces de raie (Raya alba et clavata).
Si l’on ouvre un Acanthias femelle dans le cours
de l’été, on trouve généralement les deux oviductes
Lal RENE
distendus par la gestation et rayés longitudinalement
de lignes rougeätres, dues a l’injection des vaisseaux
sanguins. Chacun d’eux renferme trois ou quatre
(plus rarement un ou deux) jaunes, environ deux
fois aussi gros que le vitellus d’un œuf de poule et
à chacun de ces jaunes est attaché un embryon en
voie de développement.
Au mois de juin l’embryon est encore petit, l’aire
vasculaire peu développée, mais un peu plus tard,
en juillet ou en août, les jeunes mesurent déjà 3 à
5 em. de longueur; chacun d’eux est appendu au
vitellus par un cordon ombilical long de 1 ‘/2 cm.
environ, renfermant une artere et une veine, et a la
surface du jaune se voit un magnifique réseau vas-
culaire, dans lequel on peut observer à la loupe la
eirculation du sang.
Les petits tirés de l’oviducte peuvent être maintenus
vivants pendant dix jours et plus dans l’eau de mer
convenablement aérée, à condition de rester attachés
au vitellus par le cordon. Leur forme encore em-
bryonnaire, leur couleur rose tendre et surtout la
présence de belles houppes branchiales d’un rouge
vif, dans lesquelles on peut voir circuler le sang,
les rendent particulièrement remarquables.
Le Scyllium (Roussette, chien de mer), quoique très
semblable au premier abord à l’Acanthias, se déve-
loppe d’une façon bien différente. La femelle pond
des œufs brunâtres, aplatis, longs de 6 em. sur 2,
du poids de 7'/2—7*/1 gr., revetus d’une coque chiti-
neuse homogène et munis aux quatre coins de fila-
ments ramifiés ou vrilles, qui servent à les rete-
nir aux plantes marines. Les pêcheurs les rencontrent
à environ 50 mètres de profondeur.
SER AT)
Un de ces œufs ouvert le 10 août, renfermait
un vitellus de couleur ocre jaune, mesurant 20 mm.
sur 16 et enveloppé d’une sorte de gelée transparente
de nature colloïde. A la surface du vitellus était
fixé un embryon long de 12 mm., assez semblable
a celui d’Acanthias, mais un peu plus gréle. L’aire
vasculaire était richement vascularisée ; le cordon déjà
nettement pédiculé, long de 3 mm. environ, renfermait
une artère et une veine comme chez l’Acanthias.
La raie pond des œufs beaucoup plus gros, plus
aplatis, à coque brune, composée de filaments ag-
glutinés, prolongée en pointes aux quatre coins. La
partie de l’oviducte dans laquelle la coque doit se
former offre un épaississement glandulaire (glande
nidamenteuse), destiné sans doute à en sécréter les
matériaux. A ce niveau la cavité de l'organe est
dilatée, aplatie et offre quatre cornes ou prolonge-
ments dans lesquels se moulent les quatre pointes
de l'œuf. Il n’v a donc dans l’oviducte qu’un seul
œuf en voie de développement.
L’imprégnation des œufs devant s'effectuer dans
la partie supérieure de cet organe (avant la formation
de la coque), on observe chez la raie un accouple-
ment véritable, aussi bien que chez les espèces vivi-
pares. Ces poissons possèdent à cet effet au côté
interne des nageoires ventrales un appareil copulateur
spécial, supporté par des pièces cartilagineuses et
muni de muscles puissants.
L’euf fraîchement pondu ne renferme pas encore
d’embryon, mais seulement une cicatricule assez
semblable à celle de l’œuf de poule avant l’incubation.
Le vitellus, d’une jaune pâle, mesure 3 cm. sur 2,5;
le reste de l'œuf est occupé comme chez Scyllium
par une gelée transparente.
age
L’embryon (r. alba) le plus jeune qui ait été ob-
serve, long de 4 mm. seulement, était attaché au
jaune par un pédicule somatique fort large. Il n’avait
encore ni yeux visibles a l’extérieur, ni bouche, ni
fentes branchiales. La partie caudale relativement
courte et épaisse, formait une proéminence arrondie
en arrière de l'insertion du pédicule somatique.
Un embryon (r. clavata) de 5!/ mm. observé le
19 août offrait des vésicules oculaires et otiques bien
distinctes, une fossette buccale déjà profonde et trois
fentes branchiales ; le tube cardiaque était encore à
peu près rectiligne.
Les œufs pondus depuis 15 jours renferment un
embryon long de 7 mm. environ, avec cinq fentes
branchiales et un tube cardiaque recourbé en forme
d'anse. À ce moment la queue est déjà longue,
effilée; mais plus tard cette partie s’allonge davan-
tage encore, de manière que chez les embryons de
5 cm. elle forme à elle seule près de */; de la lon-
gueur du corps.
Plus gréles et plus allongés que ceux d’Acanthias,
les embryons de raie sont en outre plus transparents
et dès lors plus difficiles à observer à l'état frais.
Ce n'est qu'après avoir traité la préparation pendant
quelques minutes à l'acide osmique (1/4 °/o) que l’on
parvient à distinguer les divers organes.
Le développement des Sélaciens exige un temps
relativement très long (11 mois pour le Scyllium
d’après, des observations faites à Arcachon).
L’exposé de M. Bugnion était accompagné de:
nombreuses figures et de dessins de coupes micros-
copiques, que l’auteur se propose de publier ultéri-
eurement.
9:
Herr Prof. Dr. Th. Studer (Bern) legt ein im Er-
scheinen begriffenes Werk vor: Crania helvetica
antiqua von Dr. Th. Studer und Dr. Bannwarth.
55 Seiten Text und 116 Lichtarucktafeln. Verlag von
Ambros Abel, Leipzig.
Das Werk verfolgt den Zweck, die bis jetzt be-
kannten Schädelreste aus der Zeit der schweize-
rischen Pfahlbauten in naturgetreuen Abbildungen zur
Darstellung zu bringen. Es sind 35 mehr oder weniger
gut erhaltene Schädel, die, aus der Kulturschicht der
Pfahlbauten stammend, in natürlicher Grösse, jeder
in 3 bis 5 verschiedenen Ansichten vorliegen.
Die Untersuchung hat gezeigt, dass während der
langen Periode der Pfahlbauten zwei Menschenrassen
existirten. Die eine gehört dem kurzköpfigen, brach-
cephalen Typus mit einem Schädelindex von 79 bis
81 an. Der Schädel war rund, ziemlich niedrig, mit
stark vortretenden Scheitelhöckern. Das Gesicht war
orthognath und breit (chamaeprosop). Soweit Extre-
mitätenknochen vorkommen, finden sich schlanke
Knochen mit sehr stark entwickelten Muskelleisten,
in dem oberen Teil der Diaphyse abgeplattete Fe-
mora und platyeneme Tibien. Die Körpergrösse be-
rechnet sich auf 1,4—1,52 Meter.
Die zweite Rasse gehört dem langk6pfigen dolicho-
cephalen Typus. Der Schädel ist schön gewölbt und
bildet in der oberen Ansicht ein langgestrecktes Oval.
Der Index schwankt zwischen 68 bis 75. Das Ge-
sicht ist orthognath, ziemlich breit zwischen Chamae-
und Septoprosopie.
Am Skelett war die Tibia nicht platyenem. Die
Körpergrösse berechnet sich auf 1,62—1,65 Meter.
Der erste Typus kommt in den Pfahlbauten der
Steinzeit vor und zwar sowohl in denen der reinen
Sc)
Steinperiode, als auch zur Zeit, wo neben Stein-
werkzeugen auch einige Metallinstrumente auftreten.
Dolichocephale erscheinen mit dem ersten Auftreten
des Metalls, kommen also in der späteren Stein-
und Kupferzeit neben den brachycephalen Typen vor.
In der Bronzezeit ist der dolichocephale Typus der
vorherrschende,
Der Umstand, dass zur Zeit des ersten Auftretens
von Metall, zur sog. Kupferzeit, vom dolichocephalen
Typus nur Schädelreste, aber keine Extremitäten-
knochen gefunden werden, dass ferner die Schädel
meist Spuren gewaltsamer, zur Zeit des Lebens zu-
gefüster Verletzungen tragen, lässt vermuten, dass
die dolichocephalen Schädel als Trophäen erschlagener
Feinde in den Pfahlbauten aufbewahrt wurden,
während die wahre Bevölkerung brachycephal war
und dass erst zur Bronzezeit eine dolichocephale
Bevölkerung die Seen bewohnte. Für weitere Be-
gründung wird auf das Werk verwiesen.
Derseibe spricht über die Tierreste vom Schweizers-
bild bei Schaffhausen.
Die Ausgrabungen, welche von Herrn Dr. Nüesch
am Schweizersbild bei Schaffhausen ausgeführt wurden,
sind interressant sowol in Bezug auf die Entwick-
lung der Kultur, als auch auf die der Fauna. Es
gelang Herrn Dr. Nüesch in den Ablagerungen am
Fusse des Felsens verschiedenaltrige Schichten nach-
zuweisen, die von unten nach oben in folgender
Reihenfolge angetroffen werden. 1) Glacialschotter.
2) Gelbe Schicht mit zahlreichen Nagetierresten und
spärlichen Spuren palaeolithischer Kultur. 3) Gelbe
Kulturschicht, mit massenhaften Ueberresten von
Knochen und Artefacten der Palaeolith-Periode. 4)
Eine bis 80 cm. dicke Breccienschicht in der nur
spärliche Reste von Nagetieren gefunden wurden.
5) Graue Kulturschicht mit Resten der Neolithischen
Periode. 6) Humus.
Wie die Ablagerungen ein Bild der Kulturwand-
lungen von dem Beginn der postglacialen Zeit bis
zur Jetztzeit geben, so illustriren die hinterlassenen
Tierreste die Umwandlung der Fauna von einer rein
arktischen zu der gegenwärtigen. Die zweite, gelbe
Nagetierschicht enthält vorwiegend Reste von Nagern
und zwar besonders vom Halsbandlemming (Lem-
mus torquatus), Schneehaasen (Lepus variabilis),
Pfeifhaasen (Zagomys) und nordischen Wühlmäusen,
daneben spärliche Reste vom Renntiere und vom
Pferde, Fuchs, Bär und Eisfuchs ( Vulpes lagopus)
und Wolf. Hermelin und Vielfrass (Gulo borealis).
Von Vögeln sind namentlich Knochen des Schneehuhnes
(Lagopus albus und alpinus) häufig, neben solchen
von Eulen, so der Habichtseule, (Surnia nisoria),
Falken (Tinnunculus alaudarıus), u. A.
Reicher sind die Tierreste in der gelben Kultur-
schicht. Einige arktische Typen sind hier schon ver-
schwunden, so der Halsbandlemming und der Eis-
fuchs, dafür treten Typen auf, welche einer Fauna
entsprechen, wie man sie an der Grenze von Tundra
und Steppe in Sibirien antrifft.
Folgende Tierformen sind dort besonders kon-
statiert. Von Säugetieren: Spitzmäuse, Sorex vul-
garis und araneus, Igel (Erinaceus europaeus), Wild-
katze (Felis manul), Marder, Wiesel, Vielfrass
(Gulo borealis), Fuchs, Vulpes vulgaris in einer
grossen, schlanken Varietät, Wolf (Canıs lupus), Bär
(Ursus arctos), Wühlmäuse (Arvicola ratticeps,
arvalis und amphibius), Steppenhamster (Cricetus
MINCE ne
phaeus), Ziesel (Spermophilus Eversmanni), Pfeif-
hasen Lagomys pusillus), Alpenhase (Lepus varia-
bilis), Renntier sehr häufig, Hirsch, wohl Cervus
marail, Steinbock, Bison (Bison priscus), Pferd
(Equus caballus) Wildesel (Asinus heminonus).
Von Vögeln: Adler (Aquila fulva), Rotfussfalke
(Erythropus vespertinus), Uraleule (Strix uralensis),
Sumpfohreule (Brachyotus palustris), Rabe (Corvus
Corax), Wachholderdrossel (T'urdus pilaris), Alpen-
lerche (Otocoris alpestris), Auerhahn und Birkhahn,
Alpenschneehuhn (Lagopus alpinus) und Moorschnee-
huhn (Lagopus albus), Rebhuhn (Perdix cinerea),
Kiebitz ( Vanellus cristatus) u. A. Alles Tiere, welche
offene, waldfreie Gegenden bevorzugen.
Die Knochen sind grösstenteils von Menschenhand
zerschlagen, viele, wie namentlich die des Renntiers
und des Hasen zu Werkzeugen verarbeitet.
Am häufigsten sind Reste des Renntiers, des
Hasen und des Schneehuhns.
Auffallend ist, das vom Renntier namentlich viele
Reste jüngerer Tiere, selbst neugeborener Kälber,
vorhanden sind und dass sich Knochen des ganzen
Skeletts vorfinden, während Pferd, Esel, Bison nur
Zähne und Fussknochen geliefert haben.
Dieser Umstand lässt vermuten, dass das Renn-
tier in der Nähe der Ansiedlung zahlreich vorkam
und leicht erlest werden konnte, während die an-
deren Tiere in weitem Umkreise gejagt wurden, so
das nur Fleisch und Haut, in der noch Fussknochen
und Kiefer staken, nach der Ansiedlung transportirt
werden konnten. Mehrere Anzeichen sprechen da-
für, dass die Renntiere in halbgezähmtem Zustande
gehalten wurden. Von einigen Tieren, so vom Pferd,
dem Wildesel und dem Renntiere sind uns auch
au ae, „e
eingeritzte Zeichnungen auf Knochen und auf einer
Kalksteinplatte überliefert worden. Eine solche trägt
die erkennbare Darstellung einiger Wildesel. Die
50—80 cm dicke Breccienschicht, welche die gelbe
Culturschicht überlagert , lieferte nur wenige Nage-
tierreste, welche als solche vom Ziesel und von
Wühlmäusen erkannt wurden.
In der grauen Culturschicht, deren Ablagerung
der neolithischen Zeit angehört, ffndet sich die euro-
päische Waldfauna wieder. Von jetzt ausgestorbenen,
aber noch zur Zeit der Pfahlbauten existierenden
Tieren, kommt vor der Urstier (Bos primigentus)
und das Wildpferd, daneben in grossen Mengen der
Hirsch (Cervus elaphus), dessen Geweihe zum Teil
manigfach verarbeitet sind, das Reh, Wildschwein,
von Raubtieren Dachs, Marder, Wildkatze, Fuchs,
Bär, von Nagetieren Eichhörnchen und Feldhase.
Auch Reste von Haustieren finden sich, so solche
des Torfrindes, des Schafes und des Torfschweines.
So zeigt das Schweizersbild die allmählige Um-
wandlung der Fauna von derjenigen der arktischen
Tundra, zu einer solchen, die mehr einen Steppen-
Charakter besitzt bis zur Waldfauna des heutigen
Mitteleuropas. Zwischen dieser und der Zeit, wo
der Steppen-Charakter vorwiegte, musste aber ein
ungeheuerer Zeitraum verflossen sein, in dem sich
‚die Breccienschicht ablagerte, welche eine grössere
oder wenigstens ebenso mächtige Ablagerung dar-
stellt, als diejenige ist, welche sich von der neoli-
thischen Zeit bis zur Jetztzeit gebildet hat. Die
Tierwelt der gelben Kulturschicht und der Nagetier-
schicht existiert noch jetzt entweder unverändert oder
wie Bison priscus in wenig veränderten Nach-
kommen (Bison europaeus und Bison americanus),
PRO ra
aber sie ist jetzt teils auf die arktischen Tundren-
gebiete, teils auf die asiatischen Steppengebiete zu-
rückgedrängt oder gar auf die tibethanische Hoch-
ebene beschränkt (Equus caballus ferus und
Asinus hemionus) worden, nur wenige Arten, wie
Lepus variabilis, Lagopus alpinus, Tetrao
tetrix haben sich auf die Zinnen der Alpen, den
zurückweichenden Gletschern nach, zurückgezogen.
Herr Dr. Urech (Tübingen): „Ueber einige geringe
Variationen im Farbenmuster des Papilio Machaon
aus dem Aartale‘. Bei dieser Spezies kommen ausser
den braunen Flecken des Oberauges auf beiden
Seiten des Hinterflügels noch mehr Flecken von
dieser Farbe auf der Unterseite des Hinterflügels
vor, aber nicht constant an Anzahl, Grösse und
Form selbst innerhalb eines Gebietes, das nicht
srösser als eine Dorfmarkung ist, nicht. Dr. U.
hat seine eigenen Beobachtungen darüber, sowie
die Angaben in von ihm an Schmetterlingssammler
sesandten und beantwortet zurückerhaltenen Frage-
bogen in Tabellen zusammengestellt nach Anzahl,
Form, Grösse und Stellung der Flecken sowie der
Fundorte der betreffenden Schmetterlingsexemplare,
weiter hat er das Vorkommen dieser variablen Er-
scheinungen mit dem an exotischen Exemplaren so-
wohl der neoarktischen als neotropischen Region,
besonders Amerikas, in vergleichende Beobachtung
gezogen, sowie auch mit dem an Spezies, die dem
P. Machaon sehr nahe stehen. In heisserm Klima sind
diese Flecken meist zahlreicher und weniger vari-
irend. Wie bei anderen Gattungen z. B. Rhodoceras
Rh. die Spezies und Subspezies der wärmeren Län-
der zahlreiche Schuppen mit orangegelbem Farbstoff
OÙ
NE ca
anstatt gelben haben, also einen gròssern orange-
roten Flecken tragen als die Snbspezies in kälteren
‘Gegenden, so verursacht, nach der Meinung des Vor-
tragenden, auch bei Papilio Machaon wärmeres
Klima das Auftreten rotbrauner Flecken bildender
Schuppen im gelbfarbigen Ober-Flügel-Felde. Schein-
bare Widersprüche mit dieser Annahme lassen sich
wohl durch okologische, die Isothermen nicht be-
rührende Verhältnisse, in welchen einzelne Indivi-
duen oder viele Generationen nach einander auf-
gewachsen sind, erklären.
(Ausführlicher im Bericht in „Archives des scien-
ces physiques et naturelles Genève.)
Monsieur le Dr. Jaquet (Genève): „La vessie nata-
toire des Loches d’ Europe. Les Poissons connus sous
le nom général de Loches ne comptent que trois
genres vivant en Europe. Ce sont le Misgurnus fossilis
ou Loche d’Etang, le Cobitis taenia ou Loche des
rivieres et le Nemachilus barbatulus ou Loche franche.
On les rencontre soit dans les cours d’eau limpide,
soit dans les endroits ou l’eau est stagnante. Ces
poissons dont la longueur oscille entre 10 et 35
centimètres rappellent à première vue les Silures et
les Lottes. La peau lisse renferme de toutes petites
écailles: des barbillons garnissent une partie du
pourtour de la bouche.
Ce qui frappe a première vue dans la dissection,
c'est la petitesse de la vessie natatoire. Elle est
placée immédiatement en arrière de la tête, et est
entourée d’une capsule osseuse qui dépend des pre-
mieres vertèbres. Cette capsule forme une boite
presque ronde chez le Cobit:s taenia; chez le Mis-
gurnus fossilis un leger étranglement antéropostérieur
la divise en deux moitiés égales, communiquant large-
ment l’une avec l’autre. Chez le Nemachilus barba-
tulus l’étranglement est tellement prononcé, qu’il ne
reste plus qu'un petit pont reliant chaque capsule.
La vessie osseuse présente de chaque côté une ou-
verture, il existe en outre chez le Misqurnus et le
Cobitis un orifice postérieur. Par ce dernier fait
saillie une hernie sphérique, produite par la vessie
membraneuse qui tapisse intérieurement la capsule
osseuse. Cette hernie possède une cavité centrale
communiquant librement avec l’intérieur de la vessie.
Chez le Nemachilus, ia vésicule est miscroscopique,
elle est reliée au canal de communication des deux
moitiés de la vessie par une tige plaine. En dessous
de la vésicule, se place un cordon dont une des
extrémités se soude à la vésicule et l’autre repose
sur la paroi dorsale de l’intestin. Les auteurs qui
ont vu ce cordon ou pédoncule ont pensé qu'il était
comparable au conduit pneumatophore des Cypri-
noïdes, et ont fait rentrer les Loches dans le sous-
ordre des Physostomes.
Jusqu'à présent les données des auteurs sont
basées uniquement sur des observations faites après
dissection. Les coupes menées dans différentes
directions nous ont montré les faits suivants: Un
peu recourbé en arc, le pédoncule de la vessie nata-
toire du Misgurnus renferme une glande composée
close, dont les nombreux acini s'étendent dans toutes
les directions. Chez le Cobilus taenia, il existe dans
le pédoncule un canal terminé en coecum à son
extrémité supérieure, tandis que l’extrémité inférieure
s’ouvre dans le tube digestif. Chez le Nemachilus,
le canal qui est loge dans le pédoncule est fermé
en coecum à ses deux extrémités. ti
LA FORT) 2
Nous sommes autorisés à dire que dans aucun
cas, il n'y a dans le pédoncule de la vessie nata-
toire de nos Loches d’Europe un canal s’ouvrant
en même temps dans l’intestin et dans la vessie. Il
n’existe donc pas de conduit pneumatophore. En
conséquence, les Loches d'Europe doivent être sorties
du sous-ordre des Physostomes lequel est caractèrisé
par la présence d’un conduit pneumatophore établis-
sant une communication entre l’intérieur de la vessie
et le tube intestinal. —
M. Fatio demande à M. Jaquet s'il a étudié
le rôle physiologique de la vessie natatoire des Loches.
M. Fatio pense que cette vessie sert à renseigner
cette espèce de Poisson sur les variations de pression
du milieu ambiant et joue probablement aussi un
rôle respiratoire.
M. Lang ne pense pas que la vessie natatoire
des Poissons puisse servir à la réspiration parceque
les gaz contenus dans cette vessie proviennent du
réseau vasculaire des parois de cet organe et ne sont
pas respirables.
M. Studer demande à M. Jaquet s'il a con-
staté une relation entre la poche osseuse qui entoure
la vessie natatoire des Loches et la capsule crônienne.
Herr Prof. Dr. Lang (Zürich): Ambulacralfurchen,
Nerven und Epineuralkanäle der Echinodermen. Er
hält dafür, dass dieursprüngliche Einrichtungsweise der
Echinodermen eine ähnliche war, wie bei den Crinoi-
den. Die Ambulacralfurchen dienten als Nahrungs-
furchen dazu, Nahrungspartikelchen dem Munde zu-
zuführen. Ihr Epithelboden wurde zunächst zu einem
empfindlichen Sinnesepithel, dann zu einer epitheli-
10.
22 1) EE
alen Nervenleiste. Dies ist der Ursprung des radiär
angeordneten, oberflächlichen oralen Nervensystems
der Echinodermen. In einem ähnlichen Zustande
wie bei den Crinoiden treffen wir die Ambulacral-
furchen und die Nervenleisten noch bei den Asteroi-
den, obschon hier die Nahrungsaufnahme in anderer
Weise erfolgt. Bei allen übrigen Echinodermen, bei
welchen die Nahrung direkt durch den Mund auf-
genommen wird, haben sich die Ambulacralfurchen
geschlossen, sind die epithelialen Nervenleisten zu
subepithelialen Nerven (circumoraler Ringstrang,
radiäre Nervenstränge) geworden und haben sich
damit im Zusammenhang die Epineuralkanäle ge-
bildet. Der ontogenetische Vorgang ist dabei
nach den vorliegenden dürftigen Beobachtungen,
demjenigen nicht ganz unähnlich, durch welchen
bei den Wirbeltieren das Neuralrohr mit dem Ca-
nalis centralis entsteht. Zur Erläuterung demon-
striert der Vortragende eine Reihe von Tafeln, an
welchen Querschnitte durch die Radien verschiedener
Echinodermen dargestellt sind.
Herr Prof. Forel (Zürich): Zinige interessante
Ameisennester; Polymorphismus und Ergatomorphis-
mus der Ameisen. Der Vortragende demonstriert die
entsprechenden Tiere. Er unterscheidet beiden Ameisen
folgende Formen des Polymorphismus: 1) Gewöhn-
liche Weibchen (geflügelt); 2) ergatomorphe, unge-
flügelte Weibchen; 3) Soldaten; 4) Grosse Arbeiter;
5) Kleine Arbeiter; 6) Ergotomorphe, ungeflügelte
Männchen; 7) Gewöhliche Männchen (geflügelt).
Unter Ergatomorphismus versteht Vortragender
das Vorkommen von fruchtbaren Männchen oder
— 100 —
Weibchen, welche die Form der Arbeiter annehmen,
sowohl durch die Bildung des Thorax, als durck
diejenige des Kopfes, der Augen, der Fühler, durch
die Flügellosigkeit etc. Er erklärt den Ergatomor-
phismus beider Geschlechter als eine durch die unter-
irdische Lebensweise hervorgerufene Convergenz-
erscheinung.
Zoologische Gesellschaft.
Bei Gelegenheit der letzten Jahresversammlung der
Schweizerischen Naturforschenden Gesellschaft in Lau-
sanne beschlossen die Mitglieder der zoologischen Sektion
die Gründung einer zoologischen Gesellschaft zur
Förderung des Studiums der einheimischen Fauna. In
diesem Jahre wurde nun diese Gesellschaft definitiv con-
stituirt und zugleich als Sektion der Schweizerischen
Gesellschaft aufgenommen. Folgendes Programm wurde
angenommen:
1. Es constituiert sich eine Schweizerische zoologische
Gesellschaft, welche sich als nächste Aufgabe die
Erforschung der Fauna der Schweiz stellt.
2. Mitglieder der Gesellschaft können nur solche wer-
den, welche zugleich Mitglieder der Schweizerischen
Naturforschenden Gesellschaft sind. Ueber die Auf-
nahme entscheidet das absolute Stimmenmehr der
bei der Jahresversammlung anwesenden Mitglieder.
3. Jedes Mitglied ist bemüht, entweder selbst oder
innerhalb seines Wirkungskreises die Kenntnis der
schweizerischen Fauna zu fördern. In erster Linie
ist eine Vervollständigung der Schweizerischen zoo-
logischen Bibliographie erwünscht,
4. Die Versammlung der zoologischen Gesellschaft findet
Jeweilen bei Anlass der Jahresversammlung der
ox
— 101 —
Schweizerischen Naturforschenden Gesellschaft statt,
deren zoologische Sektionssitzung mit dem wissen-
schaftlichen Teil der Sitzung der zoologischen Ge-
sellschaft zusammenfällt.
Bei jeder Versammlung soll ein Bericht über die
Fortschritte der Kenntnis unserer Fauna vom ver-
flossenen Jahre gegeben und in den Verhandlungen
der Schweizerischen Naturforschenden Gesellschaft
publiziert werden.
Bezüglich der zoologischen Nomenclatur schliesst
sich die Gesellschaft den Beschlüssen der inter-
nationalen zoologischen Kongresse von den Jahren
1889 und 1892 an.
Bureau:
Ehrenpräsidenten: Professor Dr. L. Rütimeyer.
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Präsident: È Cei Stud
Vicepräsident: Des AVE Ino;
Sekretàr: Dr. M. Bedot.
Mitglieder : Professor Dr. F. A. Forel.
A. Korel.
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H. Fischer-Sigwart.
Th. Bühler-Lindemever.
Dr. v. Mandach.
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Beriehte der Kommissionen.
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I
Rapport du Comité Central pour l'année 1893-1894.
M. M.
Nous pouvons constater en commençant ce rapport
que notre société est prospère et active. [association
la confédération de sociétés et d'hommes qui sont unis
par un lien commun pour l'étude des sciences physiques
et naturelles en Suisse, représente un ensemble important :
Membres ordinaires de la société helvétique 133
Membres honoraires) 2 MUR Te TU 75
Membres des 17 sociétés cantonales . . . 2764
Membres des 2 sections permanentes . . 271
10 commissions de notre société travaillant à des tâches
spéciales et diverses.
Nos rapports avec les autorités fédérales et cantonales,
les rapports de nos comités avec les sociétés cantonales,
les sections permanentes et les commissions sont excel-
lents. Nous pouvons regarder courageusement en avant
en continuant notre mission intéressante et utile au bien
et à la gloire de la patrie.
La position financière de la société n'est pas aussi
brillante. Malgré la scrupuleuse économie que nous avons
maintenue dans notre gestion, nous n’avons pas pu éviter
un déficit à la fin de cette année, Le compte de la caisse:
centrale était .
— 106 —
au 30 quin ls OP ER ts AR)
au 30) Un MIS JAN AN ONE 042309)
Déficit de l’année courante frs. 251. 92
Si les crédits ouverts à deux de nos commissions
avaient été employés, le déficit aurait dépassé 750 francs.
Il est vrai que nous avons eu cette année 409 francs
de dépenses extraordinaires pour la conservation des
blocs erratiques du Steinhof près de Soleure, en suite
d'un crédit ouvert par l’assemblee générale de Bâle.
Vous le voyez, nous sommes loin d’être au large
pour la situation financière. Nous devons continuer à
être prudents et très prudents, jusqu'à ce qu'une bonne
fortune nous soit échue par des legs, donations, présents
ou autres recettes extraordinaires. Nous les sollicitons
instamment des membres de la société et des amis de
la science qui sont en mesure de le faire. Toute donation
qui accroîtra le capital de notre fortune inaliénable sera
de l’argent bien placé pour l'avantage de la sience na-
tionale en nous permettant de doter plus libéralement
celles de nos commissions qui travaillent et veulent tra-
vailler. À ce propos nous mentionnons avec reconnaissance
le don généreux qui nous a été fait par le comité annuel
de la session de Lausanne; il a versé à notre capital
inalienable la somme de frs. 92.40, le solde de son
excellente gestion financière.
Si la caisse centrale, c’est-à-dire la fortune immé-
diatement à notre disposition pour les dépenses courantes,
solde ainsi ses comptes par un déficit, il n’en est pas
de même pour le compte d'ensemble de la société, ainsi
qu'il résulte du résumé que notre questorat va présenter.
Notre fortune générale s’est accrue de frs. 2233. 90 malgré
les dépenses considérables que la commission géologique
a eues à régler. Cette heureuse ‚position résulte essen-
— 107 —
tiellement du succès encourageant qu'a rencontré parmi
les membres et les amis de la société la souscription
ouverte pour l'étude du glacier du Rhône: le compte
de la commission des glaciers solde par un actif de
frs. 6189. 18.
La gestion financière a été faite cette année, sous
la direction du comité central, par M'e Fanny Custer,
fille de notre regretté questeur, Dr. Hermann Custer à
Aarau, décédé le 27 août 1893. D'après les pouvoirs
que vous nous avez accordés, nous l'avons chargée à
titre provisoire de cette gestion, après avoir obtenu de
notre collègue M. le Prof. Dr. Mühlberg d’Aarau une
promesse d'appui et de conseils, si elle en avait besoin.
L'expérience que M! Custer avait des affaires de la so-
ciété, par le concours donné par elle pendant nombre
d'années à son père dont elle était le fidèle secrétaire,
était pour nous une gage d’une bonne tenue de nos
intérêts financiers et administratifs. Notre attente n'a
pas été trompée, et nous n’avons que des éloges et des
remerciements à donner pour la manière correcte avec
laquelle Me Custer a accompli sa tâche compliquée.
Après étude approfondie de la question, après avoir
consulté les membres les plus compétents et les plus au-
torisés de la société, nous vous proposons de mettre fin
à l’état provisoire qui nous a régi l’année dernière, en
nommant à titre définitif Me Custer questeur de la so-
ciete. Les comités et commissions qui ont le plus
d’affaires avec le questorat sont unanimes à appuyer
cette proposition.
Nos relations avec les sociétés cantonales et les
sections permanentes ont été excellentes. Nous avons à
statuer sur une demande de la société zoologique suisse
qui s’est constituée l’année dernière sous la présidence
ae M. le Prof. Dr. Th. Studer à Berne, d’être reçue à
— 108 —
titre de section permanente de la société, au même titre
et avec les mêmes droits que les sociétés géologique et
botanique, ses sœurs aînées.
Nous avons eu à nous occuper de la Bibliothèque de
la société. Sous la direction de la société cantonale ber-
noise qui contröle les comptes établis par notre excellent
bibliothécaire en chef, M. le Prof. Dr. J. H. Graf, notre
collection de livres s’accroit sans cesse, et devient de
plus en plus importante. Dans l’année courante son
accroissement a été de plus de 900 volumes et bro-
chures. Elle contient plus de 20000 volumes. Il est
done temps de lui procurer des locaux plus convenables
et plus commodes que l’agrégat compliqué des trois.
salles éloignées les unes des autres qu’elle occupe à
Berne; il est temps surtout de pourvoir à son utilisation
plus facile pour les membres non bernois de la société
en les fournissant d’un catalogue complet et à jour.
Notre bibliothèque est logée, par suite d’un contrat
entre la société cantonale bernoise et la bibliothèque de
la ville de Berne, dans les salles de cette dernière in-
stitution. Or la bibliothèque de la ville obtenant de
nouveaux locaux laissés libres par le transport du musée
archéologique dans son palais neuf, la société cantonale
bernoise nous a demandé de nouer des tractations pour
demander une extension des salles qui nous sont ré-
servées. La question étant compliquée, nous avons cru
devoir charger une commission d'étudier l'affaire dans
son ensemble et de nous faire rapport. Le rapport et
les propositions vont vous être présentés par MM.
Th. Studer à Berne, F. Lang à Soleure et J. H. Graf
notre bibliothécaire en chef à Berne et vous aurez à en
délibérer.
Vu le grand nombre d’affaires administratives qui
touchent & la bibliothèque, pour soulager la responsabilité
— 109 —
de notre bibliothécaire, et sur la demande personnelle
de celui-ci, nous vous proposons la création d’une com-
mission de la bibliothèque et de lui continuer des pou-
voirs pour les années à venir.
Vous avez l’année dernière institué une commission
des glaciers et vous l’avez chargée si les fonds né-
cessaires pouvaient ètre réunis par souscription volon-
taire de suivre à l’étude scientifique du glacier du Rhòne,
telle qu'elle avait été commencée par le Club alpin
suisse, autrefois associé pour cette entreprise à notre
société. (Voir Actes de Soleure 1869 et actes de Lau-
sanne 1893.) Le rapport de cette commission nous dira
quel a été l’heureux résultat de la souscription que nous
avons ouverte. Si tòt que la somme nécessaire pour le
début des travaux a été réunie, en vertu des pouvoirs
que vous nous aviez donnés, nous avons noue des trac-
tations avec le bureau topographique fédéral, qui nous
a promis son précieux concours. Nous avons signé avec
ce bureau un traité en date du 16/20 février 1894 (voir
Annexe au rapport de la commission des glaciers) qui
nous assure la collaboration généreuse et dévouée de
cet institut et de ses savants ingénieurs pour une durée
de 6 ans, soit jusqu'en 1899. Pendant ce temps nous
chercherons à recueillir des fonds plus étendus et à assurer
après cette date la continuation d’une entreprise qui
fait honneur à la science suisse et qui doit être néces-
sairement poursuivie.
La commission géodésique a subi une grande perte
dans la personne de son président le Prof. Dr. R. Wolf
décédé à Zurich le 6 décembre 1893. Nous n’avons
pas à célébrer ici les services rendus à la science suisse
par ce regretté collègue; ils sont dans notre mémoire
à tous. Conformément aux statuts, la commission s’est
constituée à nouveau et a nommé comme président M. le
— 110 —
Prof. Dr. A. Hirsch à Neuchatel qui nous présentera
son rapport.
Pour la commission de publication de mémoires, con-
formement à vos décisions de l’année dernière nous avons
maintenu à son credit le total actif de son compte
sans rien diminuer aux recettes normales de l’année.
De cette manière la commission saura de quels fonds
elle peut disposer et pourra établir les devis et projets
de publication d’après les sommes qu’elle aura écono-
misées les années précédentes. Cette commission a appris
avec émotion la mort de son ancien membre et président
M. le Dr. Louis de Coulon, décédé à Neuchâtel le
13 juin 1894. Coulon avait réorganisé et présidé la
commission des publications de 1836 à 1849, et lui
était resté associé jusqu'en 1874. Nous lui garderons
un fidèle souvenir.
A propos de cette commission nous vous deman-
derons de prendre une décision définitive au sujet des tirages
à part à assurer aux auteurs des mémoires. L'assemblée
préparatoire de Lausanne s’en était occupée, et avait fait un
préavis favorable aux propositions de la commission et
du comité central. Mais un lapsus du secrétariat a né-
gligé de ténoriser les décisions.
La commission sismologique avait négligé l’année
dernière de nous présenter ses comptes pour l’époque
1892/93. Ces comptes nous ont été adressés en date
du 10 avril 1894; ils soldaient par un reliquat actif
de frs. 103.40. Nous les avons vérifiés et approuvés
selon les pouvoirs qui nous avaient été donnés.
L'exposition nationale que Genève prépare pour
l’année 1896 est une œuvre qui intéresse toute la Suisse,
et notre société en particulier. Nous avons pu, sans
crainte d’être démentis, assurer nos confédérés de Genève
de la sympathie que l’entreprise trouvera auprès des
— 111 —
naturalistes suisses. Nous avons chargé notre collègue
M. le Prof. Golliez, du comité central. d'étudier la partici-
pation éventuelle à l'exposition de notre société, de ses
commissions, des sociétés cantonales, des sections per-
manentes dont nous sommes l’organe. Nous vous pro-
posons de créer une commission Chargée de préparer
et d'organiser cette exposition des naturalistes suisses.
En fait de nouvelles nominations dans les com-
missions nous avons l'honneur de vous proposer.
1. Commission de la fondation Schläfli, en remplacement
de MM. Schnetzler de Lausanne et Cramer de Zurich,
démissionnaires : M. le Prof. Dr. L. de Fischer à
Berne, M. le Prof. Dr. H. Blanc à Lausanne.
2. Commission de la Bibliothèque, création nouvelle:
MM. Prof. Dr. F. Lang à Soleure, Th. Studer et
J. H Graf à Berne.
3. Commission de l'exposition de Genève, création nou-
velle : MM. H. Golliez à Lausanne et C. de Can-
. dolle à Genève.
4. Commission géodésique en remplacement de M.
R. Wolf décédé: M. le Prof. Dr. A. Riggenbach
à Bâle.
5. Commission géologique, adjonction de 2 nouveaux
membres: MM. Prof. E. Renevier à Lausanne et
Prof. Dr. U. Grubenmann è Zurich.
6. Commission limnologique en remplacement de M.
J. Coaz, démissionnaire: M. le Dr. J. Heuscher
a Zurich.
Nos rapports avec les autorités fédérales ont été
excellents et nous avons à exprimer au haut Conseil
fédéral et à la haute Assemblée fédérale notre reconnais-
sance pour l’appui généreux et efficace qu'ils continuent
à accorder aux études scientifiques que nous représentons
en Suisse. Outre les credits ordinaires alloués à nos
— 112 —
ccınmissions géodésique, géologique et à notre com-
mission des publications, la haute Assemblée fédérale a
accordé à la commission géologique un credit supplé-
mentaire de frs. 10000 pour régler les comptes des belles
publications que vous avez admirées.
Vous nous avez chargé l’année dernière de prendre
auprès de la Confédération l'initiative d’une demande
d'acquisition en faveur du musée national des collections
importantes recueillies au Schweizersbild à Schaffhouse
par notre collègue, M. le Prof. Dr. J. Nüesch. Appuyés
par des rapports circonstanciés présentés par MM. Franz
Lang de Soleure, Th. Studer de Berne et Alb. Heim
de Zurich nous avons en date du 24 octobre 1893
adressé notre demande au haut Conseil fédéral (Voir
annexe). Elle a été accueillie avec bienveillance par
M. le conseiller fédéral Schenk, chef du Département
de l'Intérieur qui a mené à bien les tractations de cette
affaire et les votes de l’Assemblée fédérale en juin 1894
ont assuré à la Suisse la conservation de ces précieux
monuments archéologiques et paléontologiques, qui sans
cette intervention étaient menacés d’être enlevés par
l’étranger comme tant d’autres trésors nationaux. Notre
société saura exprimer aux hautes Autorités fédérales
la reconnaissance des naturalistes suisses pour cette muni-
licence intelligente et utile.
Notre société a été invitée à se faire représenter
aux XI° Congrès international de médecine à Rome en
mars 1894. Nous y avons délégué notre collègue M. le
Prof. Dr. M. Dufour à Lausanne.
Tell est le tableau général de la marche de notre
association pendant l’année écoulée. L'activité des di-
verses commissions va être résumée dans les rapports
spéciaux qui vous seront présentés.
H. Golliez, secrét. F. À. Forel, prés.
Il.
Le Comite centrale de la Société au haut Conseil fédéral Suisse.
Monsieur le President de la Confédération !
Messieurs les Conseillers fédéraux !
Nous avons été chargés par l’Assemblée générale de
la Société helvétique des sciences naturelles, réunie à
Lausanne le 6 septembre d'appeler Votre bienveillante
attention sur l’importante collection archéologique et
paléontologique que M. le professeur Dr. J. Nuesch a
récoltée dans ses fouilles au pied du rocher du Schweizers-
bild, près de Schaffhouse.
En octobre 1891, M. Nuesch découvrit dans cette
localité les traces d'habitation successive de diverses
peuplades qui s’y sont établies, les unes après les autres,
depuis les plus anciens âges de l'humanité en Suisse.
Les hommes contemporains des grands glaciers de l’époque
quaternaire, les chasseurs de rennes, d’abord, puis les
hommes armés de pierres polies, contemporains des sta-
tions lacustres, puis les hommes de l’âge du bronze, dans
les époques préhistoriques; plus tard, dans les époques
historiques, dans tous les siècles successifs, des tribus
plus ou moins nomades ont planté leurs tentes au pied
du Schweizersbild, et y ont séjourné plus ou moins long-
temps. Dans chacun de ces séjours, ils ont laissé sur
le sol quelques débris de leur industrie, de leurs armes,
quelques tombes de leurs morts, ou les ossements des
8
— 114 —
animaux dont ils se nourrissaient ; ces débris se sont super-
posés en couches stratifiées dont M. Nuesch, avec une
patience admirable, a pu déméler l’ordonnance, et dans
lesquelles il a recueilli des milliers de pièces intéressantes.
Au dessous de ces couches humaines il a su, en outre
découvrir les fossiles d'une faune jusqu'ici ignorée en
Suisse, et prouver que, pour un temps, notre pays a été
habité par une population animale analogue à celle des
steppes et des tundras de la Sibérie.
Ces découvertes ont été un évènement scientifique
qui a attiré sur notre patrie l'intérêt du monde instruit ;
les recherches et les collections de M. Nuesch ont été
admirée par les nombreux visiteurs compétents qu'elles
ont appelés à Schaffhouse.
Or nous sommes menacés de voir partir de Suisse
cette collection unique au monde. Des offres d’achat
ont été faites à M. Nuesch de divers côtés, par des parti-
culiers et des musées de l'étranger. Nous avons obtenu
que jusqu'à présent aucun marché n'ait été conclu.
Nons avons porté cette question devant la Société
helvétique des sciences naturelles, et après avoir entendu
les rapports verbaux d'hommes compétents, MM. les
professeurs Dr. F. Lang de Soleure, Dr. Th. Studer de
Berne, Dr. A. Heim de Zurich, l’assemblée générale a
décidé de s’adresser aux hautes Autorités de la Con-
fédération, en les priant de bien vouloir veiller à ce que
ces précieuses collections soient, si possible, conservées
à la Suisse. La Société unanime nous a donné le mandat
de faire dans ce sens une démarche auprès du haut
Conseil fédéral.
Nous avons demandé aux naturalistes les plus
autorisés qui ont étudié la collection de M. Nuesch de
nous donner un rapport écrit sur la valeur et l’impor-
tance des découvertes faites par ce savant, et sur l’in-
— 115 —
térêt qu'il y aurait à en conserver les monuments dans
dans un musée Suisse, dans le Musée national par exemple.
Nous avons l’honneur de joindre à cette lettre les rap-
ports, tous favorables, de MM. Lang, Studer et Heim.
En exprimant l'espoir que Votre haute Autorité fédé-
rale voudra prendre en considération l'initiative que nous
avons la liberté de lui adresser, nous Vous prions, Mon-
sieur le Président de la Confédération et Messieurs les
Conseillers fédéraux d’agréer l’hommage ‘de notre respec-
‚tueux dévouement.
Au nom du Comité central de la S. H. S. N.
Le secrétaire : Le president:
H. Golliez. F. A. Forel.
Lausanne, le 24 octobre 1893.
HI.
Rechnungs-Auszug
der 66. Rechnung pro 1893/94.
A. Central-Kasse.
Vermögensbestand am 30. Juni 1893
Einnahmen.
Aufnahmegebühren .
Jahresbeiträge 5
Zinsgutschrift und brain Ta
Diverses O
Total:
Ausgaben.
Auslagen des Central-Comités pro 1892/93
Jahresversammlung in Lausanne .
Bibliothek .
Verhandlungen, Canio man und Dida ;
Erdbebenkommission .
Erratische Blöcke auf Steinhof
Diverses
Total:
Saldo
B. Unantastbares Stamm-Kapital
(inbegriffen Frs. 500. — Bibliothek-Fonds.)
Bestand am 30. Juni 1893 .
Zuwachs durch ein neues Mitglied IR heit
ni » Saldo der une des J io
in Lausanne
end am 30. malt 1894 :
. | 4491
Cts.
Da ñ È RL ER ù pop | Fra. | Ch
C. Bibliothek-Rechnung. |
Einnahmen. |
“alle Wan NOE E |
Beitràge der Conigli MASSEI A en ae | 1200 | —
PATES Hotte Re | 37 | 50
rs ersnlungen und tai von Rallbeen a | _388 | —
Total: | 1680 | 29
Passiv-Saldo | 60 | 90
| 1741 | 19
Ausgaben. | |
Bücher-Anschaflungen und i à E | 438 | 94
Buchbinderarbeiten . ; | 491 | 90
Lokalmiete und Salair für Anshülfe . | 545 | —
Porti, Frachten und Verschiedenes . . | 265 | 35
[ra 19
D. Denkschriften-Konto. |
|
Einnahmen. i
Bundesbeitrag pro 1894 . PINNA ae lie | 2000 | —
Merken yon, Denksehriften.... ici ALES 997 | 85
i Total: | 2997 | 85
Ausgaben, |
Bruck von Denkschritten a. EL ne 14860080
KurtessVersicherungiete.. 0 300.60
Total: | 1737 | 40
RD e ESEL RE N Nu a I DEIN VAS
| | 2997 | 85
E. Rechnung der Schläfli-Stiftung. | |
I. Stamm-Kapital. I
Frs. 10000. — Centralbahn-Obligationen und i
Frs. 4000. — Obligationen Neues Stahlbad St Moritz. |
— 118 —
Frs. Cts.
II. Laufende Rechnung.
Einnahmen. |
Daldo; vom 30. Juni 1893720 ara. RR 2.2200 Mellon 56
Zinse und Zinsgutschrift rl 25
Total: 1822 | 21
Ausgaben.
Druck und Adressieren der Cirkulare . . . . . . 37 | 50
Aufbewahrungsgebühr der Wertschriften . . . . .| 1 | —
PORGERE CAM AS LES Me Re en 164 115
Total GTA N65
Saldos nn RI e e o | 56
ua
F. Commission geodesique. | |
Extrait des comptes présentés par M. le colonel Loch- |
mann, questeur de la Commission, le 1 janvier 1894. |
Recettes. |
Solde au sl décembre 1892 MSN CRCR ae | 50 | 86
Subside de la Confédération pour 1898 bias i Lau) | —
NS SR AC CS RENE RES ES NE TES | CE
15216 | 91
Dépenses. | La
Dépenses de la commission, honoraires, déplacements |
CIE AIS O Si . | 8988 | 80
Nivellement de précision au bien ie |
IO) Ro e Ro EV) —
Imprimes 20: ol 20
Séances de la commission . . . . || 380 170
Conférences de l'Association i de aria |
Bruxelles 1892 et Genéve 1893 . . | 1285 —
Contribution de la Suisse à l’association iano | 178 | 75
Frais de bureau et divers . Ne | 179 | 70
Solde au 31, (décembre, 18930. 0 02... 2... | 2140756
_15216 | 1
G. Commission géologique.
Einnahmen.
Saldo am 81. Dezember 1892 .
Bundesbeitrag für 1893
Bundesbeitrag, Nachtrag für 1893
Verkauf der Geologischen Mitteilungen
Zinse
Ausgaben.
Honorar und Entschädigungen für die Geologen
Druck und Lithographie, Text und Tafeln
Diverses
Saldo am 31. Dezember 1895 . :
H. Rechnung der Gletscher-Commission.
Einnahmen.
Aversalbeitràge 3
Jahresbeiträge pro 1893
n) cp VISSE a
Zinse und Zinsgutschrift .
Ausgaben.
Frankaturen
Drucksachen . 2
Bruchzins der Oblig. Kt. Nn
Saldo
Cts.
Gesamtvermögen der Gesellschaft.
Aktiv-Saldo.
Central-Kasse
Stamm-Kapital .
Denkschriften
Bibliothek RES RAR
Schläfli-Stiftung: Stamm-Kapital
A = Kasse .
Geologische Kommission
Geodetische È
Gletscher È
Passiv-Saldo.
Bibliothek INCARNA TE
Vermehrung auf 30. Juni 1894 .
30. Juni 1894
130. Juni 1893
Frs cis | Frs. | Cts.
|
4491 |09| 4239 | 17
11000 | — | 11242 | 40
— ||| 1260) 45
54 |79 | Ie
14000 | —| 14000 | —
1116 |86] 1754 | 56
6286 |43| 468 | 51
50 |86| 140 56
— |—| 6189 | 18
37000 |03| 39294 | 83
—_ |__| Golan
2233 |90 |
39233 |93|| 39233 | 93
ID PRE
IV.
Bericht über die Bibliothek der Schweiz. Naturforschenden Gesellschaft
vom I. Juli 1893 — 30. Juni 1894.
Die Bibliothek der Schweizerischen Naturforschenden
Gesellschaft hat sich im angegebenen Zeitraum ruhig und.
normal weiter entwickelt, jedoch sind einige Punkte ganz
besonders hervorzuheben. Was
1) die Benutzung anbetrifft, so haben 31 Mitglieder die-
selbe an Ort und Stelle 206 Mal benutzt. An aus-
wärtige Mitglieder wurden neben dem regulären
Tauschverkehr 62 Postpakete expedirt und der Brief-
verkehr belief sich auf 154 Briefe und 55 Post-
karten. Ausgeliehen wurden im ganzen 325 Werke.
2) der Tauschverkehr. Wir sind mit 337 ausländischen
(resellschaften und Akademien und mit 23 schweize-
rischen Gesellschaften im Tauschverkehr. Denselben.
erneuert haben:
Altenburg, Naturforschende Gesellschaft des Osterlandes,
Ulm, Verein für Mathematik und Naturwissenschaften.
Neue Verbindungen wurden vielfach angeknüpft :
Salem, Essex Institute. 1890. 1891. 1892.
Ekaterinenburg, Société ouralienne d’amateurs des sciences
naturelles 1891. 1892.
Pisa, Il nuovo cimento, (Giornali per la Fisica e la Chi-
mica Tom. 19- 34.
Lübeck, Mitteilungen der Geographischen Gesellschaft und
des Naturhistorischen Museums.
po
Lille, Revue biologique du Nord de la France.
Lvon, Archives du Museum d’histoire naturelle. Tom. I— VI.
(Genova, Museo civico.
Berlin, Physikal-Techn. Reichsanstalt.
sacramento, California State Mining Bureau.
London, Geological Society. Von 1860 an.
Alle diese Verbindungen wurden womöglich so ein-
geleitet, dass wir immer zwei Exemplare erhielten, wovon
das eine im Auftrage der bernischen Naturforschenden
Gesellschaft an die Bernische Stadtbibliothek abgegeben
wird.
3) Erwerbungen: Ausser denjenigen Bücheru, die wir
auf dem üblichen Weg des Tauschverkehrs erhalten
haben, erhielt die Bibliothek folgenden Zuwachs:
NE Dune HyRauisich:
Wien, Sonnblick Verein, Jahresbericht I,
für das Jahr 1892 mit 4 Tafeln in Licht-
druck. Wien 1893. 53 S. 4°.
Prag, Böhm. Kaiserl. Fr. Jos. Akademie.
Paläontographica Bohem. No. 1 u. 2.
Pras 189227742,
Rozprary, trida Il. Rocnik I. (1891/92).
Prag 1892. 8°.
5 Theorie plnost&nuychnosuiku obloukorych
o dron opêräch. Prag 1892. 196 S. 8°.
Strouhal V., O zirotè a pusobeni D A. Seydlera.
Prag 1892. 34 S. 8°.
Caracas, Codigo de minas y vocabulario. Caracas
ISIS US: f
Gottingen, Königl. Gesellsch. d. Wissenschaften und
_ d.Georg. Augusts-Universität-Nachrichten
1893. No. 1—10. Gött. 1893. 430 5. 8°.
-Petersburg. Kaiserl. Mineral. Gesellsch. Materialien
zur Geologie Russlands. Bd. XVI,
Salem,
Upsala,
Mülhausen,
Ekaterinburg,
Petersburg,
Siena,
Pisa,
Aguascalientes.
— 123 —
Petersburg 1893. 336 S. 8° mit 1 geol.
Karte, 2 Taf. und 20 Holzschn: im Text.
Essex Institute. Report of the An-
nual Meeting. 1890, 91, 92. A. Rough,
Subject Index to the Publications of the
Essex Institute: Proceedings 1— 6.
Bulletin 1—22, Historical Collections
1-27, 29 S. 8°.
Historical Sketch of Salem 1626—
1879, by Chas. S. Osgood and H. M-
Batchelder. Salem 1879, 280 S. 8°.
In bjudningsskrifter till De Högtidligheter
hvarmed Trehundraärsminnet af Upsala
Möte, Kommer att Firas J Upala. 5.
bis 7. September 1893. 8°.
Société industrielle. Führer durch das
Naturgeschichtl. Museum. Mühlhausen
ST OS NS MEN
Société ouralienne d'amateurs des scien-
ces naturelles. Jahresbericht XXI. Bd.
(ESS O DISSI (928115287
Ekaterinburg 1892.
Geographische Gesellschaft. Bericht
1892. Petersburg 1893. 8°.
R. Accademia dei Fisiocritici Processi
Verbali delle Aduanze. Siena 1894. 8°.
Il nuovo Cimento, Giornali per la Fisica
e la Chimica. R. Felici—A. Batelli--V.
Vollterra—Terza Serie. Tom. 19—34.
Pisa 1886. 8°.
In mordalidad del Alma — Dr. Diaz de
Leon. Edicion especial de El Instructor.
240 S. Aguascalientes 1894. 12°.
Melbourne,
Amiens,
Thorn,
Stockholm,
Mexico,
Freiburg,
Berlin,
Lübeck,
Lille,
Lyon,
oA eu
Illustrated Offleial Handbook to the Aqua-
rium, Picture Galleries and Museum
Collections. Melbourne 1894. 119 S. 8°,
Bulletin de la Société Linnéénne du Nord
de la France. Tome XI. 1892—93.
(No. 235-258). Amiens 1892. 8°.
Die Grabdenkmäler d. Marienkirche in
Thorn von Arthur Semrau, v. Mitgl. d.
Copernikus-Vereins mit 11 Kunstbeilagen
und 11 angehängten lith. Tafeln. Thorn
1892. 66 S. 4°.
Carl von Linnes Brefvexling. Catalogue
de la correspondance de Linné. Stock-
holm 1885. 4115285
Boletin de Agricultura, Mineria é Indu-
strias. Anna Ill, 1—6. Mexico 1893. 8°.
Girard, R. d. Le Deluge devant la
critique historique. I° Partie: l’ecole
historique. Friburg 1893. 374 S. 8°.
Deutscher Fischerei-Verein. Mitteilungen
der Sektion für Küsten- und Hochsee-
Fischerei. Jahrgang 1894, No. 1—6.
Berlin 1894. 8°.
Mitteilungen der Geographischen Gesell-
schaft und des naturhistorischen Museums
Lübeck. II. Reihe, Heft 4-6. Lübeck
1892. 8°.
Jahresbericht des naturhistorischen Mu-
seums Lübeck für das Jahr 1892. Lübeck
1893. 8°.
Revue Biologique du Nord de la France
6m Année. No. 1-8. Lille 1893. 8°.
Archives du Museum d’histoire naturelle
de Lyon. Tom I—VI. Lyon 1876. fol.
Genova,
Berlin,
Sacramento,
Prag,
London,
— 125 —
Museo civico di storia naturali. Separata
aus den Annali. 424 Stück. Genova. 8°.
Physikalisch - technische Reichsanstalt.
Wissenschaftliche Abhandlungen. Bd. 1.
Berlin 1894. 4°.
California State Mining Bureau: State
Mineralogist. Annual Report 8, 9, 11.
Sacramento 1888—93. 8°.
Böhm. Kaiser. Frz. Jos. Akademie.
Bulletin International. Resume des tra-
vaux présentés.
Classe de sciences mathématiques et
naturelles No. 1 avec 11 planches. Prag
1894. M5 8.1.80.
Vesely, Dr. A. Medicinska Rus, Prag
1894. 168) 8,8%.
Geological Society, Quarterly Journal,
London 1860. 8°. No. 61—198.
Catalogue of the Library 1880. 618 S. 8°,
Ormerods Geological Index with supple-
ments. London 1870. 8°.
B. Geschenke:
Forel, M. A. Histoire naturelle des hymenopteres, 2°
partie; Les Formicides (Vol. XX, Supplement
au 28° fasc.) 50 S, 4°. i
== Sur la classification de la famille des formicides,
Sep. Abdruck 6 S. 8°. 1893.
— Observations nouvelles sur la biologie de quel-
ques fourmis. Sep. Abdr. 3 S. 8°.
Saint-Lager.
La guerre des nymphes, suivie de la
nouvelle incarnation de Buda. Paris 1891.
29051108
— La priorité des noms de plantes. Paris 1890,
31 S.
8%.
— Considérations sur le polymorphisme de quelques
espèce du genre Bupleurum. Paris 1891. 24 S. 8°.
— Note sur le carex tenax. Paris 1892. 12 S. 8°.
— Aire géographique de l’arabis arenosa et du cir-
sium oleraceum. Paris 1892. 15 S. 8°.
— Un chapitre de grammaire à l’usage des bota-
nistes. Paris 1892. 23 S. 8°.
Barbera, L. Teoria della integrabilità delle funzioni.
Bologna 1890. 213 S. 8°.
Fischer, Ed. Beiträge zur Kenntniss exotischer Pilze.
Sep. Abanı 189302918) 1,8% mit al Ran
Instruktionen für die Beobachter der meteoro-
logischen Stationen der Schweiz. 2. Aufl.
Zurich 18936 Au Se 007,82
Sarasin Ed. et De la Rive L. Interférences des on-
dulations electripues par reflection normale sur
une paroi metallique. (Extrait.) Geneve 1893.
66 S. 8° avec 4 pl.
Oser, Wilh. Ueber eine neue Synthese von Pyrazol-
derivaten und Phendihydromiazin. Diss. Zürich
SO. 19) Sr 8%
Forel, Aug. Les formicides de l’empire des Indes et
de Ceylan. Part. Ill. 20 S. 8°. Sep. Abdr.
Zürich, Schweiz. Apothekerverein, Festschrift z. Er-
innerung an die 50 jährige Stiftungsfeier 1893.
Zurich Megan 2097583
Fischer, Ed. Neue Untersuchungen zur vergleichenden
Entwicklungsgeschichte und Systematik der Phal-
loideen. Sep. Abdruck 1893. 51 S. 4° mit 3
Malz und Rue.
Journal de Pharmacie et des Sciences Accessoires,
contenant Le Bulletin de la Société de Phar-
macie de Paris. Tomes IV a XXVII 1818 a 1841.
8° avec table analyt. 1831.
— 127 —
Pasteur, Jubilé de M. 1822—1892 (27 Decembre, Paris
18959275 Planches M 83LS 42)
Forel Dr. A. Les Formicides de la province d'Oran
(Algérie) extrait — avec 2 planches. Lausanne
1894. 45 S. 8°.
Cobb N. A. Plante Diseases and their Remedies.
Diseases of the Sugar-cane with over 70 Illu-
strations. Sydney 1893. 56 S 8°.
Forel Dr. A. Les Formicides de l’empire des Indes et
de Ceylan. Part. IV, Adjonction aux Genres
Camponotus et Polyrhachis.
Rogel, Franz. 4 Brochuren mathem. Inhalts, 25 S. 8°.
Wolfer A. Nekrolog von Rud. Wolf. Sep. Abdruck.
TS MSN
Forel, Dr. A. Quelques formis de Madagaskar, de Nou-
velle Zélande, de Nouvelle-Calédonie, de Queens-
land et de Perth, extrait 1894. 12 S. 8°.
Vallot, J. Annales de l'observatoire météorologique du
Mont-Blanc. I Vol. Paris 1893. 183 S. 4°.
Studer Dr. Th. u. Dr. Fatio. Katalog der schweiz. Vogel.
II. Lieferung: Eulen und Spaltschnabler mit 4
Kartenbeilagen. Bern 1894. 192 S. 8°.
— Reports of the Dredging operations of the West
Coast of Central America to the Galopagos
in charge of Alexander Agassiz, Carried on
by the U. S. Fish-Commission Steamer Alba-
tross.
Note préliminaire sur les Alcyonaires, par
Th. Studer.
— Zwei grosse Hunderassen aus der Steinzeit der
Pfahlbauten.
— Ueber die Bevölkerung der Schweiz.
—- Faune du lac de Champex,
— 1283 —
Journal für Praktische Chemie von Otto Linné Erd-
mann. Leipzig. Band VII bis XXIX, fehlt Band
XV Se
Dr. Th. Steck, Beiträge zur Kenntniss der Hymen-
opteren Fauna. 1. Blattwespen, Sep. Abdr.
Schaffhausen 1893. 45 S. 8°.
Niederrheinische Gesellschaft in Bonn. Allgem.
Sitzung am 2. Juli 1893. Feier des 75 jährigen
Bestandes der Gesellschaft. 21 S. 8°.
Wirz, Joh. Flora d. Kantons Glarus. 1. Holzgewächse,
Im Auftr. d. Nat. Ges. d. Kt. Glarus. Glarus
1895. AUS. 122
Forel Auguste, nouvelles fourmis d'Australie et des
Canaries. Extrait des Annales de la Société
Entomologique de Belgique 1893. 13 S. 8°.
Die Chemie und das Problem von der Materie,
Rede gehalten am 31. Okt. 1893 von Joh.
Ntsineemuis.!ıkemae Neger 2.3.
Die wichtigsten Errungenschaften der Chemie im
letzten Vierteljahrhundert. Rede gehalten
am 12. Dez. 1892 zu Berlin von Joh. Wisli-
cenus. Berlin 1392. 14 S. 8°
Die Parallel-Perspektive, Studie v. A. Benteli.
Sep. Abdruck. 8 S. 8.
Dr. V. Stercki. Observations on Vallonia (From the
Proceed of the Academy of Natural Sciences
of Philadelphia, May 30% 1893). 45 S. 8°.
Beiträge zur Flora des Cantons Aargau von Hermann
Lüscher No 6 und 7 der deutschen botanischen
Monatsschrift.
E. Renevier, prof., Geologie des Préalpes de la Savoie,
adresse présidentielle, présentée à la 76° session
de la Soc. Helvét. des Sciences nat. Lausanne
1893, UD IS MEL
— 129 —
Delebecque A. Atlas des lacs francais. fol.
Steck, Dr. Th. I. Die Wassermassen des Thuner- und
Brienzersee’s. Il. Die Denudation im Kander-
gebiet. Sep. Abdr. Bern 1892. 12 S. 8°.
Schardt, Dr. Hans, Sur l’origine des Préalpes romandes
Forel,
(Zone du Chablais et du Stockhorn). Extrait.
Veytaux p. Montreux 1893. 14 S. 8°.
Dr. A. Formieides de l’Antille St. Vincent.
Extrait. London 1893. 85 S. 8°.
Abessinische und andere afrıkanische Ameisen.
Sep. Abdr. 31 5. 8°.
Water A. W. Quelques roches des Alpes Vaudoises,
étudiées au microscope. Extrait 5 S. 8°.
Influence of the weather on the body tempe-
rature, as shown by figures collected in Davos,
Sep. Abdr, 103. 82.
Some Meteorological Conditions of Davos, Re-
duced to Average Curves. Davos 1890. 6 S.
und 2 Taf. 8°.
On Peculiar Ice Torms. Extrait. 3 S. 8°.
Preliminary remarks on observations made in
Davos in the winter 1881—82. 28 S. 8°.
Note from Davos Dörfli. Extrait. 12 S. 8°.
Observations made in St. Moritz in the winter
1881—82. Extrait. 15 S. und 2 Taf. 8°.
Certain Lines, observed in Snow Cristals. Extrait.
kondon 1887. 10752 8%
Original Communications, old and new alpine
winter stations. Extrait. 1886. 6 S. 8°.
On the use of the Avicularian Mandible in the
determination of the Chilostomatus Bryozoa.
Extrait. 6 S. und 1 Taf. 8°.
— 130 —
Freudenreich de, Ed. Les Microbes et leur röle dans
la Laiterie. Avec 2 Figures dans le texte.
Paris 1794. 1205. 8°
Ritimeyer, Dr. L. Vom Meer bis nach den Alpen;
öffentliche Vorträge gehalten in Bern 1854.
Bern 1854. 307 S. 12°.
Verzeichnis der Bücher,
welche aus dem Nachlass des Herrn von May von Rued .
der Bibliothek der Naturforschenden Gesellschaft zu Bern
geschenkt wurden. (Nov. 1893.)
= ne _—
x I. Astronomie.
NO.
B 4184. Bode. Astronomisches Jahrbuch. Berlin. 8°.
Jahrgänge 1781, 85 —88; 1790— 1801; 1804
bis 1840.
B 4183, — Anleitung zur Kenntnis des gestirnten
Himmels. Berlin 1777. 6788. 8°.
B 4182. — Beiträge zu den neuesten astronomischen
Entdeckungen. Berlin 1788. 288 S. 8°,
B 4201. — Allgemeine Beschreibung und Nachweisung
der Gestirne. Berlin 1801. 96 S. Fol.
Mädler. Der Wunderbau des Weltalls. Berlin
1861.,66278.,8L.
— Atlas dazu. Berlin 1861.
— Die Centralsonne. Dorpat 1846. 47 S. 4°.
— Beiträge zur physischen Kenntnis der himm-
lischen Körper im Sonnensysteme. Weimar
1841. 1528. 4°.
B 4186. — Der Mond nach seinen kosmischen und in-
dividuellen Verhältnissen. Berlin 1837. 412
Sr
No.
P 4203.
B 4179.
B 4493.
B 4192.
P 4200.
B 4199.
er
Mädler. Beobachtungen der kaiserl. Universäts-
Sternwarte. Dorpat. XIV. Band. 354 S. 4°.
— Untersuchungen über die Fixsternsysteme.
2 Teile. Mittau u. Leipzig 1847. Fol.
*Schröter. Neueste Beiträge zur Erweiterung
der Sternkunde. 3 Bände. Berlin 1788. 8°.
Sammlung astronomischer Tafeln. 3 Bände.
Berlin 1776. 8°.
Littrow. Die Doppelsterne. Wien 1835. 174
Sn
— Sterngruppen und Nebelmassen des Himmels.
Wien 1835. 87 S. 8°.
— Diastrik oder Anleitung zur Verfertigung der
Fernrohre. Wien 1830. 494 S. 8°, geb.
W. Struwe. Additamentum. Petropoli. 1840.
30 5. 80
— Etudes d’astronomie stellaire. Petersburg
1847. 578. 8°.
— Stellarum dupplicum et multiplicium per
magnum Fraunhoferi Tubum. Petropoli 1837.
331 S. Fol. geb.
Doppler C. Beiträge zur Fixsternkunde. Prag
1846. 265. 8°.
Heiss E. Die periodischen Sternschnuppen und
die Resultate der Erscheinungen. Köln 1849.
ADS MSN
Nürnberger Dr. E. Astronomische Reisebe-
richte. Kempten 1837. 3725. 12°.
Gruithuisen Dr. Fr. Naturgeschichte des ge-
stirnten Himmels. München 1836. 423 S. 8°.
— Solonognotische Fragmente.
DB 4198.
B 4290.
À 4205.
I 585.
— 133 —
Gelpke. Algemeine Darstellung der Ober-
flächen der Weltkòrper unseres Sonnenge-
bietes. Leipzig 1811. 59 S. 8°.
— Neue Ansicht über den merkwürdigen Natur-
bau der Kometen. Leipzig 1829. 220 S.
12°, geh.
Sachs Salomo. Das Sonnensystem. Berlin
1850. 202 S. 8°.
Böhm Dr. S. G. Beschreibung des Uranuscops.
Leipzig 1850. 24 S. 8°.
Spörer Prof. Beobachtungen von Sonnen-
flecken (II). Anclam 1863. 20 5. 8°.
Schweigger. Über die Natur der Sonne.
Halle 182973518. ‚87.
Airy George. Sechs Vorlesungen über Astro-
nomie. (Aus d. Engl. übers. v. Dr. H. Seebald.)
Berlin 1852.. 2758. 12%.
Rhode. Gedrängte Übersicht der Revolutionen
der Erdkruste. Darmstadt 1842. 39 S. 12°.
Adams. An Explanation of the observed irre-
gularites in the Motion of Uranus. London
1846. 315. 8°.
Clausius R. Akademische Vorträge. II. Über
das Wesen der Wärme. Zürich 1857. 315. 8°.
Benzenberg. Die Sternschnuppen. Hamburg
1839. 3378. 8°.
Bernard de Fontenelle. Dialoge über die
Mehrheit der Welten. Berlin 1798. 364 S. 12°.
Schumacher. Jahrbuch für 1844. Stuttgart
und Tübingen 1844. 254 S. 12°.
Voigt S. H. Entwickelung der physischen Be-
schaffenheit der Kometen. Rudolstadt 1808.
16.822.108
No
B 4187.
B 4185.
B 4210.
B 4206.
B 4197.
B 4191.
— 134 —
Jahn G. A. Anleitung zur genauen Bestimmung
des Ganges und Standes der Uhren. Leipzig
1842. 239 S. 8°.
Herschel erster Band: Ueber den Bau des
Himmels. Dresden u. Leipzig 1826. 502 S. 8°.
Haug. Auleitung zum Gebrauch eines Sextanten
und dessen hiezu gehörigen Sonnenhöhen. Stutt-
san 1792 Od 12.
Schöpffer. Die Bewegungen der Himmelskörper.
Braunschweig 1854. 52 S. 8°.
„Die Erde steht nicht fest.“ Brief an Dr.
C. Schöpffer. Wesel 1854. 34 S. 12° br.
Kant J. Allgemeine Naturgeschichte und Theorie
des Himmels. Frankfurt und Leipzig 1797.
129738 ©
Hofmann K. F. Der Himmel mit seinen Wundern
und der Kalender mit seiner Deutung. Leipzig
1818. 122 geb.
Hirzel. Astronomie de l’amateur. Genève 1820.
526 S. 8° br.
Schröter. Lilientalische Beobachtungen der neu
entdeckten Planeten Ceres, Pallas und Juno.
Göttingen 1805. 378 S 8° br.
Argelander. Neue Uranometrie-Sternverzeich-
nis. Berlin 1843. 119 S. 8° br.
— Atlas dazu. Berlin 1843.
Schmidt S. F. Der Mond. Leipzig 1856.
Möller. Beschreibung des Saturnringes. Altona
Wolf Dr. R: Die Sonne und ihre Flecken,
Vortrag. Zürich 1861. 30 S. 8° br.
— 135 —
II. Mathematik.
No.
B 4181. Hülsse Dr. S. A. Sammlung mathematischer
Tafeln. Leipzig 1849. 839 S. 8° geb.
Müller F. C. Theoretisch prakt. Abhandlung
über das richtige Aufnehmen und Zeichnen
der Situationskarten Münster 1773. 126 S.
12° geb.
B 4180. Boudrot, cours de mathematiques a l’usage
des écoles militaires. Paris 1813. 608 S.
8° geb.
B4194 Schulze J. C Neue erweiterte Sammlung
logaritmischer Tafeln. Berlin 1778. 319 S.
8° geb.
B 4189. Fabisch. Leitfaden über Elementarmathematik.
I. Band. Wien 1842. 405 S. 8° geb.
III. Varia.
À 4196. Schubert. Handbuch der Kosmologie. Nürn-
berg 1825. 496 S. 8° geb.
A 4212. Kurtz J. H. Bibel und Astronomie. Berlin
und New-York 1853. 568 S. 12° br.
Derham G. Théologie astronomique. Zürich
#480, 28019. Siögeh:
— Bessel F. W. Populäre Vorlesungen über
wissenschaftl. Gegenstände. Hamburg 1848.
636 S. 8° br.
B4208. Beer Dr. A. Grundriss des photometrischen
Calcüls. Braunschweig 1854. 105 S. 8° br.
B 4208. Richeres Dr. J. Natur und Geist. I Teil:
die Grundprineipien der Materie. Leipzig 1854.
41625. Schr;
— 136 —
Hudorn Buttle. Geschichte und Gesetze des
Schöpfungsvorganges. Erlangen 1860. 364 S.
Schr.
A 4188. Hermann C. Ramsson. Die Gestirnbewohnt-
heit. Augsburg 1813. 8° geb.
A505. Schärer JR. Gemeinnützige Unterhaltungen
über die Himmelskörper. Bern 1785. 120 S. 12°.
74204. Atlas coelestis etc. Nürnberg 1742.
CAD ur cheat
Sacco Fed., I Molluschi dei terreni terziarit del Pie-
monte e della Liguria. Parte MI. con 296 fig.
Torıno2 18929, 3075.42:
Bibliographie der schweizer. Landeskunde
ases lie:
W. Weber's Werke, Bd. V. Berlin 1893. 433 S,
8° mit 15 Tafeln.
Verhandlungen der schweiz. Naturforschen-
den Gesellschaft in den Jahren 1853, 1855
bis 1858, 1860 —69, 1871—77 brochirt
Mittheilungen der Naturforschenden Gesell-
schaft in Bern. Jahrgänge 1843 bis 1866, geb.
(fehlt No. 356—360 und 439 -469 dasselbe, Jahr-
sänge 1867 — 1891 (No. 619 — 1278) vollständig
brochirt (fehlt 874 —877).
Thompson S. Elementare Vorlesungen über Electri-
citàt und Magnetismus. Tübingen 1887. 487 S. 8°.
Budde-Lund G. (Crustacea Isopoda terrestria, per
familias, et genera et species. Hauniae (Kopenh)
1889, 31905418
Bibliographie der schweizer. Landeskunde fase.
VERS! ab. fase AV M 90 fase VAIO, oa
— 0137 —
W. Weber’s Werke. Bd. IV mit 4 Tafeln 638 S. 8°.
Bd. VI mit 17 Tafeln 326 S. 8°, Berlin 1894.
Joh. Walther. Einleitung in die Geologie als historische
Wissenschaft. II. Teil. Die Lebensweise der Meeres-
tiere. Jena 1893. 5305.0780.
Sacco Fd. I Molluschi dei terreni terziari del Piemonte
e delle Liguria, Parte XII con 9 Tavole. 450 fig.
Hormo 1893. UNS. AL:
Jahrbuch über die Fortschritte der Mathematik.
XXI. Bd.
Richthofen, Führer für Forschungsreisende.
Veydovsky, Oligocheten.
Leydig, Naturgeschichte der Daphniden.
Scrope, Geology and volcanos of Central France.
Deutsche Vierteljahrsschrift für Gesundheits-
pfiege. Fortsetzung.
Mémoires de la Société Suisse de paléontol.
ON.
Geographische Nachrichten 1894.
Georg’s Bibliographie 1894.
Botanische Zeitung 1894.
Zeitschrift für Mathematik und Physik. Bd. XXXIX.
Alle angeschafften Gesellschaftsschriften sind ein-
fach Ergänzungen geschenkter oder geerbter Exemplare.
Aus der Rechnung erzeigt sich, dass der grosse Katalog
„Scientific Papers‘ der im Jahre 1889 für die Bibliothek
für Frs. 160 angeschafft wurde, weil die Gelegenheit dazu
ausserordentlich günstig war, an die Hochschulbibliothek
Bern für die gleiche Summe abgetreten wurde. Aus
der Entschädigung wurden selbstverständlich wieder
Bücher, aber solche speziell naturwissenschaftlichen
Charakters, wie z B. Veydovsky: Die Oligocheten,
Leydig: Daphniden, Scrope, Vulkane: Richthoten:
— 138 —
Forschungsreisende und Walther: Einleitung in die
Geologie angeschafft.
Der Totalzuwachs der Bibliothek beziffert sich:
A. durch im Jahr 1893/94 neu acceptierten Tausch 195
Bande und 424 Separate.
B. Durch Geschenk auf 178 Bände und ca. 100 Separate
€. Durch Kauf auf 23 Bände.
Die ganze Vermehrung der Bibliothek pro 1893/94
beträgt somit ausser dem gewöhnlichen Tauschverkehr,
der jährlich viele hundert Bände bringt, 396 Bände und
mehr als 500 Separate; unter den 396 Bänden befinden
sich ca. 140, welche durch Vermittelung des Oberbiblio-
thekars von der Frau von Hallwyl-v. May aus der
Erbschaft des Herrn von May von Rued geschenkt
worden sind. Ausserdem überliess Herr Professor Dr.
Valentin aus dem Nachlass seines Vaters, der ein
grosser Liebhaber der Mathematik war, der Bibliothek
eine stattliche Anzahl von mathematischen Broschüren.
Angesichts dieses grossen Zuflusses dürfen wir mit Be-
friedigung auf das verflossene Jahr zurückblicken.
4. Die Bibliothekrechnung. Dieselbe erzeigt an Ein-
nahmen 1680 Frs. 29 Cts., an Ausgaben 1741 Frs. 19 Cts.
so dass zu Gunsten des Rechnungsgebers sich ein Passiv-
saldo von 60 Frs. 90 Cts. erzeigt. Die Einnahmen zer-
fallen in den Kredit 1200 Frs., die Portovergütung von
Seiten der bern. naturf Gesellschaft von 228 Frs., den
Zinsen des Kochfonds mit 37 Frs. 50 Cts. und für
160 Frs. Entschädigung für die „Scientific-Papers“. Die
Ausgaben betragen für Buchbinderarbeiten 491 Frs.
90 Cts. für Miete 200 Frs., Besoldung für die Aushülfe
345 Frs., Porto und Spedition 265 Frs. 35 Cts. und für
Bücheranschaffungen und Ergänzungen 438 Frs. 94 Cts.
In diesen 438 Frs. 94 Cts, sind die 160 Frs. von den
scientific Papers“ inbegriffen, so dass thatsächlich
Sa
eigentlich normal für diesen Zweck blos 279 Frs. 44 Cts.
verwendet worden sind. Darunter befinden sich unaus-
weichliche Ausgaben und Ergänzungen, die im Interesse
des Tauschverkehrs notwendig waren.
5. Die Bibliothekkommission. Das Central-Komite
hat für die Angelegenheiten der Bibliothek eine Kom-
mission ernannt, bestehend aus dem Präsidenten Prof
Dr. Th. Studer in Bern, Prof. Dr. Lang in Solothurn.
und dem Oberbibliothekar. Der letztere hat sich
die Mühe genommen, an der Hand der Verhandlungen
und Protokolle eine „Geschichte der Entwicklung der
Bibliothek der Schweizerischen Naturforschenden Gesell-
schaft“ abzufassen, was der neuen Behörde nur angenehm
sein konnte. Die Kommission hielt Samstag den 16. Juni
in Solothurn ihre 1. Sitzung ab. Das Ergebniss ihrer
Beratung liegt in folgenden Postulaten:
1) Alle Rechnungen, Berichte, Anträge auf Neuan-
schaffungen sollen in erster Linie vor die Kommission
gebracht und von derselben genehmigt werden.
2) Die verfügbaren Mittel sollen in erster Linie zum
Einbinden der Werke verwendet werden, für An-
schaffungen nur in so weit als sich jährlich ein
Deberschuss zeigt.
3) Von der Stadtbibliothek Bern sind grössere Lokali-
täten zu erbitten, um die gesammte Bibliothek wieder
zu vereinigen, was unbedingt im Interesse einer
geordneten Bibliothekverwaltung liegt.
4) Die nächste Hauptaufgabe der Bibliothek ist eine
gründliche Revision derselben, die Aufstellnng eines
Zeddel- Katalogs und dadurch die Vorbereitung des
Neudrucks eines Katalogs.
5) Vom Centralkomite und von der Jahresversammlung
soll wie bisher ein Jahreskredit von Fr. 1200, —
— 140 —
für die Bibliothek verlangt werden, da die Ver-
hältnisse absolut die gleichen geblieben sind.
Die Tragweite dieser Postulate liest auf der Hand.
Vorerst muss im Geschäftsgang eine gewisse Ordnung
vorhanden sein, dann muss das Bestreben dahin gehen,
die Bibliothek, die nun Mangels an Platz in drei getrennten
Lokalitäten sich befindet, wieder zu vereinigen. Hierüber
hat die bernische Naturforschende Gesellschaft, der in
erster Linie die Verpflichtung aufliegt für genügende
Räumlichkeiten zu sorgen, bereits von der Stadtbibliothek
durch ein Schreiben der Kommission vom 24. Mai d. J.
beruhigende Zusicherungen erhalten. Durch den Bau des.
historischen Museums auf dem Kirchenfeld werden die
historischen und ethnographischen Sammlungen aus der
Stadtbibliothek dorthin verlest. Dadurch werden im
eigentlichen Hauptgebäude Räume frei, von denen wir
für unsere Bibliothek geeignete erhalten sollen. Endlich
ist für sich klar, dass die Brauchbarkeit und Benützbar-
keit einer Bibliothek von ihrem Katalog abhängig ist.
Seit dem Supplement von 1882 ist nichts derartiges mehr
erschienen; allerdings hat man in den letzten Jahren
wieder angefangen die Zuwachsverzeichnisse zu publiziren,
der Mangel eines Gesammtkatalogs der mehr als 20000
Bände zählenden Bibliothek macht sich aber geltend. Bei
der bevorstehenden Neuordnung der Bibliothek ist nun
(relegenheit vorhanden die Revision und Vorbereitung des
Katalogs vorzunehmen, indem man einen Zeddel-Katalog
erstellt. An diese Arbeit gehen wir aber erst, wenn die
Bibliothek ihre definitiven Räumlichkeiten bezogen haben
wird.
6. Bibliothekverwaltung. Herr Dr. E. Kissling
hat als Unterbibliothekar wie bisher in gewohnter Weise
den Unterzeichneten in allen Bibliotheksachen unterstützt.
beider sah sich Frau Kräuter-Lauterburg, welche
— 1411 —
seit mehreren Jahren auf der Bibliothek ausgeholfen hatte,
durch Gesundheitsrücksichten genöthigt von ihrer Stelle
zurückzutreten; für ihre gewissenhaften und treuen Dienste
sei ihr hier noch der wärmste Dank ausgesprochen. An
ihre Stelle wurde gewählt Frl. Elise Stettler von
Bremgarten, die sich seit dem 1. Sept. 1893 mit Eifer
in ihre Obliegenheiten hineingearbeitet hat. Unser teurer
Quästor Herr Dr. Custer ist nicht mehr, er hat der
Bibliothek stets ein warmes Interesse und eine väterliche
Fürsorge entgegengebracht, sein Andenken bleibe in Ehren.
Fräulein F. Custer, welche seit dem Tode ihres Vaters
das Quästorat verwaltet, hat uns in allem, was die
Bibliothek angieng warm unterstützt, auch ihr sei hier
der Dank dargebracht.
Bern, den 20. Juni 1894.
Der Oberbibliothekar:
Prof. Dr. J. H. Graf.
Der Präsident
der Bibliothekkommission :
Prof. Dr. Th. Studer.
x.
Bericht der Denkschriften-Kommission
für das Jahr 1893/94.
Tit.
Es ist während des Berichtsjahres kein neuer Band
der Denkschriften zur Publikation gelangt, dagegen ist
mit dem Drucke der im letztjährigen Berichte erwähnten
grösseren floristischen Arbeit des Herrn Prof. Jaccard
in Aigle, betitelt: „Catalogue de la flore valaisanne‘ be-
sonnen worden. Dieses Werk wird, als 24. Band der
Denkschriften, noch in diesem Jahre zur Veröffentlichung
gelangen.
Was die Rechnungsverhältnisse der Denkschriften
anbetrifft, so betrugen die Einnahmen inklusive Bundes-
beitrag von 2000 Fr. laut Rechnungsauszug der stell-
vertretenden Quästorin, Fräulein F. Custer in Aarau,
im Berichtsjahre Fr. 2,997. 85 Cts., die Ausgaben
Fr. 1,737. 40 Cts. nämlich für die Arbeit von Nägeli:
».Ueber oligodynamische Erscheinungen“ Fr. 306. —, für
Tafeln zu der Arbeit von Prof. Dr. Ed. Fischer in
Bern „Neue Untersuchungen über Phalloideen“ Fr. 650, —,
Drucklegung dieser Arbeit Fr. 465. 80, Miethe des Denk-
— 143 —
schriftenlokals Fr. 250. - , diverse Auslagen Fr. 65. 60.
Bleibt ein Aktiv-Saldo von Fr. 1,260. 45.
Diese Summe wird zu ausschliesslichen Gunsten der
Denkschriften-Kommission auf neue Rechnung zu über-
tragen sein. Die Kosten der Drucklegung der Jaccard-
schen Arbeit werden sich auf cirka Fr. 2,205. — be-
laufen, die laufenden Auslagen auf 3—400 Franken. Der
Ueberschuss der Einnahmen aber wird bei Seite gelegt
werden müssen, damit die Denkschriften-Kommission im
Stande sein wird, die Veröffentlichung des angemeldeten
grossen Werkes über die Zundgegenstände beim Schweizers-
bild in Schaffhausen in den Denkschriften zu ermög-
lichen.
Dieses Werk wird aus 13 Abhandlungen verschiedener
Spezialforscher bestehen, cirka 280 Folioseiten umfassen
und gegen 50 Tafeln Abbildungen erhalten. Die Kosten
der Herstellung werden sehr beträchtlich sein. Fast alle
Abhandlungen liegen dem Chef-Redaktor, HerrnDr. Nüesch
in Schaffhausen, schon fertiggestellt im Manuskript vor.
so dass die Denkschriften-Kommission in kürzester Frist
in die Lage kommen wird, zu der Veröffentlichung des
Werkes Stellung zu nehmen.
Jetzt schon lässt sich voraussehen, dass selbst für
den Fall, dass die Herstellungskosten auf verschiedene
Büdgetjahre verteilt würden, die Veröffentlichung des
Werkes nur mit Hilfe von Extra-Subventionen möglich
sein wird.
Was die Einnahmen der Denkschriften-Kommission
anbetrifft, so werden die Klagen über geringen Absatz
der Denkschriften sei es an Einzelkäufer, sei es an
Abonnenten immer lauter und immer berechtigter, so
dass sich der Unterzeichnete veranlasst gesehen hat, die
ganze Frage der Publikationen der Schweizerischen Natur-
forschenden Gesellschaft einer Diskussion zunächst im
— 144 —
Schoosse der Denkschriften-Kommission zu unterbreiten.
Die Diskussion ist noch im Gange.
Im Personalbestande der Denkschriften-Kommission
ist im verflossenen Berichtsjahre keine Aenderung ein-
getreten.
Zaioli, cen 10, milk 1802
Hochachtungsvoll
Namens der Denkschriften- Kommission,
Der Präsident:
Prof. Dr. Arnold Lang.
So
VI.
Jahresbericht der Kommission für die Schlaflistiftung.
Auf 1. Juni 1895 bleibt die Aufgabe ausgeschrieben:
„Ueber den Einfluss der äusseren Lebensbedingungen auf
den Bau und die biologischen Verhältnisse der Fauna
‘der Alpenseen“. Auf den 1. Juni 1894 sind drei Arbeiten
eingelangt über die Aufgabe: ,,Monographische Bearbeit-
ung der schweizerischen Repräsentanten irgend einer
grösseren Abteilung der Algen, Pilze oder Moose“. Die
Fachmänner, welchen diese Lösungen zur Prüfung vor-
gelegt worden sind, haben uns eingehende Gutachten ge-
liefert und vollkommen übereinstimmende Anträge gestellt.
auf Grundlage welcher die Kommission ihre Beschlüsse
gefasst hat.
1) Die Arbeit mit dem Motto „Felix pui potuit rerum
cognoscere causas“ zeugt von vollständiger Unfähigkeit
ihres Verfassers zur wissenschaftlichen Behandlung: eines
solchen Gegenstandes und kann niemals auf einen Preis
Anspruch machen.
2) Die Arbeit mit dem Motto „Fiat lux‘ behandelt
„les Pyrenomycètes Suisses‘.
5) Diejenige mit dem Motto „bien connaître la patrie
c’est bien l’aimer‘‘ behandelt ,,Flore des mousses suisses‘.
Beiden dieser umfangreichen Arbeiten haften zwar
noch grosse Mängel an und manchmal haben dieselben
die nützlichsten Bahnen verlassen, um wenig fruchtbare
zu betreten. Allein sie beruhen doch auf sehr reichen -
Kenntnissen, vielen Beobachtungen, zeugen von vielem
wissenschaftlichem Fleisse und gewissenhaftem Streben
10
— 146 —
und sind Leistungen von wissenschaftlichem Werte. In
Anerkennung dessen erteilt die Kommission jeder dieser
beiden Arbeiten einen Nahepreis von je 400 Fr., immer-
hin nur im Sinne eines Aufmunterungspreises, nicht in
der Meinung, dass damit eine hervorragende wissen-
schaftliche Leistung gekennzeichnet sein soll oder dass in
der vorliegenden Form die Arbeiten als „gekrönte Preis-
schriften‘* gedruckt werden könnten.
Für den 1. Juni 1806 wird folgende neue Preisauf-
gabe ausgeschrieben :
„Die ungeheuren Lagerungsstörungen zwischen Vorder-
rheintal und Walensee vom Calanda bis an den Vier-
waldstättersee reichend. sind bisher von Arnold Escher
v. d. Linth und Alb. Heim stets als zwei gegenein-
andergerichtete liegende Falten (,Glarner-Doppelfalte‘‘)
aufgefasst worden. Suess und Bertrand haben beide
die Hypothese ausgesprochen, dass diese beiden Falten als
eine einzige grössere Ueberfaltung von Süd her an-
sesehen werden müssten. Es werden nun neue Beob-
achtungen aus dem ganzen fraglichen Gebiete verlangt,
welche diese Frage zur Entscheidung bringen können.“
Aus der Kommission für die Schläflistiftung haben
auf dringenden Wunsch ihre Entlassung erhalten die
Herren Prof. Dr. Schnetzler und Prof. Dr. GC. Kramer.
Beiden sei an dieser Stelle für die der Sache geleisteten
Dienste unser herzlichste Dank ausgesprochen. Ueberdies
wird im Verlaufe des nächsten Geschäftsjahres eine Neu-
konstituirung innerhalb der Kommission stattfinden müssen.
Namens der Commission für die Schläflistiftung:
der derzeitige Präsident:
Alb. Heim.
Zürich, Juli 1894.
A PERTE
VII.
Bericht der geologischen Kommission
für das Jahr 1893/94.
Laut vorjährigem Bericht sind im Zeitraum 1892/93
folgende Beiträge zur geologischen Karte der Schweiz
erschienen: Die Lieferung XXI mit Atlas zu Blatt XVII,
Lieferung VII, Supplement 2, nebst der zweiten Auflage
von Blatt XI, Lieferung XXXII mit Karten und Profilen.
Diese Publikationen, welche mit sehr wertvollen, artisti-
schen Beilagen begleitet waren, hatten zur Folge, dass
die finanziellen Hülfsmittel sehr in Anspruch genommen
wurden. Die geologische Kommission sah sich deshalb
genöthigt, sich durch Vermittlung des Centralkomites an
das Eidgenössische Departement des Innern zu wenden,
um einen Nachtragskredit für 1893 zu verlangen. Im
Einverständniss mit dem Bundesrat wurde derselbe nach
einigen Zwischenfällen von den eidgenössischen Behörden
im Betrag von Fr. 10,000 auf sehr entgegenkommende
Weise bewilligt. Das Centralkomite und die Kommission
haben den obern Behörden den gebührenden Dank er-
stattet.
Im Laufe dieses Jahres werden folgende Kommentare
zur geologischen Karte der Schweiz publiziert werden:
1. Die Lieferung VIII, Supplement 1, bearbeitet von
Louis Rollier, ist unter dem Titel: „Structure
è
io ee
et histoire geologiques de la partie du Jura central“
ist bereits an die wissenschaftlichen Institute des
Inlandes versandt worden. Die Arbeit umfasst 36
Bogen Text, 2 geologische Karten der Umgebung
von St. Imier, 4 geologische Profiltafeln und eine
Tabelle mit Phototypien.
Die von den Professoren Dr. A. Heim und Dr. C.
Schmidt auf Grundlage der grossen Karte und den
Spezialaufnahmen einiger Mitarbeiter entworfene geo-
logische Uebersichtskarte der Schweiz im Maassstab
von i :500,000 mit Südostbeleuchtung wird auf den
Zeitpunkt des internationalen Geologenkongresses
erscheinen. Diese Karte wurde mit grosser Sorgfalt
und Gewissenhaftigkeit bearbeitet und meisterhaft
ausgeführt. Der Verlag derselben ist laut Vertrag
der Buchhandlung Schmidt, Francke & Cie. in Bern
übertragen worden.
Dr. Casimir Mösch hat sein Manuskript der
Lieferung XXIV 3 zu Blatt XII ganz vollendet und
der Druck dieses Textes ist bereits weit vorgerückt.
Der dazu gehörige Atlas mit 35 geologischen Profil-
tafeln und Ansichten, sowie einem geologischen
Kärtchen der Umgebung von Meiringen ist erstellt,
so dass die ganze Lieferung diesen Herbst zur Publi-
kation gelangen wird. |
Die Arbeit von Dr. E. C. Qereau „über die
Klippen von Iberg* ist gedruckt. Das dazu gehörige
geologische Kärtchen der Umgebung von Iberg ist
lithographirt und die geologischen Profile sind in
Arbeit. Diese Abhandlung wird als Lieferung XXXHI
zur Versendung kommen.
Folgende rückständige Texte sind in Vorbereitung:
Pfarrer G. Fischer wird das Manuskript mit geo-
logischen Profilen zu Blatt XVII, Lieferung XXI 2
— 149 —
‘ der geologischen Kommission einliefern. Prof. Dr.
H. Schardt hat sich mit dem Autor desselben in
Relation gesetzt und die beiden werden den rück-
ständigen Text nach neuerem geologischen Stand-
punkt durcharbeiten und zu einem befriedigenden
Abschluss bringen.
Dr. Leon Du Pasquier ist mit der Ausarbeitung
des Textes zur (Gletscherkarte von Alphonse
Favre, Lieferung XXVIII beschäftigt. Derselbe
wurde ersucht, in Verbindung mit Dr. Schardt
eine neue Klassifikation der Glacialbildungen der
geologischen Kommission vorzulegen, um eine mehr
einheitliche Kartirung der später zu publizierenden
Blätter der geologischen Karte zu gewinnen.
Prof. Dr. C. Schmidt, der die Redaktion des
Textes zu Blatt XXIII übernommen hat, konnte
wegen den Vorbereitungen zum internationale Geo-
logenkongress seine geologischen Aufnahmen im
Exkursionsgebiet nicht in gewünschtem Maasse aus-
führen und hat dieselben für das künftige Jahr
projektirt.
Prof. Dr. A. Baltzer winscht sein Manuskript zu
Lieferung XXX noch auszuarbeiten und wird dasselbe
später der Kommission zur Drucklegung übergeben.
Die dazu gehòrige geologische Karte der Umgebung
von Bern ist bereits durch den Buchhandel zu be-
ziehen.
Als nene Publikationen sind folgende Arbeiten in
Angriff genommen worden:
Da das Blatt XVI (Umgebung des Lemanersee’s) voll-
ständig vergriffen ist, haben die Professoren Jaccard,
Renevier und Schardt die Bearbeitung einer
zweiten Auflage dieser Karte übernommen. Prof.
Schardt teilt mit, dass sein Manuskript künftigen
Winter fertig werde und wenn bis dahin das Gebiet
des Chablais auf der französischen Karte im Drucke
erschienen sei, könne das Blatt XVI im nächsten
Jahre erscheinen.
Louis Rollier ist mit der geologischen Aufnahme
von Blatt VII, das nur noch in wenigen Exemplaren
vorrätig ist, beschäftigt. Die Kartirung geht dem
Abschlusse entgegen. Derselbe Autor hat auch seine
Arbeit über die geologischen Aufnahmen zwischen
Biel und Pruntrut während den Jahren 1885— 1892
auf 32 Siegfriedblättern in 1 : 25000 der geologischen
Kommission übergeben. Dieses wertvolle Dokument
jurassischer Geologie wird im Archiv der geologischen
Kommission, das sich in Bern befindet, für die Zu-
kunft aufbewahrt.
im Anschluss hat Dr. E. Kissling in Bern die
diluvialen und tertiären Formationen auf Blatt VII
südlich der Aare und Zihl fertig aufgenommen und
ist gegenwärtig mit der Redaktion des Textes und
mit der Eintragung des im Maassstab der Siegfried-
blätter aufgenommenen Terrains in die reduzirte
Dufourkarte beschäftigt. Demselben wurde auch von
der geologischen Kommission Auftrag erteilt, seine
Untersuchung der Diluvial- und Tertiärablagerungen
auf das Emmental bis gegen Luzern auszudehnen.
Die Arbeiten von Professor Mühlberg über Unter-
suchung und Kartirung der anormalen Lagerungs-
verhältnisse im nördlichen Jura wurden wegen den
Vorbereitungen zum internationalen Geologenkongress
einstweilen sistirt und werden im künftigen Jahre
ihren regelmässigen Fortgang nehmen.
Herr Dr. August Aeppli, Sekundarlehrer in Zürich,
hat sich mit der Untersuchung der rückläufigen
— 151 —
Deckenschotter und der Molasseschichten von Wädens-
wyl bis in’s Lorzetal beschäfligt und diese sorgfältigen
Studien haben das interessante Resultat einer Ein-
senkung des Alpengebirges nach der ersten Gletscher-
zeit und die Bildung der Randsee’n bestätigt. Nach-
dem der Kommission eine fertige Abhandlung mit
Karte und Profilen vorgelegt wurde, hat die-
selbe die sofortige Herausgabe dieser wertvollen.
neuen Arbeit als Lieferung XXXIV der Beiträge zur
geologischen Karte beschlossen.
6. Louis Rollier arbeitet laut Vertrag an dem
Manuskript zur schweizerischen, geologischen Biblio-
graphie, die als Lieferung XXIX erscheinen soll.
Die Bibliographie des schweizerischen Jura ist bereits
vollendet.
Im Hinblick auf diese zahlreichen, in Vorbereitung
liegenden Arbeiten hat die geologische Kommission be-
schlossen, in einem motivirten Gesuche bei den eidge-
nössischen Behörden um eine Erhöhung des Jahreskredites
pro 1895 zu petitioniren.
In Bezug auf das Studium des Vorkommens von
Kohle in der Schweiz sind die Präliminarbestimmungen
durch Vorlage und Annahme eines detaillirten Programmes
mit der Aargauischen Regierung laut Schreiben vom 9.
April 1894 zu einem definitiven Abschluss gelangt, so
dass das Studium des Vorkommens von Kohle in Angriff
genommen werden kann. Die eidgenössische Kohlen-
kommission besteht aus den Herrn: Prof. Dr. F. Mühl-
berg, Präsident, Prof. Dr. A. Heim, Vizepräsident,
Leo Wehrli, Sekretär. Alljährlich soll über die ver-
wendete Kreditsumme der Aargauischen Regierung zu
Handen des betreffenden Stiftungsfondes Rechnung ab-
gelest werden.
an
Im verflossenen Jahre wurden die verschiedenen
Lieferungen der Beiträge zur geologischen Karte der
Schweiz an 57 inländische, eidgenössische und kantonale
Anstalten abgegeben und an 45 auswärtige, wissenschaft-
liche Institute versendet. Der Empfang wurde in sehr
verbindlicher Weise verdankt. Die zahlreichen Tausch-
exemplare wurden an die Bibliothek des eidgenössischen
Polvtechnikum’s abgeliefert.
Dieser summarische Rückblick auf die Tätigkeit der
schweiz. geologischen Kommission gewährt einerseits die
befriedigende Aussicht, dass die rückständigen Kommen-
tare zur geologischen Karte der Schweiz successive dem
definitiven Abschlusse entgegengehen, anderseits eròfinet
er auch die erfreuliche Perspektive, dass jüngere Adepten
mit neuen Forschungsresultaten in die Linien einrücken,
um die Kenntniss unseres vielgestaltigen Gebirgslandes
immer mehr zu erweitern und zu vertiefen.
Auf diese Weise wird es gelingen. die geologische
Forschung der engern Heimat mit den wissenschaftlichen
Fortschritten anderer Kulturländer auf der richtigen Höhe
zu erhalten und so wird durch einheitliches Zusammen-
wirken von einsichtsvollen Behörden und tüchtigen Arbeits-
kräften das nationale, wissenschaftliche Werk stetig an
Vollständigkeit und Gründlichkeit gewinnen zum Wohle
und zur Ehre unseres von der Natur so reich geschmückten:
Heimatlandes.
Der Präsident
der schweiz. geologischen Kommision :
Dr. Fr. Lang.
Solothurn im Juli 1894.
m 44
VII.
Rapport de la commission géodésique
pour l’année 1893/94.
Pendant l’exercice dont nous avons à rendre compte
aujourd'hui, la Commission géodésique a eu la douleur
de perdre son ancien president, Monsieur Rodolphe
Wolf, décédé le 6 décembre 1893. Si l’œuvre consi-
dérable du savant astronome de Zurich explique les
regrets universels que sa mort a provoques, non seule-
ment en Suisse, mais dans le monde scientifique tout
entier, la Commission géodésique, à laquelle il avait appar-
tenu dès sa fondation en 1862, déplore en lui d’une
manière particulière l'excellent et aimable confrère qui.
depuis la mort du général Dufour, a présidé à ses tra-
vaux avec une grande compétence et beaucoup de tact.
Le souvenir de la noble et sympathique personnalité de
Wolf continuera à inspirer la Commission et à soutenir
ses efforts.
La Commission géodésique a tenu sa séance annuelle
le 27 mai 1894 à l'Observatoire de Neuchâtel. Le procès-
verbal de cette séance paraîtra incessamment, de sorte
que nous nous bornerons à rendre compte ici du pro-
gres et de l’état actuel de nos travaux :
1) Le temps exceptionellement favorable de lété
dernier a permis à notre ingénieur, M. le Dr. Messer-
schmitt, d’executer complètement le programme des.
travaux que nous avions établi pour la dernière campagne
— 154 —
‚et d'y ajouter encore un certain nombre de stations de
pendule, 17 en tout, pour la mesure de la pesanteur.
L’ingenieur a pu d’abord jusqu'au 30 juin déterminer
la latitude et l’azimut à la station de Hersberg, et jus-
qu'au 24 juillet à celle de Hohentwiel, où il a mesuré
aussi plusieurs angles pour assurer la jonction avec le
réseau trigonométrique du Wurtemberg. Plus tard, il a
‘encore fait les stations astronomiques de Hornli, Aschen-
berg et Egg. Enfin, il a déterminé la latitude à Bale,
où M. le professeur Riggenbach a bien voulu ajouter,
dans le courant de ce printemps, une seconde série de
mesures de hautenr du pöle et des azimuts pour plusieurs
directions. M. Riggenbach a également pris part aux
observations de pendule à Bale.
Pour les mesures relatives de l’intensité de la pesan-
teur, au moyen du pendule Sterneck, M. Messer-
schmitt a d’abord comparé son appareil à Munich, et
a constaté entre autres que les longueurs absolues du
pendule simple, obtenues par M. von Orff à Munich et
par M. von Oppolzer à Vienne, rapportées a Zurich,
donnent pour la longueur du pendule à Zurich une valeur
identique. Au mois de septembre, notre ingéninur a rejoint
M. von Sterneck dans la vallée du Rhin, où ces
Messieurs ont fait ensemble des observations à Feldkirch
et à Gotzis.
Toutes ces mesures de pendule ont donné des résul-
tats intéressants sur les variations de la pesanteur dans
cette région, qui s'accordent assez bien avec les dévia-
tions de la verticale, constatées par la combinaison des
observations astronomiques et géodésiques.
Dans un certain nombre de stations, par exemple à
Schaffhouse, Hohentwiel, Singen et Eglisau, M. Messer-
schmitt a fait en outre des observations de magnétisme
>
— 155 —
terrestre, au moyen du magnétomètre de montagne de
Meyer.
Dans le courant de l’hiver, l’ingénieur a pu excécuter
la plupart des calculs de réduction des observations dans
la campagne de 1893.
La Commission géodésique ayant fixé dans la séance
du printemps le programme pour la campagne de cette
‘année, qui comprend surtout les études géodésiques et
de la pesanteur dans la région du Gothard (entre autres
la station du Gütsch près Andermatt) et dans un point
approprié, soit Retschwand, soit Hornberg, à intercaler
entre les lignes Lägern-Wiesenberg et Rigi-Napf, notre
ingénieur, après avoir fait quelques reconnaissances, a
commencé le 22 juin la campagne ; il est en ce moment
a Escholzmatt et se rendra sous peu au Gothard.
2) Le Volume VI de la Triangulation suisse, dont
l'impression avait commencé en 1893, a paru au prin-
temps dernier et a été distribué, comme les volumes
précédents, aux autorites, institutions seientifiques et
savants de la Suisse et des pays de l’Association géo-
désique internationale. Il comprend les études et travaux
sur les déviations de la verticale dans la Suisse occi-
dentale. essentiellement près du méridien de Neuchätel.
dans les huit stations de Berra, Chasseral, Naye, Lüscherz,
Portalban, Chaumont, Tête-de-Ran et Middes; partout les
hauteurs du pôle ont été déterminées au moyen des
distances zénitales et des observations au 1° vertical, et
l’azimut d’une direction au moins a été mesuré, Les
deux stations astronomiques de Chaumont et de Tète-
de-Ran ont été rattachées géodésiquement au réseau
trigonométrique principal.
Les résultats qui donnent des déviations en latitude,
allant de + 11”,6 (Berra) à — 15”,9 (Chaumont) et en
longitude, allant de - 197,1 (Chaumont) à — 19”,9
— 156 —
(Naye), montrent que les lignes d’égale déviation sont à
peu près parallèles à la direction des chaines de mon-
tagne et que les déviations du zénit sont dirigées nez
pendiculairement aux massifs de montagne.
3) Si ces faits sont déjà conformes à l'attraction
supposée des Alpes et du Jura, le travail considérable
que M. Léon Du Pasquier, de Neuchâtel, a bien
voulu exécuter à la demande de la Commission, et dont
on trouve un résumé dans notre Procès-Verbal, savoir
la détermination au dixième près environ de l'influence
perturbatrice des masses visibles sur la déviation de la
verticale dans les stations astronomiques situées près du
méridien de Neuchâtel, a donné pour quatre de ces
stations (Tête-de-Ran, Chaumont, Neuchatel et Portalban),
entre les déviations observées et les valeurs calculées.
en prenant 2,64 pour densité movenne des roches, un
accord qu'on peut qualifier de parfait, car les écarts —
quelques dixièmes de seconde — ne dépassent pas les
limites d'incertitude des déterminations. Pour la station
de Middes, la différence atteint 17,43, ce qui paraitrait
indiquer une attraction du mastif alpin plus forte qu’elle
ne devrait l'être, et qui ne s’explique pas suffisamment
par l'hypothèse que la densité moyenne de ce massif
serait supérieure à la densité introduite dans le calcul.
On ne pourra se rendre compte de cette anomalie qu'après
avoir obtenu les déviations pour deux autres points plus
voisins des Alpes.
Ces recherches délicates et difficiles offrent, surtout
combinées avec les mesures d'intensité de la pesanteur,
un grand intérêt non seulement pour la géodésie, mais
aussi pour les géologues, à tel point que plusieurs Aca-
démies d'Europe ont décidé d'envoyer des délégués à
Innsbruck, où se réunira cet automne la Commission
permanente internationale. afin de s'entendre avec elle
— 157 —
sur l’extension et l’organisation a donner à ces études de
la pesanteur. La Société helvétique se convainera avec
satisfaction que dans cette branche importante des travaux
géodésiques, la Suisse occupe aussi un rang honorable.
La Société apprendra également avec plaisir par les
Comptes-Rendus qui viennent de paraître a Neuchatel et
par le Rapport annexé à notre dernier Procès-Verbal,
que la Conférence internationale. réunie en septembre
1893 à Genève, a parfaitement réussi sous tous les rapports,
qu'elle a été utile pour l’avancement de l’œuvre inter-
nationale, dont elle a constaté les progrès incessants et
que, grâce à l’aimable hospitalité des autorités et savants
de Genève, nos collègues étrangers ont été enchantés de
leur séjour dans la belle ville da Léman.
4) Quant aux travaux du Nivellement de précision,
qui se poursuivent depuis 1890 par les ingénieurs du
Bureau topographique fédéral, avec le concours financier
et sous le contröle de la Commission géodésique, on a
exécuté un nivellement de vérification de la ligne Wein-
felden-Wyl-Werdenberg (116 km); la section entre les
repères NF 145 et NF 329 montrant encore des écarts
trop forts, sera nivelee cette année une troisieme fois
dans le sens inverse.
On a continue avec beaucoup de soin le reperage
«les points fixes, pour en assurer, mieux que par le passé,
la conservation et l’invariabilité ; ces opérations ont été
exécutées en 1893 sur les lignes de Geneve-Morses,
Morges - Lausanne - Fribourg- Berne, Berne-Olten- Brugg-
Zurich, Zurich-Rorschach-Rheineck. Dans le même but,
le Bureau topographique a adressé une circulaire aux
gouvernements cantonaux et aux directions des princi-
paux chemins de fer pour leur recommander la surveil-
lance des repères par leur ingenieurs et voyers. La
plupart ont promis leur concours actif.
— 158 —
Pour faciliter ce travail, le Bureau topographique
publie, par voie d’autographie. la liste des repères, avec
plans de situation et cotes au-dessus de la Pierre-du-Niton.
Les première livraisons de cette publication paraîtront
cette année.
Enfin, pour donner suite au désir exprimé par la
Commission météorologique, les ingénieurs chargés des
opérations du repérage ont recu l’ordre de rattacher les
stations météorologiques situées dans le voisinage; celle
de Schaffhouse sera reliée cet automne.
Le programme de l’année 1894 comprend le nivelle-
ment de contrôle des lignes de Werdenberg-Wildhaus,
de Rheineck-Lindau, avec contrôle des points de jonction
aux réseaux autrichiens et bavarois et rattachement des
échelles du Rhin et du lac de Constance, le nivellement
du lac supérieur de Zurich avec ses échelles, et enfin
le repérage de plusieurs lignes.
Le Président
de la Commission géodésique :
Dr. Ad. Hirsch.
Neuchâtel, le 28 juillet 1894.
1 TE us Si
IX.
Bericht der Erdbebencommission
über das Jahr 1893/94.
Die von den Mitgliedern der Erdbebencommission
und von der meteorologischen Centralstelle gesammelten
Berichte über im Jahre 1892 wahrgenommene Erdstösse
wurden vom Aktuar der Commission Herrn Dr. Früh
verarbeitet und die verdankenswerte Zusammenstellung
nebst kartographischer Darstellung und einigen Nach-
trägen aus frühern Jahren im Jahrgang 1892 der meteoro-
logischen Annalen publicirt.
Im Jahre 1893 wurden an 13 Tagen 21 zeitlich
getrennte Erdstösse wahrgenommen. Nördlich der Linie
Avenches-Zweisimmen-Hätzingen (Glarus)-Chur-Guarda
wurden keine Erschütterungen verspürt oder sind keine
solchen zur Anzeige gekommen. Um irgendwie bedeutende
Erdbeben handelt es sich hiebei nicht. Es fanden in
diesem relativ ruhigen Jahre nur Lokalbeben von höch-
stens 14 km. Ausdehnung statt. Diese waren allerdings
zum Teil von grösserer 'Intensität und verteilen sich be-
züglich Zeit und Art in folgender Weise:
a) 13. Januar: Drei Erschütterungen in Zweisimmen.
b) 23. März: Localbeben im Gebiete der Gyronne, Ct.
Waadt, in zehn Ortschaften beobachtet.
c) 21. Mai: Localbeben Guarda-Zanetz.
d) 1. Juli: Localbeben im Broyetal (Payerne-Avenches).
— 160 —
e) 28.September: Localbeben Bettschwanden-Hätzingen
(Ct. Glarus).
f) 4.December: LocalbebenRomont-Daupierre-Seigneux
zwischen Glenc und Osrove.
Auch das hierauf bezügliche Material wird von Herrn
Dr. Früh verarbeitet und die Zusammenstellung im Jahr-
sang 1893 der Annalen der Meteorologischen Centralstelle
publicirt werden.
Das Rechnungsergebniss ist folgendes:
Einnahmen:
Saldo von voriger Rechnung Fr. 103. 40
Eredivy pro 898 944 200
Ausgaben:
Druckkosten, graphische Dar-
stellungen, Buchbinder, Porti . . . … ,
Saldo pro 1894/95
Fr. 303.40
Fr. 204. 70
Fr. 98.70
Zur Fortsetzung der Arbeiten stellt der leitende Aus-
schuss der Commission das Gesuch, es möchte für nächstes
Jahr wieder ein Credit von 200 Fr. eröffnet werden.
Der Präsident der Commission :
R. Billwiller.
Zürich, 12. Juli 1894.
x.
Bericht der Gletschercommission
vom Jahre 1893/94.
Die Schweizerische Naturforschende Gesellschaft hat
in der zu Lausanne gehaltenen Sitzung vom 4. September
1893 zur wissenschaftlichen Erforschung der schweize-
rischen Gletscher folgende Commission aufgestellt:
Hagenbach-Bischoff, Prof. in Basel,
Rütimever, Ludw., Prof. in Basel,
Coaz. J., Oberforstinspector in Bern.
Heim, Alb., Prof. in Zürich,
Sarasın, Rd., Dr. in Genf,
Du Pasquier, Léon in Neuenburg.
Das Präsidium wurde dem Unterzeichneten, und das
Schreiberamt Herrn Du Pasquier übertragen; die Kasse
wird vom Quästorat der Schweizerischen Naturforschenden
Gesellschaft besorgt.
Für das Aufbringen der zur Fortsetzung der Mes-
sungen am Rhonesletscher nötigen Mittel war vorgearbeitet
worden durch das Centralcomite der Schweizerischen
Naturforschenden Gesellschaft in Verbindung mit dem
vom Schweizerischen Alpenclub aufgestellten Gletscher-
collesium ; dieselben hatten im Sommer 1893 an die
Cantonalen Naturforschenden Gesellschaften und deren
noli
— 162 —
Mitglieder, sowie an Freunde der Naturwissenschaft und
der Alpenwelt ein Schreiben verschickt mit der Einladung,
für die Fortsetzung der Beobachtungen am Rhonegletscher
entweder einen einmaligen Beitrag oder einen Jahres-
beitrag für sechs Jahre zu zeichnen. Diese Einladung
hatte folgendes Resultat ergeben:
A. Beiträge von Anstalten und Gesellschaften:
Er! Fr.
Von der eidgen. meteorologischen
Centralanstalt: 6 Jahresbeiträge
ANR os macht Eee 150. —
Von der Section Davos des S.A. C.
6 Jahresbeiträge zu Fr, 50, macht 300. —
Von der Naturforschenden Gesell-
schaft in Luzern: 6 Jahres-
beiträge zu Fr. 50, macht . . 300. —
Von der Naturforschenden Gesell-
schaft des Cantons Thurgau . 100. —
Von der Société fribourgoise des
sciences naturelles: 4 Jahresbei-
trace Azure 90, n a che 20082
Zusammen von Anstalten und Gesellschaften: 1,050. —
B. Beiträge von Privaten:
Von Herrn L. de Coppet in Nizza 2,000. —
60 einmalige Beiträge mit . . , 3,441. 64
44 Jahresbeitràge für 6 Jahre:
GemaleRıra 1700=macher ni . 2,820. —
Zusammen von Privaten: _ 8,261. 64
Summe der gezeichneten Beitràge . . . . 9,311. 64
Ueber diese Summe kann nun unsere Commission
verfügen, und sie wird ausreichen, um während sechs
Jahren die Ausgaben zu bestreiten. Es erfordern nämlich
— 163 —
die Messungen am Rhonegletscher, wenn man sich auf
das Allernotwendigste beschränkt, von unserer Seite einen
jährlichen Beitrag von . . a pae 1200,
Dazu kommen Ausgaben der Con Asset
kursanderes,Zwecke. .. :. 1, vv... 303.00.
Somit betragen die voraussichtlichen jähr-
lichen Ausgaben . . . à Fr. 1,500. —
und also die Ausgaben für sechs faire DS ze
Wir benützen vor Allem diese Gelegenheit, unse unsern
Gönnern im Ausland und in der Schweiz herzlichen Dank
auszusprechen für die Unterstützung, die sie uns ge-
währen, und die es möglich macht, das wissenschaftliche
Unternehmen am Rhonegletscher, das für die Aufklärung
der für die ganze Erde und ganz besonders für unser
schweizerisches Alpenland wichtigen Gletschererscheinung
von der grössten Bedeutung ist, einstweilen weiter zu
führen. In erster Linie ist zwar nur für die nächsten
sechs Jahre gesorgt; allein wir dürfen hoffen, dass auch
über diese Zeit hinaus die Mittel sich finden lassen:
unser Streben geht dahin, mit der Zeit einen Capitalstock
zu sammeln, dessen Zinsen für die gewöhnlichen jährlich
zu wiederholenden Messungen ausreichen; wir sind des-
halb gerne bereit, weitere Beiträge in Empfang zu nehmen,
und hoffen besonders, dass die höchst wichtige Veröffent-
lichung der Vermessungen, die der Schweizerische Alpen-
club auf Ende des nächsten Jahres uns wird bieten
können, manchen Freund der wissenschaftlichen Natur-
forschung veranlassen wird, uns weiter zu unterstützen.
Die Arbeiten am Rhonegletscher des Jahres 1893
konnten aus den vorhandenen Mitteln bestritten werden,
und es gilt für dieselben noch der zwischen dem eid-
senössischen topographischen Bureau, dem Schweizerischen
Alpenclub und der Schweizerischen Naturforschenden
Gesellschaft vereinbarte Vertrag vom 15. Dezember 1894.
— 164 —
Für die Vermessungen in den Jahren 1894 bis und
mit 1899 wurde der als Beilage abgedruckte Vertrag
zwischen dem eidgenössischen topographischen Bureau
und der Schweizerischen Naturforschenden Gesellschaft
abgeschlossen. Es wurde dies ermöglicht durch das fort-
währende Wohlwollen und das freundliche Entgegen-
kommen des Herrn Oberst Lochmann, Chef des eid-
genössischen topographischen Bureaus, dem wir zu vollem
Danke verpflichtet sind. Für die Arbeiten am Rhone-
gletscher im Jahre 1894 hat die Commission das Pro-
gramm genehmigt. welches der die Vermessung mit eben
so viel Eifer als Sachkenntnis leitende Ingenieur des topo-
graphischen Bureau Herr J. Held aufgestellt hat. Es
schliesst sich dasselbe an die bisherigen Beobachtungen
an und soll folgende Arbeiten umfassen :
1. Nivellement der sieben Querprofile.
2. Messung der Jahresbewegung des Kises beim
roten Profil.
Messung der Firnbewegung.
Topographische Aufnahmen der Gletscherzunge.
Einmessung des Eisrandes der (Gletscherzunge,
monatlich ein Mal.
6. Messung der absoluten Abschmelzung von Firn
und Eis.
(. Verschiedene Einzelbeobachtungen.
8. Aufnahme der noch aufzufindenden Steine der
gelben und roten Reihe.
Neben der Fortführung der Messungen des Rhone-
gletschers wird sich die Gletschercommission auch noch
andern Untersuchungen zuwenden, die sich auf die
schweizerischen Gletscher beziehen und ganz besonders
den periodischen Bewegungen unserer sämmtlichen Glet-
scher ihre Aufmerksamkeit zuwenden. Bekanntlich hat
Herr Prof. F. A. Forel in höchst verdienstlicher Weise
DU so
das hierüber gesammelte Material seit dem Jahre 1880
in jährlichen Berichten zusammengestellt, die zuerst im
Echo des Alpes‘ und dann im Jahrbuch des S. A. C. ver-
öffentlicht worden sind. In der Sitzung der Schweizerischen
Naturforschenden Gesellschaft in Basel im Jahre 1892 wurde
das Centralcomite ermächtigt, die nötigen Schritte bei
den eidgenössischen und kantonalen Behörden zu tun,
um die Bewegungen der Gletscher beobachten und über-
wachen zu lassen. Die in Folge dieses Beschlusses vom
Centralkomite getanen Schritte hatten den gewünschten
Erfolg, und Herr Oberforstinspektor Coaz, der als
Mitglied unserer Commission angehört, hat im Auftrage
des landwirthschaftlichen Departements mit höchst ver-
dankenswertem Eifer sich mit den kantonalen Behörden
in Verbindung gesetzt und die nötigen Vorbereitungen
treffen lassen; es werden ihm nun jährlich die Berichte
eingehen, und er hat sich bereit erklärt, die so ge-
sammmelten Beobachtungen unserer Commission zur Ver-
fügung zu stellen. Unser Schreiber Herr Du Pasquier
wird auf unser Ansuchen und im Einverständnis mit
Herrn Prof. F. A. Forel sich dieser Frage der perio-
dischen Veränderungen der Gletscher besonders annehmen
und eine nach wissenschaftlichen Grundsätzen geordnete
Zusammenstellung des sowol durch Vermittlung des eid-
genòssischen Oberforstinspectorates als von anderen Seiten
eingegangenen Materiales ausarbeiten ; für eine passende
Veröffentlichung wird dann die Commission besorgt sein.
Im verflossenen Berichtsjahre haben wir eigentlich
erst unsere Aufgabe übernommen ; die Ausführung der
Arbeit liegt in der Zukunft. Wir hoffen, dass es unserer
Commission gelinge, die wissenschaftliche Erforschung
der Gletscher, welche seiner Zeit wesentlich von der
Schweiz ausgegangen ist, und der nun allwärts die Auf-
merksamkeit zugewandt wird, auch fernerhin durch Fort-
— 166 —
setzung der Untersuchungen und Messungen sowie
durch Sammlung der Beobachtungen zu fördern und zu
heben, und wir empfehlen die weitere Unterstützung
unseres Unternehmens aufs Wärmste unsern Freunden
und Gönnern.
Für die Gletschercommission :
Der Präsident:
Hagenbach-Bischoff.
Basel, Ende Juni 1894.
Vertrag
für die
Rhonegletscher-Vermessung in den Jahren
In der Absicht, die seit dem Jahre 1874 vor-
genommenen Rhonegletscher-Beobachtungen weiter zu
führen, sind das eidg. topographische Bureau in Bern
unter Vorbehalt der Ratilikation durch das schweiz,
Militärdepartement und die Schweizerische Naturfor-
schende Gesellschaft überein gekommen wie folgt:
IO
Die Kontrollmessungen des Eisstandes und der Eis-
bewegung des Rhonegletschers, sowie weitere von den
Contrahenten beschlossene Beobachtungen werden noch
— 167 —
sechs Jahre, nämlich 1894 bis und mit 1899 gemein-
schaftlich ausgeführt.
2.
Die Kosten dieser Beobachtungen und deren Bear-
beitung trägt die Schweizerische Naturforschende Ge-
sellschaft.
Das eidg. topographische Bureau leistet an dieselben
einen Beitrag von '/s der wirklichen Kosten, im Maximum
400 Fr. jährlich.
Die Schweizerische Naturforschende Gesellschaft wird
vertreten durch ihr Centralkomite resp. eine Abordnung
desselben und durch die Gletschercommission. Letztere
besorgt die wissenschaftliche Leitung des Unternehmens.
Sie stellt gemeinschaftlich mit dem topographischen
Bureau das Arbeitsprogramm fest und nimmt die Jahres-
berichte entgegen.
Dem Chef des topographischen Bureau steht die
technische Leitung der Vermessungen zu. Er kann eine
Reduktion des Arbeitsprogrammes verlangen, wenn er
voraussetzt, dass dessen Ausführung mehr als den
Betrag der zur Verfügung gestellten Geldmittel be-
ansprucht.
4.
Sämmtliche in der Vertragsperiode erhobenen Akten
der Rhonegletscher-Vermessung bleiben Eigentum der
Schweizerischen Naturforschenden Gesellschaft und wer-
den vom eidg. topographischen Bureau unter eigener Ver-
antwortlichkeit aufbewahrt. Im Falle der Zerstörung
durch fremde Gewalt ist das topographische Bureau nur
soweit haftbar, als die Acten zu einem bestimmten Werte
versichert werden können.
CL GR
Di
Das Studium dieser Acten steht jedem, der von
einem der beiden Contrahenten hiezu ermächtigt ist, frei.
Für die Entfernung der Dokumente vom Aufbewahrnngs-
ort bedarf es indessen der ausdrücklichen Bewilliguung
der beiden Contrahenten. In diesem Falle geht die Ver-
antwortlichkeit für die erhobenen Acten vom topographi-
schen Bureau auf den Empfänger über.
6.
Das Recht, die Ergebnisse aus der Vertragsperiode
zu publieiren gehört der Schweizerischen Naturforschenden
Gesellschaft. Das topographische Bureau behält sich die
Verwertung der Acten für seine kartographischen Arbeiten
vor. Drittpersonen dürfen Publicationen irgend welcher
Art aus den Rhonegletscher-Acten nur mit Einwilligung
der beiden Contrahenten und innert den zum voraus be-
stimmten Grenzen vornehmen.
Sofern das eidg. topographische Bureau in Folge
besonderer Uebereinkunft die Pläne zu den Publicationen
liefert, so sind ihm die vollen Kosten für die Erstellung
derselben zu vergüten. Die Vereinbarungen mit dem
Schweizer-Alpen-Club betreffend Benützung der vor 1894
erhobenen Pläne sind Sache der Naturforschenden Ge-
sellschaft.
de
Nach Ablauf der Vertragsperiode bleiben die Be-
stimmungen dieser Uebereinkunft, soweit sie die Auf-
bewahrung, Benützung und Publication der Acten be-
treffen, unter Vorbehalt anderweitiger Verständigung in
Kraft.
8.
Alle Streitigkeiten betreffend diesen Vertrag werden
durch den jeweiligen Präsidenten des schweiz. Bundes-
— 169 —
serichtes. oder durch einen vom ihm bezeichneten Dele-
girten endgültig entschieden.
Genehmigt durch die unterzeichneten Vertreter der
Contrahenten dieses Vertrages.
Namens der
Schweizerischen Naturforschenden Gesellschaft:
Lausanne, le 16 février 1894.
sig. Golliez, Prof. sig. Dr. F. A. Forel,
Secrétaire. Président,
Der Chef des eidg. topographischen Bureau:
Bern. den 19. Februar 1894.
sig. J. J. Lochmann.
Vorstehendem Vertrag erteilt die Ratification
Der Chef
des schweizerischen Militärdepartements:
Bern, den 20. Februar 1894.
sig. E. Frey.
Verzeichnis
der
Privatpersonen, welche Beiträge gespendet
haben, für die wissenschaftlichen Studien am
ERhonegletcher.
A. Ausland.
Le prince Roland Bonaparte in Paris.
Herr Dr. Pierre Chappuis in Sèvres.
„ L. de Coppet in Nizza.
‚ A. Delebecque, ingénieur, in Thonon.
„ Prof. Dr. Dohrn in Neapel.
Ero Dr E Hann din Wien,
„ Carl FE. Hofer in Genua.
„ Prof. Dr. Victor Meyer in Heidelberg.
„ Baron von Müller in Melbourne.
„ Prof. Dr. Penck in Wien.
.+ Louis Rüssli in Genua. -
Prof. Dr. H. Wild in Petersburg.
B. Schweiz.
Kanton Zürich.
Herr Emil Baur, Architekt, in Zürich.
„ A. Bodmer-Beder in Zürich.
„ Alfred Brunner-Guyer in Zürich
„ L. Diezinger in Wädensweil.
„ C. Escher-Hess in Zürich.
„. Dr. Hegetschweiler in Riffersweil.
— 11 —
Herr Prof. Alb. Heim in Zürich.
Fritz Marti in Winterthur.
Dr. C. Ott in Zürich.
Dr. Otto Roth in Zürich.
Prof. Dr. C. Schröter in Zürich.
Robert Schwarzenbach in Zürich.
Fr. Schweizer, Fabrikant, in Zürich.
Carl Sulzer, Ingenieur, in Winterthur.
C. Sulzer-Spiller in Winterthur.
C. Weber-Sulzer in Winterthur.
Prof. J. Wild in Zürich.
Prof. Dr. Rud. Wolf in Zürich.
Kanton Bern.
Herr Prof. Dr. Baltzer in Bern.
Pfarrer Baumgartner in Brienz.
Prof. Dr. D. Brückner in Bern.
Dr. Dubi in Bern.
Dr. Fankhauser in Burgdorf.
Gebrüder Kummerly, top. Anstalt, in Bern.
Dr. J. Reber in Niederbipp.
A. Riesen in Biel.
Schmidt, Francke & Co in Bern.
Prof. Dr. G. Siedler in Bern.
Dr, Fr. Zehnder in Biel.
Kanten Luzern.
Herr C. Bindschädler in Luzern.
» W. Pfyffer, Ingenieur, in Luzern.
Kanton Uri.
Herr A. Stierli, Apotheker, in Altorf.
Kanton Glarus.
Herr Dr. Fr. Fritzsche in Glarus.
» «+. Knobel, Topograph, in Glarus.
ii
Kanton Solothurn.
Herr Prof. Dr. Fr. Lang in Solothurn.
Basel-Stadt.
Herr Joh. Bernoulli in Basel.
„ Dr. C. Burckhardt in Basel.
„ Prof. Fritz Burckhardt in Basel.
„ Fr. Cornu, Chemiker, in Basel.
„ Prof. Ed. Hagenbach-Bischoff in Basel.
„ Alb. Hoffmann-Burckhardt in Basel.
„ Prof. G. Kahlbaum in Basel.
„ Prof. Fr. Miescher in Basel.
„ Prof. Alb. Risgenbach-Burckhardt in Basel.
… Prof. Ludw. Rütimeyer in Basel.
„ Prof. C. Schmidt in Basel.
„ E. Steiger, Apotheker, in Basel.
Prof. Carl Von der Mühll in Basel.
Kanton Schaffhausen.
Herr Dr. Amsier-Laffon in Schaffhausen.
„ Prof. J. Meister in Schaffhausen.
Kanton St. Gallen.
Herr Dr. Robert Emden in St. Gallen.
Kanton Graubünden.
Herr Dr. A. von Planta ın Reichenau.
„ .J. Pontz in Sils Maria.
Kanton Aargau.
Herr Prof. Fr. Mühlberg in Aarau.
„ Fr. Ruepp, Apotheker, in Menzikon.
Kanton Thurgau.
Herr W. Knoll in Frauenfeld.
Kanton Waadt.
Herr A. Barbey in Lausanne.
Prof. E. Bugnion in Lausanne.
Prof. W. Cart in Lausanne.
Dr. Chatelanat in Montreux.
Ernest Correvon, Advocat, in Lausanne,
Prof. Charles Dufour in Morges.
Prof. Marc Dufour in Lausanne.
Prof. Henri Dufour in Lausanne.
Prof. F. A. Forel in Morges.
Prof. L. Gautier in Lausanne.
Ganty-Berney in Chateau-d’Oex.
Prof, Henri Golliez in Lausanne.
„ Perc. de Loriol in Crassier.
Prof. Eug. Renevier in Lausanne.
Dr. Louis Secrétan in Lausanne.
Charles de Sinner, Ingénieur. in Nyon.
29
Kanton Wallis.
Herr Charles Fama in Saxon.
J. Seiler in Gletsch.
A. de Torrenté in Sitten.
Kanton Neuenburg.
Herr Prof. O, Billeter in Neuenburg.
Dr. Ed. Cornaz, pere, in Neuenburg.
Georges Gallet in Chaux-de-Fonds.
Julien Gallet in Chaux-de-Fonds.
„ Dr. H. Garot in Neuenburg.
Louis Pernot in Couvet.
., David Perret in Neuenburg.
Samuel de Perrot, Ingenieur, in Neuenburg.
Dr. E. Trechsel in Locle.
„ H. Wägeli in Chaux-de-Fonds.
— 174 --
Kanton Genf.
Herr Prof. Emile Chaix in Genf.
29
Prof. Ernest Favre in Genf.
Marc Micheli in Genf.
Prof. Alb. Rilliet in Genf.
Dr. Ed. Sarasin in Genf.
Prof. Charles Soret in Genf.
Th. Weber in Genf.
XI
Bericht der limnologischen Commission
über das Jahr 1893/94.
Die von den einzelnen Mitgliedern der limnologischen
Commission übernommenen Aufgaben wurden im Jahre
1893/94 weitergeführt; daneben wurden einige neue Ar-
beiten begonnen.
Herr Dr. E. Sarasin-Diodat!i beschäftigte sich ein-
sehend mit dem Studium der Seiches des Neuenburger-
sees. Er konnte, Dank der freundlichen Mithülfe des
Herrn L. Du Pasquier, seinen Apparat in Cudrefin
aufstellen. Sicher festgestellt ist für den untersuchten
See die Schwäche sowie die geringe Regelmässigkeit und
Konstanz der Oscillationsbewegungen. Im ganzen See
herrscht eine Periode von vierzig Minuten. Was die
früher in Yverdon beobachtete Periode von fünzig Minuten
bedeutet, muss angesichts der in Cudrefin erhaltenen
Resultate einstweilen dahingestellt bleiben. Es soll, um
der Lösung der Frage näher zu kommen, eine weitere
Station am Südwestufer, z. B. in der Nähe von Estavaver
geprüft worden.
Die Aufzeichnungen über das Zufrieren der central-
schweizerischen Seen wurden in sehr verdankenswerter
Weise wieder durch Herrn Professor X. Arnet besorgt.
Derselbe begann auch eine Reihe von Beobachtungen
über die Durhsichtigkeit des Wassers im Vierwaldstätter-
see. Es lässt sich schon jetzt als sehr wünschenswert
bezeichnen, dass dieselben auf womöglich breiterer Basis
fortgesetzt werden.
Der Berichterstatter unternahm eine längere zoolo-
sische Schlussexcursion an die Seen des Rhätikon. Es
sind aus jenem Gebiet nun etwa 250 Orte von Wasser-
bewohnern bekannt. Die Verarbeitung des Materials in
«dem im letztjährigen Bericht angedeuteten Sinne schreitet
vorwärts.
Da die Seen des französischen Juras in jüngster Zeit
durch J. de Guerre und J. Richard faunistisch unter-
sucht worden sind, lag es nahe auch den Lac de Joux
und den Lac des Brenets ähnlich zu durchforschen. Die
erhaltenen befriedigenden Resultate gaben den Stoff zu
einer gegenwärtig im Druck sich befindenden Arbeit.
Herr Oberforstinspector J. Goaz sah sich in Folge
von Arbeitsüberhäufung leider veranlasst, seine Entlassung
als Mitglied der limnologischen Commission einzureichen.
Wir möchten ihm an dieser Stelle noch einmal den besteen
Dank für die vielfachen geleisteten Dienste auspsrechen.
Gleichzeitig gestatten wir uns, Ihnen den Antrag zu
unterbreiten. Herrn Dr. J. Heuscher in Zürich zum
Mitglied unserer Commission zu ernennen.
Indem wir Ihnen den vorstehenden Bericht zur Ge-
nehmigung empfehlen, bitten wir Sie, der limnologischen
Commission für das nächste Jahr wieder einen Crdeit
von Fr. 200 eröffnen zu wollen,
Endlich noch die Bemerkung, dass wir in nächster Zeit
ein genaueres Arbeitsprogramm aufzustellen gedenken.
Basel, 1. Juli 1894.
Für die limnologische Commission,
Der Präsident:
Prof. Dr. F. Zschokke.
XII.
Bericht der Moorcommission *
fir das Jahr 1893/94.
Die Arbeiten nehmen ihren regelmässigen Fortgang.
Im Winter widmeten wir wieder wöchentlich je einen
Tag der Sichtung und microscopischen Untersuchung.
Die Bestimmung der Moose übernahm gütigst Herr Apo-
theker Amann in Lausanne, für dessen Mitwirkung
(in Zürich) wir ihm auch hier aufrichtig danken.
Zur Aufbewahrung der verschiedenen Materialien
erhielten wir im Gebäude der schweizerischen Forst-
schule freundlichst ein Zimmer.
Bis heute war es uns nur möglich, an acht Tagen
Excursionen auszuführen. in die Täler der Glatt und Rep-
pisch, Hochmoore b. Cappel, Ct. Zürich, die Moränen-
landschaft Wädensweil-Menzingen und auf den Zugerberg
(Dopplerit). Es werden dies Jahr noch folgen : Einsiedeln,
Entlebuch und das Moorgebiet von Schwarzenegg, Gt.
3ern. — Zahl der Correspondenzen 77. — Die Erfah-
rung lehrt. dass es für interessantere Moore nötig ist,
«lass wir dieselben selbst untersuchen können. Dies ist
um so mehr zu wünschen, weil wir vielleicht schon nach
12
— 18 —
50 Jahren kaum noch spärliche Reste eigentümlicher
Landschafts- und Vegetationsformen haben werden. Wir
hoffen, nächsten Sommer die Hauptarbeiten im Felde be-
endigen zu können und bitten hiefür um einen noch-
maligen Credit von Fr. 300.
Hochachtungsvollst
Für die Commission:
Dr. J. Früh.
Zürich, 11. Juli 1894.
XII.
Bericht der Flusscommission
für das Jahr 1893/94.
Die Schweizerische Naturforschende Gesellschaft er-
nannte in Lausanne eine Commission, bestehend aus den
Herren Prof. A. Heim, Prof. Dr. L. Dupare und dem
Unterzeichneten speciell zum Studium der Abtragung des
Landes durch die Flüsse. Die Commission hat sich kon-
stituirt und den Unterzeichneten zum Präsidenten ge-
wählt,
In einer Sitzung, der der Centralpräsident Herr Prof.
Dr. F. A. Forel und Herr Ingenieur Epper, Chef des
hydrometrischen Bureaus des eidg. Oberbauinspectorats,
beiwohnten, hat die Commission das Programm für ihre
Arbeiten aufgestellt. Wir zählen die einzelnen Programm-
punkte auf und fügen hinzu, was im Laufe des Berichts-
jahres darin geschehen ist.
1. Es gilt zunächst Beobachtungen über die Ge-
schiebemassen anzustellen, die auf der Sohle der Flüsse
abwärts wandern. Das geschieht am einfachsten, indem
man das Anwachsen von Flussdeltas in Seen beobachtet.
Die Commission stellte ein Verzeichniss derjenigen Deltas
auf dem Boden der Schweiz auf, deren Beobachtung
Resultate verspricht. Diese Deltas müssen, damit sie für
— 180 —
unsere Zwecke verwendbar sind, genau vermessen sein.
Wir wandten uns dabei an das eidg. topographische Bureau,
das in so vorzüglicher Weise die Auslothung der schweize-
rischen Seen vornimmt, und fragten an, welche Deltas
exact vermessen sind und welche noch vermessen werden
sollen. Exact vermessen sind nach der uns zu Teil ge-
wordenen Antwort die Deltas folgender Flüsse: des Rheins
im Bodensee, der Isola im See von Silvaplana, der Cam-
brena in Lago Bianco (Bernina), der Reuss im Vierwald-
stättersee, desgleichen das Delta von Isleten, das der
Muotta, der Engelberger Aa, der Melchaa, des Lauibachs
im Lungernsee, der Rhone im Lemansee, der Drance im
Lemansee, des Tessin und der Maggia im Langensee —
im Ganzen 13 Deltas. Ausserdem beabsichtigt das eide.
topographische Bureau in der nächsten Zeit den Brienzer-,
den Thuner- und den Bielersee neu auszulothen, so dass
dann die Deltas der Aare und der Lütschine im Brienzer-
see, des Lombachs und der Kander im Thunersee und
der Aare im Bielersee, für welch letztere übrigens schon
heute brauchbares Material vorliegt, zu den exact ver-
messenen zu rechnen sein werden. Diese Vermessungen
geben eine feste Basis, so dass nach geraumer Zeit vor-
zunehmende Revisionen den Zuwachs des Deltas ergeben
werden. Hier gilt es also warten; nur für die Reuss
liegt schon heute Material vor, das eine Neubearbeitung
lohnt, — in einer vorzüglichen Karte des eidg. Ober-
bauinspectorats.
2. Um durch Schöpfen von Flusswasser die Menge
der in demselben gelösten und geschwemmten Stoffe zu
bestimmen, gilt es zunächst genau zu untersuchen, wo
im Fluss und wie geschöpft werden soll. Herr Prof.
Duparc hat es übernommen, diese Versuche anzu-
stellen; sie sind noch nicht abgeschlossen. Sobald defini-
tive Resultate über die Methode vorliegen werden, sollen
— 131 —
an einigen Flissen, vor allem an der Reuss dicht an
ihrer Mündung in den Vierwaldstättersee, dann auch an
der Aare oberhalb des Brienzersees regelmässig Wasser-
proben geschöpft werden. Das eidg. Oberbauinspectorat
hat sich in entgegenkommendster Weise bereit erklärt, so
weit es möglich ist, solche Schöpfproben regelmässig zu
liefern, die dann im Laboratorium des Herrn Prof.
Duparc bearbeitet werden würden. Auch an andern
Flüssen sind Schöpfstationen in Aussicht genommen. Zu-
gleich soll wenn möglich die Temperatur des Wassers ge-
messen werden.
3. Solche Schöpfversuche können nur dann ge-
statten, die Menge des gelöst und geschwemmt durch
den Fluss geführten Materials zu bestimmen, wenn die
Wassermenge des Flusses bekannt ist. Daher hat sich
die Commission speziell auch mit dieser Frage zu be-
schäftigen. Exacte Wassermessungen von andern Schweizer
Flüssen liegen sehr wenige vor. Das eidg. Oberbau-
inspectorat teilt uns jedoch mit, dass es schon lange die
Vornahme solcher Messungen plant, so weit dieselben in
den Rahmen seines Arbeitsgebietes fallen. Das ist ausser-
ordentlich zu begrüssen. So ist schon kürzlich die Wasser-
mengecurve für die Rhone zu Outre-Rhone von Herrn In-
genieur Epper auf Grund sorgfältiger, von ihm selbst aus-
geführter Messungen berechnet worden. Nach einem aller-
dings ältern und weniger sichern Material hat ferner der
Unterzeichnete die Wassermengecurve für Porte-du-Scex,
sleich oberhalb der Rhonemündung, abgeleitet.
4. Ferner beabsichtist die Commission Versuche
über die Mächtigkeit der jährlich in den Seen sich
ablagernden Schlammmassen anzustellen. Herr Prof.
Heim, der Urheber dieses Plans, gedenkt zu diesem
Zwecke grosse Blechkasten herstellen zu lassen, die im
nächsten Winter an geeigneten Punkten an Drähten im
— 182 —
Vierwaldstätte versenkt und nach Verlauf eines Jahres
wieder emporgenommen werden sollen. Später sollen
analoge Versuche auch im Brienzersee angestellt werden.
Da dieser Versuch der Messungen der Seeablage-
rungen besonders construirte Kasten verlangt, erlaubt
sich die Flusscommission das ergebene Gesuch zu stellen,
es möchte ihr die Schweizerische Naturforschende Gesell-
schaft für das Jahr 1894/95 einen Credit von 100 Fr.
spenden.
Mit vollkommener Hochachtung
Im Namen der Flusscommission :
Ed. Brückner.
bern, im Juli 1894.
I
Verzeichnis
der Mitglieder der Gesellschaft und der Gäste,
welche an der 77. Jahresversammlung in Schaff hauser
anwesend waren.
A. Mitglieder der Gesellschaft.
(Die mit * bezeichneten Mitglieder sind neu eingetreten.)
1. Aargau.
Herr Bircher Andreas, Aarau.
Fischer-Sigwart, Zofingen.
Mühlberg, Prof. Dr., Aarau.
2. Basel-Stadt.
Herr Bischoff, Dr., Eugen.
„ Cornu Felix.
„ Gutzwiller, Dr.
Hagenbach-Bischoff, Prof. Dr.
» Kahlbaum, Georg. W. A., Prof. Dr.
Zschokke, Prof. Dr. i
3. Bern.
Herr Fischer, Eduard, Prof. Dr.
"Grab ıBrof: Dr.
> shuber. Prof. Dr,
„ Huber Budelt, Dr.
„ Reber, Dr.
Studer, Theophil, Prof. Dr.
— 186 —
4. Fribourg.
Herr *Kowalski. Prof. Dr., J. von.
5. Genf.
Herr Fatio, Vietor, Prof.
Galopin, Paul, Dr.
*Jacquet, Maurice, Dr.
Sarasin, Eduard, Dr.
Soret, Prof,
Vuno Brot.
6. Glarus.
Herr Heer, Pfarrer, Betschwanden.
Hefti, Apotheker.
*Oberholzer, Sekundarlehrer.
7. Luzern.
Herr Suidter-Langenstein, Otto.
Schumacher-Kopp, Dr., Emil.
8. Neuenburg.
Herr Beraneck, Edmond, Prof. Dr.
Billeter, Otto, Prof. Dr.
Guillaume, Alfr., Prof. Dr.
Garot, Dr.
9. Schaffhausen.
Herr Amsler-Laffon, Dr.
„ Amsler-Rauschenbach, Dr.
*Amsler, Richard.
Pre DR, 18. (Cr
*Frey, Hermann.
*Gysel, Prof. Dr.
*Gysel, Alfr., Wilchingen.
Joos, Dr. Emil.
Joos, Dr. Wilhelm.
+ Keller, Dr., Unterhallau.
.. Mandach, Dr. von, senior.
Herr
— 1387 —
Meister, Prof.
Nüesch, Dr.
Probst, Dr., Schleitheim.
Rahm, Dr., älter.
Seiler, Reallehrer. Stein.
Vogler, Dr.
*Vetterli-Vogler.
10. Solothurn.
Lang, Prof, Dr.
11. Thurgau.
Brunner, Apotheker, Diessenhofen.
Hess, Prof. Dr., Frauenfeld.
*Schmid, A.. Kantonschemiker, Frauenfeld.
12. Tessin.
Seiler, Secundarlehrer, Bellinzona.
15. Waadt.
Bugnion, Prof. Dr. Eduard, Lausanne.
Forel, Prof. Dr., F. A., Morges.
Girardet, F., Morges.
Herzen, Prof. Dr., Lausanne.
Heer-Cramer, Lausanne.
Jaczewski, Arthur von. Montreux.
Rosset, C. directeur des mines. Bex.
14. Zürich.
Billwiller, Prof. Dr.
*Bleuler, Oberst.
Cullmann, Dr., Winterthur.
Borel A., Prof. Dr.
Geiser, Prof. Dr.
*Heuscher, J., Dr.
Kleiner, Prof. Dr,
Lang, Prof. Dr.
Herr
— 188 —
Moesch, Dr.
Rudio, Prof. Dr.
Schröter, Prof. Dr.
Seiffert, Apotheker, Feuerthalen.
Tavel, Prof. Dr.
"Werner, Prof. Dr.
15. Ausland.
Emden, Dr., München.
Urech, Dr., Tübingen.
*Zeppelin, Graf Eberhard, Ebersberg bei Emmishofen.
Pictet Raoul, Prof. Dr., Berlin.
B. Fremde Gäste.
Dimitroff, Stephan, Bulgarien.
Piperoff, Christoph, Bulgarien.
Stizenberger, Dr., Constanz.
C. Vertreter der Behörden und andere Gäste.
Amsler, Albert, Schaffhausen.
Ausfeld, Rudolf, Prof., Rheinfelden.
Bahnmaier, Kantonsbaumeister, Schaffhausen,
Belkowsky, Dr., Schaffhausen.
Billeter, Dr., Schaffhausen.
Blum, Steuerkommissär, Schaffhausen.
Bürgin, Th., Fabrikant, Schaffhausen,
Fischli-Brugger, Schaffhausen.
Flournoy, Edm., Genf.
Guye, Dr., Zürich.
Kubli, Pfarrer, Dr., Schaffhausen.
Maier, Albert, Schaffhausen.
Müller, Stadtpräsident, Schaffhausen,
— 189 —
Herr Müller, E., Dr., Redaktor, Schaffhausen.
Müller, Dr., Breitenau, Schaffhausen.
Neukomm, Forstmeister, Schaffhausen.
Peyer, Rudolf, Schaffhausen.
Pletscher, Hs.. Reallehrer, Schleitheim.
Rahm, E., Dr., jun., Schaffhausen.
Rahm, Regierungsrat, Schaffhausen,
„ Regelsberger, Dr., Schaffhausen.
Richard, Ed.. Schaffhausen.
Ries, Dr., Rheinau.
., Rimathé. Verwalter, Rheinau.
„ Ritzmann, Albert. Schaffhausen.
Ritzmann, Dr., Emil, Zürich.
Rüeger, Archivar, Schaffhausen.
, Schalch, Reallehrer, Schaffhausen.
Schenk, August, Ramsen.
., Schlatter, Dr., Bern.
., Schick, Mechaniker, Schaffhausen.
Schoch, Carl, Buchhändl,, Schaffhausen.
Stamm, Architect, Schaffhausen
Steinegger, Forstmeister, Schaffhausen.
Stockar, Alfred, Schaffhausen.
.. Vogler, Forstmeister, Schaffhausen.
Mostre Zurich:
. Waldkirch, Hermann von, Ingenieur, Schaffhausen.
Wanner-Schachenmann, Schaffhausen.
„ Ziegler, B. A, von, Schaffhausen.
39
Zahl der Teilnehmer :
Mitglieder aus 14 Kantonen . . . . 75
Ausland . ER RN %
Behörden und Gäste a ad LE
Zusammen 122
I.
Veränderungen
im Personalbestand der Gesellschaft.
A. In Schaffhausen aufgenommen :
1. Ehrenmitglieder (5).
Herr Geheimrat Prof. Dr. Herm. Credner, Leipzig.
Herr Prof. Dr. Hertwig, München,
Herr Prof. Dr. Nehring, Berlin.
Herr Hofrat Prof. Dr. Fr. v. Simony, Wien,
Herr Prof. Dr. Thoulet in Nancv.
2. Ordentliche Mitglieder (46).
Herr Richard Amsler, Chemiker, in Hard.
Herr P. van Berchem in Crans (Waadt).
Herr Corps-Commandant Bleuler, Präs. des eidg. Schul-
rates.
Herr Bosshart, Sekundarlehrer Zürich V.
Herr Bretscher, Lehrer in Unterstrass, Zürich IV,
Herr Dr. Paul Cullmann, Winterthur.
Fräulein Fanny Custer in Aarau.
Herr Dr. S. Sig. Epstein in Bern,
Herr Escher-Kündig in Zürich.
Herr Hermann Frey-Jezler, Fabrikant in Schaffhausen.
Herr Ernest Galopin, Zoologiste in Genf.
Herr Dr. P. Gerber, Apotheker in Bern.
— 11 —
Herr Dr. Paul Gruner, Privatdocent der Physik, Bern.
Herr Dr. Gubler, Sekundarlehrer Zürich.
Herr Cav.-Major Alfr. Gysel in Wilchingen, Schaffhausen.
Herr Dr. Jul. Gysel, Gymnasialdirector, Schaffhausen.
Herr Dr. S. Haas, Arzt in Muri bei Bern.
Herr Hahn, Architect, Schaffhausen,
Herr Dr, Hugo Henne, Arzt, in Schaffhausen.
Herr Dr. Albin Herzog, Prof. am eidgen, Polytechnikum.
Herr Dr. Heuscher, Museumsassistent, Zürich.
Herr Dr. G. Huber, Prof. der Mathematik in Bern.
Herr Dr. Rud. Huber, Gymnasiallehrer in Bern.
Herr Dr. Maurice Jaquet, Zoologiste, Genf.
Herr Dr. Alfr. Kaufmann, Gymnasiallehrer in Bern
Herr Dr. Kiliani, Director der Aluminiumfabrik Neuhausen-
Schaffhausen. |
Herr Prof, Dr. de Kowalski, Freiburg.
Herr Dr. Em. Lanz, Arzt in Biel, Bern.
Herr Dr. F. von Mandach, jun,, Schaffhausen.
Herr Dr. F. Minger, Secundarlehrer, Steffisburg, Bern.
Herr Oberholzer, Secundarlehrer, Glarus.
Herr Dr. Franz Pràsil, Prof. am eidgen. Polytechnikum,
Zürich,
Herr Hermann Pfister, Fabrikant, Schaffhausen,
Herr H. Rauschenbach, eidg. Fabrikinspector,Schaffhausen.
Herr Dr. Aug. Santi, Arzt in Bern,
Herr Dr. Ludwig Schlachter, Gymnasiallehrer, Bern.
Herr A. Schmid, Kantonschemiker, Frauenfeld.
Herr Dr, F. W. Schmidt, Privatdozent der Chemie, Uni-
versität Bern,
Herr Aurela Stodola. Prof, am eidg. Polytechnikum Zürich.
Herr Dr, Hans Strasser, Prof, der Anatomie in Bern.
Herr Dr. F. P. Treadwell, Prof. am eidg. Polytechnikum
Zürich,
Herr Eugen Vetterli-Vogler, Kaufmann, Schaffhausen,
53
— 192 —
Herr Carl Wagner, Dr, phil. in Enge, Zürich.
Herr L&on Wehrli, Geolog in Zürich.
Herr Dr. Alfr, Werner, Prof. der Chemie, Universität Zürich,
Herr Eberh. Graf v. Zeppelin, k. würtemb. Kammerherr,
auf Ebersberg b./Konstanz.
6. Verstorbene Mitglieder (bis 1. Oct. 1894).
1. Ehrenmitglieder (4):
Geburtsjahr Aufnahmsjahr
Herr v. Bauernfeind, Carl, Prof. Dr,,
königl. wirkl. Geheimrat, München 1818 1894
» Beneden, Van, P. Prof., Löwen 1809 1886
Cotteau, Gust., President de la
société géologique de France, Paris 1818 1865
Helmholtz, Herm., Prof. der Uni-
versität Berlin 18217 1876
, Kundt, A., Prof. Dr.. (Phys) Berlin 1843, 18833
» Tyndall, John, Ph. Dr.. Prof. (Phys.)
London 1520 1864
2. Ordentliche Mitglieder (20):
Herr Boechat, Pharmacien, Fribourg 1844 1871
,, Bossi, Anton, Avvoccato. Lugano 1829 1860
„ Bulacher, C., Dr. Ph. (Chem.). Basel 1828° 1853
„ Bürkli, Arn., Stadt-Ingen,, Zürich 1833 1875
„ Coulon de, Louis, Dr. (Zoolog.)
Neuchätel 1804 1828
Herr Elmiger, Joseph, Arzt, Luzern 1813 1802
Fiedler, Karl, Priv. Doc. (Zool.)
Zürich 18363 1807
Guisan, Rene, Ingénieur, Lausanne 1841 1861
Jurgensen, J., Artiste horl,, Locle 1837 1885
— 193 —
Geburtsjahr Aufnahmsjahr
Herr Kürsteiner, Jean, Chirurg. Dentiste
Geneve 1819 1865
. Pasta, Ch., Dr, M., Mendrisio _ 1822 1889
„ Peyer-Keller, Ludwig, Inspector,
Schaffhausen 1814 1847
„ Pittet, Alfr., Pharmacien, Fribourg 1835 1861
„ Privat, Ernest, Prof. (Phys. und
Chem.), Geneve 1844 1886
. Reinert, B... Negotiant, Solothurn u 1888
„ Schenk, Bernh,, Gärtner. Ramsen
(Schaffhausen) 1833 1864
Vernes-d’Arlandes, Théod., Versoix 1820 1860
Wild, Joh., Prof. am Polytechn.,
Zürich 1814 1841
= Wolf, kud., Dr Eh Prof. Astron.,
Zürich 1816 1839
Zeller-Zundel. Aug., Zürich 1817 1846
C. Ausgetretene Mitglieder (9 und 1 gestrichen).
Geburtsjahr Aufnabmsjabr
Herr Becker, Friedr.. Ingen. topogr.,
Prof.. Zürich 1854 1881
, Kampmann, Fr., Pharm,, Genève 1830 1886
. Klebs, Edwin, Prof, Dr., Karlsruhe 1834 1883
„ Landolt, Elias, Prof. der Forst-
wissenschaft, Zirich 1821 1863
Lommel, Th., Ing., Lausanne 1836 1877
Neuburger, Albert, a, Apotheker,
Aarau 1825 1850
, de Pury, Fr., Dr., Neuchâtel 1829 1866
13
= 1910
Geburtsjahr Aufnahmsjatr
Schenkel, Ehrenfried, Custos am
Museum, Basel 1869 1892
Vogt, A., Prof. Dr., Bern 1828 1857
Custer, Gustav, Dr., Doc. Zürich
(gestrichen) 1887
D. Unbekannten Aufenthalt.
Bouvier, Ern., Dr., früher in Berlin, nun in Paris ?
Goldschmidt, Heinr., Prof. Dr., Amsterdam ?
Polari, Torquato, Rom ?
Roth, Santiago, Rosario, Argentinien ?
II.
Senioren der Gesellschaft.
Herr Lombard, H. Cl., Dr. M., Geneve
Hagenbach, F., alt Stadtrat, Basel
Burckhardt, Aug., Dr. M., Basel
de Montmollin, Aug., Neuchätel
Reynier, Dr. M., La Coudre, Neuchâtel
Chaix, Paul, Prof., Geneve
Bugnion, Ch., Banquier, Lausanne
Niischeler-Usteri, Dr. M., Zürich
Bovet-Wolff, Dr. M., Neuchâtel
Lüning, Aug., Dr. M., Rüschlikon
Pfyffer-Segesser, Jos., Arzt, Luzern
Aepli, Th., Dr. M., St. Gallen
Frey, B., Dr. M., Schaffhausen
Hartmann, Alfred, Litterat, Solothurn
Schläfli, Ludwig, Prof., Bern.
Seburtsjafir
1803
1804
1808
1808
1808
1809
1811
1811
1812
1815
1813
1814
1814
1814
1814
IV.
Verzeichnis
der Mitglieder auf Lebenszeit.
Herr Alioth-Vischer, Wilh.. Basel seit 1892
Andreazzi, Ercole, Lugano 1 ilot
, Balli, Emilio, Locarno. ,, 1889
Berset, Antonio, Fribourg 1891
Bertrand, Marcel, Paris . 051886
Bleuler, Herm., Zürich … 1894
„„ Choffat, Paul, Lissabon DISSE,
Cornu, Felix, Basel „1885
+ Delebecque, A., Thonon ,,, 1890
, Dufour, Marc, Lausanne Male
,; Flournoy, Edmond, Genève 1, 1898
„ Forel, F. A., Morges „1885
„ Galopin, Charles, Genève ,, 1886
,, Hagenbach-Bischoff, Basel „1885
„ Micheli, Marc, Genève „. 1885
„ Renevier, Eug., Lausanne ,, 1885
„ Rilliet, Alb., Genève ,, 1883
„ Sarasin, Edouard, Genève 1989
„ Sarasin, Fritz, Basel 1890
„ Sarasin, Paul, Basel „1890
. Soret, Charles, Genève ,, 1885
, Stehlin, Hans, Basel „1892
„ Von der Mühll, Carl, Basel „1886
V.
Beamtungen und Kommissionen.
i. Central-Comité
in Lausanne 1892-1898.
Herr Forel, F. A., Prof. Dr., Präsident, Morges
Dufour, Henri, Prof., Vicepràsid., Lausanne
Golliez, Henri, Prof., Sekretär, Lausanne
Lang, Arnold, Prof. Dr., Präsident der
Denkschriftenkommission, Zürich
Fräulein Custer, Fanny, Quästor, Aarau
3)
27
2. Bibliothekare
in Bern.
Herr Graf, J. H., Prof. Dr., Oberbibliothekar
„ Kissling, E., Dr., Bibliothekar
Fräulein Stettler, Elise
3. Jahresvorstand
für 1895 in Zermatt.
Herr P. M. de Riedmatten, Sitten, Präsident.
Gewählt:
1892
1892
1892
1893
1894
1839
1888
1893
„ Domherr Besse, Professor in Ecône, Vicepräsident.
„ Gustave Oggier, Secretär.
, Bened. Kurriger, Kassier.
Herr
99
33
Herr
Herr
— 198 —
4. Kommissionen.
a) Denkschriftenkommission.
Lang, Arnold, Prof, Dr., Präsident, Zürich
Rütimever, L., Prof. Dr., Basel
Micheli, Mare , Genf
Cramer, C., Prof. Dr., Zürich
v. Fischer, L., Prof. Dr., Bern
Bedot, Maurice, Dr., Genf
Renevier, E., Prof., Lausanne
b) Geologische Kommission.
Lang, Fr., Prof. Dr., Präsident, Solothurn
Favre, Ernst, Sekretär. Genf
de Loriol, Perceval, Genf
Heim, Alb., Prof. Dr., Zürich
Baltzer, A., Prof. Dr.. Bern
Renevier. E., Prof,, Lausanne
Grubenmann, U,, Prof. Dr., Zürich
c) Geodätische Kommission.
Hirsch, H,, Prof, Dr., Neuenburg
Gautier, Raoul, Prof. Sekret., Genf
Lochmann, J. J., Chef des topogr. Bureau,
Bern
Rebstein, S., Prof., Zürich |
Riggenbach-Burckhardt, A., Prof, Dr.. Basel
Ehrenmitglied:
Dumur, Genie-Oberst, Lausanne
d) Kommission der Schläflistiftung.
Herr Heim, Alb., Prof. Dr., Präsident, Zürich
59
2)
Rütimeyer, L., Prof. Dr., Basel
Soret, Charles, Prof., Genf
Blanc, Henri, Prof. Dr., Lausanne
Gewählt
1892
1880
1882
1856
1892
1893
1872
1888
1863
1888
1888
1894
1884
1861
1891
1883
1885.
1894
1887
1886
1875
1886
1894
Herr
Herr
Herr
— 199 —
e) Erdbebencommission.
Billwiller, Robert, Dr., Director der meteoro-
logischen Centralstation, Präsid., Zürich
Heim, Alb., Prof. Dr., Vizepräs., Zürich
Früh, J. J., Dr., Sekretär, Zürich
Forster, A., Prof, Dr., Bern
Amsler-Laffon, J., Prof. Dr., Schaffhausen
Hagenbach-Bischoff, E., Prof, Dr., Basel
de Torrenté, A., Forstinspektor, Sitten |
Brügger, Ch., Prof, Dr., Chur
Soret, Charles, Prof. Dr., Genf
Hess, Cl., Prof. Dr.. Frauenfeld
Jaccard, Aug., Prof., Locle
Gauthier, Louis, chef de service, Lausanne
J) Limnologische Kommission.
Zschokke, Fr., Prof. Dr., Präsident, Basel
Sarasin, Eduard, Genf
Duparc, Louis, Prof, Dr., Genf
Arnet, X., Prof., Luzern
Heuscher, Dr., Zürich
9) Torfmoorkommission.
RES DressZünich
Schröter, C., Prof, Dr, Zürich
h) @Gletscherkommission.
Hagenbach-Bischoff, Prof. Dr., Präs,,
Basel (1869)
Rütimeyer, Louis, Prof. Dr., Basel (1869)
Coaz, eidg. Oberforstinspektor, Bern
Heim, Alb., Prof. Dr., Zürich
Sarasin, Eduard, Genf
Du Pasquier, Léon, Dr., Neuchâtel
Gewählt
1878
1878
1883
1888
1878
1878
1880
1880
1880
1883
1893
1893
1890
1892
1892
1892
1894
1890
1890
1893
1893
1893
1893
1893
1893
— 200 —
à) Flusskommission.
Herr Brückner, Ed., Prof, Dr., Präsident, Bern
Heim, Alb., Prof. Dr,, Zürich
Duparc, Louis, Prof., Genf
3%
29
k) Landesausstellungskommission.
Herr Golliez, Henri, Prof,, Lausanne
„ de Candolle, Casimir, Genf
Gewählt
- 1893
1893
1893
1894
1894
Jahresberichte
der
kantonalen naturforschenden Gesellschaften.
NI
DAL.
Ke
À]
1
fi
A
1. Aargan.
Naturforschende Gesellschaft Aargau.
Präsident: Herr Dr, F. Mühlberg, Prof,
Vice-Präsident : SODO i iechieEcof
Actuar : +. H. Kummler, Fabrikant.
Bibliothekar : . S. Döbeli, Bezirkslehrer.
Cassier : .- Adolf Schmuziger-Stähelin,
Fabrikant.
Ehrenmitglieder: Il
Ordentliche Mittglieder : 165
Jahresbeitrag: Sl
In 10 Sitzungen wurden folgende Vorträge gehalten:
Herr Rektor Wüest: Das städtische Electrizitàtswerk.
Herr Halliger, Bezirkslehrer in Gränichen: Die Ver-
breitung der Pflanzen durch Tiere.
Herr Prof. Dr. L. P. Liechti: Die Untersuchung der Milch.
Herr S. Döbeli Bezirkslehrer: Mitteilungen aus dem Leben
der Bienen und Wespen.
Herr Dr. F. Mühlberg: Mitteilungen betreffend die Vor-
bereitung des internationalen Geologen-Congresses in
Zürich.
Herr Rector Wüest: Nachruf betreffend Heinrich Herti.
Herr Dr. F. Mühlberg: Zwei Lager diluvialer Schiefer-
kohlen in Zell (Ct. Luzern) und östlich Huttwil
(Ct. Bern) mit darin befindlichen Biber-Frassstücken.
Herr Rector Dr. A, Tuchschmid: Die Verteilung der
electrischen Kraftlinien und das Wesen des Dreh-
stromes.
— 204 —
Herr H. Kummmler: Die Gewinnung und Verarbeitune
des Kautschouks.
Herr Dr. F. Mühlberg: Die geotectonischen Verhältnise
der nordwestlichen Schweiz.
Herr H. Fischer, Apotheker in Zofingen: Das Laich-
geschäft der Kröten nach dreizehnjährigen eigenen
Beobachtungen.
Herr Prof. Conrad Zschokke: Felsensprengungen in
freier Luft, in Gallerien und unter Wasser.
An der öffentlichen Jahresversammlung am 27. Mai
1894 in Wohlen wurden folgende Vorträge gehalten:
Herr Dr. A. Dubler. Professor von Wohlen in Basel:
Die Bestrebungen der Bacteriologie in der medieini-
schen Wissenschaft.
Herr Rector Wüest: Eine practisch wichtige Frage in
der electrischen Beleuchtung.
Herr G. Meyer-Dureis, Fabricant in Wohlen: Vor-
weisung und Mitteilungen betreffend seine Insecten-
sammlungen.
Ausserdem veranstaltete die Gesellschaft eine Ex-
cursion in das Gebiet der Aarecorrektion bei Klingnau.
2. Basel.
Naturforschende Gesellschaft Basel.
Vorstand für 1892—94.
Präsident: ‘ Herr Dr. A. Gutzwiller.
Vice-Präsident : „ Prof. Dr. F. Zschokke.
Secretär : Prof. Dr. A. Riggenbach.
Bibliothekar : Prof. Dr. G. Kahlbaum.
Ehrenmitglieder : 4,
Correspondirende Mitglieder: 30.
Ordentliche Mitglieder: 201.
Jahresbeitrag: 12 Fr.
In 12 Sitzungen :wurden folgende Vorträge gehalten:
1893. Nov. 1. Herr Prof. J. Kollmann: Ueber das Werk
Nov. 15.
Nov. 29.
Dec. 13.
1894. Jan. 10.
ans}
Kebr.7.
der Herren P. und F. Sarasin über die
Meddas.
Herr Prof. R. Nietzky: Die Azimide.
Herr Prof. Miescher; Die Veränderungen
des Blutes im Hochgebirge.
Herr C. Nienhaus: Die Bildung blauer
und violetter Farbstoffe in Früchten.
Herr Dr. F. Leuthardt: Geologische Vor-
kommnisse in der Umgebung von Liestal.
Herr Prof. C. Schmidt: Der Gneisscalamit-
stamm von der Grimsel.
Herr Dr. R. Burckhardt: Der Bauplan
des Wirbeltiergehirns.
Herr Dr. Gutzwiller: Die fluvioglacialen
Bildungen der Umgebung Basels.
Herr Prof. Dr. C. Schmidt: Eine geo-
logische Profilreise von Zug bis Como.
[od
März 7.
Mai 2.
Juni 6.
Juli 4.
— 206 —
.Herr Prof. Dr. A. Riggenbach: Astro-
nomische Messungen im Bernollianum.
Herr Prof. Dr. E. Hagenbach-Bischoff:
Versuche über electrische Induction.
Herr Dr. F. Müller: Die Spinnenfauna.
der Umgebung Basels.
Herr M. von Künsberg: Musculatur von
Anus und Genitalapparat der Affen.
Herr Prof. J. Kollmann: Die Funde von
Menschenknochen am Schweizersbild.
Herr Director Miescher: Die Entwicklung‘
der Wasserversorgung Basels. (Oeffent-
liche Schlusssitzung.)
Am 20. Mai fand eine gemeinschaftliche Excursion
nach Langenbruck, Balstal, Oensingen unter Leitung des
Herrn Dr. Greppin statt.
— 207 —
3. Bern.
Naturforschende Gesellschaft Bern.
Präsident: Herr Prof. Dr. Ed. Fischer.
Vice-Präsident : Prof De: G. Huber.
Sekretär: „ Dr. E. Kissling.
Cassier : „ B. Studer-Steinhäuslin,
Apotheker.
Redactor der Mitteilungen: Pro Dr. Gras:
Bibliothekare : rm Graf
„ Dr. E. Kissling.
Geschäftsführer d. Lesezirkels: „ Dr. Th. Steck.
Mitgliederzahl auf 1. August 1894:
Ördentliche Mitglieder: 166; Correspondirende: 24.
Jahresbeitrag 8 Fr.
Zahl der Sitzungen :
1893. 28. Oct. Herr Ed. Fischer: Ueber die Sclerotien-
krankheit der Alpenrosen.
Herr A. Rossel: Neuere Versuche
über die Bedeutung von Stickstoff,
Kali und Phosphorsäure in der Pflan-
zenernährung.
11. Nov. Herr H. Kronecker: Untersuchungen
Meltzers betreffend den Einfluss der
Erschütterung auf Mikroorganismen.
Herr R. Huber: Abhängigkeit der
Regenmenge von der Orographie des
Landes.
25. Nov. Herr L. Fischer: Norwegische Meeres-
algen.
Herr C. Rubeli: Ueber das Gehgelenk
einiger Haustiere.
2. Dec.:
1894. 13. Jan.
20. Jan.
3. Febr.
17. Febr.
DI, März.
17. März.
28. April.
— 208 —
Herr Ed. Fischer: Podaxon aus dem
südwestlichen Afrika.
Herr Tschirch: Projectionen von
Pflanzentypen aus den Tropen.
Demonstration der Sammlungen und Ein-
richtungen des neuen pharmceut.
Institutes. Er
Herr J. H. Graf: Nekrolog von Prof.
R. Wolf.
Herr Baumberger: Ueber die Kreide
am Bielersee.
Herr A. Rossel: Ueber Papier und
Papierprüfung.
Herr v. Freudenreich: Ueber die
Bitterkeit der Käse und Bacterien,
welche dieselbe hervorrufen.
Herr G. Huber: Ueber Sternschnuppen
und Meteorite.
Herr G. Glur: Schaf und Ziege in den
Pfahlbauten.
Herr G. Huber: Ueber Meteorstürme
und die Bedeutung der Meteore im
Weltraume.
Herr Th. Studer: Die Tiefenfauna im
pacifischen Ocean.
Herr Ed. Brückner: Das japanische
Erdbeben vom 28. October 1891.
Herr Th. Steck: Ueber die Biologie
des Moosseedorfsee's.
Herr A. Tschirch: Ueber den Ort der
Harzbildung bei der Pflanze.
Herr E. Fischer: Ueber den Wirt-
wechsel der Rostpilze.
00
19. Mai. Herr F, W. Schmidt: Die Entwicklungs-
seschichte des periodischen Systems.
17. Juni. (Auswärtige Sitzung in Solothurn).
Herr Th. Studer: Das Schweizersbild
bei Schaffhausen.
Herr Meisterhans: Solothurn zur
Zeit der Römer und im Mittelalter.
Am 30. Juni machte die Gesellschaft eine Excursion
in das Schwarzwassertal.
4. Fribourg.
Société fribourgeoise des sciences naturelles.
Bureau pour 1593-94.
President: M. le prof. M. Musy.
Vice-président et Caissier : M. A. Berset. Exp, agr.
Secrétaire : | M. l'abbé Chs. Raemy.
2 membres honoraires:
58 membres internes. cotisation 5 frs.
19 ER externes 2 DITES
25 Séances du + novembre 1893 au 1 mai 1894.
Principaux travaux :
M. À. Berset, Exp. agr.: Les balles tubulaires, la soudure
des rails de chemin de fer.
M. le Dr. F. Castella: La lorétine. — Sur l'origine
du criminalisme.
M. A. Chardonnens, Exp. agr.: Les bactéries du
fromage.
M. Chs. Dusserre, chimiste: La désinfection des eaux
d’egout.
14
EN QUE
M. Evequez, chimiste: Les maladies du vin et leur
traitement. — La composition des foins.
M. le prof. R. de Girard: La tectonique du Nord de
l'Europe. — Résumé de son ouvrage sur le déluge.
M. A. Gremaud, Ing.: Etude sur la période glaciaire
dans le canton de Fribourg. — Les depöts de bitume
dans le flysch. — Etude sur les explosifs. — Les
enduits préservateurs de la rouille. — La correction
des eaux du Jura et les travaux de protection des
ports du lac de Neuchätel.
M. R. Horner, prof.: La fulgurite de Pictet, — Le
miel et ses usages. — La sécheresse et la miellée
en 1893.
M. le prof. M. Musy: Sur les pierres percées des stations
lacustres. — Sur la conductibilité électrique des
différents bois. — L'origine organique du pétrole. —
Le vieillissement artificiel des vins. — Sur une pierre
percée de forme spéciale trouvee a La-Crasaz, station
lacustre du lac de Neuchàtel (Volant d’une machine
à percer ?). — Le forçage des coffres forts en
Amérique. — Sur un échantillon de Klaprothine
trouvé dans la Sonnaz et provenant certainement
des ruines romaines de Seedorf.
M. le Dr. E. Wilezek, prof.: Les fucoides du flysch. —
Sur les herbiers de Schultheiss et de Favraz.
tia A
EN De e
5. Genève.
Société de Physique et l Histoire naturelle.
Comité pour 1893.
President: M. le Dr. d’Espine.
Vice-président : M: C. Soret.
Secrétaire : M. P. van Berchem.
Trésorier : M. le Dr. A, Wartmann.
D
Secrétaire correspondant: M. A. Rilliet.
Nombre des membres en décembre 1893:
Membres ordinaires DI
8 émérites D
honoraires 56
Associés libres 51
Cotisation annuelle: frs. 20.
Séances 17 (janvier 1893— décembre 1893).
5 janv. M. Briquet. Anatomie de l'appareil végétatil
dans le genre Léonurus.
M. G. de Candolle, Pipéracées du Paraguav.
M. V. Fatio. Brillant phénomène optique.
19 janv. M. E. Sarasin, président sortant. Rapport
annuel,
2 févr. M. Amé Pictet. Nouvelle synthèse de la pyridine.
M. R. Gautier. Température du mois de janvier.
16 févr. M. GC. Borel. Phénomènes d'hystérésis dans les
diélectriques.
M. Duparce. Schistes cristallins du Mont Blanc.
M. Delebecque. Composition des eaux du
Rhône et de la Dranse.
2 mars.
16mars.
29 avril.
M. Chodat et Me Rodrigue. Tégument séminal
dans les Polysalacées.
M. C. E. Guye. Chùte de potentiel dans un
cable concentrique employé comparativement
avec les courants continus et alternatifs.
M. C. Soret. Propagation de la chaleur dans les
cristaux.
M. Prevost. Propriétés pharmacologiques de
la créosote en combinaison oléique.
M. de Candolle. Les bractées florifères.
M. Chodat et Mr Balicka. Caractères des
Trémandracées.
Mis Duparc et Mrazec. Etude pétrographique
sur quelques échantillons de roches des Car-
pathes.
M. Briquet. Sur la structure des Labiées.
M. E. Guye. Développement de la méthode de
Maxwell pour le calcul des coefficients d’in-
duction. |
M. Briquet. Méthode statique exacte applicable
à la floristique.
M. P. A Guye. Résultats de divers travaux
sur la stéréochimie.
M. Chodat et Mr Malinesco. Polvmorphisme
de certaines Protococcoidées.
M.Duparc. Bombes volcaniques de l'Etna.
M. M. Gautier. Superposition des effets optiques
de plusieurs carbones asymétriques dans une
même molécule
M. E. Chaix. Le désert de Platet. — Le lac de
Flaine.
MM. Dupare et Mrazec, Schistes cristallins
du Mont Blanc.
4 mal.
1 juin.
€ juillet.
aout
21 sept.
None ue
M. P. A. Guye. Propriétés de la fonction par
laquelle on doit exprimer le produit d'asymétrie.
M. Cailler, Induction électrostatique des sphères.
M. Delebecque. Température du lac de la
Girotte.
MM. E. Sarasin et L. de la Rive. De l'unisson
en matière d’ondulations électriques.
MM. van Berchem et Le Royer. Unisson
pour les courants de haute tension.
M. R. Gautier. Période anormale de sécheresse.
M. C. Galopin. Modification du son par le
déplacement de la source.
M. €. Borel. Constantes dielectriques de quel-
ques cristaux biaxes.
MM. Duparc et Mrazec. Amphibolites, éclogites
et serpentines du versant nord du Mont Blanc.
M. Chodat et Mre Balicka. Epiderme des Tré-
mandracées.
M. Dr. P. Binet. Elimination de substances médi-
camenteuses par l’air expiré.
M. J. Briquet. Structure du collenchyme dans
le pétiole des Pitasites.
M. Dr. H. Gosse. Fossiles végétaux au Petit-
Salève.
M. M. Bedol. Mammifères fossiles dn Musée
de (Genève.
M. Birkeland. Application de la théorie de Poyn-
ting sur le mouvement de l'énergie dans l’espace.
M. Penard. Observations sur la cristallisation
de la neige.
MM. Birkeland et Ed. Sarasin. Perturbations
dans la réflexion des ondulations électriques aux
extremites d’un fil.
5 octobre. M. W. Marcet. Influence du mouvement muscu-
laire sur la respiration.
M. A. Brun. Protogine du Mont-!’Ev&que.
M. A. Delebeeque. Lac du Mont-Cenis.
M A. Delebecque. Lacs du massif de Belledonne.
2novemb. M. Delebecque. Les eaux du Rhône et de
36 nov.
7 décbr.
la Dranse du Chablais.
M, A. Rilliet et Chavan. Mesure des coefficients
d’induction des bobines employées pour téléphone.
M. J. Briquet. Fonctions des microptères et
macroptères chez les légumineuses.
M. P. van Berchem. Température des eaux du
petit lac à diverses profondeurs.
M. Cailler. Quelques résultats relatifs à deux pro-
priétés géométriques du mouvement planétaire.
M. Dupare et Ritter. Eboulis du Salève.
M. de Candolle. Appareil pour démontrer la
loi de Phyllotaxie.
M. J. Brun. Dépôts diatomiferes de l'Auvergne.
M. Birkeland et Ed. Sarasin. Réflexion des
ondes électriques à l’extremite d’un fil,
M. Schiff. Photographies de cylindres axes des
nerfs.
M. Phil.-A. Guye. Constante f de l'équation de
Van der Waals.
M. Chodat. Algues du genre Scenedesmus.
21 décbr, M. Vietor Fatio. Quelques raretés de la faune
suisse.
M. C.-E. Guillaume. Mémoire sur l’énergie
vibratoire.
M. Schiff. Contraction des muscles par un cou-
rant électrique.
M. M. Micheli. Floraison de l’Iris Vartani.
M. Chodat. Polymorphisme des Raphidium.
— 215 —
6. Glarus.
Naturforschende Gesellschaft Glarus.
Der Vorstand besteht aus dem:
Präsidenten : Herr Pfr. Gottfr. Heer, Betschwanden,
Actuar u. Bibliothekar: Herr Sekundarlehrer Oberholzer,
Glarus.
Quästor: Herr Lehrer Vogel, Glarus.
Vertreter der Sectionen: Sekundarlehrer Wirz (Schwanden),
Sekundarlehrer Brändli (Glarus). Hauptmann
Hafner (Nettstall) und Lehrer Marti (Engi).
Die Zahl der Activmitglieder dato: 50. Jahresbeitrag
2 Fr. Ehrenmitglieder: ].
In der Zeit vom Juli 1893 bis 30. Juni 1884
wurden behandelt:
In den Hauplversammlungen :
Herr Waisenvater Gehrig, Glarus. Ueber Korallen
(mit Demonstrationen).
Herr Sekundarlehrer J. Wirz, Schwanden. Die
Stimmen der Insekten.
Herr Sekundarlehrer Oberholzer, Glarus. Ueber
einige glarnerische Felsarten.
In den Sektionsversammlungen :
Herr Lehrer Marti, Engi. Ueber Bewegungserschei-
nungen der Pflanzen.
Herr Lehrer Weiss, Engi. Die Schieferbergwerke
des Sernftals.
Herr Pfr. Kind, Schwanden. Drei Tage in Tivoli.
Herr Dr, Wegmann, Mollis. Das Leben der niedern
Tierformen.
Herr Hauptmann Hafner, Nettstall. Die Schmetter-
linge des Kantons Glarus.
— 216 —
Herr Lehrer N. Beglinger, Mollis. Die Einwirkung
des Alcohols auf den menschlichen Organismus.
Herr Pfr. G. Heer. Ponte S.. Pietro, em Sitek
Oberitalien.
‘. Graubünden.
Naturforschende Gesellschaft Graubünden.
Vorstand:
Präsident: Herr Dr. P. Lorenz.
Vice-Präsident : ‘Herr Dr. J. J. Kaiser.
Actuar: Herr Prof. Dr. Chr. Tarnuzzer.
Cassier: Herr Ratsherr P. J. Bener.
Bibliothekar : Herr R. Zuan-Sand.
Assessoren : Herr Oberingenieur Fr. v. Salis.
Herr Prof. Dr. Chr. Brügger.
Rechnungsrevisoren: Herr Ratsherr B. Eblin.
Herr Prof. C. Poult.
Mitglieder: Ordentliche Mitglieder in Chur 90
Auf dem Lande auswärts ee dt
Eihrenmitslieder 12 0 Reese
Correspondrende Mitglieder 2 2 22 32
(resammtzahl 188
Jahresbeitrag Fr. 5. —
Eintrittsgebühr , D —
Neben geschäftlichen Erledigungen wurden in 1#
Sitzungen folgende wissenschaftliche Vorträge und Mit-
teilungen gehalten :
Herr Prof. Dr. Tarnuzzer: Die Klimate der geologischen
Vergangenheit (nach E. Dubois).
— Die Fucoiden v. Ganey mit Demonstrationen (vid.
Jahresbericht uns. G. Band XXXVII, Abhdls. v. Prof.
Dr. Schröter in Zürich).
— Wallace und Darwin.
Herr Oberingenieur Fr. v. Salis: Ueber Kartographie in
der Schweiz (Jahresbericht wie oben).
Herr Prof. Dr. Nussberger: Aus der Geschichte der
Elektricitàt (I).
— Aus der Elektricitàtslehre (I).
Herr Prof. J. Pünchera: Revolution der Erde und ihre
Störungen.
— Die Bewegungen der Erde und ihre Geschichte.
Herr Stadtförster A. Henne: Ueber die Nonnenraupe
und ihre Verheerungen.
Herr Dr. Lorenz: Ueber Haarballen im Tierdarme (mit
Demonstrationen).
Einiges über Erdbeben in Graubünden (vide Jahres-
bericht uns. G. Band XXXVII.
S. Luzern.
Naturforschende Gesellschaft Luzern.
Präsident: Herr Otto Suidter, Apotheker.
Actuar: Herr Dr. Schumacher-Kopp, Kantons-Chemiker.
Cassier: Herr C. v. Moos-Nager, Förster.
Mitgliederzahl 73.
Jahresbeitrag 2 Fr.
(rehaltene Vorträge:
Herr Prof. Bachmann: Pflanzenphysiologische Versuche.
Herr Otto Suidter: Die Lebensweise unseres Stares.
— 218 —
— Monographie der Sempacher Kalke.
Herr Prof. Arnet: Merkwürdige Erscheinungen aus der
Astronomie des Unsichtbaren.
Herr Otto Suidter: Samenbildung u. Samen der Pflanzen,
Herr Prof. Ribeaud: Die neuern Versuche einer Reha-
bilitation der Alchemie.
Herr Dr. Schumacher-Kopp: Die Dynamite,
9. Neuchâtel.
Societe neuchäteloise des sciences naturelles.
Président honoraire: M. L. Coulon, directeur des musées.
Président : M. 0. Billeter, professeur.
Vice-Président: M. P. Godet, professeur.
Secrétaires : M. L. Du Pasquier.
M. P. de Meuron.
Rédacteur du Bulletin: M. F. Tripet, professeur.
Caissier: M. E. Bauler, pharmacien.
Membres actifs: 117
Membres correspondants: 41
Membres honoraires : 22
Cotisation annuelle : 8 francs.
La Société a tenu pendant l'exercice 1893—1694
quinze séances ordinaires à Neuchatel, plus 1 séance
extraordinaire à Fleurier, aux cours desquelles il a été
fait les communications suivantes :
M. E. Béraneck, prof. La genèse du bassin du Léman,
d’après le prof. Forel.
M. ©. Billeter, prof. Sur la constitution des combi-
naisons organiques à liaisons multiples, en particulier
de la benzine. — Les dernières recherches sur la
pression osmotique.
N)
M. G. Borel, Dr. med. Sur un cas d’hysterie chez
l'homme. — L’éclairage naturel des écoles de Neu-
chaàtel, d’après une these du Dr. Narbel.
M. R. Chavannes, ing. Des systemes de transmission
de force à grande distance par l'électricité; coût du
du transport. — Courbes des jaugeages des sources
du Champ du Moulin.
M. Ed. Cornaz, Dr. med. Adjonctions à la flore du
Simplon, — Flore de Naples au printemps. — Quel-
ques mots sur l’Aster Garibaldi (Brügger). Les
Rosiers hybrides du canton de Neuchatel, d’apres
la monographie de M. F. Crépin.
M. L. Du Pasquier, Dr, phil. Rapport de la Commission
des blocs erratiques. — Principaux résultats obtenus
par le limnigraphe enregisteur de M. Edouard Sarasin
pour l'étude des seiches du lac de Neuchatel. —
Le glaciaire du Val-de-Travers. — Le systeme glaci-
aire des Alpes: guide publié à l’occasion du Congrès
seologique international, session de Zurich, par À.
Penck, Ed. Brückner et L. Du Pasquier.
M. L. Favre, prof, Tableau des observations météoro-
logiques faites pendant 30 années à Guebwiller
(Alsace). — Biographie de 1. de Coulon, président
honoraire de la Société neuchäteloise des sciences
naturelles.
M. P. Godet, prof. Sur quelques Amphibiens rares de
l'Amérique du Nord.
M. Ad. Hirsch, prof. Notice biographique sur Rudolf
Wolf.
M. Le Grand Roy, prof. Sur les transformations des
formules de la mécanique céleste.
I. Munsch-Perret, chir.-dentiste. Sur le nid du Fournier
(Furnarius rufus).
— 220 —
M. S. de Perrot, ing. Sur les conclusions d’une Com-
mission d’étude concernant les dangers résultant de
l’anesthésie par le chloroforme.
M. H. Rivier, prof. De l’action des chlorures thiocar-
bamiques bisubstitues sur les thiurées tertiaires et
sur la thiocarbanilide. |
I. L. Rollier. prof. - Sur les lapies du Jura.
M. C. Russ-Suchard. Plantes de Cacaoyer, ägees de
2 mois, et provenant de graines des Antilles.
I. P. Tripet, prof. Sur le fruit du Poirier du Japon.
Sur la culture des plantes aromatiques et en parti
culier de l’Absmthe dans le canton de Neuchâtel. —
Sur les derniers travaux de Léo Lesquereux. — Une
autobiographie de Léo Lesqueureux. — Cas d’ano-
malie dans la fleur de l’Anemone nemorosa. — Accli-
mation de la Fritillaire (Fritillaria Meleagris) au Val
de-Ruz. — Nouvelles stations de Zheris decipiens
Jord.) et de Genista Halleri (Reyn.)
M. R. Weber, prof. Présentation et description d'un
appareil pour reproduire facilement les figures de
Lissajous. — Exames des différents projets d’mstal-
lation présentés au concours ouvert par la Commune
de Neuchatel pour le transport d’énergie électrique
depuis les gorges de la Reuse. — Sur un échan-
tillon du cable électrique posé dans le tunnel du
St. Gothard.
a
=
MOZZI
10. St. Gallen.
Naturwissenschaftliche Gesellschaft in St. Gallen.
Herr. Prof. Dr. Wartmann, Mus.-Direct.
Präsident:
Vice-Präsident : … Dr. Ambühl, Kantonschemiker.
((assier : J. J. Gschwend. Cassier der
Creditanstalt.
Bibliothekar : … Schmid. Reallehrer.
Korresp. Actuar: .. Th. Schlatter, Gemeinderat.
Protok. Actuar: „ A. Ulrich. Reallehrer.
J. Brassel. Reallehrer.
Stein, Apotheker.
Wild, Forstverwalter.
Dr. Vonwiller, Director.
Dr, Steiger. Professor.
SI
Beisitzer:
Ehrenmitglieder:
Ordentliche Mitglieder: 688.
Jahresbeitrag: Für Stadtbewohner 10 Fr.
Für Auswärtige Dr Kir
Zahl der Sitzungen : 12 und eine Waldexcursion.
Vorträge und Mitteilungen :
Herr Dr. Ambühl: Neuere Bestrebungen zur Einführung
von Kraftmitteln in die Volksernährune.
Herr Dr. Ambühl: Mitteilung über eine neue Methode
der Kohlensäuregewinnung bei der Gährung des Bieres.
Herr Dr. Binz: Demonstration des neu erschienenen
pflanzenbiologischen Atlasses von Prof. Dr. Dodel.
Herr Reallehrer Brassel: Die Vogelwelt der Sinaihalbinsel.
Herr Adjunkt Brüschweiler: Kurze (Geschichte des
Säntiskabels.
Herr Chemiker Buser: Beitrag zur Kenntnis der Flora
der Hochmoore im Kanton St. Gallen.
Herr Reallehrer Dr. Dreyer: Ueber die Wurzelknöllchen
und den Symbiosepilz bei den Schmetterlingsblütlern.
Herr Dr. Früh. Dozent, Zürich: Ueber künstliche Be-
wässerung in der Schweiz.
Herr Dr. Girtanner: Mitteilung über ein difformes Alpen-
steinbockgehörn.
Herr Dr. Heuscher, Dozent, Zürich: Die Bevölkerung
der st. gallischen Teiche und ihre praktische Ver-
wertung.
Herr Prof. Heyer. Trogen: Ueber die Theorie des Stech-
hebers.
Herr Dr. Leuthner: Die schwanzlosen Lurche des Kantons
St. Gallen.
Herr Lehrer Ludwig, St. Fiden: Wanderungen in der
Churfirsten-Alvierkette mit Berücksichtigung der geo-
logischen Verhältnisse.
Herr Prof. Dr. Mooser: Die Stimmgabel.
Herr Prof. Dr. Mooser: Demonstration eines Brenners
mit empfindlicher Flamme.
Herr Dr. Real: Der Strahlenpilz , (Actinomyces) Mein:
Krankheitserreger bei Menschen und Tieren.
Herr Prof. Dr. Schinz, Zürich: Flora der arktischen
Inseln.
Herr Gemeindrat Th. Schlatter: Die Einführung des
Getreidebaues im Kanton St. Gallen und die Aus-
dehnung desselben in früheren Jahrhunderten.
Herr Reallehrer Ulrich: Ueber Bezoarsteine.
Herr Lehrer Walkmeister, Oberuzwil: Professor Theo-
bald und die geologische Erforschung des Kantons
Graubünden.
Herr Director Dr. Wartmann: Seltenheiten aus der ein-
heimischen Vogelwelt.
EEE ER
oo
Herr Director Dr. Wartmann: Mitteilungen über den
Mantelpavian (Cynocephalus Hamadryas).
Herr Director Dr. Wartmann: Vorweisung von blühenden
Freiland- und Topfpflanzen (Loaseen, Orchideen,
Aroideen etc.) aus den botanischen Anlagen.
Herr Reallehrer Zollikofer: Ueber elektrische Kraftüber-
tragung.
li. Schaffhausen.
Naturforschende Gesellschaft in Schaffhausen.
Präsident: Herr Dr. G. Stierlin, Bezirksarzt.
Vice-Präsident : » Dr. Emil Joos, Regierungsrat.
Aktuar : Dr J. Nüesch.
Cassier : „ Herm. Frey-Jezler, Fabrikant.
Anzahl der Mitglieder: 83.
Jahresbeitrae: STORIE
In den vier Sitzungen wurden nebst einer Anzahl
kleinerer Mitteilungen folgende Vorträge gehalten:
Herr Prof. Meister: Ueber die Untersuchungen des
interglacialen Kalktuffes bei Flurlingen.
Herr Dr. Stierlin: Ueber das Orientirungsvermögen der
Brieftauben.
Herr Prof. Dr. Amsler: Ueber das Alpenglühen.
Herr Prof. Meister: Ueber die Pseudomorphosen vom
Rosenegg bei Ramsen.
12. Solothurn.
Naturforschende Gesellschaft in Solothurn.
Präsident: Her Error Ber Kanıı
Actuar : Bros Av Siznbe
role Binz:
Cassier : „ H. Rudolf, Verwalter,
Ehrenmitglieder: 4.
Mitglieder : 226.
Jahresbeitrag: JET.
Vorträge:
Herr Prof. J. Enz: Die Molekularkräfte in Flüssigkeiten.
Herr P. Felber, Gasdirector : Das Industriegas und seine
Verwendung.
Herr A. Mägis. Bankdirector: Die Silberkrisis.
Blern Dr202.Gresiv. Arzra Das Eisen im Blute.
Herr Prof. Dr. Barbieri, Zürich: Die Bekleidung in hygi-
einischer Beziehung.
Herr L. Wiswald, Zahnarzt: Krankheiten der Zelle.
‘ Herr U. Gyr. Forsttaxator: Das niedere Tierleben unserer
Flüsse. Seen und Teiche.
Herr E. Schatter, Stadtingenieur: Mitteilungen über
Wasserversorgung.
Herr Dr. L. Greppin, Director der Irrenanstalt Rosegg:
Die feinere Anatomie des centralen Nervensystems
und dessen krankhafte Veränderungen.
Herr Prof. W. Fluri: Die Physiologie der Sprachorgane.
Herr Prof. Dr. Fr. Lang: Die Bildungsweise der schweize-
rischen Seen.
Herr Prof. Dr. F. Zschokke, Basel: Das Brutgeschäft
der Tiere.
— 225 —
Herr Prof. Dr. Th. Studer, Bern: Die Renntierstation
zum Schweizersbild bei Schaffhausen.
Herr Prof. Dr. K. Meisterhans: Die Entwicklung der
Stadt Solothurn in historischer Zeit.
13. Tessin.
Società Ticinese delle Scienze Naturali.
Presidente : Sig. Dott. Giov. Ferri, prof. in Lugano.
Segret.-cassiere: Sig. Eug. Defilippis, in Lugano.
Membri: 30. — Tassa annuale Fr, 3.
Comunicazioni:
Sie. Dott. Calloni, Silv.: Struttura dello stomaco glan-
dolare nel Lagopus mutus.
— Distribuzione della Leptodora hyalına nel Ceresio,
— Evoluzione della foglia e del fiore di Jeffersonia
diphylla.
-- Struttura del seme di Naudina domestica.
— Note sulla flora del Camoghè,
— Distribuzione dei massi erratici e delle piante di origine
alpina, dall’ ima falda alla vetta del S. Salvatore e
d’Arbostora.
— L’autico laghetto glaciale di Morchino,
— Le lieniti xiloidi della Collino d’oro,
Sig. Dott. Ferri, Giov. Ondulazioni della superficie del
lago di Lugano, osservate il 13 febbrajo 1894, al
limnimetro a galeggiante della colonna meteorologica
di Lugano.
— 226 —
14. Thurgau.
Naturforschende Gesellschaft des Kantons Thurgau.
Präsident: Herr Prof. Dr. Cl, Hess.
Actuar : „ A. Schmid, Kantonschemiker.
Quästor: „ Prof. H. Wegelin.
Bibliothekar: , Zimmermann, Conservator.
Ehrenmitglieder : 13.
Ordentliche Mitglieder : UT.
Jahresbeitrag Fr. 5.
Vorträge:
a) An der Jahresversammlung in Frauenfeld.
Herr Prof. Dr. Müller- Thurgau, Director der landwirth-
schaftlichen Versuchsstation in Wädensweil: Die
Reinzüchtung von Hefe für die Most- und Wein-
gahrung.
b) Im naturwissenwissenschaftlichen Kränzchen in
Frauenfeld:
Herr Prof. Dr, Hess: Das Auer’sche Gasglühlicht.
Herr Prof. Dr, Stauffacher: Kernteilungsfiguren.
Herr Kantonschemiker Schmid: Die Anwendung der
Photographie zum Nachweise von Urkundenfälsch-
ungen.
Herr Zahnarzt Brodbeck: Embryologie und Histologie
der Zähne.
Herr Prof. Wegelin: Ein Kapitel aus der Botanik.
— 221 —
15. Wallis.
La Murithienne, Société valaisanne des
sciences naturelles.
Comité pour 1893 — 94:
Président : M. M. F, 0. Wolf, prof., a Sion.
Vice-president: M. Em. Burnat, a Nant sur Vevey.
Seeret.-caissier: M. Rev, Besse, prof. à l’école agr.
d'Ecône.
Bibliothécaire : M. Oggier, secr. au départ. milit.
à Sion.
Pour la rédaction du Bulletin:
M. M. F, 0, Wolf.
K. Jaccard, Aigle.
Fr. Trippet, Neuchâtel.
Pour les stations botaniques:
M. M. FE. 0. Wolf.
Dr. Beck, Montreux.
Em. Burnat.
Membres actils: 150.
Membres honoraires : 12!
Cotisation annuelle: Dekor
La XXXIV Reunion generale a eu lieu le 3 juillet
1894, à Bouveret, pour discuter les mésures a prendre
pour la réception des botanistes frangais, belges et suisses,
en vue de leurs excursions en Valais.
Nos bulletins, Fascicules XXI et XXII, qui paru-
rent en Mai 1894, contiennent les travaux suivants :
1/2. Frey-Gessner, E. Tables analytiques pour la
déterminalion des hymenoptères du Valais.
VI
+
) =]
+
RO
. Excursion en 1892 au lac de Tanev et sur le Gram-
mont :
A. Schardt Hans. Note sur la structure géologique
de la chaine du Grammont et des Cornettes de
Bise (avec un profil).
B. Wolf F.-0. Discours d'ouverture de la séance
de Vouvry.
C. Wolf F.-0. Plantes intéressantes de la contrée
de Vouvry et du bassin du lac de Tanev.
Jaccard H. Notes sur la flore valaisanne. Cor-
rections et additions.
. Cornaz D' père, Souvenir d’une excursion botanique
en 1842.
. Besse Maurice. Formes ou stations nouvelles de
Potentilles.
. Besse Maurice. (uelques Alchimilles du Valais.
de Jaczewski A. Florule eryptogamique d’Eeöne.
9. Burnat E.. Besse M. et Wolf F.-0. Herborisation
+
au Sanetsch.
Wolf F.-0. Nos stations botaniques. Rapport pour
l’anée 1892.
Wolf F.-0. Rapport sur les travaux faits en 1892.
Wolf F.-0. Rapport sur les travaux exécutés en 1893,
Duflon, XXXIIme Réunion de la Murithienne, à
Vouvrv.
Besse M. XXXIIH® Réunion de la Murithienne, à
Sion,
HG
16. Waadt.
Société vaudoise des sciences naturelles.
Président: MM. Nicati, A,, pharm., Palud.
Vice-président : Palaz, A., prof., Croix-Rouges.
Gonin, L., ing., Avenue Davel.
Membres du Comité: | Gauthier, L., chef de service, Caroline.
| Rey, (Gustave.
Secret. de la Société: Wilczek, E., prof., Musée botanique.
Bibliothécaire : Mayor, L., prof., Boulevard industriel.
Editeur du Bulletin: Roux, F., Direct’ de l’Ecole industrielle.
Gaissier: Pelet, L.. prof. Boulevard industriel.
Vérificateurs : Dapples, colonel, la Vuachère.
Chenevière.
Rosset. Directeur,
Membres ordinaires au I Juillet 1894: 230.
he ubresthonoratre Re 0200 0.200750.
Nembres ementes e a 2.
Cotisation annuelle des membres lausannois les. 9.
fa 3 forains NO
Pendant l'exercice 1893/94 la Société a siege 17 foïs
et a entendu les communications suivantes :
M. Aubert, prof. Fleurs anomales chez les Saules. —
La flore de la Vallée. |
M. Blanc, prof, Recherches sur la fécondation de l'œuf
de la truite des lacs. — Faune pelagique du lac
Léman. |
M. Brunner, prof, Les travaux du laboratoire de chimie
de l’université de Lausanne.
M. Bugnion, prof. Recherches sur le développement
des Célaciens,
M. Bührer, pharmacien. Observations thermométriques
dans les cours d'eaux des environs de Montreux.
M. Canderav. Sur une horloge éléctrique.
M. Chuard. Les vins cassés.
M. F. Corboz. Contributions à l'étude de la flcre ery-
ptogamique suisse.
M. H. Dufour, prof. Quelques observations sur la fluo-
_ rescéine. — Le climat de Lausanne d’après 20 ans
d'observations.
M. J. Dufour, prof. Présentation d’une collection de
raisins panachés.
M. Forel, prof. Les seîches du lac de Lugano et un
nouvel appareil permettant de les mesurer. Sur l’âge
des lacs. — Sur quelques plantes acquatiques du lac
Léman. — Présentation d’un travail de M. G. du
Plessis sur quelques espèces de la faune des eaux
souterraines trouvées dans la région littorale du lac
Léman. — Les aegagropiles du Léman. — Traits de
feu accompagnant l’image du soleil réflechi par la
surface des eaux. — Les rapports entre es lacs
de la Vallée et la source de l’Orbe. — Chimie des
eaux du Léman, — L’Unio turmidus à Morges.
MM. Fore! et Golliez, prof. Rapport preliminaire sur
la question des eaux de l’Orbe. Expériences sur
la coloration des eaux de l’Orbe.
M. Gander. Une glaciaire naturelle du Jura.
M. H. Golliez, prof. Structure geologique de la Dent
de Morcles. — Geologie et hydrologie souterraines de
la Vallée.
M. Guillemin, ing. Sur la traction des tramways en
pays accidente.
M. Dr. Paul Jaccard. Un herbier de J. J. Rousseau.
Sur l’embryologie des Gnetacées. — Présentation de
pommes-de-terre portant des tubercules aëriens.
— 231 —
M. Killian, prof, à Grenoble. Comparaison des différents
niveaux du Néocomien de la Provence au Jura.
M. J. C. Kool, ing, Correction de l'équation de Clausius
par l’attraction moléculaire.
M, Dr. Kunz-Krause. privat-docent, Sur le Mäte et la
Fabiana imbricata.
M. Maillard, prof. Contributions à l’etude du probleme
cosmogonique.
M. Abactinet. Sur l'application du drainage.
MM, Martinet et Paccaud, Le rôle de VAzi dans
Vindustrie fromagere.
M. Palaz, prof. l’Utilisation des forces motrices du lac
de Bret pour l'installation de force électrique et la
fourniture d'eau potàble et industrielle a Lausanne,
M. Paris, Sur une rareté fossile. — Phénomène d’hiber-
nation chez les plantes,
M. Ls, Pelet, fils Procédés de préparation du chlore,
M. Piccard, prof. Sur les eaux de la Vallée de Joux.
M. Renevier, prof. Sur les fouilles trouvées au lac de
Bret. — Les lignites de Grandson. — Note post-
hume au Dr. Maillard sur un gisement de Purbeckien
au Salève. — Présentation d’une carte géologique du
Mexique. — Notice sur le musée géologique de Lau-
sanne. — Nouvelles acquisitions du musée géologique.
M. Robert, chimiste. Mémoires imprimées et manuscrits
originaux de Samuel Baup. — Présentation de quarz
hematoïde bipyramidé et maclé de la collection Baup.
— Observations sur les lueurs crépusculaires,
M. Schardt, prof. Photographies d’un affleurement de
flysch sur les bords du lac de Thoune. — Nouvelles
observations sur la structure géologique de la D' du
Midi.
M. Seiler, chimiste cantonal. Ktude critique sur l’ana-
lyse des beurres.
M. Wilczek, prof. Presentation de photographies d’arbres
exotiques de Lausanne. — Remarque sur l’origine et
la géographie botanique de la flore du Jura.
17. Zürich.
Naturforschende Gesellschaft in Zürich.
Vorstand seit 25. Juni 1894.
Präsident: Herr Prof, Dr. Kleiner,
Vice-Präsident : „oe Prof. Ritter
Quästor : „ Dr. Kronauer,
Actuar : „ Prof. Dr. Werner.
Bibliothekar: Prof VDrENHs&Schmze
Beisitzer: „pre Dia, Bunge,
MERO RIDE audio)
Ehrenmitglieder: To
Korrespondirende Mitglieder : 6.
Ordentliche Mitglieder: 218.
Jahresbeitrag für Stadtbewohner: Fr. 20.—.
für Auswärtige: Mn:
27
Vosträge und Mitteilungen im Berichtsjahre 1893/94.
Herr Dr. E. J. Constam: Vorweisung und Erläuterung:
eines neuen Apparates zur Bestimmung von Ver-
brennungswärmen und Heizwerten.
Herr Prof. Dr. C. Cramer: Referat über die posthume
Arbeit von C. v. Nägeli: Ueber oligodynamische Er-
scheinungen in lebenden Zellen.
— 233 —
Herr Prof. R. Escher: Mitteilungen über eine amerika-
nische Reise.
Herr Ingenieur Gentilli: Ueber die automatische Registri-
| rung der Sprache (Demonstration).
Herr Prof. A. Heim: Ueber das absolute Alter der Eis-
zeit.
Herr Prof. Dr. C. Keller: Das Verhältnis der Süsswasser-
fauna zur Meeresfauna (Demonstration).
Herr Prof, Dr, A. Kleiner: Ueber den Sitz der Blectri-
eität in Condensatoren.
Herr Dr. Messerschmitt: Ueber Lothabweichungen längs
des Jura,
Herr Dr. Med. W. Schulthess: Mess- und Zeichnungs-
instrumente zu anthropometrischen und anatomischen
Zwecken (Demonstration).
Herr Prof, Dr. E. Schulze: In wie weit stimmt die
chemische Zusammensetzung des Pflanzenkörpers mit
demjenigen des tierischen Körpers überein und in wie
fern gleicht der pflanzliche Stoffwechsel dem tierischen ?
Herr Dr, M. Standfuss: Die Beziehungen zwischen Färb-
ung und Lebensgewohnheiten bei den Schmetterlingen
(Demonstration),
Herr Apotheker F. Weber: Mitteilungen über Chewing gum.
Herr Prof. Dr. A, Weilenmann: Necrolog auf Prof,
Dr. R. Wolf,
Herr Prof. Dr. A. Werner: Ueber die Constitution an-
organischer chemischer Verbindungen,
Nenjahrsblatt.
Herr Prof. J. Jäggi: Die Blutbuche zu Buch am Irchel.
EME
EHEN
Rudolf Wolf.
Durch den Hinschied von Professor Rudolf Wolf
in Zürich (gestorben den 6. Dezember 1893) verlor die
schweizerische Naturforschende Gesellschaft ein Mitglied,
das ihr über ein halbes ‚Jahrhundert, nämlich seit 1835
angehörte und dem sie eminente, in uneigennützigster
Weise geleistete Dienste zu verdanken hat und daher ein
bleibendes Andenken bewahren wird. Im Hinblick auf
die schon mehrfach erschienenen Nekrologe über den hoch-
verdienten Verstorbenen, unter welchen namentlich der
ausführliche von Professor Weilenmann in der Vierteljahrs-
schrift der Zürcher Naturforschenden Gesellschaft, Jahr-
sang 1894, publizierte eine weite Verbreitung gefunden
haben dürfte, kann sich der Unterzeichnete auf einen
kurzen Lebensabriss und das Hervorheben derjenigen
Zweige der Tätigkeit Wolfs beschränken, die in engerer
Beziehung zu den Bestrebungen der schweizerischen
Naturforschenden Gesellschaft stehen.
Rudolf Wolf wurde zu Fällanden (Kt. Zürich) als
zweiter Sohn des dortigen Pfarrers Johannes Wolf am
7. Juli 1816 geboren. Hier auf dem Lande verbrachte
er elf Jahre seiner Jugendzeit, den ersten Unterricht von
seinem Vater empfangend. Als dieser im Juni 1827
starb, zog die hinterlassene Familie in ihre Heimat-
gemeinde Zürich, Hier besuchte der junge Rudolf von
— 298 —
1828-1830 die sogenannte Kunstschule und hatte bald
das Glück, in dem Mathematiker und Astronomen
J. C. Horner (dem späteren Hofrat) einen Gönner und
väterlichen Berater zu finden. Dieser hatte die grosse
Begabung des jungen Wolf für die mathematischen Dis-
ziplinen bald erkannt und förderte dessen Studien nach
Kräften. Bis 1833 war dann Wolf Schüler des tech-
nischen Instituts, des Vorläufers der Industrieschule als
Abteilung der Zürcher Kantonsschule. wo sein Haupt-
lehrer der bekannte Gräffe war. Hier lernte er auch
Joh. Wild, den tüchtigen Topographen kennen, mit dem
er in unzertrennlicher Freundschaft verbunden blieb
und der ihm vor kurzem ins Grab folgte. 1833 wurde
die Zürcher Universität gegründet. Wolf bezog dieselbe
als junger Student und besuchte die Vorlesungen über
Mathematik bei Gräffe und Raabe, über Physik bei
Mousson und diejenigen über Astronomie beim Topo-
graphen Eschmann. Im Herbste 1834 finden wir ibn
zusammen mit Wild als Gehülfen Eschmanns an dessen
Verifikation der Aarberger Basismessung beteiligt. Im
Jahre 1836 begab sich Wolf zur Vervollständigung seiner
Studien ins Ausland und zwar zunächst nach Wien, wo
er bei Littrow eine sehr wohlwollende Aufnahme fand.
Diesen anregenden Lehrer behielt er zeitlebens in pietät-
vollem Andenken. Hier entstand seine litterarische Erst-
Iingsarbeit „Beitrag zur Theorie der Curven zweiten
Grades‘. Von Littrow mit den besten Empfehlungen ver-
sehen, wandte er sich im Frühjahr 1838 nach Berlin zu
Enke, dem berühmten Astronomen, besuchte daneben
aber auch die mathematischen Vorlesungen bei Dirichlet
und Steiner. Mit lezterem, dem Landsmann. trat er in
regen und intimen Verkehr. Dass er zum eifrigen An-
hänger der neuen Auffassung der Geometrie wurde, geht
dentlich aus den geometrischen Arbeiten hervor, die er
A
in den nächsten Jahren publizierte. Im Herbste 1838
reiste er über Göttingen, Bonn und Brüssei nach Paris.
An ersterem Orte wurde er von Gauss sehr freundlich
empfangen, und in Bonn verkehrte er mehrfach mit
Argelander. Dagegen entsprachen der Aufenthalt in Paris
und die Besuche bei Arago Wolfs Erwartungen nicht ganz;
er sah sich dort fast ausschliesslich auf Privatstudien an-
gewiesen. Im Dezember reiste er dann über Genf, wo
er noch Alfred Gautier besuchte, nach Hause zurück
und traf am letzten Tage des Jahres bei den Seinigen
ın Zürich ein. Hier fand er vorübergehende Beschäf-
tigung als Gehülfe Eschmann’s bei dessen geodätischen
Arbeiten, dann auch als Vikar für seinen früheren Lehrer
Griffe. Da sich indessen ein definitives Amt in seiner
Vaterstadt für ihn nicht zeigen wollte, so übernahm er
gerne eine ihm in Bern an der neugegründeten dortigen
Realschule angebotene Lehrstelle für Mathematik und
Physik, die er im Oktober 1839 antrat und in welcher
er sich rasch die allgemeine Achtung der Behörden und
Schüler erwarb. Bald entfaltete er auch neben der
Schule eine rege wissenschaftliche Tätigkeit und brachte
namentlich in die bernische Naturforsehende Gesellschaft,
deren Sekretär er 1841 wurde, neues Leben. Zugleich
fand nun Wolf auch Gelegenheit, der allgemeinen Schwei-
zerischen Naturforschenden Gesellschaft seine ersten
Dienste zu leisten durch Ordnung ihres Archives und
ihrer Bibliothek, deren Besorgung der bernischen kanto-
nalen Gesellschaft übertragen war. Im Jahre 1843
wurde der von Wolf ausgearbeitete Katalog publiziert.
Die litterarischen Produkte, die ihm bei dieser (relegen-
heit durch die Hände gingen. fanden bei Wolf indessen
eine eingehendere Verwertung, als man sie sonst von
Archivaren und Bibliothekaren erwarten darf. Sie wurden
für ihn eine reiche Fundgrube für historische Forschungen
li
in den mathematischen Wissenschaften. für die er schon
in der Studienzeit eine Vorliebe gefasst hatte und die
seiner gesamten, so langen und fruchtbaren Tätigkeit
ein ganz bestimmtes Gepräge verliehen. Schon in den
ersten Jahrgängen der 1843 gegründeten ..Mitteilungen
der. bernischen Naturforschenden Gesellschaft“. deren
Redaktor er war, hat Wolf angefangen. das gesammelte
Material als sogenannte ..Notizen zur (Geschichte der
Mathematik und Physik in der Schweiz“ zu publizieren.
Dasselbe wurde später vervollständigt und das 1858 —62
erschienene Werk „Biographien zur Kulturgeschichte der
Schweiz‘ lest Zeugnis von dem Bienenfleiss Wolf's ab.
Hier findet sich aus den weitschichtigen Originalquellen
alles zusammengetragen, was über das Leben und die
Arbeiten derjenigen unserer Vorfahren zu ergründen war,
die an dem Aufbau der mathematischen und naturwissen-
schaftlichen Disziplinen mitgeholfen haben. Den Anteil
unseres kleinen Landes an einem der bedeutendsten
Zweige menschlicher Kulturarbeit klarzulegen. war em
patriotisches Unternehmen, zu dem er sich berufen fühlte
und für dessen Durchführung ihm das Vaterland Dank
schuldet. Indessen beschränkte sich Woif während seines
Berner Aufenthaltes nicht auf die litterarische und die
Lehrtätigkeit an der Schule. Die schon 1839 beabsichtigte
Habilitation an der Berner Hochschule stiess bei den Be-
hörden zwar zunächst auf Widerstand. da ..bereits sechs
unbeschäftigte Docenten in der Mathematik vorhanden
seien“. Trotzdem waren die mathematischen Privatkurse,
die Wolf gab, gut besucht. im Jahre 1847 übernahm
er als Nachfolger Trechsels die Leitung der Sternwarte
und wurde zum besoideten Docenten für Mathematik und
Astronomie an der Hochschule ernannt. Die Sternwarte
war nun allerdings ein Institut, das seinen Namen kaum
verdiente und Wolf war daher darauf angewiesen, seine
— 24l —
Tätigkeit auf derselben den vorhandenen. sehr be-
scheidenen Mitteln anzupassen. Ein glücklicher Zufall
führte ihn auf die Beobachtung der Sonnenflecken, die
er nun in systematischer Weise und mit staunenswerter
Konsequenz bis an sein Lebensende durchführte. Das
besondere Interesse, das er dem Phänomen der Flecken-
bildung auf der Sonne schenkte, datiert freilich erst aus
dem Jahre 1852, d. h. der Zeit, wo er sozusagen gleich-
zeitig mit Sabine und Gautier auf die merkwürdige
Coincidenz der Periode der Sonnenfleckenhäufigkeit mit
derjenigen der Deklinationsvariationen der Magnetnadel
aufmerksam wurde. Teilte er sich mit den erwähnten
beiden Gelehrten in das Verdienst der Entdeckung dieses
Zusammenhanges, so fiel ihm dagegen dasjenige des
Nachweises. dass sich der Parallelismus der beiden
Perioden rückwärts so weit verfolgen lasse, als überhaupt
Variationsheobachtungen vorhanden waren, allen zu. Da
durch diese Entdeckung die Periodicität in dem Auftreten der
Sonnenflecken eine erhöhte Bedeutung gewann, so scheute
Wolf auch keine Mühe, durch Verwertung aller Sonnen-
fleckenbeobachtungen. welche in der Litteratur aufzu-
treiben waren und die in allen möglichen Bibliotheken
zusammengesucht werden mussten, die mittlere Dauer
einer Sonnenfleckenperiode (11'/s Jahre) und die Epochen
der Maxima und der Minima rückwärts bis zu der Ent-
deckung der Sonnenflecken durch Fabricius (1610) fest-
zustellen. Dies war freilich erst die Frucht einer lang-
jährigen Sammelarbeit, über die er hauptsächlich in
seinen „Mitteilungen über Sonnenflecken‘ und ..Astro-
nomische Mitteilungen“ regelmässig referirte.
Die erwähnte Entdeckung, welche Wolf rasch zum
berühmten Forscher machte, brachte ihm auch im Vater-
lande die verdiente Anerkennung. Die Universität Bern
ernannte ihn zum Ehrendoktor, und die Behörde über-
16
A
trug ihm die Professur der Mathematik. Ein weiterer
Erfolg aber bestand darin, dass er im Frühjahr 1855
als Nachfolger Raabe’s zum Professor der Mathematik
am obern Gymnasium in Zürich berufen und ihm der
Lehrstuhl für Astronomie am neugegründeten eidgenös-
sischen Polytechnikum übertragen wurde.
Mit der Übersiedlung in die Vaterstadt rückte Wolf
seinem Ziele, sich ganz seinem Spezial- und Liebiingsfache
widmen zu können, näher. Anfangs zwar standen ihm
auch in Zürich auf der kleinen Privatsternwarte, auf
welcher früher Horner und Feer beobachtet hatten, nur
allzu bescheidene Hülfsmittel für seine Lehrtätigkeit zur
Verfügung und erst 1859 gelang es ihm, auf Grund einer
Schenkung der Kunz’schen Erben zu Gunsten des Baues
einer Sternwarte, die Behörden zu einem Neubau zu
bewegen. Im Verein mit Semper schuf dann Wolf als
designierter Direktor in den Jahren 1861—64 die aller-
dings nicht grosse, aber originelle und gut eingerichtete
Anstalt. die ihm so lange als ersehntes Ziel vorgeschwebt
hatte. Im Laufe des Frühjahrs und Sommers 1864
wurde das Institut bezogen und im August desselben
Jahres der damals in Zürich tagenden schweizerischen
Naturforschenden Gesellschaft vorgewiesen. Dasselbe bot
nun Wolf bis an sein Lebensende ein bleibendes Domizil
und eine Stätte reicher. friedlicher und stiller Geistes-
arbeit. Um sich mehr auf sein eigentliches Fach kon-
zentrieren zu können, resignierte Wolf schon 1861 auf
seine Lehrstelle am Gymnasium; nahmen ihn doch ausser
seinem speziellen Amte noch andere Zweige wissen-
schaftlicher Thätigkeit mehr oder weniger in Anspruch.
Gleich beim Eintritt in den Lehrkörper des Polytechnikums
war ihm, in Würdigung seiner ausgedehnten litterarischen
Kenntnis der mathematischen Disziplinen, auch das Biblio-
thekariat dieser Anstalt übertragen worden. Sodann be-
Ce
u di
— 243 —
sorste er die Redaktion der 1856 gegründeten Viertel-
jahrsschrift der Naturforschenden Gesellschaft in Zürich,
deren weite Verbreitung im Auslande jedenfalls zum
grossen Teil sein Verdienst ist. Dieselbe enthält ausser
den regelmässig erscheinenden ,,Astronomischen Mit-
teilungen“ noch eine sehr grosse Zahl Arbeiten, nament-
lich eine Menge kulturhistorischer Notizen aus seiner
Feder. Sowohl das Bibliothekariat des Polytechnikums,
als die Redaktion der Vierteljahrsschrift behielt er bis
an sein Lebensende bei.
Daneben widmete Wolf noch als Leiter zweier grosser
wissenschaftlicher Unternehmungen, weiche der Schwei-
zerischen Naturforschenden Gesellschaft überbunden wur-
den, dem Lande in ausgedehntem Maasse und in un-
eigennützigster Weise langjährige, wertvolle Dienste. Im
Jahre 1861 wurde nämlich die Schweiz eingeladen, an
der projektierten grossen mitteleuropäischen Gradmessung,
für welche der eminente preussische Geodät General
Baeyer ein Programm entworfen hatte, sich zu beteiligen.
Die schweizerische Naturforschende Gesellschaft, welcher
die Sache zur Begutachtung überwiesen war, befür-
wortete lebhaft die Beteiligung der Schweiz an dem
Unternehmen und wählte aus ihrem Schosse eine Kom-
mission, der die Anfgabe zufiel, die in unserm Lande
mit Bundesmitteln auszuführenden bezüglichen Arbeiten
zu leiten. Wolf wurde Präsident dieser geodätischen
Kommission, half als solcher mit an der Organisation
der geodätischen Vermessungen, welche vor allem die
Verifikation der bereits vorhandenen Triangulation zum
Zwecke hatten, sowie an der Anordnung eines ausge-
(lehnten Präzisionsnivellements, griff daneben aber auch
selbsttätig in den astronomischen Teil der Arbeit ein,
welcher in der Bestimmung der Coordinaten der Haupt-
stationen, namentlich der Observatorien bestand.
244 —
Als Einleitung zu den Publikationen der Kommission
gab er 1879 die „Geschichte der Vermessungen in der
Schweiz‘ heraus, in welcher er, seine reichen historischen
Kenntnisse verwertend, ein übersichtliches Bild der Ent-
wicklung der gesamten Kartographie und geodatischen
Arbeiten in der Schweiz schuf. Er blieb Vorsitzender
der Kommission bis zu seinem Tode und leitete ihre
Verhandlungen stets mit grossem Takt.
Noch intensiver als an den geodätischen Arbeiten
betätigte sich Wolf an einer zweiten grossen. ebenfalls
der schweizerischen Naturforschenden Gesellschaft anfangs
der sechsziger Jahre übertragenen nationalen Aufgabe, näm-
lich an der Organisation eines einheitlichen Systems von
meteorologischen Beobachtungen, welches bestimmt war,
das 1823 durch dieselbe Gesellschaft geschaffene, aber
mangels finanzieller Hülfsmittel und einheitlicher Leitung
schon in den dreissiger Jahren eingegangene Stationsnetz
auf breiterer Basis wieder ins Leben zu rufen, und für
welches nun die Bnndesbehörden eine Subvention in
Aussicht stellten. Wolf wurde anfänglich als Mitglied
in die 1861 von der schweizerischen Naturforschenden
Gesellschaft bestellte meieorologische Kommission ge-
wählt, welche die organisatorischen Arbeiten mit grossem
Eifer und unermüdlicher Ausdauer bei verhältnissmässig
recht bescheidenen finanziellen Mitteln durchführte. Für
die Sammlung, Sichtung und Publikation des Beobach-
tungsmaterials wurde die Meteorologische Centralanstalt
geschaffen, die ihr Domizil auf der neuen eidgenössischen
Sternwarte erhielt und unter die Direktion ihres Vor-
stehers, d. h. Wolfs, gestellt wurde. Als dann Mousson
1865 vom Präsidium zurücktrat, wurde dieses Wolf über-
tragen und ihm als Mitglieder eines engern Comités
Plantamour und Charles Dufour beigegeben. Bis 1880
leitete Wolf nun in selbstloser Hingabe das Stationsnetz,
sowie die Ceniralanstalt und ihre Publikation, die ,,Schwei-
zerischen meteorologischen Beobachtungen“. Die Arbeiten
selbst wurden successive von einer Reihe Assistenten
besorgt. Als letzter derselben funktionierte seit 1871
mit ein bis zwei Gehülfen der Verfasser dieser Zeilen,
dem 1876 auch das Sekretariat der Kommission über-
tragen wurde. Als nach und nach an die meteorolo-
gischen Beobachtungen .neben der wissenschaftlichen Be-
deutung, die für die Naturforschende Gesellschaft zunächst
allein in Betracht kamen. sich auch praktische Interessen
knüpften und namentlich die Veröffentlichung täglicher
Witterungsberichte, die successive in allen civilisierten
Staaten eingeführt wurden, auch in unserm Lande an
Hand genommen werden musste. erhielt die Central
anstalt ein anderes, mehr öffentliches Gepräge, sowie ein
wesentlich ausgedehnteres Arbeitsfeld. und es zeigte
sich wünschenswert, dieselbe zu erweitern und zum
Bundesinstitut zu erheben. Es ist nun für Wolf sehr ehrend,
dass er, obwohl ein konservativer Charakter, dem Re-
organisationsprojekt nicht entgegentrat, vielmehr es be-
filrwortete, und als es dann gemäss dem Bundesbeschluss
vom 23. Dezember 1880 zur Ausführung gelangte,* ein-
sichtig genug war, von der direkten Leitung des Instituts,
die nicht mehr als Nebenamt besorgt werden konnte,
sondern, wie vorauszusehen war, einen Fachmann voll
beschäftigen musste, zurückzutreten. Immerhin leistete
er der Meteorologie noch bis zu seinem Ende weitere
Dienste als Vicepräsident der neuen 1881 vom Bundesrat
sewählten eidgenössischen meteorologischen Kommission.
Neben den schon besprochenen litterarischen Leis-
tungen Wolfs sind noch hervorzuheben seine „Geschichte
* Siehe Verhandlungen der schweizerischen. Naturforschenden
Gesellschaft in Aarau 1881, pag. 103—111.
— 246 —
der Astronomie‘ sowie sein „Handbuch der Astronomie,
ihrer Geschichte und Litteratur“. Erstere erschien 1877
als sechszehnter Band des von der historischen Kom-
mission der bayerischen Akademie der Wissenschaften
herausgegebenen Sammelwerks ‚Geschichte der Wissen-
schaften in Deutschland‘. Letzteres, in vier Halbbänden
1890—93 erschienen, war eine Umarbeitung seines Hand-
buchs der Mathematik, Phvsik, Geodäsie und Astronomie
(1869/72). das seinerseits die detaillierte Entwicklung des
reichen, aber in äusserst knappe Form zusammenge-
drängten im „Taschenbuch“ enthaltenen Stoffes gab, wel-
ches in erster Auflage schon von 1852 datiert. In seinem
Schlusswerke, dem eben erwähnten Handbuch, finden
wir die Frucht des ein halbes Jahrhundert hindurch mit
unverdrossenem Eifer gepflesten Studiums und eines er-
staunlichen Sammelfleisses. In nicht wenigen Kapiteln
des Werkes war Wolf in der Lage, dem Leser höchst be-
deutsame Resultate eigener Forschungen zu geben. Wir
erinnern dabei nur an die Ergebnisse seiner Studien über
ältere astronomische Instrumente, über die Entwicklung
der Trigonometrie und die Erfindung der Logarithmen,
wobei es ihm zur nicht geringen Freude gereichte, die
grossen Verdienste unseres Landsmannes Jost Bürgi
ans Licht zu ziehen*. Es ist wahr, und man darf das er-
wähnen ohne ihm zu nahe treten, dass Wolf sich in
seinen historischen Studien auf die Ermittlung der That-
sachen beschränkt hat und dass eine philosophische Ver-
tiefung in den Gegenstand nicht seine Sache war. So
mag man wohl in seiner Geschichte der Astronomie bei der
Ein vollständiges Verzeichnis von Wolfs Publikationen hat
Herr Prof. Weilenmann seinem oben erwähnten Nekrolog beigefügt,
v. Vierteljahrsschrift der Naturforschenden Gesellschaft in Zürich.
59. Jahrgang (1894) pag. 34—64.
RAN.
Darstellung und Behandlung der Probleme von allgemeinem
Interesse den kulturhistorischen Hintergrund vermissen.
Allein Wolfs Natur, die schlichte, einfache, jeden Prunk
meidende Art seines Wesens prägt sich auch in seinen
litterarischen Produkten aus. Er beschränkte sich in
seinen, in knapper, präciser Form gegebenen Darstellungen
immer ganz auf die Sache selbst, teilte das Tatsächliche
möglichst vollständig mit, hielt zwar oft mit der Kritik
nicht zurück, vermied aber Reflexionen, die über den
Kreis des behandelten Gegenstandes hinausreichten. In
Anbetracht, dass Wolfs Bildungsgang nicht auf huma-
nistischer Basis ruhte. dass er die Kenntniss der alten
Sprachen, die sich bei seinen historischen Studien sehr oft
als notwendig erwiesen hatten, sich also, soweit möglich,
mühsam erwarb, wird man seine eminenten historisch-
litterarischen Leistungen eher bewundern müssen als be-
mängeln dürfen. Wie seine schriftlichen Arbeiten, so
war auch sein mündlicher Vortrag beim Unterricht knapp,
aber gründlich und klar, ohne das Beiwerk von Phrasen.
Das Privatleben Wolfs floss, nachdem er das Ziel seiner
Wünsche erreicht und sein festes Domizil auf der neuen
Sternwarte hatte, äusserst friedlich, ruhig, einfach und
regelmissig dahin. Das langjährige friedliche Zusammen-
leben mit Mutter und Schwester — sein älterer Bruder
Johannes starb schon 1839 — von welchen er die erstere
(geb. 1780) hochbetagt, Ende 1867, die letztere, Elisabeth
(geb. 1804), im Jahre 1881 verlor, liess das Bedürfniss
zur Gründung einer eigenen Familie nicht hervortreten,
und so blieb er unverheiratet, sein Leben ganz der Ar-
beit weihend. Damit soll nicht gesagt sein, dass er sich
nicht die jedem Menschen so nötige Erholung gönnte.
Diese fand er einerseits jeweils in einer gemütlichen
Abendstunde unter Freunden und nähern Bekannten,
anderseits bei den regelmässig im Spätsommer unter-
— 248 —
nommenen Wanderungen nach ihm lieb gewordenen
Orten des Vaterlandes, bei welchen er das Berner Ober-
land besonders bevorzugte. Hier in Gottes freier Natur
entfaltete sich sein tiefes und doch mit fröhlichem Humor
gesegnetes Gemüt am schönsten, und wer das Glück
hatte, sein Begleiter zu sein, wird die köstlichen Stunden.
die er in näherem Umgang mit ihm, dem hochverehrten
Freund und Lehrer, zugebracht hat, nicht leicht vergessen.
Wolf war in jeder Beziehung ein vortrefflicher Charakter,
friedfertig, neidlos, einfach und bescheiden, ein biederer
Eidgenosse. Seine ungekünstelte Herzlichkeit, sein um-
begrenztes Wohlwollen, seine überall zu Tage tretende
Ruhe und Herzensgüte waren nur der natürliche Ausfluss
seines harmonischen und durchaus reinen Wesens. Einer
solchen Natur konnte auch die echt christliche Eigen-
schaft der Wohltätigkeit nicht abgehen. Wolf tat viel
Gutes im Stillen und half manchem seiner Schüler über:
die Schwierigkeiten des Lebens hinweg. Er hatte alle
Zeit eine offene Hand auch für ihm Fernstehende, wenn
sie ihm der Hülfe würdig schienen. Freigebig bedachte
er in seinem Testament die gemeinnützigen Anstalten
seiner Vaterstadt. Seiner eigenen Schöpfung, der Zürcher
Sternwarte wendete er allerdings, wie naheliegend, den
Hauptteil seiner Hinterlassenschaft und seine höchst wert-
volle Bibliothek zu. Ernstlich erkrankt war Wolf nur
einmal, im Jahre 1872, offenbar infolge von Ueberan-
strengung, doch erholte er sich damals ziemlich rasch
wieder vollständig. Im Sommer 1893 erlitt er beim
Abstieg vom Rigi einen Schwächeanfall, der ihn an die
Hinfälliskeit alles Irdischen mahnen mochte. Seitdem
machten sich Atembeschwerden geltend, die von Mitte
November an immer mehr zunahmen. In den ersten
Tagen des Dezember trat eine Brustfellentzüudung hinzu,
die seinen Zustand sofort als bedenklich erscheinen liess.
— 249 —
Am 6. Dezember 1893 mittags 12 Uhr schied der edle
Mensch aus diesem Leben. Wie um den teuren Ent-
schlafenen zu begrüssen, leuchtete das Gestirn, mit dem
er sich so lange beschäftigt hatte, die liebe Sonne, so-
wohl bei seinem Hinschied, als bei seinem Leichenbe-
gangnis freundlich hernieder. Der feierliche Leichenzug,
die zahllosen Beileidsbezeugungen und die ergreifenden
Reden bei der Bestattung legten Zeugnis dafür ab, dass,
indem wir Rudolf Wolf zum Grabe geleiteten, das Vater-
land einen seiner besten Söhne, die Wissenschaft einen
ihrer eifrigsten Jünger verloren hatte.
Sein Andenken bleibe uns teuer.
R. Billwiller.
Jean-Charles Galissard de Marignac
par
E. Ador.!)
Jean-Charles Gallisard de Marignac naquit a Genève
je 24 avril 1817. Il descendait d’une famille noble du
Languedoc, qui s’etait réfugiée dans nos murs au XVIII
siécle. Son père, Jacob de Marignac. remplit de hautes
charges dans la République: il fut juge A la Cour de
Justice pendant six ans et Conseiller d’Etat pendant quinze
ans.
De bonne heure Charles Marignac montra du goùt
pour les mathématiques, qui plaisaient a son esprit clair
et methodique. Après avoir suivi dans sa ville natale les
cours de l’Académie. il entra à l'École Polytechnique de
Paris; deux ans après, en 1835, il en sortait avec le
premier rang: de 1837 à 1839, il étudia à l'École des
Mines.
Le jeune ingénieur se sentait de plus en plus attiré
vers les études de chimie: il passa l'hiver de 1840 à
Giessen, dans le laboratoire de Liebig. Le gouvernement
français ne voulut point laisser s'éloigner un savant qui
s'était déjà fait connaître par de si brillants débuts. Brong-
niart vint le chercher en Allmagne, et lui offrit une place
! Extrait des Archives des sc. Phy. et nat. XXXII p. 5.
—- 251 —
à la manufacture de Sèvres, en remplacement de Mala-
guti, mais Marignac ne l’occupa que pendant six mois.
Genève, qui n’avait point oublié les mérites de l’ancien
étudiant de l’Académie, le rappelait dans ses murs lui
proposant la chaire de chimie occupée, jusqu’alors par M,
Delapanche. La paie offerte était modeste, très modeste,
la position modeste aussi. Marignac n’hésita pas; renon-
cant sans regret à un avenir qui s’annoncait brillant, il
préféra aux honneurs qui l’attendaient en pays étranger.
la fonction d’humble professeur dans sa ville natale. Il
se montrait fidèle aux principes de devoir et de désinté-
ressement qui l'ont guidé pendant toute sa carrière
Il fut nommé professeur de chimie en 1841, de mi-
néralogie en 1845, et il enseigaa sans interruption jusqu'à
la fin de l’année 1878, où l’état de sa santé le forca à
donner sa démission, En dehors des ses heures de cours
il travaillait à son laboratoire sans trêve ni repos, ne se
préoccupant ni du médiocre aménagement des locaux ni
de leur humidité, ni de la lumière souvent insuffisante.
Marié en 1845, c'est à peine s’il consent à s’eloi-
gner pendant quelques jours de son laboratoire; il em-
porte chaque matin un petit pain qu'il dévore à la hâte,
ne pouvant se décider à interrompre ses travaux au milieu
du jour. Il paie de sa poche une foule d'instruments; les
frais de laboratoire sont entièrement à sa charge. Rien
ne saurait le détourner de ces patientes investigations,
Il voudrait être ignoré et oublié de tous, et cependant
on loublie si peu qu’Arago en 1841 lui écrivait au nom
de l’Académie des Sciences, sollicitant son concours pour
la fixation de la composition de l’air.
Pendant 31 ans il fit partie du comité de rédaction
de la Bibliothèque universelle, Archives des sciences phy-
siques et naturelles, fut plusieurs fois doyen de la Faculté
des Sciences, mais il refusa toujours d’être nommé recteur
degno ar
de l'Académie. Il avait l’effroi de toutes les positions hono-
rifiques, de tout ce qui pouvait attirer les regards sur lui.
Lorsqu'en 1873 l'Académie de Genève se tranforma
en Université il lui fallut quitter ce vieux laboratoire où
s'étaient écoulées ses plus belles années de travail. il ne.
dit pas adieu sans regret à cette méchante cuisine enfouie
dans le sous-sol, sombre en plein midi, avec ses cornues
de grès ou de verre qui lui donnaient l’air d’une officine
d’alchimiste. Pendant cinq ans encore il continua son
enseignement, puis après avoir donné tous ses soins à la
construction et à l'aménagement de nouveaux labora-
toires, il trouva qu'il était temps que de plus jeunes
prissent sa place.
En 1878 il adressa sa démission au Conseil d'État,
et poursuivit le cours de ses travaux dans un laboratoire
aménagé dans sa maison de la rue Senebier. Il y passa
encore de belles heures et v termina des travaux impor-
tants, mais la maladie qui devait l'emmener lui fit bientôt
sentir ses premières atteintes sérieuses: il dut renoncer
a monter dans sa retraite favorite.
La mort qu'il avait tant appelée de ses vœux mit
un terme à son douloureux esclavage, le 15 avril 1894.
Si Marignac a laissé une trace profonde dans le do-
maine de la science, il n’en laissera pas une moindre
dans le cœur de tous ceux qui l’ont approché. Cet homme:
doux et silencieux savait si bien se faire comprendre,
aimer et respecter! Il avait en partage, à côté des dons
les plus rares de l'intelligence, cette vertu plus rare encore
cette fleur à l’exquis parfum, la modestie.
Les honneurs qu'il cherchait si peu vinrent cependant
le trouver. Il fut nommé docteur en médecine de l’Uni-
versité d’Heidelberg et de Bâle, chevalier de Saint-Mau-
rice et Lazare, associé étranger de la Société royale de
Londres, membre correspondant de l’Académie des
— 253 —
Sciences de Paris, membre d’honneur de la Société de
chimie de Berlin, etc., etc., mais il arreta à deux reprises
différentes les démarches de ses amis qui auraient voulu
lui faire décerner la Légion d'honneur. Nous connaissons
certain tiroir où il entassait avec un dédain non dissi-
mulé, toutes ses distinctions si peu désirées. Deux d’entre
elles seulement semblèrent lui causer de la satisfaction :
la grande médaille de Davy, que la Société rovale de
Londres lui attribua en 1886, et l’ordre civil du Mérite
de Prusse que l’empereur lui décerna en 1888.
Mais à côté de cette modestie qui donnait un si
srand charme à sa physionomie, Marignac possédait une
vertu non moins précieuse: la probité scientifique.
Ce que fut le cours de Marignac, d’autres l’ont déjà
dit mieux que nous ne saurions le faire. Un de ces an-
ciens élèves déclarait qu'après quarante années révolues
il avait gardé «un souvenir vivant encore et enthousiaste
de cet enseignement admirable de puissance et de clarté.»
Si on jette un coup d’œil sur les très nombreux tra-
vaux que Marignac a publiés pendant ses 45 années
d'activité scientifique, on s'aperçoit vite qu'il a toujours
poursuivi le même but avec une énergie constante et re-
marquable.
Après avoir terminé ses seules recherches sur la
chimie organique, sur l’acide phtalique et l’action de l’acide
nitrique sur la naphtaline. commencées probablement sous
l'influence de Liebig et dans son laboratoire de Giessen,
dès 1842, fixé à Genève, il commence la série des tra-
vaux qui ont établi sa réputation universelle, il publie
son premier mémoire sur les poids atomiques, recherches
entreprises dans le but de se rendre compte du plus ou
moins d’exactitude de la loi de Prout, hypothèse qu'il ne
veut ni accepter, ni rejeter sans un examen approfondi,
mais qui le séduit par sa simplicité théorique et pratique.
— 254 —
Comme il le dit, dans une de ses publications: «La science
gagne plus a la démonstration d’une theorie ancienne,
mais qui ne reposait que sur des hypothèses, qu'à la
création d’une théorie nouvelle, quelque brillante qu’elle
soit, si elle n’est pas elle-même basée sur des preuves
rigoureuses.»
Marignac regardait lui-même ce premier travail sur
les poids atomiques du chlore, du potassium et de Var-
gent, comme son point de départ et cela ressort du fait
qu'il avait intentionnellement omis de signaler ses travaux
précédents, dans la note bibliographique qui fut publiée
à propos de l'exposition de Zurich sur les recherches
originales des savants Genevois.
Toute l’activité scientifique de Marignac a été dirigée
vers ce but: établir les poids atomiques avec la plus
grande exactitude possible; presque tous ses travaux s'y
rapportent directement ou indirectement, soit qu'il s’oc-
cupe, avec une compétence incontestée, de recherches
cristallographiques, qui avaient pour objectif de trouver
de nouvelles preuves à l'appui de la théorie de Mitscher-
lisch sur l’isomorphisme, et d'arriver par là à fixer les
formules d'une série de combinaisons, comme l'acide sili-
cique, titanique, tungstique, la zircone, etc.. de la sont
sorties ses importantes recherches sur les fluosilicates,
fluotungstates, fluozirconates, fluostannates, etc., soit qu'il
s'occupe de la composition de quelques substances et de
la diffusion des dessolutions salines. questions qu'il étu-
diait accessoirement, mais le but principal quil pour-
suivait était d'établir les conditions dans lesquelles on
peut obtenir des substances pures, le cauchemar du chi-
miste qui travaille sur les poids atomiques, et d’autres
aussi, soit qu'il poursuive, avec la patience et l'énergie
que l’on sait, ses recherches sur les terres rares, qui ne
sont qu'une suite de sa détermination des poids atomi-
ques du cérium, lanthane et didyme, «un travail de béné-
dictin expérimenté,» comme disait Sainte-Claire Deville:
presque son dernier travail, a été la révision de quelques
poids atomiques, bismuth, manganèse, zine et magné-
sium (1883).
Ses trauvaux étendus sur la chaleur spécifique des
solutions salines (1871 — 1873) ont été entrepris dans le
but de trouver des relations stôchiométriques. Il n’y a
suère que ses travaux minéralogiques, son mémoire sur
l'ozone, celui sur le pendule de Foucault et celui sur
l'acide sulfurique et ses hydrates qui ne se rattachent
pas au but quil poursuivait et encore ce dernier sv
rattache-t-il dans une certaine mesure, car c’est à propos
de son étude sur les chaleurs latentes de volatilisation
qu'il eut besom d’acide sulfurique monohydraté pur.
Marignac se tenait au courant de tout, et esprit très
ouvert, il fut parmi les premiers des chimistes de langue
française à adopter (1865) la nouvelle notation chimique
reposant sur les poids atomiques; il s’interessa vivement
aux grandes discussions qui eurent lieu, sur la dissociation
en général et sur la théorie d’Avogadro, qu'il soutenait
et qu'il appuye de ses recherches (mémoire sur la cha-
leur latente de volatilisation du sel ammoniac). Il faut
bien remarquer que Marignac à toujours calculé les poids
atomiques en se rapportant à l’oxygène, égal d’abord à
100, d’après Berzélius; puis égal plus tard à 16, et que
dans son dernier travail de 1883 sur ce sujet, il a encore
appuyé avec force et clarté sur les avantage qu'il y avait
a les calculer sur lorigène et non pas sur l'hydrogène.
ce que presque tous les chimistes reconnaissent au-
jourd’hui,
Marignac a determine les poids atomiques de 28 ou
29 éléments, si l’on y comprend son gadolinium, et aux-
quels on pourrait encore ajouter l’oxygene, qui est à la
— 256 —
base de tous les calculs: ce sont par ordre alphabetique:
Argent Ghlore Manganèse Tantale
Azote Cobalt Nickel Terbium
Barium Didyme Niobium Titane
Bismuth Erbium Plomb Ytterbium .
Brome Gadolinium Potassium Zine
Calcium lode Silicium Zirconium
Carbone Lanthane Strontium
Cérium Magnésium
Il faut remarquer que Marignac a toujours travaillé
seul, sans collaborateur, sans assistant. ni même de gar-
con de laboratoire et on est étonné que dans ces condi-
tions il ait pu mener à bien un si grand nombre de tra-
vaux avec cette conscience, cette exactitude qui est le
cachet supr&me de toutes ses recherches, grandes ou peti-
tes, importantes ou d'un intérêt tout local, comme nous
en trouvons encore la preuve dans ses analvses sur les
matières organiques contenues dans l’eau du Rhône et
du lac de Genève. dosables par le permanganate de po-
tasse, qu'il fit de 1882 à 1884. Non content de doser
journellement, il fit nombre d’expériences de contrôle.
préparant de l'eau pure par tous les moyens possibles,
et fixant les conditions exactes dans lesquelles il fallait
se placer pour obtenir la plus grande exactitude possible.
Signalons encore les remarques critiques, qu'il faisait
avec une science impeccable et une grande clarté, à pro-
pos de nombreux mémoires dont il rendait compte dans
les Archives des Sciences physiques et naturelles.
Fe
Louis de Coulon.
1804-1894.
Se rendre utile pendant près d'un siècle, donner
l'exemple de l’activité, du dévouement, d’une piété sincère.
de la bonté: laisser a sa ville natale et à son pays le
souvenir des vertus les plus pures, du bon citoyen et du
vrai chrétien, tel est en quelques mots le résumé de la
biographie de Louis de Coulon, ancien Président de la
société hélvétique (1866) et pendant plus de 50 ans Pré-
sident de la société des sciences naturelles de Neuchâtel
(1837 — 1891).
Et ceci n'est pas une de ces louanges banales, jetée
sur la tombe de tant de gens qui n’ont eu pour eux que
la consécration du succès, ou les hommages d’une coterie,
mais c’est l'expression des regrets profondément ressentis
de ceux qui eurent le bonheur de travailler avec lui,
qui purent apprécier ses rares mérites, et qui s’honorent
de son amitié.
Ils doivent être nombreux encore, dans les rangs de
la société helvétique, ceux qui ont vu L. de Coulon assister
aux sessions, tantôt dans un canton, tantôt dans un
autre, avec la régularité et la fidélité scrupuleuse qui
distinguaient tous ses actes. Il tenait à représenter sa
ville et son canton de Neuchâtel et à affirmer son attache-
ment à la société. Ces réunions étaient pour lui la source
IN
— 258 —
de vives jouissances; il revoyait avec emotion des amis
dont il admirait les travaux, des contemporains de ses
jeunes années qui comptaient parmi les plus illustres :
Peter Merian, de Bäle, Bernard Studer, Arnold Escher
de la Linth, Jules Thurmann, Oswald Heer, Jean de
, Charpentier, Aug. de la Rive, Schönbein, Alph. Favre,
Siegfried, et combien d’autres, l’orgueil de notre patrie.
Il avait pu voir les premiers pas de cette société, qui a
servi de modele a tant d’autres, et a pu voir aussi avec
une satisfaction toute paternelle, son remarquable déve-
loppement.
Fils de Paul Louis de Coulon!), le créateur de la
Caisse d’Epargne de Neuchatel (1812) et du Musée d’hi-
stoire naturelle, L. de Coulon descendait de Paul Coulon,
son grand père, huguenot de Cornus en Rouergue qui,
en 1745, s'était réfugié à Genève, d’où il passa à Neu-
châtel et devint l'associé du célèbre et riche négociant
Jacques Louis de Pourtalès. Il est né le 2 juillet 1804
et après avoir fait ses premières études dans sa ville
natale. il les continua pendant plusieurs années à Paris,
où s’il s’occupa surtout d'histoire naturelle et de dessin.
À son retour, vers 1830, il fit partie de l'administration
de la Bourgeoisie de Neuchâtel, dont les forêts, placées
sous sa direction, comptèrent bientôt parmi les plus belles
et les mieux aménagées du canton. Collaborateur de son
père dans l’organisation du Musée, il en fut le Directeur,
et en même temps le préparateur, à titre gratuit, pendant
plus de 60 ans. Il était de ceux qui ne méprisent aucune
besogne, même la plus humble, et chaque année il faisait
au printemps la revue des milliers de pièces des collec-
1) Voir sa nécrologie fort intéressante. par M. Félix Bovet
dans les actes de la société helvétique des sciences naturelles réunie
à la Chaux-de-Fonds en 1855.
tions, les époussetant avec un soin méticuleux pour en
assurer la durée. On l’a vu faire les honneurs du Musée
à des étrangers qui, à son costume de travail l'avaient
pris pour un simple concierge, et accepter de leur main,
sans fausse honte les étrennes qu’il réservait pour l’aqui-
sition de quelque objet nouveau. «Jai acheté plusieurs
bêtes avec cet argent» disait-il simplement.
Ce Musée fut non seulement sa création, mais sa vie
de -tous les jours, il était le sujet principal de ses entre-
tiens avec l’auteur de ces lignes, et de ses préoccupations:
il n'a cessé de l’enrichir de ses dons, imitant en cela
ses amis Peter Mérian, à Bâle, L. Agassiz à Cambridge-
Boston, Arnold Guyot à Princeton (New-Jersey). Un
ouvrage spécial était-il trop cher pours les ressources
du budget, il le copiait patiemment texte et planches,
düt-il y consacrer des années. Quand il était à la besogne,
rien ne pouvait l'en distraire: il s'était tracé un programe
‘et il l’accomplissait avec une résolution inébranlable.
. Lorsqu'un Neuchätelois, négociant, missionnaire,
amateur partait pour un pays lointain, vite L. Coulon
Vengageait à collectionner pour le Musée et lui donnait
les instructions nécessaires, souvent par écrit: il lui
apprenait même à empailler. Que d’objets rares et pré-
cieux, surtout des oiseaux, sont ainsi venus prendre place
sur les rayons de nos salles, où ils nous rappellent les
noms de nos compatriotes qui, sur tous les points de la
terre, se sont rappelé leur lieu natal et ont voulu réjouir
le cœur de celui qui comptait sur leur parole.
L'origine même de notre Musée est curieuse, et se
rattache à la première visite faite à Neuchâtel par la
société helvétique en 1837. Jusqu’alors les objets recueil-
is par les MM, Coulon étaient déposés dans une salle
de la Maison des Orphelins, et servaient aux leçons
d’Agassiz inaugurées en 1832, Mais la solennité en per-
— 260 —
spective coincidait avec la dédicace du Gymnase en con-
struction depuis plusieurs années et enfin terminé. Quel
beau moment pour L. Goulon que celui où il put enfin.
presenter a nos chers confédérés des collections déjà
ches, convenablement installées dans les beaux locaux
qu'elles occupent encore aujourd’hui,
C’est que l’histoire naturelle venait d’être introduite
dans l’enseignement de notre ville, où les études classi-
ques et théologiques règnaient en souveraines, et on
devait ce progrès remarquable à l’initiative de L. Coulon
qui, par son énergie, avait surmonté toutes les difficultés
en profitant d’une occasion exceptionelle. Un jeune
docteur vaudois venait de terminer ses études en Alle-
magne et rentrait dans son pays avec une réputation.
de naturaliste passionné et la protection du baron Cuvier
et d'Alex. de Humboldt. Il cherchait un emploi avec assez de
loisirs pour travailler à sa description des poissons fossiles
qu'il venait d'entreprendre. Mais Neuchâtel n'avait ni
chaire à lui offrir ni traitement à lui assurer. L. Coulon
ouvrit une campagne et une souscription auprès de ses
amis et trouva en peu de temps l’une et l’autre. L’arrrivee
de L. Agassiz à Neucätel où il resta 14 ans est le plus
beau triomphe de celui dont nous déplorons la perte.
On sait quel éclat jetèrent sur notre ville les travaux
originaux de ce puissant esprit sur la paléontologie, les
glaciers, l’époque glaciaire et les terrains erratiques, jus-
qu'à son départ pour le Nouveau Monde en 1846.
Une part de cette célébrité rejaillit sur notre société
des sciences naturelles fondée en 1832 sous l'inspiration
d’Agassiz avec le concurs de L. Coulon, H. Ladame,
1° Borel et Aug. de Montmollin, auxquels vinrent bientôt
se joindre Arnold Guyot, C. Vogt, Ed. Désor. Du Bois
de Montperreux, Ch. H. Godet, F, de Rougemont et bien.
d'autres.
— 261 —
Vers 1840. un armateur de (renève, le baron de
Grenus, ayant un navire prêt à partir pour faire le tour
du monde, offrit à la ville de Neuchâtel le passage pour
un naturaliste qui recueillerait des collections pour le
Musée. Voilà de nouveau L. Coulon en campagne, col-
portant de porte en porte une liste de souscriptions : la
somme suffisante pour cette mission est trouvée, on la
confie au D’ Tschudy de Glaris, qui réussit à merveille,
malgré mille périls. et revint chargé de richesses que de
grands Musées nous envient.
Pendant bien des années L, de Coulon demeura seul
pour opérer la détermination et le classement des collec-
tions qui s’accroissaient d’une manière inattendue. Hl
dut par conséquent s'occuper de toutes les branches de
Phistoire naturelle. Ce travail, bien que provisoire,
exigeait de vastes connaissances et une application de
tous les instants. aussi fatigante pour l'esprit que pour
le corps. Lorsqu’enfin il eut des aides, il mettait gra-
eieusement à leur disposition sa grande experience et les.
trésors de sa bibliothèque. A ceux qui lui demandaient
de les aider, il répondait: « venez demain matin, à à
heures. » Il était déjà debout, souvent nous l’avons vu
empailler une demi-douzaine d'oiseaux avant son déjeuner.
Le 14 décembre 1882, notre société célébra son
cinquantième anniversaire et notre Président fut l'objet
de témoignage qui déconcertèrent sa modestie : «Pourquoi
tous ces honneurs? je n’ai rien fait pour les mériter»,
disait-il d'un air humilié, lorsque le Conseil d'Etat lui remit
un cadeau d’argenterie en lui conférant le titre de pro-
fesseur honoraire de l’Académie, et que l’Université de
Bâle lui envoyait par un délégué le diplôme de docteur
en philosophie. Ce serviteur de Dieu estimait qu'il n'avait
fait que son devoir et rien de plus.
— 262 —
Il parlait peu, mais quand il ouvrait la bouche sa
bonhomie s’animait d’une pointe d’humour, parfois mémé
de sévérité à l’adresse des paresseux qui le navraient ;
mais.pour quiconque le méritait sa générosité était sans
bornes, ceux qu'il a aidés ne se comptent pas. Puisse-
t-il n'avoir obligé que des cœurs reconnaissants !
Il s'est éteint le 13 juin 1894.
L. Favre, ancien Président.
SB OR
Bernhard Schenk.
Am 16. Oktober 1893 wurde auf dem Friedhof in
Ramsen, Kt. Schaffhausen, einer unserer Mitbürger zu
(Grabe getragen, der sich seit vielen Jahren und noch bis
in die letzte Zeit um die wissenschaftliche Erforschung
des Randen- und Höhgauergebietes in hohem Grade ver-
dient gemacht hat und dem wir daher einige Worte der
Erinnerung widmen möchten. Wir meinen unsern lane-
jährigen Freund und Fachgenossen Bernhard Schenk.
Als einfacher Handwerker und kaum mit den not-
dürftigsten Schulkenntnissen ausgestattet, hat er sich eine
wahrhaft staunenswerte Kenntniss der ihn umgebenden
Naturkörper angeeignet. Kaum ein Gebiet der natur-
historischen Disziplinen wird zu nennen sein, auf dem
er nicht Hervorragendes geleistet hätte und gerade diese
ganz aussergewöhnliche Vielseitigkeit seines Wissens
war es, welche jedermann an ihm in hohem Grade be-
wundern musste.
Um nur einige der Haupterfolge seiner Thätigkeit
kurz anzudeuten, so hat er, zum Teil in Gemeinschaft
mit dem vor Jahren verstorbenen Apotheker Johannes
Schalch, an der Erforschung der Schaffhauser Flora
längere Zeit regen Antheil senommen. Von den Phanero-
— 264 —
gamen wurden mehrere Arten zum ersten Mal für unsere
(Gegend nachgewiesen und von anderen bisher für selten
gehaltenen mehrfach neue Standorte entdeckt. Was wir
über die Cryptogamenflora von Schaffhausen kennen, ver-
danken wir zu einem sehr beträchtlichen Teil Schenks
unermüdlicher Tätigkeit. Jahrelang war er Mitarbeiter
an der in Gemeinschaft mit Prof. Wartmann in St. Gallen
herausgegebenen Sammlung schweizerischer Cryptogamen.
in welcher wir zahlreiche, von ihm gesammelte Arten
aus der Schaffhauser Flora vertreten finden, emige von
Wartmann nach seinem Namen benannt.
Nicht minder umfangreich waren seine Kenntnisse
auf zoologischem Gebiet. Hier waren es vorzugsweise die
Insekten, denen er seine besondere Aufmerksamkeit zu-
wandte, aber auch über die Wirbeltier-Fauna war er bis
ins einzelne unterrichtet. Mit Vorliebe hat er sich ferner
mit dem Studium der Land- und Süsswasserconchylien
beschäftigt; es existierte wohl niemand im Kanton, der
darüber so genau wie er Bescheid wusste.
Auf geognostisch -paläontologisches Gebiet musste
ihn die in dieser Hinsicht besonders interessante Um-
sehung von Schaffhausen von selbst hinführen. Mit
Hilfe der Fundamentalwerke von Quenstedt u. s. w. hatte
er sich in kurzer Zeit in die Gliederung unseres Flötz-
sebirges eingearbeitet und im Laufe weniger Jahre ein
sehr umfangreiches und wertvolles Material an Jura- und
Triasversteinerungen zusammengebracht. Zahlreiche nach
Zürich, Konstanz und an verschiedene ausländische
Museen gelieferte Suiten geben von seinem Eifer und
seinem ungewöhnlichen Scharfblick Zeugnis. Von Schaff- :
hausen zunächst nach Mammern, dann nach Stein und
zuletzt nach Ramsen übergesiedelt, wandte er sich mit
nicht minderem Erfolg dem Studium der in dieser Gegend
— 265 —
vorherrschenden Tertiärbildungen zu. Eine Anzahl neuer
Fundorte wurden entdeckt; diese, wie die von früher her
bekannten in systematischer Weise ausgebeutet, und so
die in der Bodenseegegend vorkommenden Fossilien der
Molasse in grosser Vollständigkeit zusammengebracht.
Seit einigen Jahren hatte sich Schenk noch besonders
die beim Betrieb der Oehninger Steinbrüche gemachten
Funde gesichert. Eine von ihm hinterlassene Sammlung
von Pflanzenresten dieser alt-berühmten Lokalität dürfte
denjenigen unserer grösseren Museen an die Seite zu
stellen sein, ja einige derselben noch wesentlich über-
treffen. Von Stein und Ramsen aus unternommene Ex-
kursionen nach dem Höhgau gaben die Gelegenheit, die
dortigen Eruptivgesteine und ihre Tuffe näher kennen zu
lernen. Letztere boten zur Entdeckung sehr interessanter
Pseudomorphosen Anlass, welche bald die Aufmerksam-
keit der Mineralogen in hohem Grade auf sich zogen.
Wir finden sie in einer von Leuze verfassten Monographie,
sowie in einigen anderen Aufsätzen ausführlich beschrie-
ben. Obschon von jeher das Höhgau für Geognosten
und Mineralogen einen besonderen Anziehungspunkt ge-
bildet hatte, so gehörte doch das Späherauge Schenks
dazu, die eben erwähnte interessante Entdeckung zu
machen. Zahlreiche andere in den Tuffen gefundene Ein-
schlüsse schienen Anfangs zur Herstellung von Orna-
mentalgegenständen geeignet zu sein; eine darauf zu
gründen gesuchte industrielle Verwertung musste jedoch
nach kurzer Zeit wieder aufgegeben werden.
Was Schenk auf prähistorischem und antiquarischem
(Gebiet geleistet hat, ist den diesem Wissenszweig huldigen-
den Fachleuten hinreichend bekannt. Wo immer Aus-
srabungen oder Bodenfunde im Werk waren, wurde
Schenk an erster Stelle zur Mitarbeit herbeigezogen und
— 266 —
hat sich auch bei solchen Gelegenheiten sein Entdecker-
auge und Scharfblick oft genug bewährt,
Neben seinen ausgedehnten Kenntnissen kam Schenk
eine ungewöhnliche manuelle Geschicklichkeit in hohem
Grade zu statten. Die Herstellung von Präparaten und
Sammlungen, namentlich solchen für Schulen und Museen
verstand er. wie nicht leicht ein zweiter. Zahlreiche.
bei Landwirtschafts- und Lehrmittelausstellungen erhaltene
Diplome liefern den Beweis. wie sehr man seine der-
artigen Fertigkeiten zu schätzen wusste, Sehr zu be-
dauern ist, dass Schenk so selten Gelegenheit nahm,
seine Beobachtungen und Entdeckungen in geeigneter
Form zu Papier zu bringen. Obschon man seinen bei
verschiedenen (relegenheiten gehaltenen Vorträgen stets
mit regem Interesse folgte, hat er uns im Drucke doch
nur sehr wenig hinterlassen: ausser einer Anzahl von
Zeitungsartikeln und Lehrmittelkatalogen besitzen wir
von ihm eine Zusammenstellung der nützlichen und
schädlichen Vögel des Kantons Thurgau, eine Notiz über
ein Steindenkmal am Untersee und eine Mitteilung über
die römischen Ausgrabungen bei Stein.
In seinen äusseren Lebensverhältnissen war Schenk
wenig vom Glück begünstigt, Sein reger Geist und For-
schungstrieb zogen ihn von seinem ursprünglichem Beruf
beständig wieder ab und liessen ihn nie für längere Zeit
ein und dasselbe Ziel verfolgen,
In der Beurteilung der Menschen war er trotz man-
cher trüber Erfahrung stets viel zu optimistisch ; gar
manchem vertraute er blindlings, der nachher aus den
Trümmern dessen, was er erarbeitet hatte, seinen Vorteil
zog. Daher kam es denn auch, dass ein grosser Teil
seiner SammInngen nach den verschiedensten Richtungen
zerstreut wurde und uns ein sehr wertvolles, ja zum
Teil unersetzliches Material für unsere kantonalen An-
stalten verloren ging. Hoffen wir, dass von seinem Nach-
lass wenigstens noch so viel als möglich für Schaffhausen
gerettet wird: es sind die Früchte der letzten Thätigkeit
eines hochbegabten und bis an sein Ende unermüdlichen
Forschers. dessen Name stets mit Anerkennung und
Hochachtung genannt werden wird. wo immer man sich
an die um die Kenntnis unserer Gegend verdienten
Männer erinnert. F. Schalch.
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IVES DES SCIENCES PHYSIQUES ET NATURELLES
SEPTEMBRE-OCTOBRE 1894
COMPTE RENDU DES TRAVAUX
PRESENTES A LA
SOIXANTE-DIX-SEPTIEME SESSION
DE LA
SOCIETE HELVÉTIQUE
SCIENCES NATURELLES
REUNIE A
SCHAFFHOUSE
Les 30, 31 juillet et 1° août
1894 È
GENÈVE A
BUREAU DES ARCHIVES, RUE DE LA PÉLISSERIE, 18 È
LAUSANNE PARIS ar
GEORGES BRIDEL G. MASSON
Place de la Louve, 1 | Boulevard St-Germain, 120
Dépôt pour l'ALLEMAGNE, H. GEORG, a Bate ANA
|
|
|
1894 | a
ARCHIVES DES SCIENCES PHYSIQUES ET NATURELLES
SEPTEMBRE-OCTOBRE 1894
COMPTE RENDU DES TRAVAUX
PRESENTES A LA
SOIXANTE-DIX-SEPTIEME SESSION
DE LA
SOCIETE HELVETIQUE
DES
SCIENCES NATURELLES
REUNIE A
SCHAFFHOUSE
Les 30, 34 juillet et 1° août
1894
TE GNT
GENÈVE
BUREAU DES ARCHIVES, RUE DE LA PÉLISSERIE, 18
LAUSANNE | PARIS
GEORGES BRIDEL G. MASSON
Place de la Louve, 1 Boulevard St-Germain, 120
Depöt pour l'ALLEMAGNE, H. GEORG, a BALE
1894
| GENÈVE. — IMPRIMERIE -
SOIXANTE-DIX-SEPTIEME SESSION
DE LA
SOCIÉTÉ HELVRTIQUE DES SCIENCES NATURELLES
RÉUNIE A
SCHAFFHOUSE
Les 30, 31 juillet et 1” août 1894.
C’est à la gracieuse et cordiale invitation de leurs col-
lègues de Schaffhouse que les membres de la Société hel-
vetique des Sciences naturelles se sont rendus cette année
pour leur 77° réunion annuelle. L’antique et pittoresque
cité si coquettement posée au bord du grand fleuve, tout
près de l’admirable chute du Rhin offre à côté de ces ri-
chesses de la nature des ressources scientifiques et indus-
trielles remarquables à plus d’un titre. Ses établissements
d'instruction publique, — ses collections d'histoire natu-
relle, celle en particulier recueillie par M. Nuesch au
Schweizersbild et qui n’a pas encore été prendre sa place
au musée national à Zurich, — les beaux ateliers de
constructions mécaniques créés par M. Amsler-Laffon,
l'illustre inventeur du pantographe, dirigés actuellement
par lui et son fils et dans lesquels se trouvent tant d’ap-
pareils ingénieux de l'invention de ces deux savants, —
la fabrique de wagons de Neuhausen et bien d’autres
établissements encore offrent un grand intérêt à tout
homme curieux des choses de la science et de ses appli-
cations. Chacun à pu en faire largement son profit.
4 SOCIÉTÉ HELVETIQUE
Le programme de la session était du reste identique &
celui des réunions précédentes. |
Elle a été ouverte en assemblée generale le 30 juillet
par un rapport de M. Meister, president, sur la géologie
des environs de Schaffhouse.
Le lendemain ont eu lieu les séances des sections spé-
ciales, correspondant aux différentes branches des scien-
ces. Plusieurs d’entre elles ont été. très nourries comme
on le verra dans la suite.
Une seconde assemblée générale tenue le premier août
a clos cette session. On y a entendu entre autres des
communications très intéressantes de M. Amsler-Laffon,
sur |” « Alpen-Gluhen » et de M. Nuesch sur ses fouilles
du « Schweizersbild. »
Les réunions familières et les banquets qui sont un
des charmes de ces congrès annuels parce que c’est là
surtout que se renouent et se nourrissent les vieilles rela-
tions d'amitié, la que s'échangent le plus librement les
idées, ont complété agréablement ce programme. La belle
soirée passée en face de la chute du Rhin, la course au
Hohentwiel avec arrêt à Thayngen et conférence de
M. Nuesch dans la célèbre Grotte du « Kesslerloch » ont
laissé à tous, les plus précieux souvenirs.
Quoique un grand nombre de membres de la Société
aient été retenus ailleurs par l’organisation d’autres con-
grès scientifiques, botanique et géologie, qui ont eu lieu
cette année-ci en Suisse, la réunion de Schaffhouse n’en
a pas moins été très animée et a compté plus de cent
vingt participants.
Nous tenons à exprimer ici nos plus sincères remer-
ciements aux membres du comité annuel, tout particu-
lièrement à M. Meister, président, et à MM. Nuesch et
Wanner secrétaires.
DES SCIENCES NATURELLES. 5
Sur l’invitation de la Société murithienne du Valais,
acceptée par acclamations, la prochaine session de la So-
ciété helvétique des Sciences naturelles aura lieu en 1895
a Zermatt. Nul doute que les membres de la Société se
feront un devoir et un plaisir d’accourir nombreux à un
pareil rendez-vous.
Nous allons rendre compte maintenant des travaux
présentés dans le cours de cette session en les classant
suivant les branches de la science auxquels ils se rappor-
tent.
Mathématiques, Physique et Chimie.
Président : M. le D" HaceNBACH-BiscHOFF, prof. à Bâle.
Secrétaire : M. le D' GRAF, prof. à Berne.
D: Gysel. Détermination du centre de gravité d'un polygone plan homogene.
— D' Amsler-Laffon. L’alpengluhen. — D' Kleiner. Thermoélectricité
de quelques nouvelles combinaisons métalliques. — Kleiner. Sur une pro-
priété remarquable d'un diélectrique. — Raoul Pistet. Rayonnement à bas-
ses temperatures et applications ä la therapeutique.— G. W. A. Kahlbaum.
Mesure des tensions de vapeurs du benzene et de quelques derivés. —
Alf. Amsler. Instrument pour la mesure des vitesses de rotation, — F.-A.
Forel. La fata-morgana. — Margot. Curieux phénomène d’adhérence au
verre de l’aluminium et de quelques autres métaux. — H.-F. Weber. Tem-
pérature à laquelle les corps commencent à émettre de la lumière. —
Guillaume. Même sujet. — F. Cornu. Observations des protubérances so-
laires. — D' Huber. Extension du spectre ultra-violet par la photographie.
— D' de Kowalski. Dispersion d'électricité par les rayons cathodiques. —
Biilwiller. Les vents des vallées. — Ed. Hagenbach-Bischoff. Observations
nouvelles d'électricité. — Billeter. Exposé de l’état actuel de nos connais-
sances sur les dissolutions.— D' Schumacher-Kopp. Nitroglycérine projetée
sur une plaque métallique chauffée au rouge.
M. le D' J. GrseL communique à la section les résul-
tats d’une étude géométrique sur la construction du centre
de gravité d’un polygone plan homogène.
6 SOCIETE HELVETIQUE
Étant donné un polygone plan A, A,.... A, , on se propose de
construire — avec la régle et l’équerre seulement — les points
M',M',....M'„, qui correspondent aux milieux M,,M,....M,
des côtés, de telle manière que les droites joignant respecti-
vement ces points, c’est-à-dire M,M',, M,M',.... M,M', pas-
sent par le centre de gravité G du polygone et s’y coupent
dans le rapport constant 1 : 2.
Si par chacun des points ainsi déterminés, M',,M',
M',, on mène une parallèle au côté du polygone dont le
milieu correspond à ce point, on forme un second poly-
gone A',A',....A', semblable au premier dans le rapport
2 : 1 et avec le centre de gravité G pour point de simili-
tude intérieur.
I. Dans ce qui suit il ne sera en général, pour abréger,
question que de l’un des points M’. Le point de départ
de cette étude est la propriété connue que, dans le cas
du triangle, M', coincide avec A,, M’, avec A, et M’, avec
A
(Pl. IV, fig. 1). Soient A,, A,, A,, A, quatre sommets.
successifs du polygone à n sommets, de plus soient B' et C' les
points correspondant de la façon indiquée aux milieux B et
C des diagonales A,A, et A,A, relativement au centre de
gravité du polygone à n—1 sommets determine par la
diagonale respective. On voit que M',, qui est le point corres-
pondant au milieu M, du côté A,A, relativement au centre
de gravité G du polygone à n sommets, est le point d’in-
tersection de la parallèle à A,C' menée par A, et de la pa-
ralléle à A,B' menée par A,.
Dans le cas d’un quadrilatère A,A,A,A,, B' coincide
avec À, et C' avec A, et par conséquent M’, est le point
d’intersection des parallèles aux diagonales menées
respectivement par A, et par À..
DES SCIENCES NATURELLES. 7
Si donc on mene par les sommets d’un quadrilatere des
parallèles aux diagonales on obtient un parallélogramme eir-
conscrit dont les sommets sont les points M',, M',, M, M."
(PI. IV, fig. 2). Pour un pentagone il faut en premier
lieu mener par chaque sommet la parallèle à la diagonale
qui détache ce sommet, ce qui donne les points A,,, À
12? 23)
A. A. A,,. Ensuite, vu que B' coincide avec A,, et C'
avec A,,, on mène par A, la parallèle à A,A,, et par
A, celle à A_A.,, ce qui détermine le point M', par
leur intersection.
Nous renoncons ici à continuer l’étude sur l’hexa-
gone, etc.
II. On peut encore déterminer M’, d'une autre manière.
(PI. IV, fig. 3). Soi dans la fig. 1 le polygone à n—1
sommets obtenu par À, À, transformé en un triangle équiva-
lent A,A,D tel que le sommet D, se trouve sur le prolongement
de A, A,. On montre aisément que le point M', doit étre
situé sur la droite B'D.
La même transformation peut se faire pour le polygone
à n—A sommets relatifs 4 A,A,, et on obtient une se-
conde droite C'E sur laquelle se trouve également M',.
Pour le quadrilatère cette construction du point M’, est
conforme à celle donnée dans I. On verra sans difficulté
comment on y parvient dans le cas du pentagone.
IN. Il s’agit de trouver le plus rapidement possible le
centre de gravité G d’un polygone; le procédé le plus di-
rect pour obtenir un point M', par exemple M',, est le
suivant, en combinant les résultats de I et II et en prenant
pour base un hexagone.
(PI. IV, fig. 4). On mene en premier lieu les diagonales
! Voir E. Henry, Revue scientif. T. XLVII, 1891, p. 731.
8 SOCIÉTÉ HELVETIQUE
A,A,, AA, A,A,, dont les milieux sont B,, B,, B,. Puis
on transforme par les parallèles à ces diagonales, A,D, DE
et EF, le polygone en un triangle équivalent A,A,F. En me-
nant par A, une parallele à A,A,, son intersection avec À, D
donne le point B',. Le point B', se trouve sur B', E et sur la
parallèle dà A,B', menée par A,, et enfin M, sur B,F
et sur la parallele à A, B', menée par A,. i
On obtient G en divisant en trois M,M',, et on pour-
rait le faire sans compas par l’emploi des points A’, et A'..
Les points auxiliaires B', ou A,, B', et B’, correspon-
dent évidemment aux points B,, B, et B, relativement
aux centres de gravité des surfaces A,A.A,, À A AA, et
AAA A A.
Par cette construction le nombre des opérations croît,
contrairement au procédé usuel, toujours d’une méme
quantité, lorsque celui des sommets du polygone aug-
mente de 1, et elle est aussi applicable aux polygones à
angles rentranis.
On ne peut ici développer davantage ces considérations
sur les rapports de position, qui se présenteraient en con-
tinuant l’étude.
M. le D' J. AmsLeR-LAFFON a fait à la seconde assem-
blée générale une communication sur la coloration des
Alpes au coucher du soleil.
Par un temps clair les sommets des hautes Alpes
prennent au coucher du soleil une belle teinte rose, la-
quelle, après extinction, peut, quand l’atmosphère est
calme, reparaître une seconde fois, souvent même une
troisième. C’est là le phénomène désigné en allemand par
l'expression « Alpenglühen ».
La coloration rougeätre a recu déjà mainte explication,
DES SCIENCES NATURELLES. 9
il n’en a pas été de même de la répétition du phénomène.
M. Amsler en donne l’interprétation en se basant sur les
phases diverses par lesquelles passent au moment du
coucher du soleil la température de l’air et son état hygro-
métrique, partant de la réfrangibilité des différentes cou-
ches de l’atmosphère que traversent les derniers rayons
solaires.
Par un temps calme et un ciel serein, la température,
aussi bien que l’humidité de l’air, decroit avec la hauteur
au-dessus du sol, ce qui entraîne pour les couches d’air
superposées une croissance de leur indice de réfraction
de bas en haut. D’apres des lois connues les rayons du
soleil, peu avant le coucher, ne suivront done pas une
ligne droite, mais une courbe dont la concavité est tour-
née vers le haut. Par suite de cette incurvation les rayons
émanant du soleil n’arriveront plus à atteindre les hauts
sommets a un moment cependant où pour ceux-ci cet
astre est encore en réalité au-dessus de l’horizon. C’est là
ce qui met fin a la première coloration.
Mais les couches inférieures de l’atmosphère qui ne
sont plus traversées par les rayons solaires se refroi-
dissent. Ce refroidissement gagnant de proche en proche
et de bas en haut atteint les régions traversées par les
rayons solaires et y ramène une réfrangibilité a peu près
constante ou même de sens inverse à ce qu'elle était tout
à l’heure. Da même coup les trajectoires des rayons so-
laires changent et redeviennent rectilignes ou même
incurvées vers le bas. Il se produit alors & la base des
hautes cimes un retour de coloration qui s’étend rapide-
ment vers le haut, pour disparaître ensuite avec une
position plus basse du soleil (seconde coloration).
Enfin l’air des couches voisines du sol resté plus
10 SOCIETE HELVETIQUE
chaud, partant plus léger, malgré un refroidissement par-
tiel, pourra arriver dans des régions plus élevées de l’at-
mosphère, et y produire un abaissement de l’indice de
refraction tel que les rayons solaires soient fortement
incurvés vers le bas et arrivent de nouveau à atteindre les
sommets neigeux (troisieme coloration).
Souvent ces deux dernières phases se confondent en
une seule et l’on n’observe qu’une double coloration.
M. Amsler trouve la confirmation de son interprétation
dans des observations sur la coloration des Alpes faites
par M. le prof. Rodolphe Wolf depuis Berne, par M. le
pasteur Dumermuth depuis le Beatenberg et par lui-même
de diverses stations. L’étude attentive du phénomène
depuis un point suffisamment rapproché permet en effet
de suivre très nettement le développement des trois phases
qui viennent d'être décrites.
A. KLEINER. Sur la thermoélectricité de quelques nou-
velles combinaisons métalliques.
Parmi les nouveaux alliages récemment découverts,
le constantane, le manganine et le thermotane ont été
employés comme fils de résistance grâce à leurs grandes
résistances spécifiques et au peu de variation que subis-
sent ces résistances quand la temperature varie. L’auteur
a étudié la thermoélectricité entre ces alliages d’une part
et une grande quantité d’autres métaux d’autre part; il
a étudié en même temps la variation de cette thermo-
électricité en fonction des différences de température
entre les soudures.
Pour la détermination des températures, l’auteur a
employé pour la soudure chaude un bain d’huile porté
successivement à 360° et un thermomètre à mercure. La
DES SCIENCES NATURELLES. 1A
soudure froide était maintenue à la temperature cons-
tante de la chambre. Pour chaque mesure on s’assurait
que la sensibilité du galvanomètre mesurant les courants
thermoélectriques fût constante afin que les mesures prises
dans le courant d’un semestre fussent comparables.
Les résultats de ces mesures ont été traduits par des
courbes dans lesquelles les abscisses représentaient les
différences de température des soudures et les ordonnées
les déviations galvanométriques correspondant aux cou-
rants engendrés. Les courbes pour lesquelles l’un des
métaux est le constantane montrent une allure remar-
quablement régulière. Elles sont presque parallèles et
présentent une convexité contre l’axe des abscisses sans
inflexion, tout au moins jusqu’à la température de 360°
pour la soudure chaude. Des couples du constantane avec
antimoine, fer, cuivre, laiton, aluminium, platine, ther-
motane, manganine, argent, zine, nickel, palladium, il
n'y a que celui avec antimoine et celui avec palladium
qui s’écartent de l’allure générale des autres couples, la
première de ces courbes présente des forces électromo-
trices sensiblement plus fortes et la seconde des forces plus
faibles que les autres. La courbe constantane-fer est
presque une droite. Ce couple convient donc très bien
pour la mesure de hautes températures. La force électro-
motrice de ce couple est de 0,017 volt pour une différence
de température de 295°. Le fait que le constantane se
trouve dans la série thermoélectrique près du bismuth
n'est pas sans importance, si l’on considère la grande
inaltérabilité de ce métal sous tous les rapports et sur-
tout à haute température.
12 SOCIETE HELVETIQUE
A. KLEINER. Sur une propriété remarquable d’un diélec-
trique.
Parmi les isolants solides, la paraffine et la colophane
presentent des propriétés excellentes et il serait désirable
de pouvoir les employer dans les condensateurs comme
dielectriques. On peut obtenir des plaques de ces subs-
tances par laminage ou par coulée et les employer comme
condensateurs; mais les différentes manipulations que
doivent subir ces plaques cassantes pour être recouvertes
de métal présentent tant de difficultés, qu’il est très diffi-
cile d'obtenir des condensateurs d’une capacité un peu
considérable, et il est impossible d'éviter des impuretés
dans le sens électrique. Toutefois des condensateurs de ce
genre ont donné des temps de charge de une à deux se-
condes avec de irès faibles résidus. Pour obtenir ces
condensateurs d’une capacité suffisante et avec de la paraf-
fine aussi pure que possible, on a employé un système
de tubes minces concentriques en cuivre maintenus par
un châssis d’ebonite de façon que l'intervalle entre deux
tubes successifs fût de 2 mm. Les tubes pairs étaient re-
liés entre eux et avec un fil d’amenée, de même les tubes
impairs ; tout le système était posé dans un récipient de
verre rempli de paraffine fondue, puis placé sous la pompe
à vide. On laissait alors la paraffine se solidifier, en ayant
soin que la solidification s’effectuät de bas en haut et de
l'extérieur à l’intérieur afin d'éviter une déformation du
système des conducteurs qu’aurait pu entrainer la forte
contraction de la solidification. Un condensateur de ce
genre d’une capacité de 0,004 M. F. environ a donné d’a-
bord, comme on pouvait s’y attendre, sous la charge de
deux cents petits éléments de Volta, une durée de charge
de 1” au plus, de faibles résidus et pas d'indice d’hysté-
DES SCIENCES NATURELLES. 13
résis électrique ; à la décharge par un galvanomètre, ce-
lui-ci a donné une déviation de 96 degrés de l’échelle.
Mais après que ce condensateur eut été chargé quel-
quefois non par les piles mais par un autre condensateur
d’une capacité relativement grande de 1 M. F. 4, il se com-
porta d’une manière différente et très frappante.
«En le rechargeant une première fois avec les deux
cents piles, la deviation de décharge ne fut que de quel-
ques degrés de l’échelle et il resta un résidu persistant;
mais en renouvelant les charges et décharges les dévia-
tions augmentèrent peu à peu et le résidu diminua, de
telle sorte qu’apres une vingtaine de charges, les proprié-
tes primitives se retrouverent, le pouvoir isolant amoin-
dri avait repris toutes ses propriétés premières.
Après quelque temps, le condensateur reperdit ses pro-
priétés, mais les acquit de nouveau à la suite d’une série
de charges et de décharges. C’est ainsi qu'on a obtenu
successivement les déviations suivantes : 6, 10, 30, 35,
55, 79, 82, 82, 86, 85, 89, 85. Cette propriété du con-
densateur se montra encore après que la paraffine eut été
refondue et persista dans la suite.
Une polarisation renouvelée ou persistante est donc
capable d'augmenter considérablement le pouvoir isolant
et d'améliorer les propriétés diélectriques.
D’autres condensateurs de paraffine ne montrèrent pas
les mêmes propriétés, l'un d’eux chargé à quelques repri-
ses par un gros condensateur a donné une augmentation
passagère de capacité de 50 °/,.
Une action semblable a été observée et publiée pour la
première fois par Hertz en 1883 sur un diélectrique li-
quide, la benzine. Hertz a observé que de la benzine
soumise à des charges et décharges ininterrompues pen-
14 SOCIÉTÉ HELVETIQUE
dant 24 heures, de mauvais isolant était devenue un iso-
lant presque parfait; il attribue ce fait à une espèce de
purification électrique de la substance. Pour les observa-
tions faites sur la paraffine cette amélioration s’est accom-
plie à la suite de 20 à 30 charges et décharges.
Pour les techniciens qui étudient les résistances de cà-
bles, l’augmentation de la résistance de la gutta-percha
sous des charges persistantes est un fait familier, toutefois
ces variations sont relativement faibles.
Les observations ci-dessus expliquent une observation
exceptionnelle de développement de chaleur par l'effet de
polarisations alternantes. Pour des condensateurs de
caoutchouc ou de cire à cacheter il a été observé dans des
séries successives d'essais que les chaleurs dégagées par
l’hystérésis électrique devenaient de plus en plus faibles.
Ceci semblerait coïncider avec la manière d’être ci-des-
sus décrite de certains diélectriques, il n’en résulte pas
toutefois que l’échauffement des diélectriques des conden-
sateurs attribué à l’hystérésis puisse être ramené à la cha-
leur de Joule.
M. Raoul PicreT rend compte de ses recherches sur le
rayonnement à très basses températures, et ses applications à
la thérapeutique.
Pendant ces trois dernières années nous avons été
constamment occupés d'expériences nombreuses faites à
basses températures; tantôt en rectifiant et distillant des
produits volatils, tantôt en provoquant des synthèses chi-
miques, autrefois encore en observant les phénomènes de
conductibilité électrique, en mesurant les constantes de
résistance caractéristique pour chaque métal, ou en
déterminant des chaleurs spécifiques, etc., etc., etc. D’une
DES SCIENCES NATURELLES. 15
façon générale chaque fois que le thermomètre indique des
températures au-dessous de — 70°, nous avons toujours
constaté des anomalies apparentes, dues évidemment à une
influence spéciale dont l’action est concommittante avec
ces basses températures. Une recherche assidue des cau-
ses perturbatrices nous a montré qu'elles proviennent
essentiellement du rayonnement. Aux basses températures
tous les corps, même les métaux, deviennent plus diather-
manes, se laissant traverser plus facilement par les ondes
calorifiques et cet apport d’énergie dans les enceintes
refroidies provoque des phénomènes thermiques pertur-
bateurs, variables suivant la nature des enveloppes, l’agi-
tation plus ou moins grande des liquides refroidis, et le
degré absolu de la température. La complication de ces
phénomènes est extrême, les anomalies observées sont
souvent si extraordinaires qu’on pense toujours être vic-
time de quelque erreur d'observation; le doute, l’inquié-
tude, l'absence de sécurité dans ce domaine nouveau et
obseur expliquent le retard apporté à la publication des
faits, qui connus depuis longtemps déjà, n’etaient admis
jusqu’à ces dernières semaines que sous bénéfice d’inven-
taire.
Aujourd'hui un ensemble de résultats expérimentaux
d'où se dégagent des lois générales, nous amènent à expo-
ser ce chapitre de physique, l’un des plus captivants comme
intérêt que nous ayons rencontré sur notre chemin pen-
dant le cours de nos recherches. Nous exposerons d’abord
les observations elles-mêmes, puis les expériences faites
comme contrôle avec un soin qui paraît défier la critique,
enfin nous donnerons une première explication de ces
phénomènes appuyée sur de nouvelles expériences con-
tradictoires.
16 SOCIETE HELVETIQUE
Commeon pourra s’en convaincre aisement, cette étude
n'est qu'un premier commencement d’investigations
dans le domaine du rayonnement. L’éther, ce véhicule de
l’énergie, est si peu connu, si peu abordable, qu’il main-
tient toujours dans toutes les explications où il joue le
rôle prépondérant, les mêmes obscurités, les mêmes
hésitations scientifiques.
L'étude du rayonnement à basses températures consti-
tue un chemin nouveau pour connaître mieux ce corps
hypothétique, c’est une contribution également à l’hysto-
logie intime de la structure moléculaire de la matière
pondérable sous ses trois états.
Les Faits.
Bien que nous ayons déjà publié dans divers organes
scientifiques : les Comptes Rendus, les Archives des Sciences
physiques et naturelles, etc., certains des faits caractéristi-
ques dont nous avons à parler ici, nous croyons utile de
les reproduire et de décrire d’une façon sommaire et pré-
eise les documents expérimentaux qui nous servent de
base dans ce travail.
Comme il nous paraît absolument certain aujourd’hui,
que toutes les expériences à basses températures deman-
dent à être refaites au point de vue des nombres exacts,
nous donnerons le moins de chiffres possible, renvoyant
à une publication ultérieure les valeurs vraies des tem-
pératures dans chaque cas.
Les nombres que nous donnons sont tous encore frap-
pés d'incertitude, ils expriment seulement les valeurs lues
aux thermomètres au moment des expériences.
Ces réserves faites voici d’abord une série de faits
observés :
LEM
DES SCIENCES NATURELLES. 17
Réchauffement des réfrigérants.
Nous avons commencé par observer la rapidité avec
laquelle nos réfrigérants de cuivre, contenant les liquides
volatils, se réchauffent après qu’on les a refroidis à des
températures très basses.
Nous rappellerons ici que dans notre laboratoire de
Berlin nous pouvons utiliser pour ces sortes de recherches
trois chutes de température.
En évaporant, par l’intermédiaire de puissantes pom-
pes pneumatiques le liquide formé par l’association phy-
sico-chimique de l’acide sulfureux anhydre et de l’acide
carbonique (liquide Pictet), nous pouvons atteindre la
temperature de — 100° a — 110° dans des réfrigérants
de formes très diverses.
Nous connaissons exactement le poids du cuivre con-
stituani ces divers réfrigérants, ainsi que le poids du
liquide volatil qui remplit la double enveloppe de ces
appareils.
Tous ces réfrigérants sont construits sur un seul et
même type; ce sont deux cylindres concentriques de
cuivre de longueur et de diamètre variables suivant les cas.
Le liquide volatil est introduit dans l’enceinte circu-
laire, cylindrique comprise entre les deux cylindres et
dans le cylindre central on place les objets, corps variés,
liquides, etc,, etc., à refroidir.
Ces cylindres sont tantôt horizontaux, tantôt verti-
caux; l’enceinte comprise entre les deux cylindres est
parfaitement hermétique, le cylindre extérieur venant se
souder exactement sur le cylindre intérieur.
Un thermomètre est placé dans une gaine métallique
2
18 SOCIÉTÉ HELVETIQUE
plongeant jusque vers le milieu du manteau de liquide
volatil. La lecture de ce thermomètre se fait sur une gra-
duation placée à 700 millimètres du réservoir, soit au
dehors de l’appareil.
On peut donc suivre par les indications du thermo-
mètre placé dans cette gaine métallique les variations
moyennes de la température du réfrigérant.
Une petite quantité d'alcool absolu, ou d’ether sulfu-
rique, versée au préalable dans le fond de la pochette
métallique qui reçoit le thermomètre, assure un parfait
contact entre le réservoir du thermomètre et le liquide
volatil, noyant l’autre paroi de la gaine.
Les thermomètres sont très variés comme liquide uti-
lisé dans leur construction.
Nous employons l’alcool éthylique pur, l’éther sulfuri-
que pur, l’alcool méthylique, l’acide sulfureux, etc., etc.
Ce sont les thermomètres à alcool et à éther dont nous
nous servons ordinairement, après les avoir comparés au
thermomètre à hydrogène. Ce dernier est celui qui donne,
sous quatre pressions différentes, la température vraie la
plus probable. Dans les très basses températures nous
faisons quatre lectures du thermomètre à hydrogène sous
la pression de deux atmosphères, une atmosphère, 021,50
et O?t, 1 et nous constatons par la réduction des résultats
à la loi de Mariotte et Gay-Lussac que les quatre obser-
vations concordent sans trop d'écart.
Si les variations sont trop grandes et dépassent les
limites d'erreurs, compatibles avec ces sortes de recher-
ches, on écarte l’observation.
Après avoir contrôlé ainsi tous les thermomètres à alcool
et à éther sulfurique, nous nous servons exclusivement de
ces derniers bien plus commodes pour l'usage courant.
DES SCIENCES NATURELLES. 19
Ces préliminaires établis, voici dans quel ordre d’idées
nous avons fait nos premieres constatations :
Nous voulions nous rendre compte de l’action préser-
vatrice des enveloppes de coton, de bois, de laine, etc.,
etc., placées autour de nos réfrigérants et qui devaient
avoir pour mission de retarder l’action réchauffante de la
chaleur ambiante du laboratoire.
Pour opérer d’une facon rationnelle, nous avons defini
‘exactement le poids du cuivre entrant dans la confection
de chaque réfrigérant.
De même nous avons pris la mesure de la surface exté-
rieure exposée à l’action de la chaleur et du rayonne-
ment extérieur.
Nous connaissions exactement le poids du liquide
volatil introduit dans chaque appareil en ayant soin de
les remplir totalement pour chaque série d’expériences.
Réduisant en eau la valeur calorimétrique de chaque
appareil, nous savions le nombre de calories correspon -
dant à la pénétration de la chaleur dans l'appareil rap-
porté à l’unité de surface extérieure.
Pour obtenir ces nombres expérimentalement, nous
commencions par refroidir le réfrigérant à — 100° et
— 110°, puis nous arrêtions les compresseurs en prenant
note du temps. La température se relevait assez rapide-
ment et nous tracions la courbe des températures lues
successivement en fonction du temps.
En comparant les courbes ainsi obtenues avec la
courbe de Newton, on pouvait se rendre compte des ano-
malies systématiques dues aux basses températures, celles-
ci agissant d’une façon intrinsèque sur la marche du phé-
noméne.
Les différentes courbes étaient obtenues ainsi que suit :
20 SOCIETE HELVETIQUE
1° L’appareil n’était recouvert par aucune substance
protectrice.
2° L'appareil était entouré d’une mince couche de
déchets de coton, suffisante pour paralyser le dépôt de la
couche de givre due à la condensation de la vapeur d’eau
sur les surfaces extérieures exposées à l’air du labora-
toire.
3° L'appareil était entouré de 10 centimètres d’épais-
seur de déchets de coton.
4° L’appareil était enveloppé de 25 centimètres d’é-
paisseur de déchets de coton.
5° Une enveloppe de 50 centimètres entourait de
toutes parts le réfrigérant.
Dans ces quatre dernières expériences, nous avons eu
soin de prendre des déchets de coton de même prove-
nance pour ne pas introduire plusieurs variables simul-
tanément dans ces observations.
Chaque fois l’appareil était refroidi à — 100° — 1 10°
et ensuite abandonné à lui-même; la température exté-
rieure était soigneusement notée et nous avons expéri-
menté lorsque la température extérieure restait très sen-
siblement constante, égale à + 11°.
Les cinq courbes obtenues ont été tracées sur le temps
comme abscisses et la quantité de chaleur reçue par l’unité de
surface extérieure comme ordonnées.
Nous avons inscrit les températures qu’aurait pris un
réfrigérant de une calorie de capacité ayant un mètre
carré de surface extérieure exposée au rayonnement.
Dans la deuxième série d’expériences nous avons.
opéré avec un réfrigérant plus petit que dans les obser-
vations correspondant au premier cycle, seulement la
température pouvait atteindre — 160° à — 168°.
DES SCIENCES NATURELLES. 21
L’évaporation du protoxyde d’azote, sous un vide
presque hermétique et avec des pompes débitant 7 mètres
cubes à la minute, comme volume engendré au piston,
permet aisément d'atteindre ces températures extrème-
ment basses.
En réduisant ces deux séries d’expériences et en cor-
rigeant la 1" et la 2”e courbe du poids d’humidité con-
densée en eau, puis en givre, contre les parois, chaleur
fournie directement par la vapeur d’eau en plus du
rayonnement, nous avons tracé la figure de la planche III,
où l’on voit 6 courbes.
La 6% courbe est la courbe de Newton servant de
comparaison aux cinq autres données par l’expérience.
Les paramètres de la courbe de Newton ont été choi-
sis en laissant le réfrigérant se réchauffer de lui-même de
0° à 11° de façon à éliminer complètement l’action
spéciale des basses températures‘. Le rayonnement était
la seule cause de l’élévation lente de la température. Plu-
sieurs conséquences se déduisent immédiatement de la
vue de ces six courbes :
1° De — 165 à — 100° toutes ces courbes se superpo-
sent sans qu’on puisse distinguer entre elles d'autre inter-
valle qu’un épàtement du trait qui les représente toutes.
20 De — 100 à — 70° on commence à distinguer
un retard de réchauffement pour les surfaces protégées,
mais l’action protectrice des enveloppes n’est nullement
proportionnelle à leur épaisseur.
1 La courbe de Newton a été tracée seulement pour le cas où
l’appareil était nu sans enveloppe protectrice aucune; la partie de
la courbe au-dessus de 0 coïncide donc avec la courbe n° 1 et
cette partie-là fixe la valeur des paramètres de la courbe tracée
n° 6.
22 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE
Il semble que les 10 centimètres de coton déposés sur
le réfrigérant protègent autant que les 40 centimètres
qui s’y ajoutent à la courbe n° 5.
3° Toutes les courbes sans exception, indiquent qu'aux
basses tempéraiures, l’afflux de chaleur est trés supérieur
à la courbe théorique de Newton. Cette dernière étant le
résultat de l’exérapolation des observations faites au-dessus
de 0° reste partout très écartée des cinq courbes tracées
représentant les observations directes.
4° Le coefficient angulaire des cinq courbes de
— 160 à — 80° est très considérable, car la courbe
monte avec une brusquerie évidente. Vers — 80° la
courbe s’inflechit assez subitement et tend à devenir
parallèle à la courbe de Newton sans toutefois lui être
jamais comparable.
5° Entre — 50° et + 20° les courbes se séparent
très nettement les unes des autres.
6° Entre — 20° et + 10° les courbes sont le plus
séparées les unes des autres et l'effet des parois protec-
trices semble devenir de plus en plus proportionnel à
l'épaisseur des enveloppes protectrices.
7° Des expériences analogues faites avec de la laine,
du bois, de la bourre de soie, etc., ont très légèrement
modifié les paramètres absolus de ces courbes, mais seu-
lement dans leurs parties comprises entre — 70° et 0°:
8° De — 165° à — 70° aucune différence appré-
ciable n’a été signalée, quelle que soit la nature des
parois protectrices employées, laine, coton, liège pilé,
sable fin, sciure de bois, charbon en poudre, craie, cellu-
lose, verre filé, paille, tourbe, herbe sèche, etc., etc.
DES SCIENCES NATURELLES. 93
Anomalies dans les phénomènes thermiques accompagnant
la cristallisation du chloroforme.
Nous avons entrepris dans notre laboratoire d’utiliser
les instruments spéciaux que nous possédons pour la
purification la plus parfaite possible des produits phar-
maceutiques. Nous leur enlevons les impuretés nombreu-
ses qui s’y trouvent à l’état ordinaire dans le commerce,
par les méthodes les plus diverses mais dont quelques-
unes consistent à cristalliser ou à évaporer à très basses
températures les corps traités.
En opérant ainsi sur le chloroforme, nous avons été
mis tout à coup en face de phénomènes si bizarres, si
inattendus et en opposition si directe avec tout ce que
nous connaissons en physique, que nous nous sommes
longtemps refusé à y croire, mettant sur le compte de
quelque grave méprise, ou vice d'observation, les consta-
tations si extraordinaires qui se trouvaient sous nos pas.
Nous allons retracer très exactement d’abord la pre-
miere observation faile, car il est opportun de fixer l’his-
toire de ces phénomènes du rayonnement dont la consta-
tation à l'origine est due uniquement à des conditions
fortuites.
Après ces premières constatations la prévision de
phénomènes semblables a été possible, mais nous ne
voudrions pas que l'on crüt ici, que nous avons été
guidé dans cette première recherche par des vues théori-
ques préconçues. Nous regrettons de le dire, mais nous
devons à la vérité d’avouer en toute franchise que cette
contribution à la connaissance des phénomènes thermi-
ques est ce qu'on est convenu d’appeler le résultat du
hasard!
24 SOCIÉTÉ HELVETIQUE
Voici le fait : j'ai deux réfrigérants côte à côte dans
mon laboratoire, l’un de volume moyen, ayant environ
2 '/, litres de capacité, l’autre très sensiblement plus
grand, car il a 18 centimètres de diamètre et 1",300 de
hauteur et a une capacité intérieure de plus de 32 litres.
Le petit réfrigérant se prête d’autant mieux à toutes les
expériences qu’il fonctionne au protoxyde d’azote et
permet les observations jusqu’a — 160 ou — 165°.
J’ai done commencé par expérimenter dans ce petit
refrigerant sur le chloroforme de la facon suivante :
Je remplis une éprouvette en verre de 8 centimètres
de diamètre et de 30 centimètres de hauteur avec du chlo-
roforme du commerce. On peut y introduire 2 kilogram-
mes de chloroforme environ.
Un thermomètre à éther sulfurique à longue tige est
noyé dans le milieu de l’éprouvette, il est tenu par un
large bouchon qui ferme l’éprouvette dans le haut, afin
d'empêcher la condensation de l'humidité de l'air sur
la surface libre du chloroforme.
L’éprouvette pleine de chloroforme et le thermomètre
sont descendus dans le réfrigérant dont la température
est maintenue à près de — 120°, — 125°.
On constate d’abord un épais brouillard qui opaline le
chloroforme lorsque le thermomètre marque — 40 à —
50°. On filtre le chloroforme et on continue l'opération.
Au bout de quelque temps on voit le thermomètre s’arréè-
ter à — 68°,5 et les cristaux de chloroforme très transpa-
rents se former contre les parois de l’éprouvette.
Lorsque les trois quarts du chloroforme sont cristalli-
sés la température est descendue jusque vers — 69 à —
690,5 tandis que celle de l'enveloppe est restée station-
naire à — 125° grâce au fonctionnement des compres-
DES SCIENCES NATURELLES. 25
seurs et à l’alimentation régulière du protoxyde d’azote.
L’operation ainsi conduite permet de décanter et d’obte-
nir une masse de chloroforme chimiquement pur.
Il suffit en effet, de laisser fondre les cristaux de chlo-
roforme déposés contre les parois de l’éprouvette après
avoir vidé les eaux mères qui retiennent les impuretés.
C’est avec ce chloroforme que nous avons fait toutes
les premières expériences de narcoses dans les cliniques
de Berlin.
Les médecins et chirurgiens se sont montrés si satisfaits
de ce produit que nous avons dû obtenir en grand la fa-
brication de cet anesthésique pur.
Au lieu de remplir le petit appareil, j'avais à côlé le
grand qui peut contenir pour cinq à six cents francs de
produits.
Cet appareil fonctionne avec le premier cycle et peut
aisément atteindre en travail — 10 à — 90°. Si d’au-
tres réfrigérants du laboratoire sont en activité au même
instant la température normale est — 79 à — 81°.
Ayant cristallisé plus de trois mois consécutivement
du chloroforme à la température de — 68,5 et — 69°
lus dans le chloroforme liquide du centre de l’éprouvette
j'étais bien sur d'avance de la cristallisation à — 79 et —
81° dans le grand réfrigérant. Cette sorte d'assurance est
telle, pour toute personne qui s’occupe de physique,
qu'on peut émettre cette affirmation avec une conviction
totale, sans croire en rien outrepasser les méthodes scien-
tifiques en cours.
Je remplis donc le grand réfrigérant, je mis en fonc-
tionnement les compresseurs et j'opérai la filtration à
— 50°,
Le chloroforme fut remis dans l'appareil après cette
26 SOCIÉTÉ HELVETIQUE
opération et je constatai l’abaissement de la température
jusqu’à — 81° sans aucune trace de cristallisation contre
les parois du réfrigérant.
J’eus alors l’idée que le chloroforme était en surfusion,
ce qui se produit assez fréquemment avec les liquides
cristallisables.
Pour m’en assurer je fis fonetionner le petit réfrigé-
rant, j’obtins des cristaux de chloroforme à --- 680,5 et
je les jetai dans le grand réfrigérant plein du méme chlo-
roforme ; à ma stupéfaction les cristaux fondirent | ils dispa-
rurent en peu de temps dans la capsule de verre où je les
avais placés, noyés dans le chloroforme à — 81°.
Je vidai le grand réfrigérant, je pensai que quelque
impureté était tombée dans le chloroforme, qu'une dose
anormale d'alcool avait pu être ajoutée à ce produit; je
passai en revue toutes les causes particulières qui pou-
vaient altérer la loi si connue de la cristallisation.
Je refis une seconde expérience : je repris du chloro-
forme neuf d'un envoi qui venait d'arriver de la fabrique
de Mannheim.
Après avoir nettoyé à fond le grand réfrigérant, je le
remplis à nouveau avec le chloroforme et au même mo-
ment je remplis l’éprouvette qui devait fonctionner dans
le petit réfrigérant.
J’abaissai la température des deux appareils simulta-
nément. Au petit réfrigérant le thermomètre indique
dans le chloroforme liquide — 68°,5 lorsque je vois les
premiers cristaux se former contre les parois de l’éprou-
vette; dans le grand appareil le chloroforme s’abaisse à
— 81° sans cristallisation visible ! Je plonge alternative-
ment le méme thermomètre dans l’éprouvette du deuxième
cycle et dans le grand appareil et ce même instrument
DES SCIENCES NATURELLES. 27,
indique — 68°,5 dans l’éprouvette où les cristaux se
forment et — 81° dans le chloroforme du grand appareil
où aucune cristallisation ne s’opere!
Enfin, n’y comprenant plus rien, hésitant, ne sachant
plus où j'en étais devant des faits si déconcertants, je
finis par sortir du petit appareil l’éprouvetle avec tout.
son contenu, chloroforme en cristaux, formés contre la
paroi, chloroforme liquide au centre et le thermomètre
baigné dans le chloroforme liquide indiquant — 68°,5,
je plongeai le tout dans le chloroforme liquide, remplis-
sant le grand appareil et indiquant — 81°. Presque im-
mediatement je constatai que le thermomètre marquait des
températures de plus en plus basses allant de -—— 68,5 à —
81° tandis que les cristaux disparaissaient à vue d'œil et
fondirent en totalité !
Toutes les expériences analogues répétées plusieurs
fois me donnèrent toutes les mêmes résultats !
Avant de donner une première explication de ces phé-
nomènes si bizarres nous allons narrer encore une obser-
vation très importante qui nous a mis sur la voie de l’in-
terprétation de ces faits.
Ayant rempli l’éprouvette de chloroforme cristallisé
jusqu’au point où le réservoir du thermomètre avait
juste la place de se mouvoir encore dans le liquide, j'ai
porté l’éprouvette et son contenu sur la balance pour
une mesure de poids.
Quelle ne fut pas ma surprise en voyant le thermomè-
tre monter à — 48° dans le sein du chloroforme liquide
noyant de toutes parts les cristaux solides du même
corps !
La même éprouvette fut placée au soleil et le thermo-
mètre s’éleva très rapidement à — 34°.
28 SOCIETE HELVETIQUE
Reporté à l’ombre et agité, le chloroforme liquide, in-
dique de nouveau — 48 a — 51°.
Cette même éprouvette est introduite dans le réfrigérant
du premier cycle qui fonctionne à — 50° et le thermo-
mètre du centre marque très vite — 77° 1
Tels sont les faits les plus saillants qu’il faut chercher
à expliquer d’une façon rationnelle, afin d’en dégager les
dois générales.
De nombreuses vérifications expérimentales doivent
venir confirmer les hypothèses émises pour l’interpréta-
tion logique de cet ensemble de phénomènes.
Rayonnement et conductibilité.
Faisons-nous d’abord une idée un peu nette de la fa-
con dont LA CHALEUR se transmet d’un corps à un autre.
Si nous restons fidèles aux hypothèses émises dans nos
précédents travaux ‘, nous savons qu'au zero absolu des
températures la molécule solide la plus simple est composée
d’au moins quatre molécules ou atomes gazeux réunis
déjà deux à deux sous la forme de deux molécules liqui-
des. Ces deux molécules liquides en s’associant ont con-
stitué la première molécule solide et ont été la genèse du
cristal élémentaire.
Au zéro absolu tout le potentiel attractif physique de ces
quatre atomes est épuisé et la force vive actuelle est nulle.
Les quatre atomes sont attirés et maintenus dans la
position d'équilibre qu'ils occupent au zéro absolu par
l’ensemble des forces d'attraction de la matière pour la
matière et de la matière pour l’ether.
! Voir synthèse de la chaleur, Archives des sc. ph. et nat.
Octobre 1879 et Synthèse chimique, Janvier 1893.
DES SCIENCES NATURELLES. 9%
Si l’on tend a rapprocher les atomes les uns des autres,
l’action prépondérante de l’attraction de l’éther dans le-
quel ils sont noyés tend à les ramener à leur position
d’équilibre. Si on les écarte, l’attraction de la matière
pour la matière l’emporte sur l’attraction de l’éther et
l'atome revient encore à cette position d’équilibre.
En réalité la molécule solide nous représente quatre
pendules solidaires qui, sous l'influence de l'énergie exté-
rieure, vont se remettre à osciller et parcoureront des
ellipsoides de révolution. L'intégrale dynamique des quatre
ellipsoïdes est équivalente à l'énergie totale fournie par les
causes extérieures, si l’on admet le centre de gravité du
système comme immobile dans l'espace. Chaque fois que
deux atomes se rapprochent ils forment une vague de dé-
placement de l’éther intra-jacent; à l’écartement de même;
de sorte que tous les mouvements de ces quatre atomes
seront représentés dans l’éther environnant comme des.
ondes sphériques, écho dynamique trés exact des phénomè-
nes thermiques qui se passent dans cette molécule solide.
Si par hypothèse nous supposons cette molécule toute
seule dans l’espace, et que nous lui communiquions une
certaine quantité d'énergie au début, il est aisé de voir
que toute l'énergie dynamique introduite dans l’éther se
propagera avec une vitesse de 300000 kilomètres par se-
conde dans les espaces environnants et que la quantité
d'énergie donnée au début à la molécule s’épuisera assez.
vite.
Si l’inertie de l’éther était nulle, les vagues de l’éther
n’absorberaient aucun travail et le rayonnement ne serait
pas une cause de refroidissement.
L’inertie de l’éther est trés faible donc le rayonnement
n’enleve que successivement l’énergie au corps chaud et lui
fait perdre peu à peu ses mouvements oscillatoires.
30 SOCIÉTÉ HELYETIQUE
Les vagues de l’éther, écho direct des oscillations calo-
rifiques des corps solides élémentaires, sont done fonetion
directe de l'amplitude des mouvements oscillatoires et de leur
durée.
Or la durée des mouvements oscillatoires est fonction
directe des forces qui amènent le déplacement des atomes
de leur position d’équilibre dans la molécule solide et de
l'inertie de cette molécule.
Pour pouvoir développer ces considérations, mainte-
nons nos définitions, à savoir :
1° La température pour chaque corps solide est l’am-
plitude des mouvements oscillatoires.
2° La chaleur spécifique est la force qui agit le long de
la trajectoire de chaque atome et qui serait suffisante pour
fixer au repos cet atome à chaque position de sa trajectoire.
Donc l'intégration du produit des températures (chemin
parcouru) par les chaleurs spécifiques (force agissant sur le
chemin parcouru) donne l'intégration de la force vive
actuelle d’une molécule solide chaude.
La radiation calorifique des corps donnera donc à l’éther
des vagues qui permettront de connaître les facteurs essen-
tiels des propriétés de la matière.
Pour l’heure les radiations calorifiques entre le zéro
absolu et les températures de + 500 à 530° sont encore
presque inconnues, faute d’analyseurs suffisamment sen-
sibles et à cause des perturbations constantes dues au
rayonnement des corps ayant la température ambiante.
Si au lieu d’une seule molécule solide, nous en suppo-
sons plusieurs dans le voisinage les unes des autres, on
distingue de suite deux espèces de modes qui permettent
à une molécule de communiquer ses énergies à l’autre :
Si les molécules sont assez rapprochées pour que le
DES SCIENCES NATURELLES. 31
mouvement de l’une agisse par action directe sur l’autre,
au même titre que les atomes solidaires le font dans une
même molécule solide, on dira que la chaleur se transmet
par conductibilité.
On voit de suite par ce fait que dans les cristaux la
conductibilité doit être différente suivant les axes de cris-
tallisation car le groupement des molécules rend certaines
directions plus intimes que d’autres.
Si au contraire les molécules sont trop loin pour agir
directement les unes sur les autres, elles se communiquent
de l'énergie par rayonnement.
Les vagues de l’éther tendent à faire vibrer à l’unisson
les atomes de la seconde molécule et à les déplacer pro-
gressivement de leur position d'équilibre.
Lorsqu’elles échangent entre elles par rayonnement des
quantités de force vive égales elles sont à l’unisson dyna-
mique de chaleur.
Un corps solide chaud, est toujours un assemblage de
quelques milliards de molécules solides.
On est donc certain de pouvoir utiliser dans les mou-
vements si variés des molécules de ce corps les lois des
corps élastiques et le théorème de Fourrier.
En considérant la surface d’un corps solide chaud, nous
verrons donc des molécules avec les mouvements les plus
divers, les unes vibreront faiblement, d’autres avec force,
les interférences positives et négatives donneront au
rayonnement de ce corps une complexité fabuleuse et
l’on pourra sans erreur accepter le rayonnement tota]
comme la somme des rayons émis par des molécules
solides dont la température varie du zéro absolu à la
température actuelle du corps et même dont quelques-
unes ont une température momentanée très supérieure.
92 SOCIETE HELVETIQUE
Si donc nous analysons l’ensemble du rayonnement
d’un corps chaud solide par le moyen du prisme, nous
verrons d’abord des radiations calorifiques à période longue
qui ne seront pas ou presque pas réfractées. Ce sont les
radiations froides du zéro absolu à — 80°.
Après cette première bande viendront se fixer sur le
spectre calorifique les radiations plus chaudes allant de
— 80 à 0° centigrade.
Puis celles de 0 à + 300° et enfin celles de + 300
à + 500° où le spectre commencera à indiquer le rouge
naissant en méme temps que les radiations calorifiques.
Ici, il faut noter que les vibrations ou oscillations de
l'éther vont porter à nos sens deux modalités différentes,
l’une plus ample que l’autre. Il est très probable que les
oscillations calorifiques de l’éther présentent à une cer-
taine intensité les harmoniques supérieures du mouvement
vibratoire et qu'aux oscillations larges calorifiques, invisi-
bles pour notre œil mais sensibles à nos mains et au tact
de la peau, s’ajoutent les oscillations lumineuses plus
courtes et harmoniques des premières.
Quoiqu'il en soit à partir de + 500° et en élevant
constamment la température, on constate deux spectres
étroitement liés l’un avec l’autre, mais conservant leurs
deux modalités très marquées. Impossible de les confon-
dre. Le spectre calorifique est encore peu connu, faute
d'appareils d'investigation suffisants; pour le spectre
lumineux, qui peut rendre visibles les raies spectrales,
brillantes ou d'absorption, on sait que les propriétés élé-
mentaires chimiques des corps s’y révèlent par excellence.
On constate en particulier que si l’on chauffe un corps
solide de plus en plus, les radiations rouges augmentent
d'intensité au fur et à mesure que le spectre s’etend pro-
gressivement vers le violet et l’ultra-violet.
DES SCIENCES NATURELLES. 33
Une tige d’acier chauffée à 550° puis à 600°, 800°,
1000°, 1200° donne un rouge de plus en plus intense
jusqu’à la fusion du métal.
Ainsi du zéro absolu a + 1200° un même corps solide
nous donne deux spectres à modalités différentes.
Le spectre lumineux n’est sensible à notre œil qu’à
partir de + 500°.
Le spectre calorifique est presque entièrement inconnu
vers sa base et mal connu vers le haut à partir de + 80
à + 100° jusqu’à + 1200°.
Nul doute que les rates spectrales calorifiques et lumi-
neuses, écho nécessaire des vibrations pendulaires des atomes,
ne se trouvent sur toute l'étendue de ces deux spectres
encore si mal observés dans leurs régions extrêmes.
Le parallélisme absolu des phénomènes lumineux et
calorifiques dans les régions comprises entre + 500 et
+ 2000° autorise, avec ménagement, une extrapolation
dans les bases des deux spectres.
Si nous ajoutons à la connaissance spécialement des
phénomènes lumineux du rouge, les observations des
oscillations électriques hertziennes obtenues avec des vagues
pendulaires allant de 12 mètres de longueur jusqu’à
quelques fractions de millimètre, si enfin nous rappelons
les travaux récents de MM. du Bois de Berlin et Aarons
ainsi que ceux de MM. Rubens et Snow sur les interfé-
rences des rayons calorifiques au moyen de réseaux de
fils de ‘/,, de millimètre, etc. il se dégage de tout cet ensem-
ble de faits des idées générales assez précises pour per-
mettre un essai de synthèse des phénomènes du rayonne-
ment.
Nous savons que les oscillations hertziennes traversent
sans difficulté tous les corps diamagnétiques, les murs, le
3
34 SOCIETE HELVETIQUE
bois, les étoffes, les corps peu conducteurs, se laissent
traverser par ces grandes vagues comme s’ils n’existaient
pas, tout en déviant, par refraction, la direction de ces
ondes électriques.
Nous savons également que le rouge, base du spectre
lumineux, donne des rayons qui traversent plus facilement
l’atmosphère chargée de poussières.
Les couleurs supérieures vert et bleu, violet et ultra-
violet sont absorbées par l’atmosphère en grande partie,
ce qu’on peut constater au coucher du soleil par l’Alpen
Glühen.
Nous pouvons donc conclure de ce qui précède que,
plus l’oscillation provoquée dans l’éther est longue ou lente,
plus facilement elle traverse les corps non conducteurs à
texture plus lâche moins compacte que les métaux. |
Si nous nous souvenons qu'aux basses températures,
les phénomènes thermiques déplacent les atomes de posi-
tions très voisines de leur position d’équélibre stable, que
toutes les mesures des chaleurs spécifiques sont d’accord
pour montrer qu'elles augmentent toutes avec la tempéra-
ture, on en concluera que les oscillations calorifiques à basse
température doivent émettre des vagues calorifiques dans
l’éther, dont la propriété caractéristique doit être de tra-
verser aisément les corps mauvais conducteurs de chaleur.
Nous devions donc nous attendre à voir le rayonne-
ment de la chaleur aux basses températures présenter des
phénomènes fondamentalement différents de ceux qu’on
observe aux températures plus élevées.
George W.-A. KAHLBAUM. Mesure des tensions de vapeurs
du benzene et de quelques dérivés.
Les recherches qui font l’objet de la présente commu-
DES SCIENCES NATURELLES. 39
nication ont été faites en collaboration avec M. le Dr von
Wirkner. Elles se rapportent à des mesures de tensions
«de vapeurs da benzène et de quelques-uns de ses dérivés,
auxquels a été joint, pour certains motifs particuliers,
l'alcool éthylique.
Dans mes travaux précédents, qui ont porté principa-
lement sur le groupe des acides gras, série homologue
dans laquelle tous les termes diffèrent d’une quantité
constante dans leur composition chimique, j'ai cherché
quelle est l'influence que cette différence exerce sur les
points d’ebullition et sur l'allure générale de la courbe
d’ébullition à différentes pressions. Dans la série aroma-
tique ma tâche devait être toute autre; il s'agissait, en
prenant comme point de comparaison le benzène, d’étu-
dier un certain nombre de ses dérivés et de déterminer
l'effet qui résulterait du remplacement d’un atome d’hy-
drogène par d’autres atomes ou radicaux.
Mes observations ont porté sur les corps suivants :
Poinis d’ebullition sous la pression de 760%",
Alcool ethylique........ CH, — OH....... 78,0°
DONNEES SE GEL Hess ie 80,3
Bromobenzene......... CH Br. 222.2. 155,5
Aldéhyde benzoique..... C,H, — CHO...... 178,3
Pieno ae. CH — OM....22 5: 181,4
Ame ac GH NH... 183,9
Benzonitrile........... GHs—.EN....... 190,6
Alcool benzylique....... C,H, — CH,OH.... 205,0
Dimobenzener.......... GH. NG... 208,3
Acide benzoique ....... CHET CO, 249,0
Toutes les déterminations ont été faites par la methode
dynamique et au moyen des appareils que j'ai précédem-
ment decrits. Elles ont été poussées jusqu’a des pressions
36 SOCIETE HELVETIQUE
inférieures à 1®®, sauf pour le benzene et l’alcool éthy-
lique, dont la forte tension de vapeurs m’a empêché
d'opérer à de très faibles pressions, et pour l’acide ben-
zoique, chez lequel, à une pression de 6" environ, le
point d’ebullition vient coïncider avec le point de fusion.
Je n’ai pas besoin de rappeler que l’on a voulu récem-
ment rétablir pour la série des acides gras l’exactitude de
la loi Volta-Dalton d’après laquelle une méme di-
minution de la pression entraînerait toujours avec elle un
même abaissement du point d’ebullition: d’où résulterait
que, connaissant une courbe d’ébullition, on en pourrait
deduire directement toutes les autres.
J'ai montré que tel n’est point le cas; que bien plutôt,
sinon absolument rigoureuse, donc d’une manière très
approchée, on pourrait établir une autre regle, disant
que plus élevé est le point d’ébullition d’un corps sous
la pression normale, plus grand est l’abaissement de ce
point d’ébullition pour une même diminution de pression.
Or, cette dernière règle, qui s’est vérifiée assez exacte-
ment, non seulement pour les acides gras, mais encore
pour un certain nombre d’autres corps, est inapplicable
aux derives du benzene.
Abaissements des points d’ebullition.
760-3577 760-35mm
Acides acétique ..... 78404 Benzene ar. 20 74,9°
» propionique.. 76,4 Bromobenze£ne...... 90,9
DUI VE sa Aldéhyde benzoique. 95,4
» valérique..... 80,6 Pheénokx ero 84,5
» caproique.... 83,3 ANIMO 89,9
» heptylique.... 85,7 Benzonüniler 2 95,1
» caprylique.... 89,2 Alcool benzylique.... 88,0:
» pélargonique. 90,8 Nitrobenzene....... 96,5
» caprinique.... 94,5 Acide benzoique..... 90,1
DES SCIENCES NATURELLES. 37
On voit par ce tableau que si la serie des acides gras
normaux satisfait d’une manière générale à la règle que je
viens d’énoncer, il en est absolument autrement de la
série du benzene et de ses dérivés. Ainsi, par exemple,
pour la même diminution de pression, l’abaissement du
point d’ébullition du bromobenzène (90,9) est supérieur
à celui de l’acide benzoique (90,1°), tandis que le pre-
mier de ces corps bout, à la pression normale, presque
100° plus bas que le second.
Ce fait entraîne un changement complet dans les posi-
tions relatives des courbes d’ébullition. Si l’on range les
corps que J'ai étudiés dans l’ordre de leurs points d’ébul-
lition à différentes pressions, on arrive au tableau sui-
vant:
SOCIETE HELVETIQUE
r
38
Ia] ‘‘’‘’enbrozuogq apıay 9‘zep *‘’‘‘onbrozuoq epoy gypse ‘’‘’‘anbrozuog opıay 0°'678 ‘°°°’ enbrozuaq apıay
68‘: ‘‘onbifzuoq [009 pr ‘’’’anbigtzueg 10007 0'897 “****’‘euezuegoliNni €808 “°'‘°'*@uUQzuegO.ININ
pigg ‘°° ‘‘OUQZUOQOUNN FORTE °° ouazuagonmn |°L9p “‘’’onbigizuoq [009 0‘G08 ‘*’‘onbilizuog [00017
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DES SCIENCES NATURELLES. 39
Ce tableau montre que les positions relatives des cour-
bes d’ébullition changent avec la pression. Ainsi, si on
compare les deux premières colonnes, on observe tout
d’abord qu’à 250 mm. les places primitives du benzene
et de l’alcool éthylique sont interverties, fait qui était déjà
connu. Les autres corps conservent leurs positions res-
pectives ; cependant à celte pression, le phénol et l’ani-
line ont le même point d’ebullition; donc, tandis qu'à
760mm Je remplacement de l’hydroxyle par le groupe NH,
élève le point d’ébullition de 2,5°, ce même remplace-
ment n’a plus aucun effet à la pression de 250"
Plus instructif encore est l’examen de l’ordre dans le-
quel les corps viennent se ranger à 33", à cette pression
l’aniline descend de 3° au-dessous du phénol; de même
le benzonitrile vient se placer avant le phénol; le nitroben-
zène et l’alcool benzylique changent de places, de telle
sorte que le premier de ces corps, qui à 760% bout 3,3°
plus haut que le second, bout 5° plus bas sous la pression
de 33%, — Enfin a 6 le point d’ebullition du ben-
zonitrile descend encore au-dessous de celui de l’aniline.
Ce caractère particulier que présentent les courbes
d’ebullition des dérivés du benzène forme le contraste
le plus frappant avec ce qui a été observé chez les
acides gras. Chez ceux-ci, les courbes se rapprochent
bien les unes des autres, mais elles ne se coupent jamais;
cela n’a même pas lieu chez les acides iso, dont les cour-
bes sont pourtant aussi rapprochées de celles des acides
normaux que la courbe du phénol l’est de celle du benzo-
nitrile à son point de départ.
Des corps nommés on connaissait déjà, ainsi que je l ai
dit, la particularité du croisement des courbes du benzène
et de l’alcool éthylique, mais on n’en avait point tiré jus-
40 SOCIETÉ HELVETIQUE
qu’a present de déductions théoriques, et cela avec raison;
en effet l'alcool de la série grasse et l’hydrocarbure aroma-
tique constituent deux types si dissemblables de composés
chimiques qu'ils ne semblait pas y avoir lieu d’attacher de
l'importance au fait du croisement de leurs courbes d’ébul-
lition qui à 7602» sont déjà à 2° seulement de distance.
Mais, d’après ce que je viens de montrer, il existe cer-
tains groupes de composés dans lesquels ce croisement
des courbes, bien loin d’être une exception, semble être
le phénomène le plus habituel. Des 9 dérivés du ben-
zène que J'ai étudiés, cinq le présentent; ce sont le phé-
nol, l’aniline, le benzonitrile, le nitrobenzene et l'alcool
benzylique; la courbe du benzonitrile coupe même celle
de l’aniline et celle du phénol. On ne peut méconnaître
la grande importance théorique de ce fait.
La preuve que j'ai fournie, que la loi Volta-Dalton
n'est pas plus applicable aux acides gras qu’aux autres
corps, vient également porter une atteinte a celle de Kopp
qui dit que chez les acides, alcools, etc. de la série grasse,
une différence de composition de CH, entraîne une diffé-
rence constante de 19° en chiffres ronds entre les points
d’ébullition. Il est évident, en effet, que le choix du point
d’ebullition sous la pression de 760”” comme point
d’ebullition normal étant le résultat d’une convention
toute arbitraire, la loi de Kopp, si elle n’est valable que
pour cette seule pression-la, perd tout intérét théorique.
Mais, je tiens a l’ajouter, des observations du genre de cel-
les que je viens de presenter, desquelles il résulte qu’a
une pression de 760% le remplacement d'un hy-
droxyle par un groupe CN élève le point d’ébullition de
9°, qu'à Hmm par contre il l’abaisse de 6°; des obser-
vations après lesquelles on n’est par conséquent plus en
DES SCIENCES NATURELLES. 4A
état de dire si par l’entrée d’un groupe dans la molécule
le point d’ebullition sera élevé ou abaissé; de pareilles
observations, dis-je, sont bien faites pour exercer une in-
fluence considérable sur la théorie tout entière des
points d’ébullition.
D’après les études de M. Guye les courbes d’ébullition
ne se cotpent que si les corps sont constitués de molécu-
les complexes. Il me restera donc à vérifier cette opinion
en fixant les poids moléculaires de ces fluides d’après la
méthode fameuse de MM. Ramsay et Schields.
M. le D' Alfred Auscer, de Schaffhouse, décrit un
Instrument pour mesurer la vitesse de rotation construit par
la maison J. Amsler-Laffon et fils.
Cet appareil est destiné à mesurer la vitesse de rotation
des axes de transmissions, des parties de machines en
mouvement de rotation, etc.
Les appareils de ce genre se distinguant en principe les
uns des autres sont peu nombreux. Les plus connus sont
ceux construits d’après le principe du pendule conique et,
en général, des appareils qui mesurent la vitesse de rotation
par la force centrifuge. Parmi ceux-ci, les tachomètres
sont d’une construction très simple; mais ils présentent
l'inconvénient que leurs constantes ne dépendent pas seu-
lement de la mensuration des dimensions de leurs parties
constituantes, mais tout autant de la distribution des
masses dans les parties mobiles. Il en résulte que les cons-
tantes de ces instruments ne peuvent pas étre déterminées
d’avance, il faut les trouver empiriquement en s’aidant
d'un compteur de tours; instrument, soit dit en passant,
qui n’est pas à considérer comme un instrument pour
mesurer la vitesse de rotation.
49 - SOCIÉTÉ HELVETIQUE
Un autre desavantage des tachomètres basés sur la force
centrifuge est que, lorsqu’il y a changement de vitesse, ils
dépassent le but; car leur fonctionnement ne dépend pas
seulement de la vitesse, mais aussi de l’accélération de
vitesse de toutes les parties en mouvement.
qui nous reste a décrire, appareil qui cependant ne peut
pas être comparé, par rapport à la simplicité de construc-
tion avec les tachomètres mentionnés plus haut.
Le principe de ce nouvel appareil est le suivant :
Une sphère pouvant tourner librement dans toutes les
directions, est mise simultanément en mouvement par la
friction de deux disques tournants. La direction de l’axe
de rotation de cette sphère dépend alors d’un moment à
l’autre du rapport de la vitesse de circonférence des deux
disques. Si l’on connaît la vitesse de l’un des deux disques
et de plus si on a le moyen de fixer la direction de l’axe de
rotation de la sphère, on est à tout moment en mesure de
déduire la vitesse du second disque.
La figure schématique ci-contre indique la disposition
de l’appareil en plan.
La sphère K tenue entre les disques A, B et C, repose
sur un disque D. Ce dernier est porté par un cadre qui
peut tourner autour d’un axe vertical et dont le prolonge-
ment passerait par le centre de la sphère. L’axe du disque
A est mis en connexion avec l’arbre dont on veut mesu-
rer la vitesse de rotation; un engrenage à friction commu-
nique le mouvement relatif de A à l’axe du disque B; la
vitesse de rotation de l’axe B est maintenue constante par
l’intervention d’un échappement à lame vibrante. Le dis-
que C, par l’effet d’un ressort, presse la sphère contre les
disques A et B, qui par frietion mettent la sphère en ro-
DES SCIENCES NATURELLES. 43
tation autour d’un axe horizontal. La position de l’axe
de rotation de la sphère dépend d’un moment à l’autre
du rapport de vitesse entre les disques A et B, tandis que
le disque D par friction contre la sphère est chassé dans
le plan équatorial. Une aiguille fixée au cadre qui porte
le disque D indique sur un arc de cercle divisé la position
du plan équatorial respectivement celle de l’axe de rota-
tion de la sphère. Mais comme cette position dépend de
la vitesse relative des deux disques A et B et de la vitesse
relative du nombre d’oscillations de la lame chronométri-
que, la situation de l’aiguille indique la vitesse de rotation
absolue du disque A, par conséquent celle de l’arbre dont
la vitesse est à mesurer.
Lorsqu'il y a changement de position du plan équato-
rial, le disque D ne le suit pas instantanément, il ne s’ap-
proche que assymptotiquement, mais si vite que dans la
pratique l'indication de l'aiguille peut être considérée
comme instantanée. C’est précisément à cause de cet ap-
prochement assymptotique que le disque D ne dépasse
jamais la position exacte. Entre les disques A, B et C et
44 SOCIETE HELVETIQUE
la sphere il n’y a que frottement et pas de glissement.
Entre le disque D et la sphère il n’y a en général que frot-
tement, ce n’est que lorsque, par suite d’un changement
de vitesse, le disque change de position, qu’il peut y
avoir frottement de glissement, mais ce dernier est insi-
gnifiant par rapport au frottement de roulement.
Comme il a été dit, l’axe B est mis en mouvement par
une friction douce et réglable. L’échappement chronomé-
trique du disque B est une lame d’acier qui vibre devant
les dents pointues d'une petite roue qui est mue par une
série d’engrenages. Chaque vibration de la lame permet
à la petite roue d'avancer d’une dent.
Cet échappement est l’invention de feu M. Hipp de
Neuchâtel. Les oscillations de la lame sont constantes et
leur durée peut être facilement et exactement déterminée;
la vitesse de rotation du disque B est par conséquent
une grandeur constante, exactement connue. La vitesse
de rotation du disque A doit pour le moins être aussi
grande que celle de B à marche normale de l’échappement,
autrement ce dernier ne pourrait fonctionner. L’échelle
devant laquelle joue l'aiguille, indique la vitesse de l’axe
À en nombre de tours par minute. Les divisions sont
inégales, elles commencent à 25 et finissent par l'infini
>, vers l’estrémité de l'échelle elles sont de plus en plus
rapprochées. La marque = donne le moyen de pouvoir
vérifier l'exactitude et l’invariabilité de l'appareil à chaque
instant. En effet, si l’on arrête le disque B tandis que A
continue sa rotation, le rapport de vitesse A à celui de B
est infiniment grand, l’aiguille doit par conséquent mar-
quer >. L’aiguille porte un crayon qui enregistre sur
une bande de papier qui se déroule d’une manière con-
tinue au-dessous de l’aiguille, les changements de vitesse
DES SCIENCES NATURELLES. 45
qui surviennent. Cette bande de papier recoit son mou-
vement par l’axe B. Un crayon fixe marque une ligne
d’abscisses (ligne de foi).
Théorie :
soit r le rayon de la sphére,
ææl’axe de rotation dela sphère dans un moment donné,
@ la vitesse angulaire avec laquelle la sphère tourne
autour de xx,
a l’angle de A avec xx.
Lorsque les disques À et B se trouvent dans des plans
passant par le centre de la sphère et que leurs axes for-
ment un angle droit, ce qui est en effet réalisé dans cet
appareil, l’angle formé par l’axe xx et l'axe B est égal à
90° — a. Le cercle de contact du disque A a alors le rayon
rcosa, celui du disque B le rayon r sin a et les vitesses
de circonférence des deux cercles de contact sont © r cos «
et grsina.
v, et v, désignant les vitesses de circonférence des dis-
ques A et B on aura évidemment
La = OT COS
UU, = orsin x
puisque la vitesse de surface aux points de contact de la
sphere est la m&me que celle des disques qui la mettent
en mouvement. Des formules pour v, et v, on tire 0, =
v, Cotg « d’où l’on voit que la vitesse cherchée v, peut
étre déduite de la vitesse constante v, et de la direction
de l’axe de rotation de la sphere. La division de l’échelle
est une division en cotangente. La marque pour l'infini
so correspond à la valeur & = 0.
M. F.-A. Forez de Morges parle de la Fata Morgana,
qui ainsi que l'a montré jadis M. Ch. Dufour, est un phé-
46 SOCIÉTÉ HELVETIQUE
nomene assez fréquent sur le Léman. Elle est caracteri-
see par l’apparition sur la côte opposée, au niveau de
l'eau, d’une bande ou zone striée verticalement, comme
une gigantesque falaise, dans laquelle l’imagination des
Italiens voit les palais de la fée Morgana ou les maisons
d’une cité immense. On peut constater les faits suivants :
1° La zone striée de la fata-morgana n’occupe qu'une
partie du tour de l’horizon; elle se déplace lentement,
dans le sens de la brise régnante.
2° La fata-morgana apparaît dans l’apres-midi des
jours de printemps, au milieu des réfractions sur eau
froide, l’eau étant plus froide que l'air, par un temps
calme, avec des brises locales.
3° La zone striée de la fata-morgana a son bord su-
périeur en continuation de la ligne de l’horizon apparent
dans les lieux où le phénomène n'existe pas. Comme en
dehors de la fata-morgana les réfractions dominantes sont
du type des réfractions sur eau froide, quisoulèvent le plan
de l'horizon apparent, la ligne inférieure de la zone
striée est moins soulevée, ou n’est pas soulevée, ou est
enfoncée.
4° La zone striée de la fata-morgana apparaît parfois
à mi-hauteur de la côte opposée. Dans ce cas les parties
inférieures à cette zone présentent les phénomènes du
mirage du désert (réfractions sur eau chaude) caractérisés
entre autres par la dépression du plan de l’horizon appa-
rent.
Il est donc probable que la fata-morgana est causée
par la superposition de deux ordres de réfraction : l’une
supérieure qui soulève le niveau de la côte opposée, l’au-
ire inférieure qui déprime la surface du lac, jusqu’au
cercle de l'horizon apparent. Entre deux la zone striée
est une surface sans objets en vue.
DES SCIENCES NATURELLES. 47
Au nom de M. Ch. Marcor, assistant au cabinet de
physique de l’Université de Genève, M. le professeur
SoRET rend compte de la découverte faite par lui d’une
adhérence trés remarquable de l'aluminium sur le verre.
L’aluminium possède la singulière propriété de laisser
sur le verre, et, en général, sur toutes les substances à
base de silice, des traces métalliques lorsqu'on se sert de
ce métal en guise de crayon, traces qu'aucun frottement,
aussi énergique soit-il, ni aucun lavage usuel ne font
disparaître. Cette propriété se manifeste d’une façon sen-
sible lorsque la surface frottée est humectée, ou seulement
recouverte d’une légère buée de vapeur, par exemple en
soufflant l’haleine sur la plaque de verre.
L’humidité n’est cependant pas indispensable pour
produire l’adhérence du métal au verre, mais elle la faci-
lite beaucoup sans qu’il soit nécessaire de recourir à une
pression trop forte ou à une friction trop énergique du
crayon d’aluminium. Au moyen de ce procédé on peut
exécuter par décalque des dessins variés, tels que fleurs,
oiseaux, inscriptions diverses aussi bien sur le verre à
vitre ordinaire que sur des verres de couleur. Par la répé-
tition de lignes tracées au moyen d’une réglette, lignes
régulièrement espacées et entre-croisées diversement, on
peut de même composer une sorte de damier ou de car-
relage métallique d’ur aspect fort joli.
La condition indispensable à la réussite de ce genre
de dessin et la propreté parfaite du verre sur lequel on
expérimente : les moindres traces graisseuses empêchant
l’adhérence du métal, il est bon de faire subir au verre
un nettoyage préalable et même de frotter le bout du
crayon taillé en pointe sur une feuille de papier de verre
à grain fin; des essais peuvent donner un résultat négatif
48 SOCIETE HELVETIQUE
faute de prendre ces précautions. On reconnaît d’ailleurs
vite par expérience que le dessin s’effectue dans les con-
ditions voulues à la résistance particulière qu’eprouve la
main lorsque le crayon métallique « mord » bien.
L’humidite, indispensable pour le dessin exécuté à la
main, dessin d'ailleurs un peu pâle et manquant de relief,
est pourtant préjudiciable à la beauté du dépôt métallique;
mais si l’on a recours à une petite meule en aluminium,
fixée à une transmission flexible, et animée d’un rapide
mouvement de rotation, l’interposition d’eau devient
superflue et l’adhérence du métal au verre se fait dans
des conditions de facilité extrêmement remarquables. Le
métal s'attache au verre au fur et à mesure du passage
de la meule avec une régularité parfaite et le trait d’alu-
minium ainsi formé prend un éclat métallique irré-
prochable et une épaisseur telle qu’il est absolument opa-
que lorsqu'il est vu par transparence.
Ce dernier procédé donne des résultats de beaucoup
supérieurs au précédent; il se préte aisément a la repro-
duction des dessins les plus variés, il ne fatigue pas la
main du dessinateur et n’exige de sa part qu’un peu
d’adresse et d’exercice.
Le dessin exécuté de la sorte a des reflets chatoyants
agréables à l'oeil, d’un vif éclat, avantageux dans certains
genres de travaux artistiques. On peut d’ailleurs par un
polissage lui donner l’apparence d’une incrustation mé-
tallique fort belle. Ce polissage peut s'effectuer de façons
diverses : le plus simple et à la portée de tout le monde
consiste à recouvrir le verre d’une légère couche d'huile
et à passer obliquement dessus d’une main ferme un ou-
til tranchant en acier, lequel enlève les rugosités, sans
faire de rayures au verre, tout en laissant une épaisseur
DES SCIENCES NATURELLES. 49
convenable de métal; l’éclat et l’opacité du trait vu par
transparence subsistent encore entièrement. Ce polissage
donne une idée de la ténacité avec laquelle le metal s’est
altaché au verre, puisque, mécaniquement, il est difficile
de le faire disparaître sans l’user dans toute son épaisseur.
Nous ne pouvons comparer cette adhérence qu’à une véri-
table soudure aussi résistante que celle qui peut être obte-
nue à chaud entre un métal et un autre métal par les
procédés usuels de soudure au moyen de fondants divers.
En traitant des plaques décorées à l'aluminium par
l'acide chlorhydrique ou la potasse caustique en solution,
on pourrait s'attendre à voir disparaître toute trace de
dessin. Il n’en est rien cependant; le métal disparaît ra-
pidement, mais non le sujet qu'il représentait, dont
l'empreinte subsiste en traits déposés bien visibles comme
si le verre avait été corrodé par le contact intime de l’alu-
minium.
Ce fait ne paraît pas résulter d’une action purement
mécanique due à la rotation rapide de la meule ou à la
chaleur dégagée au point de contact, car il se produit
d’une façon encore plus marquée pour des dessins exécu-
tés à la main, par simple friction, sur une plaque de
verre entièrement immergée dans l'eau. La nature du
verre, et aussi la manière dont la meule se comporte,
influent quelque peu sur le résultat final qui peut être
pius ou moins visible, mais, en règle générale, on recon-
naît presque toujours une trace du dessin antérieur en
plaçant la plaque de verre en bonne lumière.
Les essais faits pour constater si ce phénomène d’adhé-
rence au verre était propre à l'aluminium ont été néga-
tifs avec la plupart des autres métaux. L’or, l’argent, le
platine, le cuivre, le fer, le nickel, etc., n’ont pas la moin-
4
50 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE
dre tendance à laisser sur le verre par friction des traces
métalliques appréciables, soit qu’on fasse l'expérience à
la main avec ou sans emploi d’eau, soit qu’on la fasse au
moyen d'une meule faite d’un de ces métaux et tournant
rapidement. Trois métaux ont cependant, dans les mêmes
conditions que l'aluminium, la propriété de se souder au
verre, mais à des degrés divers. Ce sont :
1° Le magnésium, appartenant aussi à la famille des
métaux terreux, possède cette propriété à un très haut
degré, aussi l'emploi d’un crayon fait de ce métal permet
l'écriture ou le dessin sur le verre ou la porcelaine avec
plus de facilité qu'avec l'aluminium, et il suffit de la
moindre humidité sur la surface frottée pour qu'on puisse
y mettre une inscription avec autant de facilité qu’avec
un crayon ordinaire sur une feuille de papier. Cela est si
manifeste qu'il est presque possible de juger de l’état hy-
grométrique de l’air par le plus ou moins de difficulté
qu’on rencontre dans l'exécution de cette singulière expé-
rience.
Malheureusement l’oxydabilité du magnésium restreint
les applications de ce genre qui pourraient en être faites.
Le tracé au magnésium est éphémère; quelques jours
parfois, quelques heures suffisent pour le faire disparaître.
Néanmoins on pourrait l'utiliser avantageusement pour
l’ébauche de dessins destinés à être peints sur le verre,
l’émail ou la porcelaine et qu’une goutte de vinaigre ferait
disparaître ou l'oxydation naturelle au bout de peu de
temps.
2° Le cadmium possède à un degré manifeste la même
propriété que les deux métanx précédents; le trait fait à
la meule ne manque pas d’eclat et d’analogie avec celui
qui est obtenu avec l’aluminium lorsqu'il vient d’être
DES SCIENCES NATURELLES. 51
trace. L’aspect en est cependant moins beau à l’envers de
la plaque décorée, si c’est sur verre transparent, et ce
métal ternit à la longue en se recouvrant d’une couche
d'oxyde grisàtre.
3° Le zinc, le dernier de la série des métaux ayant la
faculté d’adhérer au verre, mais avec bien moins de faci-
lité que les trois premiers. Encore faut-il donner à la
meule une grande vitesse et agir avec une pression très
forte pour obtenir un résultat peu brillant. Plus encore
qu'avec le cadmium le tracé obtenu manque complète-
ment d'éclat à l’envers de la plaque. Avec ces deux mé-
taux on ne peut arriver à laisser sur verre aucune trace
visible s’ils sont simplement employés sous forme de
crayons guidés à la main et cela pour la raison suivante.
Ainsi qu'il est dit plus haut l’emploi de l’eau, quoique
préjudiciable, facilite avec l'aluminium et le magnésium
l’adhérence au verre, soit à la main où elle devient indis-
pensable, avec l'aluminium en particulier, soit à la meule
‘où elle est alors superflue. Avec le cadmium et le zinc
l'effet inverse se produit. L’interposition d’eau est un
obstacle absolu a la prise du metal: il faut au contraire
une surface seche et éviter de souffler accidentellement
l’haleine sur la plaque de verre. Ce fait singulier montre
que pour ces deux derniers métaux le phénomène d’adhé-
sion est d’une nature quelque peu différente.
Il était intéressant de vérifier si ces différents métaux
se comportaient de même à l'égard d’autres substances
n'ayant pas la silice pour base essentielle de composition.
Les essais faits dans ce sens ont donné les résultats
suivants. Avec un cristal de corindon, par conséquent
d’alumine cristallisée, l’adhérence de l’aluminium, du
magnésium et du cadmium se fait aisément; il en est de
52 SOCIETE HELVETIQUE
même avec la topaze, le rubis et l’émeraude. Le zine,
comme il fallait le prévoir, s’attache peu et plutòt plus dif-
ficilement que sur le verre. Il en est naturellement de
même avec le quartz pur et ces quatre métaux. Par con-
tre la méme experience répétée sur une facette d’un dia-
mant a donné des résultats absolument nuls. Aucun mé-
tal essayé, pas plus l’aluminium que le magnésium ne
laissent la moindre trace de leur frottement, si énergique
soit-il, avec ou sans emploi d'humidité.
Ce point est intéressant, car voilà un procédé très sim-
ple pour reconnaître à la première inspection un diamant
d’un strass ou de tout autre pierre employée en joaille-
rie. Il suffira de se servir d’un crayon d'aluminium ou
mieux de magnésium en guise de pierre de touche et es-
sayer de marquer la pierre suspecte légèrement humectée.
Si c’est un diamant, le résultat sera négatif, si c’est un
strass, le métal laissera sa trace indubitablement.
Une interprétation plausible de ces singuliers phéno-
mènes d’adherence serait prématurée, et elle ne pourrait
pas être basée sur les résultats obtenus par un nombre
trop restreint d'expériences faites dans ce sens jusqu’à ce
jour. Y a-t-il une combinaison chimique produite par le
frottement d’un de ces métaux et la substance frottée,
cela est difficile à constater? ou bien une simple action
moléculaire, très variable avec les corps en présence,
laquelle a son analogue dans les phénomènes capil-
laires, si variables aussi d’an corps à l’autre, actions de
telle nature que dans un cas, entre le verre et le mercure
il y a répulsion, d’où dépression du liquide, et dans d’au-
tres cas l’effet inverse se produit.
DES SCIENCES NATURELLES.
93
Résumé de ces quelques essais par ordre décroissant en facilité
d'application.
Quartz. Émeraude. Topaze. Corindon. Diamant.
Maggio _Adhérence Adhérence Adhérence Adhérence Adherence
forte. forte. forte. forte. nulle.
Aluminium Id. Id. Id. Id. Id.
Cadmium Adhérence. Adhérence. Adhérence. Adhérence. Id.
Fine Adhérence Adhérence Adhérence Adhérence Id.
i faible. faible. faible. faible.
Argent et au- Adherence Adhérence Adherence Adhérence Id.
tres métaux. nulle. nulle. nulle. nulle.
M. le professeur H.-F. WeBER de Zurich fait une com-
munication relative à la température à laquelle les corps
commencent à émettre de la lumière. Après avoir rappelé
les résultats de ses propres expériences sur cette question
M. Weber décrit les expériences que MM. A. E. Kennelly
et R. À. Fessenden ont effectuées récemment.
En étudiant la variation de résistance électrique d’un
fil de cuivre entre + 20° et + 250° centigrades, ces
expérimentateurs ont été amené par extrapolation à fixer
à 493° centigrades la limite à partir de laquelle ce fil
émetiait des radiations rouge sombre perceptibles à l'œil.
Cette température est notablement plus élevée que celle
qui résulte des observations de M. Weber, confirmées
d’ailleurs par plusieurs expérimentateurs. En examinant
de près le dispositif des expériences de MM. Kennelly et
Fessenden, M. Weber pense que cette divergence doit te-
nir à une erreur sur l'évaluation du coefficient de tempé-
rature du fil, provenant du dispositif employé.
M. Ca.-Ep. GUILLAUME rappelle que les observations de
54 SOCIETE HELVETIQUE
M. Weber ont été confirmées a plus d’une reprise. Les.
mesures récentes de MM. Kennelly et Fessenden ont
seules donné une temperature minima de l’&mission lumi-
neuse voisine de celle qu’avait indiquée Draper; mais dans.
ces mesures, la surface d'émission était trop étroite pour
que son image couvrit, sur la rétine, la largeur d’un des
cônes qui tapissent la foeva centralis; l’image se répartis-
sant au point de vue de la sensation, sur la surface d’un
cône entier, il est clair que les expériences de MM. Ken-
nelly et Fessenden devaient donner une température
trop élevée.
M. F. Cornu, de Bale, décrit un procédé nouveau
pour l'observation des protubérances solaires.
Depuis la belle découverte faite à peu près simultané-
ment par M. Norm. Lockyer et par M. Janssen les protu-
bérances solaires, ces amas irréguliers de matières gazeu-
ses incandescentes, ces appendices de forme bizarre, que
l’on voit émerger des bords du soleil lors des éclipses to-
tales, ont pu être observées en dehors de ce phénomène si
rare. Beaucoup d’astronomes se sont occupés dès lors de
ces observations et il me suffira de rappeler ici les beaux
travaux que le P. Secchi à Rome, Tacchini à Palerme et
d’autres ont publié sur cette matière si intéressante au
point de vue de la constitution physique et chimique de
l’astre solaire.
Cependant, quoique la simple observation du disque
solaire et de ses taches et facules, soit à la portée de
chaque amateur, l’observation des protubérances ne lui
est que difficilement accessible et est restée le privilège
des observatoires bien outillés. Vouloir trouver une pro-
tubérance avec un télescope ordinaire muni d'un spec-
DES SCIENCES NATURELLES. 55
troscope, est chose bien difficile; vouloir la suivre ou la
retrouver est une entreprise presque impossible.
En faisant usage d’un instrument monté en équatorial,
l’observation devient plus facile, toutefois si l’on veut
explorer en entier le limbe solaire, l’on est obligé de pro-
céder par tranches parallèles et la fente du spectroscope
coupant le bord solaire à angles différents, exige une
correction à chaque changement.
Après m'être assuré de ces difficultés, et après avoir
épuisé toute la série d'écrans que les matières colorantes
mettent à notre disposition et dont quelques-unes me pa-
raissaient présenter quelques chances d’absorber la lumière
intense du soleil tout en laissant passer librement les ra-
diations particulières aux protubérances sans mieux avoir
réussi que d’autres à observer les protubérances directe-
ment et sans dispersion de lumière par des prismes, je
me suis appliqué, avec le concours de l’Institut d'optique
de E. Suter à Bâle à construire un appareil spectral per-
mettant d'observer commodément le bord du soleil, sans
télescope. Dans ce but, je place sur une base solide un
héliostat qui renvoie horizontalement ou verticalement, par
reflexion sur miroirs plans argentés, un faisceau de rayons
solaires d’environ 10 centimètres de diamètre.
Ce faisceau traverse une lentille achromatique du
même diamètre et de 1 m. 60 de longueur focale et vient
former au foyer de cette lentille une image bien nette du
soleil d'environ 15 mm. de diamètre.
Le spectroscope lui-même se compose d’un tube colli-
mateur à fente rectiligne et lentille pour rendre les rayons
de lumière parallèles, d’un système de cinq prismes en
flint de 60° d’angle chacun et d'une petite lunette d’ob-
servation grossissant environ dix fois.
56 SOCIETÉ HELVETIQUE
Le système de prismes est fixé entre deux platines de
métal; après avoir été ajustés exactement verticaux et
placés de manière à ce qu’une flamme colorée de lithium
ou un objet éclairé par elle apparaisse net et sans défor-
mation au sortir du 5% prisme, c’est-à-dire après avoir
subi une déviation d'à peu près 310°, les prismes ont
été fixés à l’une des platines par un enduit plusieurs fois
répété de couleur à la céruse le long des trois arêtes de
la base, puis enduits de même à la partie supérieure et
serrés définitivement entre les deux platines par une vis
centrale servant d’axe au système. Le tube collimateur et
la lunette sont fixés sur le pourtour d’une boîte en métal
dans laquelle le système de prismes est introduit.
Enfin le spectroscope est fixé par le tube collimateur
sur un support construit de manière à lui donner un
mouvement radial et un mouvement circulaire, et selon
que le faisceau lumineux réfléchi par le miroir de l’hélio-
stat est horizontal ou vertical, ce support peut être fixé
dans les deux sens.
L'appareil étant placé de manière à ce que le centre de
l’image solaire corresponde à l’axe du collimateur placé
au point central, il est évident qu'en ramenant par le
mouvement radial cet axe sur le bord de l’image et en
faisant ensuite fonctionner le mouvement circulaire il ra-
sera le contour de l’image. Si la fente du collimateur est
alors placée dans le sens radial, et suffisamment amincie,
on aperçoit la bande spectrale divisée en deux parts, celle
correspondant au bord de l’image solaire, brillante, avec
les raies de Fraunhofer bien deliees, celle en dehors du
bord, sombre et avec quelques raies de premier ordre; la
ligne séparant ces deux bandes est bien tranchée, si la
mise au point est exacte.
DES SCIENCES NATURELLES. Dig
Si l’on observe ainsi, en suivant le bord solaire on aper-
coiten prolongementde laraie C de l’hydrogène (de même
des autres raies de cet élément) dans la bande sombre un
bout brillant correspondant à l'épaisseur de la chromos-
phère solaire et partout ou une accumulation gazeuse,
c'est-à-dire une protubérance se présente, cette raie bril-
lant dans le fond sombre comme un fil incandescent, s’al-
longe selon la hauteur de la tranche que laisse voir la fente
du collimateur. En tournant de 90° soit à droite, soit à
gauche, le spectroscope dans la douille qui retient le tube
du collimateur au support, la fente devient tangente au
bord solaire. Dans ce cas la raie C devient brillante sur
toute la largeur de la bande spectrale et les protubéran-
ces apparaissent tantôt comme greffées sur cette raie,
tantôt flottant librement à une certaine distance ou for-
mant voûte comme un panache de feu.
L'observation peut être faite aisément sur la raie bleue
F de l'hydrogène, sur la raie jaune de l’hélium, mais
elle se fait avec le moins de fatigue pour la vue sur la
raie C.
En terminant il me sera permis de faire quelques ré-
flexions sur la chimie solaire. Par suite de la mer-
veilleuse concordance qui règne entre les éléments élec-
tropositifs que l’on a découverts dans le soleil par l’ana-
lyse spectrale et ceux que notre planète renferme, il me
paraît bien difficile d'admettre que le noyau de notre sys-
tème solaire ne renferme pas, lui aussi, les éléments élec-
tronégatifs, l'oxygène en particulier, qui constitue une
part si considérable de la terre, et cependant les observa-
tions les plus délicates, celles entre autres de Janssen
sur le sommet du Mont-Blanc n'ont pas encore révélé de
traces de ce corps sur le soleil.
58 SOCIETE HELVETIQUE
Je crois que nous devons à priori admettre la présence
des éléments halogènes sur le soleil, mais que, par suite
des affinités chimiques qu’engendrent les hautes tempéra-
tures qui doivent régner bien au delà des dernières limites
de l'atmosphère solaire; ces éléments ne s’y trouvent pas à
l’état libre, mais sont combinés à l'hydrogène et aux au-
tres éléments métalliques électropositifs, de manière qu'ils
n’apparaissent pas plus à l’examen spectroscopique du
soleil que dans l’analyse spectrale des combinaisons où,
sauf dissociation sous l’action des pôles électriques, nous
ne voyons jamais dans un oxyde ou un chlorure métallique
volatilisé dans une flamme que les raies du métal, et
pas de traces de celles du chlore ou de l’oxygène. Pour
en devoiler la présence, il faudra sans doute encore ap-
porter des modifications importantes aux appareils qui
ont déjà donné par l’analyse spectrale de si magnifiques
résultats.
M. le prof. D" G. Huser à Berne fait une communi-
cation sur la photographie des rayons de plus petite longueur
d’onde, telle qu’elle a été obtenue par M. Schumann à
Leipzig, d’après ses comptes rendus à la Wiener Akade-
mie en 1893 et d’après une communication personnelle.
M. Schumann est parvenu à prolonger le spectre ultra-
violet au delà de la double ligne de l’aluminium N32
(2 = 186 et 185,2 pu), point extrême connu en 1890.
Cette partie nouvelle du spectre est deux fois plus étendue
que celle comprise entre les lignes Hß et A132. M. Schu-
mann a atteint ce résultat en employant un spectroscope
à vide avec des plaques photographiques aux sels halogé-
nés purs de l’argent préparés par lui-même et en rem-
plaçant le quartz de la partie optique de l’appareil par un
DES SCIENCES NATURELLES. 59
spath-fluor blanc. C’est le spectre ultra-violet de l’hydro-
gene qu’on apercoit le plus loin, il se termine par une
ligne dont M. Schumann évalue la longueur d’onde a
100 uu. Les recherches ne sont pas encore terminées.
M. le D' Kowauskı, professeur à l’Université de Fri-
bourg, traite de la dispersion de l'électricité par les rayons
cathodiques '.
M. BiLLWILLER, directeur de l’Institut météorologique
central de Zurich, fait une communication sur l’origine
des vents des vallées.
Il fait ressortir d’abord leur grande importance pour
le climat des régions élevées, importance résidant dans
la circulation régulière de l’air qu’ils amènent chaque
jour. Lorsqu'il ne règne aucun courant atmosphérique
général, l’air reste stationnaire au-dessus de la plaine
et cet air se charge alors de plus en plus de particules
solides et de poussières, surtout durant la saison chaude.
Aitken a prouvé par ses recherches expérimentales que la
proportion de poussiere de l’atmosphère dans la plaine
est beaucoup plus forte que dans les regions supé-
rieures et cela surtout dans le voisinage des villes. Or du
fait de l’alternance des vents de vallées et des vents de
montagne, ou autrement dit, des vents de jour et de nuit,
l'air plus pur des hauteurs est amené d’en haut aux
versants des montagnes et jusqu'au fond des vallées.
Comment naissent les vents de montagnes ? Il n'y a
pas de doute que leur cause réside, comme pour tous les
courants atmosphériques, dans des différences de pression
! Nous n’avons recu de l’auteur aucun compte rendu de cette
communication.
60 SOCIETE HELVETIQUE
barométrique. La liaison entre la distribution de la pres-
sion dans l’atmosphere et les grands courants généraux
qui la sillonnent est connue depuis longtemps et ressort
immédiatement de l'inspection des cartes synoptiques
journalières. L'air se meut toujours des régions où règne
une haute pression vers celles où la pression est faible,
la direction de ce mouvement étant d’ailleurs modifiée
par celle du mouvement de rotation de la terre. On n'avait
fait jusqu'ici la preuve que l’origine des vents locaux
réside dans des différences de pression que pour les brises
de terre et de mer. Il convient de citer à ce propos l’inté-
ressante série d'observations faite par Blanford à Calcutta
et dans le golfe du Bengale.
M. Billwiller rappelle la discussion qu’il a faite précé-
demment des observations barométriques des stations
météorologiques de Bevers et de Sils situées à 17 kilo-
mètres de distance l’une de l’autre (voir Meteorologische
Zeitschrift, vol. XV). En ramenant les pressions au même
niveau, on constatait qu’à 1 heure de l'après-midi la
pression était plus faible de Omm.3 à Omm.9 à Bevers qu’à
Sils, tandis qu’a 9 h. du soir et à 7 h. du matin elle était
un peu plus forte. Cela explique le vent qui descend la
vallée dans les beaux jours chauds de l'été. Dans le cou-
rant de l’été 1893 il a pu établir d’une façon plus précise
encore la marche diurne des différences de pression dans
les stations de Maloja et de Bevers, au moyen de deux
barographes Richard de grand modele, contròlés au moyen
de nombreuses lectures directes faites à des baromètres
a mercure.
Pour expliquer ces résultats il faut remonter au phéno-
mène fondamental de la variation diurne de la pression
barométrique. Cette variation présente à la fois une oscil-
DES SCIENCES NATURELLES. 61
lation unique diurne et une double oscillation ; la courbe
qui résulte des observations ne donne que la combinaison
de ces deux mouvements.
Le professeur Hann s’est, depuis quelques années,
occupé activement de l’étude de ces phénomènes et a dé-
montré que la double oscillation diurne a un caractère uni-
versel. Elle présente une amplitude maximum sous les
tropiques où elle atteint 3% et où sa marche est la plus
reguliere: cette amplitude diminue avec la hauteur et en
se rapprochant des pöles. On n’a pas encore trouvé d’ex-
plication absolument satisfaisante pour cette double oscil-
lation, mais il est assez probable que son origine est
d’ordre cosmique. Les causes de l’oscillation simple de la
variation sont, au contraire, à chercher pour la plus
grande part, dans des circonstances locales et surtout
dans la forme et la nature du terrain. Sur les hauts som-
mets, le maximum du matin est retardé par suite de
l’ascension des couches atmosphériques inférieures pro-
duite par l’échauffement, et le minimum de l’après-midi
devient plus faible à mesure que l’on s’élève au-dessus du
niveau de la mer. Dans les vallées encaissées et allongées,
telles que le Valais, c'est le contraire: le minimum de
l'après-midi s’aceuse fortement durant les jours chauds,
tandis que le minimum nocturne disparaît presque com-
plètement. Or le professeur Hann a démontré que l’on peut
représenter d’une manière très complete et très fidèle la
marche de la variation diurne du baromètre au moyen
de la formule de Bessel appelée analyse harmonique par
les Anglais. Cette formule est donc précieuse pour discuter
la variation diurne et comparer son allure en divers
lieux.
Soient, dans la série
62 SOCIÉTÉ HELVETIQUE
a, Sin (A, + x) + a, sin (A, + 2x) + ....
les coefficients numériques a, et a,, les amplitudes
des deux oscillations, simple et double; les angles À, et
A, les époques de ces oscillations ; soit de plus x le temps,
variable, compté de manière que x = 0 à minuit. Re-
marquons enfin que, dans le calcul, on peut se borner
aux deux premiers termes de la série parce que déjà le
3e terme ne fournit plus que des oscillations de quelques
centièmes de millimètre.
Voyons maintenant les résultats fournis dans la haute
Engadine par la série d'observations de quinze jours
seulement, du 21 juillet au 3 août 1893, dont plusieurs
ont été caractérisés par un temps incertain et se prétaient
mal à faire ressortir les circonstances parement locales.
On trouve pour la variation diurne de la pression baro-
métrique : 1° à Maloja, la formule
Qnm, 299% sin (91033 -L æ) + Omm 267sin (140028 + 2x)
2° à Bevers, situé à 22 km. plus en aval et à 100 m.
au-dessous de Maloja :
Omn.520 sin (6507 æ)-L Ov",286 sin (15239 + 27)
On constate immédiatement que les constantes des
seconds termes, qui représentent la double oscillation,
concordent presque exactement dans les deux formules
(la petite divergence s’explique par la différence d'altitude
des deux stations.) Les constantes des premiers termes, qui
dépendent de l’amplitude de l’oscillation simple, liée aux
circonstances locales, diffèrent par contre beaucoup l’une
de l’autre. Si l’on tient compte en outre de l'influence des
variations de température de la couche atmosphérique de
100 m. d'épaisseur qui sépare les deux stations, on
DES SCIENCES NATURELLES. 63
obtient, pour la marche diurne de la différence de pres-
sion entre Bevers et Maloja, la formule:
Diff. = 0°".206 sin (42°3' + x) +
Orm.057 sin (195015 + 2 x)
Il en résulte pour les gradients barométriques calculés
de deux en deux heures, les valeurs:
Minuit. 2 h. m. 4h. 6 h. 8h. 10 h.
ne 01 0160 2047 1049 0.00
Midi. 2h.s. 4h. 6h. 8 h. 10h.
— 0.15 —0.25 —0.24 —0.13 —0.01 + 0.08
Or ces gradients répondent parfaitement aux change-
ments de direction et d'intensité des vents des vallées
observés durant la saison chaude dans la haute Engadine.
Le gradient atteint naturellement une valeur sensiblement
plus forte dans les journées très chaudes et est monté
jusqu'au chiffre de 1.0.
Une étude complète et détaillée de ces faits, mise en
regard de la théorie du professeur Hann sur les vents
des vallées, paraîtra dans l’année 1893 des Annales de
l’Institut météorologique central.
M. le prof. HaGENBACcH-BiscHorr de Bâle fait un très
bref exposé d'expériences en cours d'exécution sur les
décharges des bouteilles de Leyde et les actions inducirices
qu'elles produisent. Ces recherches n'étant pas encore
achevées, leur auteur désire ne pas se départir de la plus
prudente réserve sur leur signification. Il se borne à
signaler quelques résultats nouveaux et assez curieux
relatifs aux quantités d’électricité mises en mouvement
et à la longueur des étincelles induites obtenues.
° M. BiLLETER, professeur à l’Académie de Neuchâtel, a
04 SOCIETE HELVETIQUE
fait a la premiere assemblée générale un exposé d’en-
semble de nos connaissances sur les dissolutions '.
M. le D' ScHumAacHer-Kopp, de Lucerne, indique que
la nitroglycérine projetée sur une plaque métallique chauffée
au rouge, ne fait pas explosion, mais brûle tranquillement.
Ce phénomène, dont la cause doit probablement être
cherchée dans la production d’un état spheroidal, se prête
à une curieuse expérience de cours. Il convient de pro-
céder comme suit: Une faible quantité de nitroglycé-
rine est aspirée dans une pipette dont l'écoulement peut
être réglé par un tube de caoutchouc fermé à son extré-
mité supérieure. On chauffe ensuite au rouge une plaque
de cuivre d’une épaisseur d’un millimètre environ, sur
laquelle on laisse tomber le liquide goutte à goutte. On
observe que chaque goutte (dont le poids ne doit pas dé-
passer 5 mgr) brûle tranquillement. Puis on éloigne le
brûleur tout en continuant la projection de nitroglycé-
rine; à mesure que la plaque se refroidit, il se produit
alors de petites explosions, qui deviennent de plus en
plus rapides et fortes, jusqu’à ce que, à une température de
185° environ, elles atteignent leur maximum d'intensité
et que la plaque de cuivre soit violemment courbée en
deux.
1 Il n'ya pas lieu d'analyser ici cette communication, qui ne
renfermait pas de recherches originales inédites.
DES SCIENCES NATURELLES. 65
SOCIETE ZOOLOGIQUE
Fondation de la Société zoologique suisse. Pendant la réu-
nion de la Société helvétique à Lausanne, les membres
de la section de zoologie ont décidé la fondation d’une
Société zoologique suisse destinée a favoriser l’étude de
la faune indigène. Cette société vient d’étre constituée en
section de la Société helvétique des Sciences naturelles;
elle a adopté le programme suivant :
lo Il est fondé une Société zoologique suisse dont le
premier mandat est l’étude de la faune helvétique.
2° Pour faire partie de la Société, il faut être membre
de la Société helvétique des Sciences naturelles : l’admis-
sion de nouveaux membres est prononcée à la majorité
absolue des votants présents à l’assemblée annuelle.
3° Les membres s'engagent à développer autant que
possible soit par eux-mêmes, soit autour d’eux, la con-
naissance de la faune suisse : un des premiers desiderata
est une bibliographie zoologique suisse complète.
4° L'assemblée générale de la Société zoologique est
convoquée en même temps que la session annuelle de la
Société helvétique des Sciences naturelles, et pour sa par-
tie scientifique se confond avec la section de zoologie.
5. À chaque assemblée un rapport sera présenté sur
les travaux concernant la faune suisse accomplis pendant
l’année écoulée; il sera publié dans les comptes rendus
de la Société.
6° Au point de vue de la nomenclature zoologique, la
5
66 SOCIÉTÉ HELVETIQUE
Société adhère aux décisions des congres internationaux
de 1889 et 1892.
BUREAU DE LA SOCIETE.
Présidents d’honneur :
Prof. Dr L. RuTIMEYER.
Prof. Dr C. Voer.
Président : Prof. Dr Th. STUDER.
Vice- Président : Dr V. Farro.
Secrétaire : Dr M. BeDOT.
Membres : Prof. Dr F.-A. Forez; Prof. D' A. Forez; Prof. Dr
A. Lane; Prof. Dr Zscuokke; Prof. D' BLanc; Prof. D' BuenIoN;
Prof. Dr BeRANECK; Prof. Dr Yuna; H. FiscHER-SiewaRT; Th. Bux-
LER-LINDENMAYER; Dr v. Manpacx; Dr C. Mæscu; DI LARGUIER.
Zoologie.
Président : D von ManpacH, de Schaffhouse.
Secrétaires : Prof. BéiRANECK, de Neuchâtel.
Dr Voer, d’Iena.
J. Nuesch. Fouilles au Schweizersbild. — Alex, Herzen. Survie après double
section du nerf vague. — V. Fatio. Déplacement de couleurs dans l'espèce.
— E. Yung. Phénomène de la digestion chez les poissons. — E. Bugnion.
Développement des Sélaciens. — Th. Studer. et E. Bannwarth. Crania
helvetica. — Th. Studer. Faune du Schweizersbild. — D" Urech. Variation
dans les couleurs du Papilio Machaon. — M. Jaquet. Vessie natatoire des
loches. — Arn. Lang. Ambulacres des Echinodermes. — A. Forel. Polymor-
phisme des Fourmis.
M. le Dr J. Nüescx, de Schaffhouse, fait dans la seconde
assemblée générale une communication très développée
sur les résultats des fouilles de la station préhistorique du
Schweizersbild.
DES SCIENCES NATURELLES. 67
C’est déjà en 1871 que M. Nüesch a commencé à
faire des fouilles dans les cavernes du canton de Schaff-
house, bien avant la découverte de la station préhistorique
du « Kesslerloch » près de Thayngen ; en 1873 il a assisté
à la découverte de la station du renne dans une caverne
du Freudenthal exploitée par M. le prof. Karsten, le D' E.
Joos et M. J. Nüesch. Depuis ce temps il a fait des re-
cherches dans 50 à 60 cavernes dans les montagnes des
cantons de Schaffhouse et de Soleure. C’est en 1891 qu'il
a découvert la station préhistorique du Schweizersbild sur
laquelle son attention avait déjà été attirée il y a 20 ans par
l’analogie de cette localité avec le « Hohlefels» dans
l’Aachthal, décrit par M. O. Fraas à Stuttgart. Les fouilles
ont été commencées en automne 1891 et continuées pen-
dant les étés de 1892 et 1893; environ 760 m? de ter-
rain enlevé par couches de 10 à 20 cm. d'épaisseur
furent fouillés aussi systématiquement et soigneusement
que possible; tous les objets furent gardés et munis d’une
étiquette correspondante au numéro du journal. Auprès
de la station une tente fut dressée sous laquelle M. Nüesch
a vécu avec les ouvriers pour pouvoir garder jour et nuit
l'endroit et surveiller sans cesse les travaux; la place
était fermée; personne n’avait accès sans une permission
spéciale. Une conduite d’eau à haute pression fut ins-
tallée pour pouvoir laver et nettoyer les objets sans être
obligé de les frotter et de les brosser, et aussi pour rafrai-
chir la température très élevée ‘ à cause des rayons du
soleil reflétés par les parois du rocher.
La station repose sur un terrain morainique provenant
du glacier du Rhin qui couvrait complètement la vallée
1 530 C, le 14 août 1892.
68 SOCIÉTÉ HELVYETIQUE
du Schweizersbild; elle n’est done ni préglaciaire, ni
interglaciaire, mais bien nettement postérieure à la der-
niére époque glaciaire. Après la retraite du glacier qui a
déposé des moraines terminales à environ 300 mètres à
l'est et à l’ouest du rocher, une petite couche arable
s'était formée sur ce terrain morainique et sur les hau-
teurs environnantes donnant naissance à une végé-
tation de mousses et d’abrisseaux; une faune conforme
au climat s’y établit. Les zoologistes (M. Nehring à Ber-
lin et M. Studer à Berne) ont constaté outre les animaux
vivant actuellement, 3 faunes différentes qui se sont succédées
à mesure que la température s'élevait, et qui se trouvent
ensevelies dans les couches superposées l’une sur l’autre:
1. Une faune arctique, la faune des toundra, dans la
couche inférieure avec 40 espèces d’animaux, prinei-
palement des rongeurs (21 esp.) qui ont été mangés par
des oiseaux de proie et dont les restes ont été déposés
par eux au pied du rocher. Pendant la formation de cette
zone, la station n’a pas été habitée continuellement par
l’homme; des chasseurs errants visitèrent seulement de
temps en temps cet abri sous les rochers. Parmi les animaux
il y avait principalement le Myodes torquatus, Arvicola
nivalis, A. ralliceps, A. nivalis, A. gregalis, A. glareolus,
A. amphibius, Lepus glacialis, Vulpes lagopus, Gulo borea-
lis, Fetorius erminea, Ursus arctos, Rhinoceros tichorhinus,
Bison priscus, le renne, Surnia nisoria, Cerchneis tinnun-
culus, Lagopus albus et mutus.... Une faune pareille ne
se trouve actuellement qu’au nord du 70° de latitude,
en Sibérie. Un climat très froid et rigoureux doit avoir
régné alors aux environs de Schaffhouse et en Europe
centrale.
2. Une faune subarctique, la faune des steppes ou la faune
DES SCIENCES NATURELLES. 69
du renne proprement dite, dans la seconde couche avec
91 espèces, soit le renne, le cheval, l’äne des steppes, le
Lepus variabilis, Capra ibex, Cervus maral, l'ours brun,
Spermophilus rufescens, Gomys pusillus, Ericetus vul-
garis, Tetras tetrix, Aquila fulva, Syrnium uralense, Ery-
Ihropus vespertinus, Brachyotus palustris, Strix flammea,
Corvus corax et cornix.... De la faune des toundra 21 es-
peces disparues ont été remplacées par 30 espèces nou-
velles, caractéristiques des steppes. La température s'était
donc élevée un peu pendant la formation de cette zone ;
un climat froid, sec et continental régnait; la contrée
était encore très peu boisée; le climat a dû être semblable à
celui de la Sibérie occidentale et de la Russie septentrionale.
3. Une faune de forét ou faune du cerf élaphe et des
palafittes avec 37 espèces, soit le cerf élaphe, le chevreuil,
la chèvre, la brebis, le Bos primigenius, Bos brachyceros,
Sus scrofa ferus, l'écureuil, Castor fiber, Lepus timidus,
Meles taxus, Mustela martes, Vulpes vulgaris, Felis catus
ferox, et 20 espèces de gastéropodes (Clausilia parvula,
Cl. plicatula, Ci. sericea...). Cette couche est au-dessus de
la faune du renne; elle en est séparée par une couche
de cailloux presque stérile provenant de la désagrégation
du rocher, de 80 cm. d'épaisseur sur certains points;
ce cailloutis est coupé en deux par une seconde zone de
rongeurs (Myoxus glis, Eliomys nitela, Sorex vulgaris, Cro-
cidura sp., Sciurus vulgaris...) vivant pendant le passage
de la végétation des steppes à celle des foréts. La
couche supérieure ou couche arable contient nos animaux
domestiques tels que le bœuf, le pore, le chat, l'oie, le
pigeon. Dans toutes les couches il y a en tout 91 espèces
d'animaux vertébrés, soit 14 carnivores, 5 insectivores,
21 rongeurs, 14 artiodactyles, 3 perissodactyles, 1 chei-
70 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE
roptère, 24 oiseaux, 5 amphibies, une ou plusieurs espèces
de poissons, et 20 espèces de gastéropodes.
La couche des toundra et celle des steppes corres-
pondent au paléolithique; celle du cerf représente le néo-
lithique et la couche supérieure renferme des objets de
l’dge du bronze et du fer.
Des couches paleolithiques on a retiré plus de 14,000
outils en silex, des éclats et des nuclei; les couteaux, les
scies, les burins, les percoirs sont tous du type magdalé-
nien et sont fabriqués avec le silex du Jura du canton de
Shaffhouse; parmi les 1387 objets travaillés en bois de
renne, en os de renne et de lièvre, il y a des flèches, des
pointes de javelots, des aiguilles, des sifflets, des objets
troués, des bàtons de commandement avec des dessins,
produits d’une industrie analogue à celle des stations du
renne en France. Le Schweizersbild relie de celte maniere
le quaternaire de l’ Allemagne du Nord (c’est-à-dire la faune
des steppes), presque dépourvu de documents archéolo-
giques, avec les gisements paléolithiques de la France. Des
foyers soigneusement bàtis, avec peu de cendres dessus,
prouvent que le bois était rare dans ce temps-la, tandis
que dans la couche néolithique qui est au-dessus de
celle-ci, les cendres étaient abondantes. Des enclumes
en pierre couchées dans des éclats de silex et entourées
de marteaux, marquent la place des ateliers. Des co-
quilles ne se trouvant que dans les couches tertiaires
de Mayence, indiquent des relations commerciales des
chasseurs de renne avec les provinces rhenanes. Les des-
sins représentant le cheval, l’hémione, le mammouth, le
renne, un poisson et des ornements divers prouvent l’au-
thenticité des dessins des stations françaises. — Dans
la couche du cerf qui est au-dessus de celle du renne, il y
DES SCIENCES NATURELLES. 74
avait encore 6000 silex taillés, et aussi des pierres polies
et des poteries grossières; les 169 objets en bois et en
os de cerf rappellent ceux de nos habitations lacustres ; ils
sont donc neolithiques. — C’est seulement dans cette
couche néolithique que des squelettes humains ont été
trouvés, quelques-uns ensevelis dans les couches infé-
rieures; il y en avait 26, 14 appartenant à des adultes
et 12 à des enfants ensevelis avec des colliers de silex.
Les adultes représentent deux races différentes : une
grande race, semblable à la race actuelle et une petite race.
La première dépassait 1600 mm. de hauteur tandis que
la seconde n’atteignait qu’une taille de 1345-1380 mm.;
c'étaient donc des pygmées d’une forme très grêle qui
étaient les derniers représentants de la race primitive de
l'Europe. Ces nains ont été enterrés par la grande race
aussi soigneusement que les enfants. — Quant à l’âge
relatif de la station nous savons qu'elle est postérieure
au dernier glacier du Rhin; mais à combien d’années
remonte la première apparition de l’homme au Schwei-
zersbild? L’epaisseur de toutes les couches formées en
majeure partie — outre les débris de l’activité humaine
— des débris de la désagrégation du rocher, est le chro-
nometre qui nous permet de résoudre cette question diffi-
cile. Ces débris sont composés de petites pierres de la
même grandeur dans toutes les couches. La couche arable
c’est-à-dire la couche supérieure qui s’est formée depuis
la période néolithique jusqu’à aujourd’hui a une épaisseur
de 40 cm. en moyenne. Toutes les couches ensemble, soit
la couche paléolithique, la couche intermédiaire, la cou-
che néolithique et l’humus, ont une épaisseur de 250 cm.
Admettons que 4000 ans se soient passés depuis le néo-
lithique, soit depuis l’âge des palafittes jusqu’au temps.
72 SOCIETE HELVETIQUE
actuel, dl s’est écoulé 6 ‘/, x 4000 = 25000 ans depuis
la premiere apparition de l'homme au Schweizersbild.
C'est par la succession — unique dans son genre —
des faunes mentionnées plus haut répondant à l’âge paléo-
lithique, néolithique, de bronze et de fer ainsi que la décou-
verte des pygmées fossiles trouvés pour la premiére fois en
Europe que la station préhistorique du Schweizersbild
occupera toujours une place importante dans l’étude du
terrain quaternaire, de la paléontologie, de l’ethnographie
et de l'anthropologie.
M. Nuesch prépare une publication générale sur la sta-
tion avec le concours d’un grand nombre de savants
suisses et allemands; il est à désirer que la Confédération
s’y intéresse et rende possible un ouvrage qui nous révèle
une nouvelle époque non seulement de l’histoire de la
Suisse mais de l'humanité entière.
M. Herzen (Lausanne) parle de la Survie à la section
bilatérale des nerfs vagues.
Il rappelle que dans la session de 1893, tenue à Lau-
sanne, il avait critiqué la conclusion d’un travail de
M. Vanlair de Liège sur ce sujet, tendant à établir que la
cause de la mort réside dans la paralysie des deux nerfs
laryngés inférieurs, et que pour obtenir la survie on doit
couper le deuxième vague après un laps suffisant pour
que le laryngé inférieur du premier se soit régénéré ‘.
Les causes de mort après la section bilatérale simul-
tanée des vagues sont au nombre de trois : la paralysie
des nerfs vasomoteurs des poumons, qui suffit quelquefois
1 Voir C. Vanlair. De la part qui revient au récurrent dans les
résultats mortels de la vagotomie, Archives des sc. phys. et nat.,
1894, t. XXXI, p. 562.
DES SCIENCES NATURELLES. 1
à elle seule pour entraîner la mort par cedème intra et extra
pulmonaire et asphyxie lente; la paralysie de la par-
tie inférieure de l’cesophage, qui gène le troisième temps
de la déglutition et produit de fréquentes régurgitations,
dangereuses à cause de la paralysie de la glotte; enfin
cette dernière paralysie, qui par elle-même est tout à
fait innocente, mais qui devient dangereuse à cause des
régurgitations; celles-ci seraient beaucoup moins nocives
chez un animal à récurrents intacts, parce que les parti-
cules alimentaires ne pourraient pas pénétrer dans les
voies respiratoires; cette pénétration même ne pro-
duit, chez les animaux vagotomisés, aussi sûrement et
aussi rapidement une pneumonie mortelle que parce
qu’elle trouve dans leurs poumons en état de congestion
neuroparalytique un terrain prédisposé aux inflammations.
Les trois causes de mort rangées par ordre de gravité
sont donc: 4° la paralysie vasculaire pulmonaire, 2° la
paralysie de la partie inférieure de l’oesophage et 3° la pa-
ralysie de la glotte, qui sans les deux autres n’a chez les
chiens adultes aucun inconvénient, sauf celui de les rendre
aphones. Les chals, par contre, succombent à cause d’elle
a une asphyxie suraigué.
M. Herzen a évité le danger de la congestion neuropa-
ralytique en coupant les deux vagues à 3 ou 4 mois de
distance, et il a évité celui de la pneumonie traumatique
en nourissant ses chiens, pendant plusieurs semaines à
partir de la deuxième opération, exclusivement par une
large fistule stomacale, préalablement établie ad hoc. Malgré
la paralysie de la glotte, ces animaux se portent actuelle-
ment parfaitement bien.
Ce n’est donc certainement pas la régénération du
premier laryngé coupé qui est la condition sine qua non de
74 SOCIÉTÉ HELVETIQUE
la survie; les expériences de M. Herzen démontrent la
possibilité de la survie a l’absence simultänee et complete des
deux vagues, y compris les récurrents.
M. le D" V. Fatto, de Genève, communique à la section
de zoologie quelques observations relatives à des deplace-
menis de couleurs chez certains oiseaux. Il présente plusieurs
cas d’interversion dans la distribution des pigments à diffé-
rents âges et montre comment ces déplacements dans les
couleurs inhérentes à une espèce peuvent avoir un grand
intérêt dans la question de l’origine et de la fixité de cel-
le-ci, alors qu’ils sont répétés par la persistance des
agents modificateurs internes ou externes, dans un cer-
tain milieu, et plus ou moins héréditaires.
Il cite de nombreux exemples de races, de sous-espèces
locales ou de prétendues espèces qui semblent devoir leur
distinction à des cas de cette nature. Il rappelle, à ce pro-
pos, la communication qu'il fit à la Société, en 1890 à
Davos, relativement aux bizarres déplacements de cou-
leurs observés chez la Perdix saxatilis, var. melanocephala
Fatio, du Valais, et présente plusieurs échantillons du
Passer rufipectus Bonap. recueillis à Schaffhouse et à Ge-
nève, qui rapprochent beaucoup les différents moineaux
d'Europe: P. domesticus Lin; P. italiae Vieil et P. hispa-
niolensis Temm.; démontrant par là la fragilité des carac-
tères tirés de la distribution ou de l’extension et de l’in-
tensité des couleurs, alors qu'ils ne sont pas sérieusement
corroborés par des différences de formes ou de proportions.
M. le prof. Emile Yung fait une communication sur
les phenomenes de la digestion chez les Poissons et en par-
ticulier chez Leuciscus rutilus dont l'alimentation est mixte;
DES SCIENCES NATURELLES. 75
«il se nourrit principalement de plantes aquatiques, de
vers, de petits mollusques et d’insectes, » dit, & son pro-
pos M. Fatio, dans sa Faune des Vertébrés de la Suisse; il
s’agit done d’une espèce en partie herbivore. M. Yung a
procédé en analysant le contenu des différentes régions
de l'intestin, un temps déterminé après l’ingestion des
repas; puis au moyen de digestions artificielles effectuées
a la température ordinaire avec les liquides estraits de
l’organisme frais. Voici les principales conclusions de ses
recherches :
1. L’oesophage sécrète un mucus capable de saccha-
rifier les fécules, mais qui demeure sans action sur les
albuminoides et les corps gras.
2. Lesuc gastrique sécrété par les parois de l’estomac
renferme un ferment, lequel agit, comme la pepsine des
mammiferes, sur les albuminoides, en solution acide, pour
les transformer en syntonine, en globulines + et 8, et en
parapeptone. Dans une série d’expériences faites en em-
ployant la fibrine du sang de bœuf, le degré ultime, peptone
(c’est-à-dire d’une albumine soluble non précipitée par
l’ébullition prolongée en présence du sulfate d’ammonia-
que) n’a pu être obtenu.
3. Le suc gastrique est normalement acidifié, pendant
la digestion par de l'acide chlorhydrique. La proportion
de ce dernier est très variable. Elle a été irouvée au ma-
ximum de 7 ‘},,, c'est-à-dire plus du double de ce qu’elle
est dans le suc gastrique de l’homme, mais la moitié
seulement de ce qu'elle est dans le suc gastrique des
Squales, d’après les analyses publiées par M. Richet. La
digestion stomacale étant achevée, l’acidité de la muqueuse
de l’estomac diminue notablement; elle devient nulle
après un jeûne de quelques jours, pour reparaître sous
76 SOCIETE HELVETIQUE
l’excitation des aliments. Par contre, le ferment est tou-
jours present dans la muqueuse, en sorte qu’une pepto-
nisation peut être obtenue avec la muqueuse d’un poisson
ayant jeüne pendant deux mois et à laquelle on ajoute 4
Ave dc
4. Le suc gastrique (neutre ou acide) ne saccharifie
pas l’empois d’amidon.
5. Le suc gastrique alcalinise ne peptonise pas les
albuminoides, il ne contient donc pas de ferment analogue
a la trypsine.
6. Contrairement à l’assertion de Richet et conformé-
ment aux observations de Krukenberg, le suc gastrique ne
dissout pas la chitine des crustacés ou des insectes.
7. Les microbes ne jouent qu’un röle secondaire dans
la digestion stomacale, celle-ci n’est nullement entravée
par les antiseptiques, fait déja constaté par Richet.
8. L’infusion pancréatique émulsionne rapidement les
graisses et saccharifie les fécules. Elle agit également sur
les albuminoides, mais plus faiblement que le suc gastrique.
9. L’intestin est neutre ou alcalin. Il renferme du
sucre à la suite d'une alimentation par la fécule (ou au-
tres substances végétales); le sucre disparaît lorsque le
régime est exclusivement azoté.
M. le prof. E. BuGniox traite du développement des
Sélaciens, poissons cartilagineux qu'il a eu l’occasion
d'étudier au laboratoire maritime de Roscoff en Bretagne.
On divise l'ordre des Sélaciens en deux grandes famil-
les : les squales et les raies. Des premiers les uns sont
vivipares comme l’Acanthias, le Mustelus, les requins, les
autres ovipares comme les représentants des g. Scyllium et
Pristiurus. Les raies sont toutes ovipares; les torpilles
DES SCIENCES NATURELLES. 77
bien que voisines des raies, ont au contraire des petits
vivants.
Les observations de M. Bugnion ont porté surtout sur
l’Acanthias vulgaris, le Scyllium canicula et deux espèces de
raie (Raja alba et clavata).
Si l’on ouvre un Acanthias femelle dans le cours de
l’ete, on trouve généralement les deux oviductes disten-
dus par la gestation et rayés longitudinalement de lignes
rougeätres, dues à l'injection des vaisseaux sanguins.
Chacun d'eux renferme trois ou quatre (plus rarement
un ou deux) jaunes, environ deux fois aussi gros que le
vitellus d’un œuf de poule ‘et à chacun de ces jaunes est
attaché un embryon en voie de développement.
«Au mois de juin l'embryon est encore petit, l’aire vas-
culaire peu développée, mais un peu plus tard, en juillet
ou en août, les jeunes poissons mesurent déjà 3 à 5 cm.
de longueur; chacun d’eux est appendu au vitellus par
un cordon ombilical long de 1 '/, em. environ, renfer-
mant une artère et une veine, et à la surface du jaune se
voit un magnifique réseau vasculaire, dans lequel on peut
observer à la loupe la circulation du sang.
Placés à la suite les uns des autres dans les oviductes,
ces œufs sont enfermés dans une enveloppe commune,
brunâtre, de nature chitineuse (?), mais celle-ci est très
mince et se déchire facilement au moment où l’on débar-
rasse l’oviducte de son contenu.
C’est, comme dans l’œuf de poule, le vitellus qui pour-
voit à la nutrition de l’embryon, mais l’hématose est
entretenue par les vaisseaux maternels et la muqueuse de
l’oviducte est pourvue à cet effet d’un grand nombre de
! Poids moyen : 56 gr. 4; maximum observé 87 gr.
78 SOCIETÉ HELVETIQUE
papilles qui augmentent notablement l’étendue de sa sur-
face. Ces papilles, revétues d’un épithélium pavimenteux,
renfermant un riche réseau vasculaire et les vaisseaux du
jaune étant eux-mêmes placés superficiellement, les
échanges gazeux se font au travers de la mince enveloppe
chilineuse, qui seule les sépare de la muqueuse mater-
nelle.
Le jeune Acanthias possède en outre des branchies
externes, qui se développent sous forme de longs fila-
ments vascularisés, à la surface des arcs branchiaux et
sont sans doute destinées à entretenir la respiration dans
la phase embryonnaire, car elles disparaissent ensuite. On
peut admettre que ces organes absorbent l'oxygène dans
la mince couche liquide qui entoure les œufs.
Les petits tirés de l’oviducte peuvent être maintenus
vivants pendant dix jours et plus dans l’eau de mer con-
venablement aérée, à condition de rester attachés au
vitellus par le cordon. Leur forme encore embryonnaire,
leur couleur rose tendre et surtout la présence de ces
belles houpes branchiales d’un rouge vif, dans lesquelles
on peut voir circuler le sang, les rendent particuliere-
ment remarquables. Les exemplaires que je conservais
ainsi dans l’aquarium excitaient chaque jour l’admira-
tion et l’etonnement des visiteurs; toutefois au bout de
quelque temps le poids du vitellus amène des troubles de
circulation dans les vaisseaux situés à sa face inférieure
et il se produit des hémorragies qui entraînent la mort
du fœtus.
Le développement des Sélaciens exige un temps rela-
tivement très long (11 mois pour le Scyllium d’après des
observations faites à Arcachon). Les plus grands exem-
plaires d’Acanthias observés par moi dans l’oviducte, en
=
DES SCIENCES NATURELLES. 79
aoùt, mesuraient 20 cm.; ils avaient perdu leurs bran-
chies externes, ils offraient déjà le museau pointu et la
forme générale de l’adulte, mais la présence d’un sac
vitellin volumineux, en forme de poire, appendu en des-
sous du corps, indiquait qu’il devait s’écouler jusqu'à la
naissance un temps encore assez long. Les jeunes squa-
les ne viennent en effet au monde qu'après la résorption
complète de cet organe.
Le Scyllium (roussette, chien de mer), quoique très
semblable au premier abord à l’Acanthias, se développe
d’une façon bien différente. La femelle pond des œufs
brunâtres, aplatis, longs de 6 cm. sur 2, du poids de
7 '|,-7 °/, gr., revêtus d’une coque chitineuse homogène
et munis aux quatre coins de filaments ramifiés ou vrilles,
qui servent à les retenir aux plantes marines. Les pêcheurs
les rencontrent à environ 50 mètres de profondeur.
Un de ces œufs ouvert le 10 août, renfermait un vitel-
lus de couleur ocre jaune, mesurant 20 mm. sur 16 el
enveloppé d'une sorte de gelée transparente de nature
colloïde. A la surface du vitellus était fixé un embryon
long de 12 mm., assez semblable à celui d’acanthias,
mais un peu plus grêle. L’aire vasculaire était richement
vascularisée ; le cordon déjà nettement pédiculé, long de
3 mm. environ, renfermait une artère et une veine
comme chez l’Acanthias.
La raie pond des œufs beaucoup plus gros, plus apla-
tis, à coque brune, composée de filaments agglutinés,
prolongée en pointe aux quatre coins'. La partie de
l'oviducte dans laquelle la coque doit se former offre un
épaississement glandulaire (glande nidamenteuse), des-
! Poids moyen, œuf de R. alba : 90 gr., de R. clavata : 30 gr.
=
80 SOCIETE HELVETIQUE
tiné sans doute à en sécréter les matériaux. A ce niveau
la cavité de l’organe est dilatée, aplatie et offre quatre
cornes ou prolongements dans lesquels se moulent les
quatre pointes de l'œuf. Il n°y a done dans l’oviduete
qu’un seul œuf en voie de développement.
L’impregnation des œufs devant s’effectuer dans la
partie supérieure de cet organe (avant la formation de la
coque), on observe chez la raie un accouplement vérita-
ble, aussi bien que chez les espèces vivipares'. Ces pois-
sons possèdent à cet effet au côté interne des nageoires
venirales un appareil copulateur spécial, supporté par
des pièces cartilagineuses et muni de muscles puissants.
L’œuf fraîchement pondu ne renferme pas encore
d’embryon, mais seulemant une cicatricule assez sembla-
ble à celle de l’ceuf de poule avant l’incubation. Le vitel-
lus, d’un jaune pâle, mesure 3 cm. sur 2'/,; le reste de
l'œuf est occupé comme chez Scyllium par une gelée
transparente.
L’embryon (R. alba) le plus jeune que j'ai observé,
long de 4 mm. seulement, était attaché au jaune par un
pédicule somatique fort large. Il n’avait encore ni yeux
apparents au dehors, ni bouche, ni fentes branchiales. La
partie caudale relativement courte et épaisse, formait
une proéminence arrondie en arrière de l'insertion du
pédicule somatique.
Un embryon (R. clavata) de 5 ‘/, mm. observé le
19 août offrait des vésicules oculaires et otiques bien dis-
tinctes, une fossette buccale déjà profonde et trois fentes
branchiales; le tube cardiaque était encore à peu près
rectiligne. |
1 Un pêcheur m’a affirmé que lorsque la raie femelle se prend
à l’hameçon pendant l’accouplement, le mâle se laisse tirer avec
elle et ne lâche prise qu’au moment où on le sort de l’eau.
DES SCIENCES NATURELLES. 81
Les œufs pondus depuis 15 jours renferment un em-
bryon long de 7 mm. environ, avec cing fentes branchia-
les et un tube cardiaque recourbé en forme d’anse. A ce
moment la queue est déja longue, effilée; mais plus tard
cette partie s’allonge davantage encore, de manière que
chez les embryons de 5 cm. elle forme à elle seule près
des ‘/, de la longueur du corps.
Plus gréles et plus allongés que ceux d’Acanihias, les
embryons de raie sont en outre plus transparents et des
lors plus difficiles a observer à l’état frais. Ce n’est
qu'après avoir traité la préparation pendant quelques
minutes à l’acide osmique ('/, °/,) que l’on parvient à
distinguer les divers organes.
L’aire vasculaire, bien que disposée à peu près sur le
type de celle de l’Acanthias, est formée de vaisseaux plus
pâles, plus ténus; l’ensemble de la circulation vitelline
est en somme plus difficile à voir.
Notons enfin que les embryons de raie de 6 à 7 mm.
observés vivants dans l’eau de mer offrent un mouve-
ment singulier, presque ininterrompu, consistant dans
une inflexion brusque de la tête et de la queue du même
côté, les deux extrémités du corps se portant alternati-
vement à droite et à gauche à la rencontre l’une de
l’autre.
L’exposé de M. Bugnion était accompagné de nom-
breuses figures d’embryons entiers et de dessins de cou-
pes microscopiques, que l’auteur se propose de publier
ultérieurement.
En terminant notre collègue rend hommage à la libé-
ralité du laboratoire de Roscoff et se loue du bon accueil
qui lui a été fait par son aimable directeur M. de Lacaze-
Dathiers et par le personnel de l’établissement.
82 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE
M. le prof. STUDER présente l’ouvrage qu'il vient de pu-
blier en collaboration avec le D° E. BANNWARTH sur les
crdnes anciens retrouvés dans les stations lacustres suisses”;
les études ont porté sur 35 crânes différents, tous trou-
vés dans les couches archéologiques des stations lacustres,
Chacun d’entre eux est représenté dans les planches de
cette publication en grandeur naturelle dans 3 à 5 posi-
tions différentes.
Les recherches faites sur ce sujet ont démontré que
pendant la longue période lacustre, deux races d’hommes
ont existé dans notre pays. L’une appartient au type
brachycéphale avec index crânien de 79 à 81. Le crâne
est rond, aplati avec orbites fortement saillants, et visage
orthognathe, élargi, chamaeprosope. Les os des membres
paraissent gréles avec crêtes musculaires bien développées,
les fémurs sont aplatis dans la partie supérieure des dia-
physes et les tibias platycnémiques. La taille varie de
1m. 40 à 1 m. 52. La seconde race appartient au type
dolichocéphale. Le crâne est fortement voùté, et vu d’en
haut représente un ovale allongé. L’index oscille entre 68
et 75. Le visage est orthognathe, assez large, intermédiaire
entre les types chamaeprosope et leptoprosope. Le tibia
n’est pas platycnémien et la taille paraît varier entre
1 m. 62 et 1 m. 65.
Le type brachycéphale caractéristique des stations de
l’âge de la pierre se rencontre jusque dans celles où
l'on trouve les premiers outils métalliques. Les eränes
dolichocéphales arrivent avec la première apparition des
métaux; ils coexistent, par conséquent, avec les brachy-
céphales pendant la fin de l’âge de la pierre et pendant
! Studer et Bannwarth. Crania helvetica antiqua, 55 pages 4° et
115 planches. Ambrose Abel, Leipzig.
DES SCIENCES NATURELLES. 83
l’âge du cuivre. A l’âge du bronze, le type dolichocéphale
prend décidément le dessus.
Au début (äge du cuivre) les crànes dolichocéphales ne
sont accompagnés d'aucun autre fragment de squelettes
et de plus tous portent la trace de blessures produites
pendant la vie. Cela permet de supposer qu’ils étaient des
trophées guerriers apportés dans les villages lacustres
par les habitants brachycéphales, ce n’est qu’à l’âge du
bronze que nous nous trouvons en présence d’une popu-
lation dolichocéphale établie.
M. le prof. STUDER parle ensuite des restes d'animaux
trouvés au Schweizersbild pres de Schaffhouse. Les fouilles
exécutées dans cette localité par M. le D' Nuesch ont
donné des résultats fort intéressants soit au point de vue
de la civilisation de cette époque, soit au point de vue de
la faune. Les couches qui se succèdent de bas en haut au
pied du rocher du Schweizersbild sont les suivantes :
1. Débris glaciaires. 2. Couche jaune avec nombreux
débris de rongeurs et quelques traces de l’homme pa-
léolithique. 3. Couche jaune remplie de fragments d’osse-
ments et de produits de l’industrie paléolithique. 4. Cou-
che de brèche de 80 cent. environ ne renfermant que
quelques fragments peu abondants de rongeurs. 5. Cou-
che grise avec restes de civilisation néolithique. 6. Humus.
Cette série de couches donne une image complète du
développement de la civilisation depuis l’âge post-glaciaire
jusqu’à la période actuelle; elle représente en même temps
la transformation successive de la faune arctique en celle
qui vit actuellement sous nos yeux.
La 2° couche renferme les ossements de rongeurs et
surtout de léming à collier (Lemnus torquatus), de campa-
84 SOCIETE HELVETIQUE
gnols ‘(Arvicola nivalis, amphibius), de différents lievres
(Lagomys, Lepus variabilis). On y rencontre aussi des
ossements de lynx, de renard bleu (Vulpes lagopus),
deloup, d’hermine, de belette, de glouton (Gulo borealis),
d’ours, de renne et de cheval. Une grosse cöte parait ap-
partenir au rhinocéros poilu. En fait d’oiseaux, on trouve
surtout le Lagopède (Lagopus alpinus et albus), le grand
Tetras, la chouette caparacoch (Surnia nisoria) et la cres-
serelle.
La troisieme couche est plus riche en débris d’ani-
maux; quelques types glaciaires tels que le Iéming a collier,
le renard bleu ont disparu et sont remplacés par d’autres.
espèces qui correspondent à celles qu'on rencontre à la
limite des Tundras et des steppes de Sibérie. On peut citer
entre autres parmi les mammifères : la musaraigne (Sorex
vulgaris et araneus), la taupe (Talpa europæa), le chat
sauvage (Felis manul), la marte, la belette, le glouton,
le renard (Vulpes vulgaris var.), le loup, l’ours (Ursus
arctos), les campagnols (Arvicola ratticeps, arvalis, amphi-
bius) le hamster des steppes (Cricetus phaeus), le zisel
(Spermophilus Eversmanni), différents lièvres (Lagomys
pusillus, Lepus variabilis), le renne, le cerf (Cervus marail),
le bouquetin, le bison (Bison priscus), le cheval (Equus
caballus ferus), l'âne sauvage (Asinus hemionus).
Parmi les oiseaux, nous relèverons l’aigle (Aquila fulva),
le faucon Kobez (Erythropus vespertinus), le hibou de lOu-
ral (Strix uralensis), le hibou brachyote (Brachyotus palus-
tris), le corbeau (Corvus corax), la corneille mantelée (Cor-
vus cornix), la grive (Turdus pilaris), l’alouette des Alpes
(Otocoris alpestris), le coq de bruyère, différentes espèces
de perdrix blanches (Lagopus alpinus, albus), la perdrix
(Perdix cinerea), le vanneau ( Vanellus cristatus), ete. Tou-
DES SCIENCES NATURELLES. 85
tes ces espèces vivent dans des terrains découverts, sans
arbres.
La plupart des os paraissent brisés par la main de
l'homme, quelques-uns d’entre eux (surtout de renne et
de lievre) ont été travaillés et transformés en outils. Les
plus abondants sont ceux du renne, du lièvre et de la
perdrix des neiges.
Il est interessant de remarquer que les squelettes des
rennes entiers, même ceux de jeunes animaux abondent,
tandis que pour les chevaux, les ânes, les bisons, on ne
trouve que des dents et des ossements des pieds. Cela per-
met de supposer que le renne était abondant dans le voi-
sinage immédiat du campement de Schweizersbild, tandis
qu'il fallait aller un peu plus loin pour rencontrer les au-
tres animaux. Les chasseurs ne rapportaient avec eux que
la viande et la peau à laquelle adhéraient encore le crâne
et les ossements des pieds.
Le renne était probablement réduit à l’état de demi-
domesticité : on en a retrouvé des représentations gra-
phiques en même temps que du cheval et de l’âne sau-
vage sur des os aplatis et sur des plaques de calcaire.
La couche suivante (brèche de 80 cent. d'épaisseur) ne
renferme que quelques traces de rongeurs qu’on a rap-
portés aux zisels et aux campagnols.
La couche grise (néolithique) est occupée par des re-
présentants de la faune forestière d'Europe. Parmi les
espèces aujourd'hui éteintes, mais qui existaient encore à
la période lacustre, nous pouvons citer le Bos primigenius,
le cheval sauvage, le cerf (Cervus elaphus), dont les os sont
souvent travaillés, l'élan, le sanglier, le blaireau, la martre,
le chat sauvage, le renard, l’ours, l’écureuil, le lièvre ;
quelques animaux domestiques, le bœuf des tourbières,
le mouton, le porc des tourbières.
86 SOCIÉTÉ HELVETIQUE
La station de Schweizersbild nous offre ainsi le tableau:
exact de la transformation graduelle de la faune arctique
en une faune qui rappelle celle des steppes puis se rap-
proche toujours plus de la faune forestière de l'Europe
centrale. Les intervalles qui se sont écoulés entre ces
différentes périodes ont dû être extrêmement longs, et ces
transformations n’ont pu se produire que très lentement
(dépôt de la brèche, etc.).
La faune de la troisième couche jaune, existe encore
avec de très légères modifications ( Bison americanus au lieu
de Bison priscus) mais elle est aujourd’hui réléguée dans
les « Tundras » arctiques, dans les steppes asiatiques ou
sur les hauts plateaux tibéthains (Equus caballus ferus,
Asinus hemionus). Quelques espèces seulement (Lepus va-
riabilis, Lagopus alpinus, Tetrao tetrix) se retrouvent dans
les Alpes, dans les régions dégagées par le retrait des
glaciers.
M. UrecH fait une communication sur l'apparition
variable de taches d’un brun rouge sur les écailles des ailes
postérieures de Papilio machaon.
Outre les taches rondes en haut et en bas des ailes
postérieures, qui caractérisent l’espèce, on en trouve d’au-
tres au bas de l’aile, dont le nombre et la forme varient,
et qui peuvent même manquer tout à fait. Ces variations
se trouvent chez les deux sexes, et non seulement sur de
grands territoires, mais aussi sur de plus petits. M. le
docteur Urech a observé des papillons, qu'il a élevés lui-
même, et a réuni ses observations dans des tableaux. En
désignant les cellules marginales par 4, 2, 3, etc. (en
commençant au bord antérieur de l’aile) on remarque
que les taches se montrent le plus souvent dans les cel-
DES SCIENCES NATURELLES. 87
lules 5 et 6, et qu’on les trouve encore parfois dans les
cellules 3, 4 et 7, a moins qu’elles ne soient remplacées
par des écailles dispersées. Ces écailles manquent tout &
fait, lorsque les cellules 5 et 6 sont privées de taches.
Les taches ont le plus souvent la forme d’un triangle
isocele, dont la base s’appuie sur la ligne transversale
interne de la cellule, tandis que le sommet est tourné vers
l'origine de l’aile. Quelquefois on trouve encore une tache
rectangulaire ou triangulaire, qui occupe le milieu de la
cellule 2. Une tache correspondante se trouve parfois a la
surface de l’aile. M. Urech a eu l’occasion de comparer
ses papillons à d’autres de la Suisse et de l’Amérique, et
a obtenu les résultats suivants. Tandis que 4 individus
pris parmi une vingtaine d'exemplaires de Auenstein
n'avaient que des écailles brunes isolées au lieu de taches,
tous les individus des environs de Berne et de Bâle étaient
pourvus de 1-4 taches triangulaires bien distinctes. Les
exemplaires de Davos, du Bas-Valais, de la Bohême et
de la Suède étaient pourvus de taches le plus souvent très
distinctes. Dans les groupes néarctiques du Papilio ame-
ricanus, P. daunus, P. turnus, P. larymedon et P. troilus
les taches sont nombreuses, mais elles ne sont pas non
plus constantes. Les papillons voisins de l’Amerique néo-
tropique montrent le même phénomène : le nombre des
taches varie de 2 à 10. Deux P. xanihus japonais (région
paléarctique) avaient chacun 5 taches. Les tableaux dé-
montrent que le nombre de taches chez les espèces des
tropiques dépasse celui des espèces arctiques, et que les
taches sont plus constantes chez les premières. Les excep-
tions à cette règle s'expliquent par le fait que la tempéra-
ture, qui a de l'influence sur la formation des taches,
diffère dans les diverses localités d’un pays, Les cartes
88 SOCIÉTÉ HELVETIQUE
zoog&ographiques basées sur la temperature moyenne ne
donnent pas une image exacte des temperatures dont
jouissent les chenilles et les chrysalides. La chenille peut
choisir pour se changer en chrysalide un endroit dont la
temperature dépasse la temperature moyenne de la con-
trée; le papillon peut en faire autant pour la ponte. Les
températures moyennes ne sont justes que pour les ré-
gions extrêmes tropiques-arctiques, et dans ce cas ce ne
sont plus des variétés mais des espèces qu’il faut com-
parer. Ce sont justement ces espèces voisines qui démon-
trent que les taches, devenues constantes, sont plus fré-
quentes dans la région des tropiques.
M. Maurice JAQUET fait une communication sur son
travail intitulé les Recherches sur la vessie natatoire des
Loches d'Europe.
Les poissons auxquels on donne le nom général de
Loches, vivent dans les eaux douces de l’Asie et de l’Eu-
rope. Ils affectionnent soit les cours d’eau limpide, soit
les endroits à eau stagnante. La forme de leur corps rap-
pelle à premiere vue celle des Silures et des Lottes. La
peau très lisse renferme de minuscules écailles. Des bar-
billons ornent le pourtour de la bouche.
Les auteurs qui se sont occupés de la classification de
nos Loches d'Europe font rentrer ces dernières dans la
famille des Cyprinoïdes, ou dans son voisinage immédiat.
Une des particularités qui ont frappé les anatomistes au
cours de la dissection des Loches, est la petitesse de la
vessie nataloire, ainsi que l'inclusion de cette dernière
dans une capsule osseuse. La question qui se posait
immédiatement était : Y a-t-il communication directe
entre le tube digestif et la vessie natatoire au moyen d’un
canal pneumotophore? Cette question fut vivement dis-
DES SCIENCES NATURELLES. 89
cutée, les controverses surgirent d’un peu partout, et
finalement le résultat de l’enquête fut favorable à l’idée
de ceux qui admettaient l'existence d’un canal pneuma-
tophore. Mais toutes ces conclusions étaient tirées de
recherches basées uniquement sur la dissection, les mé-
thodes d'investigation par les coupes n’avaient pas été
tentées. Il existe en effet une tige qui relie la vessie nata-
toire à l'intestin; elle a été vue, décrite, et tout naturelle-
ment on en tirait la conclusion qu’elle renferme un
canal et on l’homologuait avec le conduit pneumatophore
des Cyprins.
Les recherches de M. Jaquet, basées sur la méthode des
coupes, ont porté sur nos trois genres de Loches d'Europe:
Le Misgurnus fossilis ou Loche d’étang, le Cobitis tenia ou
Loche de rivière, le Nemachilus barbatulus ou Loche franche.
La vessie natatoire de ces trois genres est excessivement
petite en comparaison de la grandeur du corps du pois-
son qui la porte; elle est entourée par une capsule osseuse
qui n’est autre chose qu’une expansion des deuxième et
troisième vertèbres du rachis. La vessie est donc toujours
placée immédiatement en arrière de la tête, et à son ni-
veau, les deux grandes masses des muscles latéraux du
tronc s’écartent l’une de l’autre, de telle sorte que les faces
latérales de la vessie ne sont séparées de la peau que par
une mince couche de tissus conjonctif et adipeux. En
relation immédiate avec la vessie, nous trouvons une
vésicule placée postérieurement et une tige ou cordon
s’etendant de la vesicule à l'intestin. Trois organes dis-
tincts concourent donc à l’organisation de l'appareil.
La vessie (sens restreint) du Misgurnus fossilis com-
prend deux parties constituantes :
a) La vessie osseuse externe, dépendant des vertèbres;
90 SOCIETE HELVETIQUE
elle ressemble à deux boules accolees l’une à l’autre et
dont la paroi mitoyenne serait enlevée. L’organe forme
une masse allongée transversalement en dessous de la
colonne vertébrale. Trois ouvertures perforent cette coque
légère; deux sont latérales, l’autre est postérieure.
b) La vessie membraneuse tapisse intérieurement la
capsule osseuse. Elle est formée de deux membranes
séparées l’une de l’autre par une substance semi-gélati-
neuse.
La vessie du Cobitis Ilenia est une poche simple com-
prenant une enveloppe protectrice osseuse et une paroi
interne membraneuse tapissant intérieurement la poche.
Celle-ci présente deux ouvertures latérales et une posté-
rieure.
La vessie du Nemachilus barbatulus se présente sous
forme de deux boules creuses soudées aux côtés de la
région antérieure de la colonne vertébrale. Un petit pont
situé postérieurement réunit les deux sphères l’une à
l’autre. Chacune de celles-ci se décompose en deux par-
ties : une capsule externe osseuse percée latéralement
d’un orifice, une capsule interne membraneuse tapissant
exactement la première. Un petit canal recourbé en V éta-
blit la communication entre les cavités des deux capsules.
En résumé, nous pouvons dire que la vessie (sens
restreint) des Loches d'Europe comprend deux éléments
distincts : une enveloppe osseuse et une capsule interne
membraneuse. C’est une boîte simple chez le Cobitis tæ-
nia; chez le Misgurnus fossilis, un étranglement antéro-
posterieur la divise en deux moitiés communiquant lar-
gement entre elles; enfin chez le Nemachilus barbatulus,
nous trouvons deux sphères reliées l’une à l’autre par un
pont très ténu.
DES SCIENCES NATURELLES. 91
La vésicule chez le Misgurnus fossilis et le Cobitis tenia
est une petite hernie de la membrane interne de la vessie.
Elle fait saillie au dehors par l’ouverture postérieure de
la capsule osseuse. Les parois sont épaisses et non reve-
tues par une enveloppe osseuse. La cavité interne com-
munique librement avec celle de la vessie.
La vesicule du Nemachilus barbatulus ne peut ètre vue
que sur des coupes; elle est très petite, un cordon plein
la relie au sommet de la courbe que fait le canal de réu-
nion des deux sphères de la vessie. Ses parois sont épais-
ses et limitent une cavité centrale close de toute part.
En résumé, nous voyons que la vésicule se présente
chez le Misgurnus fossilis et le Cobitis tenia comme une
sphérule dont la cavité communique librement avec celle
de la vessie, tandis que chez le Nemachilus barbatulus,
elle tend & s’individualiser et perd toute relation avec
l’intérieur de la vessie.
Le pedoncule, bien visible chez le Misgurnus fossilis est
un eylindre arqué s’etendant de la vésicule a la face dor-
sale du tube digestif. Il est formé par du tissu conjonctif
et des muscles. Au centre se trouve une glande compo-
sée, close, dont les nombreux acini divergent dans toutes
les directions.
Chez le Cobitis tenia, le pédoncule renferme un canal
plusieurs fois recourbé sur lui-méme et s’ouvrant infé-
rieurement dans le tube digestif. Il m’a été impossible de
constater une communication entre ce canal et la vessie
ou la vésicule.
Situé a la face ventrale de la vesicule, le pédoncule
chez le Nemachilus barbatulus renferme à son intérieur un
canal longitudinal qui se termine en coecum à ses deux
extrémités.
99 SOCIETE HELVETIQUE
En résumé, nous pouvons dire du pédoncule, que dans
aucun cas, il ne renferme un canal communiquant en
möme iemps avec l’intestin et la vessie; il peut renfer-
mer une glande. Ce n’est done pas un conduit pneuma-
tophore.
En conséquence, nous pouvons tirer les conclusions
suivantes :
On fait actuellement rentrer les Loches dans la famille
des Cyprinoides, donc dans le sous-ordre des Physosto-
mes, caractérisé par la présence d’un canal pneumoto-
phore établissant une communication entre la vessie et
le tube digestif. D’après ce qui précède, il n’existe pas de
canal pneumatophore chez les Loches; il en résulte que
les Loches d’Europe doivent étre sorties du sous-ordre des
Physostomes, tel qu'on le comprend actuellement.
M. le prof. D' Arnold Lang de Zurich parle des sillons
ambulacraires, des nerfs et des canaux épineuraux des
Echinodermes. Il émet l'opinion que le mode primitif de
nutrition des Échinodermes a été semblable à celui des
Crinoïdes. Les sillons ambulacraires servaient de sillons
nutritifs transportant les particules de nourriture à la
bouche. L’épithélium qui revêt le fond du sillon s’est
transformé en un épithélium sensitif puis en un cordon
nerveux épithélial. Telle est l’origine du système nerveux
oral, superficiel et radiaire des Échinodermes. Chez les
Astérides, nous trouvons une disposition des sillons am-
bulacraires et des cordons nerveux semblable à celle des
Crinoïdes, bien qu'ici la nutrition se fasse d’une autre
manière. Chez tous les autres Échinodermes où la nour-
riture est prise directement par la bouche, les sillons
ambulacraires se sont fermés, les cordons nerveux épithé-
DES SCIENCES NATURELLES. 93
liaux sont devenus des nerfs subépithéliaux (anneau oral,
cordons nerveux radiaires) et en même temps les canaux
épineuraux se sont formés. Le développement ontogé-
nique, autant qu’on peut s’en rendre compte d’apres des
observations encore insuffisantes, n’est pas absolument
different de celui par lequel se forme, chez les Vertébrés,
le tabe nerveux avec le canal central. La communication
du prof. Lang est accompagnée de la démonstration d’une
série de planches sur lesquelles sont représentées des
coupes à travers les rayons de différents Echinodermes.
M. le prof. A. Fore fait une communication sur le
polymorphisme des fourmis.
On entend par polymorphisme la tendance des indivi-
dus d’une espèce à se différencier en plusieurs sortes
distinctes adaptées chacune à une fonction particulière,
et reproduites toutes plus ou moins régulièrement à cha-
que génération ou à certaines générations parmi les en-
fants des mêmes parents.
Le polymorphisme est donc absolument différent des
races et variétés dont les caractères distinctifs se repro-
duisent au contraire plus ou moins chez tous les descen-
dants des mêmes parents.
Dans un même groupe d'animaux, le même polymor-
phisme peut se retrouver chez diverses espèces, races ou
variétés. Par contre, les différences systématiques ou phy-
logénétiques sont propres à chaque espèce, race ou variété,
où elles se dessinent plus ou moins nettement et sou-
vent avec des caractères particuliers sur chacune des
formes polymorphes.
Il s'ensuit que là où le polymorphisme de l'espèce est
fort accentué, on est obligé de faire pour chaque espèce
une description distincte de chaque sorte d'individus.
94 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE
La forme la plus ordinaire du polymorphisme est celle
qui différencie le mâle de la femelle, non seulement par
les organes génitaux, mais par des caractères corrélatifs
de tout le corps: barbe, plumes, couleur, bosses, cornes,
taille, etc.. qu’on trouve chez un sexe et pas ou très diffé-
rents chez l’autre.
Les Formicides présentent, évidemment par suite de
leur vie sociale, un polymorphisme très considérable et
très curieux. Voiei la liste des formes polymorphes com-
plètes ou incomplètes qu'on trouve chez les Formicides :
1) Femelle ailée (Q), avec thorax large présentant un
grand mésonotum, un scutellum et diverses pièces acces-
soires. Trois ocelles. Cerveau assez grand.
2) Males ailés (3°), avec les mêmes caractères du
thorax et des ocelles, mais de forme, taille et couleur très
differentes des femelles. Cerveau rudimentaire.
3) Ouvrières aptéres (G), en général sans ocelles,
avec un thorax étroit, dont le mésonotum, d’une seule
pièce, est plus cu moins rudimentaire. Cerveau très dé-
veloppé. — Sexe femelle, rudimentaire.
L’ouvriere se subdivise souvent en un dimorphisme
incomplet adapté à des buts divers :
a) ouvriere major, avec une tête grosse, souvent énorme,
adaptée au but dela défense, ou de la trituration des grai-
nes ou del’occlusion de l’entrée du nid, etc., ete. Grand dé-
veloppement des mandibules et des muscles. Plus voisine
de la ©. Chez les espèces où elle existe seule, la tête
n’est pas disproportionnée.
b) ouvrière minor, de petite taille, atrophiée, grêle, avec
la tête petite, les pattes plus longues, adaptée à la course,
au soin de la progéniture, au travail général, eic.
Tous les passages existent entre la & major et la ©
DES SCIENCES NATURELLES. 95
minor, mais ces passages tendent à disparaitre; ils sont
plus rares que les extrêmes.
4) Soldat (a). On entend par là, une 9 major com-
pletement différenciée de la © minor par la disparition
totale des formes transitoires. Le soldat est souvent si
complètement différent de l’ouvrière qu’on croirait avoir
affaire à un autre genre. Sexe femelle rudimentaire.
Les espèces à soldat ont parfois en outre une grande et
une petite ouvrière.
5) Femelle ergatomorphe. € Thorax de forme ouvrière
aptère. Yeux et ocelles de l’ouvrière ou du soldat. Mais la
taille et les ovaires sont femelles et ces femelles sont capa-
bles dereproduire l'espèce régulièrement et complètement.
6) © —© (Formes transitoires entre la © et l’ouvri-
ère). Aptères, mais avec le mésonotum presque développé
comme chez la ©. Tête et cerveau comme chez la ©
(moins développés que chez l’ouvrière). Abdomen petit,
ovaires rudimentaires, comme chez l’ouvrière. Taille de
l’ouvrière. On peut ajouter aux © — © les petites
femelles ailees.
7) Males ergatomorphes. (©) Aptères, thorax, yeux et
tête comme chez l’ouvriere, ou peu s’en faut. Couleur
päle. Organes genitaux mäles.
Il existe encore d’autres variétés de polymorphisme.
Ainsi j'ai découvert dans la province d’Oran, une Ponera
(Eduardi) qui a deux sortes d’ouvrières, l’une presque
aveugle et l’autre avec d’assez grands yeux.
Le parasitisme peut amener la disparition secondaire
de l’ouvrière (genre Anergates) ou celle de l’ouvrière major
seulement (Carebara, Solenopsis).
Selon les espèces et genres nous voyons de curieuses
differences corrélatives dans différentes parties du corps;
96 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE
des épines chez une forme et pas chez l’autre, une forme
aveugle, l’autre avec d’énormes yeux, l’une avec, l’autre
sans ocelles, un, deux, trois ou même un plus grand nom-
bre d'articles de plus ou de moins aux antennes d’une
forme qu’à celles des autres. Chez les Solenopsis par exem-
ple : l’ouvrière a 10 articles, la © 11 et le gt 12. Les
mandibules peuvent être immenses et très dentées chez
une forme, rudimentaires et sans dents chez l’autre
(Odontomachus).
La différence de taille est parfois fabuleuse. La Care-
bara lignata © a 20 millimètres, l’ouvrière 2 millimètres
de long. Le Dorylus juvenculus G' a 32 millimètres, l’ou-
vrière minima 2,9 millimètres. Chez l’Atta sexdens la dif-
férence entre la © et la $ minima est aussi forte.
J'entends par ergatomorphisme la tendance phylogéné-
tique secondaire de l’espèce à produire des © ou desc;
féconds, aptères, avec des yeux petits ou nuls et la forme
du thorax, de la tête, du corps en général, analogue à
celle du corps de l’ouvrière. Nous avons un ergatomor-
phisme du jf et un ergatomorphisme dela ©. L’ergato-
morphisme est évidemment un phénomène dit de conver-
gence, dù à la vie souterraine, à l’abandon des noces
aériennes.
Il peut conduire à la reproduction consanguine perpé-
tuée par suite de l'impossibilité d’accouplements autres
qu'entre frères et sœurs (genre Anergates).
Chez un genre (Tomognathus) parasite, il parait n’exis-
ter qu’une seule forme d’individu (monomorphisme) femelle
et aptère, se reproduisant par parthénogénèse continue
(Adlerz). — C’est un cas presque unique, sinon unique,
chez les animaux supérieurs.
Chez aucune espèce de fourmi à moi connue, on ne
DES SCIENCES NATURELLES. 97
trouve toutes les formes du polymorphisme myrmécologi-
que réunies, mais on peut trouver jusqu'à cinq formes
chez une même espèce.
Le tableau que nous donnons ci-après, montre les
exemples principaux du polymorphisme des fourmis. Les
genres et les espèces qui ne sont pas énumérés dans ce
tableau se rattachent à l’un ou à l’autre des types qui y
sont indiqués.
Les types les plus ordinaires sont les deux premiers :
1) Femelle et mâle ailés ; ouvrière monomorphe.
2) Femelle et mâle ailés; ouvrière incompletement di-
morphe.
Il est clair que le polymorphisme est toujours adapté
à un but: Mais nous ne connaissons pas toujours ce
but. Nous ne savons par exemple pas pourquoi la Ponera
punciatissima a un mâle ergatomorphe apiere et un mâle
ailé ordinaire; nous ne pouvons que faire des supposi-
tions. Nous savons par contre que le Polyergus n’a
qu’un soldat qui ne travaille pas et fait nourrir lui et sa
famille par des esclaves ravis au maillot (comme nym-
phes) aux Formica fusca et rufibarbis, que le soldat des
Colobopsis sert a boucher l’ouverture du nid avec sa tête
cylindrique et tronquée, etc.
Émery croit pouvoir expliquer le polymorphisme des
fourmis par des différences quantitatives et qualitatives
dans l’alimentation des larves comme chez les abeilles. Je
crois avec Weismann, que c'est là une généralisation
prématurée. Comment la différence de l’alimentation ex-
pliquerait-elle des soldats aussi gros que les ©, des $ —
Q plus petites que les $ major (Formica rufa), deux
formes de mâles chez la même espèce, les © ergatomor-
phes, etc. ? Je suis d’avis, comme Weismann, qu'il s’agit
7
98 SOCIETE HELVETIQUE
la de variations phylogénétiques du protoplosma du germe,
de puissances héritées, choisies et fixées par la selection
naturelle. Par là je n’entends pas nier qu’à une époque
embryogénique primitive la larve ne soit encore indiffé-
renciée à l’égard de l’une ou de l’autre forme du poly-
morphisme de l’espèce. Il est même fort probable que tel
ou tel facteur alimentaire, calorique ou autre puisse, s’il
agit assez tôt, déterminer en dernier lieu telle ou telle
forme de polymorphisme plutôt que telle ou telle autre.
Il ne s’ensuit pas qu’il les détermine toutes ni que la cause
première ne soit par l’hérédité par sélection. Les fourmis
n'ont pas d’alvéoles pour confectionner des aliments di-
vers.
On comprend mal Darwin et Weismann. Tous deux
admettent les forces intérieures (intrinsèques), les puis-
sances primitives du protoplasma du germe, puissances
immenses qui renferment toutes les possibilités de l’évo-
lution organique. Darwin les a reconnues par sa loi de
variabilité et la théorie de Weismann est basée sur elles.
La sélection ne crée pas; elle choisit, comme son nom
l'indique. Elle trie et adapte en fixant les espèces dans le
long cours phylogénétique. Elle n’agit jamais sur les ca-
ractères vraiment acquis par l'individu en dehors du
protoplasma du germe.
Elle ne peut que choisir parmi les variations diverses
produites par les combinaisons si multiples et si divergen-
tes qui proviennent toujours de deux noyaux conjugués, is-
sus d'individus différents. Elle agit en conservant les com-
binaisons qui résistent avantageusement aux conditions
variables du combat pour l’existence et en laissant perdre
celles qui n’y résistent pas.
Le climat, la nature des êtres ambiants, etc. sont des
DES SCIENCES NATURELLES. 99
«conditions variables du combat pour l’existence et déter-
mineront par conséquent une variation différente par sé-
lection chez la même espèce en choisissant d’autres
expansions des puissances héréditaires intrinsèques du
protoplasma de ses germes (Räumliche Sonderung de
Wagner). Mais de plus l'alimentation, le milieu chimique
(Branchipus et Arthemia), la température, etc., peuvent
avoir — les faits le prouvent — une action ontogéné-
tique déterminante sur la production individuelle de va-
riations d’une autre nature, de formes polymorphes, de
phénomènes de convergence, même de certains caractères
qu’on avait cru à tort être spécifiquement fixés. Il ne faut
donc pas faire des théories opposées, là où il ne s’agit
que de faits à expliquer par les combinaisons de plusieurs
facteurs complexes qui ne s’excluent pas, mais s’entremé-
lent en se soustrayant ou s’additionnant.
Je me range entièrement à l'opinion de Weismann :
toute action qui ne modifie pas le protoplasma du germe
n’a aucun effet héréditaire et ne peut en avoir. Aucun
fait sérieusement observé ne prouve le contraire. Les ca-
ractères hérités qui paraissent avoir été acquis par l’un
ou l’autre des ancêtres ne sont jamais des caractères
vraiment acquis. Ce sont des expansions élues des puis-
sances héréditaires intrinsèques du protoplasma du germe.
Dans le tableau suivant, une croix marque pour cha-
que genre, espèce ou groupe, les diverses sortes de poly-
morphisme qui lui sont propres; celles qui lui manquent
sont laissées en blanc.
Tableau des diverses formes de polymorphisme chez les fourmis.
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| © © Fi 80 = = | 53 Po) ©
| È 3 = Ki 5 au =
| = | [am & (SR © 8
| je ri den es | ne
Genres Myrmica Latr., | |
Polyrhachis Shuck., etc. 10,00 .. - 5 + lee 2 A
|
GenresCamponotus Mayr., ll | |
Atta F-, Pheidologeton Le mIa De
Mayr., ete.
Genre Pheidole Westw.,
sous-genre Colobopsis
Mayr.
Eeiton hamatum F.,
quadriglyme Halid, Foreli,
Mayr, etc.
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Cryptocerus Dil
)
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2.
iis
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Sm., angustus Mayr, ete
Gis Strongylognatus
Mayr.
Genres Carebara Westw.
et Solenopsis Westw.
(sauf geminata F.)
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Solenopsis geminata Fab,
2
Formica rufa L.. ..
di us Di
| | par
sn | exceplion.
Ponera punctatissima
Roger.
ooo elio dilatate
.
=
Ponera ergatandıia Forel..
U
Cardiocondyla Emeryi
Forel.
Cardiocondyla Wroughto- |
\
ae 2
nii Forel et Stambulofii è
Forel.
Dior nicoxenus nitidulus
Nyl.
nenne haematodes
+
dd #
par
exceptien
+ ia.
Genre Polyergus Latr. . + soa ilo + also lalla olo 0 me +
assez l'égu-
| lierement,
Genre De Do | > |
Anomma Shuc le 010 © 5 0 . 0 glia 5 :
et Eciton Latr. (partim). | | ei ur Im
Genre Aenictus Shuck . . eye ne PO) CSS EC OS |.
Genre Lobopelta Mayr.. | |
Leptogenys Roger, A DUR MA AE rene Mie
‚entogenya Roger, { si |
Myrmecocystus melliger | 3 |
Forel et mexicanus Wesm.| : Ir | 2110. Roo ono Oo oa . SF ° ° ° sin
| el nourrices
| a jabot
gonflé.
Ponera Eduardi Forel. .|. + .|. +. .|....).... + Pl +
| à grands Jeux
Jeux. atrophiés.
Genre Anergates Forel., )
reproduction consanguino| . SORA Se a. SE
perpétuée. à moitié er-
gatomorphe.
- Rudiment
‘Genre Tomognathus Mayr. ) d'arti 1
reproduction AREA En Er + alaires
parthénogénétique. |
DES SCIENCES NATURELLES. 101
Botanique.
President : M. le D" STIZENBERGER, de Constance.
Secrétaire : M. le prof. Ed. FiscHER, de Berne.
Prof. E. Fischer. Nouvelles recherches sur les Urédinées. — Prof. E. Fischer.
Selerotinia Ledi. — V. Fayod. Structure du protoplasma démontrée au
moyen d’injections de gélatine colorée. — C. de Jaczewski. Forme ascos-
porée d'Oidium Tuckeri, — Prof. Schröter. Communications diverses. —
Prof. Meister. Herbier schaffhousois.
Dans l’assemblee générale M. le prof. Ed. FiscHER, de
Berne, présente les résultats de quelques nouvelles recher-
ches sur les Urédinées. On trouve parmi ces champignons,
en nombre assez considérable, des espèces qui se distin-
guent nettement par les plantes hötes qu’elles habitent,
tandis que leurs difierences morphologiques sont presque
insaisissables. Pour ces espèces, M. J. Schröter a proposé
la designation de species sorores. Nous trouvons par exem-
ple dans le genre Coleosporium des espèces qui different si
peu les unes des autres, qu’il n’est pas possible de les dé-
terminer sans connaitre la plante höte de leurs uredo- et
teleutospores. Aussi leurs æcidiums, qui tous habitent
les aiguilles du pin silvestre furent-ils tous réunis sous le
seul nom de Peridermium Pini, forma acicola, car on les
croyait appartenir tous au Coleosporium Senecionis. Main-
tenant on sait, d’apres les expériences de MM. Klebalm '
1 Zeitschrift für Pflanzenkrankheiten, herausgegeben, von P. So-
rauer. Bd II, Heft 5-6, Bd IV, p. 7 et suivantes, p. 194.
102 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE
et Fischer‘, qu’il s’agit ici de la forme æcidienne de neuf
espèces au moins, savoir Coleosporium senecionis, C. Fus-
silaginis, C. Inulæ, C. Sonchi-arvensis, C. Petasitis, C. Ca-
calie, C. Euphrasiæ sur l’Alectorolophus, C. Euphrasiæ sur
le Melampyrum, C. Campanule. On pourrait citer aussi le
Puccinia coronata qui, d’après les recherches récentes,
doit être divisé en deux espèces dont l’une ne produit ses
æcidiums que sur le Rhamnus cathartica, l’autre sur le-
Rh. Frangula et qui cependant ne peuvent presque pas.
être distinguées par leurs caractères morphologiques.
Le même phénomène se répète dans d’autres groupes:
de champignons. Les Phanérogames aussi présentent dans
certains genres (par exemple Erophila, Hieracium et d’au-
tres) des espèces qui sont séparées par des différences.
morphologiques héréditaires mais très petites et souvent
presque insaisissables ; seulementici il estassezrare de voir
des différences biologiques venir en aide, comme par
exemple le choix du substratum dans les Anemone Alpina
et sulphurea *.
Au point de vue phylogénétique, on considérera ces
species sorores comme un commencement de différencia-
tion de nouvelles espèces.
M. le prof. Ed. Fischer (Berne) entretient l’assemblée
des recherches récentes de M. NawascHIN (Berichte der
deutschen botanischen Gesellschaft, 1894, Heft 5, p. 117)
sur le Sclerotinia Ledi, qui, sous tous les rapports, res-
! Mittheilungen der naturforschenden Gesellschaft in Bern aus
dem Jahre 1894. Sitzungsberichte, Sitzung vom 28 April 1894.
? F. Prévost-Ritter. Anemone alpina et A. sulphurea. Expérien-
ces sur leur culture. Bulletin de Vherbier Boissier, Vol. I, n° 6,
p. 305.
DES SCIENCES NATURELLES. 103
semble au Scl. Rhododendri dont M. Fischer a décrit le
développement dans l’assemblée de l’année passée.
M. V. Fayop, de Paris. — Note sur la structure du
protoplasme démontrée au moyen d’auto-injections de gélatine
colorée par des substances insolubles.
Les résultats du Prof. Bütschli relatifs à la structure
du protoplasme, ont pu paraître concluents pour beau-
coup de physiologistes, en ce sens qu’ils avaient élucidé
sinon complètement la structure de celui-ci, du moins
indiqué nettement la voie que devaient suivre les investi-
gations futures. Nous rapportons ici les paroles suivantes
de cet auteur, où il nous parait se résumer d’une manière
très concise : « Das Plasma ist, soweit unsere Kenntnisse
reichen, durchaus nicht höher structurirt als die von mir
künstlich dargestellten Schaüme... ' »
Bien que plusieurs travaux récents se soient inspirés
de cette opinion, je pense n’être pas le seul à persister
malgré cela dans l’idée de Brücke, qui croyait fermement
qu’à côté d’une structure moléculaire chimique, le proto-
plasme devait posséder en outre une organisation. *
Or la « structure alvéolaire » n’est pas une organisa-
tion; ce n’est pas même une structure dans le sens ordi-
naire du mot qui implique sinon toujours une inégalité
des parties constituantes d’un tout, au moins une dispo-
sition relative immuable de celles-ci. Les « alvéoles »
étant mobiles puisqu'elles représentent autant de goutte-
lettes, il est clair que la structure alvéolaire est acciden-
! O. Bütschli : Untersuch. ub. mikroskopische Schaüme und
das Protoplasma. — 1892, p. 121.
? E. Brücke : Die Elementarorganismen. Acad. der Wissen-
schaften. math. naturwiss. Kl. 1861, p. 386.
104 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE
telle, ce qui ne veut pas dire qu’elle n’a pas peut-être une
signification quant au développement en surface du pro-
toplasme. Mais enfin, et le Prof. Bütschli le reconnaît,
toute spécificité, tant morphologique que physiologique
appartient au protoplasme hyalin qui constitue les parois
des alvéoles. Ce dernier ne diffère guère de la sarcode de
Dujardin que nous retrouvons typique dans les pseudo-
podes de la Gromia Dwardinü. Ils sont vivants, mobiles
ces pseudopodes, mais sans aucune trace de structure al-
véolaire. * — En somme cette structure alvéolaire ne fa-
cilite pas la compréhension mécanique des fonctions du
protoplasme (but loyalement et franchement exprimé
des recherches du Prof. Bütschli, ce qui n’est pas leur
moindre mérite). On est piutòt embarrassé de la retrou-
ver dans la fibre nerveuse où des fibrilles contractiles dans
le sens de Hermann, Boveri et Klein seraient beaucoup
plus compréhensibles.
La présence de réticules dans le protoplasme est in-
contestable, mais sont-ils bien comme le veut le Prof.
Bütschli toujours l’expression de la coupe optique de pa-
rois alvéolaires ? Seules les auto-injections avec de la gé-
latine liquide colorée par l’indigo en poudre impalpable
ou avec le noir de nickel précipité, c’est-à-dire avec des
substances insolubles, peuvent décider la chose, car il est
évident que si le protoplasme a la structure alvéolaire
nous ne retrouverons des particules de corps étrangers
dans son intérieur que dans les alvéoles ou aux points
de contact de irois parois (voyez Bütschli loc. cit. p. 158)
mais jamais sous forme de fibrilles continues. — La pré-
sence de ces dernières dans le protoplasme ne peut s’ex-
1 Butschli. loc. cit., p. 70-71.
DES SCIENCES NATURELLES. 105
pliquer que sì ce dernier est sillonné de canalicules. Si
les dites fibrilles sont disposées en manière des réticuies
décrits par d’autres auteurs, qu’elles soient aussi munies de
nœuds réticulaires et qu'enfin elles se soumettent mutuelle-
ment à des tractions évidentes, nous serons autorisés à en
conclure que le protoplasme n’a pas une structure alvéo-
laire, mais qu'il est constitué par un tissu reticulaire de
fibrilles ÉVIDÉES tubulaires, et par conséquent, que les pa-
rois alvéolaires supposées sont en réalité le contenu, seul
visible, des fibrilles hyalines, qui se sont injectées par
capillarité.
Or il suffit d’examiner les préparations que je présente
a la Société pour voir dans la grande majorité des cellules
marginales un réseau, remarquable par sa netteté, de
fibrilles continues bleues ou noires qui occupe tout l’in-
térieur de celles-ci et sillonne en tout sens le boyau pri-
mordial avec lequel il se retire fréquemment de la paroi
cellulaire. Dans les trachees, comme aussi, par exemple
dans les trachéides du bois ancien de conifères la masse
d’injection est parfaitement compacte. Les réticules ne se
produisent que dans les cellules où le protoplasme n’a
pas été désorganisé. — Avant de passer à l’étude de ces
réticules et à celles de leurs fibrilles il est indispensable
d'exposer ici brièvement la technique employée. Des ham-
pes florales de monocotylédones (Tulpa, Fritillaria,
Amaryllis tuberosa, etc.) étaient réduites en tronçons,
très rapidement à l'aide d’un rasoir effilé. Ceux-ci étaient
reçus dans le liquide d'injection chauffé à 40° (à cause
de son refroidissement au contact de la plante). Le liquide
d'injection, d’un beau noir, était d’une solution de géla-
tine à 3 °/, dans une solution saturée d’hydroxyde de nic-
kel, qui avait été ensuite précipité par H,S et débarrassé
106 i SOCIETE HELVETIQUE
de ses gaz (H,S et NH.) par cuisson. D’autres fois la gé-
latine liquide était mélangée intimement avec de l’indigo
en poudre impalpable. — La durée de l’immersion des
tronçons dans ces liquides varia de '/, à 3 minutes; après
quoi ils étaient plongés dans de l’alcool absolu éosiné
(pour colorer les noyaux), coupés et montés au baume
de Canada dissous dans du xylene après les opérations
ordinaires.
Voici donc ce que l’on constate dans mes préparations :
1° La comparaison des coupes tangentielles et frontales
démontre que là où la masse d'injection a pénétré dans
les celinles vivantes, elle se retrouve sous forme de réti-
cules délicats, fournis par des fibrilles noires ou bleues
qui remplissent tout l'intérieur de la cellule. ' — 2° Ces
réticules sont munis au points de jonction des mailles,
de nœuds de réticule en forme d’anneau. Ils sont de diffé-
rentes grandeurs et généralement traversés au centre par
une fibrille. Les plus grands en ont souvent un pius petit
au centre. — 3° Les mailles sont formées par des fibrilles
de différente longueur et épaisseur, qui s’appuyent sur la
paroi cellulaire ou sur d’autres situées souvent très dis-
tinctement dans l’épaisseur du boyau primordial. — 4°
La direction de ces fibrilles est très capricieuse; leur lon-
1 Je rappellerai ici que Flemming (Zellsubstanz, Korn und
Zelltheilung, p. 51) dit avoir obtenu desréticules (très semblables
à ceux que je décris ici) à l’aide d’acide osmique chez Spirogyra
et qui remplissaient entièrement la cellule « so dass man auf dem
ersten Blick denken konnte der Zellsaft sei nicht eine Flüssis-
keit sondern besitze noch eine derartige Struktur die nur im Le-
ben zu blass sei um gesehen zu werden. » Il les considère, proba-
blement à tort comme des phénomènes de coagulation, ce que lui
permettait sa méthode, mais s’il les eût obtenus au moyens d’auto-
injections aucun doute n’aurait été possible.
DES SCIENCES NATURELLES. 107
gueur, très variable : certaines d’entre elles sont plus lon-
gues que la cellule n’est large. — Elles se soumettent mu-
tuellement à des tractions évidentes. — 5° Les fibrilles les
plus fines sont ordinairement rectilignes, les plus épaisses
sont distinciement spiralées et contractées (ce qui justifie le
nom de spirofibrilles que je leur ai donné ') ou méme
variqueuses et déformées dans les cellules qui ont séjourné
trop longtemps dans la masse d’injection. — C’est une
preuve qu'il s’agit ici d’une désorganisation, ensuite d’une
dilatation démesurée des fibrilles tubulaires; dilatation
qui est indiquée déjà par la différence d'épaisseur des
fibrilles et qui explique comment elles peuvent s’injecter
et comment cette injection entraîne fatalement la contrac-
tion en spirale de la fibrille. Je rapellerai ici que toute
spirale qui augmente son diamètre intérieur se raccourcit. —
Je vois dans ce simple phénomène l’explication complète
de la propriété du protoplasme de se sursaturer de liquide
comme les colloïdes et de l’abandonner à la moindre
pression, et par conséquent l’explication mécanique de
la contractibilité et de l'irritabilité du protoplasme. Une
conséquence nalurelle est 6° que ce dernier lorsqu'il est
fortement injecté se contracte (comme par la plasmolyse)
au centre de la cellule ou contre une de ses parois. — 7°
Beaucoup de fibrilles distinctement spiralées (nos spirofi-
brilles) se montrent enroulées autour d’une fibre-axe rec-
1 V. Fayod . Ueber die wahre Struktur der lebendigen Proto-
plasma und der Zellmembran (Naturwiss. Rundschau V Jahrgang
n. 7). — Structure du protoplasma vivant. — Revue gen. de Bo-
tanique. T. III. p. 293. 1891. — De l’absorption de bouillies de
poudres insolubles par les tissus végétaux et animaux comme uni-
que moyen propre à démontrer que le protoplasma est un tissu
géliforme dont les fibrilles sont tubulaires et spiralées. — Comptes
Rendus, Soc. de Biologie, 26 déc. 1891.
108 SOCIÉTÉ HELVETIQUE
tiligne faisant partie du réseau. — Plus rarement — dans
ces préparations — deux fibres spiralées sont tordues
l'une autour de l’autre (nos spirospartes). 8° Beaucoup
de fibres-axes sont chargées de débris de fibrilles, qui
comme le démontre l’étude sont dus à la rupture de la
spirofibrille qui les enveloppait (évidemment parce que
cette dernière était fixée à ses deux extrémités et que l’in-
jection de son canal lui fait subir un raccourcissement
forcé). — 9° Les fibrilles d'injection du cytoplasme pé-
netrent dans le noyau cellulaire. Le fait est plutôt rare,
probablement parce que ce dernier est bondé de chroma-
tine, mais il peut être constaté sans aucun doute dans
plusieurs noyaux. Ils se montrent alors en partie défor-
més et désaggrégés. — 10° Les cordons nucléaires que
j'ai décrits, et que je maintiens, ne sont visibles nulle part
distinciement dans ces préparations. — 11° Si l’on fait
végéter pendant quelques jours des racines de l’Himan-
tophyllum loreum dans du limon fait de poudre d’indigo
on constate ensuite la présence de granules bleus souvent
disposés en chapelet et de bouts de fibrilles non seulement
dans des poils radiculaires infacis mais encore jusque dans
les cellules de la 6e et 8m assise interne appartenant au
velamen qui en sont souvent toutes bleues. — 12° Des
racines intactes de celte même plante plongées pendant 1
à 3 minutes dans de la gélatine liquide noircie au NiS,
absorbent cette dernière, qui pénètre autant que l’indigo
en poudre et dessine d’une manière permanente dans
l'intérieur des cellules des réticules identiques en principe
à ceux décrits ci-dessus pour les cellules des Liliacées. —
Cette experience, facile, vient à l’appui d’autres faites
avec des racines de fève et avec du Mucor stolonifer qui
m'avaient fourni des résultats identiques quoique moins
DES SCIENCES NATURELLES. 109
évidents. Elle démontre que la cellule n’est pas close à
l'extérieur et les nombreuses communications protoplas-
miques intercellulaires si bien étudiées par Kienitz-Ger-
loff, ' sont le contenu de fibrilles traversant les parois
cellulaires. Leydig avait donc probablement raison de
penser que la paroi cellulaire est toujours poreuse.
M. A. DE Jaczewskı, de Montreux. Sur la forme ascos-
poree de l’'Oidium Tuckeri.
On sait que le parasite si dangereux pour la vigne et
connu sous le nom d’Oidium Tuckeri Berk. n'avait
paru jusqu'ici en Europe que sous sa forme conidifere.
M. Viala avait supposé dès l’année 1887 que cette espèce
devait être rapportée à l’Uncinula spiralis, champignon
qui se rencontre sur les vignes en Amérique sous les deux
formes conidifère et ascosporée. Mais cette supposition
était encore toute gratuite, car elle ne reposait que sur
l’analogie de structure des formes conidiennes américaine
et européenne et sur l'identité de l'habitat. Or en novem-
bre 1892, M. Coudere, viticulteur français, découvrit
dans une serre froide, à Aubenas (Ardèche), les péri-
thèces de I’Ordium qu'il retrouva aussi plus tard en plein
air dans l’Ardèche, la Drôme et à Rueil aux environs de
Paris. Il fit à ce sujet une communication à l’Académie
des Sciences et à l'examen de ces échantillons, il fut re-
connu qu’on avait réellement à faire avec l’Uncinula spi-
ralis.
Les périthèces de l’Oidium se sont particulièrement
developpes en 1893 en France où ils furent recueillis
1 Kienitz-Gerloff: Die Protoplasmaverbindungen zwischen be-
nachbarten Gewebeelementen in der Pflanze. Bot. Zeit. 1891. p. 1.
110 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE
dans diverses localités par Viala et Ravaz (Allier, Hérault,
Gard, Aude, Var, Yonne, Savoie, Eure et Loire), et
par Boyer (Gard, Hérault, Eure et Loire), qui a eu l’ama-
bilité de m'envoyer quelques échantillons sur lesquels j'ai
pu baser les observations suivantes.
Le mycélium présente un petit nombre de conidies
hyalines, ellipsoides de 30 sur 12 x. Ces conidies repré-
sentent l’Oidium tel qu’il est généralement connu des vi-
CN €
1. Conidies (Oïdium). 4. Asques.
2. Périthèces. 5. Spore.
3. Appendices des périthèces. Grossissements 1/150 et 1/720.
ticulteurs. Les périthèces sont d’un brun noir, globuleux,
de 90-100 y de diamètre, entourés d’appendices simples
de 300 sur 6-7 u, le plus souvent fortement cutinisés à
DES SCIENCES NATURELLES. 111
la base jusqu'à la moitié de leur longueur, ei recourbés
plus ou moins en spirale au sommet. Ces appendices sont
au nombre de 10 et plus. Les asques sont généralement
au nombre de 4 dans chaque périthèce, ovoides, brieve-
ment pédicellés, jaunâtres, de 55-45 p et plus. Ils con-
tiennent 6 spores ellipsoides d’abord jaunätres puis hya-
lines, de 16-20 sur 10-12 u avec une grosse goutte
d’huile au centre.
Si nous cherchons à déterminer l’espece avec ces carac-
tères, nous verrons tout de suite que c’est bien dans le
genre Uncinula qu’il convient de la placer à cause de la
forme de ses appendices. Ceux-ci font tout d’abord l’im-
pression des appendices du genre Erisyphe à cause de leur
longueur, mais la présence constante d’une spirale plus
ou moins accusée au bout établit nettement la différence.
Les autres caractères correspondent d’une manière frap-
pante à la description de l’Uncinula ampelopsidis Peck
qui vient en Amérique sur la vigne vierge et ne se distin-
gue du veritable Uncinula spiralis B. et C. que par la
cutinisation de la base des appendices. Ce caractère est-il
vraiment spécifique? Dans ma Monographie des Pyréno-
mycétes de la Suisse, j'ai cru pouvoir indiquer comme un
caractère constant et par conséquent propre à la deter-
mination, la couleur des appendices chez deux espèces
voisines l’Erisyphe communis Fries et l’Erisyphe Marti
Lev. Dans le cas qui nous occupe cependant ce ca-
ractere ne semble plus avoir la méme valeur, car on
trouve souvent sur les mömes feuilles des périthèces a ap-
pendices cutinisés à côté d’autres à appendices hyalins.
En présence de ce fait et vu l’identité des autres carac-
teres, on est autorisé à admettre la synonymie de l’Unci-
nula ampelopsidis Peck et de l’Uncinula spiralis B. et C.,
112 SOCIETE HELVETIQUE
et à rapporter, par conséquent, à cette dernière espèce
les périthèces trouvés en Europe.
Je terminerai cette petite notice en relevant une erreur
assez curieuse au sujet de l’Oidium Tuckeri et qui se ren-
contre dans plusieurs livres. Winter, Die Pilze, donne
pour la mesure des conidies 8 sur 5 u. Saccardo avait
déjà constaté cette erreur dans son Sylloge. Cependant
elle se retrouve encore dans le bel ouvrage de M. le Pro-
fesseur Ludwig, [Die Niederen Kryptogamen]. Tous les
échantillons que j'ai eus entre les mains m’ont toujours
donné les mesures indiquées plus haut, soit 30 sur 12 y.
M. le prof. ScHRÔTER, de Zurich, présente différentes
petites communications sur les sujets suivants :
1. Dispersion des fruits de Diplachne serotina Link, gra-
minée à fleurs cleistogames. Les fleurs de cette espèce
restent enfermées entre le chaume et la gaine (voy. Schrò-
ter : Bau und Leben des Grasfonds. Landw. Jahrb. Schweiz
1893). Le chaume lui-même reste vertical pendant long-
temps après la maturité des fruits (jusqu’au printemps
suivant); les limbes des feuilles tombent, mais les gaines
persistent et tandis qu’au début elles sont presque com-
plètement fermées, elles s’ouvrent peu à peu en se dessé-
chant, comme les carpelles d’un fruit, s’écartent du chaume
et laissent ainsi sortir les graines. Leur dispersion est en-
core facilitée par la courbure de l’axe de l’épi qui s’écarte
du chaume et se projette ainsi hors de la gaine. Lorsque
l'air devient plus humide, la gaine se referme, applique
de nouveau le fruit contre le chaume, pour se rouvrir de
nouveau lorsque l’air redevient sec. Ce mouvement alter-
natif de la gaine suivant les oscillations hygrométriques
n’a je crois pas encore été observé et est, sans aucun
DES SCIENCES NATURELLES. 113
doute, en relation intime avec l’existence möme des fruits
cleistogames.
2. Fleurs nectariferes de Leontopodium alpinum. Jusqu’a
présent on n’avait observé sur l’Edelweiss que deux for-
mes de fleurs : fleurs mäles avec stigmates avortés et style
portant seulement quelques poils en brosse, et fleurs fe-
melles avec androcée avorté. L’auteur en a trouvé une troi-
sieme forme au champ d'essai de la station suisse du con-
trôle des semences : ce sont des fleurs nectarifères sem-
blables à des fleurs mâles à étamines rabougries. Tous les
intermédiaires se rencontrent entre les fleurs mâles et les
fleurs nectarifères complètes qui ne possèdent plus qu’un
style rudimentaire avec quelques poils très courts et point
d’étamines.
La répartition des fleurs mäles et femelles dans les
capitules de Leontopodium alpinum donnait déjà nais-
sance a trois types d’inflorescence : il restera è rechercher
les rapports de ces fleurs nectarifères nouvellement décou-
vertes avec les autres.
3. Polymorphisme des feuilles de Castanea vesca. Mr. C. v.
Ettingshausen a déjà, en 1872, attiré l’attention sur
l'extraordinaire variabilité des feuilles de chätaigner et
en a publié de nombreuses figures (Sizungsber. K. Akad.
Wiss. Wien, Bd LXV, Abth. I, fév. 1872). M. Schròter
a reçu de M. le prof. Mariani, à Locarno, une série ex-
traordinairement complète de feuilles de châtaignier qui
étend même de beaucoup le champ des variabilités ob-
servé antérieurement. La longueur peut varier de 5,5 à
30 cent. ; la largeur de 2,2 à 11 cent. La forme générale,
celle de la base, du sommet, la dentelure, la nervation, ne
sont pas plus fixes. L'auteur fait ressortir l'importance
des collections de cette nature pour l'étude des plantes
8
114 SOCIETE HELVETIQUE
vivantes aussi bien que des fossiles et engage vivement les
botanistes à s’en occuper.
4. Exemplaires de Lathrea squamaria avec des suçoirs
bien caractérisés, développés sur les racines du pommier.
Ce parasite se rencontre fréquemment à Oberrieden sur
le lac de Zurich, soit sur les ceps de vigne (« Böse
Blume ») soit sur les racines des pommiers. D’après ses
observations, l’auteur a pu constater que les sucoirs se
développent non seulement sur la racine principale, mais
aussi à l’aisselle des écailles du rhizöme; les échantillons
présentés montrent en outre que, ainsi que l’avait cons-
taté Heinricher, les suçoirs peuvent se développer tout le
long de la racine et non pas seulement au sommet.
5. Fragments de tige de Cecropia spec. conservés dans
l’alcool. Ces pièces ont été envoyées à Zurich des envi-
rons de Rio, par le D' Göldi, actuellement directeur du
musée de Para; on peut facilement y constater l’existence
sur les coussinets foliaires des corpuscules nutritifs de
Müller.
M. le prof. MeistER, de Schaffhouse, a réuni, de con-
cert avec M. O. AppeL de Sonneberg, des series da50 espe-
ces de plantes, qui peuvent être considérées comme carac-
téristiques pour la flore schaffhousoise. Vingt-cinq collec-
tions soigneusement déterminées sont offertes aux mem-
bres de la section.
DES SCIENCES NATURELLES. 115
Geolegie.
Meister. Terrain pléistocène de Schaffhouse. — Lang. Nouvelle carte
géologique de la Suisse au 1: 500000.
Dans son discours d’ouverture de la session, M. le
prof. Meister, président annuel. débute par quelques
communications sur l’activité scientifique du canton de
Schaffhouse depuis la dernière session de la Société
helvetique tenue dans ce canton en 4873. Puis il entame
son véritable sujet, le terrain pléistocène de Schaffhouse.
A. La premiere glaciation.
L’erosion qui a corresponde à la progression la plus
ancienne des glaciers n'a pénétré nulle part plus profon-
dément que 480 m. au-dessus du niveau de la mer. Puis,
lors du retrait des glaciers s’est déposé le Deckenschotter.
L’on en connait une série d’affleurements déjà deerits;
en outre M. Meister en indique ici encore deux : l’un au
« Berg » près de Thayngen a 540 m. et l’autre sur le
« Neuhauserwald » à 568 m. En ce dernier point la ci-
mentation des galets est très incomplète: le ciment du
poudingue se brise en petits fragments et les galets de
malm qui y abondent sont complètement décomposés et
souvent même réduits en poussière. L'auteur en conclut
qu’une bonne partie des cavités qu'on trouve dans la
« löcherige Nagelfluh » contenaient primitivement des
galets de calcaire du Randen. En outre, de la position de
ces affleurements de Deckenschotter, il déduit que ce dé-
pôt ne faisait pas partie d’un delta incliné vers le nord-
116 SOCIETE HELVETIQUE
ouest, mais bien des alluvions normales d’une rivière
dont le niveau était de 700 mètres vers l’est et de 570
mètres dans les environs de Schaffhouse. L’inclinaison
des couches et la direction de la pression indiquée par
les galets ne sont pas constantes. Enfin l’âge ancien de
la löcherige Nagelflüh est démontré encore par les nom-
_breuses stries glaciaires qu'on peut voir a sa surface tout
particulièrement au Geissberg.
B. L'avant-dernière glaciation. L'érosion ne semble pas
avoir atteint à l’époque de l’avant-dernière glaciation
dans le Mühlethal aux Buchwiesen le niveau actuel de la
vallée, comme c’est du reste le cas d’après M. Penck dans
les préalpes allemandes. Par contre, si, comme cela pa-
raît probable, les masses de galets que l’on trouve dans le
lit du Rhin au-dessus de l’ancien pont de Schaffhouse et
les poudingues qui bordent la chute du Rhin vers l’ouest
sont de cette même époque, le lit du Rhin devait être
alors plus bas qu'aujourd'hui. En effet le pilier du pont
du chemin de fer traverse 9 m. de graviers sans atteindre
les couches sous-jacentes et le poudingue indiqué à l’ouest
de la chute du Rhin descend jusqu'à 360 m. au-dessus
du niveau de la mer.
En fait d’alluvions de cette même époque l’on peut
citer encore les poudingues du versant nord du Geissberg,
ceux qui reposent sur la terrasse à l’est du Wirbelberg,
ceux du Felsenthäli entre Platte et le Wirbelberg, ceux
du flanc droit du Mühlethal depuis le « Loch » jusqu’à
l'hôpital de la ville, ceux des envirens de Belair et Wiesli
et enfin ceux de Rundbuck près de Neuhausen.
Tous ces poudingues sont sans doute relativement
anciens, comme l’adınet déjà M. Gutzwiller, d’après leur
composition générale et la nature de leur ciment. Cette
DES SCIENCES NATURELLES. 117
hypothèse est encore confirmée par le fait qu'on en trouve
des blocs roulés en grand nombre, en particulier près de
Loch. Quant à leur âge exact il paraît impossible de dé-
cider s'ils sont sûrement contemporains des terrasses mé-
dianes de Steinmann.
L’on trouve en différents points sur ces poudingues
des dépôts glaciaires, ainsi sur le versant est du Randen
et sur la Enge entre 530 et 540 m. Ces dépôts ne con-
sistent guère qu'en blocs isolés de calcaire jurassique et -
d’amphibolite qui font dû souvent être remaniés. Les
connaissances actuelles ne sont pas suffisantes pour dis-
tinguer avec certitude les moraines de fond de cette épo-
que. Les dépôts qui semblent avec le plus de probabilité
en être sont les moraines sableuses du Geissberg, de la
Klus, du Hauenthal et du Orsernthal.
C. Dernière glaciation.
L’on peut prouver nettement l'indépendance absolue
des terrasses situées au sud de l’Enge, indépendance déjà
admise par Penck, par les deux coupes suivantes :
1° Coupe créée par un détournement de cours d’eau
près de Turbachbürgli lors de Pagrandissement de la
gare :
1.2 m. | Terrain desagrege.
Limon plus ou moins gras avec des intercallations
DEI. de sable, de galets et méme de blocs atteignant
2 m?; les galets striés font défaut.
0.4 m. Limon jaune clair et compact.
0.6 m. Limon sableux.
0.3 m. Limon jaune clair et compact. i
0.2 m. Limon grisâtre et compact avec sable.
2 m. Sable.
g%
418 SOCIÉTÉ HELVETIQUE
0.3 m. | Limon gras.
2m: | Graviers relativement fins en partie cimentés.
2° Coupe de l’affleurement près des travaux Fischer :
0.4 m. Terre végétale.
en Couches alternantes de limon sableux et de limon
RS: gras.
1 m. | Graviers fluviatiles relativement fins.
Calcaire en plaquette (Plattenkalke).
e
. Dans ces deux coupes le limon est très riche en car-
bonate mais ne renferme point d’Helix. Nous avons donc
ici deux formations fluviatiles absolument équivalentes
mais à des niveaux distants d'environ 50 m. Elles doi-
vent par conséquent être indépendanies l’une de l’autre.
D. Dépôts interglaciaires.
(a) M. Penck considère comme un facies morainique
de la dernière glaciation le cône de débris formé surtout
de galets de Randenkalk que M. Meister a déjà décrit à
la session de 1893 à Lausanne. Mais la présence de mo-
raines de sable sur le versant sud des hauteurs en ques-
tion pourra, semble-t-il, lorsque ces moraines auront pu
être mieux étudiées, modifier sensiblement les idées con-
cernant cette formation.
(b) Le tuf calcaire de Flurbingen, considéré par
M. Penck comme interglaciaire, a été étudié au point de
vue de sa flore par M. Wehrli. Cette flore de même que
la faune de ce dépôt étudiée par MM. von Sandberger,
Studer et Gutzwiller sont nettement postglaciaires. C’est
pourquoi la Société d'histoire naturelle de Schaffhouse a
fait creuser au mois de juin dernier un puits dans l’af-
fleurement même. À 3 m. de profondeur et à 13 m. au-
DES SCIENCES NATURELLES. 449
dessous de la surface du tuf l’on est arrivé dans une
formation que M. Meister considere comme un dépòt des
hautes terrasses fortement désagrégé ou comme une mo-
raine de l’avant-dernière glaciation. La décomposition
avancée des galets de cette couche prouve qu’elle a été
longtemps à l'air libre avant d'être recouverte par le tuf.
En outre le plongement très net de la base du tuf vers
l’ouest montre qu'il ne s’est pas déposé au bord de Pan-
cien Rhin, qui coulait, d’après Penck, en droite ligne
de Feuerthaler par la fabrique de fil du côté de Neuhau-
sen, mais bien vers les pentes éboulées d’une valiée creu-
see par un cours d’eau dont les alluvions ont recouvert
dans la suite les terrasses de Schaffhouse. Il paraîtrait
done que le tuf date de la seconde période intergla-
ciaire comme l’ont deja admis MM. Gutzwiller et Wehrli
malgré leurs données paléontologiques.
(c) Il ne reste plus maintenant qu’à rapprocher de la ré-
gion glaciaire du Rhin la partie du Randen qui ne fait pas à
proprement parler partie du domaine des anciens glaciers.
Ceci peut se faire particulièrement bien pour la vallée de la
Durach. Ainsi la formation de mamelons sur le « Gràte, »
le « Buchberg, » le « Randenhorn, » la « Thule » et
l’« Orterberg » correspondrait à une puissante érosion
qui aurait précédé le dépôt du Deckenschotter et se serait
prolongée pendant celui-ci. Une seconde érosion aurait
duré jusqu’au début de la seconde glaciation et aurait
creusé la vallée jusqu'aux terrasses à mi-hauteur de
l’Osterberg et aux « Barmen » c’est-à-dire à 610 m.
Une troisième érosion enfin aurait creusé le bas de la
vallée jusqu'à 20 ou 30 m. au-dessous des basses ter-
rasses actuelles vers la Längenberger Ziegelhütte. Puis
ces basses terrasses déposées près de Buchwiesen furent
120 SOCIETE HELVETIQUE
emportées en grande partie a leur tour et remplacées par
les débris torrentiels de la Durach. C'est sur ces dépôts
que reposent les couches célèbres du Zchweizerbild qui
ue remontent donc qu’à une époque où la Durach passait
de nouveau depuis longtemps dans le Mühlethal pour se
jeter ensuite dans le Rhin.
Comme complément à sa communication, M. Meister
a distribué dans l’assistance une carte géologique du
pléistocène de Schaffhouse commencée par M. Penck et
terminée par lui-même.
M. le professeur Lang, de Soleure, donne quelques
indications sur la nouvelle carte géologique de la Suisse au
1 : 500000.
Après que la carte géologique de la Suisse au 1 : 100000
d’après Dufour fut terminée, le besoin se fit bientôt sentir
d’avoir une carte d'ensemble à plus petite échelle. La
commission géologique a donc fait des premiers essais
pour colorier géologiquement la carte au 1 : 250000 en
4 feuilles qui a été publiée il y a quelques années. Mais
pour cela il y a un grand travail de préparation à faire
consistant à effacer à force de recherches et de comparai-
sons les divergences de vue qui existent encore entre les
géologues des différentes feuilles.
Ce travail sera forcément de longue durée et ne pou-
vait en tout cas être terminé avant l’époque du Congrès
géologique international; c’est pourquoi, étant donnée
la nécessité d'offrir aux membres de ce Congrès une carte
générale de petites dimensions, MM. les professeurs Heim
et C. Schmidt furent chargés de préparer une carte géo-
logique au 1 : 500000 sur la base de la carte Leuzinger.
Grâce à l’activité de ces messieurs et à la collaboration
DES SCIENGES NATURELLES. 191
de MM. Renevier, Rollier, Schardt, Mühlberg, Lugeon et
d’autres encore, mais surtout grâce à toutes les don-
nées accumulées dans les matériaux pour la carte au
1: 100000 ce travail a pu être terminé pour l'ouverture
du Congrès. La nouvelle carte donne une image générale
très nette des différentes formations qui constitue le sol
de notre patrie. Les couleurs employées sont bien trans-
parentes et produisent une impression agréable. Les dif-
férents horizons géologiques sont représentés par 17
couleurs et 3 indices et se distinguent très clairement
malgré la petite échelle de la carte.
Ainsi, grâce aux efforts de ses auteurs, cette carte
représente bien le point le plus actuel de nos connais-
sances géologiques sur la Suisse. Elle rendra de grands
services aux membres du Congrès international et elle
offrira aux géologues de notre pays l’occasion qu'ils dési-
raient de perfectionner encore les données que nous pos-
sédons par une étude de détails consciencieux. C’est
cette étude qui nous permettra de publier d’ici à quel-
ques années une carte au À : 290600 telle que nous la
désirons.
Outre cette carte qui vient de paraître, nous possédons
un commentaire fort instructif de M. le professeur C.
Schmidt.
TABLE DES MATIÈRES
IN DBIS DION A ei ae ANO e ER
Mathématiques, Physique et Chimie.
D' Gysel. Détermination du centre de gravité d'un polygone plan homo-
gène. — D' Amsler-Laffon. L’alpengluben. — D' Kleiner. Ther-
moélectricité de quelques nouvelles combinaisons métalliques. —
Kleiner. Sur une propriété remarquable d’un diélectrique. — Raoul
Pictet. Rayonnement à basses températures et applications à la thé-
rapeutique. — G. W. A. Kahlbaum. Mesure des tensions de vapeurs
du benzène et de quelques dérivés. — Alf. Amsler. Instrument pour
la mesure des vitesses de rotation. — F.-A. Forel. La fata-morgana.
— Margot. Curieux phénomène d’adherence au verre de l’aluminium
et de quelques autres métaux. — H.-F. Weber. Température à
laquelle les corps commencent ä émettre de la lumière. — Guillaume,
Mème sujet. — F. Cornu. Observations des protubérances solaires.
— D' Huber. Extension du spectre ultra-violet par la photographie.
— D' de Kowalski. Dispersion d'électricité par les rayons cathodi-
ques. — Billwiller. Les vents des vallées. — Ed. Hagenbach-
Bischoff. Observations nouvelles d'électricité. — Billeter. Exposé de
l’état ectuel de nos connaissances sur les dissolutions — D' Schu-
macher-Kopp. Nitroglycérine projetée sur une plaque mélallique
RR RON MR ER En
Zoologie.
. Nüesch. Fouilles au Schweizersbild. — Alex. Herzen. Survie après
double section du nerf vague. — V. Fatio. déplacement de couleurs
dans l'espèce. — E. Yung. Phénomène de la digestion chez les
poissons. — E. Bugnion. Développement des Selaciens. — Th. Studer
et Bannwarth — Crania helvetica. — Th. Studer. Faune du Schwei-
zersbild. — D' Urech. Variation dans les couleurs du Papilio Machaon.
— M. Jaquet. Vessie natatoire des loches. — Arn. Lang. Ambulacres
des Echinodermes. — A. Forel. Polymorphisme des Fourmis.......
124 TABLE DES MATIERES.
Botanique.
Pages
Prof. E. Fischer. Nouvelles recherches sur les Urédinées. — Prof
E. Fischer. Selerotinia Ledi. — V. Fayod. Structure du protoplasma
démontrée au moyen d'injections de gélatine colorée. — C. de Jac-
zewski. Forme ascosporée d’Oidium Tuckeri. — Prof. Schröter. Com-
munications diverses. — Prof. Meister. Herbier schaffhousois...... 101
Geologie.
Meister. Terrain pléistocène de Schaffhouse. — Nouvelle carte géolo-
Sique. de la Stresa am vs er 115
GENÈVE. — IMPRIMERIE AUBERT-SCHUCHARDT
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Archives des Sciences plus. el nat. Seplembre 1994 L XXXII PI.IIT
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Archives des Sciences phys el nat Sopl. 1894. E XXXII. PI.IV.
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